Baozi
Le baozi (chinois simplifiĂ© : ć ć ; pinyin : ), petit pain farci[1] et cuit Ă la vapeur, est un amuse-gueule trĂšs populaire de la cuisine chinoise. Le nÇihuĂĄngbÄo (chinois simplifiĂ© : 愶çć ) en est une version spĂ©cifique du sud de la Chine (Guangdong) et du ViĂȘt Nam, oĂč il est connu sous le nom de bĂĄnh bao. La pĂąte des versions sud-chinoise et vietnamienne contient du sucre, tandis que les baozi du Nord sont salĂ©s ou fades.
Baozi | |
Lieu dâorigine | Chine |
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Place dans le service | Snack |
Température de service | Chaud ou tiÚde |
IngrĂ©dients | Farine de blĂ©, viande, lentin du chĂȘne (shiitakĂ©), lĂ©gumes |
Mets similaires | Mantou Cha siu bao (Guangdong) BĂĄnh bao (ViĂȘt Nam) buuz (Mongols) |
Classification | Pains farcis |
La farce en Chine du Sud et du Sud-Ouest et au ViĂȘt Nam contient souvent de l'Ćuf dur et parfois de la saucisse, tandis que celle de Chine du Nord et de l'Est est plus proche de la farce des buuz mongols ou des jiaozi. Il existe Ă©galement des versions sucrĂ©es dans le Nord, contenant gĂ©nĂ©ralement de la pĂąte de haricot (dousha) : soja rouge (azuki), vert (mungo) ou jaune (soja dans le sens le plus courant).
Les versions du sud sont principalement reconnaissables de l'extérieur au petit carré de papier. Une feuille plus large est utilisée dans la cuisson du nord et est détachée à la vente.
Description
Il existe différents types de baozi, comme il existe une grande variété de viennoiseries. La pùte est faite généralement à base de farine de blé et d'eau, parfois mélangée à d'autres farines (soja, maïs). Pour rendre la pùte plus blanche, du lait peut remplacer l'eau. Différents types de farces à base de viande[2] ou de légumes sont enveloppés dans une sorte de pùte levée puis l'ensemble est cuit à la vapeur.
Les baozi sucrés sont souvent fourrés de purée de haricots rouges.
Types
Il n'y a pas vraiment de classification de types de baozi selon les rĂ©gions : la taille, la pĂąte, la farce et le mode de cuisson se dĂ©clinent Ă l'infini. Ils peuvent avoir des appellations diffĂ©rentes selon les rĂ©gions et les dialectes. Visuellement, les baozi consommĂ©s dans le nord de la Chine sont d'une taille plus importante et plus grossiers, tandis que dans les rĂ©gions du sud, ils sont d'une taille relativement plus rĂ©duite et sont plus raffinĂ©s. Ces diffĂ©rences tendent Ă s'estomper du fait des migrations de populations en Chine continentale. Elles persistent dans la mesure oĂč les baozi plus raffinĂ©s sont plus chers et donc consommĂ©s plutĂŽt dans des restaurants, ou distribuĂ©s dans les grandes et moyennes surfaces, tandis que les baozi plus grossiers sont plutĂŽt consommĂ©s par des travailleurs pauvres, souvent vendus dans des Ă©choppes modestes et par des marchands Ă la sauvette, ou servis en restauration collective Ă bas prix.
On peut cependant citer :
- cairoubao (èèć , ), littĂ©ralement « baozi aux lĂ©gumes et viande », terme gĂ©nĂ©rique pour dĂ©signer tout baozi farci aux lĂ©gumes et Ă la viande.
- xiaolongbao (ć°çŹŒć / ć°ç± ć , ), littĂ©ralement « baozi de petit caisson », de trĂšs petite taille (4 cm de diamĂštre environ). Ils sont caractĂ©risĂ©s par une pĂąte trĂšs fine et rĂ©sistante. En effet, leur farce contient du bouillon gĂ©lifiĂ© qui se liquĂ©fie Ă la chaleur. La marque la plus connue est Din Tai Fung Dumpling House (éŒæł°è±, ) dont il existe des Ă©tablissements dans toute la zone Asie-Pacifique.
- cha shao bao ou tcha siu bao (ćç§ć / ćçć , ), qui est un pain farci Ă la viande de porc rĂŽti char siu (ćç§ / ćç, ) originaire de la cuisine cantonaise. C'est un pain Ă part car c'est le seul ouvert sur le haut avant une seconde levĂ©e, ce qui fait que la pĂąte se dĂ©chire et donne une forme spĂ©ciale. Pour Ă©viter que la pĂąte se durcisse trop Ă haute tempĂ©rature, il fut une Ă©poque oĂč une personne Ă©tait chargĂ©e d'asperger de l'eau fraĂźche par la bouche : les consommateurs avaient alors l'habitude d'enlever la surface du baozi avant de le manger. Pour des raisons d'hygiĂšne, de nos jours des Ă©quipements de cuisine professionnels permettent la vaporisation automatique programmable.
