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Bataille de Maya

La bataille de Maya, oĂą combat du col de Maya, se dĂ©roule le au col de Maya, Ă  l'ouest des PyrĂ©nĂ©es, et oppose une armĂ©e impĂ©riale française commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Jean-Baptiste Drouet d'Erlon Ă  une division britannique sous les ordres du gĂ©nĂ©ral William Stewart. Bien qu'initialement surprises et dĂ©passĂ©es numĂ©riquement, les troupes britanniques se battent avec vigueur, infligeant des pertes sĂ©vères aux assaillants français. Dans l'après-midi, ces derniers parviennent nĂ©anmoins Ă  prendre le dessus sur leurs adversaires et Ă  gagner du terrain avant que l'arrivĂ©e tardive de la 7e division britannique ne stabilise la situation. Les forces britanniques se dĂ©robent alors Ă  la faveur de la nuit sans que les Français ne se lancent rĂ©solument Ă  leur poursuite. Cette bataille de la guerre d'indĂ©pendance espagnole s'inscrit dans une sĂ©rie d'affrontements plus large connue sous le nom de « bataille des PyrĂ©nĂ©es Â», qui s'achève sur une victoire anglo-alliĂ©e incontestable.

Bataille de Maya
Description de cette image, également commentée ci-après
Combat du col de Maya, le 25 juillet 1813. Huile sur toile de Jules-Antoine Duvaux, 1871, musée basque et de l'histoire de Bayonne.
Informations générales
Date
Lieu Maya, Navarre, Espagne
Issue Victoire française ou britannique selon les sources
Forces en présence
21 000 hommes6 000 hommes
4 canons
Pertes
2 100 tuĂ©s ou blessĂ©s1 488 tuĂ©s, blessĂ©s ou prisonniers
4 canons

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Campagne de Vitoria et des Pyrénées (1813-1814)
CoordonnĂ©es 43° 12′ nord, 1° 29′ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de Maya
GĂ©olocalisation sur la carte : Navarre
(Voir situation sur carte : Navarre)
Bataille de Maya

Contexte

Le , les troupes anglo-alliĂ©es du marquis de Wellington remportent une victoire dĂ©cisive sur l'armĂ©e française commandĂ©e par le roi Joseph Bonaparte et le marĂ©chal Jourdan Ă  Vitoria[1]. Les AlliĂ©s, au prix de 5 000 victimes dans leurs rangs, infligent une perte de 8 000 hommes aux Français et capturent toute leur artillerie Ă  l'exception d'un obusier. Cet affrontement consacre la fin de l'Espagne napolĂ©onienne et encourage les ennemis de NapolĂ©on Ă  poursuivre leur lutte contre la France au sein de la Sixième Coalition[2]. Les Français n'occupent plus Ă  cette pĂ©riode que deux forteresses d'importance, Saint-SĂ©bastien et Pampelune. Wellington entreprend le siège de la première ville avec l'appui de ses Ă©quipements de siège. SimultanĂ©ment, les forces espagnoles investissent Pampelune mais, dĂ©pourvues d'artillerie lourde, n'ont d'autre choix que d'affamer la garnison française pour la contraindre Ă  la reddition[3].

Le marĂ©chal Jean-de-Dieu Soult prend le commandement de l'armĂ©e française le . NapolĂ©on l'a chargĂ© de « rĂ©tablir mes affaires en Espagne et de prĂ©server Pampelune et Saint-SĂ©bastien ». Rapidement, le duc de Dalmatie abolit la prĂ©cĂ©dente organisation et rassemble ses 72 000 fantassins et ses 7 000 cavaliers dans une configuration totalement diffĂ©rente. La nouvelle armĂ©e d'Espagne se compose Ă  prĂ©sent d'une rĂ©serve et de trois « lieutenances » chacune Ă©quivalente Ă  un corps d'armĂ©e[4]. Ă€ Vitoria, les artilleurs français ont abandonnĂ© 151 canons mais ont pu entraĂ®ner les chevaux dans leur fuite, et il suffit Ă  l'administration militaire d'utiliser les pièces stockĂ©es dans l'arsenal de Bayonne pour rĂ©armer les batteries françaises. Les neuf divisions d'infanterie reçoivent 72 canons, les deux divisions de cavalerie 12, la rĂ©serve de l'armĂ©e 32 et l'artillerie de rĂ©serve 24, pour un total de 140 pièces[5].

Le général de division Jean-Baptiste Drouet, comte d'Erlon.

