Thé vert
Un thĂ© vert, en chinois simplifiĂ© : ç»żè¶ ; chinois traditionnel : ç¶ è¶ ; pinyin : , et en japonais ç·è¶ (ryokucha) est un thĂ© dont l'oxydation naturelle est rapidement stoppĂ©e aprĂšs la cueillette. Il en rĂ©sulte un thĂ© non oxydĂ© maximisant ainsi sa teneur en EGCG et autres catĂ©chines. Le thĂ© vert contient Ă©galement une concentration importante de L-thĂ©anine et une concentration de cafĂ©ine infĂ©rieure Ă celle du thĂ© noir. Une fois infusĂ©, il peut ĂȘtre consommĂ© chaud ou froid.
Chinois traditionnel | ç¶ è¶ |
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Chinois simplifiĂ© | ç»żè¶ |
Traduction littérale | thé vert |
L'arrĂȘt de l'oxydation des feuilles de thĂ©, moment clĂ© dans la production du thĂ© vert, peut ĂȘtre obtenu selon deux mĂ©thodes : la mĂ©thode chinoise, dans laquelle les feuilles sont chauffĂ©es dans des cuves, et la mĂ©thode japonaise. Les thĂ©s produits selon la mĂ©thode japonaise[1] bĂ©nĂ©ficient d'un arrĂȘt de l'oxydation Ă la vapeur ce qui prĂ©serve davantage les propriĂ©tĂ©s des feuilles de thĂ© qu'avec la mĂ©thode chinoise[2]. Ces thĂ©s de qualitĂ© se reconnaissent Ă la couleur foncĂ©e de leurs feuilles, Ă leur odeur d'algues une fois infusĂ©s et Ă leur goĂ»t herbacĂ© et iodĂ©. De nombreux producteurs, notamment au Japon[3] - [4], se tournent aujourd'hui vers une production de thĂ©s verts conforme aux exigences de l'agriculture biologique.
Le thĂ© vert est le thĂ© le plus consommĂ© en Chine, en CorĂ©e et au Japon. Il se rĂ©pand aujourd'hui de plus en plus en Occident, oĂč l'on boit traditionnellement plutĂŽt du thĂ© noir. Les diffĂ©rents terroirs, cultivars utilisĂ©s et modes de culture permettent d'obtenir des thĂ©s verts trĂšs diffĂ©rents. Si le sencha est le thĂ© quotidien des Japonais, lors de la cĂ©rĂ©monie du thĂ© japonaise c'est du matcha, une poudre de thĂ© vert broyĂ©, qui est utilisĂ©. Le matcha est dĂ©sormais incorporĂ© dans des pĂątisseries et est l'ingrĂ©dient de base du matcha latte[5] et du matcha frappĂ©. Les thĂ©s verts les plus prestigieux comme le gyokuro (Japon) ou le Long Jing (Zhejiang, Chine) peuvent atteindre des prix importants sur le marchĂ©. Le thĂ© vert intervient Ă©galement dans la production de thĂ© aromatisĂ© comme le genmaicha qui lui associe du riz ou le gunpowder, qui est l'ingrĂ©dient de base du thĂ© Ă la menthe.
Fabrication
AprÚs la cueillette, les feuilles du théier (Camellia sinensis) sont flétries, puis roulées pour extraire les sucs, puis chauffées afin de neutraliser l'enzyme responsable de l'oxydation. Elles subissent enfin un séchage final. Le chauffage s'effectue selon deux méthodes principales : la méthode chinoise utilise des bassines de cuivre placées sur le feu, alors que les Japonais passent les feuilles à travers des jets de vapeur.
Préparation
- Les thés japonais sont infusés entre 1 min 30 s et 2 min 30 s à une température de 70 °C. Les thés de type sencha ou gyokuro s'infusent généralement trois fois. La seconde et la troisiÚme infusion ne durent pas plus d'une minute.
- Le thé matcha est mélangé à une eau à 90 °C et battu au fouet.
- Les thés verts chinois sont généralement infusés pendant 3 à 5 minutes dans une eau à une température comprise entre 70 °C et 80 °C.
