Rue de Rennes (Paris)
La rue de Rennes est une voie du 6e arrondissement de Paris. Elle est une artère commerçante majeure de la rive gauche de la capitale.
6e arrt Rue de Rennes
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Situation | |||
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Arrondissement | 6e | ||
Quartier | Odéon Notre-Dame-des-Champs Saint-Germain-des-Prés |
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Début | Place du Québec | ||
Fin | Place du 18-Juin-1940 | ||
Morphologie | |||
Longueur | 1 195 m | ||
Largeur | 22 m | ||
Historique | |||
DĂ©nomination | DĂ©cret du | ||
GĂ©ocodification | |||
Ville de Paris | 8137 | ||
DGI | 8151 | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
La rue de Rennes débute place du Québec et finit place du 18-Juin-1940. De tracé rectiligne et d'orientation nord-sud, elle mesure plus d'un kilomètre de longueur et vingt mètres de largeur. Ouverte au milieu du XIXe siècle, c'est une voie récente à l'échelle de l'histoire de Paris : son bâti, de gabarit assez homogène, rassemble en effet uniquement des bâtiments postérieurs à 1850.
La rue de Rennes est desservie par la ligne   aux stations Saint-Germain-des-Prés, Saint-Sulpice et Saint-Placide, la ligne   à la station Rennes, les lignes      à la station Montparnasse - Bienvenüe, ainsi que par les lignes de bus  RATP 28 39 58 63 87 89 91 92 94 95 96 et le Noctilien  N01 N02 N12 N13 N61 N62 N63 N66 N145.
Origine du nom
La rue est nommée d'après la ville de Rennes car en 1853, la rue aboutissait à la « gare de Rennes » — aujourd'hui gare de Paris-Montparnasse — à partir de laquelle partent des lignes desservant la Bretagne.
Historique
La rue de Rennes est une réalisation du Second Empire. Elle devait à l'origine rejoindre la Seine. C'est pour cette raison que la numérotation commence au 41, les numéros précédents ayant été réservés pour la partie de la rue qui devait être percée au nord du boulevard Saint-Germain[1]. La partie existante a été percée en deux fois.
Son ouverture s'est faite à la suite du décret du depuis les rues Notre-Dame-des-Champs et de Vaugirard jusqu'à la place du 18-Juin-1940. Le plan annexé à ce décret n'attribuait à la voie qu'une largeur de 20 mètres. Elle a cependant été ouverte, suivant des alignements différents, sur une largeur de 22 m, telle qu'elle figure sur le plan annexé au décret du et fixant son nivellement entre la rue de Vaugirard et la place du 18-Juin-1940.
La seconde tranche fait suite au décret du depuis le boulevard Saint-Germain jusqu'aux rues de Vaugirard et du Regard. Le percement de cette voie entraîne la disparition de plusieurs rues[2] - [3] :
- rue Beurrière,
- rue-neuve Guillemin,
- rue de l'Égout,
- le carrefour Saint-Benoît.
La troisième tranche n'a jamais été percée ; le tracé finalement retenu impliquait la destruction de l'Institut de France[4] - [5].
En 1880, le débouché de la rue de Rennes sur le boulevard du Montparnasse a pris le nom de « place de Rennes » (aujourd'hui place du 18-Juin-1940). En 1977, la partie située au contact de la place Saint-Germain-des-Prés s'est trouvée englobée à cette dernière.
Le 30 mars 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose à l'angle de la rue de Rennes et du boulevard Raspail[6]. Le lendemain un autre obus éclate au no 106.
On parle souvent de la rue de Rennes en référence à l'attentat de la rue de Rennes, perpétré devant le magasin Tati, le . C'est le dernier et le plus meurtrier (7 morts et une soixantaine de blessés) d'une série commencée le (11 morts en tout). Perpétré en plein jour, il est revendiqué par le CSPPAC, un faux nom dissimulant le Hezbollah agissant pour le compte de l'Iran[7], qui réclame la libération du chef libanais Georges Ibrahim Abdallah. Le chef du commando terroriste responsable des attaques, Fouad Ali Salah, est arrêté en . Une plaque inaugurée par le président François Mitterrand honore la mémoire des victimes.
