Bataille de La Bisbal
La bataille de La Bisbal se dĂ©roule le Ă La Bisbal d'EmpordĂ , pendant la guerre d'Espagne, et oppose une brigade française commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral François Xavier de Schwarz Ă l'armĂ©e espagnole du gĂ©nĂ©ral Enrique JosĂ© O'Donnell soutenue par l'escadre du capitaine britannique Francis William Fane. Cet affrontement a lieu dans le cadre des Ă©vĂ©nements prĂ©liminaires au siĂšge de Tortose par les Français de Ă . Le marĂ©chal Macdonald, commandant en chef l'armĂ©e de Catalogne, reçoit l'ordre de soutenir le gĂ©nĂ©ral Suchet qui s'apprĂȘte Ă attaquer la ville. Tandis que le duc de Tarente fait route au sud de la Catalogne, le gĂ©nĂ©ral espagnol O'Donnell en profite pour attaquer au nord afin de dĂ©tourner l'attention de Macdonald.
Date | |
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Lieu | La Bisbal d'EmpordĂ , Catalogne |
Issue | Victoire anglo-espagnole |
François Xavier de Schwarz | Enrique José O'Donnell Francis William Fane Charles William Doyle |
1 700 hommes 18 canons | O'Donnell : 6 600 hommes, 12 canons Fane : 2 frégates, 500 hommes |
400 tués ou blessés 1 242 prisonniers 17 canons | LégÚres |
Guerre d'indépendance espagnole
Batailles
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CoordonnĂ©es | 41° 57âČ 32âł nord, 3° 02âČ 16âł est |
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La brigade du général François Xavier de Schwarz, faisant partie de la division Rouyer et composée de soldats de la confédération du Rhin, est surprise par les Alliés à La Bisbal d'Empordà et est presque entiÚrement détruite. Schwarz et la plupart de ses hommes sont faits prisonniers tandis que les Anglo-Espagnols ne subissent que des pertes légÚres, parmi lesquelles le général O'Donnell blessé au pied durant la bataille. Ce brillant succÚs allié ne parvient pas à détourner l'attention de Macdonald du siÚge de Tortose, avant qu'une crise logistique ne contraigne finalement le maréchal à se retirer au nord de la Catalogne.
Contexte
En , le marĂ©chal Pierre Augereau est remplacĂ© Ă la tĂȘte du 7e corps par le marĂ©chal Ătienne Macdonald[1]. Ce dernier reçoit les instructions de l'Empereur qui lui prescrivent de se diriger vers Tarragone tandis que le 3e corps commandĂ© par le gĂ©nĂ©ral Louis-Gabriel Suchet, qui s'est emparĂ© de LĂ©rida et de Mequinenza quelque temps auparavant, est chargĂ© d'assiĂ©ger Tortose[2].
SituĂ©e sur le fleuve Ăbre, la ville de Tortose se situe sur l'axe principal reliant la Catalogne Ă Valence. NapolĂ©on espĂšre ainsi que la chute de la place entraĂźnera une rupture des lignes de communications entre les deux provinces. La mise en Ćuvre opĂ©rationnelles des armĂ©es françaises est cependant ralentie par la guĂ©rilla qui oblige Suchet Ă se maintenir un temps en Aragon. De son cĂŽtĂ©, Macdonald, faisant face Ă une importante pĂ©nurie de matĂ©riel, tente de reconstituer ses dĂ©pĂŽts avec des fournitures venant de France, si bien qu'il faut attendre le mois d'aoĂ»t pour que chaque commandant français soit en mesure d'appliquer la stratĂ©gie de l'Empereur[2]. Macdonald se met alors en marche avec 16 000 hommes vers le sud de la Catalogne afin de soutenir l'action de Suchet devant Tortose. Le marĂ©chal laisse dans Barcelone le gĂ©nĂ©ral Baraguey d'Hilliers avec une garnison de 10 000 soldats et affecte 18 000 hommes supplĂ©mentaires Ă la dĂ©fense des places et Ă la surveillance des lignes de communications avec la France[3].
