AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Tzintzuntzan

Tzintzuntzan (du mot P'urhĂ©pecha Ts'intsuntsani, qui signifie « pays des colibris »[1]) Ă©tait le centre cĂ©rĂ©moniel de la citĂ© du mĂȘme nom, capitale du Royaume tarasque Ă  l’époque prĂ©colombienne.

Tzintzuntzan
Image illustrative de l’article Tzintzuntzan
Vue de la pyramide yacata depuis l'extrémité sud.
Localisation
Pays Drapeau du Mexique Mexique
État Michoacán
CoordonnĂ©es 19° 37â€Č 25″ nord, 101° 34â€Č 26″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Mexique
(Voir situation sur carte : Mexique)
Tzintzuntzan
Tzintzuntzan
GĂ©olocalisation sur la carte : MichoacĂĄn
(Voir situation sur carte : MichoacĂĄn)
Tzintzuntzan
Tzintzuntzan
Histoire
Époque XVe et XVIe siùcles

AprĂšs avoir eu son siĂšge Ă  PĂĄtzcuaro pendant les premiĂšres annĂ©es de l'empire tarasque, le pouvoir s’est installĂ© Ă  Tzintzuntzan au milieu du XVe siĂšcle. L'empire a continuĂ© Ă  s’étendre et Ă  tenir en Ă©chec les attaques de son voisin l’Empire aztĂšque, jusqu'Ă  l’avĂšnement de l’Empire espagnol. Ne voulant pas subir les mĂȘmes destructions que la capitale aztĂšque Mexico-Tenochtitlan, l'empereur se rendit aux Espagnols dans cette ville[2]. Cependant, la plus grande partie du site, et en particulier ses cinq pyramides arrondies appelĂ©es "yacatas", a tout de mĂȘme Ă©tĂ© dĂ©truite et la ville presque complĂštement abandonnĂ©e[3].

En raison du manque d'intĂ©rĂȘt pour l’ancien Empire p'urhĂ©pecha, les fouilles de ce site n’ont pas commencĂ© avant les annĂ©es 1930[2]. Les plus grands monuments sont les cinq pyramides yacatas, qui s'alignent au bord du lac PĂĄtzcuaro. L'autre grand vestige est la grande plate-forme creusĂ©e dans la colline sur laquelle repose les yacatas et les autres bĂątiments[1].

Aujourd'hui, le site est encore utilisé pour des événements comme le Festival culturel de Fin de Año[4].

Histoire

Objets p'urhépechas en cuivre et en laiton au musée du site

Tzintzuntzan Ă©tait la capitale de l’Empire p'urhĂ©pecha (ou tarasque) lorsque les Espagnols sont arrivĂ©s dans les annĂ©es 1520. Comme les habitants n'ont pas laissĂ© de trace Ă©crite, ce que nous savons de cette ville et de son empire provient des Ă©crits en espagnol et des dĂ©couvertes archĂ©ologiques[2]. Le principal document en langue espagnole, appelĂ© la Relation de MichoacĂĄn, Ă©crit par JerĂłnimo de AlcalĂĄ consigne ce qui lui a Ă©tĂ© rapportĂ© par l'Ă©lite P'urhĂ©pecha en 1539. D'autres Ă©crits font rĂ©fĂ©rence Ă  la capitale notamment la quatriĂšme lettre de HernĂĄn CortĂ©s en 1524," La informaciĂłn de Don Vasco de Quiroga, sobre el asiento de su Iglesia Catedral ", en 1538, la Tratado curioso y doctor de las cosas de la Nueva España d’Alonso de La Rea au XVIIe siĂšcle et la CrĂłnica de la provincia de los santos ApĂłstoles San Pedro y San Pablo de MichoacĂĄn de Pablo Beaumont[5].

