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Rafael Correa

Rafael Vicente Correa Delgado ([rafaˈel biˈsente koˈrea Ă°elˈɣaĂ°o][1]), nĂ© le Ă  Guayaquil, est un Ă©conomiste et homme d'État Ă©quatorien, prĂ©sident de la RĂ©publique du au .

Rafael Correa
Illustration.
Portrait présidentiel de Rafael Correa .
Fonctions
PrĂ©sident de la RĂ©publique de l'Équateur
–
(10 ans, 4 mois et 9 jours)
Élection 26 novembre 2006
RĂ©Ă©lection 26 avril 2009
17 février 2013
Vice-président Lenín Moreno
Jorge Glas
Prédécesseur Alfredo Palacio
Successeur LenĂ­n Moreno
Président pro tempore de l'Union des nations sud-américaines
–
(1 an, 3 mois et 16 jours)
Prédécesseur Michelle Bachelet
Successeur Bharrat Jagdeo
PrĂ©sident pro tempore de la CommunautĂ© d'États latino-amĂ©ricains et caraĂŻbes
–
(1 an)
Prédécesseur Luis Guillermo Solís
Successeur Danilo Medina
Ministùre de l'Économie et des Finances
–
(3 mois et 19 jours)
Président Alfredo Palacio Gonzålez
Prédécesseur Mauricio Yépez
Successeur Magadalena Barreiro
Président de Alianza País
–
(11 ans et 28 jours)
Prédécesseur Fonction créée
Successeur LenĂ­n Moreno
Biographie
Nom de naissance Rafael Vicente Correa Delgado
Date de naissance
Lieu de naissance Guayaquil (Équateur)
NationalitĂ© Équatorienne
Parti politique Alianza PaĂ­s (2006-2018)
Mouvement de la RĂ©volution citoyenne
(depuis 2018)
Conjoint Anne Malherbe
DiplÎmé de Université catholique de Louvain
Université de l'Illinois
Universidad CatĂłlica Santiago de Guayaquil (es)
Profession Économiste
Religion Catholicisme
RĂ©sidence Palais Carondelet (Quito)

Signature de Rafael Correa

Rafael Correa Rafael Correa
PrĂ©sidents de la RĂ©publique de l'Équateur
Président de l'Union des nations sud-américaines

AprĂšs son Ă©lection, une nouvelle constitution — comprenant notamment un renforcement de l’aspect social de la politique gouvernementale et une plus large reconnaissance des droits des indigĂšnes — est adoptĂ©e par rĂ©fĂ©rendum avec 64 % de suffrages favorables, et est suivie de nouvelles Ă©lections. Il est rĂ©Ă©lu au premier tour en 2009 avec 52 % des voix, puis en 2013 avec 57 % des suffrages.

En , un amendement de la Constitution votĂ© par l'AssemblĂ©e nationale lĂšve les restrictions imposĂ©es aux chefs d’État relatives au nombre de mandats qu'ils ont la possibilitĂ© d'effectuer ; nĂ©anmoins, Ă  la demande de Rafael Correa, cette mesure est rendue inopĂ©rante au prĂ©sident en fonction au moment de son inscription dans la Constitution. Il ne se reprĂ©sente donc pas lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2017.

À l'issue de sa prĂ©sidence, il devient le principal opposant de son successeur LenĂ­n Moreno, son ancien vice-prĂ©sident. Il est ensuite appelĂ© Ă  comparaĂźtre plusieurs fois devant la justice et rĂ©side depuis en Belgique, oĂč il a demandĂ© et obtenu[2] l'asile politique.

Avant la présidence

PremiÚres années

Il passe une enfance difficile, marquĂ©e par les difficultĂ©s financiĂšres auxquelles est confrontĂ©e sa famille et la noyade de sa sƓur, ĂągĂ©e de onze ans[3]. Son pĂšre est emprisonnĂ© aux États-Unis de 1968 Ă  1971 aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en possession de cocaĂŻne qu'il transportait pour le compte de narcotrafiquants. InterpellĂ© Ă  ce sujet, Rafael Correa dĂ©clare : « je n'approuve pas ce qu'il a fait mais les trafiquants de drogues ne sont pas des criminels, ce sont des mĂšres cĂ©libataires ou des chĂŽmeurs dĂ©sespĂ©rĂ©s qui doivent nourrir leurs familles »[4].

Il est marié à la Belge Anne Malherbe, avec qui il a trois enfants.

Il effectue des Ă©tudes d'Ă©conomie Ă  l’UniversitĂ© catholique de Santiago de Guayaquil avant d'obtenir une bourse pour les poursuivre Ă  l'universitĂ© catholique de Louvain (Belgique) puis Ă  l’universitĂ© de l'Illinois (États-Unis). Il se porte volontaire pour participer Ă  un projet humanitaire auprĂšs des Indiens Zambahua et apprend Ă  leur contact la langue quechua[5].

De 1993 à 2005, il enseigne les sciences économiques au sein de l'université San Francisco de Quito.

