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Noor Inayat Khan

Noor Un Nisa Inayat Khan, nĂ©e le au Kremlin de Moscou en Russie et morte le au camp de Dachau en Allemagne, est un agent secret britannique du Special Operations Executive (SOE), section F, qui se distingua durant la Seconde Guerre mondiale. Premier agent fĂ©minin Ă  ĂȘtre envoyĂ© en France comme opĂ©rateur radio, elle rejoignit le rĂ©seau PHONO d’Henri Garry en .

Noor Inayat Khan
Noor Inayat Khan en 1943.
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Inconnu
Nom de naissance
Noor Un Nisa Inayat Khan
Pseudonymes
Madeleine, Nora Baker
Nationalités
Formation
Activités
PĂšre
MĂšre
Ameena Begum (en)
Fratrie
Autres informations
A travaillé pour
Special Operations Executive ( - )
Arme
Conflit
MaĂźtre
Distinctions

Pendant ses quatre mois d’activitĂ© dans la rĂ©gion parisienne – son instructeur au SOE l'avait informĂ©e que la durĂ©e d'activitĂ© d'un opĂ©rateur radio de ce rĂ©seau Ă©tait en moyenne de quatre semaines – elle maintint le contact radiotĂ©lĂ©graphique avec Londres, l’informant sur les terrains de parachutage et sur les rĂ©seaux. Elle rĂ©ussit Ă  transmettre vingt messages, malgrĂ© l’environnement particuliĂšrement dangereux en raison de l’effondrement gĂ©nĂ©ral du rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN et des moyens de dĂ©tection radiogoniomĂ©triques que l’ennemi concentra sur son Ă©metteur. Elle fut dĂ©noncĂ©e, arrĂȘtĂ©e, emprisonnĂ©e, reprise deux fois Ă  l’occasion de tentatives d’évasion, dĂ©portĂ©e, maintenue Ă  l’isolement et enchaĂźnĂ©e pendant neuf mois Ă  Pforzheim. Elle est finalement exĂ©cutĂ©e Ă  Dachau, sans avoir jamais parlĂ© ni coopĂ©rĂ© avec l’ennemi.

AprĂšs deux autres agents du SOE, Odette Sansom et Violette Szabo, Noor Inayat Khan fut la troisiĂšme femme Ă  qui le Royaume-Uni a dĂ©cernĂ© la George Cross. Elle fut Ă©galement dĂ©corĂ©e de l’ordre de l'Empire britannique, et par la France de la croix de guerre 1939-1945.

Son nom de code opĂ©rationnel Ă©tait Nurse et son identitĂ© de couverture Ă©tait Jeanne-Marie RĂ©gnier, bonne d’enfants.

Biographie

Famille

Par son grand-pĂšre paternel elle descend de Juma Shah, saint soufi du XVe siĂšcle. Par sa grand-mĂšre paternelle, elle descend du sultan Tipu de Mysore (1750-1799), qui s’allia aux Français pour opposer une rĂ©sistance obstinĂ©e aux Britanniques.

Son pĂšre, Hazrat Inayat Khan, est un mystique soufi indien qui fonda le soufisme inayati. Sa mĂšre, Ora Ray Baker (en), est une AmĂ©ricaine. SƓur du violoniste et compositeur Hidayat Inayat Khan, elle aussi est la cousine de Mary Baker Eddy[1], qui fonda en 1879 le mouvement religieux Science chrĂ©tienne. Elle adopta l'Islam comme religion en 1912.

Les parents de Noor Inayat Khan se sont rencontrĂ©s aux États-Unis, se sont mariĂ©s Ă  Londres en 1913, puis sont partis s’installer Ă  Moscou. Ils eurent quatre enfants :

  • Noor Inayat Khan
  • Vilayat Inayat Khan (nĂ© en 1916 Ă  Londres - mort Ă  Suresnes)
  • Hidayat Inayat Khan (1917-2016)
  • Khair-un-Nisa Inayat Khan dite « Claire Ray Harper » (nĂ©e en 1919), Ă©pouse Harper, mĂšre de David Ray Harper

PremiÚres années

Maison 23 rue de la Tuilerie (Suresnes).
Plaque devant la maison.
Collùge Émile-Zola (Suresnes).

Noor-Un-Nisa Inayat Khan naĂźt le au Kremlin (Moscou, Russie). Par son ascendance paternelle, elle est une princesse musulmane soufie.

Sa famille quitte la Russie en 1916, avant la rĂ©volution bolchevique. Elle s’installe Ă  Londres, dans le quartier de Gordon Square. Inayat Khan fonde l’ordre soufi, une Ă©cole pour initiĂ©s. Il souhaite diffuser le soufisme en Occident, notamment par l'intermĂ©diaire de la musique[2].

En 1921, aprĂšs quatre ans Ă  Londres, la famille finit par arriver Ă  Paris. Elle dĂ©mĂ©nage de banlieue en banlieue. Une riche NĂ©erlandaise adepte des doctrines d’Inayat achĂšte pour son pĂšre, Hazrat, une maison Ă  Suresnes, 23 rue de la Tuilerie. Il lui donne le nom de Fazal Manzil[Notes 1], qui veut dire La Maison des BĂ©nĂ©dictions.

