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Matcha

Le matcha (æŠč茶, litt. « thĂ© moulu », prononcĂ© : /mat.tɕa/; CorĂ©en: 말찚 /malcha/), ou maccha[note 1], est une poudre trĂšs fine de thĂ© vert moulu, qui a Ă©tĂ© broyĂ©e entre deux meules en pierre. Il est utilisĂ© pour la cĂ©rĂ©monie du thĂ© japonaise (chanoyu (èŒ¶ăźæčŻ)) et comme colorant ou arĂŽme naturel avec des aliments tels que le mochi, les soba, la crĂšme glacĂ©e au thĂ© vert et une variĂ©tĂ© de wagashi (ć’Œè“ć­, des pĂątisseries japonaises). La rĂ©gion la plus rĂ©putĂ©e pour son matcha est Nishio, dans la prĂ©fecture d'Aichi ; le matcha de Nishio est appelĂ© Nishiocha.

Matcha
Image illustrative de l’article Matcha

Pays d’origine Chine, Laos, Japon ou CorĂ©e
Type Thé vert
Principaux ingrédients Poudre finement moulue de feuilles de thé vert spécialement cultivées et traitées, traditionnellement consommées en Asie de l'Est.
Matcha
Description de l'image Matcha (Chinese characters).svg.
Nom chinois
Chinois æŠč茶
Nom japonais
Kanji æŠč茶
Hiragana ăŸăŁăĄă‚ƒ
Nom coréen
Hangeul 말찚
Hanja æŠč茶

Les bienfaits du matcha sur la santĂ© sont nombreux et c’est notamment une des raisons pour laquelle il est consommĂ© depuis des centaines d’annĂ©es en Asie.

Le matcha est généralement assez cher comparé à d'autres formes de thé, bien que son prix dépende de sa qualité. La qualité du matcha est évaluée selon un systÚme de grade. Plus le grade est élevé plus le prix du matcha est élevé.

Les grades le plus couramment usités par exemple par Hitomi matcha sont :

  • Le matcha de grade « cĂ©rĂ©monie ». Ce matcha est trĂšs peu amer voire pas du tout amer et symbolise la saveur umami (savoureux) par excellence. Sa couleur est d’un vert profond. Il peut ĂȘtre utilisĂ© nature avec de l’eau.
  • Le matcha de grade « premium ». Ce matcha est moins amer et plus umami que le matcha de grade culinaire. Sa couleur est plus verte. Il est utilisĂ© lorsque le matcha est l’ingrĂ©dient principal d’une recette telle que le matcha latte.
  • Le matcha de grade « culinaire ». C’est celui de moins bonne qualitĂ©. Sa couleur tire sur le jaune, son goĂ»t est assez amer et peu umami. Il est utilisĂ© diluĂ© parmi d’autres ingrĂ©dients dans des recettes de type gĂąteaux.

Histoire

Il semblerait que le thé en poudre fût inventé en Chine durant la dynastie Song (960-1279). La préparation et la consommation de ce thé devint un rituel sous l'influence des bouddhistes Chan, qui le buvaient dans un bol commun en guise de sacrement.

Ustensiles du matcha, le bol à thé (chawan), le petit fouet (chasen), et l'écope (chashaku)

Le bouddhisme Chan (aussi connu sous le nom japonais de zen), et avec lui le thé en poudre, fut importé au Japon en 1191 par le moine Eisai. Le thé en poudre fut par la suite oublié en Chine, tandis qu'il devint populaire au Japon. Au XVIe siÚcle, le maßtre de thé Sen no Rikyƫ formula les principes du chanoyu, la cérémonie du thé japonaise, et indiqua que le matcha était le thé à utiliser dans ce contexte.

Production

La production du matcha commence quelques semaines avant la rĂ©colte, lorsque les buissons de thĂ© sont couverts pour les protĂ©ger de la lumiĂšre directe du soleil. Cela ralentit la croissance de la plante, rend ses feuilles plus sombres et entraĂźne la production d'acides aminĂ©s qui adouciront le goĂ»t du thĂ©, notamment l’acide aminĂ© L-theanine responsable du goĂ»t umami du thĂ© matcha.