DĂ©buts en politique

Il devient le conseiller Ă©conomique du vice-prĂ©sident Alfredo Palacio. Lorsque le prĂ©sident Lucio GutiĂ©rrez est destituĂ© en 2005, Palacio devient prĂ©sident et Correa ministre de l’Économie et des Finances (en ). A ce poste, il promeut une politique de gauche, opposĂ©e aux propositions de la Banque mondiale et du FMI. Il s'oppose notamment aux prĂ©conisations du FMI concernant la rĂ©partition des revenus engendrĂ©s par le pĂ©trole Ă©quatorien (prĂ©conisant alors d'en utiliser 70 % pour rembourser la dette extĂ©rieure du pays, 20 % pour stabiliser les prix et revenus du pĂ©trole, et 10 % pour financer les systĂšmes de santĂ© et d'Ă©ducation[6]). Avec l'accord du parlement, il parvient Ă  diminuer la part de revenus destinĂ©e Ă  rembourser la dette extĂ©rieure Ă  50% et Ă  augmenter celle destinĂ©e aux programmes sociaux jusqu'Ă  30%[6]. En guise de rĂ©action, la Banque Mondiale dĂ©cide de rĂ©silier son prĂȘt accordĂ© Ă  l'Équateur, ce qui renforce les dĂ©saccords et diffĂ©rends politiques avec le prĂ©sident Palacio et pousse Correa Ă  la dĂ©mission quatre mois seulement. aprĂšs sa nomination[6].

En tant que ministre, il se fait aussi remarquer pour son franc parler, Ă  travers sa virulence envers le gouvernement amĂ©ricain de l'Ă©poque : ainsi, il qualifie le prĂ©sident amĂ©ricain de l'Ă©poque George W. Bush de « simple d'esprit » et dĂ©clare, en rĂ©action Ă  la comparaison faite par Hugo ChĂĄvez entre Bush et le diable, qu'une telle comparaison est insultante pour le diable lui-mĂȘme[6]. Une telle attitude contribue Ă  sa popularitĂ© : au moment de son dĂ©part du gouvernement, les sondages le dĂ©signent comme le ministre le plus populaire du gouvernement, avec un taux d'approbation avoisinant les 57 %[7].

Élection prĂ©sidentielle de 2006

Correa est le candidat d'une alliance entre différents partis de gauche, l'Alianza País, à l'élection présidentielle de 2006. Il prend Lenín Moreno comme colistier, candidat à la vice-présidence.

Il se dĂ©finit comme humaniste et chrĂ©tien de gauche. Partisan d’une politique souverainiste et d’intĂ©gration rĂ©gionale, il est opposĂ© Ă  la dollarisation et au TraitĂ© de libre-Ă©change (TLC) avec les États-Unis et soutient une plus grande participation de l’État en ce qui concerne l’exploitation du pĂ©trole et la gestion des ressources pĂ©troliĂšres, ainsi qu’une renĂ©gociation de la dette extĂ©rieure.

D'un point de vue institutionnel, Correa se revendique populiste. Il promet une nouvelle Constitution accordant plus de pouvoir décisionnel et de contrÎle aux citoyens, et critique le régime politique parlementaire, qu'il qualifie de « particratie » (« partidocracia » dans la langue d'origine) ; c'est dans cette optique qu'il refuse de présenter des candidats aux élections législatives[8].

Rafael Correa en juin 2006.

Arrivé en deuxiÚme position avec 22,84 % des votes au premier tour de l'élection, le , il affronte le magnat de la banane Álvaro Noboa au second tour le . Obtenant le soutien des principales formations de gauche et des organisations indigÚnes (CONAIE), il est élu avec une confortable avance (56,8 %). Il déclare alors que « grùce à Dieu, nous avons gagné » et « qu'aprÚs des années de politique de fermeture socio-économique, ils n'ont pas pu nous enlever notre espoir ».

Durant la campagne Ă©lectorale, certains analystes l’assimilent au courant latino-amĂ©ricain de la gauche incarnĂ©e par le VĂ©nĂ©zuĂ©lien Hugo ChĂĄvez et le Bolivien Evo Morales. Cette identification est mise en avant par certains autres candidats des partis traditionnels. On peut dĂ©celer une similitude dans la volontĂ© d’indĂ©pendance politique vis-Ă -vis des États-Unis, de progrĂšs social et une volontĂ© de rapprochement rĂ©gional. Le directeur de thĂšse de Correa, le professeur Baer de l'universitĂ© de l'Illinois, suggĂ©rait que Rafael Correa n'est pas hostile Ă  l'Ă©conomie de marchĂ© et anticipait, en cas d'Ă©lection, une attitude plus proche de celle du prĂ©sident brĂ©silien Lula que d'Hugo ChĂĄvez[9].

Président de la République

DĂ©buts

Rafael Correa durant son discours d'investiture en janvier 2007

Conformément à sa promesse électorale, Correa annonce lors de son investiture[10] la tenue d'un référendum le , dans le but d'autoriser la création d'une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. L'objectif de cette nouvelle constitution serait de limiter le rÎle des partis politiques[11].