- Le thé vert glacé est infusé à froid pendant 8 heures à température ambiante ou au réfrigérateur.
Variétés
Thés chinois
Il existe en Chine des centaines de variĂ©tĂ©s de thĂ© diffĂ©rentes. Elles reçoivent des noms conventionnels, liĂ©s la plupart du temps Ă la forme des feuilles. Ces dĂ©nominations ne sont aucunement des garanties d'authenticitĂ© ni de qualitĂ©. Les thĂ©s les plus connus sont souvent imitĂ©s. Seuls le sĂ©rieux et l'honnĂȘtetĂ© du vendeur sont des assurances sur l'origine du thĂ©.
- Thé vert de type Gunpowder
- Thé vert Long Jing ou « puits du dragon »
Parmi les thés verts les plus connus, citons :
- Le Chun Mee (« sourcil de vieil homme ») est produit un peu partout, mais surtout dans le Hunan.
- Le Gunpowder (« poudre à canon ») doit son nom à ses feuilles roulées en petites boules. Il est produit dans la province de l'Anhui et dans celle du Zhejiang. TrÚs astringent, il doit sa réputation en Occident au fait qu'il est utilisé dans la préparation du thé à la menthe.
- Le Huang Shan Mao Feng (« pointe duveteuse des montagnes jaunes ») est produit dans la province de l'Anhui.
- Le Long Jing (« puits du dragon ») vient de la province du Zhejiang. Le Long Jing est sans doute le plus connu des thés verts chinois de qualité. Son infusion a des saveurs trÚs fruitées.
- Le Biluochun (« spirale de jade du printemps ») est produit dans la province de Jiangsu
- Le Taiping Houkui (« le meilleur des singes de Tai Ping ») de la province d'Anhui.
- Le Yu Zhu vient du Yunnan.
Thés japonais
Le Japon produit essentiellement du thé vert, dans une vaste gamme de prix et de qualité. Les plantations se situent surtout sur les ßles de Kyƫshƫ et de Shikoku. Il y a quatre récoltes de thé, s'étalant de la mi-avril à fin septembre. La premiÚre (en avril-mai) est la plus recherchée, car elle est réputée produire un thé plus raffiné et moins astringent que les suivantes.
- Le sencha constitue les trois quarts de la production. C'est un thé à la saveur végétale caractéristique. Il est réputé se conserver moins longtemps que les thés verts chinois (pas plus de six mois).
- Le gyokuro est considéré comme un des meilleurs thés japonais. Il est obtenu en recouvrant les théiers de bùches en paille les deux ou trois semaines précédant la premiÚre cueillette. En « ombrant » ainsi les plants, on augmente la teneur en chlorophylle des feuilles, conférant à la boisson une saveur d'algues typique et trÚs douce.
- Le kabusecha est un thé d'ombre, intermédiaire entre le sencha et le gyokuro. Il diffÚre des autres thés d'ombre japonais par l'ombrage : 1 à 2 semaines à 45 % d'ombre (contre 2-3 semaines à 90 % d'ombre pour le gyokuro ou 4-6 semaines à 95-97 % pour le tencha qui donne le matcha).
- Le bancha, ou thé ordinaire, regroupe plusieurs types de thés destinés à la consommation courante. Il est préparé avec des feuilles de sencha de moindre qualité, obtenues à partir de la quatriÚme récolte, en été ou automne. On y retrouve une grande variété de process et de goûts régionaux. Quoique ne manquant pas de caractÚre, sa saveur est moins délicate qu'un sencha. Il est aussi moins riche en vitamines mais le plus riche en anti-oxydants. On y retrouve notamment :
- Le genmaicha, un mélange de bancha et de grains de riz grillés (genmai). à partir du genmaicha, on prépare un thé glacé trÚs populaire au Japon.
- Le hojicha, un bancha dont les feuilles sont grillées à 180°.
- Le kukicha est un thé vert constitué de brindilles (kuki), produit dérivé de la production et qui sont isolées des feuilles de thé aprÚs un tamisage. C'est le moins riche en caféine des thés traditionnels. On le retrouve notamment sous forme de kuki hojicha (thé de brindille grillées).