Pour un certain nombre de raisons, les origines des P'urhĂ©pechas sont entourĂ©es de mystĂšre. Une grande partie de la culture P'urhĂ©pecha est trĂšs distincte des autres cultures mĂ©so-amĂ©ricaines. La langue p'urhĂ©pecha a davantage de points communs avec le zuñi du Sud-Ouest des États-Unis ou le quĂ©chua du PĂ©rou et n'est apparentĂ©e Ă  aucune autre langue mĂ©so-amĂ©ricaine[2]. Le recueil d'histoires de Jeromimo AcalĂĄ provenant des anciens P'urhĂ©pecha Ă©tablit que ce peuple a Ă©migrĂ© vers la rĂ©gion du lac Patzcuaro, en dĂ©veloppant des alliances avec les peuples qui s'y trouvaient dĂ©jĂ . Finalement, il est devenu le groupe dominant et a Ă©tabli sa capitale Ă  Tzintzuntzan[6]. Selon les preuves collectĂ©es, le peuple P'urhĂ©pecha pourrait avoir commencĂ© Ă  dominer la rĂ©gion du lac PĂĄtzcuaro dĂšs l’an 1000 de notre Ăšre, mais dĂ©finitivement en 1250[2].

L’histoire traditionnelle des P'urhĂ©pecha rapporte qu’autour de l'an 1325 un hĂ©ros guerrier devenu roi, TarĂ­curi, se proclama leur souverain et fit de PĂĄtzcuaro sa capitale. Ses neveux ont Ă©tĂ© faits rois des royaumes voisins d’Ihuatzio et Tzintzuntzan, et tous deux ont commencĂ© leurs conquĂȘtes militaires Ă  partir de ces points de dĂ©part. Au cours de cette pĂ©riode d'expansion, l’hĂ©gĂ©monie est passĂ©e de la ville de PĂĄtzcuaro Ă  celle de Tzintzuntzan, qui avait pris suffisamment d’importance politique pour prendre le contrĂŽle des autres villes. Pendant une grande partie de l'histoire de l'empire, la population de Tzintzuntzan est restĂ©e au moins cinq fois plus importante que celle des autres villes. Aux alentours de 1440, l'empire s’est consolidĂ© et une bureaucratie administrative s’est installĂ©e Ă  Tzintzuntzan. L’essentiel de l’expansion de l'empire s'est produite Ă  cette Ă©poque[2].

Vue du lac PĂĄtzcuaro depuis le site

La date de fondation de la ville de Tzintzuntzan se situe probablement vers 1450, au cours de la pĂ©riode Postclassique rĂ©cente[6]. L'histoire traditionnelle de l'Empire au cours des XIVe et XVe siĂšcles est obscure parce qu’il est difficile de croire que TarĂ­curi et ses neveux ont rĂ©gnĂ© pendant plus de quatre-vingt dix ans. Les archives montrent que la consolidation de l'empire a commencĂ© au milieu du XVe siĂšcle, avec la fondation d’un Ă©tat centralisĂ©. La bureaucratie s’est installĂ©e Ă  Tzintzuntzan et l'empire s'est dĂ©veloppĂ© en dehors de la rĂ©gion du lac PĂĄtzcuaro de 1440 Ă  1500. Cela a entraĂźnĂ© une composition ethnique trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne de l'empire, qui se traduisait par celle de la capitale elle-mĂȘme, seulement dix pour cent de la population de la rĂ©gion du lac Ă©tant d’ethnie PĂșrhĂ©pecha[2]. La vie politique, Ă©conomique et religieuse Ă©tait contrĂŽlĂ©e par Tzintzuntzan. Le site est situĂ© sur le flanc de la colline Yauarato qui domine le lac Patzcuaro et ses rives. La colline protĂ©geait ce site de toute attaque[7]. La ville prĂ©hispanique de Tzintzuntzan s’étendait depuis le lac PĂĄtzcuaro jusque dans les collines situĂ©es Ă  l'est et abritait une population comprise entre 25 000 et 30 000 habitants lors de l'arrivĂ©e des Espagnols dans les annĂ©es 1520[8]. Le pouvoir p'urhĂ©pecha s'Ă©tendait sur une grande partie du centre-ouest du Mexique, comprenant ce qui est maintenant l'Ă©tat de MichoacĂĄn et certaines parties des États actuels de Guanajuato, de Guerrero et de Jalisco][7]. Bien qu'elle soit la capitale du deuxiĂšme empire mĂ©soamĂ©ricain, lorsque les Espagnols eurent conquis sa rivale Tenochtitlan, la ville se rendit aux Espagnols sans combattre. Il existe deux raisons probables Ă  ce fait. MĂȘme avant l’arrivĂ©e des Espagnols eux-mĂȘmes, les Ă©pidĂ©mies de maladies comme la variole et la rougeole avaient sĂ©vĂšrement affectĂ© la population PĂșrhĂ©pecha, et probablement tuĂ© le roi. Le jeune roi, nouvellement installĂ© Ă  la hĂąte et sans expĂ©rience politique espĂ©rait sans doute composer avec la domination espagnole, et Ă©viter le sort de TenochtitlĂĄn, c'est-Ă -dire la destruction totale. Cet espoir prit fin lorsque les Espagnols le brĂ»lĂšrent sur le bĂ»cher[2].

