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Bataille de San Millan-Osma

La bataille de San Millan-Osma se déroula le 18 juin 1813 à San Millån de San Zadornil et Osma, dans le nord de l'Espagne, et opposa deux divisions britanniques de l'armée d'Arthur Wellesley de Wellington à deux divisions de l'armée impériale française commandée par Joseph Bonaparte. Ces deux engagements se déroulÚrent dans le cadre de la guerre d'indépendance espagnole.

Bataille de San Millan-Osma
Informations générales
Date 18 juin 1813
Lieu San MillĂĄn de San Zadornil, province de Burgos, Espagne
Osma, Alava, Pays basque
Issue Victoire des Alliés
Forces en présence
San Millan : 4 800 hommes
Osma : 3 800 Ă  4 802 hommes
San Millan : 4 000 Ă  5 484 hommes
Osma : 1 200 Ă  4 854 hommes
Pertes
San Millan : 400 tués, blessés ou prisonniers
Osma : 120 tués ou blessés
San Millan : 100 tués ou blessés
Osma : 50 à 60 tués ou blessés

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Campagne de Vitoria et des Pyrénées (1813-1814)
CoordonnĂ©es 42° 53â€Č 27″ nord, 3° 03â€Č 52″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de San Millan-Osma
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(Voir situation sur carte : Pays basque)
Bataille de San Millan-Osma

À San MillĂĄn, la division lĂ©gĂšre du gĂ©nĂ©ral Charles Alten malmena la division française du gĂ©nĂ©ral Antoine Louis Popon de Maucune, tandis qu'Ă  Osma, Ă  environ km au nord-est, la division française du gĂ©nĂ©ral Jacques Thomas Sarrut livra un combat dĂ©cevant face Ă  la division britannique de Kenneth Howard avant de se replier au sud-est.

Au cours de l'Ă©tĂ© 1813, Wellington quitta sa base du Portugal et pĂ©nĂ©tra en Espagne Ă  la tĂȘte d'une puissante armĂ©e composĂ©e de soldats britanniques, portugais et espagnols. Le gĂ©nĂ©ral britannique dĂ©joua les intentions de ses adversaires et contraignit les Français Ă  abandonner successivement Salamanque, Valladolid, Madrid et Burgos. Le roi Joseph et le marĂ©chal Jean-Baptiste Jourdan estimĂšrent que leur armĂ©e Ă©tait en sĂ©curitĂ© derriĂšre l'Èbre mais Wellington manƓuvra pour dĂ©border la ligne française par le nord. Alors que Sarrut se dĂ©plaçait dans cette direction, sa division se heurta aux soldats d'Howard pendant que la division Maucune, en position Ă  San MillĂĄn, fut brusquement attaquĂ©e Ă  l'ouest par les troupes d'Alten. Estimant la division Maucune trop affaiblie pour prendre part au combat, Joseph la chargea d'escorter un convoi en partance pour la France, lui faisant ainsi manquer la bataille de Vitoria qui eut lieu trois jours plus tard.

Contexte

AprĂšs sa campagne de l'automne 1812 en Espagne, l'armĂ©e anglo-alliĂ©e du marquis Arthur Wellesley de Wellington se trouva dans un triste Ă©tat, avec 18 000 soldats hospitalisĂ©s. Les rĂ©sultats stratĂ©giques Ă©taient cependant importants puisque les Français avaient Ă©tĂ© Ă©jectĂ©s des villes de Ciudad Rodrigo, Badajoz, Astorga et SĂ©ville et des provinces d'Andalousie, d'EstrĂ©madure et des Asturies. Un contingent de 5 000 hommes venu de Grande-Bretagne Ă©tait Ă©galement arrivĂ© pour renforcer le corps expĂ©ditionnaire[1].