- Le matcha est un thĂ© vert rĂ©duit en poudre trĂšs fine. Il est essentiellement produit au Japon, dans la rĂ©gion de Aichi. Contrairement aux autres thĂ©s, le matcha n'infuse pas mais doit ĂȘtre battu dans de l'eau chaude avec un fouet en bambou (le chasen) pour crĂ©er une Ă©mulsion. Ce thĂ© est utilisĂ© pour la cĂ©rĂ©monie du thĂ© japonaise : le chanoyu.
- Le shincha (« nouveau thé ») est issu de la premiÚre récolte. Fraßchement cueilli, il est préparé comme un sencha, quoique avec plus de délicatesse. Il est prisé pour sa richesse en vitamines, sa douceur, et sa saveur plus soutenue. C'est un thé hautement périssable, ne durant pas plus de trois mois. Il est produit en avril, dans le sud du Japon.
- Le tamaryokucha est un thĂ© produit suivant la mĂ©thode chinoise, oĂč les feuilles sont torrĂ©fiĂ©es au lieu d'ĂȘtre passĂ©es Ă la vapeur.
- Le tencha est un produit non fini qui sera racheté par les grossistes pour faire du matcha.
Thés coréens
Les thĂ©s verts corĂ©ens peuvent ĂȘtre classĂ©s suivant diffĂ©rents critĂšres et gĂ©nĂ©ralement en fonction de la date de rĂ©colte. L'Ujeon est constituĂ© avec des feuilles de la premiĂšre rĂ©colte, le plus souvent avant le 20 avril. Le Sejak est constituĂ© de feuilles de la seconde rĂ©colte, environ entre le 20 avril et le 5 mai. Le Jungjak est constituĂ© de feuilles rĂ©coltĂ©es entre le 5 mai jusqu'Ă mi-mai et les feuilles rĂ©coltĂ©es plus tard sont appelĂ©es Daejak[6].
Autres thés verts
Avec le succĂšs grandissant des thĂ©s verts en Occident, de nombreuses rĂ©gions du monde se sont mises Ă en produire : Ceylan, ViĂȘt Nam, Darjeeling. Ces thĂ©s sont prĂ©parĂ©s selon la mĂ©thode chinoise, et ressemblent Ă un Gunpowder ou un Chun Mee. Le thĂ© vert vietnamien (surtout celui du Nord du Vietnam : ChĂš ThĂĄi NguyĂȘn) est trĂšs parfumĂ© naturellement. Il se conserve dans un sac hermĂ©tique et Ă l'abri de la lumiĂšre pour restituer sa couleur vert Ă©meraude lorsqu'on le prĂ©pare Ă la mĂ©thode « chinoise ». Une fois prĂ©parĂ©, il faut le boire assez rapidement sinon il perd sa couleur verte. C'est tout un art pour conserver et prĂ©parer le thĂ© vert si on veut conserver toutes ses propriĂ©tĂ©s.
Le thé vert de Thaïlande a vu le jour en 1988 sous l'impulsion de la famille royale de Thaïlande (en). à l'université de Mae Fah Luang (en), dans la province de Chiang Rai se trouve un institut du thé[7] qui a pour vocation l'étude des bienfaits spécifiques du thé vert. La région montagneuse située le long de la frontiÚre de la Birmanie et du Laos est connue sous le nom de triangle d'or et toutes les conditions géologiques et climatologiques sont réunies pour produire d'excellents thés de montagne. Cela contribue au développement durable et au commerce équitable notamment aux tribus Akhas qui vivent sur place. Cette région produit aussi des thés verts Oolong aussi appelés Thés Bleus le no 17 (PremiÚre jeune pousse) et le no 12. Ces deux thés sont d'excellente qualité.
