AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Cuisine chinoise

La cuisine chinoise (chinois simplifiĂ© : äž­ć›œèœ ; chinois traditionnel : äž­ćœ‹èœ ; pinyin : zhƍngguĂł cĂ i) est une des plus rĂ©putĂ©es au monde, et sans doute celle qui comporte le plus de variations. Il faut plutĂŽt parler des cuisines chinoises car l’aspect rĂ©gional est fondamental. MalgrĂ© une continuitĂ© remarquable dans l’histoire de cette cuisine, l’apparition de cuisines rĂ©gionales telles que nous les connaissons aujourd’hui est un phĂ©nomĂšne assez rĂ©cent, datant souvent du XIXe siĂšcle[1]. La premiĂšre grande division rĂ©gionale est celle du blĂ©, plus anciennement du millet au nord et du riz au sud.

Langouste servie sur des nouilles Ă  Hong Kong.
Poisson Ă  la vapeur.

Il existe de nombreuses cuisines rĂ©gionales dont les plus connues et les plus rĂ©pandues, en ordre gĂ©ographique, sont celles du Shandong (éČèœ, lĆ­cĂ i), du Jiangsu (苏菜, sĆ«cĂ i), de l’Anhui (皖菜, wǎncĂ i), du Zhejiang (攙菜, zhĂšcĂ i), du Fujian (關菜, mǐncĂ i), du Guangdong (çČ€èœ, yuĂšcĂ i), du Hunan (æč˜èœ, xiāngcĂ i) et du Sichuan (ć·èœ, chuāncĂ i), appelĂ©es traditionnellement les huit grandes cuisines rĂ©gionales (ć…«ć€§èœçł», bādĂ  cĂ ixĂŹ) de Chine.

Généralités

Soupe de Poule Soie (äčŒéžĄ, wĆ« jÄ«, « poulet noir »), contenant de la jujube, des goji et diffĂ©rentes plantes et racines, et considĂ©rĂ© comme un des plats les plus rĂ©Ă©quilibrants.

La cuisine chinoise est Ă  la fois liĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ©, Ă  la philosophie et Ă  la mĂ©decine. Elle distingue les lĂ©gumes cuisinĂ©s (菜, cĂ i) et, par extension, tout ce qui accompagne les cĂ©rĂ©ales (é„­, fĂ n).

Yin, yang, les quatre natures

Les différents aliments sont placés le long d'une échelle, dont les deux pÎles sont le yin et le yang.

  • Les aliments yin (阎, yÄ«n), fĂ©minins, humides et mous, donc rafraĂźchissants, sont la majoritĂ© des lĂ©gumes, des fruits et des lĂ©gumineuses, ainsi que certaines racines.
  • Les aliments yang (阳, yĂĄng), masculins, frits, Ă©picĂ©s ou Ă  base de viande, ont un effet rĂ©chauffant, voire revigorant.

On les divise encore parfois selon la rĂšgle des quatre natures (ć››æ°”, sĂŹqĂŹ) :

  • le chaud ;
  • le tiĂšde ;
  • le frais ;
  • le froid.

Et enfin, le neutre mélange moyen de yin et de yang, n'ayant donc pas d'effet sur cet axe de santé.

Ce sont des grandes généralités, difficilement applicables à tous les cas. Si, par exemple, la majorité des agrumes sont considérés comme yin, la clémentine et la mandarine sont par contre considérées comme yang. Des racines comme le navet blanc sont yin, tandis que le gingembre est yang.

Les cinq saveurs

Les cinq saveurs (äș”ć‘ł, wǔwĂši) sont composĂ©es de :

  • L'aigre ou acidulĂ© (酾, suān) ;
  • Le sucrĂ© (甜, tiĂĄn ou 甘, gān) ;
  • Le piquant (èŸŁ, lĂ  ou 蟛, xÄ«n) ;
  • L'amer (è‹Š, kǔ) ;
  • Le salĂ© (撾, xiĂĄn).

Les quatre mouvements et directions

D'autres caractéristiques viennent s'ajouter à cette échelle :

  • La montĂ©e (捇, shēng, « monter ») ;
  • La descente (降, jiĂ ng, « baisser ») ;
  • L’extĂ©riorisation (æ”ź, fĂș, « flotter, Ă©merger ») ;
  • L’intĂ©riorisation (æȉ, chĂ©n, « plonger, sombrer »).

L'harmonie

Pour les Chinois, il est important de rechercher l’harmonie dans tous les aspects de la vie y compris dans la nourriture. Ceci exige un choix d’aliments Ă©quilibrĂ©s, donnant une variĂ©tĂ© intĂ©ressante, premiĂšrement de couleurs (è‰Č, sĂš), de formes (ćœą, xĂ­ng), puis d’arĂŽmes (驙, xiāng), et finalement de saveurs (摳, wĂši) et de textures (理, lǐ). La sĂ©lection des ingrĂ©dients et du mode de cuisson est dictĂ©e par ce principe.

Un repas doit donc non seulement harmoniser les goûts, mais également trouver un équilibre entre le froid et le chaud, les couleurs et les consistances. Les techniques de la cuisine chinoise sont ainsi nombreuses. Pour complimenter un plat, on dit qu'il « aide à faire passer le riz ». Une autre caractéristique de la cuisine traditionnelle chinoise est l'absence de produits laitiers à cause d'une intolérance au lactose commune dans de nombreux pays asiatiques.

Un repas en cours.

Les Chinois partagent les plats, qui sont souvent mis en commun. Ils mangent Ă  l'aide de baguettes, ou de cuillĂšres chinoises en bois, plus rarement en porcelaine. La table se caractĂ©rise par son aspect social. Elle est ronde et parfois surmontĂ©e d'un plateau tournant oĂč sont prĂ©sentĂ©s les plats. Aucun couteau n'est prĂ©sent Ă  table. Tous les aliments sont dĂ©coupĂ©s en cuisine, Ă  l'exception des fruits de mer qui sont parfois servis non dĂ©cortiquĂ©s.

La succession des plats que l'on connait en France est remplacĂ©e par une recherche d'Ă©quilibre Ă  partir des cinq saveurs de base (sucrĂ©, salĂ©, acide, amer, pimentĂ©). Toutefois, les mets exclusivement sucrĂ©s n'apparaissent qu'Ă  la fin des festins ou des repas de fĂȘte. En Chine, un plat doit aussi ĂȘtre agrĂ©able Ă  l'Ɠil. Les plats sont parfois choisis Ă  des fins thĂ©rapeutiques, comme les nids d'hirondelles ou ailerons de requin, qui sont des ingrĂ©dients naturellement fades. La notion issue de la mĂ©decine chinoise de complĂ©mentaritĂ© des corps chauds et froids est prise en compte, particuliĂšrement dans le sud de la Chine.

Le thĂ© est la boisson la plus bue. Il est consommĂ© pour ses vertus digestives et dĂ©congestionnantes. La biĂšre (敀酒, pĂ­jiǔ) et de l'alcool blanc (癜酒, bĂĄijiǔ, gĂ©nĂ©ralement Ă  base de riz ou sorgho, souvent mĂ©langĂ© avec d'autres cĂ©rĂ©ales : blĂ©, maĂŻs, orge
), sont des boissons plutĂŽt festives, rĂ©servĂ©es aux grands Ă©vĂ©nements. NĂ©anmoins, lors d'un repas ordinaire chez soi, aucune boisson n'est en gĂ©nĂ©ral proposĂ©e et l'on se dĂ©saltĂšre avec une soupe ou une bouillie de riz (çČ„, zhƍu). De nos jours, le vin rouge (è‘Ąè„é…’, pĂștĂĄojiǔ, « vin de vigne », ou çșąé…’, hĂłngjiǔ, « vin rouge ») est de plus en plus prĂ©sent dans les restaurants mais moins consommĂ© Ă  la maison.

Les frĂ©quentes pĂ©riodes de disette ont inspirĂ© aux Chinois, comme Ă  la cuisine française, des recettes permettant d'accommoder toutes les parties comestibles des animaux : entrailles, cartilages, tĂȘtes, serres de volailles, etc. Comme dans la cuisine française Ă©galement, tout est mangĂ© dans le cochon : langue, museau, pieds, oreilles, intestins, sang, etc.

Le tofu (豆腐, dĂČufu (la langue française utilise la prononciation d'origine chinoise du japonais), pĂątĂ© de soja fermentĂ©) est une invention chinoise. Se prĂ©sentant sous autant de formes que le fromage en France (tofu blanc, tofu sĂ©chĂ© (豆腐ćčČ, dĂČufu gān) gĂ©nĂ©ralement accompagnĂ© des 5 Ă©pices), tofu puant (臭豆腐, chĂČu dĂČufu), « peau de tofu » (è±†è…çšź, dĂČufu pĂ­), « nƓuds de peau de tofu », il reprĂ©sente la base d'une quantitĂ© innombrable d'aliments diffĂ©rents, qui apparaissent trĂšs souvent sur les tables du fait de l'apport important de protĂ©ines et de la variĂ©tĂ© des goĂ»ts. Les Chinois vĂ©gĂ©tariens, nombreux mais minoritaires, apprĂ©cient Ă©galement les plats ou restaurants vĂ©gĂ©tariens dont certains types de viandes (poulet, canard, saucisses, bƓuf, agneau, etc.) sont imitĂ©s par du tofu.

