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Monde anglo-saxon

pays du monde dont la culture et la civilisation sont proches ou similaires Ă  celles du Royaume-Uni et oĂč la langue principale est l'Anglais

Le monde anglo-saxon, parfois appelĂ© anglophonie ou anglosphĂšre par anglicisme, (en anglais : Anglosphere, /ˈéƋ.ÉĄləˌsfÉȘə/) est l'ensemble de pays dont l'organisation socio-Ă©conomique et la culture ont Ă©tĂ© fortement influencĂ©es par la colonisation britannique et oĂč l'anglais est la langue principale[1].

  • États oĂč l'anglais est une langue officielle, pseudo-officielle ou nationale
  • États oĂč l'anglais n'est pas la langue la plus parlĂ©e (officielle ou non)
  • Bien que l'expression « monde anglo-saxon » soit communĂ©ment employĂ©e par les mĂ©dias francophones en Europe, elle n'a pas de dĂ©finition scientifique, et les critĂšres pouvant ĂȘtre employĂ©s pour la dĂ©finir trouvent tous leur limite. Elle suscite chez les principaux intĂ©ressĂ©s la raillerie, voire la rĂ©probation, en raison des fortes connotations racialistes[2] passĂ©istes[3] qui y sont associĂ©es[4],[5]. Le terme « anglo-saxon » a Ă©tĂ© popularisĂ©, en 1916, par l’eugĂ©niste racialiste Madison Grant dans son ouvrage The Passing of the Great Race (Le DĂ©clin de la grande race) dĂ©plorant le « mĂ©tissage » supposĂ© de l’AmĂ©rique dĂ» Ă  l’immigration de populations slaves, latines, celtiques, asiatiques, mais Ă©galement non protestantes, car selon lui : « Le Nordique est dominateur, individualiste, confiant en lui-mĂȘme et jaloux de sa libertĂ© politique et religieuse. Il s'ensuit qu'il est gĂ©nĂ©ralement protestant[6]. » Pour Madison Grant, la prĂ©fĂ©rence donnĂ©e aux « Anglo-Saxons » dans l’immigration aux États-Unis visait Ă  en exclure spĂ©cifiquement les candidats catholiques, juifs, arabes, slaves, mĂ©diterranĂ©ens, africains, hispaniques, asiatiques et francophones non protestants. Les « Anglo-Saxons » de Madison Grant parlaient des « langues aryennes[7],[8] ».

    Le terme Anglosphere a Ă©tĂ© inventĂ© pour la premiĂšre fois, mais pas explicitement, par l'Ă©crivain de science-fiction Neal Stephenson dans son livre The Diamond Age, publiĂ© en 1995[9]. John Lloyd l'a adoptĂ© en 2000 et l'a dĂ©fini comme incluant le Royaume-Uni et les États-Unis avec le Canada anglophone, l’Australie, la Nouvelle-ZĂ©lande, l’Irlande, l’Afrique du Sud et les Antilles britanniques[10]. Le dictionnaire Merriam-Webster dĂ©finit le monde anglo-saxon comme « les pays du monde dans lesquels la langue et les valeurs culturelles anglaises prĂ©dominent[11] ». Avant cela, l'expression en cours Ă©tait « English-Speaking Peoples »[12].

    Le terme Anglophonie, plus simple à définir, sans aucun référentiel ethnique, inclus des pays qui ne sont pas considérés comme étant du monde anglo-saxon mais ou la langue anglaise est dominante. Néanmoins, anglophonie n'est pas une équivalente exacte de l'expression française, francophonie, qui possÚde des connotations d'institutionnalisation de l'espace linguistique[13].

    Les principaux pays du monde anglo-saxon (les États-Unis, le Canada [anglophone], l'Australie, la Nouvelle-ZĂ©lande, et le Royaume-Uni) entretiennent des relations Ă©troites en matiĂšre de liens culturels, diplomatiques et militaires. Tous sont alignĂ©s dans des programmes tels que[14] :

    • le UKUSA Agreement (renseignement) ;
    • Five Eyes (renseignement et armĂ©es) ;
    • le Combined Communications Electronics Board (communications Ă©lectroniques militaires) ;
    • le Technical Cooperation Program (technologie et sciences) ;
    • AUSCANNZUKUS (armĂ©es) ;
    • ABCA Armies (armĂ©es).