L'hiver 1812 vit par ailleurs la destruction des troupes françaises de NapolĂ©on lors de la campagne de Russie. Ce dernier, afin de rebĂątir une nouvelle armĂ©e en Allemagne, ordonna le rappel de 15 000 hommes qui se battaient alors en Espagne dans l'armĂ©e de son frĂšre Joseph Bonaparte et de 5 000 hommes des forces du marĂ©chal Louis-Gabriel Suchet qui opĂ©raient Ă  l'est de la pĂ©ninsule IbĂ©rique. À la satisfaction de Joseph, le marĂ©chal Jean-de-Dieu Soult, avec qui il ne s'entendait pas, fut Ă©galement rappelĂ© par l'Empereur et remplacĂ© par le marĂ©chal Jean-Baptiste Jourdan. Ces diverses ponctions rĂ©duisirent les effectifs dont disposait Joseph Ă  95 000 hommes, rĂ©partis en trois armĂ©es : l'armĂ©e du Portugal (42 000 hommes) sous les ordres du gĂ©nĂ©ral HonorĂ© Charles Reille, l'armĂ©e du Sud (36 000 hommes) sous le commandement du gĂ©nĂ©ral HonorĂ© ThĂ©odore Maxime Gazan et l'armĂ©e du Centre (17 000 hommes) dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Jean-Baptiste Drouet d'Erlon[2].

Dans le mĂȘme temps, les troupes françaises parvinrent Ă  reprendre le contrĂŽle des rĂ©gions centrale et septentrionale de la pĂ©ninsule. Toutefois, le conflit qui opposait les occupants Ă  la guĂ©rilla dans le nord de l'Espagne dĂ©gĂ©nĂ©ra rapidement et NapolĂ©on remplaça le gĂ©nĂ©ral Marie François Auguste de Caffarelli du Falga par le gĂ©nĂ©ral Bertrand Clauzel au commandement de l'armĂ©e du Nord[3]. Voulant par-dessus tout protĂ©ger les lignes de communication avec la France des attaques rĂ©currentes des partisans espagnols, l'Empereur ordonna de mettre les six divisions de l'armĂ©e du Portugal Ă  la disposition de Clauzel afin de lutter contre la guĂ©rilla[4]. Avec ce renfort considĂ©rable, Clauzel entreprit la suppression des bandes irrĂ©guliĂšres en Navarre. Le 30 mars 1813, il essuya un premier revers lorsque le chef d'une de ces bandes, Francisco Espoz y Mina, tendit une embuscade Ă  une colonne française[3]. Deux bataillons occupĂ©s Ă  piller la ville de LerĂ­n furent surpris par l'arrivĂ©e de Mina avec un corps de 2 100 guĂ©rilleros parmi lesquels 200 lanciers. Sur 1 500 soldats français, seule une poignĂ©e Ă©chappa au dĂ©sastre et 663 furent faits prisonniers. Le gĂ©nĂ©ral Marie Étienne de Barbot, commandant la 2e division de l'armĂ©e du Portugal, ne bougea pas alors qu'il se trouvait Ă  proximitĂ© du lieu du combat avec six bataillons[5].

Le 12 mai 1813, Clauzel repĂ©ra et dĂ©truisit le campement de Mina dans la vallĂ©e de Roncal, infligeant 1 000 pertes aux guĂ©rilleros. Le mĂȘme jour, le gĂ©nĂ©ral Maximilien SĂ©bastien Foy reprit la ville de Castro Urdiales dans le golfe de Gascogne[6]. Foy commandait Ă  cette pĂ©riode, en plus de sa 1re division, la 4e division du gĂ©nĂ©ral Jacques Thomas Sarrut, appartenant l'une et l'autre Ă  l'armĂ©e du Portugal, ainsi que la division italienne du gĂ©nĂ©ral Giuseppe Federico Palombini rattachĂ©e Ă  l'armĂ©e du Centre. Les troupes franco-italiennes, fortes de 10 000 hommes et de 18 canons de siĂšge, perdirent dans ce combat 150 tuĂ©s ou blessĂ©s alors que les 1 000 dĂ©fenseurs espagnols du colonel Pedro Alvarez laissĂšrent 160 hommes sur le terrain. Ces derniers, aprĂšs avoir fait sauter la rĂ©serve de poudre et jetĂ© leurs canons dans la baie, furent Ă©vacuĂ©s par la Royal Navy[7]. Pendant que Foy et Clauzel s'employaient activement Ă  faire la chasse aux guĂ©rilleros, des Ă©vĂ©nements majeurs se produisirent Ă  la mĂȘme pĂ©riode dans le reste de l'Espagne[8].