Risques pour la santé
Des Ă©tudes ont confirmĂ© quâĂ des doses excĂ©dant la DJA, les catĂ©chols[8] - [9], et principalement lâEGCG (Ă©pigallocatĂ©chine-3-gallate), sont hĂ©patotoxiques, c'est-Ă -dire qu'ils peuvent endommager le foie. Cette DJA a Ă©tĂ© Ă©tablie par l'AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments (AESA) en 2009 Ă 0,5 mg/kg/j pour l'EGCG[10]. Cette valeur pourrait ĂȘtre dĂ©passĂ©e avec une seule infusette de thĂ© vert et, a fortiori, avec des extraits. En effet, des teneurs de 398 Ă 1 127 mg/l de catĂ©chols totaux dont 117 Ă 442 mg/l dâEGCG ont Ă©tĂ© mesurĂ©es dans des infusions de thĂ© vert[11].
NĂ©anmoins, chez lâHomme, les quelques Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques ne rapportent pas dâeffet indĂ©sirable notable. En 2018, l'AESA « conclut que les catĂ©chines prĂ©sentes dans le thĂ© vert [...] sont gĂ©nĂ©ralement sans danger. Cependant, lorsqu'elles sont consommĂ©es en tant que complĂ©ment alimentaire, des doses de catĂ©chines supĂ©rieures ou Ă©gales Ă 800 mg/jour pourraient susciter des problĂšmes de santĂ©.»[12]
Quelques cas dâeffets graves ont Ă©tĂ© rapportĂ©s parmi les personnes consommant de grandes quantitĂ©s de thĂ© vert. Les effets jugĂ©s les plus graves sont les effets hĂ©patiques. Certaines prĂ©parations ou complĂ©ments alimentaires Ă base de thĂ© vert, ont dĂ» ĂȘtre retirĂ©s du marchĂ© Ă la suite de telles notifications[13].
Si l'implication des catĂ©chols et plus particuliĂšrement de l'EGCG semble avĂ©rĂ©e dans la toxicitĂ© d'extraits de thĂ© vert in vitro, celle-ci n'est pas forcĂ©ment directe et le mĂ©canisme en est mal compris. Lâinfluence du jeĂ»ne sur les concentrations plasmatiques des diverses catĂ©chines est montrĂ©e de maniĂšre trĂšs significative chez le chien et trouve Ă©galement une rĂ©percussion chez le consommateur de thĂ© vert. En cas de prise Ă jeun de lâEGCG, les concentrations maximales peuvent ĂȘtre augmentĂ©es dâun facteur 5 par rapport Ă une mĂȘme dose absorbĂ©e en prĂ©sence dâaliments[14]. Le jeĂ»ne augmentant ainsi potentiellement sa toxicitĂ©, la pratique de cures d'amaigrissement associant la consommation rĂ©pĂ©tĂ©e de thĂ© vert ou de ses extraits Ă un rĂ©gime restrictif, semble Ă dĂ©conseiller.
Du fait des cas d'hĂ©patotoxicitĂ©s signalĂ©s, le rĂšglement europĂ©en n° 2022/2340 du 30 novembre 2022 limite la teneur en 3-gallate dâĂ©pigallocatĂ©chine des aliments et complĂ©ments alimentaire Ă 800 mg par portion journaliĂšre Ă partir du 21 dĂ©cembre 2022[15]. Les denrĂ©es alimentaires contenant des extraits de thĂ© vert dĂ©passant cette limite en 3-gallate dâĂ©pigallocatĂ©chine et mises sur le marchĂ© avant cette date peuvent ĂȘtre commercialisĂ©es jusquâau 21 juin 2023.
Le thĂ© vert est beaucoup plus riche en catĂ©chols (13 %) que le thĂ© noir qui, aprĂšs fermentation, nâen renferme que 2 %. Le thĂ© noir ne prĂ©sente donc pas le mĂȘme risque hĂ©patotoxique que le thĂ© vert.
Il est recommandé de consommer le thé vert avec prudence pendant la grossesse et l'allaitement[16].
IntĂ©rĂȘt pour la santĂ©
La consommation de thé vert est associée à une réduction de la mortalité, et une augmentation d'une tasse de thé vert par jour pourrait réduire le risque de la mortalité toutes causes confondues de 4 %[17].