- shanghai guan tang bao (äžæ”·çæčŻć , ), littĂ©ralement « baozi rempli de bouillon de Shanghai ». Il s'agit d'un baozi du type xiaolongbao ou non, comportant un petit trou sur le haut, par lequel un bouillon a Ă©tĂ© versĂ© dans le baozi.
- nai huang bao (愶é»ć / 愶é»ć , , « baozi jaune au lait » ou 愶çć , ), qui est un pain farci d'une crĂšme sucrĂ©e Ă base dâĆuf et de beurre, issu de la cuisine cantonaise et inventĂ© par Wang Ting-Zhi.
- dousha bao (è±æČć , , « baozi Ă la pĂąte de haricot »), la pĂąte de haricot (dousha), pouvant ĂȘtre au haricot azuki (petit haricot rouge), ou au soja jaune ou plus rarement au soja vert. Dousha signifie littĂ©ralement « sable de haricot » en raison de sa texture lĂ©gĂšrement granuleuse.
- lian rong bao (èČèć / èźèć , ), littĂ©ralement « baozi Ă la purĂ©e de lotus », fourrĂ© Ă la purĂ©e sucrĂ©e de graines de lotus.
- shou bao (毿ć / ćŁœć , ), littĂ©ralement « baozi de la longĂ©vitĂ© », est un baozi en forme de pĂȘche, symbole de longĂ©vitĂ©, dont la pĂąte est teintĂ©e de rose et la farce est constituĂ©e de dousha d'azuki. Ils sont servis lors des anniversaires.
Variantes
On peut encore citer un autre aliment proche du baozi mais non farci : le mantou (éŠć€Ž / é„ é , ) qui est un petit pain Ă la vapeur sans goĂ»t ou lĂ©gĂšrement sucrĂ©. Dans la cuisine cantonaise, il est petit (7 cm de longueur contre de grands spĂ©cimens pouvant atteindre les 15 cm), gĂ©nĂ©ralement servi au petit dĂ©jeuner pour accompagner le çČ„, (connu comme soupe de riz en France) ou mangĂ© tel quel avec du lait concentrĂ© sucrĂ©.
Il faut noter qu'en raison de l'influence de la culture chinoise et de la diaspora chinoise, on peut trouver dans diffĂ©rentes rĂ©gions du monde des baozi trĂšs diffĂ©rents. En Mongolie, ils sont appelĂ©s buuz ĐŃŃĐ·, la farce Ă©tant gĂ©nĂ©ralement du mouton[3] - [4]. Au Japon, ils sont connus sous le nom de chĆ«kaman (äžèŻăŸă, « pain chinois »), ăŸă Ă©tant la transcription phonĂ©tique de é„ . Les plus connus Ă©tant le nikuman (èăŸă), Ă la viande et le anman 逥 (ăŸă) au anko. Au ViĂȘt Nam, ils sont appelĂ©s bĂĄnh bao, la farce est composĂ©e de porc, d'oignon, de champignons, dâĆuf, de saucisse et de lĂ©gumes. Aux Philippines, ils sont appelĂ©s siopao, la farce est composĂ©e de porc, de poulet, de mouton ou de crevettes sĂ©chĂ©es[5] - [6].
à Madagascar, à l'ßle Maurice et à La Réunion, ils sont appelés pao. En Polynésie française, ils sont appelés chao pao. La farce est composée de porc ou de poulet.
Voir aussi
- Buuz, version mongole, généralement au mouton
- Khinkali, gros ravioli géorgien contenant de la viande
- Jiaozi (gyoza en japonais, momo en tibétain), ravioli souvent dit pékinois
- Xiaolongbao (shoronpo en japonais), moyenne raviole de ShanghaĂŻ, contenant de la soupe
- Dimsum, comportant différents raviolis à la vapeur de la cuisine cantonaise
Notes et références
- C. Phillips, All Under Heaven: Recipes from the 35 Cuisines of China, Ten Speed Press, (ISBN 978-1-60774-982-0, lire en ligne), p. 405
- Clara Arnaud, Sur les chemins de Chine : récit de voyage, Montfort-en-Chalosse, Gaïa éditions, coll. « Kayak », dl octobre 2018 (1re éd. 2010), 262 p. (ISBN 978-2-84720-884-9 et 2847208844, OCLC 1061218188, lire en ligne), chap. 5 (« Oasis d'espoir »), p. 113
- (en) Tatiana Mezhenina, « Close-up buryat, mongolian or chinese traditional buuz, buuza,.. », sur 123RF (consulté le ) : « (image) Close-up of buryat, mongolian or chinese traditional buuz, buuza, baozi. Asian steamed food made of dough and meat. »
- (en-US) Getty, « Close-Up Of chinese origin meat dumplings, aka buuz or buzza or... », sur Getty Images (consulté le ) : « Close-Up of chinese origin meat dumplings, aka buuz or buzza or manti, a popular dish in Buryatia Republic (Russia) and russian Siberia regions or among Central Asian countries. »
- (en) « Chinese flavor in Philippine history »,
- (en) « Siopao and Power: The Place of Pork Buns in Manila's Chinese History »,