De son cĂŽtĂ©, le capitaine-gĂ©nĂ©ral Enrique JosĂ© O'Donnell, commandant l'armĂ©e espagnole de Catalogne, se dĂ©cide Ă agir contre les Français. Ses effectifs Ă©tant trop faibles pour lui permettre d'affronter Macdonald en rase campagne, O'Donnell se rĂ©sout Ă attaquer les troupes impĂ©riales au nord de la rĂ©gion[4]. Ce faisant, il espĂšre attirer l'attention du marĂ©chal et le dĂ©tourner de sa marche vers Tarragone et Tortose[5]. O'Donnell, laissant Ă Tarragone les divisions Courten, Sarsfield et Eroles, prend la tĂȘte de la division Campoverde avec laquelle il entreprend de contourner Barcelone, pourvue d'une forte garnison, et d'attaquer la division allemande du gĂ©nĂ©ral Marie François Rouyer qui occupe la zone entre GĂ©rone et PalamĂłs sur la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne. SimultanĂ©ment, une flottille alliĂ©e fait voile vers le nord avec Ă son bord les 500 fantassins britannique du colonel Charles William Doyle. Elle est composĂ©e du HMS Cambrian et de la frĂ©gate espagnole Diana, le tout sous le commandement du capitaine Francis William Fane, du Cambrian. Au dĂ©but du mois de septembre, Ă©chappant Ă la vigilance des garnisons françaises de Barcelone, Hostalric et GĂ©rone, O'Donnell pĂ©nĂštre en Catalogne sans avoir Ă©tĂ© repĂ©rĂ©[4].
DĂ©roulement de la bataille
Un premier accrochage a lieu le entre l'escadre de Fane et les positions françaises. Un contingent britannique dĂ©barque Ă Begur et capture 50 soldats français ainsi qu'une batterie d'artillerie cĂŽtiĂšre. InformĂ© de ce coup de main, le gĂ©nĂ©ral François Xavier de Schwarz ordonne aux unitĂ©s placĂ©es le long des cĂŽtes de renforcer leurs dĂ©fenses[4]. Lui-mĂȘme a sous ses ordres une brigade d'infanterie composĂ©e de deux bataillons des 5e et 6e rĂ©giments de la confĂ©dĂ©ration du Rhin â au total 1 700 hommes et 18 piĂšces d'artillerie[6]. Schwarz conserve 800 hommes Ă son quartier-gĂ©nĂ©ral de La Bisbal d'EmpordĂ et envoie le reste de la brigade dĂ©fendre Begur, Calonge, PalamĂłs et Sant Feliu de GuĂxols. O'Donnell, qui a rĂ©ussi Ă passer inaperçu, arrive sur ces entrefaites au village de Vidreres le avec 6 000 fantassins et 400 cavaliers[4]. L'historien Digby Smith estime quant Ă lui les troupes espagnoles Ă 6 600 hommes, comprenant notamment le rĂ©giment suisse Kayser, les dragons Numancia et des unitĂ©s de miquelets[6].
Dans la matinée du , O'Donnell, fort d'une supériorité numérique écrasante, attaque La Bisbal et disperse les postes français. Schwarz alerte alors les détachements partis la veille et leur ordonne de rejoindre immédiatement ses forces. Peu aprÚs, le village est encerclé et les Français se retranchent dans un vieux chùteau, dominé par une colline située à proximité et par le clocher de l'église. Des tireurs embusqués s'y installent et parviennent à abattre plusieurs soldats allemands au cours de la journée. Schwarz tient jusqu'au soir avant de capituler à la vue de l'imminence d'un assaut espagnol. Les pertes essuyées par ses troupes attestent d'une résistance peu sérieuse : seuls un officier et quatre hommes sont tués et trois officiers et seize soldats sont blessés[4].