Le principal féculent d'accompagnement est :

Classification

Huit grandes cuisines régionales

La formation d'une cuisine Ă©tant influencĂ©e, entre autres, par la gĂ©ographie, les conditions climatiques et la disponibilitĂ© des ressources, les huit grandes cuisines rĂ©gionales sont souvent regroupĂ©es, un peu arbitrairement, en quatre grandes familles par l’emplacement gĂ©ographique et les conditions climatiques :

De plus, les trois premiĂšres de ces grandes familles sont parfois associĂ©es Ă  la ville dominante : Beijing (PĂ©kin), Shanghai et Guangzhou (Canton). Il est dit que « le sud est sucrĂ©, le nord est salĂ©, l’est est aigre et l’ouest est pimentĂ©[2] ».

Les habitants du nord-est ont la réputation d'aimer les arÎmes forts comme celui de l'ail, du vinaigre et de la sauce soja. La cuisine est riche et généreuse. Il y a une présence dominante du blé (galettes, petits pains, raviolis, etc.). La viande de mouton est associée à l'ail et à un vinaigre balsamique.

Dans le sud-est et au centre, les légumes (pousses de bambou, germes de soja, racines de lotus, etc.), les poissons et les crustacés d'eau douce sont particuliÚrement appréciés. Les plats au goût parfumé, frais et léger, sont agrémentés de gingembre, du vinaigre et de vin de riz.

La cuisine régionale du sud, trÚs répandue mondialement, est complexe et riche, sans goût dominant ; seule la fraßcheur prime. Tous les parfums y sont mariés. La cuisson à la vapeur est à l'honneur. Presque tous les animaux ont leur place dans l'assiette bien que les plats végétariens soient également trÚs présents.

Les habitants du sud-ouest et du centre aiment leur nourriture Ă©picĂ©e et pimentĂ©e (piment rouge et poivre de Sichuan). La consommation de ces aromates Ă©picĂ©s permet de supporter le froid et l'humiditĂ© de cette rĂ©gion. La viande consommĂ©e est principalement le bƓuf. Les harmonies gustatives sont souvent baptisĂ©es de noms Ă©vocateurs : goĂ»t Ă©trange, goĂ»t familial, goĂ»t pimentĂ©-parfumĂ©.

Les habitants du nord-ouest sous influence musulmane évitent le porc et font une grande consommation d'agneau, accompagné de cumin et de piments ; de nombreuses galettes de blé, nouilles de blé y sont également consommées. Son influence est trÚs importante à Xi'an ou à Pékin qui ne sont pas loin du désert de Gobi.

L'ouest est principalement constituĂ© du plateau du Tibet et de l'Himalaya, la steppe et le climat y sont rudes, il y a trĂšs peu de vĂ©gĂ©tation, la viande de yak et son beurre y sont les principaux aliments, mĂȘme si on y mange Ă©galement du riz et des lĂ©gumes apportĂ©s de rĂ©gions au climat moins aride. On y consomme Ă©galement, mais plus rarement, du porc tibĂ©tain.

Spécialités

Exemple de canard laqué de Pékin avec ce qui l'accompagne dans son service typique.
  • Canard laquĂ© de PĂ©kin (挗äșŹçƒ€éž­, běijÄ«ng kǎoyā) : dans la recette originale, le canard est tuĂ© 24 Ă  48 heures Ă  l'avance. En pratiquant une incision au niveau du croupion et en soufflant, la peau est dĂ©collĂ©e de la chair et le canard est ensuite enduit d'un mĂ©lange contenant notamment du miel et est enfin suspendu dans une piĂšce bien aĂ©rĂ©e. Le plat original Ă©tait uniquement constituĂ© de la peau du canard coupĂ©e en lamelles mais, Ă  la suite des « demandes » occidentales, ce plat est servi ainsi : la peau et la chair sont dĂ©coupĂ©es en tranches trempĂ©es dans une sauce avant de les rouler dans de petites crĂȘpes avec un tronçon d'oignon vert ou de blanc de poireau coupĂ© en julienne. Le tout est accompagnĂ© d'un bouillon prĂ©parĂ© Ă  partir de la carcasse et d'un lĂ©gume conservĂ© dans du vinaigre, son arriĂšre-goĂ»t un peu sur est considĂ©rĂ© comme un bon accompagnement pour un plat un peu gras au goĂ»t fort. Selon l'habiletĂ© du chef cuisinier, le mĂȘme canard sera prĂ©parĂ© et prĂ©sentĂ© sous 2 Ă  4 mets diffĂ©rents selon les dĂ©sirs du client.
  • Baozi (挅歐, bāozi), petits pains fourrĂ©s et cuits Ă  la vapeur.
  • TĂȘtes de canard Ă©picĂ©es (ć…ƒéŠ–èŸŁéž­, yuĂĄnshǒu lĂ yā) du Henan.
  • BouchĂ©es Ă  la vapeur shanghaiennes (ć°çŹŒćŒ…, xiǎolĂłngbāo).
  • PĂątes au sĂ©same de Wuhan (热ćčČ靱, rĂšgānmiĂ n).
  • Marmite de poisson Ă©picĂ©e du Sichuan (ć››ć·æ°Žç…źé±Œ, sĂŹchuān shuǐ zhǔ yĂș).
  • Mouton Ă  l'estomac fourrĂ© au poulet.
Des baozi.
  • Jiaozi (é„ș歐, jiǎozi) : raviolis chinois du nord-est de la Chine, sur le fleuve Jaune, probablement du Shandong, souvent appelĂ©s par les gens du sud de la Chine, « raviolis pĂ©kinois ». On trouve des restaurants spĂ©cialisĂ©s avec des dizaines de garnitures diffĂ©rentes dans le nord-est de la Chine, de PĂ©kin aux provinces du Dongbei.
  • Les infusions de plantes, nommĂ©es « thĂ© » (茶, chĂĄ), prĂ©cĂ©dĂ© du nom de la plante ou du mĂ©lange si ça n'est pas du thĂ© Ă  proprement parler, sont nombreuses. Les plus courantes sont le thĂ© nature et les fleurs de chrysanthĂšme (菊花茶, jĂșhuā chĂĄ). Viennent ensuite divers mĂ©langes de plantes, contenant assez souvent du goji, un antioxydant. On appelle l'action de boire une tisane yǐn chĂĄ (é„źèŒ¶, yam-cha en cantonais). Ces tisanes sont consommĂ©es nature, sans sucre, pour profiter pleinement de la qualitĂ© gustative et odorante des plantes. Les Chinois ne mettent pas de sucre dans un bon thĂ©, pas plus qu'il ne viendrait Ă  l'idĂ©e des Français de mettre du sucre ou de l'eau dans le vin.
  • Les bouchĂ©es Ă  la vapeur, connues en Occident sous le nom cantonais : les dimsums (ç‚č濃, diǎnxÄ«n) sont d'une grande variĂ©tĂ© dans la province du Gangdong, prĂ©sentĂ©s sur des chariots circulant Ă  travers le restaurant et tout particuliĂšrement dans les zaofan (æ—©é„­, zǎofĂ n), restaurants du Guangdong spĂ©cialisĂ©s dans les petits dĂ©jeuners.
  • Viande « rouge » grillĂ©e du Hunan (çșąçƒ§è‚‰, hĂłngshāorĂČu) : morceau de viande de porc avec gras et couenne cuite dans la sauce de soja, dont la variante la plus cĂ©lĂšbre est Ă  la façon Mao (æŻ›ćŒçșąçƒ§è‚‰, mĂĄoshĂŹ hĂłngshāorĂČu), accompagnĂ©e de haricots verts.
  • La fondue sichuanaise (ć››ć·ç«é”…, sĂŹchuān huǒguƍ ) : elle consiste Ă  choisir soi-mĂȘme la nourriture que l'on souhaite manger et Ă  la tremper dans un bouillon pimentĂ© et parfumĂ©, dans un plat au milieu de la table. Le petit plus de ce genre de restaurant en Chine est la grande variĂ©tĂ© des plats. Il y a vraiment un choix immense et Ă  volontĂ©, ce qui permet Ă  tous de se rassasier.
  • Nouilles biang biang (靱, biĂĄngbiĂĄng miĂ n) : larges nouilles plates originaires de Xi'an (le sinogramme utilisĂ© pour les Ă©crire est rĂ©putĂ© le plus complexe de la langue chinoise, avec prĂšs de 60 traits)[3].
  • Crabe da zha.
  • Les you tiao sont des beignets de farine, typiques de la cuisine du Guangdong, que l'on trouve partout en Chine de nos jours.
  • Le banquet d'eau, un type de repas traditionnel pris dans la rĂ©gion du Henan.
Des youtiao.

Ingrédients

Les plats, et donc les ingrĂ©dients[4], sont parfois choisis pour leur textures ou Ă  des fins thĂ©rapeutiques, ce qui diffĂšre de nos habitudes au point de nous surprendre. La langue dĂ©tecte la texture d’un mets par le contact, puis par son interaction avec la salive et d’autres Ă©lĂ©ments chimiques dĂ©jĂ  prĂ©sents dans la bouche. Quelques-uns des mets les plus prisĂ©s dans la nourriture chinoise n’ont presque pas de goĂ»t et ne sont savourĂ©s que pour leur texture unique, par exemple les concombres de mer, les mĂ©duses, les oreilles de porc, les ailerons de requin.

