Internationalisme médical cubain
L'internationalisme mĂ©dical cubain ou coopĂ©ration mĂ©dicale internationale de Cuba est la politique cubaine initiĂ©e aprĂšs la rĂ©volution cubaine de 1959 consistant d'une part Ă envoyer du personnel mĂ©dical Ă l'Ă©tranger et d'autre part Ă accueillir des Ă©tudiants en mĂ©decine et des patients Ă Cuba. En 2016, 50 000 mĂ©decins cubains sont prĂ©sents dans 62 pays, couplant ces services Ă des campagnes d'alphabĂ©tisation. Ces services payants rapportent Ă Cuba 11 milliards de dollars, par an en moyenne entre 2011 et 2015, troisiĂšme poste de revenus de lâĂźle avec les envois dâargent par la diaspora et les revenus du tourisme. Les salaires du personnel mĂ©dical sont perçus par lâĂtat cubain qui nâen reverse quâune faible partie Ă celui-ci, mais utilise cette manne pour financer l'Ă©ducation et un systĂšme de santĂ©, gratuits pour la population.
Cette caractĂ©ristique des conditions de travail du personnel mĂ©dical Ă l'Ă©tranger a incitĂ© certaines organisations non gouvernementales Ă parler dâ«âŻesclavage moderneâŻÂ».
Situation antérieure à 1959
Selon lâhistorien AdriĂĄn LĂłpez Denis, en 1827, Cuba compte 715 mĂ©decins par million dâhabitants, un nombre supĂ©rieur Ă celui de la majoritĂ© des pays europĂ©ens en 1890. Le mĂ©decin cubain Carlos Finlay, formĂ© en France et aux Ătats-Unis, est le premier scientifique qui dĂ©termine que le vecteur de la fiĂšvre jaune est un moustique. En 1909, Cuba est le premier pays Ă instituer un secrĂ©tariat dâĂtat Ă la SantĂ© et Ă lâAssistance dirigĂ© alors par Matias Duque. La constitution dĂ©mocratique cubaine de 1940 dĂ©crĂšte que lâaccĂšs aux soins mĂ©dicaux est un droit fondamental pour les Cubains[1].
AprĂšs la prise de pouvoir de Fidel Castro
L'origine du développement de ce systÚme médical est dû à la carence de médecins et de spécialistes qui préférÚrent émigrer aprÚs la prise de pouvoir du régime castriste en 1959, qui instaure progressivement un régime communiste, plutÎt que de voir leur niveau de vie baisser. La moitié des 6 912 médecins quittent ainsi l'ßle. Les deux tiers des hÎpitaux se concentraient alors dans la capitale tandis que la moitié de la population vivait à la campagne. Le gouvernement de Fidel Castro recrute des jeunes campagnards connaissant bien la vie tropicale et met en place un systÚme de formation rapide[2].
La neurochirurgienne cubaine Hilda Molina est prĂ©sente en AlgĂ©rie au dĂ©but des annĂ©es 1980. Elle indique avoir Ă©tĂ© trompĂ©e, elle ne savait pas que son « gouvernement recevait des devises Ă©trangĂšres en Ă©change du travail des mĂ©decins dans des conditions prĂ©caires ». Elle estime par ailleurs que le personnel mĂ©dical devrait ĂȘtre volontaire et regrette son utilisation Ă des fins de propagande[3].
La mĂ©decine cubaine est reconnue par l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) pour l'accomplissement historique de la prise en charge du VIH (Sida) et de la syphilis qui inclut la dĂ©livrance gratuite des mĂ©dicaments dans les pharmacies. L'OMS a notamment fĂ©licitĂ© Cuba en 2015, pour avoir Ă©tĂ© le premier pays, et avec le plus faible taux (2 %), Ă Ă©liminer la transmission du VIH et de la syphilis congĂ©nitale, de la mĂšre Ă l'enfant. L'enquĂȘte a Ă©tĂ© menĂ©e par le comitĂ© rĂ©gional dâexperts indĂ©pendants rĂ©unis par lâorganisation panamĂ©ricaine de la santĂ© (OPS) et validĂ© par un examen par un comitĂ© mondial de validation[4].