Le gĂ©nĂ©ral Jean-Baptiste Drouet d'Erlon est nommĂ© commandant de la lieutenance du Centre, forte de 20 957 hommes, comprenant les divisions Darmagnac, AbbĂ© et Maransin. Le gĂ©nĂ©ral HonorĂ© Charles Reille dirige la lieutenance de Droite alignant 17 235 soldats et composĂ©e des divisions Foy, Maucune et Lamartinière. Enfin, le gĂ©nĂ©ral Bertrand Clauzel est placĂ© Ă  la tĂŞte de la lieutenance de Gauche, rassemblant 17 218 hommes, avec sous ses ordres les divisions Conroux, Vandermaesen et Taupin. De manière confuse, les lieutenances ne combattent pas sur les positions qui leur ont Ă©tĂ© initialement assignĂ©es, et en , le « centre » commandĂ© par Drouet d'Erlon opère en rĂ©alitĂ© sur le flanc droit[6]. Les 17 254 hommes composant la rĂ©serve sont placĂ©s sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Eugène-Casimir Villatte[7]. La cavalerie, forte de 7 147 sabres, est rĂ©partie en deux divisions respectivement aux ordres des gĂ©nĂ©raux Anne-François-Charles Trelliard et Pierre-BenoĂ®t Soult[8].

Le , à l'aube, les Français évacuent le col de Maya[9], que le général anglais Rowland Hill s'empresse d'occuper avec deux brigades britanniques ; plus à l'est, les Portugais tiennent les cols d'Ispéguy et de Berderis[9]. À la fin du mois de , la 5e division anglo-portugaise assiège Saint-Sébastien pendant que la 1re division avec des unités espagnoles défend la ligne de la Bidassoa sur les côtes. La Light Division est à Bera, la 7e à Etxalar et la 2e au col de Maya. La division portugaise se trouve plus au sud et la 6e division est retournée à Doneztebe, alors que la 4e occupe le col de Roncevaux. Quant à la 3e division, elle est en réserve à Olague. La 2e division britannique et la division portugaise sont rattachées au corps de Hill. Rendu inquiet par la perspective d'avoir à mener le siège de deux forteresses en même temps, Wellington écrit : « nous ne sommes pas aussi forts que nous devrions l'être »[10].

Afin de soulager la garnison de Pampelune, Soult dirige le général d'Erlon sur Maya tandis que Reille et Clauzel sont chargés d'attaquer le col de Roncevaux au sud-est. Pendant ce temps, Villatte a pour mission de distraire les Alliés le long de la côte. Après avoir forcé les différents points de passage, les colonnes françaises doivent converger sur Pampelune. Les troupes de Reille, positionnées sur la côte, reçoivent l'ordre de se diriger à l'intérieur des terres afin de se joindre aux forces de Clauzel. Cependant, de fortes pluies ont rendu l'un des ponts inutilisables, obligeant les Français à repousser leur offensive de 24 heures pour permettre à Reille de rattraper son retard et d'être disponible à temps pour la suite des opérations[11].

Prélude

Plan de la bataille de Maya, par Charles Oman.

Hill commande les lignes de défense alliées depuis le col de Maya jusqu'à Aldudes. Le col de Maya est défendu par les brigades britanniques Pringle et Cameron appartenant à la 2e division du général William Stewart. La brigade portugaise Ashworth, également rattachée à la 2e division, est stationnée plus au sud au col d'Ispéguy. La division portugaise du général Silveira prolonge la ligne plus au sud avec la brigade Da Costa au col de Berderis et la brigade Campbell sur les hauteurs d'Aldudes[12]. L'historien Charles Oman affirme que les arrangements défensifs de Stewart sont « ridiculement incomplets ». Un certain nombre de troupes françaises sont présentes à Urdax, à seulement km de Maya, mais le commandant britannique néglige d'envoyer des patrouilles en reconnaissance. La brigade Cameron, qu'accompagne quatre canons de la batterie portugaise Da Cunha, occupe une excellente position en travers de la route principale à l'extrémité ouest du col, mais la petite colline d'Aretesque, sur le versant opposé, n'est défendue que par un piquet de 80 hommes. La brigade Pringle se trouve km plus au sud dans le village de Maya, à l'exception de ses quatre compagnies légères qui ont installé leur campement à proximité du col[13].

