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Mochi

Le mochi (逅, gĂąteau), prononcĂ© en français /mɔtʃi/[1] - [2], s’appelle « Mashu » (éș»è–ŻïŒ‰en Chine, est une prĂ©paration Ă  base de riz gluant, appelĂ© mochi gome (çłŻç±łïŒă‚‚ăĄç±ł, « riz gluant »), qui accompagne de nombreuses recettes au Japon.

Mochi
Image illustrative de l’article Mochi
GĂąteaux de riz gluant : mochi.

Autre(s) nom(s) 逅
Lieu d’origine Japon
Place dans le service GĂąteau
Ingrédients Riz gluant

On l'appelle dango mochi ou simplement dango lorsqu'il prend la forme de boulettes. Le mochi est obtenu par pétrissage de riz gluant cuit, qui prend alors l'aspect d'une pùte particuliÚrement visqueuse.

Histoire

Originaire de Chine, cette prĂ©paration a Ă©tĂ© importĂ©e au Japon depuis l’Asie du Sud-Est vers la fin de la pĂ©riode Jƍmon[3] - [4], il y a environ 2 000 ans, en mĂȘme temps que la riziculture. À l'Ă©poque de Heian, il y a environ 1 300 ans, c'Ă©tait un Ă©lĂ©ment indispensable des fĂȘtes et des offrandes religieuses. À l'Ă©poque de Muromachi, il y a environ 700 ans, il a trouvĂ© sa place dans la composition des pĂątisseries japonaises avec le dĂ©veloppement de la cĂ©rĂ©monie du thĂ©[5].

Selon des recherches archéologiques, on considÚre que la possibilité de faire du mochi a augmenté depuis le sixiÚme siÚcle à la période Kofun, lorsque les marteaux de faïence sont devenus populaires dans tous les foyers, principalement dans l'est du Japon[6].

A Bungo no kuni fudoki compilé à la fin du huitiÚme siÚcle dans la période Nara, une légende concernant le mochi a été décrite. Selon le livre, lorsqu'un homme riche a fait un mochi plat à partir du riz restant et lui a tiré une flÚche, les mochi se sont transformés en oiseau blanc et se sont envolés, et aprÚs cela, le champ de riz de l'homme est devenu désolé et pauvre. Cette légende montre que les anciens Japonais croyaient que les mochi ronds blancs avaient un pouvoir spirituel[7].

Pendant la pĂ©riode Heian, le mochi Ă©tait souvent utilisĂ© dans les Ă©vĂ©nements shinto pour cĂ©lĂ©brer l'accouchement et le mariage. Selon ƌkagami, compilĂ© au XIIe siĂšcle, les empereurs et les nobilitĂ©s avaient l'habitude de mettre le mochi dans la bouche des bĂ©bĂ©s de 50 jours. À cette Ă©poque, il est devenu d'usage dans la sociĂ©tĂ© aristocratique que la mariĂ©e et le mariĂ© mangent le mochi ensemble chez la mariĂ©e trois jours aprĂšs le mariage[8].

Les premiers tĂ©moignages enregistrĂ©s de mochi utilisĂ©s dans le cadre des festivitĂ©s du Nouvel An proviennent de la pĂ©riode Heian japonaise. Les nobles de la cour impĂ©riale croyaient que de longs fils de mochi fraĂźchement confectionnĂ©s symbolisaient la longue vie et le bien-ĂȘtre, tandis que les mochi sĂ©chĂ©s contribuaient Ă  renforcer ses dents. On en trouve aussi des rĂ©cits dans le plus vieux roman japonais, Le Dit du Genji[9].

La coutume du kagami mochi a commencĂ© dans la classe samouraĂŻ pendant la pĂ©riode Muromachi. Kagami mochi est composĂ© de deux sphĂšres de mochi empilĂ©es les unes sur les autres, surmontĂ©es d'une orange. En accueillant le Nouvel An, les samouraĂŻs dĂ©corĂ©s de kagami mochi Ă  l'armure japonaise et d'Ă©pĂ©es japonaises dans le tokonoma (alcĂŽve dans une salle japonaise traditionnelle oĂč l'art ou les fleurs sont exposĂ©s) prient pour la prospĂ©ritĂ© de leurs familles au Nouvel An. Quand les gens mangeaient du kagami mochi aprĂšs la pĂ©riode du Nouvel An, ils Ă©vitaient de le couper avec un hƍchƍ (couteau) afin de ne pas violer le kami, et l'ont cassĂ© avec un marteau en bois aprĂšs qu'il a naturellement sĂ©chĂ© et fĂȘtĂ©.

Usages

On consomme le mochi lors des grandes occasions et en particulier pendant les fĂȘtes du Nouvel An. Sa prĂ©paration constitue un rite festif, et il est courant de voir fabriquer les mochi, en pleine rue, ou en public. Le mochi est considĂ©rĂ© comme le rĂ©ceptacle de l'esprit des divinitĂ©s, c'est pour cela que les jours de fĂȘte, les Japonais se rassemblent pour piler du riz et en faire des mochi[5].

Les Japonais mangent en moyenne un kilo de mochi par an, pour l'essentiel durant la premiĂšre semaine de janvier[10].

Au Japon, l'expression é€…è‚ŒïŒé€…è†šïŒˆă‚‚ăĄăŻă ïŒ‰Â« mochihada = peau de mochi » dĂ©signe une peau blanche fine et lisse, ferme mais rebondie, comme le mochi fraĂźchement prĂ©parĂ©.. On pourrait l'assimiler Ă  notre expression « peau de bĂ©bĂ© ». Aucun dictionnaire ne mentionne un usage limitĂ© aux femmes ni connotation sexuelle.

