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Cuisine japonaise

La cuisine japonaise peut ĂȘtre dĂ©finie strictement comme la cuisine traditionnelle du Japon, appelĂ©e en japonais Nihon ryƍri (æ—„æœŹæ–™ç†) ou washoku (撌食)[1] prĂ©cĂ©dant l'Ăšre Meiji, par opposition Ă  la cuisine yƍshoku (æŽ‹éŁŸ, litt. « cuisine de l'Ouest ») rĂ©pandue au Japon qui tire ses origines de l'importation et l'adaptation de plats occidentaux Ă  la suite de l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji. Elle est constituĂ©e de poissons, de riz ou de nouilles, de lĂ©gumes et d'algues, gĂ©nĂ©ralement assaisonnĂ©s avec des condiments locaux.

Le washoku, traditions culinaires des Japonais, en particulier pour fĂȘter le Nouvel An *
Image illustrative de l’article Cuisine japonaise
O-sechi, plat du Nouvel An
Pays * Drapeau du Japon Japon
Liste Liste représentative
AnnĂ©e d’inscription 2013
* Descriptif officiel UNESCO

La saveur umami (ă†ăŸăż) est prĂ©sente dans de nombreux plats ; la viande est en gĂ©nĂ©ral absente de la cuisine traditionnelle. Il est frĂ©quent de manger en accompagnement lors d'un repas une petite soupe ainsi que des lĂ©gumes macĂ©rĂ©s appelĂ©s tsukemono, le tout en utilisant des baguettes. Les plats les plus typiques sont les sushis et les sashimis, les nouilles udon et soba, les plats Ă  la sauce teriyaki, ainsi que le tƍfu et le nattƍ. Les Japonais ont aussi importĂ© des recettes qui ont Ă©tĂ© adaptĂ©es et sont ensuite devenues des classiques comme les fritures tempura, le katsudon, le riz au curry ou les rāmen. Il existe Ă©galement des boissons (thĂ©, alcool de riz) et des pĂątisseries (wagashi) typiquement japonaises. On trouve de nombreux ustensiles spĂ©cifiques Ă  cette cuisine, notamment des couteaux, l'art de la coupe Ă©tant trĂšs dĂ©veloppĂ© au Japon.

Histoire

Des artisans de l'époque Muromachi préparant un thé.

De par la nature mĂȘme de l'archipel japonais, composĂ© de nombreuses Ăźles et s'Ă©tendant sur plus de 3 500 kilomĂštres, la cuisine japonaise est avant tout une cuisine de rĂ©gion (voire locale) oĂč certains principes majeurs se dĂ©clinent au grĂ© des goĂ»ts et des ingrĂ©dients locaux Ă  disposition[2]. Il en rĂ©sulte une trĂšs grande diversitĂ© de plats ; cependant, ces cuisines ont Ă©tĂ© progressivement marquĂ©es Ă  la fois par des Ă©volutions communes du mode de consommation dans tout le pays et par des innovations Ă©trangĂšres (nouveaux ingrĂ©dients, nouvelles techniques culinaires) rapidement acceptĂ©es, diffusĂ©es et adaptĂ©es partout dans le pays.

Tirant ses origines des traditions des peuples de chasseurs-cueilleurs de la PrĂ©histoire, la cuisine japonaise se nourrit pendant prĂšs de 2 000 ans d'influences chinoises et corĂ©ennes. Entre l'Ă©poque de Nara (710-794) et l'Ă©poque Edo (1603-1868), la cuisine traditionnelle washoku (撌食) se construit lentement. Elle est influencĂ©e pendant longtemps par les pratiques bouddhiques vĂ©gĂ©tariennes, la consommation de viande Ă©tant prohibĂ©e pendant plusieurs siĂšcles, ainsi que par l'apport chinois des nouilles ou de la sauce soja. Les techniques comme la fermentation (base de nombreux plats japonais) ou encore l'art de la coupe, se complexifient ; les repas sont alors codifiĂ©s et donnent naissance Ă  une grande cuisine japonaise actuelle, le kaiseki. La prospĂ©ritĂ© Ă©conomique et le dĂ©veloppement font de l'Ă©poque Edo l'apogĂ©e de la cuisine traditionnelle.

Durant l'Ă©poque Meiji (1868-1912), l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji entraĂźne l'apparition de plats d'origines occidentales ou yƍshoku (æŽ‹éŁŸ, cuisine de l'Ouest), chinoises ou corĂ©ennes. Parmi les rĂ©formes, l'empereur lĂšve l'interdiction de consommer de la viande rouge, et promeut la cuisine de l'Occident, qui Ă©tait perçue comme la cause de la grande taille des Occidentaux. L'adaptation de ces plats aux goĂ»ts et ingrĂ©dients locaux donne naissance Ă  de nouvelles recettes propres au Japon.

Dans les annĂ©es 1950, le Japon lance une grande rĂ©forme de ses pratiques alimentaires dans le but d’occidentaliser la maniĂšre dont les Japonais se nourrissent[3]. Promue par l’État et le secteur privĂ©, elle visait Ă  passer du modĂšle traditionnel basĂ© sur le riz, les tubercules, et le soja, Ă  une alimentation Ă  l’occidentale plus riche en matiĂšres grasses et en protĂ©ines avec de la viande, des produits laitiers, des Ɠufs, et des cĂ©rĂ©ales autres que le riz[3]. L’accord relatif aux produits agricoles excĂ©dentaires de 1955 entre le Japon et les États-Unis est une des raisons de cette rĂ©forme : les États-Unis auraient eu pour but de faire adopter par les Japonais des pratiques alimentaires bĂ©nĂ©fiques Ă  leur politique agricole[3].

Tsukemono

Au Japon, la consommation de nourriture est organisée autour de 3 repas principaux[4] :

  • le petit dĂ©jeuner qui peut ĂȘtre traditionnel ou occidental ;
  • le repas de midi, qui est souvent dĂ©gustĂ© rapidement sur les lieux de travail et l'Ă©cole et parfois Ă  des horaires dĂ©calĂ©s, et est trĂšs souvent constituĂ© de repas prĂ©parĂ©s Ă  l'avance Ă  la maison et emportĂ©s dans des sortes de gamelles japonaises appelĂ©es bentƍ ;
  • le repas du soir, qui est souvent plus respectueux de la tradition. Il est aussi habituel de manger le soir dans de petits restaurants ou bars comme les izakaya, ou encore dans des yatai.

Le menu de base partagĂ© en famille suit la rĂšgle de l’ichijĆ« sansai (䞀汁䞉菜, littĂ©ralement « une soupe, trois assiettes »), soit du riz, une soupe et trois accompagnements, ou plus simplement de l’ichijĆ« issai (䞀汁䞀菜), avec, dans ce cas, un seul accompagnement[5] - [6] - [7]. Le riz (gohan) est tellement liĂ© Ă  la notion d'aliment de base, que par extension il dĂ©signe aussi le repas. Les repas au restaurant ou pris sur le pouce peuvent ĂȘtre constituĂ©s d'un seul plat : soupe de ramen, de udon, plats de gyoza (raviolis chinois fortement aillĂ©s), yakisoba (nouilles grillĂ©es), nabe (aliments saisis Ă  table dans une marmite de bouillon)[8]. Il existe de plus de nombreuses spĂ©cialitĂ©s plus ou moins locales, certaines s'Ă©tant rĂ©pandues dans l'ensemble du Japon, comme l’okonomiyaki, originaire d'ƌsaka et de Hiroshima, ou les takoyaki d'ƌsaka.

Cuisine traditionnelle

Cuisine kaiseki

En dehors des menus du quotidien des familles japonaises consommés de nos jours, il existe différents types de cuisine traditionnelle raffinée, hérités des traditions des daimyo, des samouraïs ou de la cour impériale. Ces différentes cuisines constituent la grande cuisine japonaise. On peut citer chronologiquement :

La plupart de ces cuisines suivaient le principe ichijĆ« sansai jusqu'Ă  l'Ă©poque d'Edo, mais sont aujourd'hui composĂ©es de plus d'une dizaine de plats. Il existe Ă©galement une cuisine bouddhiste vĂ©gĂ©tarienne d'origine zen appelĂ©e cuisine shƍjin (çČŸé€Č料理, shƍjin ryƍri), introduite de Chine au XIIIe siĂšcle, issue du vĂ©gĂ©tarisme bouddhique[15].

Il existe aussi une multitude de cuisines locales, la plus cĂ©lĂšbre Ă©tant la cuisine d'Okinawa. De nombreuses spĂ©cialitĂ©s locales existent : on en trouve traces dans les chinmi (goĂ»ts rares japonais), qui sont souvent constituĂ©s de poissons ou de fruits de mer pĂȘchĂ©s localement et prĂ©parĂ©s suivant diverses recettes locales.

