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SOE en France

Cet article traite du Special Operations Executive (SOE) en France. Il évoque l’action des différentes sections de ce service secret britannique qui ont été impliquées à des titres divers dans l'action subversive de soutien à la Résistance intérieure dans ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale.

RĂ´le du SOE en France

Rappel de la mission du SOE

Comme indiquĂ© dans l’article principal sur le SOE, Winston Churchill confia Ă  ce service secret britannique « action Â» la mission principale de soutenir les divers mouvements de rĂ©sistance par l’action subversive : — « Mettez le feu Ă  l’Europe ! », lui avait-il donnĂ© comme consigne en le crĂ©ant dès et en le plaçant sous son autoritĂ© quasi-directe.

Le SOE constitua, en France comme dans les autres pays mais avec davantage d’ampleur, un tissu de rĂ©seaux clandestins dirigĂ©s par des officiers recrutĂ©s et formĂ©s par ses soins en Grande-Bretagne. MalgrĂ© un dĂ©saccord formel du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, certains pouvaient agir sans coordination avec la France libre : les rĂ©seaux dits « Buckmaster Â», de la section F crĂ©Ă©e dès l’origine du service en . Les autres agissaient avec coordination obligĂ©e : c’est Ă  cette fin que le SOE crĂ©a au printemps 1941 une deuxième section pour la France, la section RF. Et au printemps 1942, il mit en place une section Ă©vasion, DF, complĂ©tant ainsi son organisation pour l’ensemble de ses opĂ©rations clandestines en France (l’espionnage proprement dit restant du ressort de l’Intelligence Service). Avec des succès et des Ă©checs divers, ce tissu, qui dĂ©buta dans l’Indre en , se dĂ©veloppa progressivement dans l’ensemble du territoire jusqu’à la libĂ©ration du pays : sur l’ensemble de la pĂ©riode, une centaine de rĂ©seaux furent crĂ©Ă©s, dont la moitiĂ© environ Ă©taient actifs au moment de la libĂ©ration.

Sur le terrain, ces rĂ©seaux se dĂ©veloppèrent, en constituant des groupes nouveaux ou en se liant Ă  d’autres groupes, Ă  des rĂ©seaux, Ă  des maquis ou Ă  des corps francs existants, sans se prĂ©occuper de leurs obĂ©diences politiques. Pour ĂŞtre aidĂ©s dans leur tâche, ils bĂ©nĂ©ficiaient d’un important soutien du service, basĂ© en Angleterre, pour les aspects matĂ©riels : logistique de fourniture d’armes et d’argent, communications radio ; moyens de transport (mis Ă  la disposition du service par la RAF et la Royal Navy). Grâce Ă  cela, ils recrutèrent, formèrent, entraĂ®nèrent et encadrèrent les rĂ©sistants français pour exĂ©cuter l’ensemble des actions clandestines nĂ©cessaires : identifier des objectifs et repĂ©rer des cibles ; rĂ©ceptionner des parachutage d’armes ; accueillir sur le terrain ou exfiltrer vers l’Angleterre des agents secrets ou des personnalitĂ©s, par avion, par bateau, par sous-marin, via l’Espagne ; manier les armes fournies ; apprendre le système de codage des messages radio cryptĂ©s Ă©changĂ©s avec Londres ; apprendre les strictes consignes de sĂ©curitĂ© Ă©dictĂ©es par le service. Ils fournirent les liaisons radio clandestines entre la France et l’Angleterre nĂ©cessaires Ă  leurs opĂ©rations « action Â» (F et RF) ou « Ă©vasion Â» (DF), et marginalement Ă  du « renseignement Â». Ils fournirent aussi les consignes opĂ©rationnelles d’action, participèrent au commandement ou commandèrent les groupes de rĂ©sistants français dans le cadre des sabotages, des attentats, des coups de force, des opĂ©rations de guĂ©rilla et des combats dans lesquels les RĂ©sistants Ă©taient engagĂ©s pour maintenir l’occupant dans l’insĂ©curitĂ© jusqu’à la libĂ©ration et pour soutenir les armĂ©es alliĂ©es Ă  partir du dĂ©barquement.

En s’engageant dans leurs missions en France, les agents venus d’outre-Manche mais d’origines diverses (Britanniques, Français, Canadiens, Mauriciens, Américains, Belges, Australiens), la plupart très jeunes, étaient conscients des risques qu’ils couraient : beaucoup furent arrêtés et déportés ; un quart d’entre eux y laissèrent la vie.

Reconnaissance en France du rôle joué par le SOE

Le SOE et le rôle qu’il a joué dans la lutte contre l’occupant sont restés longtemps mal connus et encore plus mal reconnus en France. À ce sujet, Jean-Louis Crémieux-Brilhac écrit en 2013[1] :

« Un pays ne s’honore pas en esquivant sa vĂ©ritĂ©. Ce n’est ni diminuer ni dĂ©mystifier la RĂ©sistance française, comme le veulent aujourd’hui certains, que de redonner sa place Ă  l’apport britannique. Il importe de le dire : sans la BBC, sans les parachutages et atterrissages clandestins et sans le rĂ´le du SOE, ni l’action en France des services secrets du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, ni la RĂ©sistance française, ni l’« insurrection nationale Â» n’auraient pu ĂŞtre ce qu’elles ont Ă©tĂ©. »

Liste des sections du SOE impliquées dans l’action en France

Les deux sections principales sont la section F et la section RF :

  • Section F

Cette section française du SOE agissait sans relation avec la France libre. C'est la section la plus importante. Elle donna lieu à la formation d'une centaine de réseaux.

  • Section RF

Elle était chargée de travailler avec les gaullistes (en l'occurrence André Dewavrin « Passy », chef des services de renseignements, qui devint le BCRA).

Sept autres sections, plus modestes, sont impliquées dans l’action en France :

  • Section DF : chargĂ©e de la mise en place des filières d'Ă©vasion devant permettre le retour des agents au Royaume-Uni.
  • Section EU/P : en relation avec les rĂ©seaux polonais du nord de la France.
  • Section AL : servait de bureau de liaison avec le ministère de l'Air britannique, elle Ă©tait chargĂ©e des liaisons aĂ©riennes clandestines avec le territoire français.
  • Section Stockage-Emballage : responsable des chargements de ravitaillement.
  • Section MT : organisait les Ă©coles d'entraĂ®nement spĂ©cial qui formaient les agents Ă  la guerre secrète et subversive.
  • Section AMF : basĂ©e Ă  Alger Ă  partir de fin 1942, opĂ©rait dans le midi de la France ; après avoir brièvement collaborĂ© avec les giraudistes, elle se mit au service des gaullistes.
  • Section Devonshire : travaillait avec les giraudistes.

Section F

Organisation de la section F

À la tête de la section F sont nommés successivement : Leslie Humphreys (), H.R. Marriott (), Maurice Buckmaster (début de l'été 1941). Le nom de ce dernier est particulièrement connu en France, où les réseaux de la section F sont souvent appelés réseaux Buckmaster ou familièrement réseaux Buck.