Le , son pĂšre rĂ©unit une assemblĂ©e de tous ses disciples. Peu de temps aprĂšs, ayant dĂ©cidĂ© de revenir aux sources du savoir, il repart en Inde, oĂč il meurt le . Noor restera persuadĂ©e qu’il s’était simplement retirĂ© du monde. Elle assume dĂ©sormais les fonctions de maĂźtresse de maison.

Comme son frĂšre Vilayat, elle reçoit une Ă©ducation intellectuelle raffinĂ©e ; lettrĂ©e, portĂ©e sur la poĂ©sie, elle joue aussi de la harpe. Noor Ă©tudie Ă  l'École primaire supĂ©rieure de jeunes filles de Suresnes (devenue aujourd'hui le collĂšge Émile-Zola), passe son baccalaurĂ©at au lycĂ©e de Saint-Cloud, puis Ă©tudie la psychologie de l’enfance Ă  la Sorbonne[2]. Elle entre Ă  l'École normale de musique de Paris, oĂč elle pratique la harpe.

Elle tombe amoureuse d’un camarade de l'École normale mais la famille dĂ©sapprouve le mariage, auquel elle finit par renoncer aprĂšs une longue pĂ©riode de fiançailles.

Elle est engagée par Radio-Paris pour écrire des histoires pour les enfants. Ces contes sont aussi publiés dans Le Figaro du dimanche[2].

DĂ©but de la guerre

Elle rompt ses fiançailles en 1939 et dĂ©cide avec sa sƓur de devenir infirmiĂšre.

Le , l’armĂ©e allemande entre dans Paris. La famille, de nationalitĂ© britannique, doit fuir Ă  nouveau, sauf Hidayat qui choisit de rester en France, avec sa femme et ses enfants. Noor entraĂźne la famille, via Tours et Bordeaux, jusqu’au Verdon et l’embarque sur un cargo belge, le Kasongo, qui la conduit au port de Falmouth, en Angleterre, oĂč elle arrive le 22 au matin.

Noor et son frĂšre Vilayat abandonnent les prĂ©ceptes de non-violence qui ont baignĂ© leur vie jusque-lĂ , et se dĂ©cident Ă  participer Ă  la lutte contre le nazisme[2]. Vilayat s’engage dans la marine.

Le , Noor s’engage dans la Women's Auxiliary Air Force. Sur les formulaires, elle indique qu’elle parle bien le français. Elle adopte le nom de Nora Baker[Notes 2]. Au centre d’Édimbourg, elle suit un cours intensif d’opĂ©rateur radio. Elle est l'une des premiĂšres rĂ©sistantes formĂ©es Ă  cette tĂąche[2].

Le , elle est mutĂ©e Ă  Abington, au centre de bombardiers de la RAF, oĂč elle est chargĂ©e de la liaison radio avec les bombardiers en vol. Elle dĂ©veloppe ses compĂ©tences d’opĂ©ratrice radio, et prend l’habitude de travailler Ă  n’importe quelle heure du jour et de dormir dans les intervalles. Elle loue mĂȘme un poste radio pour s’entraĂźner avec une camarade Ă  amĂ©liorer sa vitesse. Vers la fin de l’annĂ©e, elle demande Ă  passer officier, et choisit le renseignement comme spĂ©cialitĂ©.

Au printemps 1942, elle est affectĂ©e au camp de Campton Basset, dans le Wiltshire. Elle y suit pendant plusieurs semaines la formation en transmission pour opĂ©rateurs radio clandestins. Le elle est convoquĂ©e Ă  Londres Ă  un entretien avec Selwyn Jepson dans la chambre no 238 de l’hĂŽtel Victoria, sur Northumberland Avenue, par le Bureau de recherches interarmĂ©es. ChargĂ© du recrutement au Special Operations Executive, Jepson lui propose de la recruter le jour mĂȘme. Elle accepte en ayant eu communication de la nature du travail Ă  accomplir et du risque couru : une chance sur deux d’en revenir.

Le elle entre au SOE, section F ; grade : section officer ; matricule : 9901. Le , elle dĂ©marre une nouvelle pĂ©riode d’entraĂźnement intensif. Juste avant son dĂ©part, elle est nommĂ©e sous-lieutenant de la WAAF. À ce titre, elle recevra ÂŁ 350 par an, mais sans uniforme, ni d’indemnitĂ© d’habillement. Cela signifie qu’une fois sur le terrain, si faite prisonniĂšre, elle ne sera pas protĂ©gĂ©e par la Convention de GenĂšve du 27 juillet 1929 relative au traitement des prisonniers de guerre[3].

En , il ne lui reste que le stage de parachutage Ă  suivre. Mais Ă  Paris, Gilbert Norman « Archambault », l’opĂ©rateur radio du rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN a un besoin urgent d’aide. Passant outre aux avis majoritairement dĂ©favorables de ses instructeurs[Notes 3] - [4], Maurice Buckmaster dĂ©cide de l’envoyer sur le terrain dĂšs la lune suivante. N’ayant pas suivi de formation au parachutage, elle devra ĂȘtre dĂ©posĂ©e de nuit par Westland Lysander[Notes 4].