Quelques textures sont :

  • AĂ©rĂ©e, lĂ©gĂšre (鬆, sƍng) ;
  • Al dente (ćœˆç‰™, tĂĄnyĂĄ) ;
  • Croquante/vivifiante (爜, shuǎng) ;
  • Glissante/humide (滑, huĂĄ) ;
  • Solide (漞, shĂ­) ;
  • Tendre (ć«©, nĂšn).

Huile de cuisson

Cela nécessite une huile qui commence à fumer à une température élevée :

  • Arachide (花生æČč, huāshēng yĂłu) : possĂšde lĂ©gĂšrement l’arĂŽme et le goĂ»t des cacahuĂštes ;
  • Graines de colza (菜籜æČč, cĂ izǐ yĂłu) : TrĂšs parfumĂ©, rĂ©sistant Ă  de trĂšs hautes tempĂ©ratures (240°C), elle est importante dans la cuisine de Sichuan, pour la sauce pimentĂ©e et la base de la fondue du Sichuan.
  • MaĂŻs (玉米æČč, yĂčmǐ yĂłu) : goĂ»t plus doux ; moins chĂšre que d’autres huiles vĂ©gĂ©tales.
  • Saindoux (çŒȘæČč, zhĆ«yĂłu) : UtilisĂ© notamment dans certains plats de la cuisine du Sichuan.
Le « cinq parfums » et ses constituants (du poivre du Sichuan, des clous de girofle, de la cannelle, des graines de fenouil et de la badiane).

Condiments

  • Anis ou badiane Ă©toilĂ©e (ć…«è§’, bājiǎo) : fruit dur Ă  huit lobes ressemblant par sa saveur Ă  l’anis : chaude, douce et aromatique.
  • Cannelle sĂšche de Chine (æĄ‚çšź, guĂŹpĂ­) : Ă©corce trĂšs aromatique, douce, chaude mais un peu amĂšre. À ne pas utiliser en poudre.
  • Épice aux cinq parfums (äș”銙çȉ, wǔxiāngfěn) : une poudre composĂ©e de poivre du Sichuan, de cannelle, de fenouil, d'anis Ă©toilĂ© et de clou de girofle, combinant les cinq saveurs de base de la cuisine chinoise : sucrĂ©, salĂ©, aigre, amer, pimentĂ©.
  • Glutamate monosodique (摳çČŸ, wĂšijÄ«ng) : le MSG est un sel de l'acide glutamique. En tant que condiment et exhausteur de goĂ»t, il est frĂ©quemment utilisĂ© en Chine et ailleurs, mais il est souvent utilisĂ© en quantitĂ© excessive, donnant un goĂ»t uniforme. Il apparaĂźt comme une poudre blanche, presque sans goĂ»t. Attention : le MSG est sujet Ă  controverse, donnant des rĂ©actions brĂšves d’inconfort et des maux de tĂȘtes chez certains individus. Il faut bien lire les Ă©tiquettes !
  • Poivre de Sichuan (ć››ć·èƒĄæ€’, sĂŹchuān hĂșjiāo) : malgrĂ© son nom, cette Ă©pice ne fait pas partie de la famille des poivres, mais bien de celle des agrumes. Il a un goĂ»t piquant et Ăąpre, produisant un sentiment Ă©trange d’engourdissement au niveau de la langue. Il est trĂšs typique de la cuisine du Sichuan.
  • Sucre :
    • Roux (çșąçł–, hĂłngtĂĄng) : la couleur distinctive vient de la prĂ©sence de la mĂ©lasse. Il est souvent non raffinĂ© ;
    • Cristal dorĂ© (憰糖, bÄ«ngtĂĄng) : formĂ© par la cristallisation sur une ficelle ou autre surface d’une solution super-saturĂ©e de sucre maltose (éș„èŠœçł–, mĂ iyĂĄtĂĄng) et d’eau.

Sauces, pĂątes et liquides

  • Alcool ou vin de riz (çŽč興酒, shĂ oxÄ«ngjiǔ) : fabriquĂ© Ă  partir de riz gluant, levure et eau. Le plus connu vient de Shaoxing. Il est souvent utilisĂ© dans les marinades de viandes ou volaille, et ajoutĂ© pendant la cuisson.
  • Huile de poivre rouge ou chili (èŸŁæČč, lĂ yĂłu) : un condiment, typiquement rouge, fabriquĂ© avec une huile vĂ©gĂ©tale infusĂ©e avec des piments rouges et d’autres ingrĂ©dients selon le fabricant.
  • Huile de sĂ©same (éș»æČč, mĂĄyĂłu) : obtenue Ă  partir des graines de sĂ©same. Épaisse, riche, brun dorĂ©, elle possĂšde un parfum caractĂ©ristique et une saveur de noisette. Elle ne doit pas ĂȘtre utilisĂ©e comme huile de cuisson, seulement en finition.
  • PĂąte de crevettes (èŠé†Ź, xiājiĂ ng) : fabriquĂ©e avec des petites crevettes fermentĂ©es, moulues et sĂ©chĂ©es au soleil. Elle est ensuite coupĂ©e en blocs rectangulaires de la taille d’un poing. Cette pĂąte est trĂšs salĂ©e et a une odeur de poisson trĂšs prononcĂ©e, on l'utilise souvent dans la cuisson trĂšs rapide de poisson (par exemple, du calamar), ou du bƓuf, ou la cuisson de porc Ă  la vapeur.
  • PĂąte de sĂ©same (芝éș»é…±, zhÄ«majiĂ ng) : pĂąte de graines de sĂ©same moulues avec leurs cosses, Ă  ne pas confondre avec la version du Moyen-Orient.
  • Sauce aux fĂšves brunes (çŁšè±‰é†Ź, mĂłchǐjiĂ ng ou ćŽŸçŁšè±‰, yuĂĄnmĂłchǐ) : fabriquĂ©e avec un mĂ©lange de graines de soja, de farine et de sucre. Elle est souvent utilisĂ©e dans la cuisson rapide en mĂȘme temps que la sauce de soja et des condiments tels que l’ail, l’oignon, le gingembre et les civettes. Elle est Ă©galement utilisĂ©e dans les marinades de viande.
  • Sauce aux fĂšves et au piment rouge (èŸŁè±†ç“Łé†Ź, lĂ  dĂČubĂ njiĂ ng) : une sauce rĂ©alisĂ©e Ă  base de haricots noirs fermentĂ©s, de sel et de piment rouge. Elle est trĂšs salĂ©e et assez Ă©picĂ©e. Elle est typiquement utilisĂ©e dans la cuisson rapide mĂ©langĂ©e avec la sauce de soja ou la sauce aux fĂšves brunes, ainsi qu’avec de l'ail, de l'oignon, du gingembre et des civettes.
  • Sauce hoisin (æ”·éČœé…±, hǎixiānjiĂ ng) : fabriquĂ©e avec du sucre, des graines de soja, du vinaigre blanc et des Ă©pices. Elle est douce et Ă©picĂ©e, souvent utilisĂ©e comme sauce dans laquelle on trempe les aliments.
  • Sauce aux huĂźtres (蚝æČč, hĂĄoyĂłu) : un concentrĂ© d'huĂźtres cuites dans la sauce de soja et la saumure, de couleur brune et de goĂ»t salĂ©. Elle est utilisĂ©e dans des marinades, souvent en conjonction avec un bouillon de volaille et de la fĂ©cule de maĂŻs.
  • Sauce aux prunes (é…žæą…é†Ź, suānmĂ©i jiĂ ng) : fabriquĂ©e avec des prunes cuites et mĂ©langĂ©es avec du sucre, donnant un goĂ»t de confiture de fruits. Elle est souvent utilisĂ©e comme sauce dans laquelle on trempe les amuse-gueules, et dans certains plats cuisinĂ©s rapidement ou Ă  la vapeur.
  • Sauce de soja, utilisĂ©e dans toutes les rĂ©gions dans les marinades et comme condiment :
    • LĂ©gĂšre (生抜, shēngchƍu) : fabriquĂ©e Ă  base de graines de soja torrĂ©fiĂ©es et fermentĂ©es, de sel et de farine. Elle est fluide, opaque, salĂ©e et de couleur brun foncĂ© ;
    • FoncĂ©e (老抜, lǎochƍu) : fabriquĂ©e comme la sauce ordinaire mais additionnĂ©e de mĂ©lasse, et avec une plus longue fermentation. Elle est plus foncĂ©e, Ă©paisse, douce et moins salĂ©e que la sauce lĂ©gĂšre.
  • Vinaigre de riz :
    • Blanc (醋, cĂč) : liquide incolore ou jaune pĂąle, obtenu par fermentation du riz ou de vin de riz. Moins acide et plus doux que le vinaigre occidental ;
    • Noir (黑米醋, hēimǐcĂč) : liquide foncĂ©, obtenu par fermentation du riz noir glutineux. Il a une saveur fumĂ©e et douce, un peu comme un vinaigre balsamique. La variĂ©tĂ© la plus populaire, le vinaigre chinkiang (éŽźæ±ŸéŠ™é†‹, zhĂšnjiāng xiāngcĂč), vient de la ville de Zhenjiang.