Correa a par ailleurs annoncĂ© sa volontĂ© de renĂ©gocier la dette Ă©quatorienne qui s'Ă©lĂšve Ă  dix milliards d'euros, de renĂ©gocier les contrats de la sociĂ©tĂ© Ă©nergĂ©tique PetroEcuador avec les partenaires Ă©trangers[12]. Correa a par ailleurs annoncĂ© la division de son salaire par deux ainsi que la diminution des salaires des hauts fonctionnaires Ă©quatoriens[13]. Le pays s'est dĂ©clarĂ© en dĂ©faut de paiement sur sa dette extĂ©rieure en . Le prĂ©sident a arguĂ© d'« irrĂ©gularitĂ©s » pour justifier sa dĂ©cision[14]. Ces irrĂ©gularitĂ©s sont constatĂ©es par un audit. La finalitĂ©, sur la base de la notion de « dette illĂ©gitime », dite « dette odieuse » (initiĂ©e par Alexander Sack, et utilisĂ©e de nombreuses fois par les États-Unis d'AmĂ©rique) sera le rachat de sa propre dette Ă  un coĂ»t nettement infĂ©rieur du coĂ»t exigĂ© initialement.

ConformĂ©ment Ă  sa promesse de campagne, Correa a crĂ©Ă© un ministĂšre du « Buen vivir » (bien-vivre)[15]. Il refuse aux États-Unis le renouvellement du contrat leur permettant d'exploiter une base militaire en Équateur[16]. Cependant, pour l'universitaire Gonzalo Abad, le prĂ©sident utilise un anti-amĂ©ricanisme de façade, dĂ©nonçant les États-Unis dans sa politique Ă©trangĂšre mais nĂ©gociant avec eux dans sa politique intĂ©rieure[17].

En 2012, l’Équateur reconnaĂźt l'asile politique Ă  Julian Assange, rĂ©fugiĂ© Ă  l’ambassade Ă©quatorienne Ă  Londres et dont les États-Unis rĂ©clament l'extradition[18].

En rĂ©ponse au scandale international des Panama Papers, un rĂ©fĂ©rendum est organisĂ© en (simultanĂ©ment aux Ă©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives) sur le « pacte Ă©thique » proposĂ© par le gouvernement, devant interdire aux exilĂ©s fiscaux de prĂ©tendre Ă  un mandat politique. Le « oui » l’emporte avec 55 % des voix[19].

Nouvelle Constitution

Le , une nouvelle constitution est approuvĂ©e par l’AssemblĂ©e nationale constituante par 94 voix sur 130. Cette nouvelle constitution, qui reprĂ©sente le projet principal du dĂ©but de mandat du prĂ©sident Correa, est d’aprĂšs lui le moyen d’enterrer le « modĂšle nĂ©o-libĂ©ral » appliquĂ© par ses prĂ©dĂ©cesseurs. Elle renforce les pouvoirs prĂ©sidentiels, en particulier en ce qui concerne les matiĂšres Ă©conomiques et monĂ©taires, et lui permet de promulguer des dĂ©crets-lois d’urgence et de dissoudre le Parlement suivant certaines modalitĂ©s, au cas oĂč celui-ci « empĂȘche l’exĂ©cution du plan national de dĂ©veloppement ». La nouvelle loi fondamentale octroie Ă  l’exĂ©cutif reprĂ©sentĂ© par l’État un plus grand contrĂŽle des secteurs stratĂ©giques tels que les secteurs Ă©nergĂ©tiques, les mines, les tĂ©lĂ©communications et l’eau. Parmi les innovations, le texte autorise la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident pour un second mandat consĂ©cutif et renforce la reconnaissance des peuples indigĂšnes par l’accession au statut de langues officielles des langues kichwa et shuar[20].

Il est critiqué par Latin Reporters pour sa décision de fermer trois chaßnes de télévision privées qui représentent plus de la moitié de l'audience, ainsi qu'une chaßne de radio musicale[21]. Il défend de son cÎté que les chaßnes, appartenant aux banques les plus importantes du pays, ont fait faillite, laissant une dette de plus de 600 millions de dollars. Les propriétaires se sont exilés à Miami pour ne pas payer cette dette, qui a été rachetée par le gouvernement équatorien. Une partie des actions de ces chaßnes de télévision a été redistribuée aux employés[22].

Le , la Constitution est approuvée par les citoyens équatoriens par voie référendaire[23].

Élections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives de 2009

Correa, Ă©lu en 2007, est candidat Ă  un second mandat. Le scrutin se tient en mĂȘme temps que les Ă©lections lĂ©gislatives, le [24]. Rafael Correa est rĂ©Ă©lu dĂšs le premier tour avec prĂšs de 52 % des voix, devançant Lucio Gutierrez (28,2 %) et Álvaro Noboa (11,4 %). Alianza PaĂ­s obtient 59 siĂšges de dĂ©putĂ©s sur les 124 Ă  pourvoir, soit 21 de moins que lors de la mandature prĂ©cĂ©dente, mais se maintient toutefois amplement comme la premiĂšre force Ă  l'AssemblĂ©e nationale, et conserve avec ses alliĂ©s la majoritĂ© de l'AssemblĂ©e.