Mission clandestine Ă  Paris

Sa mission est d’ĂȘtre l’opĂ©rateur radio du rĂ©seau PHONO[Notes 5], sous-rĂ©seau du rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN, dirigĂ© par Henri Garry. Elle est ainsi la premiĂšre femme Ă  ĂȘtre envoyĂ©e par le SOE comme opĂ©rateur radio en France occupĂ©e. Elle apporte avec elle comme Ă©quipement : une fausse carte d’identitĂ©, de faux tickets d’alimentation, des stimulants (pour pouvoir rester Ă©veillĂ©e ou fournir un effort physique exceptionnel), des somnifĂšres (pour endormir quelqu'un Ă  son insu), des simulateurs de nausĂ©es et une pilule de cyanure. Son poste radio doit ĂȘtre expĂ©diĂ© sĂ©parĂ©ment.

Entre le 16 et le elle est amenĂ©e en France Ă  l’occasion d’un doublĂ© de Westland Lysander organisĂ© de nuit entre Tangmere et le terrain INDIGESTION prĂšs de VillevĂȘque (Maine-et-Loire). C’est Henri DĂ©ricourt qui a organisĂ© le vol (opĂ©ration TEACHER) et qui assure la rĂ©ception des agents[5]. Pendant sa mission en France, elle enverra rĂ©guliĂšrement des lettres Ă  sa mĂšre, Ă  ses frĂšres et Ă  sa sƓur Ă  Londres (4, Taviton Street). Les lettres seront acheminĂ©es par Lysander (grĂące aux vols organisĂ©s par DĂ©ricourt) mais aucun destinataire n’aura le moyen de deviner qu’elle se trouve en France.

Le 17, celle qui porte le pseudonyme de Madeleine gagne la gare la plus proche et se rend Ă  Paris. Le soir, elle sonne au 40, rue Erlanger oĂč elle est reçue par Henri Garry, le chef du rĂ©seau PHONO, et sa fiancĂ©e, Marguerite Nadaud[7] - [8] - [9]. Le lendemain on l’emmĂšne Ă  l’École nationale d’agriculture de Grignon, dirigĂ©e par M. Vanderwynckt. L’école abrite l’état-major d’un groupe de rĂ©sistants rattachĂ© au rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN, comprenant — parmi des dizaines de personnes — le professeur Alfred Balachowsky, le chef du groupe et Marius Maillard, jardinier de l’école, chargĂ© de la rĂ©ception des parachutages. Noor, n’ayant pas encore reçu son appareil, commence Ă  travailler avec celui de Gilbert Norman « Archambault », en s’installant dans la serre avec l’aide du jardinier.

Un groupe conduit par Balachowsky passe la nuit du 21 au 22 Ă  Bazemont et rĂ©ceptionne au Roncey un parachutage comprenant les affaires de Noor (trois postes Ă©metteurs et ses affaires personnelles). Tout finit bien, malgrĂ© l’arrivĂ©e du conteneur dans un arbre et la dispersion de son contenu.

Deux jours plus tard, les trois dirigeants du rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN sont arrĂȘtĂ©s Ă  Paris : peu aprĂšs minuit, AndrĂ©e Borrel « Denise », courrier, et Gilbert Norman « Archambault », opĂ©rateur radio ; et, dans la matinĂ©e, Francis Suttill « Prosper », le chef du rĂ©seau. C’est le dĂ©but d’une sĂ©rie massive d’arrestations parmi les agents du rĂ©seau et de ses sous-rĂ©seaux. À Grignon, c’est l’alerte. Tout le monde se disperse. Noor s’enfuit avec son matĂ©riel. Henri Garry lui trouve un logement chez un membre du rĂ©seau[Notes 6], square Malesherbes.

Henri Garry et Marguerite Nadaud se marient le . Noor est prĂ©sente Ă  la mairie. Il est convenu qu’elle repassera chez eux, rue Erlanger, et qu’ils partiront alors ensemble au Mans. Madame Balachowsky, chez qui elle passe Ă  Viroflay, la dissuade de retourner rue Erlanger, en raison du risque dĂ» Ă  l’évolution rapide de la situation. Noor suit le conseil, et c’est heureux car la Gestapo est effectivement passĂ©e chez Garry pendant son absence, et le couple Garry a dĂ©campĂ© en laissant ses affaires sur place.

Le , malgrĂ© le danger, elle se rend Ă  Grignon pour Ă©mettre. En arrivant Ă  bicyclette sur les lieux, elle constate que les Allemands en uniforme sont dĂ©jĂ  lĂ . Sur le point d’ĂȘtre interpellĂ©e, elle tire plusieurs fois[Notes 7] et rĂ©ussit Ă  s’enfuir. Pendant quinze jours, elle se cache, ainsi que France Antelme « Renaud » (alias Antoine Ratier), dans l’appartement de Madame Aigrain. Maurice Buckmaster propose Ă  Noor de rentrer en Angleterre, mais elle dĂ©cide de continuer son travail pour ne pas laisser ses camarades français sans communications. Elle se dĂ©clare capable, avec un peu de temps, de reconstituer un groupe de militants et continue Ă  transmettre nombre de messages vers l’Angleterre, avec de grandes difficultĂ©s, car elle ne peut le faire depuis chez Madame Aigrain.

Mi-juillet, elle trouve un logement. C’est un studio minuscule situĂ© 3 boulevard Richard-Wallace Ă  Neuilly. Cet emplacement est trĂšs risquĂ©, car le reste de l’immeuble est occupĂ© par les SS. En tout cas, elle ne peut pas y Ă©mettre. Le 19, France Antelme rentre en Angleterre par avion Lysander. Fin juillet, elle manque d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©e dans une mission prĂšs d’Auffargis. Une perquisition menĂ©e par les Allemands leur permet, pour la premiĂšre fois, d’enregistrer le prĂ©nom « Madeleine » dans leurs fichiers.

