AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Programme des Nations unies pour l'environnement

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE, en anglais United Nations Environment Program, UNEP) est une organisation dépendante de l'Organisation des Nations unies, créée en 1972, et ayant pour but de :

  • coordonner les activitĂ©s des Nations unies dans le domaine de l'environnement ;
  • assister les pays dans la mise en Ɠuvre de politiques environnementales (en).
Programme des Nations unies pour l'environnement
Image illustrative de l’article Programme des Nations unies pour l'environnement
Organe de l'ONU
Type d'organisation Programme
Acronymes PNUE
Directrice exécutive Drapeau du Danemark Inger Andersen
Directrice exécutive adjointe Drapeau de la Tanzanie Joyce Msuya
Statut Actif
Membres
SiĂšge Nairobi (Kenya)
Création 1972
Site web http://www.unep.org/fr
Organisation parente Assemblée générale des Nations unies

Depuis que la notion de dĂ©veloppement durable a Ă©tĂ© forgĂ©e (rapport Brundtland, 1987), le PNUE a cherchĂ© Ă  intĂ©grer la problĂ©matique environnementale dans des politiques plus globales de dĂ©veloppement durable. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Ă©volution du climat (GIEC) dĂ©pend de l’Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale et du PNUE.

Son siÚge se trouve à l'office des Nations unies à Gigiri au nord de Nairobi (UNON[1]) au Kenya. Le PNUE a été la premiÚre organisation de l'ONU basée dans un pays en développement.

Histoire

Création

La déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement, issue de la conférence des Nations unies sur l'environnement humain (aussi nommée 1er sommet de la Terre, qui s'est tenue à Stockholm du 5 au ), pose les bases du PNUE[2].

Officiellement, le PNUE est créé le par la résolution 2997 lors de la XXVIIe Assemblée générale des Nations unies intitulée Dispositions institutionnelles et financiÚres concernant la coopération internationale dans le domaine de l'environnement.

En 1972, l'Ă©cologie moderne Ă©tait encore en gestation. En 1962, la zoologiste Rachel Carson publie Silent Spring qui accuse certains pesticides d'ĂȘtre dangereux pour les oiseaux et pour l'homme. En 1968, l'Ă©cologiste Garrett Hardin The Tragedy of the Commons dĂ©veloppe l'idĂ©e que « l'air et l'eau qui nous entourent ne peuvent ĂȘtre enclos ». La multiplication des alertes et des travaux qui placent l'Ă©cologie au centre de leur propos fait surgir, dans les pays industrialisĂ©s, un nouveau paradigme, marquĂ© par l'idĂ©e de "complexitĂ©" portĂ©e entre autres par Edgar Morin qui dit avoir pris conscience des enjeux Ă©cologiques en Californie, dans les annĂ©es 1969-1970.

Dans les pays en développement, le cercle vicieux entre pauvreté et dégradation de l'environnement est résumé par Indira Gandhi à la conférence de Stockholm (en tant que Premier Ministre de l'Inde) « La pauvreté est la forme la plus grave de pollution »[3].

Les effets tératogÚnes de la Thalidomide découverts en 1960-61, et les preuves de plus en plus précises de pollution chimique des milieux. Le , le Torrey Canyon fait naufrage et donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne de prévention et de lutte contre les grandes marées noires.

Parmi les actions en faveur de l'environnement, on note le Club de Rome et le rapport qu'il a commandé en 1970 au Massachusetts Institute of Technology puis publié en 1972 sous le titre Halte à la croissance ?.

Entre conservation et développement ; équilibres difficiles à trouver

Au XIXe siÚcle et au début du XXe siÚcle, le premier mouvement spontané de protection et conservation de la nature a été de créer des aires protégées (parcs nationaux principalement), pour protéger la nature et la naturalité (wilderness) des activités humaines les plus destructrices.

Cette stratĂ©gie « gelait » des terres, et en excluait parfois certaines formes de dĂ©veloppement pour les populations indigĂšnes ou nouvellement arrivĂ©es. Elle a dans les annĂ©es 1970-1980 Ă©tĂ© critiquĂ©e et prĂ©sentĂ©e par ses dĂ©tracteurs comme une « mise sous cloche » (ou comparĂ©es Ă  des rĂ©serves indiennes). Elle a parfois Ă©tĂ© jugĂ©e « musĂ©ographique » et uniquement capable de conserver une nature fragmentĂ©e ou freinant le dĂ©veloppement Ă©conomique en y empĂȘchant l'exploitation des ressources, miniĂšres et pĂ©troliĂšres notamment. Un constat partagĂ© est qu'elle n'a pas suffi Ă  empĂȘcher une dĂ©gradation gĂ©nĂ©rale et accĂ©lĂ©rĂ©e de l'environnement hors des rĂ©serves, et parfois dans celles-ci.