De plus, de nombreux plats, pĂątisseries ou boissons sont liĂ©s Ă  des fĂȘtes japonaises. Il existe des traditions autour du Nouvel An, comme le zoni, une soupe dĂ©gustĂ©e lors du passage Ă  la nouvelle annĂ©e, les o-sechi (お節)[16], des plats traditionnels prĂ©parĂ©s Ă  l'avance que l'on mange aprĂšs le Nouvel An, ou encore une tradition consistant Ă  manger du poulet aux alentours de NoĂ«l.

D'autres spĂ©cialitĂ©s sont plus liĂ©es Ă  des rituels, comme le nanakusa-gayu (䞃草çČ„), un kayu aux sept herbes mangĂ© lors de nanakusa-no-sekku une fĂȘte ayant lieu en dĂ©but d'annĂ©e, les ehƍmaki (恔æ–čć·»), de longs maki qui doivent ĂȘtre mangĂ©s en un seul morceau lors de Setsubun, aussi appelĂ©e « FĂȘte des haricots », une fĂȘte de cĂ©lĂ©bration du printemps, ou encore les kagami mochi (éĄé€…), mochi dĂ©gustĂ©s lors de Kagami biraki (une fĂȘte autour du sakĂ©).

Il existe aussi des boissons qui sont bues dans des occasions particuliĂšres, comme l’amazake, un alcool de riz bu lors de Hina Matsuri, ou encore l’amacha, thĂ© bu lors de Hana matsuri. Enfin, il existe des sucreries et pĂątisseries que les enfants dĂ©gustent lors de fĂȘtes qui leur sont dĂ©diĂ©es, comme les kashiwa-mochi (柏造) et chimaki (çČœ), pĂątisseries de tango-no-sekku, dĂ©gustĂ©s lors de la FĂȘte des garçons ou la chitose ame (ćƒæ­łéŁŽ), littĂ©ralement « sucrerie de mille ans », savourĂ©e lors de Shichi-go-san.

Techniques de cuisine

Techniques de cuisine japonaise

Tempura, légumes et fruits de mer frits

Les plats de la cuisine japonaise peuvent pour la plupart ĂȘtre catĂ©gorisĂ©s suivant la façon dont les ingrĂ©dients sont cuisinĂ©s. Cette classification prend toute son importance lorsque l'on dĂ©guste un repas suivant un type de cuisine particulier (kaiseki-ryƍri, cha-kaiseki, shƍjin-ryƍri ou honzen-ryƍri pour citer les plus connus). Dans ces repas, chaque plat doit apparaĂźtre dans un ordre prĂ©cis, voire dans une position prĂ©cise sur les plateaux sur lesquels ces repas sont dressĂ©s. Les ingrĂ©dients sont alors souvent laissĂ©s Ă  la discrĂ©tion du chef (et sont souvent dictĂ©s par la saison), mais le type de technique de cuisine Ă  employer pour les prĂ©parer est imposĂ©. Les noms des plats contiennent souvent le nom de la technique utilisĂ©e (par exemple yaki pour yakitori) ; lorsque l'on parle des plats, le suffixe mono est accolĂ© au nom de la technique. Parmi les techniques les plus souvent utilisĂ©es, on peut citer :

  • les plats grillĂ©s ou sautĂ©s Ă  la poĂȘle appelĂ©s yakimono (ç„Œăç‰©), dont les yakitori sont l'exemple le plus cĂ©lĂšbre ;
  • les agemono (æšă’ç‰©) dont font partie les tempura ;
  • les plats crus comme le sashimi et les soupes et bouillons suimono (搞い物) et shirumono (汁物), dont la traditionnelle soupe miso ;
  • les tsukemono qui accompagnent trĂšs souvent le menu traditionnel, qui sont des plats saumurĂ©s ou en salaison.

L'umami (ă†ăŸăż), se traduisant gĂ©nĂ©ralement par « savoureux »[17] - [18] - [19] - [20] - [21], est un goĂ»t omniprĂ©sent de la cuisine japonaise. Les plats mijotĂ©s ou nimono (煟物), les soupes et les plats en marmite nabemono (鍋物) reposent souvent sur des bouillons Ă  base de sauce soja, tout comme l'assaisonnement des plats. L'utilisation de cette sauce riche en umami ainsi que l'utilisation des divers ingrĂ©dients forts en umami (poisson, crustacĂ©s, champignons, chou chinois) donnent cette saveur particuliĂšre Ă  un grand nombre de plats[22].

L'art de la coupe

Kyaraben panda

Dans la cuisine japonaise, les aliments devant ĂȘtre dĂ©coupĂ©s pour ĂȘtre saisis avec des baguettes, la coupe a donc une importance capitale au Japon. Les lĂ©gumes dĂ©coupĂ©s artisanalement sont la marque d'une nourriture de qualitĂ© et du respect que l'on offre aux invitĂ©s ; les coupes Ă  la rĂąpe sont considĂ©rĂ©es comme bĂąclĂ©es et rĂ©servĂ©es Ă  la restauration rapide. Autour de la coupe, il existe une longue tradition de coutellerie japonaise. Les couteaux sont spĂ©cialisĂ©s par aliments et par style de coupes.

Il existe de nombreuses formes de coupes (戇る)[23], parmi lesquelles : arare-giri (霰戇り), en dĂ©s, hangetsu-giri (ćŠæœˆćˆ‡ă‚Š), en demi-lunes, sainome-giri (èłœăźç›źćˆ‡ă‚Š), en dĂ©s, sasagaki (çŹčæ”ă), en copeaux, sen-giri (çčŠćˆ‡ă‚Š/捃戇り), en laniĂšres, tanzaku-giri (短憊戇り), en baguettes, wa-giri (èŒȘ戇り), en rondelles, ou encore hyƍshigi (æ‹ć­æœš) ou hyƍshi-giri (æ‹ć­ćˆ‡ă‚Š), en lamelles, qui donne des morceaux rectangulaires et Ă©pais et est rĂ©servĂ©e aux lĂ©gumes.

On trouve Ă©galement des dĂ©coupes de dĂ©coration appelĂ©es kazari-giri (éŁŸă‚Šćˆ‡ă‚Š), telle que hanagata-giri (èŠ±ćœąćˆ‡ă‚Š) : en forme de fleurs. Ces dĂ©coupes sont notamment utilisĂ©es par les mĂšres japonaises pour agrĂ©menter les bentƍ des enfants de personnages appelĂ©s alors charaben (ă‚­ăƒŁăƒ©ćŒ, kyaraben), diminutif de « character bentƍ ».

Une autre tradition connexe est le mukimono (ć‰„ăç‰©), l'art traditionnel de la sculpture sur fruits. Il consiste Ă  graver des images traditionnelles dans la peau des fruits ou de certains lĂ©gumes, ou encore Ă  sculpter dans des lĂ©gumes (comme le daikon, la carotte ou l'aubergine) des formes dĂ©coratives comme des fleurs ou des Ă©ventails.

La cuisine japonaise dans le monde

Enseigne d’izakaya en forme de lanterne

La cuisine japonaise, considĂ©rĂ©e comme saine et Ă©quilibrĂ©e, s'est rĂ©pandue dans les annĂ©es 1990 Ă  travers le monde. En 2012, on comptait environ 30 000 restaurants dits japonais dans le monde : 14 000 en AmĂ©rique du Nord, 10 000 en Asie et 2 500 Ă  travers l'Europe[24]. La connaissance de la cuisine japonaise et des diffĂ©rents plats est de plus vĂ©hiculĂ©e par les manga (挫画) et anime en France notamment, oĂč ils connaissent un franc succĂšs. De nombreux mangas contiennent des scĂšnes de repas, des allusions Ă  des plats spĂ©cifiques ; certains manga spĂ©cialisĂ©s reposent sur l'univers culinaire.

Cependant, le vocable de « cuisine japonaise » dĂ©signe dans le monde des habitudes de consommation trĂšs diverses, et pour la plupart assez Ă©loignĂ©es des habitudes de consommation japonaises. Des recettes dites japonaises ont Ă©tĂ© adaptĂ©es aux goĂ»ts locaux par des restaurateurs japonais ou Ă©trangers, comme le teppanyaki mis Ă  la mode aux États-Unis par un restaurateur japonais ou encore les california rolls crĂ©Ă©s par un chef japonais en Californie pour adapter les maki aux ingrĂ©dients disponibles lĂ -bas. Ces recettes adaptĂ©es sont pour la plupart considĂ©rĂ©es comme japonaises dans les cultures dont elles sont originaires ; inversement, au Japon, elles restent souvent en dehors de la cuisine japonaise. À l'inverse, certains plats pourtant consommĂ©s au Japon sont trĂšs rarement proposĂ©s Ă  l'Ă©tranger.