Politique Ă©conomique et sociale

Souvent comparĂ©e Ă  celle menĂ©e par Hugo Chavez au Venezuela et Evo Morales en Bolivie, la politique mise en Ɠuvre par Rafael Correa en Équateur s'inscrit dans la mouvance du « socialisme du XXIe siĂšcle » et se traduit notamment par un refus du paiement des pans illĂ©gitimes de la dette, des nationalisations et un accroissement significatif des investissements publics. Ainsi, les aides apportĂ©es par l’État aux familles en dĂ©tresse Ă©conomique sont renforcĂ©es et le salaire minimum est doublĂ©[25]. En Ă©cho Ă  cette seconde mesure, le gouvernement propose Ă©galement l'introduction d'un salaire maximum au sein des entreprises privĂ©es[26]. Les aides sociales spĂ©cifiques aux personnes handicapĂ©es, qui Ă©taient auparavant quasiment inexistantes, sont augmentĂ©es de 750 % et des quotas imposent dorĂ©navant aux entreprises le recrutement de salariĂ©s handicapĂ©s[27]. Quelque 300 000 logements sociaux sont distribuĂ©s[28].

Tout comme Hugo Chavez au Venezuela, Correa renforce le contrĂŽle du secteur pĂ©trolier par l'État, afin d'appuyer ses politiques sociales et renforcer la souverainetĂ© Ă©conomique du pays concernant une ressource stratĂ©gique : en 2010, son gouvernement fait voter une loi sur les hydrocarbures par laquelle l'Etat prend le contrĂŽle des gisements, et rĂ©duit l'influence des multinationales Ă©trangĂšres, relĂ©guĂ©es au rang de prestataires de services[29].

ParallĂšlement aux programmes sociaux dĂ©veloppĂ©s sous la prĂ©sidence de Rafael Correa, l’État Ă©quatorien engage une modernisation des infrastructures du pays : le rĂ©seau routier se voit Ă©tendu de 7 000 km supplĂ©mentaires, huit centrales hydroĂ©lectriques sont construites et des projets de construction ou d'extension d'aĂ©roports, de tramways et de mĂ©tros sont mis en chantier[30] - [31]. Ces mesures visant Ă  accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement du potentiel Ă©conomique de l’Équateur, sont financĂ©es grĂące Ă  l'intervention croissante de l’État dans les secteurs les plus lucratifs de l’économie et des exportations, notamment pĂ©troliĂšres, qui Ă©taient auparavant possĂ©dĂ©s par des investisseurs Ă©trangers. Ainsi, des contrats plus contraignants sont imposĂ©s aux investisseurs et des nationalisations sont dĂ©cidĂ©es[32]. Les contrĂŽles relatifs Ă  la lutte contre la fraude fiscale sont accentuĂ©s, contribuant Ă  faire passer les recettes fiscales de 3,5 milliards de dollars en 2006 Ă  13,5 milliards en 2014[33]. Mais surtout l’Équateur a dĂ©gagĂ© de nouvelles sources de financements aprĂšs avoir dĂ©noncĂ© de larges portions de la dette du pays, dont 40 % sont reconnues illĂ©gitimes aprĂšs un audit, ce qui lui a permis de rĂ©orienter ses dĂ©penses budgĂ©taires[34] - [35].

En 2015 et 2016, l'effondrement des cours du pĂ©trole (en 2016, le prix du baril Ă©quatorien est infĂ©rieur Ă  son coĂ»t de production), couplĂ© Ă  un sĂ©isme dĂ©vastateur en (plus de 650 morts et des dĂ©gĂąts estimĂ©s Ă  l'Ă©quivalent de prĂšs de 3 % du PIB) et Ă  la forte apprĂ©ciation du dollar (monnaie utilisĂ©e par l’Équateur depuis 2000), font entrer l’Équateur en rĂ©cession en 2016. Le gouvernement annonce une hausse gĂ©nĂ©rale mais temporaire des impĂŽts pour y faire face[36]. La croissance moyenne du PIB par habitant a cependant Ă©tĂ© au cours de la dĂ©cennie 2006-2016 de 1,5 %, ce qui constitue une amĂ©lioration en comparaison des 0,6 % de croissance moyenne des 25 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes[37].

Selon la Banque mondiale, la pauvretĂ© en Équateur a fortement reculĂ© en l'espace de quelques annĂ©es, pour passer d'un taux de 36,7 % en 2007 Ă  22,5 % en 2014[38] - [39]. Le chĂŽmage demeure faible, atteignant son niveau le plus Ă©levĂ© depuis le dĂ©but du mandat de Correa en 2016 avec 5,7 % de la population active privĂ©e d’emploi[40]. Les inĂ©galitĂ©s, telles que mesurĂ©es par l'indice de Gini, ont baissĂ© de 0,55 Ă  0,47 (2007-2014)[39], ce qui fait de l’Équateur le pays latino-amĂ©ricain Ă  avoir le plus fortement rĂ©duit les inĂ©galitĂ©s pour la pĂ©riode observĂ©e[41].