En aoĂ»t, les opĂ©rateurs radio ayant disparu l’un aprĂšs l’autre[Notes 8], elle est devenue seul opĂ©rateur radio libre de la section F en action dans la rĂ©gion parisienne. Colin Gubbins, qui vient d’ĂȘtre nommĂ© Ă  la tĂȘte du SOE, Ă©crit Ă  son propos : « Son poste est actuellement le plus important et le plus dangereux en France ». Le major Nicolas Bodington, numĂ©ro 2 de la section F, venu en France pour enquĂȘter sur l’effondrement du rĂ©seau Prosper-PHYSICIAN, la rencontre et insiste pour que la section F demande son rappel, mais elle refuse. PrĂ©textant qu’elle attend l’arrivĂ©e de son remplaçant, elle manque le Lysander qui ramĂšne en Angleterre Claude de Baissac « David », Lise de Baissac « Odile » et Nicolas Bodington dans la nuit du 16/17[Notes 9] - [2].

Lors d’une rĂ©union le 30 dans un appartement de la place de l'Alma[Notes 10] - [10] Ă  Paris, le Conseil national de la RĂ©sistance (CNR) Ă©lit Georges Bidault Ă  sa tĂȘte, en remplacement de Jean Moulin, arrĂȘtĂ© le Ă  Caluire. Noor, dans l’arriĂšre-cuisine avec son Ă©metteur, transmet le rĂ©sultat de l'Ă©lection Ă  Londres[11] - [2].

Aux mains de l’ennemi

AprĂšs trois mois et demi, selon une source elle aurait Ă©tĂ© trahie par RenĂ©e Garry, sƓur du chef du rĂ©seau PHONO, jalouse de ne pas faire partie du rĂ©seau[Notes 11] et qui demande 100 000 francs comme rĂ©compense, soit un dixiĂšme du prix que les Allemands auraient Ă©tĂ© prĂȘts Ă  payer pour cela. Selon une autre source, elle aurait Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par Henri DĂ©ricourt[12]. Le 11, 12[13] ou le [14], Noor est arrĂȘtĂ©e Ă  son domicile, au premier Ă©tage du 98, rue de la Faisanderie, Ă  200 mĂštres du siĂšge du SD, avenue Foch : rentrant chez elle, Noor s’aperçoit que deux hommes sont postĂ©s devant l’immeuble. Elle se cache dans une ruelle perpendiculaire et attend quelques instants, puis reprenant l’observation, constate que les hommes ont disparu. TranquillisĂ©e, elle rentre dans son appartement, mais les Allemands y ont tendu une souriciĂšre et l’agent Pierre Cartaud, postĂ© lĂ  par Ernst (Vogt ?), l’y attend. DĂšs qu’elle entre, il la saisit. Elle se dĂ©bat furieusement et le mord. Utilisant son pistolet, il la menace d’arrĂȘter sa logeuse Solange. Elle se calme. Pierre Cartaud peut appeler du renfort. Elle est emmenĂ©e avenue Foch non loin de lĂ , et prĂ©sentĂ©e Ă  Karl Bömelburg, chef de la Gestapo en France. Dans l’appartement, les Allemands trouvent son poste Ă©metteur et un cahier d’écolier rangĂ© dans sa table de nuit, dans lequel elle a consignĂ© les messages chiffrĂ©s envoyĂ©s[14] ou reçus de Londres, avec leur traduction en clair[Notes 12] - [15]. GrĂące Ă  ces prises, ils engageront avec Londres un Funkspiel, menĂ© par Josef Goetz pendant plusieurs mois. Ainsi, jusqu’au printemps 1944, Londres croira PHONO fiable, ce qui entraĂźnera l’envoi de plusieurs agents du SOE directement entre les mains de l’ennemi.

Le premier jour de son incarcĂ©ration, Noor demande Ă  Hans Kieffer Ă  se rendre aux toilettes, sans menottes, elle escalade la fenĂȘtre, atteint le toit mais, faute de moyen pour descendre, elle est reprise[2].

Dans la nuit du 24 au , nouvelle tentative d’évasion, en compagnie de John Starr « Bob » et LĂ©on Faye « Aigle », chef du rĂ©seau français ALLIANCE rattachĂ© Ă  l’Intelligence Service. Il existe trois rĂ©cits de cette tentative d’évasion :

  • RĂ©cit de Bob Starr Ă  Vera Atkins : Chacun avait sciĂ© les barreaux de sa cellule, en masquant les dĂ©gĂąts avec de la poudre et de la crĂšme pour le visage que les Allemands avaient autorisĂ© Noor Ă  conserver. Tandis que Starr et Faye parviennent Ă  gagner le toit d’une autre aile du bĂątiment, Noor met deux heures Ă  faire sauter les barreaux de sa cellule. Elle finit par les rejoindre sur le toit, mais une alerte aĂ©rienne se dĂ©clenche et toutes les cellules sont inspectĂ©es. L’évasion est dĂ©couverte, et les fuyards sont repris[16].
  • RĂ©cit de LĂ©on Faye, rapportĂ© par Ferdinand Rodriguez dans son livre, en 1958.
  • RĂ©cit de Marie-Madeleine Fourcade.

