Accueil🇫🇷Chercher

Francisco Espoz y Mina

Francisco Espoz y Mina, né le à Idocin (es) en Navarre et mort le à Barcelone, est un général espagnol.

Francisco Espoz y Mina
Francisco Espoz y Mina
Portrait de Francisco Espoz y Mina.

Naissance
Idocin
DĂ©cès (Ă  55 ans)
Barcelone
Origine Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Grade Général
Conflits Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Bataille de Salamanque

Biographie

Jeunesse

Il naît en Navarre, dans le petit village d'Idocin (es), le . Son père, Juan Esteban Espoz y Mina, et sa mère, Maria Teresa Hundain y Ardaiz, sont de simples laboureurs. Quand il sait lire et écrire, il s'adonne aux travaux des champs et ne reçoit aucune autre forme d'éducation. Son père mort, il le remplace et se met à la tête de son petit patrimoine : il vit ainsi jusqu'à 26 ans.

Guerre d'indépendance espagnole

L'invasion française de 1808 le tire de la vie champêtre et il entre en qualité de volontaire dans le bataillon de Doyle le . Peu de temps après, il passe dans la guérilla de son neveu Francisco Xavier Mina. Cette bande ayant été dissoute en 1810 et Francisco Javier fait prisonnier par les Français, sept hommes reconnaissent l'oncle pour leur chef.

Ă€ peine Ă  la tĂŞte de sa petite troupe, il est nommĂ© par la junte aragonaise commandant en chef des guĂ©rillas de Navarre. La rĂ©gence, qui gouverne le royaume en l'absence de Ferdinand VII, le confirme dans ce poste et l'Ă©lève successivement aux grades de colonel, de brigadier, de marĂ©chal de camp et de commandant gĂ©nĂ©ral du haut Aragon. Sa première mesure comme chef des guĂ©rilleros navarrais est de dĂ©sarmer tous les autres chefs de bande et de rĂ©unir leurs troupes Ă  la sienne. Ă€ partir de cette Ă©poque, Mina prend une attitude plus rĂ©gulière. Ă€ force d'activitĂ©, il organise un corps de partisans qui fait essuyer de lourdes pertes Ă  l'armĂ©e française. Plusieurs fois trahi et battu partiellement, il se rallie cependant Ă  chaque fois et est surnommĂ© par les Français le « roi de Navarre Â». Il soutient durant cette pĂ©riode cent quarante-trois combats, sans compter les escarmouches et les petites rencontres. Les actions les plus importantes sont : celle de Rocafort y Sanguesa, oĂą, avec 3 000 hommes il en dĂ©fait 5 000 et s'empare de toute leur artillerie ; celle d'Arlaban, oĂą il prend tout un convoi qui retournait en France, et dĂ©livre 700 prisonniers espagnols. Le marĂ©chal MassĂ©na, auquel ce convoi sert d'escorte, a Ă©tĂ© retenu quelques heures en arrière et Ă©chappe de peu Ă  cette embuscade. Il livre Ă©galement le combat de Mañeru, oĂą il vainc la division du gĂ©nĂ©ral AbbĂ©, forte de 7 000 hommes, et les engagements d'Egea, d'Ayube, de Placencia ; la seconde affaire d'Arlaban oĂą pĂ©rit un secrĂ©taire de Joseph Bonaparte, la prise du château d'Aljaferia et l'entrĂ©e Ă  Saragosse en 1813 ; enfin la prise de Jaca, au mois de janvier 1814.

IndĂ©pendamment de ces affaires locales, Mina contribue de façon dĂ©cisive Ă  la bataille de Salamanque remportĂ©e sur les Français par les troupes anglo-portugaises, en arrĂŞtant en Navarre, pendant 53 jours, la marche de 26 000 hommes et 80 pièces de canon, destinĂ©s Ă  joindre l'armĂ©e du marĂ©chal Marmont. Plus tard, il concourt au gain de la bataille de Vitoria en empĂŞchant les divisions de Clauzel et de Foy, fortes de 28 000 hommes, de rejoindre l'armĂ©e principale. Il intercepte leur correspondance, de manière que l'ordre qui appelle ces deux gĂ©nĂ©raux ne leur parvient pas.

Le général Mina.

Exaspérés par les revers essuyés en Navarre, les Français répliquent en pendant et fusillant la plupart des officiers et soldats capturés, et emmenant en France un grand nombre de familles espagnoles ; la tête de Mina lui-même est mise à prix. Dans ces circonstances, Mina use de représailles, et le , il publie une proclamation dont le premier article est ainsi conçu : « en Navarre, on déclare la guerre à mort et sans quartier, sans distinction de soldats ni d'officiers, y compris même l'Empereur des Français ». Pour un officier espagnol exécuté par l'ennemi, Mina en fait fusiller quatre, et vingt soldats pour un. Il tient toujours en réserve, dans une vallée de Roncal, un grand nombre de prisonniers dévoués à ces exécutions. Aux premières ouvertures des généraux français, Mina adhère à leur demande de faire cesser cette spirale de violence.