FĂ©culents (en accompagnement)

  • Riz (dominant dans le sud) :
    • Blanc, long grain (米飯, mǐfĂ n) : souvent parfumĂ©, les grains restent intacts aprĂšs la cuisson ;
    • Gluant (糯米, nuĂČmǐ) : grains courts, ce riz ne contient pas de gluten alimentaire.
  • BlĂ© (dominant dans le nord) permettant de faire des :
    • Nouilles (éąæĄ, miĂ ntiĂĄo) ;
    • Petits pains cuits Ă  la vapeur (銒怎, mĂĄntou) ;
  • Tofu : pĂąte blanche peu odorante, issue du caillage du lait de soja :
    • Frais (豆腐, dĂČufu) : la texture du tofu frais est ferme, rĂ©guliĂšre ou tendre. Le tofu en soi est fade ; il faut l’assaisonner avec des sauces ;
    • FermentĂ© ou prĂ©servĂ© (豆腐äčł, dĂČufurǔ) : le tofu fermentĂ© est trĂšs salĂ© et parfois Ă©picĂ©. La texture est proche d’un fromage mou ;
    • Frit (炞豆腐, zhĂĄdĂČufu) : le tofu ferme ou rĂ©gulier est cuit dans la friture pour obtenir une peau brune. Il est vendu dans des sacs en plastique. Il est souvent braisĂ© avec des sauces ou cuit avec des lĂ©gumes ;
    • GonflĂ© (è±†è…æłĄ, dĂČufupāo) : le tofu est cuit dans la friture et retient des bulles d’air. CoupĂ© en deux, il peut ĂȘtre farci avec des lĂ©gumes ou de la pĂąte Ă  poisson, puis par exemple cuit Ă  la vapeur ;
    • Puant (臭豆腐, chĂČudĂČufu) : Ă©quivalent olfactif du munster français ;
    • SĂ©chĂ© et pressĂ© (豆腐ćčČ, dĂČufugān) : le tofu ferme est mis sous presse pour Ă©liminer l’eau restante ;
    • Tendre (ć«©è±†è…, nĂšndĂČufǔ) : le tofu extra-frais est dĂ©gustĂ© avec du sucre ou un sirop de gingembre ;
  • FĂ©cule de maĂŻs (淀çȉ, diĂ nfěn) : utilisĂ© pour Ă©paissir ou comme liant.
  • Nouilles Ă  base de :
    • riz (çȉ, fěn) ;
    • blĂ© (éș”, miĂ n) et avec des Ɠufs (éș”薄, miĂ nbĂĄo) ;
    • haricots mungo (憬çȉ, dƍngfěn).

PĂątes alimentaires

Les nouilles de Guilin, Ă  base de riz.

La cuisine chinoise utilise un grand nombre de variĂ©tĂ©s de nouilles (靱 / éș”, miĂ n). Mian dĂ©signe les nouilles de blĂ© alors que fen (çȉ, fěn) dĂ©signe celles de riz. Il existe en Chine des restaurants de quartier spĂ©cialisĂ©s dans les pĂątes fraĂźches, faites Ă  la main sans aucun outil de dĂ©coupe. Ces pĂątes sont appelĂ©es lā miĂ n, ce qui signifie « pĂątes Ă©tirĂ©es ». Les restaurants de lā miĂ n sont tenus par des Hui, des Chinois musulmans, originaires de l'ouest de la Chine. Ils ne vendent pas de plats Ă  base de porc, mais ils vendent souvent de l'alcool.

La fabrication des pĂątes se fait Ă  partir d'un pĂąton de farine de blĂ© trĂšs souple, Ă©tirĂ© et repliĂ© environ sept fois jusqu'Ă  obtention d'une unique pĂąte fraĂźche, longue et fine, qui sera ensuite jetĂ©e dans un bouillon aromatisĂ© pour ĂȘtre dĂ©gustĂ©e ensuite dans un bol accompagnĂ© de diffĂ©rents ingrĂ©dients comme de la viande sĂ©chĂ©e, des cacahuĂštes et des Ă©pices.

La nomenclature des nouilles chinoises est difficile Ă  Ă©tablir en raison de leur grand nombre et des diffĂ©rents dialectes du chinois. Chaque type de nouilles peut ĂȘtre Ă©crit en pinyin et en mandarin, mais Ă  Hong Kong et dans le Guangdong, il sera connu par sa prononciation cantonaise, alors qu'Ă  TaĂŻwan, en Malaisie, Ă  Singapour et outremer on utilise le hokkien Ă  la place.

LĂ©gumes

  • Ail (ć€§è’œ, dĂ suĂ n) : parfum trĂšs aromatique et goĂ»t caractĂ©ristique. Sert Ă  parfumer l'huile et les sauces Ă©picĂ©es, et va souvent de pair avec des ingrĂ©dients aux saveurs marquĂ©es : civettes, haricots noirs ou gingembre frais.
  • Aubergine chinoise (èŒ„ć­, qiĂ©zi) : grands fruits violets ou blancs. Le fruit cru a la texture d'une Ă©ponge ; cuit, il devient tendre et dĂ©veloppe une saveur riche et complexe. La version chinoise a la forme d’un concombre Ă©troit, d’une longueur typique de 10 cm, beaucoup plus petite que la version europĂ©enne.
  • ChĂątaigne d’eau (荞è–ș, bĂ­qĂ­) : tubercules de plantes aquatiques, de couleur blanchĂątre, Ă  peu prĂšs de la grosseur d'une noix. Elles sont croquantes, juteuses, sucrĂ©es et parfumĂ©es. Elles sont rarement trouvĂ©es fraĂźches, mais peuvent ĂȘtre remplacĂ©es par le jicama.
  • Chou chinois :
    • VariĂ©tĂ© de Beijing (癜菜, bĂĄicĂ i) : un chou qui a des feuilles entiĂšres allongĂ©es de couleur vert pĂąle et de longues cĂŽtes blanches, tout en forme cylindrique avec une tĂȘte compacte ;
    • VariĂ©tĂ© de Shanghai (䞊攷癜菜, shĂ nghǎi bĂĄicĂ i) : un chou avec des feuilles lisses de couleur vert foncĂ© formant un bouquet similaire au cĂ©leri sans tĂȘte.
  • Civette ou ciboule (蔄, cƍng) : similaire en goĂ»t Ă  la ciboulette mais plus fort. Les parties blanches et vertes sont utilisĂ©es.
  • Feuilles de coriandre (銙菜, xiāngcĂ i) : feuilles vertes et fraĂźches ressemblant Ă  du cerfeuil, avec un goĂ»t piquant et lĂ©gĂšrement citronnĂ©.
  • Fleur de lys sĂ©chĂ©e (金针, jÄ«nzhēn) : les bourgeons sĂ©chĂ©s des fleurs de lys, de couleur jaune-dorĂ©, au goĂ»t terreux ou de musc.
  • Gingembre (生槜, shēngjiāng) : une racine dont le goĂ»t piquant et rafraĂźchissant ajoute un arĂŽme subtil mais typique. Le gingembre jeune a un goĂ»t trĂšs doux. Utiliser le gingembre frais, pas en poudre.
  • Mange-tout ou pois gourmands (é›Ș豆, xuědĂČu) : variĂ©tĂ© de pois ou de haricots dont on mange la cosse.
  • Chayote ou chayotte (蔄菜, xiāngcƍng) : variĂ©tĂ© asiatique du chou-chou de la RĂ©union, dont on mange exclusivement les graines revenues dans l'huile de soja, typique du Gansu.
  • Poivre rouge ou chili : parfois appelĂ© piment de Cayenne, ce poivre est Ă©picĂ© et aromatique. Une fois habituĂ© Ă  son goĂ»t piquant, on est surpris par des saveurs subtiles : fruitĂ©e, fumĂ©e, fraĂźche, douce, etc.
  • Pousses de soja (豆芜, dĂČuyĂĄ) : jeunes pousses de haricot mungo, connues sous le nom de « pousses de soja ». Elles sont cuites rapidement pour accompagner un repas, souvent avec de l’ail, du gingembre, des civettes ou des poissons sĂ©chĂ©s pour ajouter de la saveur.

Conserves ou produits séchés

  • Champignons sĂ©chĂ©s :
    • ParfumĂ© (銙菇, xiānggĆ«) : champignon chinois dont le parfum, pĂ©nĂ©trant et exquis, rappelle celui de la truffe. Vendu sec en sachet, il est nĂ©cessaire de le laisser tremper dans de l'eau tiĂšde ;
    • Noir (æœšè€ł, mĂč’ěr) : champignon de couleur brunĂątre. Sa chair est translucide, gĂ©latineuse, Ă©lastique et ferme. Il n'a presque pas de saveur ; son caractĂšre croquant lui donne son intĂ©rĂȘt. SĂ©chĂ©, il reprend sa forme originelle aprĂšs trempage dans de l’eau tiĂšde.
  • Crevettes sĂ©chĂ©es (號ćčČ, xiāgān) : petites crevettes sĂ©chĂ©es au soleil et rĂ©duites Ă  la taille d’un pouce. Elles sont souvent trempĂ©es au prĂ©alable dans de l'eau tiĂšde.
  • FĂšves noires fermentĂ©es ou salĂ©es (豆豉, dĂČuchǐ) : petites graines de soja noires conservĂ©es par fermentation dans du sel et des Ă©pices. Elles sont molles et salĂ©es, typiquement mĂ©langĂ©es Ă  de l’ail ou du gingembre, et ajoutĂ©es dans les cuissons rapides ou Ă  la vapeur.
  • Poivre rouge, ou chili, sĂ©chĂ© (ćčČ攷怒, gānhǎijiāo) : noircit quand il est frit rapidement.
  • Pousse de bambou (笋氖, sǔnjiān) : jeunes pousses de bambou cueillies dĂšs qu'elles commencent Ă  sortir de terre. Elles sont ensuite cuites et mises en conserve. Elles sont jaune pĂąle et croquantes.
  • Tubercule en saumurage (抚菜, zhĂ cĂ i) : une racine de la famille des moutardes avec des versions du Sichuan, Tientsin, etc.