Elle Ă©choue. Hans Kieffer leur demande de donner leur parole d’honneur de ne plus tenter de s’évader. Seul Starr accepte de signer. Noor et Faye refusent. Le 27, elle est transfĂ©rĂ©e Ă  la section fĂ©minine de la prison civile de Pforzheim[17], prĂšs de Karlsruhe, dans le nord de la ForĂȘt-Noire. Wilhelm Kraus, directeur de la prison, reçoit l’ordre de la traiter selon le dĂ©cret Nacht und Nebel (NN)[17], et de l’attacher par les pieds et les mains. Une troisiĂšme chaĂźne relie ses mains et ses pieds ; elle a besoin d’aide pour se nourrir et se laver ; sa cellule l’isole des bruits extĂ©rieurs par deux Ă©paisses portes d’acier. Ce rĂ©gime lui sera appliquĂ© pendant les neuf mois oĂč elle va rester Ă  Pforzheim.

Le , son nom est proposĂ© Ă  l’ordre de l'Empire britannique.

Le , Noor est transfĂ©rĂ©e Ă  la prison de Karlsruhe, oĂč elle rejoint Yolande Beekman « Mariette », Éliane Plewman « Gaby » et Madeleine Damerment « Solange », qui s’y trouvent depuis leur transfert depuis Fresnes le . Le lendemain, une gardienne informe les quatre femmes de leur dĂ©part prĂ©vu pour le lendemain matin. Le 12 Ă  1 h 30, on vient les chercher dans leur cellule et on les remet Ă  la Gestapo, qui les emmĂšne en train Ă  Munich. Dans la soirĂ©e, elles prennent un nouveau train pour Dachau, Ă  20 km au nord de la ville, puis Ă  pied, elles finissent la route jusqu’au camp de concentration oĂč elles sont enfermĂ©es dans des cellules individuelles.

Le matin du 13, elles sont emmenĂ©es jusqu’à un mur situĂ© derriĂšre le four crĂ©matoire. Leurs vĂȘtements sont arrachĂ©s, elles sont violemment battues. Selon un tĂ©moin oculaire qui Ă©crivit 14 ans aprĂšs les faits, « Noor est rouĂ©e de coups par l’officier SS qui dirige le camp. Il s’est acharnĂ© sur elle avec une violence inouĂŻe. Elle n’a pas pleurĂ© et n’a rien dit. Quand il a Ă©tĂ© Ă  bout de souffle et que la jeune femme n’était plus qu’un tas de chairs ensanglantĂ©es, il lui a dit qu’il allait la tuer. Le seul mot qu’elle ait dit avant qu’il ne lui tire une balle dans la nuque, c’est "LibertĂ© !" »[2]. Mortes ou mourantes, les quatre femmes sont brĂ»lĂ©es dans le four crĂ©matoire. L’officier SS, Friedrich Wilhelm Ruppert, sera condamnĂ© pour d’autres crimes et exĂ©cutĂ© en .

ƒuvres de Noor Inayat Khan

Compositions musicales

  • Le Chant au Madzoob[Notes 13].
  • PrĂ©lude pour harpe.
  • ÉlĂ©gie pour harpe et piano.

Livre pour enfants

  • (en) Twenty Jātaka Tales. Retold [from the Pāli Jātaka and the Jātaka-māla] by Noor Inayat, and pictured H. Willebeek Le Mair, G.G. Harrap & Co., London, 1939.
  • (fr) 20 contes des vies passĂ©es du Bouddha, Claire LumiĂšre, 1999 122 p. (ISBN 2-905998-45-8).

Identités

  • Nom de naissance : Noor-Un-Nisa Inayat Khan[Notes 14]
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (fieldname) : « Madeleine »
    • Nom de code opĂ©rationnel : NURSE
    • IdentitĂ© de couverture : Jeanne-Marie RĂ©gnier, bonne d’enfants
    • Autre pseudo : Nora Baker[18]

Parcours militaire :

Reconnaissance

Distinctions

Hommages

  • En tant que l’un des 104 agents de la section F du SOE morts pour la France, Noor Inayat Khan est honorĂ©e au mĂ©morial de Valençay (Indre, France).
  • En 1967, une plaque commĂ©morative a Ă©tĂ© apposĂ©e Ă  Suresnes[20] devant la maison du 23 rue de la Tuilerie, oĂč elle a passĂ© son enfance[2]. Sont gravĂ©s ces mots : « ICI HABITAIT NOOR INAYAT KHAN, 1914-1944, MADELEINE DANS LA RÉSISTANCE, FUSILLÉE À DACHAU, OPÉRATRICE-RADIO DES RÉSEAUX BUCKMASTER, CROIX DE GUERRE 1939-1945 — GEORGE CROSS ». La demeure, devenue lieu de rencontres spirituelles soufies et inter-religieuses, accueille dans le jardin le sanctuaire « L'Universel MĂ©morial Noor », dont la forme Ă©voque quatre bouddhas dos Ă  dos. En 1988, dans la mĂȘme ville, la voie situĂ©e entre la rue de Verdun et la rue Darracq est renommĂ©e « cours Madeleine », en hommage Ă  son pseudonyme de rĂ©sistante[2] - [Notes 15].
  • À l’école d’agriculture de Grignon, aujourd’hui AgroParisTech, une plaque lui rend hommage : « À la mĂ©moire de NOOR INAYAT KHAN dite MADELEINE, George Cross, HĂ©roĂŻne de la rĂ©sistance, 1914-1944 ».
  • À Londres, un buste de Noor Inayat Khan lui rend hommage, Gordon Square Gardens (Bloomsbury), prĂšs de l'appartement familial (4, Taviton Street). L'inauguration a lieu le , en prĂ©sence de la princesse Anne.
  • 2014, la Royal Mail Ă©met un timbre Ă  son effigie[2].
  • 2020 : une blue plaque lui rend hommage au 4 Taviton Street, Bloomsbury[21]