Pendant que se déroulent le combat de La Bisbal, les autres contingents de la brigade Schwarz sont vaincus les uns aprÚs les autres. Le corps expéditionnaire britannique commandé par Fane et Doyle débarque à Palamós et s'empare de la ville, alors que les hommes du colonel Aldea occupent Calonge et que le village de Sant Feliu tombe aux mains des Espagnols du colonel Fleires. Le général Rouyer, harcelé dans Gérone par les bandes de miquelets, ne peut se porter au secours de Schwarz[4]. Ce dernier est capturé avec deux colonels, 56 officiers, 1 183 hommes et 17 canons, pour un total de 1 242 prisonniers[4]. La brigade allemande a perdu en outre 400 tués ou blessés environ. Les pertes anglo-espagnoles ne sont pas connues avec précision mais sont probablement limitées[6]. Le général O'Donnell, griÚvement blessé au pied à La Bisbal, est évacué vers Tarragone à bord de l'escadre de Fane avec les prisonniers allemands[4].
Schwarz reste prisonnier jusqu'Ă l'abdication de NapolĂ©on en 1814[7]. Quant Ă O'Donnell, sa blessure s'infecte et il frĂŽle la mort avant d'ĂȘtre envoyĂ© au repos Ă Majorque. En attendant sa guĂ©rison, le haut commandement de la Catalogne est confiĂ© au lieutenant-gĂ©nĂ©ral Miguel Iranzo, moins compĂ©tent que lui[8]. O'Donnell sera plus tard fait comte de La Bisbal.
Conséquences
Le marquis de Campoverde remplace O'Donnell Ă la tĂȘte des troupes espagnoles et se dirige au nord de la Catalogne avant que Rouyer ou Baraguey d'Hilliers ne puissent rĂ©agir. Il occupe PuigcerdĂ en Cerdagne, franchit les PyrĂ©nĂ©es et arrive en France. Les Espagnols font le coup de feu contre la garnison de Mont-Louis et rançonnent des villages français, puis, retraversant la frontiĂšre, se dirigent vers la vallĂ©e de la SĂšgre et prennent position Ă Calaf et Cardona[4].
Isolé du nord de la Catalogne par la guérilla, Macdonald n'est informé du désastre de La Bisbal que trois semaines plus tard. Il décide néanmoins de continuer à soutenir le corps de Suchet[9], réduisant à néant l'objectif escompté par O'Donnell[5]. Ayant appris que Campoverde a fait mouvement sur Cardona, Macdonald détache deux brigades françaises et deux brigades italiennes pour l'intercepter. L'une des formations italiennes attaque les Espagnols le et est sévÚrement battue. Macdonald s'inquiÚte à ce moment du sort de Barcelone dont la faible garnison la place dans une position vulnérable, et décide de quitter Gérone afin de protéger ses convois de ravitaillement[9]. Suchet, privé du soutien de Macdonald, ne peut entamer le siÚge de Tortose qu'à partir du .
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Battle of La Bisbal » (voir la liste des auteurs).
- Gates 2002, p. 289.
- Gates 2002, p. 292.
- Oman 1996, p. 495 et 496.
- Oman 1996, p. 497-499.
- Gates 2002, p. 293.
- Smith 1998, p. 345.
- Six 1934.
- Oman 1996, p. 501.
- Oman 1996, p. 499-501.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Georges Six, Dictionnaire biographique des gĂ©nĂ©raux et amiraux français de la RĂ©volution et de l'Empire, Paris, Georges Saffroy Ăditeur, .
- (en) David Gates, The Spanish Ulcer : A History of the Peninsular War, Londres, Pimlico, , 557 p. (ISBN 0-7126-9730-6).
- (en) Charles Oman, A History of the Peninsular War, vol. 3, Mechanicsburg, Stackpole, (ISBN 978-1-853-67589-8).
- (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 978-1-853-67276-7).