Cependant, la journaliste et opposante Yoani SĂĄnchez indique que le systĂšme de santĂ© cubain est un ballon de baudruche prĂȘt Ă Ă©clater Ă la lumiĂšre de la rĂ©alitĂ©. Ce dispositif de santĂ© date des annĂ©es 1970-1980, quand l'Union soviĂ©tique utilisait Cuba comme vitrine de la rĂ©ussite communiste. AprĂšs la disparition du grand frĂšre communiste le systĂšme s'est Ă©croulĂ©. Il reste des grandes infrastructures mais elles sont dĂ©pourvues de moyens financiers suffisant pour fonctionner correctement. Par exemple si un hĂŽpital peut offrir Ă ses patients un appareil de tomodensitomĂ©trie, ces derniers doivent apporter les mĂ©dicaments, les produits pour nettoyer les toilettes et leur nourriture [5].
Missions Ă l'Ă©tranger
Soutiens militaire et médical
Ce programme dĂ©bute en 1963, il s'agit alors de l'un des axes de la politique Ă©trangĂšre de Cuba en faveur des luttes anticolonialistes. En 1963, Cuba envoie un contingent de militaire pour soutenir lâAlgĂ©rie face au Maroc pendant la guerre des Sables, une brigade mĂ©dicale fait partie de l'expĂ©dition[1] - [6].
Entre 1966 et 1974, les docteurs cubains travaillent cÎte à cÎte avec le contingent de soldats envoyé appuyer les forces indépendantistes de Guinée-Bissau dans leur combat contre la puissance coloniale portugaise[7]. L'opération de plus grande envergure initiée à cette époque par Cuba s'effectue en Angola, aprÚs deux ans de présence en 1977, les seize provinces du pays à l'exception d'une seule comptent du personnel cubain[8]. à partir de 1979, date à laquelle les sandinistes prennent le pouvoir, les efforts de Cuba se tournent vers ce pays avec lequel ils développent une relation solide[9].
Catastrophe de Tchernobyl
Plus de 19 000 Ukrainiens ont été transportés à Cuba pour y recevoir des soins à la suite de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986[10].
SĂ©isme de 2005 au Cachemire
Le Pakistan subit en octobre 2005, dans la rĂ©gion du Cachemire, un sĂ©isme dĂ©vastateur, provoquant plusieurs dizaines de milliers de morts. Le 15 octobre, un premier contingent de 200 mĂ©decins cubains arrive avec plusieurs tonnes dâĂ©quipement. Quelques jours plus tard, La Havane envoie le matĂ©riel nĂ©cessaire pour monter et Ă©quiper 30 hĂŽpitaux de campagne, dans des zones de montagne qui, bien souvent, nâont jamais reçu la visite dâun mĂ©decin. Pour ne pas heurter la tradition dans ce pays musulman, les Cubaines â 44 % des presque 3 000 mĂ©decins intervenus au Pakistan jusquâen mai 2006 â dissimulent leurs cheveux sous un foulard. Fin avril 2006, lors de son dĂ©part, lâĂ©quipe mĂ©dicale cubaine a soignĂ© un million et demi de personnes et a effectuĂ© 13 000 interventions chirurgicales. Seuls quelques patients atteints de traumatismes trĂšs complexes ont dĂ» ĂȘtre transportĂ©s Ă La Havane. Le prĂ©sident pakistanais, pourtant proche alliĂ© des Ătats-Unis, reconnait que l'aide cubaine a Ă©tĂ© la plus importante de toutes celles reçues[10].
Ăradication de l'Ăbola en Afrique de l'Ouest
RestĂ© sous silence mĂ©diatique, la qualitĂ© de son systĂšme dâintervention mĂ©dical est reconnue, notamment depuis la lutte contre le virus Ebola, Ă lâappel de lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS). Cuba a en effet Ă©tĂ© le plus grand bailleur de fonds et le plus grand fournisseur de personnel mĂ©dical qualifiĂ© lors de cette crise avec l'envoi de 165 mĂ©decins et infirmiers en Afrique de lâOuest. Cela fut reconnu en par le secrĂ©taire dâĂtat amĂ©ricain John Kerry qui cĂ©lĂšbre dans un communiquĂ© officiel ce personnel de santĂ©. Cela fĂ»t Ă©galement saluĂ© par le journal The New York Times, gĂ©nĂ©ralement acerbe envers la Havane, dans son article intitulĂ© « Cubaâs Impressive Role on Ebola » (Le rĂŽle impressionnant de Cuba sur l'Ăbola)[2] - [11].
Ses médecins ont aussi combattu le choléra à Haïti, aprÚs le tremblement de terre[12].