De plus, la structure d'un repas traditionnel japonais est rarement respectée à l'étranger. Par exemple, les menus comprenant sushi et yakitori souvent proposés en France sont apparus dans les années 1970, et sont une invention franco-chinoise ; ce type de repas ne conviendrait pas à un Japonais, qui le trouverait trop lourd[25].

Pour remĂ©dier Ă  la mĂ©connaissance de la cuisine japonaise dans le monde, le JETRO (Japanese External Trade Organization) organise en France et dans le monde diverses initiatives pour que la cuisine japonaise consommĂ©e dans le monde soit plus authentique[26] ; en 2012, le gouvernement japonais a soumis la cuisine japonaise traditionnelle (washoku) comme candidate Ă  l'inscription au sein de la liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de l’humanitĂ© de l'UNESCO[27]. La candidature a connu un accueil favorable, et le washoku est inscrit au Patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ© en novembre 2013[28].

La cuisine japonaise au Japon

Petit déjeuner traditionnel.

Les pratiques alimentaires sont rythmĂ©es par trois repas quotidiens, un petit dĂ©jeuner (soit occidental, soit japonais), un repas Ă  midi souvent rapide et consommĂ© sous forme de bentƍ et, enfin, un repas du soir plus traditionnel, quand il n'est pas consommĂ© Ă  l'extĂ©rieur ou constituĂ© de plats yƍshoku, chinois, ou occidentaux. Le riz est prĂ©dominant et la consommation de sushi est occasionnelle. Les repas japonais traditionnels faits de trois plats vĂ©ritablement japonais, servis avec du riz et une soupe au miso sont dĂ©sormais rarement consommĂ©s Ă  la maison[3].

La boisson traditionnelle des Japonais est le thĂ©, que l'on trouve souvent servi Ă  volontĂ© dans les restaurants, chaud ou froid. Il est aussi courant de trouver des sodas au Japon et des boissons Ă  base de thĂ©. La consommation d'alcool est principalement constituĂ©e de biĂšre. À table, certaines rĂšgles sont Ă  respecter pour rester poli.

La cuisine japonaise en Europe

La consommation européenne de la cuisine japonaise est centrée autour des sushis et des yakitori, devenus des emblÚmes nationaux. Certaines spécificités existent cependant : par exemple, il existe une chaßne servant du barbecue mongol, un dérivé du teppanyaki, en Allemagne[29]. La mode du sushi entraßne des ouvertures en masse, le nombre d'ouvertures de restaurants japonais ayant augmenté de 300 % entre 2007 et 2012 au Royaume-Uni[24]. La France est la plus grosse consommatrice de sushis en Europe[30]. Elle compterait en outre 1 600 restaurants spécialisés en sushis, dont un tiers en province et les 2 autres tiers en région parisienne[30].

La cuisine japonaise est souvent reprĂ©sentĂ©e en France par des restaurateurs chinois, qui ont profitĂ© de la mode du sushi dans les annĂ©es 1990 pour se reconvertir et offrent souvent des menus n'ayant que peu de rapports avec les pratiques culinaires japonaises[25]. De plus, certains restaurateurs français se sont appropriĂ© les goĂ»ts des sushis et prĂ©sentent maintenant des sushis qui appartiennent Ă  une fusion de la cuisine japonaise et française, comme la chaĂźne Sushi Shop. Un mouvement de reconquĂȘte du marchĂ© du sushi et de la cuisine japonaise en gĂ©nĂ©ral tend pourtant Ă  redonner son authenticitĂ© Ă  la cuisine japonaise[25].

Il est à noter que l'initiative pour la promotion des produits et de la cuisine japonaise du JETRO possÚde une branche française et a tenté de mettre en place une certification d'authenticité de la cuisine japonaise par l'intermédiaire d'un comité indépendant local français en 2006, « Le comité d'évaluation de la cuisine japonaise », qui a disparu depuis[31].

La cuisine japonaise aux États-Unis

California roll avec du tobiko.

La cuisine japonaise aux États-Unis est principalement le fait de chefs amĂ©ricains : environ 10 % des Ă©tablissements dits japonais sont effectivement tenus par des Japonais[24]. Elle est en vogue, puisque les ouvertures de restaurants japonais ont augmentĂ© de 250 % entre 2002 et 2012[24].

Le teppanyaki a Ă©tĂ© adaptĂ© aux pratiques amĂ©ricaines. C'est la chaĂźne de restaurants japonaise Misono qui est Ă  l'origine de ce style de cuisine, introduit en 1945. Aux États-Unis d'AmĂ©rique, la chaĂźne Benihana a rendu le plat populaire en y ajoutant une dimension de spectacle qui n'existe pas au Japon : le chef cuisinier qui officie devant les convives se livre Ă  divers exercices acrobatiques, comme le jonglage avec ses ustensiles.

Dans les annĂ©es 1960, le chef Ichiro Mashita, expatriĂ© aux États-Unis pour faire fortune, en adaptant les sushis aux ingrĂ©dients locaux, a crĂ©Ă© le california roll en Californie[32] - [33] - [34] - [35].

Grand marchĂ© en Californie[36], l'industrie du sushi aux États-Unis se rapproche donc d'une cuisine fusion.

Recettes les plus connues

Riz, nouilles et pĂątes

Zaru-soba

La cuisine japonaise comprend une grande variĂ©tĂ© de pĂątes et nouilles (éșș, men), et de prĂ©parations qui en contiennent, appelĂ©es men-rui (éșș類). La plupart des nouilles actuelles (soba (蕎éșŠ), sƍmen (玠éșș), udon (鄂飩)) ont pour origine des nouilles importĂ©es de Chine par un prĂȘtre bouddhiste en 1247[37], et prendront leur forme actuelle pendant l'Ăšre Eiroku (1558-1570)[38].

Toutes cependant ne partagent pas cette origine. Par exemple, les ramen ont Ă©tĂ© importĂ©es au Japon au dĂ©but du XXe siĂšcle (Ăšre Meiji) et sont maintenant considĂ©rĂ©es comme un plat japonais[39]. Parmi les plus rĂ©pandues dans la cuisine, on peut citer les udon (鄂飩) (pĂątes blanches et Ă©paisses, servies soit froides sur un plat, soit en soupe), les soba (蕎éșŠ) (pĂątes fines de sarrasin, de couleur brune, servies comme l’udon), les sƍmen (玠éșș) (pĂątes de blĂ© fines et blanches, servies sur un lit glacĂ© en Ă©tĂ©), les ramen (pĂątes d'origine chinoise mangĂ©es en soupe chaude) et enfin les hiyamugi (憷éșŠ)[38] (fabriquĂ©es comme les somen, servies en Ă©tĂ© dans de l'eau trĂšs fraĂźche et avec une sauce froide Ă  part). Toutes ces pĂątes peuvent ĂȘtre consommĂ©es chaudes ou froides suivant les saisons et se dĂ©clinent en de nombreux plats principaux.

Le riz est Ă  la base de l'alimentation japonaise. Le bol de riz blanc nature (riz (ご飯, gohan)) reste la base de la plupart des repas traditionnels. Il existe aussi des en-cas Ă  base de riz comme les onigiri. On appelle un plat complet formĂ© par un bol de riz et un accompagnement le surmontant un donburi (䞌, littĂ©ralement « bol », frĂ©quemment abrĂ©gĂ© en don). Le riz (ご飯, gohan) est gĂ©nĂ©ralement servi nature. Mais on trouve aussi le takikomigohan (ç‚ŠăèŸŒăżă”éŁŻ) (riz garni cuisinĂ© Ă  l'eau), chāhan (炒飯) ou yakimeshi (ç„ŒéŁŻ) (riz garni frit ou sautĂ©), tamago kake gohan (ć”ă‹ă‘ă”éŁŻ) (avec un Ɠuf cru par-dessus Ă  mĂ©langer), le kayu (çČ„) (bouillie de riz) ou encore le ochazuke (ăŠèŒ¶æŒŹă‘) (riz cuit mĂ©langĂ© Ă  un thĂ© trĂšs fort).