L'offensive alliée

Le marquis de Wellington, commandant en chef les armées alliées.

AprĂšs les nouvelles ponctions effectuĂ©es sur ses forces, Joseph n'opposait dĂ©sormais Ă  Wellington que 33 000 fantassins, 9 000 cavaliers et 100 canons. NapolĂ©on cherchait Ă  rassurer son frĂšre en l'assurant que le gĂ©nĂ©ral britannique Ă©tait bien trop prudent pour tenter de profiter de la situation et qu'il ne disposait dans tous les cas que de 30 000 soldats britanniques et de 20 000 Portugais. En rĂ©alitĂ©, Wellington menait l'offensive avec 52 000 soldats britanniques, 28 000 Portugais et 25 000 Espagnols[9]. L'aile droite commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Rowland Hill, forte de trois divisions, se dirigeait par le nord-est en direction de Salamanque pendant que les six divisions de l'aile gauche conduite par Thomas Graham, encore au Portugal, s'Ă©taient Ă©tablies sur la rive nord du Douro[10].

Joseph et Jourdan dĂ©ployĂšrent l'armĂ©e du Sud commandĂ©e par Gazan et celle du Centre aux ordres de Drouet d'Erlon en avant de Valladolid et SĂ©govie, alors que Reille, avec 17 000 hommes de l'armĂ©e du Portugal, fut envoyĂ© au nord afin d'aider Ă  la rĂ©pression de la guĂ©rilla. À cette pĂ©riode, les 20 000 soldats de Clauzel se trouvaient trĂšs Ă  l'est, Ă  proximitĂ© de Pampelune[10]. Le corps de Hill fit son entrĂ©e Ă  Salamanque le 26 mai 1813 aprĂšs avoir chassĂ© les troupes françaises du gĂ©nĂ©ral EugĂšne-Casimir Villatte et fait 200 prisonniers. SimultanĂ©ment, les forces de Graham traversĂšrent la riviĂšre Esla en crue au guĂ© d'Almendra le 31 mai, perdant quelques noyĂ©s et une grande quantitĂ© de matĂ©riel[11]. Le gĂ©nĂ©ral Augustin Darricau, dont la division stationnait Ă  Zamora, envoya une reconnaissance de cavalerie vers l'ouest le 20 mai mais ces soldats ne dĂ©celĂšrent aucun mouvement de l'ennemi, manquant de peu les troupes de Graham qui traversĂšrent le Douro peu aprĂšs. Finalement alertĂ© de l'approche d'une armĂ©e de 64 000 hommes en provenance du nord-ouest, Darricau recula vers l'est et la ville de Zamora fut occupĂ©e par Graham dans la matinĂ©e du 2 juin[12].

Joseph Bonaparte, commandant en chef les armées françaises.