Tzintzuntzan fut la premiÚre capitale de la nouvelle province espagnole de Mechoacan ou Michoacån dans les années 1520, et les frÚres Franciscains arrivÚrent pour évangéliser le peuple P'urhépecha. Leur monastÚre fut construit en partie avec des pierres prélevées sur les cinq pyramides "yacatas" du centre cérémoniel. Dans les années 1530, la capitale fut transférée à Påtzcuaro et la population de Tzintzuntzan chuta jusqu'à ce que la ville soit abandonnée[3].

Site archéologique

Partie d'une yacata reconstruite montrant quelques-unes des pierres de façade.

Contrairement aux AztĂšques et aux Mayas, les anciens P'urhĂ©pechas ont laissĂ© peu de vestiges d’architecture monumentale. Les villes n’étaient pas fortifiĂ©es de façon significative, et les routes avaient peu ou pas de pavage. Seuls deux terrains de jeux de balle sont connus sur le territoire de l'ancien empire et aucun ne se trouve dans la capitale. Jusqu'Ă  une Ă©poque rĂ©cente, les archĂ©ologues, les anthropologues et les historiens tĂ©moignaient peu d'intĂ©rĂȘt pour ce peuple. Certains ont mĂȘme doutĂ© que les P'urhĂ©pechas aient pu constituer un État. Toutefois, des recherches rĂ©centes ont rĂ©vĂ©lĂ© que les anciens P'urhĂ©pechas contrĂŽlaient un vaste empire, dĂ©passĂ© en Ă©tendue seulement par celui des AztĂšques et qu’ils avaient Ă©tĂ© Ă  l’origine d’une culture complexe qui Ă©tait, Ă  bien des Ă©gards, unique en MĂ©soamĂ©rique[2].

Le site archĂ©ologique de Tzintzuntzan est composĂ© surtout de ce qui constituait le centre cĂ©rĂ©moniel. Il est situĂ© sur une grande plate-forme artificielle creusĂ©e dans la colline de Yahuarato surplombant le lac de Patzcuaro, sur la rive nord-est. Son centre cĂ©rĂ©moniel comporte une grande place et plusieurs bĂątiments connus comme Ă©tant la maison des prĂȘtres et de la noblesse, mais l'attraction principale provient des "cinq yacatas" ou pyramides semi-circulaires qui se dĂ©tachent sur le panorama du lac[3] - [1]. Ce centre cĂ©rĂ©moniel Ă©tait appelĂ© TarĂ­aran ou "Maison du Vent"[9]. Le site archĂ©ologique Ă©tait Ă©galement une fortification dĂ©fensive en plus d’ĂȘtre un centre religieux[3].

Dans ce centre cĂ©rĂ©moniel, le roi, ou Cazonci, avait pour fonction de reprĂ©senter le dieu principal Curicaueri. Son rĂŽle essentiel Ă©tait de rĂ©gner au nom du dieu et de s'assurer que les feux perpĂ©tuels des principaux temples Ă©taient approvisionnĂ©s en bois. Dans ce lieu un grand nombre de sacrifices humains Ă©taient pratiquĂ©s, en gĂ©nĂ©ral sur des prisonniers de guerre. Ces prisonniers sacrifiĂ©s Ă©taient censĂ©s ĂȘtre des messagers pour les dieux et Ă©taient vĂ©nĂ©rĂ©s en tant que tels. Lorsque la dĂ©cision de dĂ©clarer la guerre Ă©tait prise, des feux de joie Ă©normes Ă©taient allumĂ©s Ă  cet endroit, puis la flamme Ă©tait apportĂ©e par les prĂȘtres dans les huit autres centres administratifs de l'empire[2]. Depuis les 91 colonies de peuplement situĂ©es Ă  l’intĂ©rieur du bassin du lac Patzcuaro on pouvait voir ces feux, et savoir qu’il fallait se prĂ©parer Ă  la guerre[2].