Soupes

Dans la cuisine japonaise, soupes et bouillons sont consommĂ©s Ă  chaque repas. À la base de la cuisine japonaise, le dashi (ć‡ș汁) est un bouillon servant de base aux soupes ou consommĂ©s, dont les ingrĂ©dients principaux sont la bonite et le konbu. Il est rĂ©guliĂšrement utilisĂ© comme base pour les plats mijotĂ©s ou bouillis. Le bouillon le plus consommĂ©, la soupe de miso (ć‘łć™Œæ±, miso-shiru), est une soupe Ă  base de miso et de dashi, Ă  laquelle des ingrĂ©dients solides divers peuvent ĂȘtre ajoutĂ©s. Les soupes existent aussi dans la cuisine d'Okinawa, comme la soupe d'intestin de porc (nakami no suimono)[40].

Une soupe qu'il est traditionnel de manger durant le nouvel An japonais est le zƍni (雑煼), ou o-zƍni. C'est un bouillon qui se mange avec des baguettes de saule non laquĂ©es et qui est constituĂ© de mochi (逅, gĂąteaux de riz), lĂ©gumes et sauce soja ou miso blanc. Sa composition varie en fonction des rĂ©gions du Japon.

Crus

Des sushis

Les plats de fruits de mer ou de poissons crus japonais sont sĂ»rement les plats les plus emblĂ©matiques Ă  l'Ă©tranger de la cuisine japonaise. Parmi les prĂ©parations les plus connues, on peut citer le sushi (毿揾) et sashimi (ćˆșèș«).

Les sushis (毿揾) sont des bouchĂ©es (servies par paires ou en assortiment) faites de tranches de poisson ou de fruits de mer, trĂšs frais et crus, disposĂ©es sur un canapĂ© de riz lĂ©gĂšrement vinaigrĂ© (nigiri) et lĂ©gĂšrement sucrĂ© au mirin, auquel elles adhĂšrent par une petite portion de moutarde wasabi. On les assaisonne avec du shƍyu. Le chirashizuchi ou chirashi est composĂ© des mĂȘmes ingrĂ©dients que les autres sushis, mais consiste en un bol de riz Ă  sushi (assaisonnĂ© de vinaigre de riz) sur lequel sont dĂ©posĂ©es les garnitures (du poisson cru et des lĂ©gumes). Il prĂ©sente l'avantage d'ĂȘtre simple Ă  prĂ©parer et souvent copieux.

Le sashimi (ćˆșèș«) est une assiette de tranches de poisson ou coquillages crus (ou macĂ©rĂ©es dans du sel pour les poissons Ă  peau bleue), de seiche, poulpe ou crevettes (passĂ©es rapidement Ă  l'eau bouillante) et parfois de filets de viande ou de poulet. Les ingrĂ©dients sont les mĂȘmes que le sushi, y compris la sauce, mais sans canapĂ© de riz.

Il existe aussi de multiples recettes de poissons mi-cuits comme le tataki.

Grillés

Poulet teriyaki

Les plats grillĂ©s ou yakimono (ç„Œăç‰©) sont trĂšs populaires au Japon et dĂ©clinĂ©s au travers de nombreuses spĂ©cialitĂ©s.

Les yakitori (ç„Œéł„), des brochettes qui sont le plus souvent composĂ©es d'une seule et mĂȘme partie de poulet (blanc de poulet, peau de poulet, ailes de poulet par exemple) ou d'un autre animal (langue de bƓuf par exemple), comptent parmi les plats les plus connus en France. Les teppanyaki (é‰„æżç„Œă), grillades sur plaque chauffante, ont Ă©tĂ© adaptĂ©es en une cuisine spectacle aux États-Unis oĂč on compte de nombreux restaurants spĂ©cialisĂ©s dans ce type de plats.

On trouve aussi diffĂ©rents plats comme le yakiniku (ç„Œăè‚‰) (littĂ©ralement « viande grillĂ©e », venant de CorĂ©e), le teriyaki (ç…§ă‚Šç„Œă) (viande grillĂ©e ou rĂŽtie dans une sauce de soja sucrĂ©e (viande laquĂ©e)), le shioyaki (ćĄ©ç„Œă) (qui indique un mode de cuisson : grillĂ©, ou sautĂ©, au sel, par opposition Ă  shƍyuyaki : Ă  la sauce soja), les shƍgayaki (ç”Ÿć§œç„Œă) (tranches de porc, voire de bƓuf, marinĂ©es dans une sauce Ă  base de gingembre et de shƍyu et grillĂ©es, ou encore les takoyaki (ăŸă“ç„Œă) (spĂ©cialitĂ© d'ƌsaka, se prĂ©sentant sous forme de six Ă  dix boulettes de pĂąte Ă  crĂȘpe contenant des petits morceaux de poulpe, et cuites en moule, comme les gaufres). En gĂ©nĂ©ral, ces derniers sont vendus en kiosque pour ĂȘtre emportĂ©s ou consommĂ©s dehors.

Frits

Tonkatsu

Les plats frits ou agemono (æšă’ç‰©) rassemblent des plats dont les origines sont plutĂŽt rĂ©centes. Il existe diverses techniques de fritures oĂč varient les ingrĂ©dients de l' Ă©ventuelle pĂąte Ă  beignet ainsi que les possibles traitements avant cuisson pratiquĂ©s sur les aliments.

Parmi les plus connus, le tonkatsu (è±šă‚«ăƒ„) (porc panĂ© nappĂ© d'une sauce spĂ©ciale type sauce Worcestershire) et le tempura (怩ぷら) (beignet de lĂ©gumes, tranches de poisson, huĂźtres, crevettes ou viande de porc mangĂ©s dans une sauce Ă  base de radis daikon rĂąpĂ©, jus de citron, ou vinaigre de riz, et shƍyu) sont tous deux des adaptations de plats introduits par les moines jĂ©suites portugais installĂ©s Ă  Nagasaki au XVIe siĂšcle. Ils ont Ă©tĂ© largement adoptĂ©s :chez les Ă©tudiants japonaisexiste la coutume de manger un tonkatsu avant un examen Ă  cause d'un calembour avec le verbe japonais katsu (ć‹ă€) qui signifie "gagner". Les kushi-age (äžČæšă’), brochettes japonaises, en friture (on dit aussi kushikatsu (äžČă‚«ăƒ„)) et le kakiage (ă‹ăæšă’), friture de lĂ©gumes et de fruits de mer, trouvent Ă©galement leurs racines dans la cuisine portugaise.

Enfin, les korokke (ă‚łăƒ­ăƒƒă‚±), croquettes Ă  la japonaise, un peu sucrĂ©es, font partie des plats yƍshoku (æŽ‹éŁŸ, cuisine de l'Ouest) introduits pendant l'Ă©poque Meiji (1868-1912).

Séchés

Salade de méduse avec du piment et de l'huile de soja.

Une douzaine d'espĂšces de mĂ©duses sont consommĂ©es sĂ©chĂ©es au Japon (kurage). L'espĂšce la plus consommĂ©e est Rhopilema esculentum. Chaque annĂ©e, les Japonais en consomment environ 13 tonnes[41].

Bouillis ou étuvés

AppelĂ©s en japonais nabe (鍋), les plats bouillis ou Ă©tuvĂ©s sont courants dans la cuisine japonaise, quand l'hiver approche. Le shabu-shabu (ă—ă‚ƒă¶ă—ă‚ƒă¶), de fines tranches de viandes, lĂ©gumes et champignons que l'on fait blanchir soi-mĂȘme dans un grand caquelon, en une ambiance conviviale comme pour la fondue bourguignonne, en est un exemple, tout comme le sukiyaki (ă™ăç„Œă), une sorte de fondue japonaise, avec un assortiment de viandes, poissons, lĂ©gumes et champignons, refroidis dans de l'Ɠuf cru et assaisonnĂ©s de sauces spĂ©ciales (assez sucrĂ©es). Il est Ă  rapprocher du shabu-shabu et servi en gĂ©nĂ©ral dans les mĂȘmes restaurants.

Parmi les autres plats qui utilisent ce type de cuisson, on peut citer le yosenabe (毄せ鍋) (fondue Ă  la viande et au poisson) ou l'oden (ćŸĄç”°), sorte de pot-au-feu japonais avec des quenelles de poisson, des Ɠufs durs et divers lĂ©gumes (surtout des tubercules). Comme ce plat est assez insipide, on le relĂšve de karashi.

Enfin, on trouve les gyƍza (逃歐), raviolis originaires de Chine, Ă  base de viande de porc hachĂ©e mĂ©langĂ©e Ă  du chou rĂąpĂ©, qui sont soit rĂŽtis, puis cuits Ă  l'Ă©touffĂ©e (yakigyƍza), soit bouillis (suigyƍza).