Éducation

Sous les mandats de Correa, le budget consacrĂ© Ă  l'Ă©ducation est multipliĂ© par trois[30], ce qui permet de rĂ©duire l'analphabĂ©tisme d'un taux de 9,3 % en 2007 Ă  2,7 % en 2009[42]. À cette date, en reconnaissance des progrĂšs accomplis, l'Unesco dĂ©clare l’Équateur « libre d’analphabĂ©tisme »[43].

L'État Ă©quatorien a augmentĂ© ses dĂ©penses en matiĂšre d'enseignement supĂ©rieur de 14 milliards de dollars entre 2007 et 2016[44]. La part de l'enseignement supĂ©rieur dans les dĂ©penses publiques Ă©quatoriennes reprĂ©sente 2,16% du PIB en 2015, soit une moyenne supĂ©rieure Ă  celle des pays de l'OCDE, situĂ©e Ă  environ 1,4% du PIB[44]. En dix ans, les gouvernements successifs ont allouĂ© plus de 20 000 bourses d'Ă©tudes, essentiellement destinĂ©es Ă  des Ă©tudes supĂ©rieures Ă  l'Ă©tranger[44]. L'État fait Ă©galement construire cinq nouvelles universitĂ©s, dont deux accordent une place centrale Ă  la recherche : Yachai Tech, orientĂ©e vers les nanosciences, les technologies de l'information et la pĂ©trochimie, et Ikiam, vouĂ©e Ă  l'Ă©tude de la biodiversitĂ© et des Ă©cosystĂšmes d'Amazonie[44]

Questions sociétales

Catholique conservateur assumĂ©, Correa a menacĂ© de remettre son mandat si les dĂ©putĂ©s de sa coalition parvenaient Ă  autoriser l'avortement en cas de viol (autorisĂ© en Équateur uniquement si danger pour la vie de la mĂšre)[45]. Le jeudi , une dizaine de jeunes militantes se sont dĂ©vĂȘtues Ă  l'AssemblĂ©e nationale pour marquer leur engagement dans la lutte en faveur de la dĂ©pĂ©nalisation de l'interruption volontaire de grossesse en Équateur, pays marquĂ© par le conservatisme et le poids religieux. À la suite de l'incident, Rafael Correa a dĂ©clarĂ© qu'il dĂ©missionnerait si la loi sur la dĂ©pĂ©nalisation de l'IVG venait Ă  ĂȘtre votĂ©e[46].

Mais dans le mĂȘme temps, sous les diffĂ©rents mandats de Correa, plusieurs avancĂ©es en faveur des hommes et femmes transgenres ont pu voir le jour. En effet, la Constitution de 2008 garantit un droit Ă  la « libertĂ© esthĂ©tique », qui permet une meilleure acceptation des personnes transgenres au sein des institutions tout en interdisant toute discrimination rĂ©alisĂ©e selon le critĂšre de l'expression de genre[47]. De plus, l'article 77.14 de cette mĂȘme constitution interdisant aux forces de l'ordre tout recours Ă  la formulation de dĂ©lits mineurs et d’autres dispositions pĂ©nales de rang infĂ©rieur pour lĂ©gitimer une arrestation arbitraire dans un espace public, est selon la militante Elizabeth Vasquez un moyen de protĂ©ger les prostituĂ©es transgenres, qui ne peuvent plus ĂȘtre exclues d'un espace public, voire incarcĂ©rĂ©s par la police, sous prĂ©texte qu'elles nĂ©gocient un service auprĂšs de clients[47]. Ces mesures favorables aux droits des personnes transgenres ont Ă©tĂ© saluĂ©es par les organisations de protection des droits des personnes transgenres, notamment l'association Ă©quatorienne Proyecto Transgenero (Elizabeth Vasquez, membre de cette association, fut conseillĂšre de dĂ©putĂ©s de l'AssemblĂ©e Constituante[47]). Tel que l'affirme toujours Elizabeth Vasquez en 2013 : bien que de nombreux problĂšmes majeurs subsistent pour cette communautĂ© (notamment liĂ©s Ă  la prostitution, trĂšs rĂ©pandue au sein de celle-ci), la pĂ©riode est un « temps propice aux droits des personnes trans en Équateur »[47].

