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Francis Suttill

Francis Alfred Suttill , né le à Mons-en-Barœul (Nord), mort le à Sachsenhausen (Allemagne) est, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret britannique du Special Operations Executive, section F.

Francis Suttill
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  35 ans)
Sachsenhausen
Pseudonyme
François Desprée
Nationalité
Formation
Activités
Espion, avocat, agent du SOE
Autres informations
Arme
Conflit
Lieu de détention
Distinction

À la tête du réseau action Prosper-PHYSICIAN, il mène d' à des actions de soutien à la Résistance en France, zone Nord. Arrêté par les Allemands, déporté, il fut finalement exécuté au camp de concentration de Sachsenhausen.

Biographie

Premières années

Francis Alfred Suttill naît le à Mons-en-Barœul (Nord). Il suit un cursus scolaire normal en Angleterre, au Stonehurst College jusqu'à 16 ans. En 1926, il est atteint de poliomyélite ; on lui affirme qu'il ne pourra plus marcher. Sa mère refuse cette idée, le garde à la maison et le soigne, si bien qu'il peut marcher à nouveau sans boiter, malgré une jambe plus courte de dix-huit millimètres.

Il revient en France, où il passe son bac, puis s'inscrit en droit à l'Université de Lille.

En 1931, certificat de nationalité britannique à la main, il est régulièrement dispensé du service militaire en France. Il poursuit ses études de droit à l'Université de Londres.

Il se marie en 1935. Il est avocat au Lincoln's Inn.

DĂ©but de la Guerre

En , à la déclaration de guerre, il s'engage dans l'armée britannique, où il est officier de renseignement.

Plus tard, il est recruté par le SOE. Il est volontaire pour une mission en France.

1942.

  • ÉtĂ©. - Il reçoit l'entraĂ®nement.
  • Le SOE choisit Suttill pour Ă©tablir un nouveau rĂ©seau en France, zone nord, autour de Paris. Son nom de guerre est « Prosper » et sa couverture François DesprĂ©es, reprĂ©sentant.
  • . AndrĂ©e Borrel « Denise », son courrier, est parachutĂ©e en France et prĂ©pare la voie pour Suttill.

Mission en France

1943. Pendant six mois, le réseau se développe considérablement, couvrant une grande partie de la zone Nord, impliquant un nombre croissant d'agents, avec création de nombreux sous-réseaux et groupes d'action.

  • . Henri DĂ©ricourt, un ancien pilote, retourne en France. Sa tâche principale est de trouver des terrains d'atterrissage qui conviennent et d'organiser la rĂ©ception des agents envoyĂ©s par avion, principalement des agents du rĂ©seau Prosper. Pendant les quelques mois qui suivent, il organisera le transport par avion de plus de 67 agents.
  • Suttill et Agazarian s'interrogent de plus en plus sur la loyautĂ© d'Henri DĂ©ricourt.
Une semaine Ă  Londres
  • . Suttill, rappelĂ© Ă  Londres, y reçoit de nouvelles instructions. Il fait part de ses craintes Ă  Nicolas Bodington et Ă  Maurice Buckmaster. Ceux-ci ne sont pas convaincus et refusent de rappeler DĂ©ricourt en Angleterre.
  • . Suttill est parachutĂ© Ă  Romorantin.
Le dernier mois du réseau

Du au , l'activité du réseau augmente fortement.

Aux mains de l'ennemi

  • Le , peu après 0 h, AndrĂ©e Borrel « Denise » et Gilbert Norman « Archambaud » sont arrĂŞtĂ©s par la Gestapo, au domicile de ce dernier. Quelques heures plus tard, vers 10 h du matin, ce sera le cas Ă©galement de Francis Suttill lui-mĂŞme Ă  son logement, près de la porte Saint-Denis [2]. Des centaines d'agents sont arrĂŞtĂ©s dans les jours qui suivent, fin juin et dĂ©but juillet. C'est l'effondrement gĂ©nĂ©ral du rĂ©seau Prosper[3].
  • Quand Noor Inayat Khan, qui est arrivĂ©e le comme opĂ©rateur radio du rĂ©seau CINEMA-PHONO, dĂ©couvre que Suttill a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©, elle fait son rapport au SOE Ă  Londres sur l'effondrement du rĂ©seau.
  • Suttill est amenĂ© au quartier gĂ©nĂ©ral de la Gestapo, 84 avenue Foch. Il est torturĂ© pendant plusieurs jours. Selon Ernst Vogt, Suttill convient avec les Allemands de fournir des informations sur les stocks d'armes contre leur promesse de ne pas tuer les rĂ©sistants concernĂ©s. Cependant, selon un autre agent allemand, Joseph Kieffer, ce serait Gilbert Norman qui aurait pris l'initiative de ce « pacte d'honneur ».
  • Septembre. Le 3, il est mis en cellule d'isolement Ă  la prison du camp de concentration de Sachsenhausen, situĂ© au nord-ouest de Berlin.