Plats d'accompagnement

Nattƍ

Les plats d'accompagnement sont plus lĂ©gers que les prĂ©cĂ©dents, et servis toujours en sus de l'un des plats contenant poisson, viande ou fruits de mer dĂ©crits ci-dessus. Si les tsukemono sont les plus prĂ©sents dans l'alimentation japonaise, on peut aussi citer le tƍfu (豆腐) (pĂąte issue du lait de soja servie grillĂ©e, pochĂ©e, en ragoĂ»t, en dessert) comme complĂ©ment alimentaire rĂ©guliĂšrement consommĂ© au Japon. Les umeboshi (æą…ćčČ) (prunes ume macĂ©rĂ©es dans le sel avec des feuilles de shiso rouge), le chawanmushi (èŒ¶çą—è’ž) (flan Ă  l'Ɠuf mĂ©langĂ© de bouillon et cuit Ă  la vapeur), ou encore les namasu (膟) ou sunomono (酹た物) (lĂ©gumes, poissons ou fruits de mer macĂ©rĂ©s dans le vinaigre de riz) sont Ă©galement dĂ©gustĂ©s couramment.

Certains plats sont souvent servis au petit dĂ©jeuner : le nattƍ (玍豆) (haricots de soja fermentĂ©s et gluants, Ă  odeur d'ammoniaque rappelant un peu le camembert, servis sur le bol de riz chaud ou enveloppĂ©s de nori), et le tamagoyaki (ć”ç„ŒăïŒçŽ‰ć­ç„Œă), une omelette japonaise en rouleau.

Plats uniques

Donburi.

Certains plats sont servis directement avec du riz, et alors considĂ©rĂ©s comme des plats uniques. Le terme de donburi (äžŒă¶ă‚Š), littĂ©ralement « bol », frĂ©quemment abrĂ©gĂ© en don, dĂ©signe un bol de riz sur lequel des garnitures, le plus souvent du poisson ou de la viande, sont disposĂ©es. On peut citer le katsudon (ă‹ă€äžŒ) (avec du tonkatsu (porc panĂ©)), le gyĆ«don (牛䞌) (bƓuf en lamelle avec des oignons), le oyakodon (èŠȘć­äžŒ) (poulet en lamelles avec Ɠuf et oignons) ou encore l'unadon (鰻䞌) ou unajĆ« (鰻重) (filets d'anguille braisĂ©s au feu de bois en kabayaki (sauce proche de teriyaki) et relevĂ©s de graines de sanshƍ).

Il existe aussi des plats complets Ă  base de riz yƍshoku (æŽ‹éŁŸ, cuisine de l'Ouest) comme le doria (ドăƒȘケ) (gratin Ă  la bĂ©chamel, accompagnĂ© de fruits de mer ou de viande sur du riz), l'omuraisu (ă‚Șăƒ ăƒ©ă‚€ă‚č, diminutif de « omelette-rice ») (une omelette garnie de riz cantonais) ou encore le trĂšs populaire karēraisu (ă‚«ăƒŹăƒŒăƒ©ă‚€ă‚č, pour « curry-rice »), un riz au curry Ă  l'anglaise, garni de bƓuf, poulet ou crevettes.

On trouve Ă©galement des plats de pĂątes/nouilles garnis qui font partie des plats chinois importĂ©s durant l'Ă©poque Meiji (1868-1912), comme les cĂ©lĂšbres rāmen (ăƒ©ăƒŒăƒĄăƒł) (plat fait de fines pĂątes de blĂ© servies en soupe avec d'autres condiments et garnitures (viande, lĂ©gumes, Ɠuf)) ou encore les yakisoba (ç„Œăăă°) : des soba sautĂ©es.

Les okonomiyaki (ăŠć„œăżç„Œă), galettes ou crĂȘpes Ă  base de blĂ© ou de pĂątes, garnies "Ă  volontĂ©" (d'oĂč leur nom) de viandes, fruits de mer et lĂ©gumes, originaires du Kansai et de Hiroshima (Hiroshima-yaki) cuites sur plaque, souvent devant ou par les clients eux-mĂȘmes, sont aussi un plat unique fort rĂ©pandu.

Enfin, il existe des plats Ă  emporter. Le bentƍ (ćŒćœ“), ou o-bentƍ avec une marque de respect, est un assortiment de petits plats servis ensemble dans un coffret en bois laquĂ© (bentƍ traditionnel) compartimentĂ© ou en boĂźte jetable. Comme la gamelle occidentale d'autrefois, il est prĂ©parĂ© Ă  la maison tous les matins pour ĂȘtre consommĂ© Ă  l'Ă©cole ou au travail le midi, et pour pique-niquer. Beaucoup les achĂštent dans les bentƍya, les konbini ou les kiosques des gares. Il s'agit d'un repas complet, mais assez peu copieux. Enfin, les o-nigiri (ăŠæĄă‚Š) sont des boules de riz façonnĂ©es Ă  la main, souvent triangulaires, contenant diffĂ©rentes farces (bonite, umeboshi, etc.), et gĂ©nĂ©ralement enveloppĂ©es d'une feuille de nori. Repas de survie, c'est le sandwich ou pan bagnat japonais.

PĂątisserie japonaise

Mizu-yƍkan

Comme dans la plupart des pays d'Asie, la notion de dessert, c'est-Ă -dire de « douceur » servie Ă  la fin d'un repas, n'est entrĂ©e en usage que depuis la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle, sous l'influence de la cuisine occidentale. Le terme de wagashi (ć’Œè“ć­, gĂąteaux japonais) ou mĂȘme de yƍgashi (æŽ‹è“ć­, pĂątisserie occidentale) dĂ©signe donc essentiellement les gĂąteaux, entremets et sucreries accompagnant le thĂ©, avec ou sans cĂ©rĂ©monie.

Les ingrĂ©dients de base sont le sucre de canne, les haricots azuki ou leur pĂąte appelĂ©e anko (逥歐) ou an (逥), et la farine de riz ou de blĂ©, ainsi que le kudzu ou l'agar-agar (毒怩, kanten) pour les gelĂ©es. On peut rĂ©partir les wagashi en diverses catĂ©gories :

Daifuku
  • les gelĂ©es ou yƍkan,
  • les sucreries ou dagashi (é§„è“ć­) telles que les konpeitƍ ou karintƍ ;
  • les petits pains cuits Ă  la vapeur nommĂ©s manjĆ«, dont le fameux anpan, parfois salĂ©s ;
  • les gĂąteaux Ă  base de mochi (pĂąte de riz) appelĂ©s mochigashi (é€…è“ć­) tels que les dango ou daifuku ;
  • les gĂąteaux de pĂąte de riz proches du mochi comme le yatsuhashi ;
  • les gĂąteaux Ă  base de pĂąte Ă  gaufre cuits au four nommĂ©s yakigashi (ç„Œè“ć­) ;
  • et enfin divers desserts ou biscuits cuits ou frits comme les senbei, des gĂąteaux salĂ©s Ă  base de mochi, et autres arare et kakipÄ« que l'on mange en Occident en gĂąteaux apĂ©ritifs.

On trouve bien sĂ»r des desserts mĂ©langeant diverses prĂ©parations tels que l’an-mitsu et le zenzai. Enfin, un dessert considĂ©rĂ© comme japonais, mais d'origine portugaise : la kasutera, un gĂąteau mousseline.

Ingrédients

Les ingrédients de la cuisine japonaise sont trÚs variés et incluent, outre les aliments les plus consommés mondialement, nombre de plantes et espÚces animales endémiques à l'archipel. Comme pour la majeure partie de ses voisines asiatiques, l'entomophagie a fait partie de l'alimentation japonaise, mais est maintenant tombée en désuétude et reste cantonnée à certaines localités dont les insectes sont la spécialité.

Viandes et poissons

Sashimis de poissons et fruits de mer.
Fugu-sashi.
Ikura.

La cuisine japonaise est principalement constituĂ©e de plats ou de recettes contenant du poisson. Un des ingrĂ©dients les plus communĂ©ment utilisĂ©s comme base de cuisson quand il s'agit de prĂ©parations bouillies ou mijotĂ©es est le dashi, un bouillon de konbu (une algue) et de bonite sĂ©chĂ©e. On trouve aussi une grande variĂ©tĂ© de pĂątes Ă  base de poisson (chikuwa, jakoten, hanpen, narutomaki, Satsuma age), dont l'exemple le plus connu Ă  l'Ă©tranger sous le nom de surimi est le kamaboko[42]. Dans ces prĂ©parations, le poisson est mixĂ© et mĂ©langĂ© Ă  divers ingrĂ©dients (fĂ©cule de pomme de terre ou de blĂ©, blanc d'Ɠuf, huile). Suivant le type de pĂąte de poisson, il peut ĂȘtre consommĂ© cru ou cuit, seul, ou ĂȘtre utilisĂ© Ă  des fins dĂ©coratives. On trouve aussi du poisson sĂ©chĂ© comme le niboshi qui peut ĂȘtre utilisĂ© comme base de bouillon ou ĂȘtre consommĂ© Ă  l'apĂ©ritif, ou encore de fines lamelles sĂ©chĂ©es de bonites appelĂ©es katsuobushi qui servent de condiment.