Interventions contre la Pandémie de maladie à coronavirus
De nombreux pays, en difficultĂ© lors de la pandĂ©mie de Covid-19, font appel Ă lâaide de Cuba[12]. Au total, 1870 mĂ©decins cubains ont Ă©tĂ© envoyĂ©s dans 26 pays du monde pour lutter contre la pandĂ©mie[13].
Des mĂ©decins cubains sont intervenus en Chine, Ă©picentre de lâĂ©pidĂ©mie et au Venezuela. Miguel DĂaz-Canel a aussi acceptĂ© une demande de Rosario Murillo pour venir en aide au Nicaragua. Dans ce contexte de lutte contre la covid-19, Cuba met en avant la brigade mĂ©dicale Henry Reeve[14] en la proposant pour le prix Nobel de la paix 2021[15].
Navires de croisiĂšre
Le , les autoritĂ©s cubaines acceptent dâaccueillir dans un port les passagers du navire de croisiĂšre MS Braemar, de la compagnie britannique Fred Olsen Cruise Lines. Plusieurs pays ayant refusĂ© de recevoir le bateau qui a cinq cas de contamination au virus Ă son bord. Une Ă©vacuation vers le Royaume-Uni par quatre avions charters est immĂ©diatement organisĂ©e[16].
Fin mars 2020, lâaccostage Ă Cuba du bateau de croisiĂšre Costa Magica qui a Ă son bord plusieurs dizaines de malades du coronavirus, est refusĂ©; celui-ci doit alors faire route vers les Ătats-Unis[17] - [18].
Italie
En mars 2020, l'Italie, dont le systÚme de santé est saturé, demande de l'aide à Cuba. Le ministÚre cubain des Affaires étrangÚres a répondu positivement et annoncé qu'il enverra « du personnel spécialisé dans le traitement des maladies contagieuses ». Le 21 mars, un premier groupe de 65 médecins et infirmiers cubains arrive à Milan[19].
Andorre
Andorre demande également l'aide des médecins cubains. 39 médecins et infirmiers cubains y sont envoyés[20].
France
Une vingtaine de dĂ©putĂ©s français de tous bords s'adressent au premier ministre Ădouard Philippe dans une lettre commune. Les signataires rĂ©clament « l'aide mĂ©dicale » cubaine pour faire face Ă la crise du coronavirus en France[21], des mĂ©decins cubains ont dâailleurs Ă©tĂ© envoyĂ©s dans 38 pays, dont l'Italie et Andorre en Europe[22] - [23].
Ă la suite de lâadoption par dĂ©cret, dâun amendement dĂ©posĂ© par les sĂ©nateurs Dominique ThĂ©ophile et Catherine Conconne[24], le dĂ©ploiement de missions mĂ©dicales cubaines dans lâoutremer français est autorisĂ©. En Martinique 15 mĂ©decins cubains, spĂ©cialistes de pneumologie, d'infectiologie, de radiologie ou encore de mĂ©decine dâurgence sont envoyĂ©s pour une mission de trois mois (y compris une semaine de confinement Ă leur arrivĂ©e)[25]. Les autoritĂ©s cubaines ont reçu officiellement 300 000 euros pour les 3 mois de prĂ©sence sur lâĂźle de 15 mĂ©decins cubains. La sĂ©natrice martiniquaise Catherine Conconne dĂ©plore que cette intervention :« Ă©tait du tourisme mĂ©dical qui a coĂ»tĂ© trĂšs cher pour une opĂ©ration qui nâa pas servi Ă grand-chose »; en effet, ignorants de la langue française, de la pharmacopĂ©e française et n'ayant pas le droit de plein exercice, ils sont restĂ©s des stagiaires toujours supervisĂ©s par des mĂ©decins français[26] - [27] - [28].
Ătendue de la reprĂ©sentation internationale
En 2007, il a été calculé dans le cadre d'une étude sur l'internationalisme cubain que « Depuis le début des années 1960, 28 422 personnes travaillant dans le secteur de la médecine ont travaillé dans 37 pays d'Amérique latine, 31 181 dans 33 pays africains et 7 986 dans 24 pays asiatiques. Pendant quatre décennies, Cuba a envoyé 67 000 professionnels de la médecine dans le cadre de programmes de coopération, généralement pour une période d'au moins deux ans dans 94 pays⊠une moyenne de 3 350 professionnels travaillant à l'étranger chaque année entre 1960 et 2000[29]. »
En 2016, les mĂ©decins cubains sont prĂ©sents dans 62 pays : 24 pays dâAmĂ©rique latine et des CaraĂŻbes, 27 dâAfrique subsaharienne, 7 dâAsie orientale et du Pacifique, deux du Moyen Orient et dâAfrique de lâEst, ainsi quâen Russie et au Portugal[30]. La prĂ©sence de mĂ©decins cubains Ă l'Ă©tranger est aujourd'hui supĂ©rieure Ă toutes celles des pays du G-8[2].