  • Plaque.
    Plaque.
  • Plaque Ă  Dachau.
    Plaque Ă  Dachau.
  • Plaque du cours Madeleine Ă  Suresnes (Hauts-de-Seine).
    Plaque du cours Madeleine Ă  Suresnes (Hauts-de-Seine).
  • Plaque au Air Forces Memorial England.
    Plaque au Air Forces Memorial England.
  • Buste Ă  Londres.
    Buste Ă  Londres.
  • Blue plaque, Londres, aoĂ»t 2020
    Blue plaque, Londres, août 2020

BĂątiments

  • InaugurĂ©e en 2013, une Ă©cole de Suresnes porte son nom[2] - [22].

Ordre soufi

  • L’ordre soufi la reconnaĂźt comme la premiĂšre sainte occidentale[23].

Dans la culture

Littérature

  • Resistance (2010), poĂšme de Stacy Ericson publiĂ© sur Internet et dĂ©diĂ© Ă  Noor Inayat Khan, lire en ligne (consultĂ© le 17/08/21).
  • A Tribute To The Illuminated Woman of World War II (2013), poĂšme de Irfanulla Shariff, publiĂ© sur Internet et dĂ©diĂ© Ă  Noor Inayat Khan, lire en ligne (consultĂ© le 17/08/21).
  • The Lost Girls of Paris (2019), roman de Pam Jenoff sur le SOE et ses agents fĂ©minins. Le personnage de Josie est partiellement inspirĂ© de Noor[24].

Théùtre

  • Agent Madeleine (2018), piĂšce sur la vie et la mort de Noor, crĂ©Ă©e au Fringe Festival d'Ottawa, le rĂŽle de Noor Ă©tant interprĂ©tĂ© par Puja Uppal[25].

Cinéma

  • En septembre 2012, les producteurs Zafar Hai et Tabrez Noorani obtiennent les droits cinĂ©matographiques de la biographie Spy Princess : The Life of Noor Inayat Khan[26].
  • A Call to Spy (2019), film Ă©crit et produit par Sarah Megan Thomas et rĂ©alisĂ© par Lydia Dean Pilcher, consacrĂ© Ă  l'action de trois espionnes du SOE en France. Le rĂŽle de Noor (romancĂ©) est tenu par Radhika Apte[27].

Télévision

  • A Man Called Intrepid (premiĂšre diffusion 1979), mini-sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e de six heures, diffusĂ©e au Canada sur CTV et aux États-Unis sur NBC. David Niven tient le rĂŽle de Sir William Stephenson et Barbara Hershey celui de Noor.
  • Adrishya, sĂ©rie indienne, diffusĂ©e sur Epic TV (2014). Le deuxiĂšme Ă©pisode relate l'action et la mort de Noor Inayat Khan.
  • Enemy of the Reich : The Noor Inayat Khan Story (2014), docudrame biographique de 60 minutes diffusĂ© sur PBS, rĂ©alisĂ© par Robert H. Gardner. Grace Srinivasan tient le rĂŽle-titre[28].
  • Churchill's Secret Agents the new recruits (2018), sĂ©rie diffusĂ©e sur Netflix. L'Ă©pisode 4 de la saison 1 contient la relation de la mission de Noor dans le SOE.
  • Doctor Who, sĂ©rie 12, (2020). Dans Spyfall, Part 2, le deuxiĂšme Ă©pisode, Aurora Marion joue le rĂŽle de Noor.

Radio

  • PiĂšce radiophonique sur Noor (1980) Ă©crite par Patrice Chaplin, diffusĂ©e par BBC Radio 4 dans les productions thĂ©Ăątrales de l'aprĂšs-midi.