Au poste d'adjoint, Nicolas Bodington, un brillant diplômé d'Oxford de 35 ans, est nommé fin 1940. Correspondant de presse à Paris avant-guerre, il a collaboré à cette époque avec le MI6 et conserve des relations avec son ancien patron Claude Dansey.

L'assistante de Buckmaster est Vera Atkins. Elle est considérée comme l'« âme de la section »[note 1].

L'équipe du quartier général de la section F comprend également[2] :

  • Lieutenant-colonel Robert Archibald Bourne-Paterson, le responsable planning (certaines sources le citent comme responsable financier).
  • Major Jacques Vaillant de GuĂ©lis, le responsable du briefing.
  • Major Lewis Gielgud et Selwyn Jepson, responsables du recrutement.
  • Major Gerry Morel, le responsable des opĂ©rations (fin -).
  • Capitaine George Noble (alias de Georges BĂ©guĂ©), responsable des transmissions.
  • Major Huot, US 2i/c.
  • Mr. Park, portier (janitor).

Système d’attribution des noms de code

La section F attribue des noms de code à ses agents et à ses réseaux, comme suit :

  • Au moment oĂą un agent part pour la France, il reçoit, en plus d'une identitĂ© de couverture, deux noms :
    • un nom de code opĂ©rationnel : c'est gĂ©nĂ©ralement un nom de mĂ©tier en anglais (exemple : ACTOR), ou plus rarement de plante ou d'arbre (exemple : PRUNUS). Ce nom n'est gĂ©nĂ©ralement pas connu sur le terrain, son usage Ă©tant destinĂ© aux communications avec Londres.
    • un nom de guerre (« field name » en anglais) qui est gĂ©nĂ©ralement un prĂ©nom français. Exemple : « Jules ».
  • En formant ou en homologuant un rĂ©seau, le SOE section F lui donne pour nom de code celui de son chef. Cela a deux consĂ©quences :
    • lorsqu'un rĂ©seau change de chef, il change de nom, mĂŞme si le reste de la structure est inchangĂ©. Exemples : AUTHOR devient DIGGER lorsque Jacques Poirier prend la succession de Harry PeulevĂ©.
    • lorsqu'un chef de rĂ©seau change de rĂ©gion pour monter un nouveau rĂ©seau, il peut changer de nom de guerre mais conserver le nom de rĂ©seau. Exemple : Claude de Baissac dirige SCIENTIST en Aquitaine en 1942-43 avec le nom de guerre « David », et un autre SCIENTIST en Normandie en 1944 avec le nom de guerre « Denis ». Dans les rĂ©cits, il est utile de les distinguer : SCIENTIST I et SCIENTIST II.

Dans la littérature sur le sujet, on observe fréquemment qu'un réseau, comme son chef, est désigné par une combinaison des deux noms de son chef. Exemple : Jean-Marie Régnier ayant pour code opérationnel MASON et pour nom de guerre « Portos », pour désigner le réseau dont il est le chef, on écrit indifféremment MASON, MASON-Porthos et Porthos-MASON.

Rôle des réseaux de la section F au sein de la Résistance intérieure française

Sur le terrain, les réseaux de la section F utilisèrent, selon le cas, deux méthodes de développement de leurs effectifs et donc de leur action : un certain nombre recrutèrent sur place sans s’appuyer sur une organisation préalable constituée ; d'autres purent se greffer sur des organisations existantes, et constituèrent la pièce manquante de ces organisations en apportant souvent les éléments qui leur manquaient, à savoir la capacité de faire arriver des armes d’Angleterre, de recruter, former et entraîner les équipes, et de communiquer avec les Alliés.

Certains rĂ©seaux relevèrent selon l’époque du premier ou du deuxième cas. Le tableau suivant donne quelques exemples de ces relations. Ces binĂ´mes sont perçus souvent de manière diffĂ©rente en France et au Royaume-Uni : selon la vision française, les agents de la section F Ă©taient des « fournisseurs de moyens Â», la direction d’ensemble et le commandement des hommes Ă©tant assurĂ©s par les responsables des organisations françaises ; selon la vision britannique, la direction d’ensemble Ă©tait assurĂ©e par le chef de rĂ©seau (organizer), les organisations françaises Ă©tant considĂ©rĂ©es comme des composantes de l’exĂ©cution (planification et rĂ©ception des parachutages, actions de sabotage ou de guĂ©rilla, etc.). Cette diffĂ©rence de vision est effective dans les organes de direction Ă  Londres et perdurera après la guerre, y compris dans l’esprit de nombreux historiens qui conserveront souvent un point de vue national, voire rĂ©gional, ne permettant pas facilement de souligner la complĂ©mentaritĂ© des rĂ´les. En rĂ©alitĂ©, comme l’a soulignĂ© Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac[1], une bonne entente entre les deux parties a permis que ces distinctions ne jouent pas vraiment dans l’action, les dĂ©cisions opĂ©rationnelles ayant Ă©tĂ© le plus souvent prises d’un commun accord.

ZoneSOE, section FRésistance intérieure
Période de l’actionRéseauAgentsOrganisationsResponsables
ZN. — Bordelais1942-43SCIENTIST I(C) Claude de Baissac (David)
(R) Roger Landes (Stanislas)
OCMAndré Grandclément
ZN. — Bordelais – libérationACTOR(C) Roger Landes (Aristide)FFI (B2)
6 corps francs[3]
J. B. Morraglia (B)
J. de Milleret (Landes),
etc.[4]
ZS. — Gers, Landes-est, Toulouse – libérationWHEELWRIGHT(C) George Starr (Hilaire)
(R) Yvonne Cormeau (Annette) | (Co) Pierrette Vincelot "Fernande"| (1942-43) Victoire
Maurice Rouneau
(1944) Bataillon de l'ArmagnacMaurice Parisot
ZS. — Alpes[5], Provence,
Côte d’Azur
– libérationJOCKEY(C) Francis Cammaerts (Roger)(à partir d'avril 44) FFI (R1 et R2)
dont le maquis du Vercors
Henri Zeller
ZS. — Châlonnaisjanvier - JUGGLER(C) Jean Worms (Robin)Groupes de résistants locauxJacques Weil
ZN. — Seine-et-Marneavril - PUBLICAN(C) Marcel Fox (Ernest)Groupes de résistants locauxMaurice Braun
ZS. — Haut-Jura, Ain – libérationMARKSMAN(C) Richard Heslop (Xavier)Maquis de l'Ain et du Haut-JuraHenri Romans-Petit
ZS. — Indre – libérationWRESTLER(C) Pearl Witherington (Pauline)Maquis Nord-Indre et Vallée du CherFrancis Perdriset
ZS. — Limousin – libérationSALESMAN II[6](C) Philippe Liewer (Hamlet)
(S) Bob Maloubier (Clothaire)
(Co) Violette Szabo (Louise)
Maquis du LimousinGeorges Guingouin
ZS. — Lot – libérationFOOTMAN(C) George Hiller (Maxime)
(R) Cyril Watney (Eustache)
Groupes VĂ©ny du LotHenri Collignon
LĂ©gende :
Colonne 1 Zone : ZN = zone nord ; ZS = zone sud.
Colonne 4 Agents : C = Chef de réseau (organizer) ; Co = courrier ; R = opérateur-radio ; S = saboteur.
Colonnes 5 et 6 Résistance intérieure : B = région de Bordeaux (cette région est en zone nord), comprenant B2 au sud et B1 au nord ; B2 = couvre 5 départements (Charente-Maritime, Gironde, Landes, Dordogne, Pyrénées-Atlantiques) ; B1 = couvre 4 départements (Deux-Sèvres, Vienne, Vendée, Charente) ; R1 = région de Lyon, couvrant dix départements (Loire, Ardèche, Rhône, Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Saône-et-Loire, Ain, Jura) ; R2 = région de Marseille, couvrant sept départements (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Vaucluse, Hautes-Alpes, Basses-Alpes, Gard).