En 2016 toujours, 80 % des mĂ©decins sont envoyĂ©s dans des pays d'AmĂ©rique latine et non plus en Afrique, principalement les plus dĂ©munis, oĂč l'aide mĂ©dicale sâaccompagne de campagnes dâalphabĂ©tisation[2].
La chercheuse américaine Julie Feinsilver relÚve qu'en 2010, les médecins cubains ont prescrit un traitement à plus de 85 millions de patients, réalisé plus de 2,2 millions opérations, et multivacciné plus de 9,2 millions de personnes[31].
Tourisme médical à Cuba
En 1987, Hilda Molina fonde le centre de neurochirurgie Ă La Havane. En 1991, son centre devient le plus important de Cuba. La mĂȘme annĂ©e, Hilda Molina indique recevoir les directives du ministre de la SantĂ© de l'Ă©poque, Julio Teja Perez , pour accueillir et soigner les Ă©trangers payant en dollars amĂ©ricains. Pour Hilda Molina :« L'une des plus grandes trahisons du peuple est la discrimination alors naissante des patients cubains par rapport aux Ă©trangers, puisque les meilleurs centres de santĂ© Ă©taient destinĂ©s aux patients d'autres nationalitĂ©s ». Auparavant, le centre ne traitait que des patients cubains[32] - [33].
Aspects financiers
Selon JosĂ© Luis Rodriguez Garcia, ancien ministre de lâĂ©conomie, ce service permet Ă Cuba de percevoir plus de 11 milliards de dollars en moyenne par an entre 2011 et 2015. Le rĂ©gime cubain facture cette activitĂ© dans 35 des 62 pays bĂ©nĂ©ficiaires. Il sâagit de la premiĂšre source de ressources de lâĂźle loin devant le revenu du tourisme qui a rapportĂ© 2,8 milliards de dollars en 2016[30].
Les autoritĂ©s cubaines reçoivent directement les salaires des personnels envoyĂ©s Ă lâĂ©tranger. Elles prĂ©lĂšvent alors entre 75 et 89 % du montant de ce salaire, afin de financer lâĂ©ducation et la santĂ©, gratuits sur lâĂźle[34]. Selon Yoani SĂĄnchez, une opposante cubaine, le personnel mĂ©dical ne reçoit pas directement lâintĂ©gralitĂ© du montant qui leur est attribuĂ©. Lâessentiel de celui-ci est versĂ© sur un compte Ă Cuba. Ainsi en cas de dĂ©sertion, ils perdent cet argent. Par ailleurs un mĂ©decin Ă Cuba gagne environ 50 dollars par mois et vit dans la prĂ©caritĂ©, cette situation incite nombre dâentre eux Ă partir en mission [22].
Accusations dâesclavagisme
En 2019, alors que prĂšs de 50 000 mĂ©decins cubains travaillent Ă lâĂ©tranger[35], les ONG les DĂ©fenseurs des prisonniers cubains (Cuban Prisoners Defenders, CPD), basĂ© Ă Madrid et lâUnion patriotique de Cuba (UNPACU, groupe majeur d'opposition cubain pour le dĂ©partement d'Ătat des Ătats-Unis), dĂ©posent plainte contre lâĂ©tat cubain pour esclavagisme Ă leur Ă©gard[34].
Les Ătats-Unis, sous le gouvernement de Donald Trump, classent Cuba sur leur liste de pays qui ne sâopposent pas aux trafics d'ĂȘtres humains[36].
Selon lâuruguayen Luis Almagro, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOrganisation des Ătats amĂ©ricains, situĂ© Ă Washington : « Des dizaines de milliers de personnes sont ainsi obligĂ©es de vivre dans un autre pays sans avoir accĂšs Ă leurs passeports, et alors que des agents du renseignement les contrĂŽlent et que la majoritĂ© de leurs revenus est confisquĂ©e par le gouvernement cubain »[34].
Le président brésilien Jair Bolsonaro dénonce également les conditions de travail des médecins cubains, les considérant comme proches de l'esclavage[35].
En cas de non-respect des rÚgles imposées, un médecin cubain risque trois ans de prison[37].