La rue de Rennes a été réaménagée au début des années 2010. Une première étape concernant la partie sud entre la place du 18-Juin-1940 et le boulevard Raspail a été lancée en [8] et s'est achevée le [9] : élargissement des trottoirs, création de bandes cyclables et de places de livraison. Pour permettre ces aménagements, les couloirs de bus ont été supprimés bien que quatre lignes de bus, dont deux lignes Mobilien, y circulent[10].
Immeuble haussmannien tardif au no 72. No 120 : immeuble vers le milieu de la rue. L'extrémité sud de la rue ; en arrière-plan, la tour Montparnasse et la gare de Paris-Montparnasse.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- À un numéro inconnu vécurent François Hollande et Ségolène Royal dans les années 1980[11].
- No 44 : le , les frères Lumière y donnent leur première projection publique de cinéma, devant la Société d'encouragement pour l'industrie nationale[12].
- No 46 : le peintre Charles Wislin (1852-1932) y résida.
- No 50 : au-dessus de la porte se trouve un bas-relief figurant le dragon de sainte Marguerite réalisé en 1732 par Paul-Ambroise Slodtz. Il surplombait à l'origine un portail donnant sur une cour intérieure, la cour du Dragon. La cour fut détruite au milieu du XXe siècle et le portail, pourtant classé monument historique, fut détruit en 1935 pour laisser place à un immeuble en béton. La fresque présentée de nos jours est une copie, l'originale se trouvant au musée du Louvre.
- No 54 : Charles Pigeon y est décédé.
Vue de l'entrée de la cour du Dragon. L'enseigne Au Dragon de Paul-Ambroise Slodtz (Louvre). Copie du bas-relief Le Dragon au no 50.
- No 64 : ici avait lieu pendant le siège de Paris le conseil municipal de Bourg-la-Reine, qui se réunit du au dans un premier temps dans l'ancien immeuble No 43 du boulevard Saint-Germain (l'immeuble actuel date de 1890), puis ici, Jean Alphonse Gosse étant maire[13].
- No 71 : en 1919, Simone de Beauvoir, encore enfant et qui vit jusqu'alors dans le bel appartement où elle est née en 1908, au 103, boulevard du Montparnasse[14], sa famille ayant subi des revers de fortune, déménage à cette nouvelle adresse dans un logement moins cossu au sixième étage, sans ascenseur pour y accéder, ni eau courante ; elle y vit jusqu'en 1929[15].
- No 76 : cinéma L'Arlequin.
- No 112 : ancien bâtiment du Crédit municipal de Paris. Depuis 1983, bibliothèque André-Malraux[16].
Bibliothèque André-Malraux au no 112.
- Nos 136-138 : ancien immeuble du Grand bazar de la rue de Rennes, inauguré le , dû à l'architecte Henri Gutton (qui s'est fait remarquer à Nancy avec le mouvement Art nouveau). Les poutrelles métalliques de l'immeuble proviennent des ateliers de l'ingénieur Armand Moisant. En 1910, il devient les Grands Magasins de la rue de Rennes, qui deviennent dans les années 1920 la propriété des Magasins Réunis. Vers 1960, ceux-ci plaquent une nouvelle façade plus banale sur la façade d'origine. Le bâtiment originel est détruit puis reconstruit[17]. En 1974, l'édifice devient un magasin Fnac, le premier magasin de l'enseigne à Montparnasse qui propose des livres.
Intérieur du Grand bazar de la rue de Rennes.
- No 140-140 bis : immeuble de l'ancien magasin Félix Potin, ouvert en 1904, œuvre de l'architecte Paul Auscher, grande surface alimentaire de six étages richement décorée en style Art nouveau qui proposait notamment un « service de cuisine pour la ville » avec son rayon traiteur[18]. La façade et la toiture du bâtiment sont classées monuments historiques. Cet immeuble fut ensuite repris par Tati. La zone commerciale est désormais occupée par Zara.