Premières de la section F

Les opérations de la section F se déroulent du à la libération de la France, en . Les actions suivantes constituent des premières de son action en France.

PremièreQuandQuiOù, comment, etc.
Premier agent infiltré en Francenuit du 5 au Georges BéguéReboursin (Indre)
Propriété de l’Abeaupinière
Parachutage de nuit, à l’aveugle.
Premier agent parachuté
Premier opérateur radio sur le terrain
Premier Résistant recruté sur le terrainMax HymansContact établi par Georges Bégué à Valençay (villa du Nahon, 92, rue Nationale).
Première boîte aux lettresà partir du chez Henri RenanChâteauroux, pharmacie rue des Marins[7]
Premier message radio envoyé de France vers LondresGeorges Béguédepuis Châteauroux, 14 rue des pavillons[8].
Premier chef de réseau infiltrénuit du 10 au Pierre de Vomécourt « Lucas »chef du réseau Autogiro, parachuté près de Châteauroux
Premier parachutage d'armesPierre de Vomécourt « Lucas »Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne)[9],
Première femme infiltrée en Francefin Giliana Balmaceda épouse Gersonentrée grâce à son passeport chilien muni d'un visa de l’« État français »[10].
Premier message codé diffusé par la BBCpour Georges Béguéle message « Lisette va bien » annonce le déclenchement du parachutage attendu
Premier agent amené par avion (avec atterrissage)[11]nuit du 4 au Pilote : John Nesbitt-Dufort
Agent amené : Gerry Morel
La Champenoise (Indre) (au nord de Châteauroux)
avion : Lysander
Premier agent ramené par pick up[11]Pilote : idem
Agent ramené : Jacques Vaillant de Guélis
Premier parachutage simultané d'armes et d'agentsnuit du 10 au quatre agents parachutés : Clément Jumeau, Jack Hayes, Jean Le Harivel et Daniel Turberville.Lieu-dit Lagudal, Beleymas (Dordogne) ;
Mission Corsican.
Premier comité de réceptionMembres du comité : Jean Pierre-Bloch « Gabriel », Édouard Dupuy et Albert Rigoulet
Première femme infiltrée en France par mer[12]Yvonne Rudellat « Suzanne »Cap d'Antibes, bateau (le Seadog)
Premières femmes parachutéesnuit du 24 au Andrée Borrel « Denise »
et Lise de Baissac « Odile »
Nouan-sur-Loire, lieu-dit Bois Renard.
Premier doublé de Lysander réussinuit du 22 au Pilotes : Wd Cdr Pickard et Flt Lt Bridger
deux agents amenés et trois ramenés.
terrain des Lagnys
Première femme infiltrée comme opérateur radionuit du 16 au Noor Inayat Khan « Madeleine », dans le réseau Phono d’Henri Garrydéposée par Lysander sur le terrain Indigestion près de Villevêque (Maine-et-Loire).
Premier (et seul) pick up effectué par nuit noirenuit du 23 au pilote : sqn Ldr Hugh Verity[13]
organisateur : Henri DĂ©ricourt
Personnes amenés (2) : Émile Bonotaux, Robert Lyon
Personnes ramenées (2) : Richard Heslop, P. Taylor.
Pocé-sur-Cisse (Indre-et-Loire), terrain Bronchite ;
opération Curator/Acolyte ;
appareil : Lysander.
Première opération de parachutage effectuée en plein jourPhilippe Liewer, pour Georges Guingouin* opération Zebra en Haute-Vienne,
Francis Cammaerts* dans le Vercors
Richard Heslop* dans l’Ain
Gonzague de Saint-Geniès* dans le Jura