Pour détourner l'attention des Alliés de son attaque principale, Soult ordonne à la garde nationale locale de faire diversion en conduisant une fausse attaque à Aldudes. À l'aube du , la brigade Campbell tombe sur cette troupe de miliciens peu entraînée et la met en déroute[14]. Au bruit de la fusillade, Hill quitte son quartier général d'Elizondo et se rend à Aldudes pour se rendre compte de la situation, l'éloignant de Maya et de ses environs. Ce faisant, Hill ne fait toutefois qu'assumer ses responsabilités, la brigade Campbell faisant partie intégrante de son corps. Son subordonné Stewart est moins excusable qui, entendant les tirs, décide également de se rendre à Aldudes, privant la 2e division de son chef. En l'absence de Stewart, le commandement retombe sur le brigadier-général William Pringle, arrivé en Espagne deux jours auparavant et qui n'est pas du tout familier du terrain[15].

La route principale passant par le col de Maya Ă©merge du cĂ´tĂ© français pour atteindre le village espagnol d'Urdax. Ă€ partir de cette localitĂ©, la route chemine Ă  travers le col avant de redescendre vers Elizondo. Plus Ă  l'est, le chemin de Gorospil qui dĂ©marre Ă  Espelette passe tout près de la colline d'Aretesque, puis oblique Ă  l'ouest le long du col et croise la route principale. Le chemin de Gorospil est plus tard renommĂ© en « chemin des Anglais Â» après que les Britanniques l'aient remis en Ă©tat. Le terrain très accidentĂ© aux abords de la crĂŞte fournit aux assaillants un avantage dont d'Erlon entend bien profiter. Le commandant français fait avancer la division Maransin sur la route principale mais ordonne Ă  ce gĂ©nĂ©ral de se dissimuler Ă  la vue des dĂ©fenseurs jusqu'Ă  ce que ses deux autres divisions s'emparent de l'extrĂ©mitĂ© est du col. Dans la matinĂ©e du , la division Darmagnac quitte Espelette par le chemin de Gorospil, suivie de très près par les troupes d'AbbĂ©[16].

DĂ©roulement de la bataille

Combats sur la crĂŞte est

Le brigadier-général William Henry Pringle.

Moyle Sherer, qui commande le piquet chargĂ© de la dĂ©fense de l'Aretesque, affirme apercevoir des mouvements de troupes dans le lointain. Un officier d'Ă©tat-major dĂ©pĂŞchĂ© sur place pour Ă©valuer la situation fait porter en avant les quatre compagnies d'infanterie lĂ©gère disponibles, faisant passer le nombre des dĂ©fenseurs de la colline de 80 Ă  400 hommes. Ă€ 10 h 30 du matin, Drouet d'Erlon passe Ă  l'attaque avec les huit compagnies d'infanterie lĂ©gère de la division Darmagnac. Jaillissant de leur cachette, les tirailleurs français se prĂ©cipitent en avant et commencent Ă  dĂ©border la colline, soutenus par le 16e lĂ©ger formĂ© en colonnes. Surpris, les fantassins britanniques parviennent nĂ©anmoins Ă  repousser plusieurs assauts, mais alors que la fusillade continue de se dĂ©rouler, la division Darmagnac contourne l'obstacle et atteint le sommet est de la crĂŞte. Le 8e rĂ©giment d'infanterie de ligne en profite pour se dĂ©ployer derrière la butte de l'Aretesque, rendant la fuite impossible pour ses dĂ©fenseurs. Après 45 minutes de combat, le piquet et les quatre compagnies d'infanterie lĂ©gère sont anĂ©antis, perdant 260 tuĂ©s ou blessĂ©s ainsi que six officiers et 140 hommes capturĂ©s indemnes par les Français[17].

Pris au dépourvu, Pringle lance sa brigade sur les assaillants pendant que lui-même court chercher la brigade Cameron stationnée sur le versant ouest du col. Les bataillons de Pringle, empruntant le chemin escarpé qui mène au versant est, entrent peu à peu en action. Le 34th Foot arrive le premier sur les lieux mais échoue à expulser les Français des hauteurs[18]. Un soldat du 34th se souvient : « le passage était étroit, raide et fatigant, le chargement très lourd, et les hommes essoufflés. Nous avons beaucoup peiné, mais il était trop tard — tous nos camarades avaient été tués, blessés ou capturés »[19]. Peu après 11 heures, les canons portugais ouvrent le feu, ce qui indique qu'une attaque sérieuse est en cours contre le col de Maya. Pringle ordonne au 50th Foot de la brigade Cameron de se diriger vers l'est à flanc de colline afin de déloger les troupes de Darmagnac de leur position ; simultanément, les 39th et 28th Foot de la brigade Pringle, engagés à la suite du 34th, attaquent à leur tour depuis la vallée[20].

