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Bataille de Castlebar

La bataille de Castlebar s’est dĂ©roulĂ©e le pendant la RĂ©bellion irlandaise de 1798 oĂą une force combinĂ©e de 2 000 Français et rebelles irlandais l’emportèrent sur une force de 6 000 Britanniques. Elle faisait suite au dĂ©barquement français de l'expĂ©dition d'Irlande de 1798.

Bataille de Castlebar
Description de cette image, également commentée ci-après
La course de Castlebar.
Informations générales
Date
Lieu Castlebar (Irlande)
Issue Victoire franco-irlandaise
Commandants
• Jean Humbert• Gerard Lake
Forces en présence
2 000 hommes6 000 hommes
Pertes
40 morts[1]
180 blessés[1]
53 morts[2]
34 blessés[2]
279 prisonniers ou disparus[2]

RĂ©bellion irlandaise

Batailles

CoordonnĂ©es 53° 51′ 39″ nord, 9° 17′ 56″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Irlande
(Voir situation sur carte : Irlande)
Bataille de Castlebar

La bataille fut plus tard surnommée la « course de Castlebar » pour se moquer de la vitesse et la distance que les Anglais parcoururent dans leur fuite.

Le débarquement

Les renforts français, attendus depuis longtemps pour aider la rĂ©bellion irlandaise arrivèrent le 22 aoĂ»t. Environ 1 100 soldats sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Humbert dĂ©barquèrent dans le comtĂ© de Mayo. Bien que les forces aient Ă©tĂ© peu nombreuses, le site isolĂ© avait permis un dĂ©barquement sans grande opposition, loin des dizaines de milliers de soldats britanniques concentrĂ©s dans l’Est dans Leinster, occupĂ©s dans des opĂ©rations contre les poches de rĂ©sistance des rebelles. La ville voisine de Killala fut rapidement occupĂ©e après une brève rĂ©sistance par des petits propriĂ©taires locaux. Ballina fut prise Ă  son tour deux jours plus tard, après la dĂ©route d’une force de cavalerie envoyĂ©e par la ville pour s’opposer aux rĂ©publicains. Les volontaires irlandais se joignirent progressivement aux Français surtout après la victoire Ă  Ballina[3].

Le Lord lieutenant d'Irlande Cornwallis, demanda d’urgence des renforts d’Angleterre mais toutes les forces disponibles ont Ă©tĂ© concentrĂ©es Ă  Castlebar sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Lake, le vainqueur de la bataille de Vinegar Hill. Les forces britanniques de Castlebar comprenaient 6 000 soldats, une douzaine de pièces d’artillerie et disposaient d’un important approvisionnement.

Les préparatifs

Laissant environ 200 soldats Ă  Killala pour couvrir ses arrières, Humbert prit la tĂŞte d’une force combinĂ©e d’environ 2 000 Français et Irlandais et marcha le 26 aoĂ»t sur Castlebar. Devinant sans difficultĂ© son objectif, les Anglais s’y fortifièrent, forts de leur avantage numĂ©rique et de leur artillerie pour repousser une attaque frontale Ă  partir de la route de Ballina. Cependant, les rebelles irlandais, connaissant bien le terrain, conseillèrent aux Français d’utiliser un autre itinĂ©raire pour se rendre Ă  Castlebar, en passant Ă  l’ouest, par les rives du lac Lough Conn que les Britanniques croyaient infranchissable pour une armĂ©e moderne Ă©quipĂ©e d'artillerie. Quand les avant-postes repĂ©rèrent l’ennemi en approche, les Anglais, surpris, durent Ă  la hâte dĂ©placer leur artillerie.

L’attaque

Celle-ci était à peine redéployée quand l’armée franco-irlandaise apparut à proximité de la ville, à environ 6 h du matin. Les Britanniques ouvrirent le feu. Les Français cependant identifièrent rapidement un défilé offrant une certaine protection, qui faisait face au centre de la ligne d’artillerie. Les grenadiers français et irlandais de l'adjudant général Jean Sarrazin firent face aux canons anglais au centre du dispositif.

L'adjudant gĂ©nĂ©ral François-Xavier Octavie Fontaine et le capitaine Louis de Crestou, Ă  la tĂŞte de 43 hommes du 3e rĂ©giment de chasseurs Ă  cheval, prirent Ă  revers les Anglais sur leur flanc gauche, firent mettre bas les armes Ă  un rĂ©giment, lui enlevèrent quatre pièces de canon et mirent les canonniers en fuite. La panique gagna alors les rangs britanniques, qui furent mis en dĂ©route.

Quelques soldats des milices de Longford et de Kilkenny coururent pour rejoindre les rebelles et prendre part à la lutte contre leurs anciens alliés. Une unité de cavalerie et l’infanterie régulière britannique essayèrent bien de tenir tête, mais furent rapidement submergées.

La « course de Castlebar »

Dans la déroute des soldats britanniques, des quantités importantes de fusils et d’équipements furent abandonnés, parmi lesquels les bagages personnels du général Lake. Bien que n’étant plus poursuivis un mille ou deux au-delà de Castlebar, les Anglais ne s’arrêtèrent pas avant d’atteindre Tuam, quelques unités se sauvèrent jusqu’à Athlone. La panique était telle que seule l’arrivée de Cornwallis à Athlone stoppa la fuite devant le Shannon. La ballade, Races of Castlebar, raconte l'épopée des cavaliers français dans les rues de la ville.

Bien que rĂ©alisant une victoire spectaculaire, les pertes des Français et des Irlandais furent Ă©levĂ©es, environ 150 hommes, tuĂ©s pour la plupart lors de la canonnade au dĂ©but de la bataille. Les Anglais ont souffert de plus de 350 pertes dont environ 80 morts et peut-ĂŞtre 150 qui se joignirent aux rebelles. Après la victoire, les milliers de volontaires se sont assemblĂ©s pour rejoindre les Français qui ont Ă©galement envoyĂ© une demande de renforts en France et ont formellement dĂ©clarĂ© la rĂ©publique de Connaught.

Jeux

Un jeu de guerre Irlande 1798[4] est paru en 2009 dans Vae Victis numéro 86 et développe la stratégie des soldats du général Humbert.

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Thomas Packenham, The Year of Liberty : History of the Great Irish Rebellion of 1798, Londres, Abacus, (1re Ă©d. 1969), 424 p. (ISBN 0-8129-3088-6 et 0349112525).
  • (en) James Gordon, The History of the Rebellion in Ireland in the year 1798, , 421 p. (lire en ligne).
  • (en) Richard Musgrave, Memoirs of the different rebellions in Ireland, , 982 p. (ISBN 0-9643925-0-X et 978-0-9643925-0-2, lire en ligne).
  • (en) Anthony Marmion, The ancient and modern history of the maritime ports of Ireland, (lire en ligne).
  • Jean Nicolas Chaignieau, Dictionnaire historique des batailles, sièges, et combats de terre et de mer, t. 2, Paris, , 568 p. (lire en ligne).

Sources

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