1941

Mars.
  • Les douze premiers agents commencent leur entraĂ®nement.
Mai.
  • Les quatre premiers agents SOE sont parachutĂ©s en France :
    • dans la nuit du 5 au , entre Valençay et Vatan (au nord de Châteauroux, dans l'Indre) : amenĂ© par un bombardier Whitley du Flight 1419, Georges BĂ©guĂ© est parachutĂ© seul avec une valise radio, avec pour mission d'entrer en contact avec Max Hymans (ancien dĂ©putĂ© de la circonscription de Valençay, dont la maison de campagne se trouve aux environs). Georges BĂ©guĂ© transmet Ă  Londres l'acceptation de Max Hymans de coopĂ©rer avec Londres et d'apporter son soutien Ă  la fondation de groupes de rĂ©sistance locaux;
    • dans la nuit du 10 au , Pierre de VomĂ©court « Lucas » et Louis Lefrou de la Colonge « Bernard » sont parachutĂ©s près de Châteauroux, Georges BĂ©guĂ© assurant la rĂ©ception. Pierre de VomĂ©court a pour mission de constituer le premier rĂ©seau SOE. Le 12, il se rend près de Limoges, oĂą habite son frère Philippe, qu'il recrute aussitĂ´t. Les deux frères se partagent les zones d'action : basĂ© Ă  Paris, Pierre interviendra en zone occupĂ©e (rĂ©seau AUTOGIRO) ; Philippe interviendra en zone libre (rĂ©seau Ventriloquist) ; et ils vont proposer Ă  leur frère aĂ®nĂ© Jean - qui acceptera - d'intervenir dans l'est de la France;
    • dans la nuit du 12 au , Roger Cottin « Albert ».
Juin
  • 13. Le premier parachutage d'armes en France destinĂ© Ă  un agent en mission a lieu dans la propriĂ©tĂ© « Bas-Soleil » de Philippe de VomĂ©court, Ă  vingt kilomètres de Limoges.
  • 22. [Contexte] L'Allemagne attaque l'Union SoviĂ©tique (opĂ©ration Barbarossa).
Juillet.
Août.
Septembre.
Octobre.
  • Une première vague d'arrestations en chaĂ®ne a lieu : Gerry Morel, le 3 ; le garagiste Marcel Fleuret, le 4, chez lui Ă  Châteauroux (son nom figurait dans les papiers de Morel) ; George Langelaan, le 6, au cafĂ© du Faisan, non loin du garage ; madame Fleuret, le 7, Ă  son domicile ; Michael Trotobas, le 8, lors d'un contrĂ´le d'hĂ´tel ; Jean Bouguennec alias Francis Garel, le 9, au garage Fleuret ; Philippe Liewer, le 11, Ă  Antibes. Dans la nuit du 10 au 11, a lieu le premier parachutage simultanĂ© d'hommes et d'armes, Ă  Beleymas, Dordogne. C'est la mission Corsican. Quatre agents sont parachutĂ©s : ClĂ©ment Jumeau « Robert », Jack Hayes « Victor », Jean Le Harivel « Georges XXV » et Daniel Turberville « Daniel » ; le comitĂ© de rĂ©ception au sol est composĂ© de : Jean Pierre-Bloch « Gabriel », Édouard Dupuy, Albert Rigoulet dit « Le FrisĂ© » ; les armes sont contenues dans deux conteneurs. Le lendemain matin, Daniel Turberville est arrĂŞtĂ© par la gendarmerie. InformĂ©e de l'adresse par un papier que portait sur lui Daniel Turberville, la police de Vichy tend une souricière Ă  la Villa des Bois[15] Ă  Marseille. Elle arrĂŞte ainsi : ClĂ©ment Jumeau, le 17, Ă  la villa des Bois ; Jean Pierre-Bloch et sa femme, le 20, Ă  la villa Ă©galement ; Robert Lyon et Jack Hayes, le 24, dans un cafĂ© de Marseille ; Georges BĂ©guĂ© et Raymond Roche, le 24, Ă  la villa des Bois.
DĂ©cembre.
  • [Contexte] Le 7, les Japonais attaquent les États-Unis Ă  Pearl Harbor. Le lendemain, les États-Unis entrent en guerre.
  • Le jour de NoĂ«l, Pierre de VomĂ©court est prĂ©sentĂ© Ă  Mathilde CarrĂ©, dite « La Chatte », qui collabore au rĂ©seau InteralliĂ©, fondĂ© par des officiers polonais, mais dĂ©mantelĂ© par un sergent de l'Abwehr, Hugo Bleicher. VomĂ©court, qui manque d'un opĂ©rateur radio, demande Ă  Mathilde d'utiliser pour ses transmissions les radios du rĂ©seau InteralliĂ©. Or, La Chatte est devenue la maĂ®tresse de Bleicher qui contrĂ´le entièrement ses radios.

1942

Janvier.
  • [Contexte] Le 20, de Gaulle, dans une lettre Ă  Anthony Eden, exige que la section F passe sous commandement français. Les Britanniques refusent[note 2].
Avril.
Juillet.
  • Le matin du 16, onze prisonniers rĂ©ussissent leur Ă©vasion du camp de Mauzac et pourront ainsi, en quelques semaines, parvenir Ă  Londres et poursuivre activement la lutte[16]. Le 29, Nicolas Bodington, le numĂ©ro 2 de la section F Ă  Londres, dĂ©barque près d’Antibes accompagnĂ© d’Henri Frager, un agent français du SOE. Il vient contacter un certain AndrĂ© Girard, connu sous le pseudonyme de « Carte » et qui s'est fait connaĂ®tre Ă  un agent britannique en prĂ©tendant avoir derrière lui un rĂ©seau dont les nombreux membres sont prĂŞts Ă  passer Ă  l'action armĂ©e. Il est dĂ©cidĂ© que dix hommes iront au Royaume-Uni pour y suivre un entraĂ®nement. En fait, le , seuls deux volontaires embarquent pour le Royaume-Uni. Carte est en partie un mythomane, mais il a rĂ©ellement constituĂ© un carnet d'adresses copieusement fourni qui servira de base de recrutement pour le rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN. Or, ce carnet d'adresse est riche d'individus que Carte ne connaĂ®t mĂŞme pas. La zone sud n'est pas encore occupĂ©e, et beaucoup de fichiers de rĂ©sistants potentiels circulent librement. L'Abwehr aussi a pu profiter de cette libertĂ©.
Août.
Septembre.
Octobre.
  • [Contexte] Le 18, publication de l'Ordre Commando secret de Hitler[note 3]
Novembre
  • 11. [Contexte] En raison du dĂ©barquement rĂ©ussi des AlliĂ©s en Afrique du nord (opĂ©ration Torch du ), la Wehrmacht envahit la zone libre. Cela entraĂ®ne la dissolution de l'armĂ©e française.
  • 18. Gustave BiĂ©ler « Guy », chef du rĂ©seau Tell - Musician et Michael Trotobas « Sylvestre », chef du rĂ©seau Farmer sont parachutĂ©s en France.

1943

Janvier.
  • [Contexte] Ă€ la confĂ©rence de Casablanca, les alliĂ©s dĂ©cident que le dĂ©barquement en France aura lieu en 1944. Le 30, crĂ©ation de la Milice française, en remplacement de l'armĂ©e d'armistice.
FĂ©vrier.
  • [Contexte] Le 2, capitulation allemande Ă  Stalingrad ; le 10, le plan de mystification Cockade, prĂ©parĂ© par la LCS, est adoptĂ© : il doit faire croire aux Allemands Ă  un dĂ©barquement dans le Pas-de-Calais le , de manière qu'ils fixent leurs unitĂ©s au nord, avec pour consĂ©quence attendue la baisse de la pression en Russie (demande pressante de Staline) et en Sicile (dĂ©barquement prochain) ; le 16, cĂ©dant Ă  la pression allemande, le gouvernement de Vichy instaure, sous l'appellation de Service du travail obligatoire - qui remplace la Relève - la mise du monde du travail Ă  la disposition de l'occupant : tous les jeunes nĂ©s en 1920, 1921 ou 1922, doivent partir travailler pour l'industrie allemande. En rĂ©action, de nombreux « rĂ©fractaires » refusant de partir, prĂ©fèreront s'Ă©vaporer dans la nature. C'est ainsi que vont se dĂ©velopper les maquis, que le SOE contribuera largement Ă  armer et Ă  soutenir.
Avril.
Juin.
  • Le rĂ©seau ARCHDEACON avorte : les deux Canadiens Frank Pickersgill « Bertrand », le chef du rĂ©seau, et John Macalister « Valentin », son opĂ©rateur radio, qui doivent le mettre en place dans les Ardennes, sont arrĂŞtĂ©s peu de temps après leur arrivĂ©e en Sologne. Cela se transforme en une opĂ©ration conduite par les Allemands : Josef Placke, un assistant de la section radio au 84, avenue Foch, se fait passer pour Pickersgill auprès des groupes des Ardennes et en Picardie ; Josef Götz utilise le poste radio de Macalister, avec ses codes, pour transmettre de faux messages Ă  Londres arrangeant des parachutages qui finissent aux mains des Allemands. Cette fausse opĂ©ration, appelĂ©e Funkspiel (ou jeu radio) continuera jusqu'en , provoquant la capture d'un instructeur de sabotage et de six autres agents envoyĂ©s pour rejoindre le rĂ©seau.
  • Fin juin. Effondrement du rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN, avec arrestation de ses dirigeants et de nombreux agents et RĂ©sistants.
Octobre.
  • Arrestation de Noor Inayat Khan « Madeleine ». DĂ©but de l’intensification gĂ©nĂ©rale de l’action des rĂ©seaux, qui croĂ®tra jusqu’au dĂ©barquement : crĂ©ation de rĂ©seaux, recrutements, parachutages, etc.

