Grand-duché de Toscane
Le grand-duché de Toscane (en italien : Granducato di Toscana) est un ancien État européen, qui a existé entre 1569 et 1801 puis entre 1815 et 1859 sur un territoire correspondant approximativement à l'actuelle région italienne du même nom.
Granducato di Toscana
Devise | en latin : Susceptor noster deus |
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Statut |
Monarchie au sein du Saint-Empire (jusqu'au XVIIe siècle) |
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Capitale | Florence |
Langue(s) | Italien |
Religion | Catholicisme |
Monnaie |
Lire toscane (1569-1807) Franc français (1807-1815) Florin toscan (1826-1862) |
Entités précédentes :
- Saint-Empire :
République de Florence (1569) - Empire français (1815)
- RĂ©publique de Cospaia (1826)
- Duché de Lucques (1847)
Entités suivantes :
- Royaume d'Étrurie (1801)
- Provinces-Unies d'Italie centrale (1859)
Le grand-duché est fondé en - par le duc de la république de Florence, Côme Ier de Médicis, créé grand-duc de Toscane par le pape Pie V le puis couronné par celui-ci le § 19_1-0">[1].
Historique
Le grand-duché de Toscane est né en 1569, avec Cosme Ier de Médicis. Il est composé de l'ancienne république de Florence (officiellement République florentine) et de la république de Sienne, annexée à la république de Florence en 1555, offert par Charles Quint à son allié le duc de la république de Florence, Cosme Ier de Médicis.
Allégorie de la Toscane
Sebastiano Ricci, 1706
Florence, musée des Offices.- Allégorie du grand-duché de Toscane, Ricardo Malespini, Istoria Fiorentina, Florence, 1718.
En 1737, alors que François III renonce à la Lorraine à l'issue de la guerre de succession polonaise, lui est donné en échange le grand-duché de Toscane. La Maison de Habsbourg-Lorraine conserve le territoire jusqu'en 1806.
Il disparaît en 1801, lorsque Napoléon Bonaparte, le transforme en royaume d'Étrurie. Il réapparaît en 1809 à la suite de la demande de la sœur de Napoléon Ier, Élisa Bonaparte qui en devient la grande-duchesse.
Le royaume d'Étrurie fut créé par le traité d'Aranjuez du entre la France et l'Espagne, en faveur de Louis Ier de Parme et sa descendance, avec clause de réversion à la famille royale d'Espagne. L'Étrurie est cédée à la France par le traité secret de Fontainebleau du et intégré dans l'Empire français avec Parme et Plaisance, par décret du . Le , le « gouvernement général des départements formant la Toscane » est élevé à la grande dignité de l'Empire, et il est attribué le lendemain à Élisa Bonaparte. Ce ne fut pas à proprement parler un grand-duché souverain, puisque la Toscane faisait partie de l'Empire français, mais un titre honorifique[2].
Le grand-duché perdure en 1814, après l'effondrement napoléonien, mais redevient indépendant.
La révolution de 1848 proclame la République et force le grand-duc Léopold II de Toscane à la fuite, jusqu'à son rétablissement en avril et par les Autrichiens. La garnison autrichienne se retire en 1855.
En 1859 éclate la guerre entre l'alliance franco-sarde et l'Empire d'Autriche. Le grand-duché est renversé par une émeute populaire pro-italienne et anti-autrichienne soutenue par le royaume sarde.
Avec la paix de Villafranca du , Léopold obtient grâce à l'Autriche le droit de reprendre son trône, solution totalement rejetée localement, rejet soutenu en sous-main par le royaume de Sardaigne. Conscient de ce rejet, Léopold abdique le en faveur de son fils Ferdinand IV de Toscane. Mais quelques jours plus tard, le , la maison de Habsbourg-Lorraine est déposée par l'Assemblée nationale du Grand-duché.
En , la Toscane indépendante disparaît en se joignant aux Provinces-Unies d'Italie centrale, État temporaire sous influence sarde regroupant les régions d'Italie du Nord (avec le duché de Parme, le duché de Modène et le nord des États du pape) souhaitant un rattachement au nouveau royaume d'Italie. Cet État rejoint effectivement l'Italie par le plébiscite du .
Territoire
L'Italie en 1494. L'union du duché de Florence et de la République de Sienne formera le grand-duché de Toscane. L'Italie et le grand-duché de Toscane (en jaune vif) en 1796.