AprĂšs la rĂ©colte, si les feuilles sont enroulĂ©es avant le sĂ©chage, ce qui est le cas d'ordinaire, le thĂ© rĂ©sultant sera du gyokuro. Si Ă  l'inverse les feuilles sont dĂ©pliĂ©es pour le sĂ©chage, elles vont quelque peu s'Ă©mietter et produire du tencha (çąŸèŒ¶). Le tencha peut ensuite ĂȘtre moulu en une poudre trĂšs fine, d'un vert clair ; il sera alors appelĂ© matcha.

Seul le tencha en poudre peut ĂȘtre qualifiĂ© de matcha. Les autres variantes de thĂ©s moulus sont simplement appelĂ©es konacha (çČ‰èŒ¶, littĂ©ralement : thĂ© en poudre). Le taux Ă©levĂ© de catĂ©chine (un flavonoĂŻde) qu'il contient est une consĂ©quence de la taille trĂšs fine de la poudre du matcha.

La saveur du matcha est affectée par ses acides aminés. Les meilleurs matcha ont généralement un arÎme plus profond et plus doux que les thés récoltés plus tardivement.

Préparation

Présentation traditionnelle du matcha dans son bol avec sa sucrerie d'accompagnement.

Le matcha doit ĂȘtre tamisĂ© avant d'ĂȘtre mĂ©langĂ© Ă  l'eau. On utilise Ă  cette fin des tamis spĂ©ciaux, gĂ©nĂ©ralement en acier inoxydable, au maillage serrĂ©, et incluant un rĂ©ceptacle provisoire. Pour faire passer le thĂ© Ă  travers le tamis, on peut utiliser une spatule de bois spĂ©ciale ou placer une pierre polie sur le tamis et le secouer doucement.

Si le matcha doit ĂȘtre servi lors d'une cĂ©rĂ©monie du thĂ©, il doit ĂȘtre placĂ© dans une petite boĂźte spĂ©ciale. Dans le cas contraire, on peut verser le contenu du tamis directement dans le bol Ă  thĂ©.

Une petite quantitĂ© de matcha est placĂ©e dans le bol, traditionnellement en utilisant une Ă©cope en bambou appelĂ©e chashaku (茶杓), et une petite quantitĂ© d'eau non bouillante, idĂ©alement Ă  70°C, est ensuite ajoutĂ©e. La mixture est alors fouettĂ©e en utilisant le chasen (茶筅), un fouet traditionnel en bambou, jusqu'Ă  l'obtention d'un liquide de consistance uniforme, sans grumeau.

IdĂ©alement, aucune trace de poudre de thĂ© ne devrait subsister sur les bords du bol. On estime traditionnellement que 40 g de matcha donnent 20 bols de usucha ou 10 bols de koicha[note 2].

Le usucha (薄茶, thĂ© fin) est prĂ©parĂ© Ă  partir de 1,75 g (1,5 cuillerĂ©e chashaku, environ 1/2 cuillerĂ©e (rase) Ă  cafĂ©) de matcha pour 75 ml d'eau chaude, par portion. Certains amateurs (et les Ă©coles de cĂ©rĂ©monie du thĂ©) prĂ©fĂšrent fouetter le mĂ©lange pour produire une lĂ©gĂšre couche de mousse, tandis que d'autres souhaitent qu'il y ait aussi peu d'Ă©cume que possible (dans la cĂ©rĂ©monie du thĂ©, le matcha doit ĂȘtre lisse et crĂ©meux, sans bulles ni Ă©cume). Le usucha produit un thĂ© lĂ©ger et un peu plus amer.