1944

FĂ©vrier.

[Contexte] Le 14, décret de Hitler ordonnant la dissolution de l'Abwehr et le transfert de ses attributions à la Sicherheitspolizei, la police de sûreté allemande ou Gestapo.

Juin.
  • [Contexte : DĂ©barquement de Normandie, opĂ©ration Overlord]. Les rĂ©seaux SOE, qui ont Ă©tĂ© mis en alerte le 1er juin et activĂ©s le 5 par des messages personnels diffusĂ©s par la BBC, appliquent les plans destinĂ©s Ă  semer la confusion chez l'ennemi, Ă  disloquer ses transports de matĂ©riel et de renforts vers le front, Ă  dĂ©truire ses lignes tĂ©lĂ©phoniques pour l’obliger Ă  transmettre ses messages par radio, avec possibilitĂ© d'interception et de dĂ©cryptage. DĂ©but des parachutages des Ă©quipes Jedburgh, formĂ©es et armĂ©es par le SOE.
  • 26 juin. 2 200 containers sont parachutĂ©s par 180 forteresses volantes de la 8e Air Force dans les rĂ©gions de Limoges, du Massif central, de MontbĂ©liard et du Jura
Juillet.
Août
Septembre.

1945

DĂ©but 1945.

Exécutions au camp de Ravensbrück : Violette Szabo et Lilian Rolfe (le ), Denise Bloch, Cecily Lefort.

Mars

Moyens mis en Ĺ“uvre

Avions

Le nombre d'avions mis par la RAF à la disposition du SOE évolue au cours du temps. Vers la France, les chiffres sont les suivants : 5 en 1940 ; 27 en ; 36 au printemps 1944. Au début, il n'y a que le squadron RAF No. 138, mais ensuite, la RAF fournit un deuxième squadron, le no 161. Ensuite, le No. 161 s'occupe des atterrissages et, lorsque cela est possible, de quelques parachutages. Le no 161 qui a sa base à Tempsford, dispose plus tard d'un terrain auxiliaire à Tangmere, plus près de la Manche, qui permet d'assurer des missions plus au sud.

Sorties d'avions

Dans le tableau suivant, les données présentées couvrent[17] :

  • la pĂ©riode totale d'activitĂ©, de Ă  . Sont distinguĂ©s (1) les 38 premiers mois, du premier parachutage de BĂ©guĂ© dĂ©but Ă  fin ; et (2) les trois derniers mois (troisième trimestre 1944), pendant lesquels l'intensitĂ© de l'action est en rapport avec le dĂ©barquement en Normandie ;
  • les missions partant d’Angleterre et celles via la MĂ©diterranĂ©e ;
  • les missions britanniques RAF (pour le SOE) et les missions amĂ©ricaines USAAF. Deux escadrilles RAF exĂ©cutent les missions aĂ©riennes pour le SOE : la 138e pour les parachutages, la 161e pour les atterrissages/pick up.
RAF + USAAF
Provenance Royaume-Uni + Méditerranée
PĂ©riodes (1) + (2)

RAF
Provenance Royaume-Uni
PĂ©riodes (1) + (2)

RAF
Provenance Royaume-Uni
(1) avant 01.07.44 (38 mois)
(2) après 01.07.44 ( 3 mois)
Nombre de sorties d'avions
réussies (avec survol de la France,
pour parachutage ou atterrissage)
7498
3679
(1) 2035
(2) 1644
Nombre d'agents
envoyés en France
1784 (dont 53 femmes)
840
(1) 582
(2) 258
Tonnes
de matériels livrés
10485
5680
(1) 2457
(2) 3223
Nombre de conteneurs
de livraison des matériels
73918
53725
(1) 23793
(2) 29932
Nombre de paquets
de livraison des matériels
20354
10125
(1) 5534
(2) 4591
Armement livré en conteneurs[18]
Type d'armement

Total
F + RF

Part
section F

Part
section RF

Kg explosifs
594010 307023 286987
Pistolet-mitrailleur Sten mm. (Royaume-Uni)
197480 104536 92944
Fusil-mitrailleur BREN (Royaume-Uni)
20518 10584 9934
Fusils
127330 63857 63473
Pistolets
57849 31270 26579
Grenades Mills (Royaume-Uni)
722631 409224 313407
Grenade gammon
113830 57585 56245
Mines anti-chars
9010 5470 3540
Fusils anti-chars Boyes Rifle 13,9 mm
61 46 15
P.I.A.T. (US). Lance-roquettes Ă  charge creuse servi par un seul homme
1206 708 498
Bazookas (Royaume-Uni). Lance-roquettes Ă  charge creuse servi par deux hommes, tireur et servant
2440 1536 904
Mortiers
285 100 185
Carabines 300 (US)
9371 6776 2595
Marlin (US) Pistolet-mitrailleur (Ă  partir de 1942)
1893 1317 576
Grenades incendiaires
123343 70335 53008
Divers : couteaux, plaquettes incendiaires de poche, charges altimétriques,
crayons-allumeurs à retardement, détonateurs, cartouches...
..... ..... .....
Autres matériels livrés en paquets

Postes émetteurs, postes émetteurs-récepteurs (valise), vêtements, nourriture, tabac, boîtes de pansements de campagne, pièges (crayons truqués, lacets de souliers creux, objets courants dissimulant des explosifs, cigarettes incendiaires, etc.)

Argent fourni aux agents sur le terrain

402 millions de francs, se décomposant en :

  • 317 millions envoyĂ©s avec les opĂ©rations de la section F,
  • 63 millions levĂ©s par des emprunts sur place auprès d'hommes d'affaires amis,
  • 22 millions acheminĂ©s par les filières de la section DF.

Sort des agents de la section F

  • Agents arrĂŞtĂ©s : 1 sur 4 (1 sur 2 aux Pays-Bas, 1 sur 3 en Belgique).
  • Agents tuĂ©s : 104 (91 hommes et 13 femmes). Ils sont honorĂ©s au mĂ©morial de Valençay.

RĂ©sultats obtenus

  • RĂ©sistants français armĂ©s par les agents du SOE pour rĂ©aliser les actions de sabotage : 250 000.
  • Usines sabotĂ©es : 93.
  • Ă€ partir du dĂ©barquement en Normandie, l'action de la rĂ©sistance intĂ©rieure et des forces spĂ©ciales, selon le gĂ©nĂ©ral Eisenhower, a reprĂ©sentĂ© l'Ă©quivalent opĂ©rationnel de quinze divisions (Voir la boĂ®te dĂ©roulante « TĂ©moignages du haut commandement interalliĂ© »).