Le mĂȘme jour, la brigade de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Colquhoun Grant (en), composĂ©e des 10e, 15e et 18e rĂ©giments de hussards, mit en dĂ©route une force de cavalerie française Ă  Morales de Toro[13]. Cette derniĂšre, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Pierre-BenoĂźt Soult, comprenait les 16e et 21e rĂ©giments de dragons, montĂ©s sur des chevaux en trĂšs mauvais Ă©tat. Le 16e dragons fut quasiment anĂ©anti, perdant deux officiers et 308 cavaliers faits prisonniers par les Anglais, parmi lesquels une centaine de blessĂ©s. Les pertes britanniques lors de ce combat ne s'Ă©levĂšrent qu'Ă  16 tuĂ©s ou blessĂ©s[14]. Le 3 juin, le corps de Hill fit sa jonction avec Graham Ă  Toro, sur la rive nord du fleuve Douro. À ce moment, Wellington pouvait concentrer 90 000 soldats contre les 51 000 hommes de l'armĂ©e française. Devant la gravitĂ© de la situation, Joseph et Jourdan envoyĂšrent un message dĂ©sespĂ©rĂ© Ă  Clauzel pour lui demander du secours et se repliĂšrent sur Burgos[12].

Alors que Joseph et Jourdan s'attendaient Ă  ce que Wellington emprunte la grande route allant de Valladolid Ă  Burgos, le gĂ©nĂ©ral britannique ordonna Ă  l'aile droite commandĂ©e par Hill d'avancer juste au nord de la route tandis que l'aile gauche sous Graham progressa encore plus au nord. Celui-ci fut renforcĂ© sur sa gauche par le corps espagnol de Pedro AgustĂ­n GirĂłn[13], fort de 12 000 hommes[15]. Les Français avaient repassĂ© entre-temps la riviĂšre Pisuerga et se dirigeaient maintenant sur Burgos, mais ils constatĂšrent avec Ă©tonnement qu'ils n'Ă©taient poursuivis que par une petite troupe de cavalerie espagnole. La grande marche de flanc opĂ©rĂ©e par Wellington se poursuivit et les Français durent abandonner Burgos le 13 juin, non sans avoir fait exploser le chĂąteau ayant constituĂ© le point central de la rĂ©sistance lors du siĂšge de l'automne prĂ©cĂ©dent. À l'insu de ses adversaires, Wellington commença Ă©galement Ă  prendre des dispositions pour faire de la ville de Santander, sur les bords du golfe de Gascogne, sa base arriĂšre pour la suite des opĂ©rations[13].

Au cours de la retraite française, Reille rejoignit le corps principal avec trois divisions de l'armĂ©e du Portugal, augmentant de 15 000 hommes les effectifs de l'armĂ©e de Joseph. Les 25 000 soldats de Clauzel n'Ă©taient pas trĂšs loin mais Joseph n'avait aucune idĂ©e de l'endroit oĂč ils se trouvaient. Clauzel ne reçut les messages du roi qu'Ă  partir du 15 juin, date Ă  laquelle il rassembla quatre divisions et se mit en marche pour rejoindre le gros de l'armĂ©e[16]. De son cĂŽtĂ©, Joseph regroupa ses forces derriĂšre l'Èbre, estimant impossible d'ĂȘtre dĂ©bordĂ© au nord par les troupes de Wellington[12]. Le 15 juin, le corps de Hill franchit l'Èbre Ă  Puente Arenas pendant que celui de Graham opĂ©ra de mĂȘme Ă  San Martin de Lines. Entre le 13 et le 17 juin, les Français n'eurent plus aucun contact avec leurs adversaires[17].

DĂ©roulement de la bataille

Osma

Officiers et soldats des 1er et 2e bataillons légers de la King's German Legion. Illustration de Richard Knötel.

Le 18 juin, informĂ© de la progression de la colonne de GirĂłn contre Bilbao, Joseph ordonna Ă  Reille de se diriger au nord avec trois divisions. Le gĂ©nĂ©ral français se heurta rapidement aux troupes de Graham, composĂ©es des 1re et 5e divisions britanniques, de la brigade de dragons lĂ©gers de George Anson et de la brigade portugaise indĂ©pendante de Thomas Bradford (en)[18]. Ce jour-lĂ , la 4e division de l'armĂ©e du Portugal, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Sarrut, qui s'avançait en direction du dĂ©filĂ© d'Osma prĂ©cĂ©dĂ©e de la cavalerie du gĂ©nĂ©ral Curto[19], eut un engagement avec la 1re division britannique du gĂ©nĂ©ral Kenneth Howard Ă  Osma. Sarrut dĂ©ploya le 2e lĂ©ger, le 4e lĂ©ger et le 36e de ligne Ă  deux bataillons chacun, pour un total de 3 800 hommes. Face Ă  eux se tenaient les 1 200 hommes de la brigade de Colin Halkett, constituĂ©e des 1er et 2e bataillons lĂ©gers de la King's German Legion[18].