Matériel

Wok

On cuisine au wok[5] (炒锅, chǎoguƍ)depuis plus de 2 000 ans, notamment pour des raisons d’économie de combustible, car la cuisson est trĂšs rapide. Les signes distinctifs du wok sont des bords inclinĂ©s, des parois peu Ă©paisses et une forme concave caractĂ©ristique. Il est utilisĂ© pour frire rapidement, pour braiser, pour cuire Ă  la vapeur, et pour la friture. Les woks domestiques ont des diamĂštres typiquement de 25 Ă  35 cm et des profondeurs de 8 Ă  10 cm. Ils sont fabriquĂ©s traditionnellement en acier au carbone ordinaire. On y associe la plupart du temps un couvercle (炒锅盖歐, chǎoguƍ gĂ izi), un anneau ou socle de support (炒锅朆环, chǎoguƍ yuĂĄnhuĂĄn), une pelle adaptĂ©e aux parois du wok (瓱歐, piĂĄozi), une brosse en bambou pour le nettoyer (ç«č户, zhĂșshuā), un thermomĂštre Ă  huile (voir, par exemple, le mode de cuisson zhĂĄ plus loin) et une passoire en fil de fer.

L’intĂ©rĂȘt du wok se rĂ©sume ainsi : son fond concave et ses hautes parois recourbĂ©es rĂ©partissent la chaleur plus uniformĂ©ment que d'autres poĂȘles classiques. Il y a un rapport important de la surface au volume. La cuisson rapide au wok requiert peu d'huile. Les aliments cuits de cette façon contiennent donc peu de graisse, donc moins de calories. Les aliments conservent mieux leurs couleurs fraĂźches, saveurs originales et vitamines. Ce mode de cuisson rapide est Ă©galement Ă©conomique.

Autres éléments

  • Auto-cuiseur Ă©lectrique de riz (甔鄭锅, diĂ nfĂ nguƍ) : le riz est toujours parfaitement cuit et au chaud. Sa cuisson n’interfĂšre pas avec les autres prĂ©parations.
  • Baguettes en bois (筷歐, kuĂ izi).
  • Hachoir (èœćˆ€, cĂ idāo) : typiquement, le hachoir chinois, fabriquĂ© en acier, a une forme rectangulaire et mesure environ 20 Ă— 10 cm, avec un manche en bois de 10 cm long. Il est trĂšs polyvalent, utilisĂ© pour dĂ©couper, inciser, couper en cubes, hacher finement, etc., ainsi que transfĂ©rer des aliments d’un endroit Ă  un autre.
  • Marmite en argile (砂ç…Č, shābāo) : pour braiser, cuisson lente.
  • Panier de bambou (è’žçŹŒ, zhēnglĂłng) : utilisĂ© pour la cuisson Ă  la vapeur. Il est fabriquĂ© de minces tiges de bois (vigne et bambou). Le couvercle et le fond du panier sont les parties les plus importantes car ils dirigent et ajustent le flux de la vapeur. Les paniers sont de taille variable, mais la plupart sont circulaires de diamĂštre de 20 Ă  25 cm.
  • Planche Ă  dĂ©couper : elle peut ĂȘtre de taille et de forme trĂšs diffĂ©rentes. Dans une cuisine domestique, elle est souvent rectangulaire, de bois dur ou de plastique Ă©pais.
  • CuisiniĂšre Ă  gaz : servant de source de chaleur.

Techniques de préparation

Notons que la prĂ©paration des ingrĂ©dients et la cuisson sont strictement sĂ©parĂ©es. Tout doit ĂȘtre prĂȘt avant de commencer l’étape de la cuisson (lĂ©gumes lavĂ©s, Ă©gouttĂ©s et coupĂ©s, viande coupĂ©e et marinĂ©e et sauces prĂ©parĂ©es).

Types de préparation

  • Mariner (è…Œćˆ¶, yānzhÄ«) : mettre la viande, le poulet, etc., dans un mĂ©lange, par exemple : de sauce de soja, vin de riz et fĂ©cule de maĂŻs pendant au moins 30 minutes et parfois toute la nuit pour attendrir les mets en y ajoutant de la saveur. Une partie de la marinade peut parfois accompagner la cuisson.
  • Tremper : mettre les lĂ©gumes (par exemple les champignons ou crevettes sĂ©chĂ©es) pendant environ 30 minutes dans l’eau bouillante puis Ă©goutter.
  • Griller : faire cuire les graines de sĂ©same ou le poivre de Sichuan (souvent avec du gros sel), Ă  petit feu, dans une poĂȘle sans graisse jusqu’à un changement de couleur pour les parfumer.
  • Épaissir une sauce (ć‹ŸèŠĄ, gƍuqiĂ n) : bien mĂ©langer la fĂ©cule de maĂŻs avec une quantitĂ© Ă©gale d’eau et ajouter ce mĂ©lange Ă  une sauce hors feu ou Ă  la fin de la cuisson.
  • Blanchir (ç„Żæ°Ž, chĂĄoshuǐ) : mettre l’aliment dans de l’eau bouillante pendant 10-20 secondes. Cela est nĂ©cessaire pour certains lĂ©gumes comme le brocoli.
  • PrĂ©-cuisson veloutĂ©e : prĂ©-cuire le poulet pour le rendre plus moelleux :
  1. au moins 30 minutes avec blanc d’Ɠuf, fĂ©cule de maĂŻs, vin de riz et sel ;
  2. cuire rapidement dans l’huile ou à l’eau ; retirer dùs qu’il devient blanc.

Techniques de découpe

La nature de l’ingrĂ©dient et le mode de cuisson dĂ©terminent la mĂ©thode choisie pour la dĂ©coupe qui doit ĂȘtre rĂ©guliĂšre pour permettre une cuisson Ă©gale.

Il faut tenir le hachoir dans une main tandis que l’autre main tient l’aliment Ă  couper avec le bout des doigts, tout en guidant la dĂ©coupe avec ses articulations. Le poids du hachoir aide beaucoup Ă  la dĂ©coupe.

Pour la viande ou le poulet, il est utile de la mettre 10-15 minutes dans le rĂ©frigĂ©rateur avant la dĂ©coupe. Il est trĂšs important de couper la viande (bƓuf ou mouton) Ă  travers les fibres pour la rendre plus tendre, mais le poulet est coupĂ© dans le sens du grain pour une meilleure tenue.

Liste des techniques de découpe :

  • Trancher : tenir l’aliment fermement sur la planche avec une main et couper verticalement (戇, qiē) de haut en bas. Pour trancher horizontalement (片, piĂ n), le hachoir est parallĂšle Ă  la planche.
  • En julienne (ç”Č, sÄ«) : couper l’aliment en tranches minces, puis empiler plusieurs tranches pour pouvoir couper une 2e fois pour obtenir des bĂątonnets comme des allumettes en bois.
  • Couper en cube, hacher, hacher finement (䞁, dÄ«ng) : couper en bĂątonnets, puis une troisiĂšme fois en cubes. Les dimensions sont typiquement 10 mm sur le cĂŽtĂ© pour les cubes, mm en hachant et mm en hachant finement. Pour hacher finement, il faut parfois hacher plusieurs fois en remettant les morceaux dans une pile pour atteindre les mm ; il est plus aisĂ© si la lame du hachoir est tenue avec les deux mains.
  • Couper en roulant : couper Ă  travers l’aliment (par ex. une carotte ou une asperge) Ă  45Âș, rouler ÂŒ de tour, puis couper Ă  45Âș et ainsi de suite.
  • Écraser (籎, suĂŹ) : pour l’ail ou le gingembre par exemple, Ă©craser l’aliment sur la planche avec le hachoir horizontal et la lame tournĂ©e vers l’extĂ©rieur, la peau de l’ail peut alors ĂȘtre facilement enlevĂ©e. Pour des haricots noirs ou pour faire une pĂąte d’ail, utiliser l’embout du manche du hachoir.
  • Entailler : faire des coupes en parallĂšle ou en forme de diamant Ă  un petit angle Ă  une profondeur d’environ mm.
  • Sectionner (æ–Ź, zhǎn): couper l’os avec un geste vertical violent du hachoir, puis terminer en appuyant fortement sur le hachoir.