Mina n'est surpris qu'une seule fois, le . Trahi par Malcarado, l'un de ses officiers, entrĂ© en contact avec le gĂ©nĂ©ral Pannetier, il se voit entourĂ© au village de Robres par 1 200 hommes. AttaquĂ© par cinq hussards au seuil de la maison oĂą il est logĂ©, il se dĂ©fend avec la barre de la porte le temps que ses hommes lui prĂ©parent un cheval. Ayant rĂ©ussi Ă  rallier quelques-uns des siens, il soutient le combat pendant trois quarts d'heure et donne le temps Ă  ses soldats de se mettre en sĂ»retĂ©. Le lendemain, il fait fusiller Malcarado et pendre trois alcades et un curĂ© qui ont trempĂ© dans le complot.

Mina parvient Ă  organiser une division de neuf rĂ©giments d'infanterie et deux de cavalerie qui, Ă  la fin de la campagne, forment un ensemble de 13 500 hommes. Il a eu, au cours de ses diffĂ©rents combats, quatre chevaux tuĂ©s sous lui et a reçu plusieurs blessures, dont une balle au genou, qu'il garde toute sa vie. Il Ă©tablit pour son armĂ©e des fabriques ambulantes d'armes et de munitions qu'il transporte avec lui ou cache dans les montagnes. Pour couvrir ses dĂ©penses, il bĂ©nĂ©ficie du produit d'une douane que lui-mĂŞme a Ă©tablie sur la frontière de France, et une contribution mensuelle de cent onces que la douane d'Irun a consenti Ă  lui payer afin de ne pas entraver ses opĂ©rations. Il joint Ă  ces revenus les prises faites sur les Français, les amendes dont il frappe des Espagnols suspects et quelques dons volontaires.

Dans le but de conserver les institutions civiles, il forme un tribunal de justice qui siège dans son camp, et auquel les peuples d'Alava et du Guipuscoa, ainsi que ceux du haut Aragon, viennent soumettre leurs différends. Il y joint aussi le tribunal ecclésiastique de Pampelune, alors occupée par les Français. Nommé chef politique de la Navarre en 1813, Espoz y Mina, qui appartient à la franc-maçonnerie , profite de sa double autorité civile et militaire pour favoriser le renforcement des libertés publiques.

DĂ©boires en Espagne et en France

En 1814, Mina, ayant passĂ© la frontière, est occupĂ© Ă  bloquer Saint-Jean-Pied-de-Port ; lorsque la paix met fin Ă  la campagne d'invasion, Ferdinand, rĂ©tabli sur son trĂ´ne, dĂ©sire le rencontrer. Cependant, ses opinions libĂ©rales font scandale Ă  la Cour, qui, pour l'Ă©loigner, fait courir le bruit en Navarre que sa division va cesser d'ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme troupe de ligne et traitĂ©e comme corps franc. De nombreuses dĂ©sertions se produisent et Mina est renvoyĂ© dans sa province pour sĂ©vir contre les transfuges. Sa prĂ©sence permet de calmer les esprits et une proclamation ramène sous les drapeaux 2 500 dĂ©serteurs. PersuadĂ© de l'attachement de ses compagnons d'armes et opposĂ© au caractère absolutiste du rĂ©gime de Ferdinand VII, Mina conçoit le projet de s'emparer de Pampelune afin d'y rĂ©tablir la Constitution de Cadix.

La tentative a lieu dans la nuit du 25 au 26 septembre. Elle échoue, et le 4 octobre, Mina, réduit au rôle de fugitif et de proscrit, se réfugie en France, où il est reçu avec une distinction marquée par ses anciens adversaires. Il est à peine arrivé à Paris qu'il est arrêté sur la demande du comte de Casa Florès, ambassadeur d'Espagne, mais est rapidement relâché. Il vit alors à Bar-sur-Aube d'une modeste pension octroyée par le gouvernement français.

Pendant les Cent-Jours, Napoléon Ier veut l'attacher à son service et lui refuse le passeport qu'il a demandé pour quitter la France. Mina s'échappe toutefois clandestinement de Bar-sur-Aube, et, poursuivi par les gendarmes, il réussit à gagner la frontière et à se retirer à Bâle. Il se rend ensuite à Gand mais ne combat pas à Waterloo. Il revient peu après à Paris avec l'émigration de la seconde Restauration. Arrêté en 1816 par M. de Cazes avec le comte de Toreno et quelques autres proscrits espagnols accusés de conspiration contre les Bourbons, il est libéré après deux mois de captivité. Il demeure à Paris jusqu'en 1820.

Guerre civile espagnole (1822-1823)

La pierre de la constitution ayant été relevée à l'île de León, Mina vient la proclamer une seconde fois en Navarre. Quelques hommes se joignent à lui, et redevenu comme autrefois chef de partisans, il marche sur Pampelune qui lui ouvre ses portes. Après que la constitution a triomphé à Madrid, il est nommé par Ferdinand capitaine général de la Navarre, mais il obtient d'être transféré en Galice. Dans le cadre de ses fonctions, il empêche la formation des bandes insurgées qui ravagent les provinces voisines. De Galice, il passe à Léon où il sert comme simple soldat parmi les volontaires nationaux.