À ces ingrĂ©dients de base viennent s'ajouter de nombreuses recettes de poissons, crus, mi-cuits ou cuits, ou encore sĂ©chĂ©s, les recettes de poisson les plus connues Ă  l'Ă©tranger Ă©tant les prĂ©parations Ă  base de poisson crus que sont les sushis et les sashimis.

Les Japonais consomment de nombreuses espĂšces de poisson, qu'ils soient de mer ou de riviĂšre. Si les consommations de thon rouge, de baleine ou encore de fugu sont les plus connues Ă  l'Ă©tranger pour les problĂšmes divers qu'elles peuvent engendrer, elles ne sont pas reprĂ©sentatives des poissons les plus usuels, la consommation de baleine tendant mĂȘme Ă  disparaĂźtre[43]. Base du dashi et prĂ©sente sous de nombreuses autres formes, la bonite est certainement le poisson le plus emblĂ©matique ; de nombreuses espĂšces connues mondialement sont consommĂ©es, comme le thon obĂšse, la dorade (鯛, tai), la limande-sole (鰈, karei), le maquereau (鯖, saba), la morue (鱈, tara), la sardineé°Ż (iwashi), ou encore le saumon (éź­, sake). Il est Ă  noter que les Japonais consomment plus de poisson (魚, sakana) que de viande (le double en 2005 : dix millions de tonnes contre cinq)[44].

Les Ɠufs de poisson ou rogues sont Ă©galement dĂ©gustĂ©s. Ils font souvent partie des chinmi, des plats trĂšs apprĂ©ciĂ©s des Japonais dont il existe beaucoup de dĂ©clinaisons locales, et sont souvent dĂ©gustĂ©s en hors-d'Ɠuvre. On peut citer par exemple l'ikura (du russe ĐžĐșра) (Ɠufs de saumon), le mentaiko (明ć€Ș歐) (Ɠufs de lieu noir), tarako (鱈歐) (Ɠufs de colin d'Alaska, ou encore tobiko (飛歐) Ɠufs de poisson volant. Les rogues sont consommĂ©es crues, fumĂ©es ou traitĂ©es en salaison. Certaines sont chĂšres et dĂ©licates, et consommĂ©es tout en buvant du sakĂ© ; d'autres comme le tarako peuvent ĂȘtre mangĂ©es crues au petit dĂ©jeuner, utilisĂ©es pour fourrer des onigiri ou encore ĂȘtre la base d'une sauce. Les Ɠufs sont parfois employĂ©s pour faire un type de sushi particulier, le gunkanmaki.

Les fruits de mer (魚介, gyokai) sont aussi largement consommĂ©s depuis la nuit des temps : au bord de la mer du Japon comme du Pacifique, de nombreux amas coquilliers de la pĂ©riode Jƍmon tĂ©moignent de la prĂ©sence forte dans l'alimentation de crustacĂ©s et fruits de mer. De nos jours, le Japon est le plus grand importateur mondial de produits de la mer[45]. Les principales importations sont les crevettes, le crabe, les Ɠufs de poisson, le poulpe et les calmars. Le Japon exporte aussi massivement, entre autres des pĂ©toncles et des rogues de morue. Parmi les fruits de mer couramment consommĂ©s au Japon, on peut citer la coquille Saint-Jacques (枆立, hotate), la crevette (è›ŻïŒæ”·è€, ebi), l'ormeau (èš«ïŒéź‘ïŒé°’, awabi), l'oursin (攷胆攷栗é›Čäžč, uni), la palourde (鯏, asari), la pieuvre (蛞éźč鱆章魚, tako), et la seiche (çƒèłŠ, ika), etc.

Preuve de cet attachement aux produits de la mer, le principal marchĂ© de la mĂ©tropole de Tokyo, plus connu sous le nom de marchĂ© aux poissons de Tsukiji (築朰澂栮, Tsukiji shijƍ), est le plus grand marchĂ© de gros du monde pour les poissons et fruits de mer[46]. Il se trouve dans le quartier de Tsukiji, arrondissement de ChĆ«Ć, Ă  Tokyo, et est une attraction prisĂ©e des touristes[47] - [48].

Les viandes (肉, niku) consommĂ©es sont le porc (豚, buta), le bƓuf (牛, ushi) et le poulet (鶏, tori) ; le cheval (銏, uma) est parfois mangĂ© cru en sashimi. Au Japon, la viande la plus apprĂ©ciĂ©e est le porc, la quantitĂ© consommĂ©e de porc Ă©tant Ă  peu prĂšs Ă©gale Ă  celles de bƓuf et de poulet rĂ©unies[49]. La viande la plus renommĂ©e produite au Japon est le bƓuf de Kobe (en japonais : ç„žæˆžăƒ“ăƒŒăƒ•, Kƍbe bÄ«fu), qui est Ă©levĂ© et produit en suivant une tradition stricte. Il existe enfin une consommation marginale de mouton, due Ă  l'introduction de cette espĂšce Ă  la suite d'un plan gouvernemental japonais de 1918 visant Ă  atteindre un cheptel d'au moins un million d'agneaux, qui est consommĂ© grillĂ© (jingisukan ou yakiniku)[50].

Légumes, légumineuses et céréales

Enoki, buna-shimeji, shiitake, bunapi-shimeji et eringi

Les lĂ©gumes ont une place importante dans la cuisine japonaise depuis toujours, les premiers tĂ©moignages chinois sur les habitants du Japon du Ier siĂšcle faisant mention de leur consommation de lĂ©gumes crus[10]. De plus, la longue interdiction de la consommation de viande dans le pays a poussĂ© les Japonais Ă  se tourner vers d'autres aliments. Les plats d'accompagnement traditionnels de la cuisine du quotidien comme des cuisines raffinĂ©es peuvent ĂȘtre constituĂ©s entiĂšrement de lĂ©gumes ; les tsukemono, accompagnements de presque tous les repas traditionnels, sont souvent faits Ă  partir de lĂ©gumes. On trouve dans la cuisine japonaise divers lĂ©gumes « exotiques », outre les carottes, radis, navets et autres lĂ©gumes « occidentaux ». On peut distinguer principalement quelques types de lĂ©gumes : des lĂ©gumes-racines (芋, imo), des plantes herbacĂ©es, des champignons (èŒžïŒèŒïŒæœšé‡Žć­, kinoko) typiques et enfin des algues (藻, mo).

Parmi les lĂ©gumes-racines (芋, imo) prĂ©sents dans la cuisine japonaise, en plus de notre pomme de terre (éŠŹéˆŽè–Ż, jaga-imo), on peut citer la patate douce (薩摩芋, satsuma-imo). Introduite en 1735 au Japon, elle connaĂźt un certain succĂšs[51]. Le nom de satsuma imo (薩摩芋) provient du nom de l'ancienne province de Satsuma dans laquelle elle fut introduite originellement. Un autre lĂ©gume racine courant est le sato-imo (里芋), connu sous le nom vernaculaire gĂ©nĂ©rique de taro, qui est souvent prĂ©parĂ© mijotĂ© dans du dashi.

Le konjac (蒟蒻芋, konnyaku-imo) est un lĂ©gume que l'on transforme en une pĂąte appelĂ©e konnyaku, qui a de multiples utilisations : il est utilisĂ© au Japon pour faire de gros bonbons en gelĂ©e aromatisĂ©s aux fruits baptisĂ©s konnyaku jelly (ă‚łăƒłăƒ‹ăƒŁă‚Żă‚ŒăƒȘăƒŒ, konnyaku zelÄ«). Cependant, ce bonbon de plusieurs centimĂštres de large ayant dĂ©jĂ  Ă©tĂ© la cause de plusieurs morts par Ă©touffement au Japon (17 entre 1995 et 2008), il est interdit dans l'Union europĂ©enne et en CorĂ©e du Sud[52]. L'igname de Chine (長芋, naga-imo) est souvent utilisĂ© en le rĂąpant pour obtenir une prĂ©paration visqueuse dĂ©nommĂ©e tororo (è–Żè•·). Enfin, l'igname du Japon (ć±±ăźèŠ‹, yama-no-imo) fait aussi partie de l'alimentation japonaise.