Modes de cuisson

Les techniques de cuisson[6] - [7] dĂ©terminent presque la recette dans la cuisine chinoise. Les tempĂ©ratures et modes de cuisson sont aussi importants que les ingrĂ©dients qui entrent dans le plat. Chaque technique est donc choisie avec soin en tenant compte de la nature des ingrĂ©dients, du degrĂ© de chaleur et du temps de cuisson. Certaines techniques captent le jus des aliments, d’autres affectent principalement les saveurs, et ainsi de suite.

Quelques conseils :

  • Poser le wok sur le feu sans mettre d'huile et le prĂ©chauffer rapidement.
  • Dans le mode de cuisson le plus courant, on ajoute une ou deux cuillerĂ©es Ă  soupe d’huile au wok. Les aliments sont saisis rapidement afin de leur conserver toute leur saveur et propriĂ©tĂ©s nutritives. L’huile est ajoutĂ©e sur les bords du wok.
  • La viande est saisie en premier et souvent retirĂ©e du wok pour permettre la cuisson des lĂ©gumes qui vont se nourrir des sucs de la viande ; celle-ci est ensuite rajoutĂ©e au wok vers la fin.
  • Le temps de cuisson des lĂ©gumes varie : on ajoute les lĂ©gumes les plus Ă©pais (brocoli, carottes) au dĂ©but, et on finit avec des lĂ©gumes verts et tendres tels que les petits pois ou les pousses de soja.
  • Utiliser du tofu avec une bonne tenue pour frire rapidement ; il gardera sa forme et ne s’émiettera pas dans le wok. Il faut l’éponger avant l’utilisation pour permettre l’absorption des autres saveurs dans le plat.
  • Pour parfumer, on pourra saisir dans l'huile, avant la cuisson des aliments, une gousse d’ail fendue, oignon, morceau de gingembre, piments, citronnelle ou graines de sĂ©same, suivant la recette et le goĂ»t de chacun.
  • On peut prĂ©parer une sauce d'accompagnement dans le wok en fin de cuisson avec un liquide Ă©paissi Ă  la fĂ©cule.
  • Une pincĂ©e de sucre pourra raviver certaines saveurs. En fin de cuisson, quelques gouttes de sauce soja ou d'huile de sĂ©same donneront une touche rĂ©gionale au plat.

Les plats chinois doivent la diversitĂ© de leurs prĂ©parations Ă  l’abondance des ingrĂ©dients cuisinĂ©s de trĂšs nombreuses façons dans une rĂ©gion ou dans une autre. Nous prĂ©sentons ci-dessous un certain nombre de tours de main correspondant aux huit grandes cuisines rĂ©gionales :

Modes de cuisson pour chacune des huit grandes cuisines régionales
ModeDescriptionShandongCantonFujianAnhuiJiangsuZhejiangSichuanHunan
BĂ oFrire des aliments Ă  feu vifoui
BiānSauter sans huileouioui
ChǎoSauter rapidementouiouiouiouiouioui
DĂčnCuire en ragoĂ»touiouiouioui
HuÏBraiser « blanc »ouiouioui
JiānFrire « peu profond »oui
KǎoGrilleroui
LiƫFrire et lierouioui
MĂšnMijoterouioui
Shāo (hóng shāo)Braiser « rouge »ouiouiouiouioui
WēiMijoter longuementouiouioui
XĆ«nFumer la viandeoui
ZhĂ Cuire dans la fritureouiouiouioui
ZhēngCuire à la vapeurouiouioui
Bào (爆), tripes frites.
Biān (煾) ou gānbiān (ćčČ煾), Ă©mincĂ© de bƓuf frit.
Chǎo (炒), Ă©mincĂ© de viande et de tofu aux cinq Ă©pices sautĂ©.
DĂčn (燉), bouillon de viande Ă  l'angĂ©lique de Chine.
HuÏ (烩), nouilles au bouillon braisé du Henan.
Kǎo (烀), cotelettes de porc grillĂ©es.
LiĆ« (熘), poulet frit au citron.
MĂšn (焖), chou chinois mijotĂ©.
Shāo (烧) (hĂłng shāo (çșąçƒ§), travers « braisĂ©s rouge ».
Wēi (煹), nouilles au poisson mijotĂ© Ă  l'huile rouge.
XĆ«n (燻), agneau fumĂ© Ă  l'Ă©corce de noyer.
Zhà (炾), tofu puant frit
Zhēng (è’ž), brioches cuites Ă  la vapeur.
Bào (爆), frire des aliments à feu vif
Faire frire des aliments coupĂ©s en petits morceaux de mĂȘme taille dans un wok avec de l’huile chauffĂ©e Ă  feu vif. Ce mode convient particuliĂšrement Ă  des mets tels que les rognons ou les tripes. Le feu est encore plus vif et la friture plus rapide que dans le mode chǎo, donnant des mets Ă  la fois croustillants, tendres et lĂ©gers. Ce mode convient plus aux restaurants qu’aux particuliers.
Biān (煾) ou gān biān (ćčČ煾), frire Ă  sec
Les aliments sont coupĂ©s en lamelles ou petites tranches. Ils sont frits avec peu d’huile sur un feu moyen jusqu’à ce qu’ils deviennent presque secs et trĂšs savoureux. L’assaisonnement est ajoutĂ© vers la fin de la cuisson, souvent en ajoutant un peu d’huile.
Chǎo (炒), sauter rapidement
Ce mode de cuisson est la mĂ©thode classique de la cuisine chinoise. Les aliments sont coupĂ©s en petits morceaux de mĂȘme taille. Le wok est prĂ©alablement chauffĂ©, puis une petite quantitĂ© d’huile est ajoutĂ©e. Une fois l’huile trĂšs chaude (une goutte d’eau doit s’évaporer), les aliments sont ajoutĂ©s et remuĂ©s souvent, l’opĂ©ration demandant de la dextĂ©ritĂ©. La vitesse d’exĂ©cution est primordiale, donc tous les ingrĂ©dients doivent ĂȘtre disponibles. Les aliments peuvent ĂȘtre crus, marinĂ©s ou partiellement cuits. Parfois, on commence par des condiments, et on ajoute de la fĂ©cule Ă  la fin pour Ă©paissir la sauce avant de retirer le wok du feu. Puisque les aliments ne cuisent pas Ă  la mĂȘme vitesse, certains peuvent ĂȘtre extraits avant la fin de la cuisson, pour ĂȘtre rĂ©introduits vers la fin. Ce mode conserve les couleurs, textures et saveurs des mets, ainsi que leur valeur nutritionnelle.
DĂčn (燉), cuire en ragoĂ»t
Faire cuire en ragoĂ»t dans une marmite couverte Ă  feu doux des morceaux importants de viande ou une volaille entiĂšre pendant longtemps jusqu’au moment oĂč ces morceaux se dĂ©tachent. Pendant la cuisson, on ajoute souvent un peu de gingembre et des civettes. Avec cette mĂ©thode, la saveur essentielle de l’ingrĂ©dient principal ressort ;
HuÏ (烩), braiser « blanc »
Cuire Ă  l’étouffĂ©e (braiser) dans une sauce qui ne contient pas d’assaisonnements trop colorĂ©s, pour que la couleur naturelle et pĂąle de l’ingrĂ©dient principal (le poisson, le poulet ou les lĂ©gumes) domine. Voir le mode shāo plus loin.
Jiān (煎), frire « peu profond »
AprĂšs avoir mis suffisamment d’huile pour couvrir le fond d’une casserole Ă  fond plat (quelques millimĂštres), prĂ©alablement chauffĂ©e Ă  feu moyen., les aliments y sont distribuĂ©s Ă©galement puis frits lentement en les retournant une ou deux fois. Ils sont ainsi dorĂ©s des deux cĂŽtĂ©s. Cette technique est spĂ©cialement utile pour des aliments prĂ©cuits.
Kǎo (烀), griller
Griller ou rÎtir de la viande, de la volaille ou du poisson en utilisant une source de chaleur rayonnante, par exemple du charbon de bois. Ils sont souvent farcis ou enveloppés dans des feuilles et sont fréquemment arrosés pendant la cuisson.
LiĆ« (熘), frire et lier
La cuisson se fait en deux temps. L’ingrĂ©dient principal, par exemple du poisson ou de la viande, est coupĂ© en petits morceaux. Ensuite il est cuit dans une friteuse. Dans un second temps, une sauce Ă  base d’épices et de la fĂ©cule de maĂŻs est versĂ©e dessus, donnant une texture satinĂ©e. Les mets prĂ©parĂ©s de cette façon ont des textures croustillantes, lisses et tendres.
Mùn (焖), mijoter
Les aliments coupĂ©s en morceaux sont sautĂ©s au wok dans une petite quantitĂ© d’huile, puis mijotĂ©s Ă  feu doux avec un peu d’eau ou de bouillon. Le wok est couvert. Les mets ainsi prĂ©parĂ©s donnent une saveur assez forte et un jus onctueux.
Shāo (烧) (çșąçƒ§, hĂłngshāo, braiser (braiser « rouge »)
Ce mode de cuisson couvre un peu les modes mĂšn et wēi, c’est-Ă -dire qu’il commence par une premiĂšre Ă©tape oĂč l’on frit les aliments (principalement de la viande), puis on ajoute de l’eau ou du bouillon pour terminer en mijotant pour attendrir les mets. Le temps est plus court que pour wēi et on utilise plus de liquide, mais il reste moins de liquide Ă  la fin que dans le mode mĂšn. En ajoutant de la sauce soja foncĂ©e, le rĂ©sultat est rouge, et le plat est riche et savoureux. En effet, le mode « braiser rouge » est typiquement chinois.
Wēi (煹), mijoter longuement
On essaie de reproduire le plat de la ferme et de son Ăątre. Dans un premier temps, de grands morceaux de viande sont frits et mijotĂ©s lentement pendant des heures dans une cocotte d’argile avec de l’eau ou du bouillon. Le liquide est trĂšs rĂ©duit, les saveurs sont riches et moelleuses et la viande trĂšs tendre. Cette mĂ©thode convient aux morceaux tendineux de la viande ;
XĆ«n (燻), fumer
On suspend l’aliment dĂ©jĂ  cuit Ă  la vapeur ou frit Ă  l’huile au-dessus d’une fumĂ©e Ă©paisse qui provient d’un feu lent de copeaux et d’écorces de cacahuĂštes.
Zhà (炾), cuire dans la friture
Ce mode de cuisson est souvent utilisĂ© dans un premier temps (suivi, par exemple, par le mode chǎo), mais aussi comme mĂ©thode en soi. Il utilise beaucoup d’huile Ă  feu vif, tempĂ©rature vers 180-200 °C, et la cuisson est trĂšs rapide. AssociĂ© Ă  la fĂ©cule, il donne des aliments tendres Ă  l’intĂ©rieur et croquants Ă  l’extĂ©rieur. Cuit dans un premier temps Ă  l’eau ou Ă  la vapeur, puis saupoudrĂ© de fĂ©cule, le mets, frit dans l’huile bouillante, devient croustillant et dorĂ©.
Zhēng (è’ž), cuire Ă  la vapeur
La cuisson se fait dans un rĂ©cipient, souvent un panier ou une pile de paniers de bambou (pour conserver l’énergie), qui se situe au-dessus de l’eau bouillante, dans un wok par exemple. Les ingrĂ©dients peuvent ĂȘtre de la viande, de la volaille, du poisson, des lĂ©gumes, du tofu, etc., parfois dĂ©jĂ  blanchi ou frit rapidement. On fait cuire le tout Ă  la vapeur. Cette mĂ©thode prĂ©serve les substances nutritives, la saveur et la fraĂźcheur des ingrĂ©dients.