Les propriétés du thé vert sont multiples : riche en tanins, ce sont ces polyphénols antioxydants qui donnent au thé son arÎme et son goût amer particulier. Le thé vert contient également de la vitamine C. Mais ce qui démarque le thé vert des autres, c'est qu'il contient une catéchine nommée épigallocatéchine EPGC ou encore épigallocatéchine-3-gallate (EGCG). L'EPGC possÚde des propriétés bien plus puissantes que celles d'un simple antioxydant. Le thé vert (vert car non fermenté) contient dix fois plus d'EPGC que le thé noir et 2,5 fois plus que le thé Oolong (type de thé à oxydation incomplÚte). [18]
Quant au taux de cafĂ©ine, il est semblable Ă celui du thĂ© noir soit 20-90 mg par tasse mais ses effets excitants sont attĂ©nuĂ©s par la prĂ©sence des tanins. Le thĂ© contient Ă©galement de la thĂ©anine, un acide aminĂ© analogue au glutamate, qui a un effet apaisant qui inhibe l'effet hypertenseur de la cafĂ©ine[19]. Il est reconnu comme un des composĂ©s responsables du goĂ»t umami et de la rĂ©duction de leur amertume[20] - [21]. LâactivitĂ© de la thĂ©anine sur le cerveau a montrĂ© une rĂ©duction du stress mental et physique[22], un effet relaxant[23] et augmente la production du rythme alpha dans le cerveau[24].
Le thĂ© vert est inscrit Ă la PharmacopĂ©e française 11e Ă©dition oĂč il est dĂ©fini comme :
"Feuille, jeune, non fermentée, soumise à une dessiccation rapide à chaud, de Camellia sinensis L. Kuntze et ses variétés cultivées.
Teneur : au minimum 2,0 pour cent de caféine (C8H10N4O2, Mr 194,2) (drogue desséchée)."[25]
L'ANSES donne la composition suivante pour le thé vert :
- jusquâĂ 20 % de composĂ©s phĂ©noliques, soit environ 400 mg (de polyphĂ©nols totaux) dans une tasse de thĂ© vert :
- acides phénols (acide caféique, acide chlorogénique) ;
- des tanins « galliques » (esters du glucose et de lâacide gallique) ;
- des flavonols (O-hétérosides et C-hétérosides) ;
- principalement dans ce groupe de composĂ©s phĂ©noliques, des composĂ©s flavaniques : 5-12 % de EGCG gallate du (-)-Ă©pigallocatĂ©chol ; 1-5 % de ECG [gallate du (-)-Ă©picatĂ©chol], et le 3,5 digallate des mĂȘmes, 0,2-2 % de EC [(-)-Ă©picatĂ©chol], du (+)-galocatĂ©chol et du (+)-catĂ©chol ;
- des proanthocyanidols : gallates et digallates de prodelphinidols, de procyanidols, des théasinensines ;
- et des formes dimériques, les assamicaïnes ;
- des protĂ©ines (15-20 %), des acides aminĂ©s (3 % dont surtout lâĂ©thylamide de lâacide glutamique, dĂ©nommĂ© thĂ©anine) ;
- des glucides (5 %) et des polysaccharides (13 %) ;
- des saponines triterpĂ©niques ou thĂ©asaponines, trĂšs solubles dans lâeau (et dans les premiers infusats) et donc susceptibles de modifier la disponibilitĂ© dâautres composants ;
- de lâacide ascorbique, des vitamines du groupe B ;
- 2 à 4 % de bases puriques (constituant majoritaire : la caféine) ;
- des hĂ©tĂ©rosides dâalcools aromatiques, aliphatiques et terpĂ©niques, odorants et libĂ©rĂ©s lors de lâinfusion ;
- des matiÚres minérales, dont des fluorures (130 à 160 mg/kg)[26].
RĂ©duction du stress
Des travaux menés par une équipe japonaise suggÚrent que les consommateurs de thé vert ont un niveau de stress moins élevé. Atsushi Hozawa et ses collÚgues de l'université de Tohoku ont suivi plus de 42 000 Japonais dont plus de 2 774 souffraient de stress psychologique[27].