Annexes

Liens externes

Bibliographie

  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d’Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty’s Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre prĂ©sente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une rĂ©fĂ©rence essentielle.
  • Jacques Houbart et Jean-Michel Rankovitch, Guerres sans drapeau, RenĂ© Julliard, 1966, p. 305-334 ; voir Ă©galement 58 actions hĂ©roĂŻques de la RĂ©sistance, p. 371-382, GrĂŒnd, 1971.
  • Jean Overton Fuller :
    • (en) Madeleine, Gollancz, 1952.
    • (en) Born for Sacrifice: The Story of Noor Inayat Khan, London, Pan Books, 1957.
    • (en) Noor-un-nisa Inayat Khan (Madeleine), Rotterdam, East-west publications fonds in association with Barrie & Jenkins Ltd; London, 1971.
    • (en) Noor-un-Nisa Inayat Khan: Madeleine, 1988.
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrĂšte, le rempart des mensonges, Pygmalion/GĂ©rard Watelet, 1981, vol. 2, p. 155-167.
  • Jean LartĂ©guy et Bob Maloubier, Triple Jeu. L’espion DĂ©ricourt, Robert Laffont, 1992, (ISBN 2-221-06836-X).
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit, Éditions VARIO, 5e Ă©dition française, 2004.
  • Monika Siedentopf, ParachutĂ©es en terre ennemie, Perrin, 2008. Voir notamment p. 89-102 et 202-205.
  • Laurent Joffrin, La princesse oubliĂ©e, Robert Laffont, 2002. BasĂ© sur sa vie, c’est un « roman ».
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographiĂ© (exemplaire en provenance de la bibliothĂšque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable Ă  la bibliothĂšque de Valençay). Voir sheet 3, BRICKLAYER CIRCUIT.
  • Sarah Helm, Vera Atkins, une femme de l’ombre, Seuil, 2010. Cet ouvrage important est centrĂ© sur Vera Atkins et les recherches qu’elle mena Ă  partir de 1944 pour retrouver la trace des agents du SOE portĂ©s disparus. Noor Inayat Khan occupe une place importante dans le rĂ©cit.
  • Captain Ferdinand E. Rodriguez, L’Escalier de fer, Ă©ditions France-Empire, 1958. Rodriguez y rend compte des conversations qu’il a eues avec LĂ©on Faye dans le train qui les dĂ©portaient, et notamment du rĂ©cit que Faye lui fit de sa tentative d’évasion de ; p. 214-217.
  • Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de NoĂ©, ArthĂšme Fayard, 1968, rĂ©Ă©d. Famot, 1976, rĂ©Ă©d. Plon, 1989, 1998, 1999 (ISBN 9782259021951, 9782259009423 et 9782259186773). Le rĂ©cit de la tentative d’évasion du 24/ fait l’objet, dans la TroisiĂšme Ă©poque, 1943, l’annĂ©e terrible, du chapitre intitulĂ© Aigle.
  • (en) John Hayes Fisher, The Princess Spy, documentaire BBC, 2006. (fr) Version française, Princesse et Espionne, diffusĂ©e sur Arte le .
  • (en) Shaunas Singh Baldwin, The Tiger Claw, Vintage Canada, 2004.
  • Shrabani Basu :
    • (en) The spy princess. The Life of Noor Inayat Khan, Sutton Publishing, 2006 ; The History Press 2008 ; reprinted 2010, 2011.
    • (fr) Espionne
 et Princesse. La vie de Noor Inayat Khan, traduction d’HervĂ© Larroque et Daniel Mercurin, Metvox Publications, 2021 ; (ISBN 979-10-94787-78-6)
  • Dominique Missika, RĂ©sistantes 1940-1944, , 269 p. (ISBN 978-2-07-294029-3), p. 49
  • National Archives britanniques. Accessible depuis le , le dossier personnel de Noor Inayat Khan porte le rĂ©fĂ©rence HS 9/836/5 : Description du contenu du dossier personnel ( Conditions d’accĂšs au dossier personnel).
  • Princess Noor Appreciation Society
  • Ordre soufi international