Le grand-duché comprenait :
- le stato vecchio ou stato fiorentino comprenant Florence et Pise ;
- le stato nuovo ou stato senese comprenant Sienne et ses dépendances ;
Il comprenait aussi :
- Montalcino, le vicariat de Radicofano, les îles de l'archipel toscan (Pianosa, Giglio, Monte Cristo) et la part de l'île d'Elbe autour de Porto Ferraio, non occupée par l'Espagne ;
- d'autres possessions :
- le comté de Pitigliano, possession des Orsini, acquise en 1604 ;
- le comté de Santa Fiora, acquise des Sforza en 1633 ;
- Pontremoli, acquise en 1650 ;
- le marquisat de Castiglione, achetée par Léonore de Tolède, épouse de Cosme, de Silvia Piccolomini ;
- la seigneurie de Pietra Santa ;
- divers fiefs et alleus gagnés par Maria della Rovere, épouse du grand-duc Ferdinando II ;
- le duché de Capistrano et Citta di Penna dans le royaume de Naples.
Par l'article 100 de l'acte final du Congrès de Vienne, les territoires suivants sont réunis au grand-duché :
- l'État des Présides ;
- la partie de l'île d'Elbe et de ses appartenances qui étaient sous la suzeraineté du roi des Deux Siciles avant l'année 1801 ;
- la principauté de Piombino et ses dépendances ;
- les anciens fiefs impériaux de Vernio, Montauto et Monte Santa Maria Tiberina, enclavés dans le grand-duché.
Grands-Ducs
Notes et références
- § 19-1" class="mw-reference-text">Rouchon 2004, § 19, p. 81.
- www.histoire-empire.org
Voir aussi
Bibliographie
- [Pie V 1569] (la) Pie V, « Bulle Romanus Pontifex du », dans Bullarum, diplomatum et privilegiorum sanctorum Romanorum pontificum [« Bulles, diplômes et privilèges des saints pontifes romains »], t. VII : a Pio IV (an. MDLIX) ad Pium V (an. MDLLII) [« De Pie IV () à Pie V () »], Turin, S. Franco et H. Dalmazzo, , 1re éd., 1 vol., 1052, 30 cm (OCLC 491385622, SUDOC 04620332X, lire en ligne), texte no CXXXV, p. 763, col. 2, à 767, col. 22 (lire en ligne).
- [Rouchon 2004] Olivier Rouchon, « L'invention du principat médicéen (-) », dans Jean Boutier, Sandro Landi et Olivier Rouchon (dir.), Florence et la Toscane, XIVe – XIXe siècles : les dynamiques d'un État italien, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (réimpr. 2006), 1re éd., 1 vol., 461-[8], 15,5 × 24 cm (ISBN 978-2-86847-992-1, EAN 9782868479921, OCLC 470230496, BNF 39237060, DOI 10.4000/books.pur.15764, SUDOC 081093160, présentation en ligne, lire en ligne), 1re part. (« Moments d'une dynamique politique »), chap. III, p. 65-89 (DOI 10.4000/books.pur.15777, lire en ligne).
- M. de Saint-Priest, Mémoire touchant les différents droits que divers princes et autres pourraient prétendre sur les estats possédez par Cosme III, grand-duc de Toscane, au cas que luy, le prince son fils et l'électrice palatine sa fille mourussent sans enfant, publié dans « Recueil des instructions données aux ambassadeurs de France. Volume XIX : Florence, Modène, Gênes. Par Édouard Driault. Paris: Félix Alcan, 1912.
- [Waquet 1990] Jean-Claude Waquet, Le grand-duché de Toscane sous les derniers Médicis : essai sur le système des finances et la stabilité des institutions dans les anciens États italiens (texte remanié de thèse de doctorat d'État en histoire, préparée sous la direction de Jean Delumeau, et soutenue en à l'université Paris-I – Panthéon-Sorbonne, sous le titre : Le système des finances toscanes sous les derniers Médicis (vers - vers ) : recherches sur la stabilité des institutions dans les anciens États italiens), Rome, École française de Rome (diff. Paris, de Boccard), coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 276), , 1re éd., 1 vol., 657, 25 cm (ISBN 2-7283-0219-7, EAN 9782728302192, OCLC 708319763, BNF 35332066, DOI 10.3406/befar.1990.1227, SUDOC 002105306, présentation en ligne, lire en ligne).
- Paul Marmottan, Les Arts en Toscane sous Napoléon. La princesse Élisa, Paris : H. Champion, 1901, 304 p.
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Titres souverains, grands ducs et princes : Toscane, histoire-empire.org