1945. Le [4], Francis Suttill est exécuté au camp de concentration de Sachsenhausen.

Reconnaissance

Distinction

  • Royaume-Uni : DSO

Monuments

Identités

  • État civil : Francis Alfred Suttill
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Prosper »
    • Nom de code opĂ©rationnel : PHYSICIAN (signifiant MÉDECIN en anglais)
    • IdentitĂ© de couverture : François DesprĂ©e (ou DesprĂ©es)

Parcours militaire :

  • ArmĂ©e britannique : officier de renseignements
  • SOE, section F ; grade : major (Ă©quivalent Ă  commandant) ; matricule : 130049

Famille

Son père, William Francis Suttill est Britannique, originaire d'une famille du Yorkshire, né à Manchester. Il est directeur d'une usine textile à Lille. Sa mère, Blanche Marie-Louise Degrave, est Française.

Francis Suttill est marié à Margaret Joan Montrose en 1935. Le couple a deux enfants, William Anthony (né le ) et Francis John (né le ).

Annexes

Bibliographie

  • Henri Noguères, Histoire de la RĂ©sistance en France de 1940 Ă  1945, Robert Laffont, 1976 ; Ă©d. revue et complĂ©tĂ©e, CrĂ©mille & Famot, 1982.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit…, prĂ©face de Jacques Mallet, 5e Ă©dition française, Éditions Vario, 2004 (ISBN 2-913663-10-9)
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographiĂ© (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable Ă  la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 2, PHYSICIAN PROSPER CIRCUIT.
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/GĂ©rard Watelet, 1981.
  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8), (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
  • Richard Seiler, La TragĂ©die du RĂ©seau Prosper, Pygmalion, 2003 (ISBN 2-85704-804-1).
  • John Vader, Nous n'avons pas jouĂ©, l'effondrement du rĂ©seau Prosper 1943, Le Capucin, 2002. Ce livre est la traduction française du livre Prosper double-cross, Sunrise Press, 1977, traduction, notes et annexes de Charles Le Brun (ISBN 2-913493-41-6).
  • Jacques Bureau, Un soldat menteur, Robert Laffont, 1992. TĂ©moignage direct d'un membre du rĂ©seau.
  • Jean LartĂ©guy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion DĂ©ricourt, Robert Laffont, 1992.
  • Francis Suttill [Jr.], Le RĂ©seau Prosper-PHYSICIAN et ses activitĂ©s dans la rĂ©gion Centre-Val de Loire, in « RĂ©sistances en Touraine et en rĂ©gion Centre », hors-sĂ©rie no 3, actes du colloque « Le SOE (Service secret britannique) - Les RĂ©seaux Buckmaster en rĂ©gion Centre durant la Seconde Guerre mondiale » tenu Ă  Tours le , association ÉRIL (Études sur la RĂ©sistance en Indre-et-Loire), (ISBN 978-2-9536350-0-3).
  • Bob Maloubier, Les Secrets du Jour J : OpĂ©ration Fortitude, Churchill mystifie Hitler, Les Éditions la BoĂ©tie, 2014, (ISBN 978-2-36865-033-2).
  • Francis J. Suttill, SOE contre Gestapo. La vĂ©ritable histoire du major Suttill et du rĂ©seau français de rĂ©sistance Prosper, Metvox Publications, 2018, 2019, (ISBN 979-10-94787-40-3).

Notes

  1. Les sources diffèrent sur deux points :
  2. 18, rue de Mazagran.
  3. L'effondrement du réseau Prosper soulève de nombreuses questions. Cependant, les points suivants, en relation avec cet effondrement, semblent maintenant établis :
    • trois acteurs essentiels s'Ă©taient personnellement connus avant la guerre Ă  Paris : Henri DĂ©ricourt (agent SOE, organisateur des liaisons par Lysander), Nicolas Bodington (numĂ©ro 2 de la section F du SOE, ancien du MI 6) et Karl Bömelburg (chef de la Gestapo en France). Il est possible qu'Henri DĂ©ricourt ait jouĂ© un jeu multiple : jeu double, par la communication aux Allemands des dossiers (secrets ou personnels) qu'il Ă©tait prĂ©cisĂ©ment chargĂ© d'acheminer ; et peut-ĂŞtre jeu triple, en agissant de la sorte sous l'impulsion et le contrĂ´le de l'Intelligence Service, Ă  l'insu du SOE.
    • victime de certaines nĂ©gligences en matière de sĂ©curitĂ© de la part de ses propres agents (voir notamment le livre de M.R.D. Foot), le rĂ©seau Prosper a pu s'effondrer dans le cadre des plans britanniques de mystification, qui impliquaient une recrudescence d'activitĂ© des rĂ©seaux Ă  ce moment-lĂ . Selon le plan Cockade de la LCS, cette mystification devait faire croire aux Allemands Ă  un dĂ©barquement dans le Pas-de-Calais pour le 9 septembre 1943 et leur faire ainsi relâcher, au moins temporairement leur pression militaire sur le front de l'est.
  4. 23 mars selon 3 sources (1o Francis J. Suttill, p. 233 ; 2o SFRoH ; 3o Libre RĂ©sistance (bulletin no 10) et 21 mars selon The National Archives.

Liens externes

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