Parmi les plantes herbacĂ©es utilisĂ©es au Japon, on peut citer le chou chinois (癜菜, hakusai), le taisai (䜓菜) aussi appelĂ© par ses noms chinois chingensai (é’æą—èœ) et pakuchoi (癜菜), introduit de Chine dans les annĂ©es 1970. Le radis chinois (性æ č, daikon) qui, quand il est lacto-fermentĂ© en saumure, s'appelle takuan (æČąćș”), en l'honneur de son inventeur Takuan Sƍhƍ, est un classique de la cuisine japonaise. Il est souvent artificiellement colorĂ© en jaune moutarde. Le bambou (ç«čăźć­ïŒç­, take-noko) est aussi utilisĂ©. Enfin, le mizuna (氎菜) ou « moutarde japonaise » est utilisĂ© en salade.

Il existe Ă©galement des champignons (èŒžïŒèŒïŒæœšé‡Žć­, kinoko) typiques, bien que l'on trouve des champignons de Paris (ăƒžăƒƒă‚·ăƒ„ăƒ«ăƒŒăƒ , masshurĆ«mu, soit « mushroom »), parmi lesquels les enoki (抎), les eringi (スăƒȘンゼ), les maitake (舞茞), les matsutake (束茞), les nameko (æ»‘ć­), les shiitake (怎茞), les kikurage (æœšè€łïŒæœšè›Ÿ, Oreille-de-Judas ou champignon noir) ou encore les shimeji (捠朰/æčżćœ°)[53].

Enfin, les algues (藻, mo) sont des produits omniprĂ©sents dans la cuisine japonaise. La nori (æ”·è‹”) est connue mondialement, car elle est le constituant principal des feuilles d'algue enroulĂ©es autour des makis. Le kombu (æ˜†ćžƒ) est un des deux ingrĂ©dients du dashi, bouillon et base de trĂšs nombreuses prĂ©parations culinaires. Le wakame (è‹„ćžƒïŒć’ŒćžƒïŒçššæ”·è—»ïŒèŁ™è”•èœ) est souvent consommĂ© en salade. Enfin l'hijiki (éčżć°Ÿèœ/矊栖菜), une algue noire, est aussi utilisĂ©e dans la cuisine macrobiotique.

Parmi les lĂ©gumineuses, le soja est sans conteste le plus omniprĂ©sent des ingrĂ©dients. Il est Ă  la base de l'assaisonnement de la cuisine japonaise, Ă  travers la sauce soja ou le miso, mais est aussi consommĂ© sous de multiples formes : tofu, edamame, nattƍ ou encore zunda. C'est l'une des plus anciennes plantes cultivĂ©es au Japon, des preuves existant de la sĂ©lection d'espĂšces par la main de l'homme avant - 5000 av. J. C., et en grande quantitĂ© Ă  partir de -3000[54].

Enfin, pour les céréales, le riz et le blé, au travers des nouilles, sont des ingrédients indispensables de la cuisine japonaise. Certaines espÚces de riz sont typiques, comme le riz koshihikari.

Fruits

Kaki
Yuzu

Les Japonais consomment de nombreux fruits ; ceux-ci sont rĂ©putĂ©s coĂ»teux en dehors du Japon, mais leur prix reste relativement normal la plupart du temps. Cette rĂ©putation est due au fait que certains fruits, lorsqu'ils sont de grande qualitĂ©, peuvent atteindre des prix importants (10 000 yen pour un melon par exemple)[55].

La cuisine japonaise utilise des fruits que l'on connaĂźt dans le monde entier, mais aussi des fruits plus exotiques[56].

Le goĂ»t de la fraise est trĂšs apprĂ©ciĂ© au Japon, le pays Ă©tant le plus grand producteur et consommateur de desserts au goĂ»t de fraise au monde[56]. Le melon a aussi une place Ă  part dans la tradition japonaise : les melons de qualitĂ© (chers) peuvent ĂȘtre offerts Ă  quelqu'un lors d'une visite Ă  l’hĂŽpital[56]. Cerises, pĂȘches, pastĂšques pour les fruits d'Ă©tĂ© et de printemps et poires, kakis, pommes, mandarines pour les fruits d'automne et d'hiver viennent complĂ©ter la liste des fruits connus dans le monde entier aimĂ©s au Japon.

Les variĂ©tĂ©s de raisin les plus rĂ©pandues sont le delaware et le kyohƍ proche du concord. Certains fruits considĂ©rĂ©s comme exotiques, tel le durian (ドăƒȘケン, dorian), sont disponibles dans les supermarchĂ©s japonais gĂ©nĂ©ralistes.

Enfin, les Japonais consomment divers fruits plus asiatiques, en plus des fruits que l'on trouve classiquement en Occident. Le nĂšfle du Japon (枇杷, biwa), la plaquemine (æŸż, kaki), le nashi (æąš), une sorte de poire, ainsi que des agrumes locaux, le plus connu Ă©tant le yuzu (æŸšć­), utilisĂ© pour l'assaisonnement, un des ingrĂ©dients principaux de la sauce d'agrumes ponzu avec les moins connus bigarade (橙, daidai) et sudachi (é…ąæ©˜). Il existe au Japon de nombreux agrumes issus de croisements qui forment toute une palette de goĂ»ts distincts : dekopon (デコポン), hirami lemon (ćčłćźŸæȘžæȘŹ), kabosu (è‡­æ©™ïŒéŠ™æŻé…ą), kiyomi (枅芋), mikan (蜜柑), natsumikan (ć€èœœæŸ‘) ou encore tangerine (æ€ȘæŸ‘ïŒć‡žæŸ‘, ponkan).

Condiments

Wasabi

La cuisine japonaise a une longue tradition d'assaisonnement. Son origine est attribuĂ©e Ă  Iwakamutsukari no Mikoto, premier chef de la cour impĂ©riale durant la pĂ©riode Yayoi (-400-250). Il est considĂ©rĂ© de nos jours comme le fondateur de la culture de l'assaisonnement japonais[10]. À cette Ă©poque, qui prĂ©cĂšde l'apparition de la sauce soja, l'assaisonnement Ă©tait principalement constituĂ© de sel et de vinaigre[57]. Certaines recettes Ă  base de ces assaisonnements ont perdurĂ© jusqu'Ă  nos jours.

À la base de la cuisine japonaise, on peut citer les diffĂ©rentes sauces de soja (醀æČč, shƍyu, autrefois seuyu), pouvant ĂȘtre de concentrations diverses et plus ou moins sucrĂ©es, le miso, base indispensable de nombre de bouillons et soupes devenu populaire Ă  l'Ă©poque de Kamakura (1185-1333), et le mirin (摳醂), sakĂ© sucrĂ© pour la cuisine, qui prend la place importante qu'il occupe actuellement dans les recettes traditionnelles Ă  l'Ă©poque Edo[58]. Le sucre (砂糖, satƍ), le sel (楩, shio) et le vinaigre (de riz) (酱, su) viennent complĂ©ter la liste des condiments les plus utilisĂ©s pour crĂ©er des sauces japonaises ; la plupart de celles-ci contiennent au moins trois ingrĂ©dients issus de cette liste[59]. L'ordre idĂ©al d’assaisonnement est : sucre, sel, vinaigre, sauce soja et enfin miso, suivant en cela le syllabaire japonais (hiragana ou katakana)[59] - [60].

Le wasabi (ć±±è‘”), moutarde verte proche du raifort, est le condiment le plus connu Ă  l'Ă©tranger Ă  cause du succĂšs des sushis. C'est un assaisonnement traditionnel du sushi : il doit ĂȘtre diluĂ© dans un peu de sauce soja, et le sushi est trempĂ© dans ce mĂ©lange cĂŽtĂ© poisson pour respecter la maniĂšre japonaise de le consommer. La tige de wasabi rĂąpĂ©e doit ĂȘtre consommĂ©e rapidement car son activitĂ© enzymatique s'estompe Ă  partir d'un quart d'heure aprĂšs la prĂ©paration. Ainsi, la pĂąte de wasabi disponible dans les restaurants japonais europĂ©ens ou amĂ©ricains ainsi qu'en grande surface est en fait un ersatz composĂ© en rĂ©alitĂ© de raifort et/ou de moutarde[61].