Face à ce constat d'échec ou de demi-échec, l'ONU, comme d'autres, a souhaité promouvoir un développement humain intégrant mieux l'environnement. Un nouveau paradigme a alors émergé, partagé par des organisations telles que le PNUE, l'UICN, Man and BiosphÚre ou des ONGE telles que le WWF, consistant à promouvoir une démarche dite de « développement intégré » et durable prenant conjointement soin de la Terre et des ressources naturelles, et des populations humaines. Cette approche promeut un développement des communautés humaines qui apprendraient à restaurer, protéger ou gérer la biodiversité et les milieux, tout en les exploitant en deçà de leurs seuils de non-renouvelabilité. Cette volonté de ne pas opposer la nature et le développement (ou l'emploi), pour un « développement harmonieux » prenant mieux en compte le développement humain a nettement émergé à Rio de Janeiro au premier Sommet de la Terre en 1992, puis réaffirmée au Sommet de la Terre de Johannesbourg en 2002. Elle était encore la priorité des projets de textes soumis aux membres de la Conférence mondiale de l'ONU pour la biodiversité (2010) à Nagoya. Pourtant, en 20 ans, cette approche n'a pas non plus permis de stopper la perte de biodiversité, ce qui était l'une des premiÚres préoccupations du PNUE depuis Rio.

Au moment du Sommet de Johannesburg, des auteurs tels que John G. Robinson[4] avaient dĂ©jĂ  fait une analyse critique de cette stratĂ©gie trop utilitaire qui en posant le principe que « la conservation et le dĂ©veloppement des ressources naturelles doit ĂȘtre le mĂȘme processus » n'a pas tenu compte d'une rĂ©alitĂ© qui est celle que les modĂšles Ă©conomiques et de dĂ©veloppement dominants ne disposent pas des outils permettant de ne pas surexploiter les ressources naturelles. J. G. Robinson, par exemple soutient que le but de crĂ©er une sociĂ©tĂ© durable, tel que dĂ©fini dans Sauver la PlanĂšte, est une utopie irrĂ©alisable, et que les mĂ©canismes proposĂ©s pour atteindre cet objectif conduiront irrĂ©mĂ©diablement Ă  la perte de la diversitĂ© biologique. L'utilisation durable et raisonnable des ressources naturelles n'est possible dans cette vision que « lorsque les deux satisfactions, des besoins humains, et des pertes de la biodiversitĂ© et la dĂ©gradation de l'environnement sont acceptables ». Or, « ces conditions ne sont pas toujours respectĂ©es lorsque les ressources naturelles sont utilisĂ©es », et J.G. Robinson considĂšre qu'il y a des contradictions fondamentales entre les besoins humains et le potentiel des ressources naturelles. Il conclut en soulignant que, « si l'utilisation durable est une approche puissante pour la conservation de la nature, il n'est pas le seul, et que la conservation de nombreuses espĂšces et des communautĂ©s biologiques nĂ©cessite Ă©galement une approche prĂ©servationniste ».

Un autre paradigme Ă©mergent dans les annĂ©es 1980-1990 est celui de la nĂ©cessitĂ© urgente de restaurer un minimum de connectivitĂ© Ă©cologique Ă  Ă©chelle de tous les biomes (notion traduite en France par la Trame verte et bleue), mais sa dĂ©clinaison concrĂšte sur le terrain est lentement mise en Ɠuvre.

La derniÚre conférence des parties sur la Convention de l'ONU pour la biodiversité a admis le besoin de restaurer la biodiversité dans les villes et sur une partie significative des territoires exploités par l'Homme, et le besoin de multiplier la surface d'aires protégées (y compris en mer).

RĂ©forme

Depuis le sommet de la Terre 2002 Ă  Johannesburg et le projet de rĂ©forme de l'ONU initiĂ© en par Kofi Annan, une rĂ©forme du PNUE est envisagĂ©e. La crĂ©ation de l'ONUE (Organisation des Nations unies pour l'environnement)[5]. Les « Amis de l'ONUE » se sont rĂ©unis Ă  Agadir les 12 et ; quelques jours plus tard, le porte-parole des États-Unis indique que le gouvernement des États-Unis ne voyait pas l'intĂ©rĂȘt d'une ONUE[6].