En 1822, Mina reçoit du ministre San Miguel le commandement de l'armĂ©e de Catalogne, destinĂ©e Ă  agir contre l'insurrection absolutiste et apostolique. Il entre en Catalogne le 9 septembre, avec 800 fantassins et 275 chevaux. Le 10, il prend Ă  LĂ©rida le commandement de l'armĂ©e. La Catalogne est alors occupĂ©e par 30 000 insurgĂ©s qui sont maĂ®tres de plusieurs places fortes, et qui ont Ă  Urgell un gouvernement organisĂ© sous le nom de RĂ©gence d'Espagne. En moins de six semaines, il parvient Ă  organiser une armĂ©e. Il fait alors lever le siège de Cervesa et prend Castel-Fullit qu'il fait raser de fond en comble. Sur ses ruines, il fait placer l'inscription suivante :

Aqui existio Castel-Fullit.
Pueblos,
Tomad ejemplo :
No abrigueis a los enemigos de la patria.

Après ces débuts, Mina prend Balaguer, met en fuite la régence d'Urgell, s'empare de tous ses papiers, détruit la bande de Romogosa et rejette sur le territoire français les débris de la rébellion. Après six mois d'une campagne victorieuse, il écrit au gouvernement que la guerre civile est terminée. Il est récompensé par le grade de lieutenant-général et par la grand'croix de l'ordre de Saint-Ferdinand d'Espagne. Il reçoit en même temps le commandement général de la Catalogne où il n'a jusqu'alors commandé que l'armée en tant que capitaine général.

Cependant les troupes françaises, concentrĂ©es sur la frontière sous le nom de cordon sanitaire, menacent d'une invasion la province pacifiĂ©e par Mina. Le 13 et le , elles passent en effet la frontière. Mina, pris au dĂ©pourvu, rĂ©siste pendant plus de deux mois, avec 6 000 hommes, au marĂ©chal Moncey, dont l'armĂ©e forte de 20 000 fantassins et de 2 500 chevaux est appuyĂ©e par plus de 7 000 insurgĂ©s. Le gouvernement constitutionnel ayant Ă©tĂ© renversĂ© Ă  Madrid, Mina entre en pourparlers le avec le marĂ©chal Moncey et obtient une capitulation honorable. Il remet Barcelone et les autres places aux Français avant de s'embarquer pour l'Angleterre sur un bâtiment français. Il se rend Ă  Londres, oĂą il passe dans la retraite les sept annĂ©es de sa seconde Ă©migration.

RĂ©pression du mouvement carliste et fin de vie

Francisco Espoz y Mina. Huile sur toile de José Vallespín y Aibar, 1858, palais de Navarre.

La Révolution de juillet 1830 l'amène à se rendre en France et à rentrer par là en Espagne où il décide de tenter un nouveau coup de force. Mis en fuite à Vera et poursuivi par le général Llander, il doit toutefois regagner la frontière de la France. Son exil dure encore quatre années supplémentaires. Ferdinand VII est mort et le ministère Zea a été renversé pour faire place à Martínez de la Rosa et au statut royal. Plusieurs amnisties sont publiées, mais le nom de Mina n'y figure pas. Il est finalement rappelé pour faire face à l'insurrection navarraise conduite par Tomás de Zumalacárregui, qui remporte victoire sur victoire. Par décret spécial, Mina est placé à la tête de l'armée navarraise.

L'ordre de rappel arrive en , alors que Mina se trouve aux eaux pour soulager un cancer à l'estomac. Il accepte tout de même de venir prendre le commandement qu'on lui confie. Suspect au gouvernement de Madrid à cause de ses opinions libérales, il voit son autorité partagée avec Llauder, son ennemi personnel, nommé ministre de la Guerre, et avec le vice-roi de Navarre. Réduit au simple commandement du corps d'armée de Navarre, Mina entame les opérations mais, affaibli par les progrès de sa maladie, il doit quitter le commandement de l'armée pour aller se faire soigner à Montpellier par son ami, le docteur Lallemand.

Il se trouve encore dans cette ville lors qu'en août 1835 éclate le soulèvement des Juntes. Les Catalans rappellent Mina et le nomment de leur autorité capitaine général de Catalogne. Il se rend alors à Barcelone et rejettent dans les montagnes les bandes carlistes, campagne marquée par l'assaut du fort de Notre-Dame-del-Horte. Il est le premier des capitaines généraux à créer dans sa province une junte de défense et d'armement, renonçant de ce fait à une partie de son autorité. Francisco Espoz y Mina meurt de maladie à Barcelone en décembre 1836, à l'âge de 55 ans environ, aux côtés de sa femme Juana Vega.

Personnalité

Il est décrit comme un homme à la constitution robuste et aux formes carrées et athlétiques.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.