    Le Canada, l'Australie, la Nouvelle-ZĂ©lande et le Royaume-Uni ont Élisabeth II comme chef d'État, font partie du Commonwealth des nations et utilisent le mĂȘme systĂšme politique que celui du gouvernement parlementaire de Westminster. À la suite de la dĂ©cision du Royaume-Uni de quitter l'Union europĂ©enne Ă  la suite d'un rĂ©fĂ©rendum organisĂ© en 2016, un soutien politique et populaire grandissant s'est manifestĂ© en faveur de la crĂ©ation d'une zone de libre-Ă©change et de marchĂ© commun libre appelĂ©e CANZUK[15].

    Vue d'ensemble

    Ci-dessous un tableau comparatif des pays considérés dans la plupart des définitions du monde anglo-saxon.

    Pays Population Superficie (km2) Densité (hab./km2) Capitale Plus grande ville
    Drapeau des États-Unis États-Unis 329 850 203 9 629 048 34 Washington D.C. New York
    Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 66 796 807 243 610 274 Londres Londres
    Drapeau du Canada Canada 38 062 142 9 984 670 4 Ottawa Toronto
    Drapeau de l'Australie Australie 25 738 366 7 692 024 3 Canberra Sydney
    Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 5 007 126 268 021 19 Wellington Auckland
    Total 465 454 644 27 817 373 17 — New York ou Londres[16]

    Traits communs

    Affiche montrant le rapprochement entre les États-Unis et le Royaume-Uni (1898).

    Au-delà de la langue, ces nations ont d'autres caractéristiques communes, dont la plupart proviennent de leur histoire en tant qu'anciennes colonies et bases de l'Empire britannique.

    Traits différents

    Certaines diffĂ©rences culturelles sĂ©parent les pays du monde anglo-saxon, ainsi mĂȘme au sein du Royaume-Uni, des diffĂ©rences existent entre les nations galloise, Ă©cossaise, anglaise et nord-irlandaise. Pour le cas amĂ©ricain, une citation de George Bernard Shaw rĂ©sume bien la diffĂ©rence qui subsiste entre l'Angleterre et les États-Unis : « l'Angleterre et les États-Unis sont deux nations divisĂ©es par une langue commune ». Oscar Wilde, dans sa nouvelle the Canterville Ghost (1887), a Ă©galement dĂ©claré : « Nous avons vraiment tout en commun avec l’AmĂ©rique de nos jours, sauf, bien sĂ»r, la langue[28]. »

    Bien que l'anglais soit ce qui définisse l'« anglosphÚre », les anglais parlés dans les pays qui la forment peuvent différer, tant dans leur syntaxe, leur vocabulaire que leur accent.

    Coopération

    Les nations composant le monde anglo-saxon ont par le passé tissé d'étroits liens politiques et de coopération : un réseau de diverses alliances militaires (exemple : ANZUS, OTAN) et d'accords de libre-échange, dont certains continuent de s'appliquer, a été établi entre ces nations.