Le 50th Foot ayant Ă©tĂ© repoussĂ©, Pringle dĂ©ploie l'aile droite du 92nd Foot (les Gordon Highlanders), soit près de 400 hommes, contre Darmagnac. Le gĂ©nĂ©ral britannique coordonne personnellement l'attaque du 92nd avec celle du 28th tout juste arrivĂ© sur place. Highlanders et fantassins français engagent alors un duel de mousqueterie Ă  une distance de 110 m, au cours duquel les Français subissent probablement davantage de pertes que leurs adversaires mais oĂą leur puissance de feu finit par prĂ©valoir sur des Britanniques moins nombreux. Le demi-bataillon Ă©cossais est Ă©crasĂ©, perdant 60 % de son effectif, et doit reculer vers l'ouest oĂą il fait sa jonction avec les soldats ralliĂ©s du 50th Foot. Sensiblement au mĂŞme instant, le 28th se retire au bas de la colline en direction du village de Maya, bientĂ´t rejoints par le 34th et peut-ĂŞtre aussi par le 39th de la brigade Pringle[21].

Combats sur la crĂŞte ouest

Voyant les Britanniques reculer, Drouet d'Erlon envoie deux bataillons descendre la colline afin d'accélérer leur retraite pendant que Darmagnac avec le gros de ses forces progresse vers l'ouest en longeant la ligne de crête. À ce moment, les premiers éléments de la division Maransin font leur apparition sur la route principale et la division Abbé, qui suit Darmagnac, débouche à son tour sur le champ de bataille. Devant la gravité de la situation, Cameron détache une partie des highlanders du 71st Foot pour stopper Darmagnac dont la ligne est maintenant précédée d'une masse compacte de tirailleurs. La première salve britannique est dévastatrice mais les Français, profitant de leur supériorité numérique, commencent à déborder les Écossais sur leurs flancs, forçant ces derniers à se retirer. À 14 heures, le général Stewart reparaît enfin à la tête de sa division et, voyant les Français maîtres du col, ordonne à ses troupes d'évacuer la crête et de se reformer un peu plus loin, comptant sur l'arrivée prochaine de la 7e division à qui Pringle a fait demander de l'aide[22].

Carte de la bataille de Maya, le .

Dans la confusion, deux canons portugais sont capturĂ©s par les Français alors qu'ils tentent de se retirer. Les Ă©quipages des deux autres pièces, sur le point de subir le mĂŞme sort, prĂ©cipitent les canons dans un ravin. La perte de ces canons — les seuls jamais perdus par Wellington au cours de sa carrière militaire — valent Ă  Stewart d'ĂŞtre blâmĂ© par le gĂ©nĂ©ral en chef pour avoir annulĂ© un ordre de Pringle demandant le retrait des pièces. Pendant ce temps, la division Darmagnac, complètement Ă©puisĂ©e, est relevĂ©e en première ligne par la division Maransin, soutenue en arrière par les troupes d'AbbĂ©. L'engagement s'interrompt alors pendant une demi-heure, le temps pour les soldats de Maransin d'arriver jusqu'au sommet. De son cĂ´tĂ©, Stewart au pied des collines dĂ©ploie sa première ligne sur la route principale avec une partie des 71st et 92nd Foot ; une compagnie du 92nd placĂ©e sur un piton forme l'aile gauche. La seconde ligne, situĂ©e Ă  274 m en arrière de la première, comprend un autre dĂ©tachement du 71st et le 50th Foot[23].

Peu après 15 heures, la division Maransin relance l'attaque contre les troupes de Stewart. Elle est accueillie par une salve de la première ligne britannique qui se retire ensuite derrière la deuxième ligne pour s'y reformer. Cette dernière rĂ©pète le processus et la brigade Cameron recule de cette manière sur approximativement 800 m. Les campements des 71th et 92nd Foots tombent aux mains des assaillants et beaucoup de soldats français abandonnent alors les rangs pour se joindre au pillage. Ceci, combinĂ© Ă  l'obstacle crĂ©Ă© par l'alignement des tentes britanniques, sème le dĂ©sordre dans la formation française et interrompt brièvement le combat. La division Maransin repart Ă  l'assaut vers 16 h 30 mais est brusquement arrĂŞtĂ©e dans son Ă©lan par une contre-attaque du 82nd Foot, tout juste arrivĂ© sur les lieux. AttachĂ© Ă  la 7e division, mais situĂ© Ă  proximitĂ© du col, ce bataillon a en effet reçu l'ordre d'entrer Ă  son tour dans l'action afin de soutenir Stewart. PassĂ© l'instant de surprise, les Français se ressaisissent et parviennent Ă  refouler peu Ă  peu leurs adversaires. Sensiblement au mĂŞme instant, Stewart est blessĂ© d'une balle Ă  la jambe, mais il insiste pour rester au commandement de ses troupes[24].