Quelques autres techniques

  1. BĂ n (拌) : mĂ©langer en salade.
  2. DuĂŹ yān (ćŻč腌) : saumurer.
  3. LiĂĄng (涌) : prĂ©parer des plats froids.
  4. Lǔ (ć€) : braiser dans un bouillon Ă©picĂ©.
  5. Qiàng (熗) : sauter rapidement avec des piments rouge et du poivre de Sichuan.
  6. Zhǔ (煼) : bouillir à demi.

Considérations diverses

  • Les lĂ©gumes verts et feuillus doivent ĂȘtre lavĂ©s au prĂ©alable.
  • Il faut couper les mets (viande, lĂ©gumes) dans des dimensions similaires pour que la cuisson soit uniforme et de maniĂšre qu'ils puissent ĂȘtre facilement mis en bouche au moyen des baguettes. La viande sera coupĂ©e Ă  travers le grain, de maniĂšre Ă  rompre les fibres.
  • La viande fraĂźche doit toujours ĂȘtre marinĂ©e. Ajouter la fĂ©cule, liant de la marinade en dernier.

Culture

Comme dans toutes les cultures, aux fĂȘtes et occasions spĂ©ciales sont associĂ©s des mets particuliers. En voici quelques exemples :

  • Le gĂąteau de Nouvel an (niĂĄngāo) Ă  base de farine de riz gluant, parfumĂ© au haricot rouge ou au longane ; il est cuit Ă  la vapeur puis coupĂ© en tranches qui sont frites ;
  • Le pĂątĂ© impĂ©rial et le rouleau de printemps (æ˜„ć·, chĆ«njuǎn) sont de petites crĂȘpes Ă  base de farine de blĂ© ou de riz contenant des lĂ©gumes et de la viande coupĂ©s en lamelles. Il s'agit Ă  l'origine d'un pique-nique qu'on emmĂšne au cimetiĂšre lors de la Toussaint chinoise ;
  • Les feuilles de bambou farcies (çČœć­, zĂČngzi), feuilles de bambou farcies (riz gluant, porc, arachides, jaune d'Ɠuf de cane salĂ©), accompagnent la fĂȘte des bateaux dragons ;
  • Les gĂąteaux de lune (月鄌, yuĂšbǐng) sont consommĂ©s lors de la FĂȘte de la mi-automne, qui a lieu le plus souvent en septembre Ă  l'occasion de la pleine lune, on dit gĂ©nĂ©ralement que les meilleurs viennent de Hong Kong ;
  • Les pĂątes de longue vie (长毿靱, chĂĄngshĂČu miĂ n), trĂšs fines et trĂšs longues, sont consommĂ©es par ceux qui fĂȘtent leur anniversaire pour s'assurer la longĂ©vitĂ© ; il est donc important de ne pas les casser pendant la cuisson.
Repas chinois à Suzhou (Jiangsu) : riz blanc, crevettes, aubergines, tofu fermenté, légumes frits, canard végétarien et, au centre, viande et pousses de bambou.

DĂ©roulement des repas

À cĂŽtĂ© des gargotes, les restaurants offrent des salles communes et des salles sĂ©parĂ©es que l'on peut rĂ©server si l'on veut rester entre soi. On choisit souvent les poissons directement dans l'aquarium, ou mĂȘme un autre animal dans une cage situĂ©e Ă  l'entrĂ©e du restaurant.

L'hĂŽte se doit d'ĂȘtre plein de prĂ©venance pour l'invitĂ©, dont il remplit le bol, la tasse et le verre, pour qu'ils restent pleins en permanence. Laisser son bol vide serait le signe qu'on n'a pas mangĂ© Ă  sa faim : des quantitĂ©s extraordinaires de nourriture sont ainsi laissĂ©es dans les assiettes, dont les fonds sont systĂ©matiquement recyclĂ©s dans des broyeurs, finissant en nourriture pour les cochons ou en compost. Il est toutefois usuel de demander Ă  emporter les plats restants dans des boĂźtes en plastique. Il est aussi trĂšs souvent possible de commander les plats de chez soi sans frais de livraison.

Pendant un déjeuner traditionnel, des toasts sont portés aux uns et aux autres. Ils constituent parfois des signes de défis qui ont pour but de contribuer à créer l'atmosphÚre chaleureuse auxquels les Chinois tiennent tant, mais qui mÚnent aussi quelquefois à des excÚs fùcheux. Taper trois fois la table avec le bout de l'index et du majeur recourbés (imitation d'une courbette) permet de remercier celui qui vous sert à boire. Dans certaines régions de l'Empire du Milieu, il existe des jeux accompagnant la consommation d'alcool. Ils permettent de désigner qui boira le verre suivant.

Boissons

Le thé joue un rÎle important dans la culture culinaire chinoise. Baijiu et huangjiu comme les boissons alcoolisées fortes sont préférées par beaucoup de gens. Le vin de vigne n'est pas aussi populaire en Chine que les autres boissons qui sont consommées pendant le repas, bien qu'il soit généralement disponible dans le menu.

Thé

Le thĂ© Longjing, Ă©galement connu sous le nom de thĂ© Dragon Well, est une variĂ©tĂ© de thĂ© vert torrĂ©fiĂ© originaire de Hangzhou, dans la province du Zhejiang, en Chine, oĂč il est produit principalement Ă  la main et a Ă©tĂ© renommĂ© pour sa haute qualitĂ©, ce qui lui a valu le titre de thĂ© chinois rĂ©putĂ©.

En plus du dim sum, de nombreux Chinois boivent leur thé avec des collations comme les noix, les prunes, les fruits secs (en particulier le jujube), les petits bonbons, les graines de melon et la cire. La Chine a été le premier pays à cultiver et à boire du thé, qui est apprécié par les gens de toutes les classes sociales. Le traitement du thé a commencé aprÚs les dynasties Qin et Han[8].

Les diffĂ©rents types de thĂ© chinois comprennent les thĂ©s noir, blanc, vert, jaune, oolong, le thĂ© foncĂ©, le thĂ© compressĂ© et le thĂ© parfumĂ©. Le thĂ© chinois est souvent classĂ© en plusieurs catĂ©gories diffĂ©rentes selon l'espĂšce de plante d'oĂč il provient, la rĂ©gion dans laquelle il est cultivĂ© et le mode de production utilisĂ©. Il y a quatre grandes rĂ©gions de plantation de thĂ©: Jiangbei, Jiangnan, Huanan et la rĂ©gion du sud-ouest. Les types bien connus de thĂ© vert comprennent Longjing, Huangshan, Mao Feng, Bilochun, Putuofeng Cha et Liu'an Guapian. La Chine est le premier exportateur mondial de thĂ© vert[9].

L'un des accessoires les plus répandus en Chine moderne, aprÚs un portefeuille ou un sac à main et un parapluie, est un thermos en verre à double paroi isolé, avec des feuilles de thé dans le haut derriÚre une passoire.