À signaler également le soutien moral à la population française qu’a constitué la présence des réseaux de la section F dès 1941. L’historien Michael R. D. Foot se remémore une conversation avec le général Colin Gubbins, chef du SOE, qui lui aurait confié : « Je crois que probablement c’est grâce aux agents SOE en France en 41-42 que la plupart des Français ont commencé à croire qu’il était possible de contester l’occupation nazie »

Section RF

Créée en 1941 pour permettre la réalisation d'opérations coordonnées avec la France libre du Général de Gaulle (c'est-à-dire en pratique avec le BCRA d'André Dewavrin « Passy »), la section RF recrute des agents français.

Ses chefs successifs sont :

  • le capitaine Eric Piquet-Wicks, au dĂ©but,
  • J.R.H. Hutchinson, Ă  partir d',
  • Bickam Sweet-Escott, Ă  partir de l'automne 1943,
  • L.H. Dismore.

Elle a pour adresse : 1 Dorset Square, Londres[19].

  • OpĂ©rations rĂ©alisĂ©es par le SOE en liaison avec le BCRA avant la crĂ©ation de la section RF : OpĂ©ration Savanna et JosĂ©phine B.
  • RĂ©seaux de la section RF : Armada, CirconfĂ©rence, Cockle, Cod, Cone, Dastard, Fabulous, Fantassin, Mainmast, Oronte, Outclass, Overcloud, PĂ©rimètre, PĂ©ritoine, Rectangle, Torture, Trombone.
  • Missions de la section RF : Asymptote, Marie-Claire, Seahorse (avec Arquebuse-Brumaire du BCRA), Shrimp.
  • Raids de la section RF :Barter, Pilchard, Sling.

Section DF

En tant que section indépendante du SOE chargée des lignes d'évasion, la section DF fut créée au printemps de 1942 à partir d’une branche de la section F. Les lignes d'évasion de la section DF sont : Édouard, Greyhound, Loyola, Mango, Pierre-Jacques, Sally, Stanislaus, Troy, Var, Vic.

Section EU/P

La section EU/P comprend le réseau Adjudicate et la mission polonaise Monika.

Section AMF

Après le débarquement en Algérie de , le SOE créa la base de Guyotville, à l'ouest d'Alger, commandée par Douglas Dodds-Parker. Nom de code : Massingham. Nom administratif : Issu 6 BNAF (Inter Services Special Unit/ Unité Spéciale Inter-Armées ; BNAF British North Africa Forces). L'officier chargé de l'instruction est John Anstey. Le SOE coopère avec l'OSS dans le cadre du SPOC (special operations centre). L’OSS soutient Darlan, puis Giraud. Le SOE soutient les Français Libres et les militants antifascistes. Guyotville est le point de départ d’opérations spéciales dans toute la Méditerranée occidentale. Dodds-Parker joue un rôle capital dans les négociations secrètes en vue de l’armistice signé avec l’Italie en .

Le centre Massingham comprenait des sections nationales. À la tête de la section AMF (Allied Mediterranean Forces), unique section nationale française, il y eut successivement Jacques Vaillant de Guélis, jusqu'en , puis Brooks Richards, jusqu'en octobre.

L'ennemi

Côté allemand, les responsables de la lutte contre le SOE en France le plus souvent cités dans l'histoire du SOE sont les suivants. Sont présentés séparément ceux qui sont rattachés à l’Abwehr et ceux qui sont rattachés au SIPO-SD (organisation combinée état-parti calquée sur celle du RSHA).

L'Abwehr
Le SIPO-SD
  • Au niveau supĂ©rieur du SIPO-SD en France :
  • Au niveau des opĂ©rations et de l'exĂ©cution :
    • SS SturmbannfĂĽhrer Karl Bömelburg, chef de la section IV du SIPO-SD en France. Cette section IV constitue la Gestapo proprement dite, chargĂ©e de « la recherche des ennemis du rĂ©gime » (Juifs, opposants, communistes, rĂ©sistants...) et de la rĂ©pression. Elle prend progressivement en charge les tâches abandonnĂ©es par l'Abwehr, telles que le contre-espionnage.
    • SS SturmbannfĂĽhrer Hans Kieffer, chef de la section IV E, chargĂ© de la lutte contre la RĂ©sistance.
    • Josef Götz, section IV F, responsable de la conduite des Funkspiele (jeux-radio).
    • Josef Placke
    • Ernst Vogt, interprète.

Lieux de mémoire

Le plus important lieu de mémoire relatif au SOE en France est le mémorial de Valençay, où sont honorés les 104 agents de la section F qui sont morts en mission.

Dans les camps de concentration où des agents du SOE ont été assassinés par les nazis, des plaques leur rendent hommage. Voir une liste ici.

Dans chaque région de France, des lieux de mémoire spécifiques (monuments, stèles, plaques, voies) honorent certains agents, réseaux, groupes ou résistants ayant pris part aux réseaux britanniques du SOE venus soutenir la Résistance française. Compte tenu de la mauvaise connaissance du sujet en France, le rattachement au SOE ne s’y trouve pas toujours mentionné. Le tableau suivant en présente une liste (ouverte).