En regardant de plus prÚs leur consommation de thé vert, les chercheurs se sont aperçus que ceux qui en buvaient entre cinq tasses et plus par jour avaient 20 % de risque en moins de souffrir de stress par rapport à ceux qui en buvaient moins de deux tasses par jour (au Japon, une tasse de thé vert fait 100 ml et est réalisée par une infusion d'en moyenne 1 minute de 5 grammes de thé vert japonais, type Sencha par exemple). Dans cette étude, les personnes qui consommaient le plus de thé vert avaient également un risque de pneumonie diminué de 47 % et de cancer du sang de 42 %.
Enfin, une autre analyse ayant porté sur des sujets de plus de 70 ans, montre une diminution de 44 % du risque de dépression modérée chez les amateurs de thé vert à hauteur de quatre tasses par jour[28]. Il ne s'agit cependant que de corrélations, aucun rapport de cause à effet n'ayant été démontré. Il est possible que les consommateurs de thé vert aient un mode de vie différent qui impactent ces résultats, et rien ne permet de savoir ce qui est dû au thé vert ou au mode de vie de buveur de thé[29].
Maladies cardiovasculaires
Le thĂ© vert contient un certain nombre de polyphĂ©nols, dont l'abondance peut atteindre 20 % de la matiĂšre sĂšche, jouant le rĂŽle d'antioxydant. Plusieurs Ă©tudes semblent dĂ©montrer une certaine efficacitĂ© de sa consommation dans la diminution du risque de contracter une maladie cardiovasculaire[30]. Il diminuerait Ă©galement le taux de cholestĂ©rol sanguin[31]. Ces antioxydants pourraient ĂȘtre cependant neutralisĂ©s par la casĂ©ine prĂ©sente dans le lait[32].
Une augmentation d'une tasse de thé vert par jour pourrait diminuer le risque de développer une maladie cardiovasculaire de 10 %[17]. Une augmentation d'une tasse de thé vert par jour pourrait diminuer linéairement le risque de mortalité cardiovasculaire de 5 % et une augmentation de trois tasses par jour est associé à un risque réduit de 26 % de décÚs cardiaque[17].
DiabĂšte de type 2
Le risque de développer un diabÚte de type 2 serait diminué de 15 % lorsque la consommation de thé est supérieure à quatre tasses par jour[17].
Cancers
Son rĂŽle dans la prĂ©vention des cancers est beaucoup plus controversĂ©. Les cultures cellulaires et les modĂšles animaux montrent que lâĂ©pigallocatĂ©chine-3-gallate (EGCG), le principal polyphĂ©nol prĂ©sent dans le thĂ© vert, possĂšde une puissante activitĂ© anti-inflammatoire et anti-prolifĂ©rative capable dâinhiber sĂ©lectivement la croissance cellulaire et dâinduire lâapoptose dans les cellules cancĂ©reuses sans affecter les cellules normales[33].
Ce seraient les propriĂ©tĂ©s pro-oxydantes des dĂ©rivĂ©s galliques du thĂ© vert, en particulier de l'EGCG, responsables Ă certaines doses de leur hĂ©patotoxicitĂ©, mais aussi pro-oxydants sur des lignĂ©es cancĂ©reuses qui auraient fait attribuer au thĂ© vert des propriĂ©tĂ©s anticancĂ©reuses[34], antiradicalaires, mais uniquement sur la base d'extrapolation d'effets observĂ©s in vitro. Par contre, l'efficacitĂ© rĂ©elle est loin d'ĂȘtre prouvĂ©e chez l'ĂȘtre humain[35], mĂȘme s'il est largement utilisĂ© dans cette indication (notamment dans la prĂ©vention du cancer du sein au Canada[36]).
Une Ă©tude publiĂ©e en 2012 tendrait Ă dĂ©montrer que le thĂ© vert, dans une certaine mesure, protĂ©gerait les fumeurs du cancer des poumons. Le Dr Lin Hsin-I, de Chung Shan Medical University Ă TaĂŻwan, et ses collĂšgues ont recrutĂ© 170 personnes souffrant de cancer du poumon et 340 patients sains comme tĂ©moins. Les participants ont rempli des questionnaires concernant leurs habitudes de vie : le nombre de cigarettes fumĂ©es par jour, le nombre de tasses de thĂ© vert consommĂ©es par jour, leur apport alimentaire en fruits et de lĂ©gumes, les modes de cuisson et les antĂ©cĂ©dents familiaux de cancer du poumon[37]. Les rĂ©sultats montrent que les fumeurs et les non-fumeurs qui ne boivent pas de thĂ© vert sont cinq fois plus susceptibles de dĂ©velopper un cancer du poumon que ceux qui boivent au moins une tasse de thĂ© vert par jour. Les fumeurs qui ne boivent pas de thĂ© vert sont douze fois plus susceptibles d'ĂȘtre diagnostiquĂ©s d'un cancer du poumon que ceux qui boivent au moins une tasse de thĂ© vert par jour[37].