Boissons alcoolisées

L'importance du baijiu (littĂ©ralement « liqueur blanche ») en Chine (99,5% de son marchĂ© alcoolique) en fait l'alcool le plus consommĂ© dans le monde. Elle remonte Ă  l'introduction de la distillation sous la dynastie des Song[10] ; il peut ĂȘtre fait Ă  partir de blĂ©, de maĂŻs ou de riz; et titre habituellement environ 120 proof (60% vol.) La marque la plus omniprĂ©sente est le bon marchĂ© Er guo tou, mais Mao Tai est le baijiu premium. Autres marques populaires Kang, Lu Zhou Te Qu et Wu Liang Ye[10].

Le huangjiu (« liqueur jaune ») n'est pas distillé et est un vin de riz fort (10-15% vol.) Les marques populaires comprennent Shaoxing Lao Jiu, Shaoxing Hua Diao et Te Jia Fan[10].

Boissons Ă  base de plantes

Le thé aux herbes chinoises, également connu sous le nom de tisane médicinale, est une sorte de thé fabriqué à partir d'herbes médicinales chinoises.

Autres boissons

Le lait de soja, le lait d'amande, le lait de noix et le lait de coco sont également consommés au cours du repas dans différentes régions. Le jus d'aubépine ou de jujube sont les préférés de certaines régions. Un petit verre de vinaigre de fruits est servi à l'apéritif dans le Shanxi.

Cuisine chinoise hors de Chine

LĂ  oĂč il y a des populations immigrĂ©es chinoises historiques, le style de nourriture a Ă©voluĂ© et a Ă©tĂ© adaptĂ© aux goĂ»ts et aux ingrĂ©dients locaux, et modifiĂ© par la cuisine locale, Ă  des degrĂ©s plus ou moins importants. Il en est rĂ©sultĂ© une profonde influence chinoise sur d'autres cuisines nationales telles que la cuisine cambodgienne, thaĂŻlandaise ou vietnamienne. Il existe Ă©galement un grand nombre de formes de cuisine fusion, souvent populaires dans le pays en question. Certains de ces plats, comme les ramen (cuisine chinoise japonaise), sont devenus populaires au niveau international.

La viande frite, combinée à la sauce aigre-douce en tant que mode de cuisson, reçoit une préférence énorme en dehors de la Chine. Par conséquent, de nombreuses cuisines chinoises internationales similaires sont inventées à base de sauce aigre-douce, y compris le poulet aigre-doux (Europe et Amérique du Nord), le poulet mandchou (Inde) ou le tangsuyuk (Corée du Sud).

La forte population chinoise aux États-Unis exploite de nombreux restaurants, a dĂ©veloppĂ© des plats distinctifs (comme le chop suey) basĂ©s Ă  l'origine sur la cuisine cantonaise, alors que ceux-ci ne sont pas populaires parmi la population chinoise amĂ©ricaine[11] - [12]. Une des premiĂšres fut Joyce Chen, qui ouvrit son premier restaurant Ă  Cambridge (Massachusetts) en 1958[13].

  • cuisine chinoise amĂ©ricaine
    • Chop suey, la poule du GĂ©nĂ©ral Tso, Egg foo young
  • Cuisine chinoise canadienne
  • cuisine caribĂ©enne chinoise
  • Cuisine chinoise philippine
    • Batchoy, Pancit
  • cuisine indienne chinoise
    • Gobi manchurian, soupe de manchouri
  • Cuisine chinoise indonĂ©sienne
    • Bakso, Cap cai, Lumpia, Mie goreng, Swikee
  • cuisine chinoise japonaise
    • Ramen, Gyoza, Kakuni, Tenshindon.
  • cuisine chinoise corĂ©enne
    • Jajangmyeon
  • Cuisine chinoise malaisienne
    • Bak Kut Teh, Char kway teow, Yee chantĂ©
  • Cuisine chinoise pakistanaise
    • Jalfrezi
  • cuisine pĂ©ranakane
    • Curry tĂȘte de poisson, Laksa
  • Cuisine chinoise pĂ©ruvienne
    • Arroz chaufa
  • Cuisine chinoise portoricaine
  • Cuisine chinoise singapourienne
    • Riz au poulet hainanese

Notes et références

  1. « L’histoire des aliments de base - Gouts de Chine » (consultĂ© le ).
  2. Savourer, goûter, p. 17 sur Google Livres.
  3. (en) « What is the Most Complex Chinese Character? », Mental Floss,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. http://www.topchine.fr/liste_ingredients.php
  5. « La Cuisine au wok », sur ja6.free.fr (consulté le ).
  6. David Houstin, « Huit grandes cuisines chinoises », sur informations.com, Chine Informations, (consulté le ).
  7. http://www.chinatown.fr/spip.php?article460
  8. Q. Hong & F. Chunjian. Origins of Chinese Tea and Wine. Asiapac Books Pte Ltd. 2005. (ISBN 9812293698).
  9. Zonglin Chang Xukui Li. Aspect of Chinese Culture. 2006. (ISBN 7302126321), (ISBN 978-7-302-12632-4).
  10. Yao, Zhang. China Everyday!. Page One Pub. 2007. (ISBN 978-981-245-330-3)
  11. Andrew Coe, Chop Suey: A Cultural History of Chinese Food in the United States (2009)
  12. Yong Chen, Chop Suey, USA: The Story of Chinese Food in America (2014)
  13. (en-US) « Taught American palates to speak Chinese », sur Chicago Tribune (consulté le )

Voir aussi

Ouvrages en français

  • Henri Lecourt. La Cuisine chinoise, Éditions Albert Nachbaur, PĂ©kin, 1925, rĂ©Ă©d. Robert Laffont, Paris, 1968 (ISBN 9782221028698) [lire en ligne].
  • Ma Nancy Chih. Ma cuisine chinoise par Madame Ma. Fribourg, Office du Livre 1966. 190 p.
  • Germaine Cosiva, CĂ©line Vence. Comment cuisiner et recevoir Ă  la chinoise ? Paris, Hachette, 1975. 158 p.
  • Collectif. Les secrets de la cuisine chinoise, 177 recettes. Paris, Grund. 1977. 144 p.
  • Yamei Tsai. La cuisine chinoise facile et bon marchĂ©. Guy Authier. 1977. 472 p.
  • Yamei Tsai E., Chambers Line, DesgrĂ©s Mic. La cuisine chinoise en deux coups de baguettes. Guy Authier. 1978. 475 p. illustrĂ©.
  • Ngoc Rao Nguyen. La cuisine chinoise Ă  l'usage des français. Paris, Denoel, 1980. 347 p.
  • Lau Boong Eng. La cuisine populaire chinoise. Pairs, Vilo. 1980 ?
  • Collectif. EncyclopĂ©die de la cuisine chinoise. CIL-Beaux Livres. 1981. 224 p.
  • Collectif. Cuisine chinoise illustrĂ©e. En français et en chinois. Ed. du Heng et Xue Geng. 1982. 127 p.
  • Anne Michalet, Yee Yo. Traite de Cuisine Chinoise: Les Techniques de base. French and European Publications. 1988.
  • Meslin Liliana, Aline Monette, Collectif. Les secrets de la cuisine chinoise. Paris, Ed. de l'AprĂšs-Midi. 1988. 159 p. illustrĂ©.
  • Elizabeth Chong. L'HĂ©ritage de la cuisine chinoise. Paris, Hachette.1994. 256 p.
  • Ben She, Yi Ming, Li Yin (collectif). Cuisine familiale chinoise. Paris, Ed. Langues Etrangeres, 1997, Paris Ed. de l'Aurore, 1998
  • William Chan Tat Chuen, À la table de l'empereur de Chine, P. Picquier, Arles, 2007, 237 p. (ISBN 978-2-87730-921-9).
  • Dominique Blanc. Les sĂ©ductions du palais : cuisiner et manger en Chine. Paris, SociĂ©tĂ© française de promotion artistique, 2012, 34 p. (numĂ©ro spĂ©cial de Connaissance des arts publiĂ© Ă  l'occasion de l'exposition au musĂ©e du quai Branly en 2012).
  • Georges London, Un tour gastronomique de la Chine. 88 recettes des cuisines rĂ©gionales, Paris, 2013 (nouvelle Ă©dition illustrĂ©e), 257 p. (ISBN 9782954460802).
  • Katrin Schlotter et Elke Spielmanns-Rome. Chine. Recettes, terroirs, spĂ©cialitĂ©s, Ullmann, Cologne, 2013, 484 p. (ISBN 978-3-8480-0210-8).
  • Éliane Cheung. À la table d'une famille chinoise: Recettes de mes parents. Editions Alternatives. 2016, 135 p.
  • Zheng Lunian. Le Bonheur de la Bouche, la cuisine chinoise, quintessence d'une civilisation. Michel de Maule. 2017. (ISBN 978-2-87623-664-6)
  • Dr. Michel Frey. La cuisine des quatre saisons selon la mĂ©decine chinoise. Guy TrĂ©daniel Editions, 2019.

ouvrages en anglais

  • (en) Thomas O. Höllmann. The Land of the Five Flavors: A Cultural History of Chinese Cuisine, Columbia University Press, New York, 2014, 198 p. (ISBN 978-0-231-16186-2)

Filmographie

  • Les nouveaux explorateurs : Fred Chesneau, globe cooker en Chine, film de Laurent Sbasnik, GĂ©dĂ©on programmes, ADAV, 2010, 54 min (DVD).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.