Ă€ 18 heures, le 6th Foot et le rĂ©giment de Brunswick-Oels de la brigade Barnes, venant de l'ouest, arrivent sur le champ de bataille. Empruntant l'extension ouest du « chemin des Anglais Â», ces 1 500 hommes tombent Ă  l'improviste sur les soldats de Maransin qui ne s'attendent pas Ă  une attaque dans cette direction[24]. Le bataillon du 103e de ligne est sĂ©vèrement malmenĂ© et perd 15 officiers sur 20[25]. Le 82nd Foot et les survivants de la brigade Cameron se rallient et repartent Ă  l'attaque, profitant de la dĂ©contenance des soldats français pour les repousser au sommet de la colline. Drouet d'Erlon rĂ©agit en engageant une brigade fraĂ®che de la division AbbĂ© derrière laquelle les troupes de Maransin se regroupent. Le commandant français rappelle Ă©galement l'une des brigades de Darmagnac qui s'est lancĂ©e Ă  la poursuite de Pringle. Craignant d'avoir affaire Ă  deux divisions d'infanterie britanniques au complet, d'Erlon se refuse Ă  engager la division AbbĂ©. La bataille s'achève finalement vers 20 heures avec les Français en possession du col de Maya et les Britanniques en position Ă  proximitĂ©[26].

Bilan et conséquences

Hill arrive sur les lieux peu après la fin des combats. Il a dĂ©jĂ  eu connaissance d'une lettre de Galbraith Lowry Cole Ă  Wellington oĂą Cole informe son supĂ©rieur qu'il a Ă©tĂ© attaquĂ© au col de Roncevaux par 35 000 soldats français et a Ă©tĂ© obligĂ© de se retirer sur Pampelune. La passe de Roncevaux ayant Ă©tĂ© forcĂ©e, Hill ordonne Ă  Stewart et Barnes de battre en retraite. Ă€ minuit, ces derniers Ă©vacuent les lieux et se replient jusqu'Ă  Elizondo. ÉpuisĂ©es par dix heures de combat ininterrompu, les troupes britanniques doivent abandonner leurs blessĂ©s graves et laissent en chemin de nombreux traĂ®nards. Drouet d'Erlon, qui s'attend Ă  disputer un nouvel affrontement le lendemain matin, se lance tardivement Ă  la poursuite de ses adversaires. Dans son rapport, il affirme avoir remportĂ© une victoire, mais en des termes très modĂ©rĂ©s[25]. L'historien Michael Glover Ă©crit que la dĂ©fense de Stewart a Ă©tĂ© « mal gĂ©rĂ©e »[27].

La division Darmagnac laisse sur le terrain 1 400 hommes sur un effectif de 6 900. La division Maransin perd 600 soldats sur 6 000 et celle d'AbbĂ© une centaine sur 8 000[28], dont le gĂ©nĂ©ral de brigade Antoine Rignoux blessĂ©. La brigade Cameron compte 800 hommes hors de combat, celle de Pringle 530 et celles de Barnes seulement 140[25]. Au total, 6 000 soldats britanniques ont Ă©tĂ© engagĂ©s et quatre canons ont Ă©tĂ© perdus. L'historien Digby Smith considère la bataille de Maya comme une victoire britannique[28]. Oman fait Ă©tat chez les Britanniques de 144 tuĂ©s, 994 blessĂ©s et 350 disparus pour un total de 1 488 pertes. Les pertes portugaises ne sont pas connues[29]. Wellington a plus tard admis que diviser ses forces pour assiĂ©ger simultanĂ©ment Saint-SĂ©bastien et Pampelune a Ă©tĂ© « l'une des plus grandes fautes que j'ai jamais commises Ă  la guerre »[30].