Le koicha (æżƒèŒ¶, thĂ© Ă©pais) se prĂ©pare avec une plus grande quantitĂ© de matcha en doublant la dose de poudre et en divisant par deux la dose d'eau, avec 3,75 g (3 cuillerĂ©es chashaku, environ 1 cuillerĂ©e (bombĂ©e) Ă  cafĂ©) pour 40 ml d'eau chaude, par portion (la prĂ©paration dans un bol pouvant monter jusqu'Ă  six cuillerĂ©es Ă  cafĂ© dans 180 ml). Comme cette mixture est plus Ă©paisse (de la consistance d'un miel liquide), on la mĂ©lange d'un geste plus lent, qui ne produit pas de mousse. Le koicha, qui produit un thĂ© plus doux, est presque exclusivement servi au cours de la cĂ©rĂ©monie du thĂ©.

Du fait de son goût légÚrement amer, le matcha est traditionnellement servi accompagné d'une petite sucrerie, qu'on laisse fondre sur la langue avant de boire le thé, ou dont on croque un bout avant chaque gorgée (la cérémonie prescrivant de boire son bol en trois fois). Au Japon, il est bu sans sucre, ni lait, ni ajout.

Autres utilisations

Des gĂąteaux japonais. Celui du milieu contient du matcha, celui de gauche du sakura.
GĂąteau au matcha et aux haricots rouges.

Le matcha est maintenant un ingrĂ©dient courant dans les sucreries japonaises. Il est utilisĂ© dans le kasutera, les manjĆ« et le monaka, les mochi, comme garniture pour le kakigƍri, comme boisson mĂ©langĂ© avec du lait et du sucre, ou en matcha-shio (une prĂ©paration qui peut accompagner le tempura).

Il est aussi utilisé comme un arÎme pour parfumer des chocolats, des bonbons, des gùteaux (cookies, puddings
) ou des crÚmes glacées.

L'utilisation du matcha dans des boissons modernes s'est rĂ©pandue dans les cafĂ©s aux États-Unis oĂč, comme au Japon, il peut ĂȘtre mĂ©langĂ© au cafĂ© au lait, au milkshake, dans des boissons glacĂ©es, et dans des boissons sucrĂ©es ou alcoolisĂ©es. Le thĂ© matcha connaĂźt Ă©galement un grand succĂšs dans les bubble teas, boisson aux perles d'origine taĂŻwanaise.

Les vertus alimentaires du thĂ© vert en gĂ©nĂ©ral[1] et du matcha en particulier[2] ont suscitĂ© un vif intĂ©rĂȘt aux États-Unis. On peut maintenant trouver du matcha dans de nombreux aliments diĂ©tĂ©tiques allant des mĂ©langes Ă  base de cĂ©rĂ©ales aux barres Ă©nergĂ©tiques.

La thĂ©anine est l’acide aminĂ© non protĂ©ique le plus abondant dans le thĂ© vert et donne au matcha son goĂ»t d’umami. La prĂ©paration du matcha exige que les feuilles de thĂ© soient protĂ©gĂ©es du soleil, ce qui rĂ©duit la biosynthĂšse de la thĂ©anine en catĂ©chine et augmente la concentration de thĂ©anine par rapport au brassage traditionnel du thĂ© vert.

Notes et références

Notes

  1. Romanisation non standard, mais souvent utilisée.
  2. Le matcha Ă©tait vendu en paquets de 10 monme (environ 37,5 g) et les maĂźtres de thĂ© considĂ©raient comme adĂ©quat d'en faire environ 20 bols de usucha (soit 1,8 g par bol, affinĂ© Ă  1,75 g de nos jours) ou 10 bols de koicha (soit 3,75 g par bol) ; c'est pourquoi de nos jours, les conditionnements traditionnels sont de 40 g (le plus proche de 10 monme).

Références

  1. (en) Sumpio BE, Cordova AC, Berke-Schlessel DW, Qin F, Chen QH., Green tea, the "Asian paradox," and cardiovascular disease., Department of Vascular Surgery, Yale University School of Medicine, New Haven, CT06520-8062, US - ou (fr) (un résumé en français).
  2. (en) Matcha: Not all Green Teas are the Same.

Annexes

Liens internes

Lien externe


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