Préparation et dégustation

Le riz gluant (ou riz glutineux) est d'abord cuit à la vapeur. Puis il est écrasé dans un mortier traditionnel appelé usu, ou alors de façon plus moderne, à l'aide d'une machine à mochi. Ainsi battu, il prend l'aspect d'une pùte gluante et élastique[5] un peu plus ferme que celle du pain occidental.

Les mochi sont ensuite façonnĂ©s Ă  la main, prenant alors la forme ronde, ou bien la pĂąte est Ă©tendue puis dĂ©coupĂ©e en forme de petits pavĂ©s. Auparavant ou Ă  ce stade, ils peuvent ĂȘtre assaisonnĂ©s en surface ou dans la masse (thĂ©, sucre
), et consommĂ©s aussitĂŽt.

La prĂ©paration est longue et demande beaucoup de travail, surtout pour Ă©craser le riz. Cette Ă©tape de la prĂ©paration est mĂȘme une cĂ©rĂ©monie traditionnelle au Japon, appelĂ©e mochitsuki (é€…ă€ăïŒé€…æ—ă).

  • Mortier traditionnel, usu.
    Mortier traditionnel, usu.
  • PrĂ©paration de mochi.
    Préparation de mochi.
  • PĂ©trin Ă  mochi.
    PĂ©trin Ă  mochi.
  • Mijoteuse Ă©lectronique pour le riz.
    Mijoteuse Ă©lectronique pour le riz.

Les mochi sont utilisĂ©s dans des plats liquides, tel que la soupe, la fondue (nabe) ou pot-au-feu (oden), directement ou Ă©ventuellement grillĂ©s. Enfin une pĂąte obtenue par le mĂȘme procĂ©dĂ©, et soufflĂ©e au four, est utilisĂ©e dans la confection des senbei.

Préparations utilisant du mochi

Les préparations à base de riz gluant mochi (糯, riz gluant) :

  • Dango (brochette de mochi) avec de l’anko tartinĂ© dessus.
    Dango (brochette de mochi) avec de l’anko tartinĂ© dessus.
  • Daifuku fourrĂ©s Ă  l’anko.
    Daifuku fourrĂ©s Ă  l’anko.
  • Soupe avec zƍni.
    Soupe avec zƍni.
  • Kirimochi.
    Kirimochi.

Dangers du mochi

Du fait de sa grande viscoĂ©lasticitĂ©, les Ă©touffements sont frĂ©quents[11]. La consommation rapide et abondante de mochi provoque chaque annĂ©e quelques morts au Japon, notamment au Nouvel An[12]. Ainsi, dĂ©but 2015, neuf personnes sont mortes et 128 ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©es aprĂšs avoir mangĂ© des mochi, contre deux en 2014 et quatre en 2013, pour la plupart des personnes ĂągĂ©es[10]. L'annĂ©e la plus meurtriĂšre fut nĂ©anmoins l'annĂ©e 1996, avec un total de 32 morts recensĂ©s ; ce nombre important s'explique par la recrudescence de mochi de basse qualitĂ© utilisant de la glycĂ©rine vĂ©gĂ©tale comme agent de texture.

Selon les chiffres du dĂ©partement des pompiers de Tokyo, plus de cent patients sont en moyenne hospitalisĂ©s chaque annĂ©e pour des asphyxies dues Ă  des mochi[13]. Entre 2006 et 2009, Ă  Tƍkyƍ, dix-huit personnes sont mortes Ă©touffĂ©es par un mochi[13].

Références

  1. Roméo, « Pourquoi les japonais disent moshi moshi ? », sur Merci Japon, (consulté le )
  2. Bien prononcer le son /t/ pour éviter la paronymie avec la formule de politesse japonaise employée pour établir une conversation téléphonique avec un interlocuteur moshi moshi.
  3. (ja) « 逅ずは - コトバンク », sur コトバンク (consultĂ© le ).
  4. (ja) « é€…ïœœæ—„æœŹæ–‡ćŒ–ă„ă‚ăŻäș‹ć…ž », sur iroha-japan.net (consultĂ© le ).
  5. « « Mochi » : l’aliment indispensable pour bien commencer l’annĂ©e au Japon », Le b.a.-ba du Japon, sur Nippon.com, (consultĂ© le ).
  6. (en) Hatushige Otsuka, Japanese archipelago in the Kofun period, Aoki Shoten, 2003, p. 267, (ISBN 978-4250203305).
  7. History of mochi, Zenkoku Mochi Kogyo Kyodo Kumiai.
  8. (ja) Asahi shinbun, « äž‰æ—„ć€œé€…ăŻ » [« Mikayonomochii »], sur Kotobank,‎ (consultĂ© le ).
  9. (en) Makiko Itoh, « Rice takes prized, symbolic yearend form », The Japan Times Online, (consulté le ).
  10. « Japon : neuf personnes meurent en mangeant des gùteaux de riz du Nouvel An », blogue Big Browser, sur Le Monde, le .
  11. (en) Kyodo News, « Boy was among 4,000 annual choking deaths »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), The Japan Times, (consultĂ© le ).
  12. (en) « Elderly choke on yearend delicacy »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), The Japan Times, (consultĂ© le ).
  13. « Un gùteau traditionnel tueur au Japon », Slate, le .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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