Tzintzuntzan possĂšde les plus grandes structures monumentales du royaume P'urhĂ©pecha. Les deux structures les plus impressionnantes sont les cinq pyramides « yacata » et la Grande Plateforme sur laquelle ils reposent[2]. Elles sont toutes visibles et datent de la deuxiĂšme Ă©tape d'occupation du site. La premiĂšre Ă©tape est reprĂ©sentĂ©e par de petites structures de type pyramidal dĂ©couvertes sous les yacatas[6]. La Grande plate-forme est constituĂ©e d’une grande surface plane de 425 m sur 250 m creusĂ©e dans le flanc de la colline sur laquelle reposent les pyramides yacatas et d'autres structures[2].

À l'avant de la plate-forme, faisant face au lac Patzcuaro, les cinq pyramides yacatas sont alignĂ©es dans un axe approximativement nord sud. Contrairement Ă  celles des AztĂšques ou des Mayas, ces structures sont arrondies et non carrĂ©es. Les cinq structures ont approximativement une forme en trou de serrure, et sont reliĂ©es entre elles Ă  l'arriĂšre par des plates-formes de pyramides Ă  degrĂ©s. Le noyau de chacune de ces structures est constituĂ© de moellons empilĂ©s revĂȘtus de dalles de pierre dĂ©corĂ©es de spirales, de cercles et d’autres dessins gĂ©omĂ©triques. Ces dalles de pierre sont montĂ©es de maniĂšre similaire Ă  celle des maçonneries construites par les Incas en AmĂ©rique du Sud. Un autre caractĂšre distinctif de cette architecture et d'autres construction P'urhĂ©pechas est qu'on n'a jamais retrouvĂ© aucune trace de stuc[2] - [1].

Sur chacune des yacatas se trouvait un temple en bois, dans lequel Ă©taient pratiquĂ©s les rites les plus importants pour la population et le gouvernement P'urhĂ©pecha, y compris les sĂ©pultures, dont une soixantaine ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es[9]. Les tombes qui ont Ă©tĂ© fouillĂ©es contenaient un riche mobilier funĂ©raire et sont probablement des sĂ©pultures de rois et de prĂȘtres[2]. Trois des yacatas n’ont pas du tout Ă©tĂ© restaurĂ©es[10].

Fouilles réalisées dans les yacatas révélant des structures plus anciennes.

Les yacatas ont Ă©tĂ© construites sur des structures pyramidales anciennes, plus traditionnelles datant de la premiĂšre phase d'occupation du site[10]. Entre les yacatas 3 et 4, des ouvertures ont Ă©tĂ© creusĂ©es dans la grande plateforme pour mettre au jour quelques-unes de ces structures, qui incluent trois escaliers et une partie d'un mur circulaire[1]. DerriĂšre les cinq yacatas se trouve une Ă©norme place avec des structures plus petites. Sur la plate-forme, seuls vivaient l'Ă©lite religieuse et politique, leurs serviteurs et leurs gardes. Les rituels comme ceux qui Ă©taient destinĂ©s Ă  adorer les diffĂ©rents dieux, le soleil et la lune et Ă  cĂ©lĂ©brer des Ă©vĂ©nements tels que les Ă©quinoxes se dĂ©roulaient Ă  cet endroit[10]. À l'extrĂ©mitĂ© nord de la plate-forme se situe le Palais ou le bĂątiment B, qui a Ă©tĂ© explorĂ© dans les annĂ©es 1940 et 1980, contenant plusieurs sĂ©pultures de rois et de prĂȘtres[1]. C’était dans le palais que vivait le roi. Le palais comportait une salle consacrĂ©e Ă  la conservation des tĂȘtes d’ennemis tuĂ©s au combat[10]. Le bĂątiment E est situĂ© au milieu du petit bois qui occupe la plate-forme. Il Ă©tait utilisĂ© pour stocker des objets apportĂ©s en offrande. Dans ce bĂątiment on trouve la preuve d’une occupation au dĂ©but de l’époque coloniale[1].