Parmi les autres condiments utilisĂ©s en cuisine japonaise, on peut citer le vinaigre de riz (米酹, yonezu), le ponzu (ポン酱) (vinaigre lĂ©ger Ă  base de citron japonais), le karashi (èŠ„ć­ïŒèŸ›ć­) (pĂąte Ă  base d'eau et de graines de moutarde brune), le yuzukoshƍ (æŸšć­èƒĄæ€’, ou yuzugoshƍ) (condiment fait Ă  base du zeste de yuzu, de piments verts, parfois rouges et de sel, qu'on laisse fermenter (spĂ©cialitĂ© de KyĆ«shĆ«)), le gingembre (生槜, shƍga) (sous la forme de beni shƍga (箅生槜) ou de gari (ガăƒȘ)), les shichimi togarashi (侃摳) (mĂ©lange des « sept Ă©pices »), le furikake (ごりかけ) (brisures d'ingrĂ©dients en mĂ©lange pouvant comporter poissons sĂ©chĂ©s, algues, sĂ©same, sel et sucre, et gomashio (èƒĄéș»ćĄ©), sĂ©same et sel, destinĂ©s Ă  ĂȘtre saupoudrĂ©s sur le riz blanc), l'aonori, une algue sĂ©chĂ©e utilisĂ©e parfois sur les okonomiyaki ou les katsuobushi, des lamelles de bonite sĂ©chĂ©es qu'on utilise sur les okonomiyaki ou encore dans la soupe miso.

On trouve également divers types d'huile (de colza, de sésame, etc.), ainsi que des condiments internationaux qui sont adaptés localement, comme la mayonnaise. Des sauces préparées à l'avance existent aussi pour des plats appréciés des Japonais, par exemple le curry japonais.

Ustensiles

Voir aussi : liste d'ustensiles de cuisine japonais

Les couteaux

Santoku-bƍchƍ.
Deba-bƍchƍ.
Usuba-bƍchƍ.
Sashimi-bƍchƍ.

La coutellerie japonaise tire ses origines de la fabrication des sabres japonais, les katana. La majeure partie de la coutellerie japonaise de qualitĂ© vient de la rĂ©gion de Sakai, oĂč les couteaux sont produits depuis le XIIIe siĂšcle[62]. Les couteaux artisanaux peuvent ĂȘtre trĂšs coĂ»teux et atteindre des milliers d'euros[63].

De plus, chaque site de production, voire chaque artisan possĂšde ses propres techniques.

Outre les techniques spĂ©cifiques de production, les couteaux japonais diffĂšrent des couteaux occidentaux par leur façon d'ĂȘtre Ă©quilibrĂ©. Le mouvement utilisĂ© par un chef japonais lors de la coupe est un mouvement du bras entier, Ă  opposer aux techniques occidentales oĂč le mouvement de coupe est principalement l'Ɠuvre du poignet. Pour rĂ©duire les efforts et les douleurs qui peuvent se produire lors d'une utilisation intensive d'un couteau, il est nĂ©cessaire d'Ă©quilibrer son poids : les couteaux occidentaux sont Ă©quilibrĂ©s de maniĂšre que le poids soit sur le haut du couteau, pour appuyer la coupe, alors qu'un couteau japonais est Ă©quilibrĂ© de maniĂšre centrale[64]. De plus, certains couteaux japonais ne sont aiguisĂ©s que d'un seul cĂŽtĂ© : il existe donc des couteaux pour droitiers et pour gauchers.

Les couteaux japonais sont de diverses formes, tailles et tranchant ; chacun est spĂ©cialisĂ© dans un type prĂ©cis d'aliment (l'anguille ou le poulpe par exemple)[63]. Divers types sont produits au Japon, et peuvent ĂȘtre classĂ©s en trois catĂ©gories.

Premiùrement, les couteaux d'origine japonaise (撌挅侁, wabƍchƍ). C

ette catĂ©gorie comprend notamment le santoku (äž‰ćŸł) aussi appelĂ© bunka (æ–‡ćŒ–) ou plus gĂ©nĂ©ralement bannƍ (䞇胜), un couteau multi-usages ; le deba (ć‡ș戃, littĂ©ralement « couteau Ă  lame pointue »), principalement pour le poisson ; l’usuba (è–„ćˆƒ, littĂ©ralement. « Ă  fine lame »), principalement pour les lĂ©gumes, le sashimi (ćˆșèș«, « corps taillĂ© » en japonais) pour le poisson cru ou encore l’unagi saki (鰻ゔキ), littĂ©ralement « pour l'anguille ».

On trouve aussi des couteaux d'origine occidentale (æŽ‹ćŒ…äž, yƍbƍchƍ) utilisĂ©s pour les aliments introduits par l'Occident au Japon : le gyĆ«tƍ (牛戀) pour la viande ; le sujibiki (ç­‹ćŒ•) pour la viande aussi, mais plus fin que le prĂ©cĂ©dent ; le yƍdeba (掋ć‡ș戃) pour les os ; le honesuki (éȘšă‚čキ) pour les os, on parle aussi de sabaki ; le petty knife (ăƒšăƒ†ă‚ŁăƒŠă‚€ăƒ•, petinaifu) pour les fruits et lĂ©gumes ; le pan kiri (パン戇り) pour le pain, et le reitƍ kiri (ć†·ć‡ćˆ‡ă‚Š) pour les produits congelĂ©s.

Enfin des couteaux, d'origine diverse ou inconnue, sont utilisĂ©s : le menkiri (éșș戇り) pour les pĂątes et les nouilles, le chĆ«ka (äž­èŻ) (un couteau chinois), l’ana aki (ç©Žă‚ă), percĂ© de trous et le dimple (ăƒ‡ă‚Łăƒłăƒ—ăƒ«, dinpuru), proche du prĂ©cĂ©dent.

Il est à noter qu'il existe une production de couteaux dits japonais hors du Japon qui produit des répliques de qualités diverses : le couteau tout-usage santoku est le plus présent à l'étranger.

Autres ustensiles

Plusieurs makisu de différentes tailles et formes

La cĂ©ramique japonaise, l'une des formes d'art les plus anciennes, remonte Ă  la pĂ©riode nĂ©olithique (11 000 ans av. J.-C.). Hormis cette production de vaisselle ayant avant tout une valeur esthĂ©tique, il existe des ustensiles de cuisine typiquement japonais.

Le repas japonais Ă©tant basĂ© sur le riz, on trouve le cuiseur de riz (炊飯晹, suihanki, parfois appelĂ© rice cooker), accompagnĂ© d'une spatule appelĂ©e shakushi (æ“ć­) ou shamoji (æ“æ–‡ć­—). Les usu (臌) et kine (杔) sont respectivement un mortier et un pilon pour transformer le riz en mochi.

Divers ustensiles existent aussi pour prĂ©parer les ingrĂ©dients, comme la oroshigane (例ろし金) ou oroshiki (例ろし晹), rĂąpe mĂ©tallique utilisĂ©e pour les lĂ©gumes, ou encore les suribachi (æ“‚é‰ą) et surikogi (擂çČ‰æœš) qui sont un mortier et un pilon.

Il existe des ustensiles dĂ©diĂ©s Ă  la prĂ©paration des sushis et des maki : le hangiri (飯戇/捊戇), handai (飯揰) ou sushi oke (ćŻżćžæĄ¶) est un rĂ©cipient en bois utilisĂ© pour assaisonner le riz Ă  sushi, ou encore le makisu (ć·»ăç°Ÿ), petit tapis en fines tiges de bambou servant principalement Ă  donner une forme de rouleau aux sushi (maki) ou aux omelettes que l'on trouve relativement facilement dans des magasins en France.

Pour la cuisson, on utilise des saibashi (èœçźž), de longues baguettes pour manipuler les aliments lors de la cuisson, ou encore une makiyaki nabe (ć·»ăç„Œăé‹) ou tamagoyaki ki (ć”ç„Œăć™š/çŽ‰ć­ç„Œăć™š), poĂȘle rectangulaire pour faire les omelettes japonaises en rouleau (ć”ç„Œă/çŽ‰ć­ç„Œă, tamagoyaki), ou l'abura kiri (æČčきり), grille de mĂ©tal. Le otoshi buta (èœăšă—è“‹), un couvercle en bois que l'on pose directement sur les aliments qui mijotent, est typique. On trouve aussi des seiro (è’žç± /è’žçŻ­), boĂźtes en bambou utilisĂ©es pour la cuisson Ă  la vapeur, prĂ©sentes Ă©galement dans la cuisine chinoise.

Enfin, il existe des paniers ou assiettes en bambou pour prĂ©senter les aliments, les zaru (笊).

Notes et références

Traductions

Références

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Voir aussi

Bibliographie

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Filmographie

  • Les nouveaux explorateurs : Fred Chesneau, Globe cooker au Japon, GĂ©dĂ©on programmes, ADAV, Paris, 2007, 53 min (DVD)

Articles connexes

Liens externes

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