Selon les analyses dose-rĂ©ponse, la consommation de six tasses de le thĂ© vert par jour est associĂ© Ă 20 % de la diminution du risque de cancer gastrique et Ă 40 % sur 25 ans[17]. Une augmentation de la consommation de thĂ© vert d'une tasse par jour est associĂ©e Ă une diminution du risque de 11 % de cancer de l'endomĂštre et une diminution de 4 % risque de cancer du foie[17]. Une augmentation d'une tasse de thĂ© par jour pourrait diminuer le risque de cancer de la bouche de 11 %[17]. Le risque de cancer gastrique a montrĂ© une tendance Ă la hausse avec l'augmentation de la tempĂ©rature du thĂ©, et boire du thĂ© trĂšs chaud (55â67°C) est significativement associĂ©e Ă un risque Ă©levĂ©. Par ailleurs, la consommation de thĂ© trĂšs chaud double la survenue du cancer de lâĆsophage[38].
Maladies cognitives
AprĂšs 70 ans, les buveurs de thĂ© vert, riche en catĂ©chines, ont de meilleures capacitĂ©s cĂ©rĂ©brales que les buveurs de cafĂ© ou de thĂ© noir et pourrait ĂȘtre « une cible moins fragile pour les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives comme Alzheimer ou Parkinson »[39]. La consommation de thĂ© rĂ©duit le risque d'ĂȘtre atteint de problĂšme de cognitions et de la maladie de Parkinson[17].
Maladies ophtalmiques
En 2010, des chercheurs de l'université chinoise de Hong Kong affirment que le thé vert peut protéger contre les maladies oculaires courantes, comme le glaucome[40]. D'autres études sont nécessaires pour confirmer l'effet protecteur chez les humains[40].
Covid-19
Une étude de novembre 2020 menée par l'université de Caroline du Nord suggÚre que les polyphénols spécifiques (flavanols et proanthocyanidines) contenus dans Vitis rotundifolia (raisin muscadine), dans le thé vert, dans le cacao et dans le chocolat noir affecteraient la capacité du virus SARS-CoV-2 à se fixer sur les cellules humaines, réduisant ainsi les taux d'infection et de transmission du virus, cause de la Covid-19[41].
Commerce
En 2014, la France est nette importatrice de thĂ© vert, d'aprĂšs les douanes françaises. Le prix Ă la tonne Ă l'import Ă©tait d'environ 5 700 âŹ[42].
Galerie de photos
- La taille du thé est aujourd'hui mécanisée. On utilise un taille-haie directement associé à un sac, manipulé par deux opérateurs.
- Thé vert chinois Mao Jian
Notes et références
- Il s'agit lĂ de « mĂ©thode japonaise » et non nĂ©cessairement de thĂ© japonais. Ainsi un thĂ© Sencha chinois peut ĂȘtre commercialisĂ© sous l'appellation « mĂ©thode japonaise » bien qu'il ne soit pas produit au Japon
- BĂ©liveau R., Gingras D. Les aliments contre le cancer. Outremont: Ăditions du TrĂ©carrĂ©, Quebecor Media; 2005.
- Arte.tv - Reportage 360°-Géo - Japon, la voie du thé (52 minutes)
- 1001 tasses - Thé vert japonais biologique issu de petits producteurs
- « Comment faire un matcha latte? », sur Hitomi Matcha (consulté le )
- « Korean Green Tea - The health benefits and history », sur www.easykoreanfood.com (consulté le ).
- Site du Tea Institute de l'université Mae Fah Luang
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Voir aussi
Articles connexes
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