Lieu de mémoireTypeOrganisations et personnes honorées
CommuneDépartementEmplacementSectionRéseaux, agents cités, membres des réseaux SOE cités, commentaires (*)
ValençayIndreRD 956, sortie N de ValençayMonumentFEnsemble des réseaux de la section F : les 104 agents du SOE-F tués au combat ou morts en déportation
ChâteaurouxIndre14, rue des PavillonsPlaque[20]FAUTOGIRO : Georges Bégué.
TenduIndreLieu-dit Le CerisierStèle[21]FAuguste Chantraine, Benjamin Cowburn, Victor Gerson, Georges Langelaan, Michael Trotobas, Jean du Puy, André Bloch, Pearl Witherington.
BeleymasDordogneLieu-dit LagudalStèleFMission CORSICAN[22] : Clément Jumeau, Jack Hayes, Jean Le Harivel et Daniel Turberville.
ÉchallonAinPrairie d'ÉchallonMonumentFMARKSMAN : Richard Heslop « Xavier », chef du réseau ; Raymond Aubin ; Owen Denis Johnson « Gaël » et Marcel Veilleux « Yvello », opérateurs radios.
CĂ©rans-FoulletourteSartheRD 323 (ex-N23),
S/O de la Chesnaie
Monument[23]FLIGHTERMAN : AndrĂ© Dubois « Hercule Â», chef du rĂ©seau
SACRISTAN : Ernest Floege « Alfred Â», chef du rĂ©seau.
AntibesAlpes-Mar.Bord de merPlaqueFSPINDLE : Peter Churchill « Michel Â», chef du rĂ©seau ; Dr Élie LĂ©vy « Louis Â».
Neaufles-Saint-MartinEurer. Alexandre Laurent r. S. SénécauxMonumentFProsper-PHYSICIAN : Groupe Darling, groupe local (S&O) du réseau
Paris (17e)61 rue La CondaminePlaqueFPUBLICAN : Marcel Fox, chef du réseau ; BUTLER : Jean Bouguennec, chef du réseau, et Marcel Rousset, opérateur radio.
Paris (3e)9, rue PayenneJardinDFVIC : Lazare Rachline, no 2 de ce réseau d’évasion.
Haut-ValromeyAinPlans d'Hotonnes (Hotonnes)MonumentRFMission MUSC : Forest Yeo-Thomas
Noisy-sur-ÉcoleSeine-et-MarneForêt Trois-Pignons
chemin de la Vallée Close.
MonumentFPUBLICAN : Marcel Fox « Ernest Â», chef du rĂ©seau.
RomorantinLoir-et-CherQuai de l’Île MarinMonumentFVENTRILOQUIST : Muriel Byck ; Prosper-PHYSICIAN : Yvonne Rudellat, Frank Pickersgill, John Macalister
DoleJuraMaison des Orphelins[24]PlaquesFSCHOLAR : Gonzague de Saint-Geniès « Lucien Â», chef du rĂ©seau ; Yvonne Baseden « Odette Â», opĂ©rateur radio.
LuzyNièvreMonumentFGONDOLIER : Paul Sarrette, alias Paul Sawyer « Louis Â».
Le MansSarthePoste centralePlaqueHEADMASTER : Sydney Hudson « Albin Â», chef du rĂ©seau
BauleLoiretPlace de l’ÉgliseMonument[25]FProsper-PHYSICIAN : Abbé Émile Pasty, membre du Groupe 55
La Chapelle-MontmartinLoir-et-CherLes SouchesStèleFWRESTLER : Pearl Witherington-Cornioley « Pauline Â», chef du rĂ©seau.
NéretIndreMonumentFLABOURER : Marcel Leccia « Baudouin », chef du réseau ; Élisée Allard « Henrique », second ; Pierre Geelen, « Pierre », opérateur radio..
FalaiseCalvadosPlaqueFProsper-PHYSICIAN : Jean-Michel et Marie Cauchy, groupe local
LoubressacLotRoute de SarrouilStèleFGARDENER : Gaston Collin « Horace Â» ; FIREMAN : frères Edmund Richard Mayer « Maurice Â» et Percy Mayer « BarthĂ©lĂ©my Â» ; Richard Pinder
VerneixAllierDevant la mairiePlaqueFFREELANCE : Nancy Wake « HĂ©lène » courrier du rĂ©seau.
BelfortTerr. de Belf.2 bis rue Pierre Denfert-RochereauPlaqueFSTOCKBROKER : Harry RĂ©e « CĂ©sar Â», chef du rĂ©seau.
Pierrefitte-en-CinglaisCalvadosD23, au nord de Pont-d'OuillyMonumentFVERGER : Jean Renaud-Dandicolle « RenĂ© Â», chef du rĂ©seau
ThivervalYvelinesÉcole de Grignon AgroParisTechPlaqueFPHONO : Noor Inayat Khan « Madeleine Â», opĂ©rateur radio de ce sous-rĂ©seau de Prosper-PHYSICIAN
LosseLandesQuartier de LapeyradeMonumentFSTATIONER : Maurice Southgate « Hector Â», chef du rĂ©seau
WHEELWRIGHT : Yvonne Cormeau « Annette Â», opĂ©rateur radio ; Anne-Marie Walters « Colette Â», courrier ; Claude Arnault, instructeur-saboteur ; Denis Parsons « Pierrot Â», opĂ©rateur radio.
SCHOLAR : Gonzague de Saint-Geniès « Lucien Â», chef de rĂ©seau ; Yvonne Baseden « Odette Â», opĂ©rateur radio.
Lille NordCimetière de Lille-sud, section 92AMonument fun.FFARMER : Michael Trotobas « Michel Â», dit capitaine Michel, chef du rĂ©seau et autres morts du rĂ©seau.
(*) LĂ©gende : SOE-F = section F du SOE.

Annexes

Références bibliographiques et filmographiques

  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8), (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre est une référence essentielle pour l'histoire du SOE en France.
  • Des Anglais dans la RĂ©sistance, une guerre irrĂ©gulière, documentaire de Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac et Laurène L’Allinec, 60 min, 2012 ; première diffusion : France 5, .
  • Henri Noguères, Histoire de la RĂ©sistance en France de 1940 Ă  1945, Robert Laffont, 1976 ; Ă©d. revue et complĂ©tĂ©e, CrĂ©mille & Famot, 1982.
  • Dominique Venner, Histoire critique de la RĂ©sistance, Pygmalion/GĂ©rard Watelet, 1995.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit... Les atterrissages secrets de la RAF en France 1940-44, 1978 ; 5e Ă©d. revue et augmentĂ©e, Vario, 2004.
  • Jean Deuve, La Guerre des magiciens, l'intoxication alliĂ©e 1939-1944, Charles Corlet, 1995.
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/GĂ©rard Watelet, 1981.
  • Jean Le Morillon, Un breton en Indochine. Mission Oiseau mouche , Cheminements, Collection Gens d’Ici, 2000. Jean Le Morillon, officier du BCRA, de la Force 136 du SOE puis de la DGSE, a collaborĂ© avec le colonel britannique David Smiley pendant sa mission en ThaĂŻlande en 1945. Son aventure est aussi racontĂ©e dans la revue Historia no 586 d’ et dans un reportage diffusĂ© sur la chaĂ®ne TV Breizh en .
  • Maurice Buckmaster, They Fought Alone, the story of british agents in France (Ils combattirent seuls, l'histoire des agents britanniques en France), Odhams Press Limited, 1958. L'auteur est le chef de la section française (F).
  • Professor William Mackenzie, The Secret History of SOE - Special Operations Executive 1940-1945, BPR Publications, 2000. (ISBN 0953615189).
  • David Stafford, Secret Agent - The True Story of the Special Operations Executive, BBC Worldwide Ltd, 2000. (ISBN 0563537345).
  • Jean Overton Fuller, The Starr Affair. Ce livre raconte l'histoire de John Renshaw Starr.
  • Leo Marks, Between Silk and Cyanide, 1998. Marks fut le chef des Codes au SOE, et son livre relate son combat pour introduire un meilleur cryptage utilisable par les agents.
  • Marcel Ruby, La Guerre secrète. Les RĂ©seaux Buckmaster, Éditions France-Empire, 1985.
  • Alain GuĂ©rin, Chronique de la RĂ©sistance, Omnibus, 2000, (ISBN 2-7441-5190-4). (Cet ouvrage constitue une Ă©dition revue, corrigĂ©e, complĂ©tĂ©e et augmentĂ©e de La RĂ©sistance : Chronique illustrĂ©e (1930-1950), Livre-Club Diderot, 1972-1976)
  • GĂ©rard Le Marec, Les Maquis dans la guerre, Famot, 1980.
  • Robert et les ombres, documentaire de Jean-Marie Barrère, 2005. Histoire de rĂ©sistants français et d'agents du SOE, dans le Gers et les Landes.
  • La Guerre au jour le jour. RĂ©sistance et collaboration; Pour ou contre l'occupation nazie, Edito-Service S.A., Genève, 1981.
  • AndrĂ© Courvoisier, Le rĂ©seau Heckler : de Lyon Ă  Londres, Paris, France-Empire, , 299 p. (ISBN 978-2-7048-0342-2).
  • Janusz PiekaĹ‚kiewicz, Les grandes rĂ©ussites de l'espionnage, Ă©dition française : Fayard et Paris-Match, 1971.
  • (en) Peter Jacobs, Setting France Ablaze. The SOE in France during WWII, Pen & Sword, Military, copyright Peter Jacobs, 2015, (ISBN 978 1 78346 336 7).
  • Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, France — Grande-Bretagne. Deux visions de la RĂ©sistance française, Le DĂ©bat, no 177, novembre-.