Ancien immeuble FĂ©lix Potin au no 140-140 bis.
- No 153 : emplacement de la première église de la paroisse Notre-Dame-des-Champs, créée en 1858 et qui couvre une partie de ce quartier. Le bâtiment était en bois. Elle a été remplacée depuis par la nouvelle église Notre-Dame-des-Champs, construite de 1867 à 1876 à l'angle du boulevard du Montparnasse et de la rue du même nom.
Plaques commémoratives
L'écrivain J.-H. Rosny aîné mourut au no 47 en 1940. Le militant indépendantiste philippin José Rizal vit au no 124 en 1883. Robert Fouré, chef militaire de Libération-Nord, mort en déportation, habita au no 128. Plaque en mémoire de l'attentat de la rue de Rennes au no 140 bis. Le compositeur Joseph Canteloube vécut au no 146. L'aviatrice Hélène Boucher vécut au no 169.
Notes et références
- Nicolas d'Estienne d'Orves (ill. Alain Bouldouyre), Dictionnaire amoureux de Paris, Paris, Plon, coll. « Dictionnaire amoureux », , 1re éd., 1 vol., 716, 22 cm (ISBN 2-259-21749-4 (édité erroné) et 978-2-259-21749-1, OCLC 932126468, BNF 44430812, SUDOC 189134305, présentation en ligne, lire en ligne), p. 341 [lire en ligne (page consultée le 19 février 2017)].
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 28 juillet 1866 », p. 368
- Janson, Percement de la rue de Rennes entre Saint-Germain-des-Prés et la rue du Vieux-Colombier, 1867 [lire en ligne]
- « La rue de Rennes, un siècle d'hésitations », www.ruederennes.com.
- « On l'a échappé belle ! », www.ruevisconti.com.
- Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute
- Michel Auboin, Arnaud Teyssier et Jean Tulard, La Police. Histoire et dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1059 p. (ISBN 2221085736), p. 516-517.
- « Le 23 mars, découvrez la rue de Rennes de 2012 », sur Paris.fr, Mairie de Paris, (consulté le ).
- « Rue de Rennes, les piétons au pouvoir », sur www.leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le ).
- « Un premier couloir de bus disparaît », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le ).
- Serge Raffy, François Hollande, Fayard, (ISBN 978-2-213-66799-7, lire en ligne)
- « 22 mars 1895 : première projection publique des frères Lumière », www.franceinter.fr, 22 mars 2013.
- Xavier Lenormand, Bour g-la-Reine, Histoire des Rues, PAO Imprimerie Nouvelle Orléans, no 24932, 1994 (ISBN 2-9509068-0-X) — Ouvrage édité au profit des œuvres sociales de la mairie., p. 46.
- « Le Paris de Sartre et de Beauvoir », sur Paris ZigZag / Insolite & Secret (consulté le ).
- « Simone de BEAUVOIR à Paris, Marseille, Rouen et ailleurs », terresdecrivains.com, 26 novembre 2004.
- « Centre André-Malraux », sur sh6e.com (consulté le ).
- « Le Grand bazar de la rue de Rennes, Paris 6e », paris199.lartnouveau.com (consulté le 23 avril 2017).
- Jean-Michel Dumay, « Félix Potin réinvente l'épicerie », Le Monde Magazine, 7 août 2010, p. 36-39.
Annexes
Bibliographie et source
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- E. Hénard, « Le prolongement de la rue de Rennes, à Paris, et le projet de pont en X sur la Seine », dans Le Génie civil, , tome LVII, no 2, no 1457, p. 29-32 planche II
- « Projet de prolongement de la rue de Rennes, à Paris, par élargissement de la rue Bonaparte », dans Le Génie civil, , tome LX, no 19, no 1552, p. 373-374
- Yoann Brault, Baptiste Essevaz-Roulet, « La rue de Rennes : un siècle d'hésitations », www.ruederennes.com (lire en ligne).