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Bataille de Roncevaux (1813)

La bataille de Roncevaux se déroule le 25 juillet 1813 au col de Roncevaux, en Espagne, et oppose une armée impériale française aux ordres des généraux Bertrand Clauzel et Honoré Charles Reille à une force anglo-portugaise dirigée par le général Galbraith Lowry Cole. L'affrontement se solde par une victoire française.

Bataille de Roncevaux (1813)
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la bataille de Roncevaux, par Charles Oman.
Informations générales
Date 25 juillet 1813
Lieu Col de Roncevaux, Espagne
Issue Victoire française
Forces en présence
~ 40 000 hommes11 000 hommes
Pertes
530 tués ou blessés350 tués ou blessés

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Campagne de Vitoria et des Pyrénées (1813-1814)
CoordonnĂ©es 43° 01′ 13″ nord, 1° 19′ 26″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de Roncevaux (1813)
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(Voir situation sur carte : Navarre)
Bataille de Roncevaux (1813)
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Roncevaux (1813)
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Atlantiques)
Bataille de Roncevaux (1813)

Contexte

Le , les troupes anglo-alliĂ©es du marquis de Wellington remportent une victoire dĂ©cisive sur l'armĂ©e française commandĂ©e par le roi Joseph Bonaparte et le marĂ©chal Jourdan Ă  Vitoria[1]. Les AlliĂ©s, au prix de 5 000 victimes dans leurs rangs, infligent une perte de 8 000 hommes aux Français et capturent toute leur artillerie Ă  l'exception d'un obusier. Cet affrontement consacre la fin de l'Espagne napolĂ©onienne et encourage les ennemis de NapolĂ©on Ă  poursuivre leur lutte contre la France au sein de la Sixième Coalition[2]. Les Français n'occupent plus Ă  cette pĂ©riode que deux forteresses d'importance, Saint-SĂ©bastien et Pampelune. Wellington entreprend le siège de la première ville avec l'appui de ses Ă©quipements de siège. SimultanĂ©ment, les forces espagnoles investissent Pampelune mais, dĂ©pourvues d'artillerie lourde, n'ont d'autre choix que d'affamer la garnison française pour la contraindre Ă  la reddition[3].

Le marĂ©chal Jean-de-Dieu Soult prend le commandement de l'armĂ©e française le . NapolĂ©on l'a chargĂ© de « rĂ©tablir mes affaires en Espagne et de prĂ©server Pampelune et Saint-SĂ©bastien ». Rapidement, le duc de Dalmatie abolit la prĂ©cĂ©dente organisation et rassemble ses 72 000 fantassins et ses 7 000 cavaliers dans une configuration totalement diffĂ©rente. La nouvelle armĂ©e d'Espagne se compose Ă  prĂ©sent d'une rĂ©serve et de trois « lieutenances » chacune Ă©quivalente Ă  un corps d'armĂ©e[4]. Ă€ Vitoria, les artilleurs français ont abandonnĂ© 151 canons mais ont pu entraĂ®ner les chevaux dans leur fuite, et il suffit Ă  l'administration militaire d'utiliser les pièces stockĂ©es dans l'arsenal de Bayonne pour rĂ©armer les batteries françaises. Les neuf divisions d'infanterie reçoivent 72 canons, les deux divisions de cavalerie 12, la rĂ©serve de l'armĂ©e 32 et l'artillerie de rĂ©serve 24, pour un total de 140 pièces[5].

Le général de division Bertrand Clauzel.

Le gĂ©nĂ©ral Jean-Baptiste Drouet d'Erlon est nommĂ© commandant de la lieutenance du Centre, forte de 20 957 hommes, comprenant les divisions Darmagnac, AbbĂ© et Maransin. Le gĂ©nĂ©ral HonorĂ© Charles Reille dirige la lieutenance de Droite alignant 17 235 soldats et composĂ©e des divisions Foy, Maucune et Lamartinière. Enfin, le gĂ©nĂ©ral Bertrand Clauzel est placĂ© Ă  la tĂŞte de la lieutenance de Gauche, rassemblant 17 218 hommes, avec sous ses ordres les divisions Conroux, Vandermaesen et Taupin[6]. Les 17 254 hommes composant la rĂ©serve sont placĂ©s sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Eugène-Casimir Villatte[7]. La cavalerie, forte de 7 147 sabres, est rĂ©partie en deux divisions respectivement aux ordres des gĂ©nĂ©raux Anne-François-Charles Trelliard et Pierre-BenoĂ®t Soult[8].

Le 8 juillet, à l'aube, les Français évacuent le col de Maya[9], que le général anglais Rowland Hill s'empresse d'occuper avec deux brigades britanniques ; plus à l'est, les Portugais tiennent les cols d'Ispéguy et de Berderis[9]. À la fin du mois de juillet, la 5e division anglo-portugaise assiège Saint-Sébastien pendant que la 1re division avec des unités espagnoles défend la ligne de la Bidassoa sur les côtes. La Light Division est à Bera, la 7e à Etxalar et la 2e au col de Maya. La division portugaise se trouve plus au sud et la 6e division est retournée à Doneztebe, alors que la 4e occupe le col de Roncevaux Quant à la 3e division, elle est en réserve à Olague. La 2e division britannique et la division portugaise sont rattachées au corps de Hill. Rendu inquiet par la perspective d'avoir à mener le siège de deux forteresses en même temps, Wellington écrit : « nous ne sommes pas aussi forts que nous devrions l'être »[10].