Notes

  1. La maison est devenue le siùge de l’ordre Soufi International France.
  2. Ce pseudo combine le prĂ©nom britannique Nora, voisin de son prĂ©nom indien Noor et le nom de jeune-fille de sa mĂšre. C’est sous ce nom de Nora Baker qu’elle est enregistrĂ©e au camp de Dachau.
  3. Voici quelques apprĂ©ciations qui figurent dans son dossier : « la personne pour qui j’ai le plus d’admiration », « Ă©motive », « maladroite », « facilement dĂ©stabilisĂ©e », « a peur des armes », « d’une imagination dĂ©bordante », « manquant singuliĂšrement d’intelligence », « personnalitĂ© inconsistante et instable, ne prĂ©sentant pas les qualitĂ©s requises pour ĂȘtre envoyĂ©e sur le terrain »
  4. Certaines sources, notamment M.R.D. Foot, citent une premiĂšre tentative d’envoi de Noor Inayat Khan, dans la nuit du 21/22 mai, c’est-Ă -dire un mois avant son envoi effectif. Lors de ce vol, Ă  l’arrivĂ©e prĂšs du terrain PÊCHE, situĂ© prĂšs de CompiĂšgne, le pilote Flg Off Vaughan-Fowler n’a pas vu les signaux attendus normalement d’un comitĂ© de rĂ©ception, et il est retournĂ© Ă  Tangmere sans dĂ©poser ses passagers. En rĂ©alitĂ©, les dossiers d’archives ne confirment pas la prĂ©sence de Noor Inayat Khan comme passagĂšre sur ce vol : Ă  cette date-lĂ , elle poursuivait sa formation. L’erreur provient probablement d’une confusion entre le nom de code de l’opĂ©ration, MADELEINE, et le nom de guerre de Noor, « Madeleine ». C’était un hasard, car les noms de guerre n’étaient jamais utilisĂ©s pour dĂ©signer les opĂ©rations. À noter aussi que, dans l’édition 1982 de son livre, Hugh Verity a commis l’erreur de mentionner la prĂ©sence de Noor. Mais dans l’édition 2004, il a rectifiĂ©.
  5. À la formation du rĂ©seau, sous-rĂ©seau de Prosper-PHYSICIAN, Francis Suttill lui avait donnĂ© le nom de CINÉMA, parce que son chef Henri Garry faisait penser Ă  Gary Cooper par sa ressemblance physique et par son nom. Mais en l’homologuant, la section F prĂ©fĂ©ra lui attribuer un nom plus neutre, PHONO.
  6. Mme Aigrain, directrice du magasin des Champs-ÉlysĂ©es, « À la Toile d’Avion ».
  7. Cet Ă©pisode relatĂ© dans certaines sources, comme Houbart/Rankovitch, semble difficile Ă  concilier avec l’information selon laquelle elle n’aurait pas emmenĂ© son pistolet.
  8. Les opérateurs radio en question sont :
  9. Date donnée par Hugh Verity.
  10. Ou rue de Rennes
  11. Et/ou « amoureuse d’Antelme, un fort beau garçon, RenĂ©e Garry n’avait pas supportĂ© de voir Noor s’éprendre de lui », selon Jean LartĂ©guy et Bob Maloubier.
  12. Selon M.R.D. Foot, la seule explication possible de cette faute Ă©lĂ©mentaire, c’est qu’elle ait mal compris les instructions. Il y avait une contradiction entre les rĂšgles enseignĂ©es dans les cours (qu’elle suivit effectivement) et son ordre de mission. Ce dernier comporte une phrase Ă©trange : « Veuillez noter que vous devez ĂȘtre trĂšs attentive Ă  l’archivage (extremely careful with the filing) de vos messages. » Le rĂ©dacteur de l’ordre de mission aurait employĂ© le mot filing dans un sens habituel dans le jargon des journalistes, mais incorrect et que Noor ignorait, voulant dire simplement envoi du texte ; il demandait donc Ă  Noor de prendre soin de ses envois de messages. Noor aurait compris, selon le sens courant du mot filing, qu’il lui fallait conserver tous les messages envoyĂ©s, bien que cette interprĂ©tation aille Ă  l’encontre des rĂšgles de sĂ©curitĂ©.
  13. Un saint soufi.
  14. Son prénom Noor signifie « lumiÚre de toutes les femmes ». Son nom Inayat signifie « bonnes grùces », « protection ». Le mot Khan témoigne de la noblesse de Noor pour les musulmans, analogue au « de » pour les Français ou au « von » pour les Allemands.
  15. Elle est située dans le centre-ville, donc pas à proximité de sa maison rue des Tuileries, pour sa part située sur les coteaux de Suresnes.

Références

  1. Foot, p. 373.
  2. Matthieu Frachon, avec le concours de la SociĂ©tĂ© d'histoire de Suresnes, « L’exemplaire destinĂ©e de la princesse agent secret », Suresnes Mag n°304,‎ , p. 42-43 (lire en ligne).
  3. « La Convention de GenÚve du 27 juillet 1929 relative au traitement des prisonniers de guerre - CICR », sur www.icrc.org, (consulté le )
  4. Princesse et Espionne
  5. Verity, p. 270.
  6. Hugh Verity, p. 122-123
  7. Marcus Binney, The Women Who Lived For Danger, Hachette UK, 2012.
  8. The Sebastopol Project, On Courage: Stories of Victoria Cross and George Cross Holders, Hachette UK, 2018.
  9. Rick Stroud, Lonely Courage: The true story of the SOE heroines who fought to free Nazi, Simon and Schuster, 2017.
  10. RenĂ© Hostache, Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, Jean Moulin et la crĂ©ation du C.N.R., Les Éditions La BruyĂšre, 1989, p. 207 et 309.
  11. Houbart et Rankovitch, p. 324.
  12. Noor Inayat Khan, Indienne pacifiste et redoutable espionne de Churchill, série « Espions une histoire vraie », France inter, podcast.
  13. Francis J. Suttill, SOE contre Gestapo, metvox, 2e impression, 2019
  14. Boxshall.
  15. Foot, p. 464-465]
  16. Sarah Helm, A Life in Secrets, p. 141
  17. Missika 2021.
  18. Ce pseudo combine le prĂ©nom britannique Nora, voisin de son prĂ©nom indien Noor et le nom de jeune-fille de sa mĂšre. C’est sous ce nom de Nora Baker qu’elle est enregistrĂ©e au camp de Dachau.
  19. Voir London Gazette n° 38578 du 5 avril 1949.
  20. Plaque.
  21. CĂ©cile Ducourtieux, « Londres honore Noor Inayat Khan, hĂ©roĂŻne musulmane de la seconde guerre mondiale », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. Carte.
  23. Site de l’Ordre Soufi International France.
  24. (en) « 'The Lost Girls of Paris' Fictionalizes True Tale Of Female Spies During World War II », sur NPR.org (consulté le )
  25. (en) « Agent Madeleine », sur Agent Madeleine (consulté le )
  26. « Asia Pacific Arts: Shrabani Basu's Spy Princess is optioned by Hollywood », sur web.archive.org, (consulté le )
  27. (en-US) Anthony D'Alessandro et Anthony D'Alessandro, « IFC Picks Up WWII Female Secret Agents Feature ‘A Call To Spy’, Eyes Fall Release », sur Deadline, (consultĂ© le )
  28. (en-US) « Enemy of the Reich - UPF (Unity Productions Foundation) », sur Unity Productions Foundation (consulté le )
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