En janvier 2020, un rapport de l'ONU, concernant l'esclavage moderne, indique : « Les conditions de travail dĂ©crites pourraient ĂȘtre vues comme du travail forcĂ©, selon les indicateurs Ă©tablis par l'Organisation internationale du travail »[22].
Le docteur Michael Cabrera, sous-directeur de lâUnitĂ© centrale de coopĂ©ration mĂ©dicale, rejette cette accusation. D'aprĂšs lui, un mĂ©decin travaillant Ă lâĂ©tranger obtient «âdes revenus supĂ©rieurs Ă ceux quâil peut obtenir Ă Cubaâ», notant que les soignants signent un contrat et perçoivent 300 Ă 900 dollars par mois pour les besoins de base en plus de leur salaire[31]. Pour Yoani Sanchez, opposante cubaine au rĂ©gime, la qualitĂ© du systĂšme de soin mĂ©dical est un « mythe international ». Elle qualifie de « semi-esclavage » ces missions mĂ©dicales et Ă©voque le « caractĂšre Ă©minemment idĂ©ologique » de celles-ci [22].
Accusations de coercition politique
Seize mĂ©decins cubains au Venezuela, dans un entretien pour The New York Times, dĂ©clarent comment le gouvernement vĂ©nĂ©zuĂ©lien et cubain auraient mis en place un systĂšme de coercition: l'offre de services mĂ©dicaux en Ă©change de votes pendant les Ă©lections vĂ©nĂ©zuĂ©liennes, en faveur du Parti socialiste unifiĂ© du Venezuela (PSUV). Avant les Ă©lections, les mĂ©decins font de porte-Ă -porte pour annoncer l'arrĂȘt de soins Ă ceux qui ne voteraient pas. Ceux qui seraient alliĂ©s Ă l'opposition vĂ©nĂ©zuĂ©lienne n'auraient pas de services non plus.[38] - [39]
Remise en cause des accords de coopération en matiÚre médicale
Cette coopĂ©ration mĂ©dicale s'est rĂ©duite Ă partir du moment oĂč les gouvernements proches du rĂ©gime castriste disparaissaient [22].
Brésil
En 2013, est signé le programme Mais Médicos (Plus de médecins) entre les autorités cubaines et brésiliennes. AprÚs son élection en 2018, le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro, demande notamment le passage de tests de compétences et le versement intégral du salaire directement aux médecins. Les autorités cubaines décident alors de retirer ses intervenants du Brésil [40] - [41]. Parmi les 8 300 médecins cubains, 1 800 décident de ne pas rejoindre Cuba et de rester au Brésil [22].
Selon l'AFP, Le départ des médecins cubains est un coup dur pour de nombreuses régions rurales isolées, qui se retrouvent privées de médecins[42].
Depuis 2014, il y a des defections de médecins cubains au Brésil, jusqu'à 2018 au moins 150 cubains font les démarches légales pour exercer sa carriÚre hors le programme cubain[42].
Bolivie
AprĂšs le changement de gouvernance en Bolivie en , les mĂ©decins cubains sont accusĂ©s d'organiser des « manifestations violentes en faveur du retour d'Evo Morales » [22]. La nouvelle PrĂ©sidente Jeanine Ăñez, invite alors plus de 700 membres de la mission de coopĂ©ration mĂ©dicale cubaine Ă quitter le pays dans les plus brefs dĂ©lais[43].
Ăquateur
Lenin Moreno dĂ©cide en de mettre fin aux accords de coopĂ©ration mĂ©dicale mis en place par lâex-prĂ©sident Rafael Correa. Cela concerne 382 intervenants cubains[44].
Notes et références
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- En Martinique, les mĂ©decins cubains nâont pas totalement convaincu
- Cuba: départ des médecins cubains de Martinique sur fond de questions et polémiques RFI, 12 octobre 2020
- Una revista francesa investiga "el misterio de los médicos cubanos" en Martinica 14ymedio
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- Cuba rapatrie plusieurs milliers de médecins du Brésil 15 novembre 2018
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Bibliographie
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Articles connexes
- Agriculture Ă Cuba (en)
- OrganopĂłnicos
Liens externes
- (en) Cuba Pushes its 'Medical Diplomacy' par Michael Voss, BBC News,
- (en) Alternatives to Health Insurance: Cuban Doctors par Belén Fernåndez, The Palestinian Chronicle,
- (en) Chernobyl Kids in Cuba - Diaporama d'Edgard Garrido