Graham engagea les hostilitĂ©s peu avant midi avec les deux bataillons de Halkett, soutenu par le feu de la batterie du capitaine Ramsay. TrĂšs vite, ces troupes furent rejointes par la 4e division de Cole qui dĂ©boucha sur la droite par les montagnes. Reille, qui avait reçu le renfort de la division LamartiniĂšre, se jugea trop faible pour rĂ©sister et ordonna la retraite sur Espejo. La manƓuvre s'effectua en bon ordre et le gĂ©nĂ©ral français s'arrĂȘta au nord d'Espejo pour y attendre l'arrivĂ©e de la division Maucune. Au cours de cet affrontement, les Français perdirent 107 hommes hors de combat, dont deux officiers blessĂ©s, contre seulement une cinquantaine pour les Britanniques[20]. Digby Smith donne le chiffre de 120 tuĂ©s ou blessĂ©s du cĂŽtĂ© français et de 50 Ă  60 victimes du cĂŽtĂ© britannique. Reille se replia finalement au sud pour se joindre Ă  l'armĂ©e de Joseph Ă  Miranda de Ebro[18].

La division Sarrut Ă©tait articulĂ©e en deux brigades sous le commandement respectif des gĂ©nĂ©raux Joseph François Fririon et Jean-Baptiste Pierre Menne, avec une batterie d'artillerie attachĂ©e, soit un total de 146 officiers et 4 656 hommes du rang. La brigade Fririon comprenait le 2e lĂ©ger et le 36e de ligne tandis que la brigade Menne Ă©tait formĂ©e du 4e lĂ©ger et du 65e de ligne[21]. La division Howard, pour sa part, regroupait la 1re brigade d'Edward Stopford (en) (1 728 hommes), composĂ©e d'une compagnie du 5e bataillon du 60th Regiment of Foot et du 1er bataillon respectif des 2nd et 3rd Foot Guards, et la 2e brigade de Colin Halkett (3 126 hommes), comprenant les 1er et 2e bataillons lĂ©gers ainsi que les 1er, 2e et 5e bataillons de ligne de la King's German Legion[22].

San Millan

Au 18 juin 1813, la 5e division de l'armĂ©e du Portugal, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Antoine Louis Popon de Maucune, alignait les 15e, 66e, 82e et 86e rĂ©giments d'infanterie de ligne pour un total de 4 800 hommes[23]. Dans la journĂ©e, une des brigades de Maucune fut attaquĂ©e au village de San MillĂĄn de San Zadornil par la brigade avancĂ©e de la division lĂ©gĂšre sous les ordres du gĂ©nĂ©ral John Ormsby Vandeleur, venant de l'ouest. Tandis que les hommes de Vandeleur expulsaient les Français du village et se dirigeaient vers l'est le long de la route, la deuxiĂšme brigade de Maucune dĂ©boucha d'un dĂ©filĂ© rocheux au sud-ouest, directement sur les arriĂšres de la brigade britannique. Toutefois, l'arrivĂ©e de la brigade de James Kempt ne laissa pas le temps aux Français de profiter de la situation. Kempt passa immĂ©diatement Ă  l'attaque et la deuxiĂšme brigade de Maucune, craignant d'ĂȘtre enveloppĂ© par le flanc et l'arriĂšre, quitta la route et commença Ă  se retirer Ă  travers les collines. Remarquant ce qui se passait derriĂšre lui, Vandeleur dĂ©tacha le 1er bataillon du 52nd Regiment of Foot contre la deuxiĂšme brigade française. Sous la pression, cette derniĂšre perdit rapidement toute discipline et fut mise en dĂ©route[17].