Afin de soulager la garnison de Pampelune, Soult dirige le général d'Erlon sur Maya tandis que Reille et Clauzel sont chargés d'attaquer le col de Roncevaux au sud-est. Pendant ce temps, Villatte a pour mission de distraire les Alliés le long de la côte. Après avoir forcé les différents points de passage, les colonnes françaises doivent converger sur Pampelune. Les troupes de Reille, positionnées sur la côte, reçoivent l'ordre de se diriger à l'intérieur des terres afin de se joindre aux forces de Clauzel. Cependant, de fortes pluies ont rendu l'un des ponts inutilisables, obligeant les Français à repousser leur offensive de 24 heures pour permettre à Reille de rattraper son retard et d'être disponible à temps pour la suite des opérations[11].

DĂ©roulement de la bataille

Le gĂ©nĂ©ral Galbraith Lowry Cole occupe le col de Roncevaux avec sa 4e division, la division espagnole de Pablo Morillo et la brigade Byng de la 2e division britannique, soit 11 000 hommes au total. Entre 6 h et 9 h du matin, la brigade Byng est attaquĂ©e en force par les troupes de Clauzel mais Cole lui envoie rapidement des renforts. Les dĂ©fenseurs parviennent Ă  contenir les assauts français jusqu'Ă  17 h lorsqu'un Ă©pais brouillard s'abat sur le champ de bataille[12]. Les troupes alliĂ©es perdent 350 hommes contre 530 tuĂ©s ou blessĂ©s pour leurs adversaires[13]. TroublĂ© par une reconnaissance française sur son flanc droit et craignant d'ĂŞtre submergĂ© par 36 000 Français tapis dans la brume, Cole dĂ©cide d'abandonner le col et se replie vers Pampelune malgrĂ© les ordres lui prescrivant de dĂ©fendre sa position « jusqu'Ă  la dernière extrĂ©mitĂ© ». Wellington lui reproche par la suite de ne pas avoir rendu compte de ses agissements en temps opportun. La 3e division de Thomas Picton, forte de 6 000 hommes, rejoint Cole peu après mais doit battre Ă  son tour en retraite sur les instances de Cole[14].

Bilan et conséquences

En raison du brouillard, les Français ne dĂ©couvrent la fuite des Britanniques que le lendemain matin. Clauzel lance immĂ©diatement la poursuite mais ses troupes n’accrochent l'arrière-garde de Cole qu'en fin d'après-midi. Pendant ce temps, le corps de Reille se perd en essayant de se frayer un chemin Ă  travers les montagnes[15]. D'après Esdaile, une percĂ©e menĂ©e le 27 juillet depuis le col de Roncevaux par des troupes françaises sous le commandement direct de Soult arrive Ă  moins de 16 km de Pampelune[16]. Les unitĂ©s anglo-portugaises de Picton rĂ©ussissent toutefois Ă  occuper une excellente position dĂ©fensive près du village de Sorauren, juste au nord de Pampelune[17].

Ayant mal interprété l'action de Drouet d'Erlon qu'il pense être chargé de la principale attaque française, et n'ayant reçu aucune nouvelle de Cole, Wellington passe la journée du 26 juillet à organiser sa défense en direction du col de Maya. Laissant Hill responsable du secteur, il se rend ensuite à Pampelune le 27 juillet pour évaluer la situation et ordonne à la 6e division de Pack de se joindre à celles de Cole et de Picton[18]. Wellington a plus tard admis que diviser ses forces pour assiéger simultanément Saint-Sébastien et Pampelune a été « l'une des plus grandes fautes que j'ai jamais commises à la guerre »[19].

Notes et références

  1. Smith 1998, p. 426.
  2. Glover 2001, p. 243 Ă  245.
  3. Glover 2001, p. 147 Ă  149.
  4. Glover 2001, p. 147.
  5. Oman 1996, p. 531 et 594.
  6. Oman 1996, p. 593 et 594.
  7. Oman 1996, p. 767.
  8. Oman 1996, p. 595 et 768.
  9. Oman 1996, p. 543.
  10. Glover 2001, p. 248 et 249.
  11. Oman 1996, p. 599 Ă  601.
  12. (en) David G. Chandler, Dictionary of the Napoleonic Wars, New York, Macmillan, (ISBN 0-02-523670-9), p. 384.
  13. Smith 1998, p. 432.
  14. Glover 2001, p. 252 et 253.
  15. Glover 2001, p. 253 et 254.
  16. (en) Charles J., The Peninsular War : A New History, London, Penguin Books, , 586 p. (ISBN 978-0-140-27370-0), p. 462.
  17. Glover 2001, p. 254.
  18. Glover 2001, p. 253.
  19. (en) Christopher Hibbert, Wellington : A Personal History, Da Capo Press, , 500 p. (ISBN 0-7382-0148-0), p. 138.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 978-1-853-67276-7). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Michael Glover, The Peninsular War 1807–1814, Londres, Penguin, , 431 p. (ISBN 0-14-139041-7). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Sir Charles Oman, A history of the Peninsular War, vol. 2 : January to September 1809, from the battle of Corunna to the end of the Talavera Campaign, London, Greenhill, (1re Ă©d. 1995), 720 p. (ISBN 978-1-853-67589-8). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Joseph Vidal de la Blache, L’évacuation de l’Espagne et l’invasion dans le Midi (juin 1813-avril 1814), t. 1, 1913, rĂ©ed. P.R.N.G. Editions, 2019
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