L'élection d'une nouvelle assemblée constituante et la campagne médiatique autour de celle-ci a permis de mettre sur le devant de la scÚne plusieurs candidats explicitement gays, transgenres ou militants LGBT, dont beaucoup ont candidaté sous l'étiquette d'Alianza País ou de coalitions de gauche soutenant le président Correa, comme c'est le cas d'Elizabeth Warren[48]. C'est la premiÚre fois dans l'histoire de l'Equateur que des candidats à une élection mettent autant en avant des revendications pour les LGBT. Malgré tout, plusieurs tensions ont pu émerger lors des débats de l'Assemblée aux sujets des questions relatives à la sexualité ou au genre, y compris au sein des soutiens de Correa : plusieurs élus d'Alianza País, comme Rosana Queirolos ou Diana Acosta, se sont notamment opposés à inscrire dans la constitution le concept de souveraineté du corps, qui garantissait le droit de chaque citoyen de décider de ses choix concernant sa sexualité, son orientation sexuelle ou son identité de genre[48]. Cette proposition venait pourtant d'une autre élue du parti présidentiel, María Soledad Vela[48]. Plus généralement, cette proposition a été trÚs vivement critiquée par l'opposition conservatrice, sous prétexte qu'elle intégrerait dans la constitution une « idéologie de genre » qui porterait atteinte à la cellule familiale équatorienne. TrÚs vite, la notion de souveraineté du corps est devenue centrale et trÚs clivante dans le débat public relatif à la constituante, cette notion étant fréquemment utilisée par l'opposition pour discréditer le projet politique du président[48].

En 2014, sans aller jusqu'à autoriser les mariages homosexuels, la loi est modifiée de façon à permettre aux unions homosexuelles de bénéficier d'une reconnaissance juridique[49].

En 2012, Correa instaure officiellement la mixité dans l'enseignement secondaire[50].

Populations amérindiennes

La nouvelle constitution renforce la reconnaissance des populations indigĂšnes amĂ©rindiennes prĂ©sentes en Équateur. Ainsi, le premier article de cette constitution dĂ©finit l’Équateur comme un État plurinational. Les langues kichwa et shuar obtiennent Ă  cette occasion le statut de langues officielles[51], tandis que les autres langues amĂ©rindiennes obtiennent le statut de « langues d’usage officiel » dans les diffĂ©rentes rĂ©gions dans lesquelles elles sont parlĂ©es[51]. La nouvelle constitution approfondit les droits collectifs des vingt-et-un peuples officiellement recensĂ©s dans le texte, en prĂ©conisant la consultation de ces populations pour tout projet d'exploitation des ressources naturelles, ainsi que la protection des savoirs collectifs ancestraux relatifs aux diffĂ©rents Ă©cosystĂšmes naturels du pays et l'interdiction de toute activitĂ© visant Ă  l'extraction de ressources dans les territoires dans lesquelles des communautĂ©s indigĂšnes vivent en isolement volontaire[51].

Sécurité

Le taux d’homicide pour 100 000 habitants est tombĂ© de 18 en 2011 Ă  5,8 en 2017, faisant de l’Équateur l'un des pays les plus sĂ»rs du continent amĂ©ricain. Ce rĂ©sultat a notamment Ă©tĂ© obtenu aprĂšs une profonde rĂ©forme de la police, rĂ©putĂ©e pour sa corruption et son inefficacitĂ©. La durĂ©e de formation des policiers et leur rĂ©munĂ©ration ont Ă©tĂ© sensiblement augmentĂ©es, et des investissements ont Ă©tĂ© consacrĂ©s Ă  la modernisation des Ă©quipements[52]. Une nouvelle loi restreint la circulation des armes aux mains des particuliers[53]. En outre, depuis 2007, une nouvelle approche a Ă©tĂ© adoptĂ©e, moins rĂ©pressive et donnant une plus grande attention Ă  la prĂ©vention et Ă  la rĂ©insertion. L'accĂšs aux programmes sociaux a Ă©tĂ© facilitĂ© pour les anciens dĂ©linquants. Surtout, la diminution de la pauvretĂ© semble ĂȘtre la raison principale de l'amĂ©lioration de la situation sĂ©curitaire[52].

Le 15 janvier 2007, Rafael Correa nomme la socialiste Guadalupe Larriva au poste de ministre de la défense. Elle devient alors non seulement la premiÚre femme, mais aussi la premiÚre civile à accéder à ce poste dans l'histoire du pays. Elle décÚde cependant moins de 10 jours aprÚs sa nomination, à la suite d'un accident d'hélicoptÚre[54] - [55].

Relations avec les médias

Ses relations avec les médias équatoriens, en grande majorité conservateurs, sont trÚs conflictuelles. Les deux plus grandes chaßnes de télévision équatoriennes, Teleamazonas et Ecuavisa, sont la propriété de deux banques, tandis que le principal quotidien, El Universo, est détenu par un ennemi déclaré de Rafael Correa[56]. DÚs sa campagne électorale et ses débuts en tant que président, Correa reproche à une majorité des médias leur supposée hostilité envers son programme et son action politique.

En 2007, il crée Ecuador TV, la premiÚre chaßne de télévision publique de l'histoire du pays[57].

Il fait adopter en 2013 la loi organique de communication qui vise Ă  redistribuer l’espace mĂ©diatique : un tiers du spectre radioĂ©lectrique pour le secteur privĂ©, un tiers pour le secteur public et un tiers pour le secteur Ă  but non lucratif. PrĂšs de 90 % des mĂ©dias appartenaient alors Ă  quelques grandes familles. Le texte de loi prĂ©voit le plafonnement du nombre de licences audiovisuelles autorisĂ©es, la limitation de la durĂ©e des concessions Ă  quinze ans et l'interdiction de les renouveler plus d’une fois[57].