Forces en présence

Ordre de bataille français

Composition de la lieutenance du centre du général Drouet d'Erlon en [31] - [28]
Corps Division Effectif Pertes Brigade Unités
Centre : gĂ©nĂ©ral de division Jean-Baptiste Drouet d'Erlon 2e division : gĂ©nĂ©ral de division Jean BarthĂ©lemy Darmagnac 6 961 1 400 GĂ©nĂ©ral de brigade David ChassĂ© 16e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gère, 1 bataillon
8e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon
28e régiment d'infanterie de ligne, 2 bataillons
Général de brigade Nicolas Gruardet 51e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon
54e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon
75e régiment d'infanterie de ligne, 2 bataillons
3e division : gĂ©nĂ©ral de division Louis Jean Nicolas AbbĂ© 8 030 100 GĂ©nĂ©ral de brigade Antoine Rignoux 27e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gère, 1 bataillon
63e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon
64e régiment d'infanterie de ligne, 2 bataillons
Général de brigade Charles-François Rémond 5e régiment d'infanterie légère, 2 bataillons
94e régiment d'infanterie de ligne, 2 bataillons
95e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon
6e division : gĂ©nĂ©ral de division Jean-Pierre Maransin 5 966 600 GĂ©nĂ©ral de brigade Louis Paul Baille de Saint-Pol 21e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gère, 1 bataillon
24e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon
96e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon
Général de brigade Georges Alexis Mocquery 28e régiment d'infanterie légère, 1 bataillon
101e régiment d'infanterie de ligne, 2 bataillons
103e régiment d'infanterie de ligne, 1 bataillon

Ordre de bataille allié

Troupes alliées engagées au col de Maya[32]
Corps Division Brigade Unités Pertes
Corps de Hill : lieutenant-général Rowland Hill 2e division : lieutenant-général William Stewart Major général William Henry Pringle 28th Foot Regiment, 1er bataillon159
34th Foot Regiment, 2e bataillon168
39th Foot Regiment, 1er bataillon186
60th Foot Regiment, 5e bataillon, 1 compagnie44
Batterie portugaise Da Cunha15[33]
Lieutenant-colonel John Cameron (en) 50th Foot Regiment, 1er bataillon249
71st Foot Regiment, 1er bataillon196
92nd Foot Regiment, 1er bataillon343
60th Foot Regiment, 5e bataillon, 1 compagnievoir ci-dessus
7e division : lieutenant-général George Ramsay Major général Edward Barnes 6th Foot Regiment, 1er bataillon21
RĂ©giment de Brunswick-Oels41
Détaché 82nd Foot Regiment, 1er bataillon79

Notes et références

  1. Smith 1998, p. 426.
  2. Glover 2001, p. 243 Ă  245.
  3. Glover 2001, p. 147 Ă  149.
  4. Glover 2001, p. 147.
  5. Oman 1996, p. 531 et 594.
  6. Oman 1996, p. 593 et 594.
  7. Oman 1996, p. 767.
  8. Oman 1996, p. 595 et 768.
  9. Oman 1996, p. 543.
  10. Glover 2001, p. 248 et 249.
  11. Oman 1996, p. 599 Ă  601.
  12. Oman 1996, p. 626.
  13. Oman 1996, p. 628.
  14. Oman 1996, p. 614.
  15. Oman 1996, p. 626 et 627.
  16. Oman 1996, p. 628 et 629.
  17. Oman 1996, p. 629 et 630.
  18. Oman 1996, p. 630-631.
  19. Glover 2001, p. 252.
  20. Oman 1996, p. 631 et 632.
  21. Oman 1996, p. 632.
  22. Oman 1996, p. 633 et 634.
  23. Oman 1996, p. 633 Ă  635.
  24. Oman 1996, p. 635-636.
  25. Oman 1996, p. 638-639.
  26. Oman 1996, p. 637.
  27. Glover 2001, p. 251.
  28. Smith 1998, p. 432-433.
  29. Oman 1996, p. 768-769.
  30. (en) Christopher Hibbert, Wellington : a Personal History, Da Capo Press, , 500 p. (ISBN 0-7382-0148-0), p. 138.
  31. Oman 1996, p. 765 et 766.
  32. Oman 1996, p. 768 et 769.
  33. Oman 1996, p. 773.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Michael Glover, The Peninsular War 1807–1814, Londres, Penguin, , 431 p. (ISBN 0-14-139041-7). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Charles Oman, A History of the Peninsular War, vol. 6, Mechanicsburg, Stackpole, (ISBN 1-85367-635-7). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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