La division lĂ©gĂšre britannique Ă©tait commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Charles Alten et se composait de la 1re brigade de Kempt et de la 2e brigade de Vandeleur. La 1re brigade (2 597 hommes) alignait le 1er bataillon du 43rd Regiment of Foot, huit compagnies du 1er bataillon du 95th Rifles, cinq compagnies du 3e bataillon du mĂȘme 95th Rifles et le 3e bataillon portugais de caçadores (en). La 2e brigade (2 887 hommes) comprenait le 1er bataillon du 52nd Regiment of Foot, six compagnies du 2e bataillon du 95th Rifles, le 17e rĂ©giment d'infanterie de ligne portugais et le 1er bataillon portugais de caçadores[24]. L'effectif total de la division lĂ©gĂšre se montait Ă  5 484 officiers et soldats, dont 1 945 Portugais[25].

Maucune perdit environ 400 hommes[17]. Parmi eux, approximativement 300 furent capturĂ©s avec les bagages de la division. Les pertes britanniques s'Ă©levĂšrent Ă  une centaine de tuĂ©s ou blessĂ©s. La plupart des soldats français se dĂ©barrassĂšrent de leur havresac au cours de leur fuite. La division se rallia Ă  Miranda de Ebro[23]. Maucune fut vertement rĂ©primandĂ© par Joseph pour n'avoir pas su empĂȘcher la dĂ©route de sa division[17]. Celle-ci avait Ă©tĂ© si malmenĂ©e que le roi, ne l'estimant plus en Ă©tat de faire campagne, la chargea d'escorter un convoi Ă  destination de la France. Le convoi quitta Vitoria le 21 juin Ă  2 h du matin[26]. L'absence de la division Maucune se fit cruellement ressentir lors de la bataille de Vitoria qui se dĂ©roula plus tard dans la journĂ©e[17].

Notes et références

  1. Gates 2002, p. 375.
  2. Glover 2001, p. 226.
  3. Gates 2002, p. 377.
  4. Glover 2001, p. 226 et 227.
  5. Smith 1998, p. 412.
  6. Gates 2002, p. 377 et 378.
  7. Smith 1998, p. 419.
  8. Gates 2002, p. 378.
  9. Glover 2001, p. 227.
  10. Fletcher 2005, p. 20.
  11. Fletcher 2005, p. 21 et 22.
  12. Gates 2002, p. 384.
  13. Fletcher 2005, p. 23.
  14. Smith 1998, p. 424.
  15. Glover 2001, p. 230.
  16. Glover 2001, p. 232.
  17. Fletcher 2005, p. 24.
  18. Smith 1998, p. 425 et 426.
  19. Sarramon 1985, p. 261.
  20. Sarramon 1985, p. 261 Ă  263.
  21. Fletcher 2005, p. 33.
  22. Glover 2001, p. 384.
  23. Smith 1998, p. 426.
  24. Glover 2001, p. 383.
  25. Fletcher 2005, p. 31.
  26. Glover 2001, p. 233 et 237.

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Jean Sarramon, La bataille de Vitoria : La fin de l'aventure napolĂ©onienne en Espagne, Paris, J.C. Bailly Éditeur, , 727 p. (ISBN 2-86554-006-5). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Ian Fletcher, Vittoria 1813 : Wellington Sweeps the French from Spain, New York, Praeger Publishers, , 96 p. (ISBN 0-275-98616-0). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) David Gates, The Spanish Ulcer : A History of the Peninsular War, Londres, Pimlico, (ISBN 0-7126-9730-6). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Michael Glover, The Peninsular War 1807–1814, Londres, Penguin, , 431 p. (ISBN 0-14-139041-7). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9, BNF 38973152).
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