Odette Sansom

Nancy Wake

  • Nancy Wake, La Gestapo m'appelait la souris blanche, une australienne au service de la France, coll. RĂ©sistance-LibertĂ©-MĂ©moire, Ă©d. du fĂ©lin, 2001. Cette autobiographie est la traduction du livre paru en Australie, Nancy Forward, The White Mouse, 1985.
  • (en) Nancy Wake Codename: The White Mouse, 1987, documentaire sur l'activitĂ© de Nancy Wake pour le SOE, en partie racontĂ©e par elle-mĂŞme.
  • Alain Decaux, Alain Decaux raconte 2, Librairie AcadĂ©mique Perrin, 1979.

Affaire de la Chatte

Épisode de la lutte de l'Abwehr, l'affaire de la Chatte (pseudo de l'agent triple Mathilde Carré), dans lequel le Feldwebel Hugo Bleicher joua un rôle déterminant en démantelant, en 1941, le réseau de renseignements franco-polonais INTERALLIÉ et, en 1942, le premier réseau du SOE en France, Autogiro, de Pierre de Vomécourt.

RĂ©seau Prosper-PHYSICIAN

  • Richard Seiler, La TragĂ©die du RĂ©seau Prosper, Pygmalion, 2003.
  • John Vader, Nous n'avons pas jouĂ©, l'effondrement du rĂ©seau Prosper 1943, traduction, notes et annexes de Charles Le Brun, Le Capucin, 2002. Ce livre est la traduction française de (en) Prosper double-cross, Sunrise Press, 1977.
  • Jacques Bureau, Un soldat menteur, Robert Laffont, 1992. TĂ©moignage direct d'un membre du rĂ©seau.
  • Jean LartĂ©guy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion DĂ©ricourt, Robert Laffont, 1992.
  • Georges Mourier, Mentir ?, documentaire, collection Le Choix des Hommes, 2000.
  • (en) Francis J. Suttill, Shadows in the Fog, the true story of Major Suttill and the Prosper French Resistance network, The History Press, 2014, (ISBN 978 0 7509 5591 1).

RĂ©seau Salesman, Violette Szabo, Bob Maloubier

Fictions librement inspirées du SOE

  • (film) Jean-Paul SalomĂ©, Les Femmes de l'Ombre, 2008 ; (livre du mĂŞme titre) Laurent Vachaud, 2008.
  • (roman) JoĂ«l Dicker, Les Derniers Jours de nos Pères, Éditions de Fallois/L’Âge d’Homme, 2012.

Lien externe

Sources

  1. Le Débat, revue bimestrielle, no 177, novembre-décembre 2013.
  2. Source : M. Buckmaster, They fought alone, p. 74.
  3. Six corps francs : Pierre de Mérignac, Dédé le Basque (André Bouillard), Léon des Landes (Léonce Dussarat), Arcachon, Fernand, Georges
  4. Responsables des corps francs : André Bouillard (Dédé le Basque), Léonce Dussarat (Léon des Landes), etc.
  5. Sauf Jura et Ain
  6. SALESMAN avait réalisé une mission en Normandie en 1943 : SALESMAN I.
  7. la confirmation est donnée par Georges Bégué dans son message à Londres du lendemain, 9 mai 1941.
  8. À noter l'antériorité des liaisons établies vers Londres par certains réseaux de renseignements, tels que :
  9. dans la propriété « Bassoleil » de son frère Philippe de Vomécourt
  10. Foot, p. 243.
  11. Dix mois plus tôt, l’Intelligence Service avait réalisé le premier atterrissage et la première récupération, en ramenant Phillip Schneidau dans la nuit du 19-. Source : magazine Icare, numéro 141, 1992, p. 27.
  12. Brooks Richards, p. 928.
  13. Commentaire d’Hugh Verity : « Atterri avant lever de la lune (expérience à ne pas renouveler) ». [Source : Verity, p. 271].
  14. Courvoisier 1984, p. 116.
  15. Cette villa, située sur la corniche, à Marseille, retirée au fond d'une impasse et difficile à surveiller (selon la police) a pour adresse exacte « Villa des Bois, vallon de la Baudille, Marseille » et pour téléphone D. 44.22. [Source : Maurice Nicault, Les insurgés, p. 78]
  16. Georges Bégué, Jean Bouguennec (alias Francis Garel), Clément Jumeau, George Langelaan, Jean Le Harivel, Philippe Liewer, Robert Lyon, Jean Pierre-Bloch, Raymond Roche, Michael Trotobas, Jack Hayes
  17. Les données sont déduites de M. R. D. Foot, SOE in France.
  18. Selon GĂ©rard Le Marec.
  19. Les RĂ©seaux Action de la France Combattante, 1986, p. 19
  20. Plaque posée pour l’émission vers Londres du premier message radio SOE-F, le .
  21. Stèle érigée en hommage au propriétaire du champ, Auguste Chantraine et aux agents parachutés là : six le et Pearl Witherington le , ainsi que
  22. Mission Corsican : premier parachutage d’hommes et d’armes de la section F, le 10/.
  23. Monument dit Hercule-Buckmaster
  24. 175, avenue Jacques-Duhamel
  25. Monument « Ă€ l’abbĂ© Pasty Â».

Notes

  1. L'écrivain Ian Fleming, qui connaissait Maurice Buckmaster et son assistante Vera Atkins, est connu pour les avoir pris partiellement comme modèles pour « M » et « Miss Moneypenny » dans ses romans d'espionnage James Bond. Dans son premier roman Bond, Fleming aurait fondé le personnage « Vesper Lynd » sur la belle Krystyna Skarbek (Christine Granville), agent SOE.
  2. Les Britanniques écriront : « Nous ne pouvons accepter votre proposition. Le gouvernement de Sa Majesté considère comme essentiel que le SIS et le SOE puissent établir des contacts avec tout élément français de leur choix, sans devoir tenir compte de leur allégeance politique. »
  3. L'Ordre Commando stipulait que tous les commandos trouvés en Europe et en Afrique soient tués immédiatement, même s'ils étaient en uniforme et même s'ils voulaient se rendre.
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