DĂ©couverte et fouilles

Les premiĂšres rĂ©fĂ©rences modernes aux yacatas de Tzintzuntzan figurent dans les Ă©crits de Beaumont (1855), quand Tzintzuntzan a Ă©tĂ© identifiĂ©e comme capitale de l'ancien Royaume tarasque[11] - [6]. Le premier travail effectuĂ© ici-mĂȘme sur le terrain, est celui de Nicolas LeĂłn en 1888. Il dĂ©crivit les caractĂ©ristiques de base des bĂątiments et rĂ©digea une brĂšve histoire du site, en insistant sur les Ă©vĂ©nements qui ont abouti Ă  la destruction de l'ancienne citĂ©[6]. Toutefois, aucune fouille n’a eu lieu sur le site avant 1930[9].

La zone qui est maintenant ouverte au public est la premiÚre partie du site à avoir été fouillée et reconstruite à la fin des années 1930. En 1930, Caso et Noguera ont commencé la premiÚre fouille organisée de Tzintzuntzan. Leur travail s'est avéré complexe en raison de la composition du sol qui a rendu difficile l'identification des strates et donc de déterminer la chronologie du site[6].

ModÚle du site exposé au musée

En 1937, une sĂ©rie de onze campagnes de fouilles sur le site ont permis de commencer Ă  le nettoyer, de le consolider et de reconstruire les principaux Ă©lĂ©ments architecturaux. D'autres Ă©tudes ont eu lieu parallĂšlement Ă  ces travaux. Ces fouilles ont Ă©tĂ© dirigĂ©es par Alfonso Caso et axĂ©es sur la Yacata NumĂ©ro 5, ainsi que sur la consolidation de l'extrĂ©mitĂ© nord de la ligne des yacatas. Au cours de la saison 1938, la consolidation s’est poursuivie ainsi que la fouille des tombes et les recherches pour tenter d’établir une chronologie de l'occupation par l’étude des strates. La Yacata 5 a Ă©tĂ© nettoyĂ©e, ainsi que le bĂątiment A (datant de l'Ă©poque coloniale) et le bĂątiment B a Ă©tĂ© dĂ©couvert. De 1940 Ă  1946, la restauration de la Yacata 5 a Ă©tĂ© achevĂ©e et les bĂątiments B et C ont Ă©tĂ© fouillĂ©s. Les Ă©tudes topographiques ont Ă©tĂ© menĂ©es Ă  bien confortĂ©es par les recherches sur les cĂ©ramiques dĂ©couvertes dans les strates. La fouille des sĂ©pultures a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, et la zone rectangulaire entre les yacatas 4 et 5 a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e, ainsi que la zone rectangulaire situĂ©e prĂšs de la Yacata 1. De 1962 Ă  1968, la rĂ©gion a Ă©tĂ© explorĂ©e par le Dr RomĂĄn Piña ChĂĄn. La face avant de la Yacata 1 et le mur dĂ©limitant la Grande plate-forme ont Ă©tĂ© reconstruits. Un bĂątiment de l'Ă©poque coloniale a Ă©tĂ© dĂ©couvert (bĂątiment D), dans le bĂątiment B un autel a Ă©tĂ© dĂ©couvert et la Yacata 5 a Ă©tĂ© fouillĂ©e pour dĂ©terminer comment elle avait Ă©tĂ© construite. Le quartier de Santa Ana, qui est situĂ© en face des pyramides yacatas a Ă©tĂ© explorĂ© et d’autres reconstructions de yacatas et de murs ont eu lieu. Dans les annĂ©es 1970, une carte dĂ©taillĂ©e du site a Ă©tĂ© dessinĂ©e, en s'appuyant Ă  la fois sur les dĂ©couvertes archĂ©ologiques et sur les documents de l’époque. La place des cĂ©rĂ©monies et son pĂ©rimĂštre, ainsi que les yacatas 2 et 3, ont Ă©tĂ© les derniĂšres Ă  ĂȘtre Ă©tudiĂ©es. Dans le BĂątiment E, une installation de stockage a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©couverte et Ă©tudiĂ©e. À l'extĂ©rieur du pĂ©rimĂštre, un atelier d'obsidienne avec des quartiers d'habitation a Ă©tĂ© dĂ©couvert[6].