En 2010, le quotidien conservateur El Universo accuse Rafael Correa de « crimes contre l'humanité » en réaction à la répression des policiers et militaires insurgés lors de la crise politique équatorienne de 2010. En , le quotidien et les journalistes sont condamnés à trois ans de prison et 40 millions d'euros d'amende pour ces écrits. Correa leur accorde la grùce présidentielle, affirmant ne pas vouloir une peine qui mÚnerait le journal à la faillite[58].

Dans un article paru en 2018 dans Le Monde diplomatique, Correa dénonce le rÎle des médias dans la lutte contre les gauches latino-américaines[59].

Crise politique de 2010

Le , des centaines de policiers et militaires se soulĂšvent simultanĂ©ment dans diffĂ©rentes villes, prennent le contrĂŽle de l’AssemblĂ©e nationale, de l’aĂ©roport de Quito et bloquent plusieurs axes routiers majeurs. Rafael Correa est sĂ©questrĂ© par des policiers dans un hĂŽpital de Quito, puis libĂ©rĂ© en soirĂ©e par une intervention des forces armĂ©es[60]. Deux personnes sont tuĂ©es et trente-quatre blessĂ©es au cours de ces Ă©vĂšnements. Des organismes officiels, tels que l'OEA[61], et l'UNASUR[62], reprennent la terminologie de Rafael Correa, selon qui « ce qui s'est passĂ©, aujourd'hui, a Ă©tĂ© une tentative de coup d'État »[63].

Élection prĂ©sidentielle de 2013

Rafael Correa en 2013.

Correa est candidat à sa réélection lors des élections générales de 2013. Il est réélu dÚs le premier tour avec 57,17 % des voix[64], et Alianza País obtient une majorité écrasante (100 députés sur 137 à l'Assemblée nationale). La campagne électorale est marquée par une attaque au couteau d'un homme contre des personnes venues participer à un rassemblement en soutien à Correa, tuant deux personnes et en blessant quatre autres[65].

Outre l'usure du pouvoir, son second mandat est marqué négativement par l'hostilité des classes moyennes à une réforme fiscale, ainsi que par des critiques contre l'autorisation d'une exploitation pétroliÚre dans un parc naturel, contredisant les engagements du président sur la défense de l'environnement et des Indiens[17].

AprÚs la présidence

Opposant au président Moreno

Lenín Moreno, son ancien vice-président élu au second tour le , lui succÚde le suivant comme président de la République[66].

Rafael Correa se retire alors en Belgique, le pays d'origine de son Ă©pouse et lĂ  oĂč il a Ă©tĂ© nommĂ© professeur d'Ă©conomie. Il entre cependant rapidement en conflit avec LenĂ­n Moreno, qui nomme dans son gouvernement certains hommes politiques conservateurs et annonce une rĂ©orientation de la politique Ă©conomique[67]. Qualifiant Moreno de « traĂźtre », il envisage de promouvoir une AssemblĂ©e nationale constituante, puis de rentrer en Équateur afin d'ĂȘtre candidat[68] - [69].

Le , dans le contexte de sa campagne pour le « non » au référendum de février 2018[70], il annonce la création d'un nouveau parti politique nommé Révolution citoyenne (la direction d'Alianza País ayant été confiée, sur décision de justice, à des proches de Lenín Moreno[71]) que le Conseil national électoral refuse d'enregistrer pour des problÚmes de procédures[72]. Dans la foulée, il accuse le gouvernement de son successeur de vouloir retirer le soutien apporté à Julian Assange[73], alors que Moreno s'était engagé à continuer à lui garantir l'asile politique[74]. Finalement, le « oui » l'emporte lors du référendum.

AprĂšs un premier Ă©chec en janvier, Correa et ses proches tentent de crĂ©er un parti sous le nom de Revolucion Alfarista, en rĂ©fĂ©rence Ă  l'ancien prĂ©sident et meneur de la « rĂ©volution libĂ©rale » (1895-1912) Eloy Alfaro. Les autoritĂ©s refusent Ă  nouveau, arguant de l’appartenance d’Alfaro Ă  la tradition libĂ©rale et non socialiste. Un accord est trouvĂ© en avec le parti Fuerza Compromiso Social, permettant Ă  des personnalitĂ©s « corrĂ©istes » de participer aux Ă©lections sous cette Ă©tiquette[75].

En , faisant l'objet d'un mandat d'arrĂȘt, il aurait demandĂ© l'asile en Belgique[76], ce qu'il dĂ©ment[77].

En , dans un contexte de manifestations contre Lenin Moreno, ce dernier l'accuse : « Pas le moindre doute, le fou [Rafael Correa] pilote tout ceci Ă  partir du Venezuela car il sait bien qu’il est dans le viseur de la justice[78]. » Les proches de l'ex-prĂ©sident sont alors visĂ©s par la rĂ©pression : un dĂ©putĂ©, une gouverneure et une ex-maire membres de son mouvement sont arrĂȘtĂ©s, accusĂ©s de conspiration. Quatre autres dĂ©putĂ©s se sont rĂ©fugiĂ©s Ă  l’ambassade du Mexique pour demander l’asile, dont Gabriela Rivadeneira, l'ancienne prĂ©sidente de l'AssemblĂ©e nationale[79].

