Setsubun
Setsubun (çŻć) est une fĂȘte nationale japonaise non chĂŽmĂ©e qui cĂ©lĂšbre l'arrivĂ©e du printemps selon l'ancien calendrier lunaire (calendrier agricole d'origine chinoise). De nos jours, elle est gĂ©nĂ©ralement cĂ©lĂ©brĂ©e le de chaque annĂ©e. Elle est aussi appelĂ©e la « fĂȘte du lancer de haricots ».
Setsubun | |
Setsubun fĂȘtĂ© au Yoshida-jinja. | |
Nom officiel | çŻć |
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Observé par | Japon |
Signification | CélÚbre l'arrivée du printemps |
Date | Entre le 2 et le |
Lié à | Harumatsuri |
Origine
« Setsubun » dĂ©signe littĂ©ralement les nĆuds du bambou qui sĂ©parent chaque section du tronc. Ces sections symbolisant chacune une saison, le setsubun est le moment charniĂšre du passage d'une saison Ă l'autre[1]. Il existait donc autrefois quatre fĂȘtes de Setsubun, dont seule celle du « commencement du printemps » (ç«æ„, risshun), est encore cĂ©lĂ©brĂ©e de nos jours, le passage de lâhiver au printemps Ă©tait considĂ©rĂ© comme charniĂšre dâune annĂ©e Ă la suivante[1].
Cette cĂ©lĂ©bration, d'origine chinoise, pĂ©nĂ©tra au Japon aux environs du VIIIe siĂšcle (Ă©poque de Nara)[1]. Ă l'origine, Setsubun Ă©tait une cĂ©rĂ©monie d'exorcisation appelĂ©e tsuina (èżœćș) qui, Ă partir de la pĂ©riode Heian (IXeâââXIIe siĂšcles)[2], fut cĂ©lĂ©brĂ©e de deux maniĂšres diffĂ©rentes. D'une part, elle devint une grande fĂȘte de palais, oĂč les nobles chassaient Ă l'arc les mauvais esprits, et d'autre part, une fĂȘte religieuse, oĂč les mĂȘmes mauvais esprits Ă©taient alors exorcisĂ©s Ă l'aide de haricots de soja (性è±, daizu). Il faut attendre la pĂ©riode Muromachi pour voir les deux cĂ©rĂ©monies fusionner Ă nouveau.
Au milieu du XVe siĂšcle naĂźt un rĂ©cit qui aurait popularisĂ© le rite tsuina. Il raconte que, lorsqu'un dĂ©mon Ă©tait apparu sur le mont Kurama Ă Kyoto, celui-ci fut exterminĂ© par un lancer de haricots de soja[2]. Ă partir de la pĂ©riode Edo, la fĂȘte de Setsubun se dĂ©mocratise et prend une forme proche de celle qui est pratiquĂ©e de nos jours.
Cérémonie moderne
Setsubun est célébrée la veille de risshun, dont les dates sont fixées par l'Observatoire astronomique national du Japon selon les positions relatives de la Terre et du Soleil. Ainsi, Setsubun est le plus généralement le 3 février, mais il arrive qu'il tombe le 2 ou le 4 février[3].
Ă la maison
De nos jours, la tradition la plus connue de Setsubun est le mame-maki (è±æă). Il s'agit de lancer (æă, maku, « semer ») des graines de haricots (è±, mame) grillĂ©es par la fenĂȘtre des maisons en criant alternativement « Oni wa soto ! Fuku wa uchi ! » (éŹŒăŻć€ ! çŠăŻć !), ce qui signifie « Dehors les dĂ©mons ! Dedans le bonheur[1] ! ». Il s'agit donc de faire fuir les forces nĂ©fastes incarnĂ©es par les oni (dĂ©mons) qui cherchent Ă envahir le foyer chaque nouvelle annĂ©e et d'attirer la bonne fortune dans la maison. Le pouvoir du mame-maki vient dâun jeu de mots : si un haricot (mame) entre dans l'« Ćil dâun dĂ©mon » (ma-me), le « dĂ©mon est anĂ©anti » (ma-me)[2].
Une autre tradition veut que l'on mange un long maki appelĂ© ehĆmaki en un seul morceau, dans la direction ehĆ (æ”æč) afin d'ĂȘtre heureux le reste de l'annĂ©e[1]. EhĆ est la direction annuelle d'eto (ćčČæŻ), qui reprĂ©sente les douze signes du zodiaque chinois[1]. Cette tradition venue dâOsaka, oĂč elle est appelĂ©e « marukaburizushi » (« rouleau de sushi croquĂ© tel quel »), s'est rĂ©pandue en 1998, aprĂšs que la chaĂźne de konbini 7-Eleven l'a commercialisĂ© sous le nom dâehĆmaki[1].
Au temple
Au sein des temples, la tradition varie. Certains ne gardent quâune partie de lâexclamation : « Le bonheur dedans ! », tandis que dâautres invitent au contraire Ă lâintĂ©rieur les dĂ©mons, quâils considĂšrent comme des divinitĂ©s ou comme leurs envoyĂ©s[1].
Notes et références
- « La fĂȘte du Setsubun », sur nippon.com (consultĂ© le ).
- « Les rites du Setsubun à Kyoto », Les mille et une merveilles de Kyoto, sur nippon.com, (consulté le ).
- « Le 2 février 2021 au Japon : un « setsubun » pas comme les autres », sur nippon.com, (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (ja) « Calcul de la grùce », sur beanscatterer.com (consulté le ).