Le , le PNUE a annoncĂ© la crĂ©ation d’un « groupe d’experts sur la gestion durable des ressources » (UN – International Resource Panel)[7].

Activité

Ses activités couvrent une large étendue de problÚmes. De la sauvegarde des écosystÚmes marins et terrestres à la protection de l'atmosphÚre, en passant par la promotion et amélioration de la science environnementale. Il élabore également des moyens de préventions et de réponses rapides aux catastrophes environnementales.

Le PNUE a ainsi développé des manuels de recommandations et traités d'applications sur les problÚmes tels que le commerce international de produits chimiques dangereux, la pollution de l'air transfrontaliÚre ainsi que la contamination des routes maritimes internationales.

Il supervise le Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), créé en 1955.

L'Organisation météorologique mondiale et le PNUE ont créé le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en 1988.

Les quatre organes principaux du PNUE sont le conseil d'administration, le forum global des ministres de l'environnement, le secrétariat et le Fonds pour l'environnement mondial.

Le PNUE emploie environ 600 personnes de diverses nationalités, et associe indirectement de nombreuses agences de l'environnement ou de l'énergie, scientifiques, experts et ONGEs dans le monde.

Pendant deux dĂ©cennies, l’UNESCO et le PNUE ont dirigĂ© le Programme international d’éducation relative Ă  l’environnement (1975-1995), lequel fournissait une vision et des conseils sur la mobilisation de l’éducation pour renforcer la prise de conscience environnementale. En 1976, l’UNESCO a lancĂ© Connexion, un bulletin de l’éducation relative Ă  l’environnement qui faisant office d’organe officiel du Programme international d’éducation relative Ă  l’environnement UNESCO-PNUE (PIEE). Jusqu’en 2007, cette publication servait de ressource pour l’échange d’informations sur l’éducation Ă  l’environnement (EE), en gĂ©nĂ©ral, et pour la promotion des objectifs et des activitĂ©s du PIEE, en particulier. Elle a aussi permis de crĂ©er un rĂ©seau d’institutions et d’individus intĂ©ressĂ©s et actifs dans le domaine de l’éducation Ă  l’environnement[8].

Bureaux

Le PNUE dispose de six bureaux régionaux (RO pour Régional Office) et d'un réseau de centres :

Bureaux de liaison

Le PNUE dispose de sept bureaux de liaison :

Divisions

Le PNUE dispose aussi de sept divisions, dont six situées à Nairobi :

  • Division de l'alerte rapide et de l'Ă©valuation (DEWA)
  • Division de la mise en Ɠuvre des politiques environnementales (DEPI)
  • Division de la coopĂ©ration rĂ©gionale (DRC)
  • Division du droit environnemental et des conventions (DELC)
  • Division de la communication et de l'information (DCPI)
  • Division de la coordination du fond pour l'environnement mondial (DGEF)

Et une partagée entre Paris, GenÚve et Osaka :

  • Division technologie, industrie et Ă©conomie (DTIE)
  • OzonAction

Responsables

NomPaysMandat
Maurice StrongDrapeau du Canada Canada1973-1975
Mostafa Kamal TolbaDrapeau de l'Égypte Égypte1976-1992
Elizabeth DowdeswellDrapeau du Canada Canada1993-1998
Klaus TöpferDrapeau de l'Allemagne Allemagne1998-2006
Achim SteinerDrapeau de l'Allemagne Allemagne2006-2016
Erik SolheimDrapeau de la NorvĂšge NorvĂšge2016-2019
Inger AndersenDrapeau du Danemark DanemarkDepuis 2019

Prix et récompenses

Le PNUE décerne un certain nombre de prix et récompenses :

  • Les Champions de la Terre
  • PalmarĂšs mondial des 500, crĂ©Ă© en 1987, le prix a Ă©tĂ© remis Ă  683 personnes ou organisations jusqu'Ă  son remplacement en 2005 par les champions de la Terre, Global 500 Roll of Honour for Environmental Achievement
  • Le prix Sasakawa pour l'environnement UNEP Sasakawa Prize
  • The Seed Awards
  • Le prix Volvo pour l'environnement Volvo Environment Prize
  • Focus On Your World - UNEP International Photographic Competition
  • International Hotel and Restaurant Association (IH&RA) Environmental Award
  • Le prix international Zayed pour l'environnement Zayed International Prize for the Environment
  • Les LivCom Awards : Le Prix International des communautĂ©s vivables The LivCom Awards: International Awards for Liveable Communities
  • Le prix mondial du PNUE pour la couche d'ozone Ozone Awards
  • The Green Awards

Sources

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.