Le Conseil national électoral (CNE) équatorien annonce en suspendre le parti politique fondé par Rafael Correa, ainsi que trois autres partis d'opposition, affirmant avoir observé des irrégularités dans leur procédure d'enregistrement. Les anciens présidents brésiliens Luiz Inåcio Lula da Silva et Dilma Rousseff, l'ancien président bolivien Evo Morales et le président argentin en exercice Alberto Fernandez dénoncent dans un communiqué « une stratégie systématique des forces conservatrices de judiciarisation de la politique ».

BĂ©nĂ©ficiant toujours d'une certaine popularitĂ©, il apporte son soutien Ă  AndrĂ©s Arauz, qui a Ă©tĂ© son ministre de la Connaissance et du Talent humain, en vue de l’élection prĂ©sidentielle de 2021. Il pĂątit cependant des scandales de corruption visant son gouvernement et des affaires le visant, celles-ci l’empĂȘchant de briguer la vice-prĂ©sidence au cĂŽtĂ© d’AndrĂ©s Arauz[80].

Poursuites judiciaires

Il est convoquĂ© par la justice pour tĂ©moigner au sujet d'une affaire de corruption prĂ©sumĂ©e portant sur des contrats commerciaux jugĂ©s par le nouveau gouvernement favorables aux intĂ©rĂȘts thaĂŻlandais et chinois au dĂ©triment de l’État Ă©quatorien. Correa dĂ©nonce une « instrumentalisation de la justice » par le chef de l’État LenĂ­n Moreno[81].

Le , il est convoquĂ© par la justice Ă©quatorienne et, bien que rĂ©sidant en Belgique avec son Ă©pouse, doit ĂȘtre interrogĂ© tous les 15 jours Ă  partir du au sujet de la tentative d'enlĂšvement par la police d'un dĂ©putĂ© du parti d'opposition Parti de la sociĂ©tĂ© patriotique (PSP), Fernando Balda, en 2012[82]. Celui-ci, alors recherchĂ© par la justice, avait fui en Colombie oĂč des policiers Ă©quatoriens avaient tentĂ© de le ramener en Équateur[83]. Le , un mandat d'arrĂȘt europĂ©en est Ă©mis Ă  l'encontre de Rafael Correa[84] ; ce mandat est levĂ© par Interpol deux mois plus tard en raison de sa « nature politique »[71].

Le , il est accusĂ© par le gouvernement d'avoir utilisĂ© de l'argent public pour encourager des militants indigĂšnes Ă  organiser une campagne contre le groupe pĂ©trolier Chevron, responsable d'importantes pollutions en Équateur[85].

La procureure gĂ©nĂ©rale d'Équateur, Diana Salazar, rĂ©clame en « la peine maximale envisagĂ©e pour le dĂ©lit de corruption et considĂ©rĂ©e comme aggravante, pour Rafael C., en tant qu'auteur indirect, et pour d'autres fonctionnaires et hommes d'affaires, en tant qu'auteurs directs », soit sept ans de prison par accusĂ©. Une condamnation supposerait la fin de la carriĂšre politique de l'ex-prĂ©sident, la Constitution Ă©quatorienne interdisant aux personnes condamnĂ©es pour corruption d'ĂȘtre candidates Ă  des Ă©lections. Rafael Correa n'est pas directement impliquĂ© dans cette affaire de corruption prĂ©sumĂ©e mais est accusĂ© par le parquet Ă©quatorien d'avoir exercĂ© une « influence psychique » (influjo sĂ­quico) sur les suspects[56]. Le , il est condamnĂ© par contumace, car il vit en Belgique, Ă  huit ans de prison[86] et 25 ans d'inĂ©ligibilitĂ©. Ce jugement est confirmĂ© en appel le [87], et le en cassation, ce qui l'empĂȘche de briguer la vice-prĂ©sidence lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle Ă©quatorienne de 2021[88]. L'ancien prĂ©sident est Ă©galement ciblĂ© par 25 autres chefs d’inculpation[75].

Publications

  • Ecuador: de Banana Republic a la No RepĂșblica, Ă©ditions Random House, Quito, 2009. Traduit en français sous le titre : Équateur : de la RĂ©publique bananiĂšre Ă  la Non-RĂ©publique - Pourquoi la rĂ©volution citoyenne ?, Ă©ditions Utopia, Paris, .
  • Rafael Correa, « L’Europe endettĂ©e reproduit nos erreurs : L’avertissement du prĂ©sident Ă©quatorien », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  • Rafael Correa, « « L’Équateur, un pays dĂ©truit en deux ans » : RĂ©volte populaire contre la politique de LenĂ­n Moreno », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)

Distinctions

DĂ©corations

Honneurs

Il a obtenu plusieurs doctorats honoris causa :

Notes et références

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Annexes

Filmographie

Article connexe

Liens externes

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