La zone a été fouillée pour derniÚre fois en 1992 par Efrain Cårdenas. La face nord-ouest de la grande plate-forme a été restaurée et le musée du site a été construit[6].

Le site aujourd’hui

Les yacatas sont considérées comme faisant partie des monuments les plus emblématiques de la région[11].

Le site accueille chaque annĂ©e le Festival culturel de Fin de Año dans lequel les communautĂ©s autochtones habitant autour du lac PĂĄtzcuaro cĂ©lĂšbrent leur culture, principalement Ă  travers la chanson et la danse. Cet Ă©vĂ©nement annuel est parrainĂ© par la municipalitĂ© de Tzintzuntzan, par d’autres communautĂ©s ainsi que par le secrĂ©tariat au tourisme de l’état. Elle se dĂ©roule Ă  la fin de dĂ©cembre entre NoĂ«l et le Jour de l'An. Certaines danses traditionnelles y sont prĂ©sentĂ©es, notamment la Danza del Pescado, la Danza de los Moros, la Danza de los Tumbies et la Navegante Pescador. Dans la soirĂ©e, on prĂ©sente des jeux de balle P'urhĂ©pecha (uĂĄrukua) dans lesquels la balle est enflammĂ©e et oĂč des bĂątons semblables Ă  ceux servant pour le hockey sont utilisĂ©s. Le nouvel an PĂșrhĂ©pecha est actuellement fixĂ© dĂ©but de fĂ©vrier[4].

Le MusĂ©e du site de la Zone ArchĂ©ologique de Tzintzuntzan a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 1992, avec l'objectif principal d'exposer des vestiges dĂ©couverts sur le site. Le musĂ©e contient une salle oĂč sont exposĂ©s des objets religieux, dĂ©coratifs et utilitaires. Il existe des dessins retraçant l'histoire des gouverneurs de l'empire ainsi qu’un plan du MichoacĂĄn moderne indiquant les emplacements d’oĂč proviennent les objets prĂ©sentĂ©s. Le musĂ©e propose des visites guidĂ©es et la vente de publications et de reproductions d'artefacts[12].

Références

  1. (es) « Tzintzuntzan », Mexico, INAH (consulté le )
  2. (en) Julie Adkins, « "Mesoamerican Anomaly? The Pre-Conquest Tarascan State" », Dallas, TX, Southern Methodist University (consulté le )
  3. (es) « Tzintzuntzan, “lugar de colibrĂ­es” » [« Tzintzuntzan, place of hummingbirds »], Mexico, El oficio de historiar (consultĂ© le )
  4. (es) Erick Alba, « Las YĂĄcatas de Tzintzuntzan, sede del Festival Cultural de Fin de Año » [« The yacatas of Tzintzuntzan, site of the Cultural Festival of the End of the Year »], La Jornada de MichoacĂĄn, Morelia, Mexico,‎ 2008 december 26 (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (es) Eugenia Fernåndez Villanueva Medina, « Tzintzuntzan, Michoacån, a lo largo del tiempo » [« Tzintzuntzan, Michoacån across time »], Mexico, Arqueología Mexicana (consulté le )
  6. (es) « Tzintzuntzan: historia del sitio »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Mexico, INAH (consultĂ© le )
  7. (es) « Tzintzuntzan: importancia del sitio »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Mexico, INAH (consultĂ© le )
  8. (es) Eduardo Williams, « El Antiguo Occidente de México: Un Área Cultural Mesoamericana », FAMSI (consulté le ).
  9. (es) Luis F. Cariño, Gerardo del Olmo Linares, « Tzintzuntzan. Austeridad sobria y misteriosa (Michoacån) », Mexico, Mexico Desconocido (consulté le ).
  10. (es) Hector Arriaga, « Las YĂĄcatas, vestigios purĂ©pechas » [« The yacatas: P’urhĂ©pechan vestiges »], Terra, Mexico,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. (es) Gerardo Argueta, Olivia Tirado, Eduardo Ruiz et AngĂ©lica Ayala, « Los tesoros, semidestruidos’ »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Morelia (consultĂ© le )
  12. (es) « Museo de Sitio de la Zona ArqueolĂłgica de Tzintzuntzan »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Mexico, INAH (consultĂ© le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.