    Notes et références

    1. (en) Edoardo Campanella et Marta DassĂč, « A Future of the English-Speaking Peoples : Lie Back and Think of the Anglosphere », sur Foreign Affairs, (consultĂ© le ).
    2. (en) The Passing of the Great Race, 1916 (publiĂ© en français en 1926 chez Payot sous le titre de Le DĂ©clin de la grande race et prĂ©facĂ© par Georges Vacher de Lapouge), rĂ©Ă©ditĂ© aux Éditions de L'Homme Libre, 2002.
    3. Selon Emile Chabal, cette expression rĂ©fĂ©rant Ă  une pĂ©riode spĂ©cifique de l’histoire mĂ©diĂ©vale est une projection par les Français de leurs propres angoisses. Voir, par exemple, Edmond Demolins, À quoi tient la supĂ©rioritĂ© des Anglo-Saxons, Paris, , iv-412, in-8° (lire en ligne sur Gallica) .
    4. (en) Emile Chabal, « The Rise of the Anglo-Saxon : French Perceptions of the Anglo-American World in the Long Twentieth Century », French Politics, Culture & Society, (consulté le ), p. 24-46..
    5. (en) Émile Chabal, « Not just American or British, the Anglo-Saxon is a mirror to Frenchness : the country’s alter-ego and most feared enemy », aeon.co.
    6. Cette notion a, depuis les annĂ©es 1950, Ă©tĂ© renforcĂ©e par l’expression plus explicite encore de « White Anglo-Saxon Protestant ».
    7. (en) Madison Grant, The Passing of the Great Race, Paris (lire en ligne), II - European Races In History, « 13 The Origin Of The Aryan Languages » .
    8. Les idĂ©es racialistes de Grant ont d’ailleurs fortement influencĂ© les dirigeants nazis Alfred Rosenberg et Adolf Hitler, qui appartenait pourtant, selon les critĂšres raciaux de Grant, Ă  la « race alpine » (Voir Timothy W. Ryback, Dans la bibliothĂšque privĂ©e d’Hitler : les livres qui ont modelĂ© sa vie, trad. Gilles Morris-Dumoulin, Paris, Cherche Midi, 2009, 415 p., (ISBN 978-2-74911-342-5).) Le livre de Grant figurait en bonne place dans la bibliothĂšque personnelle d'Adolf Hitler qui a Ă©crit personnellement Ă  Grant pour le remercier d’avoir Ă©crit ce livre qu’il appelait « ma Bible (Voir (en) Stefan KĂŒhl, Nazi Connection : Eugenics, American Racism, and German National Socialism, New York, Oxford University Press, 2002, 166 p., (ISBN 978-0-19508-260-9), p. 85.
    9. (en) Word Spy, « Anglosphere - Word Spy », sur wordspy.com (consulté le ).
    10. (en) « The Anglosphere Project », sur newstatesman.com (consulté le ).
    11. (en) « Definition of Anglosphere », sur merriam-webster.com (consulté le ).
    12. Voir, par exemple the A History of the English-Speaking Peoples (1956) de Winston Churchill.
    13. Émilienne Baneth-Nouailhetas, « Anglophonie – francophonie : un rapport postcolonial ? », sur https://www.cairn.info/, (consultĂ© le ).
    14. (en) Tim Legrand, Elite, exclusive and elusive: transgovernmental policy networks and iterative policy transfer in the Anglosphere, Policy Studies. 37 (5), (DOI 10.1080/01442872.2016.1188912), p. 440-455 .
    15. (en) James Skinner, « Survey Reveals Support For CANZUK Free Movement », sur CANZUK International (consulté le ).
    16. La ville de Londres a une population de 8,9 millions d'habitants (2018) supérieure à celle la ville de New York estimée à 8,4 millions d'habitants (2018), néanmoins l'aire métropolitaine de Londres compte 14,2 millions d'habitants (2018) alors que l'aire métropolitaine de New York compte 22,7 millions d'habitants (2018).
    17. (en) Kidd, John B.; Richter, Frank-JĂŒrgen, Development models, globalization and economies : a search for the Holy Grail?, Houndmills, Basingstoke, Hampshire: Palgrave Macmillan, , 261 p. (ISBN 978-0-230-52355-5, OCLC 71339998, lire en ligne) .
    18. (en) « 2019 Global Cities Index », sur atkearney.com (consulté le ).
    19. (en) Michael Chertoff, et a.l., Building an Americanization Movement for the Twenty-first Century : A Report to the President of the United States from the Task Force on New Americans, Washington, , 77 p. (ISBN 978-0-16-082095-3, lire en ligne) .
    20. « The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur cia.gov (consulté le ).
    21. « These are all the world's major religions in one map », sur World Economic Forum (consulté le ).
    22. (en-US) Patrick Ryan, « Rap overtakes rock as the most popular genre among music fans. Here's why. », sur USA TODAY (consulté le )
    23. (en) Variety Staff et Variety Staff, « Drake, Ariana Grande Top Spotify’s Year-End ‘Wrapped’ Charts », sur Variety, (consultĂ© le ).
    24. « Top 100 Artists Chart », sur Billboard (consulté le ).
    25. (en) Anne Waddingham, "11.3 Times of day." New Hart's rules : the Oxford style guide., Oxford, Oxford University Press, , 464 p. (ISBN 978-0-19-957002-7, lire en ligne) .
    26. (en) « Infographic: Only Three Countries in the World (Officially) Still Use the Imperial System », sur Statista Infographics (consulté le ).
    27. Taylor Tobin, « What time people typically eat dinner in 12 different places around the world », sur Insider (consulté le ).
    28. Oscar Wilde, Epigrams of Oscar Wilde, Wordsworth Editions, , 240 p. (ISBN 978-1-84022-275-3, lire en ligne), p. 127 .

    Bibliographie

    Articles connexes

    Lien externe