Attentat de la rue de Rennes
L'attentat de la rue de Rennes est un attentat perpétré le mercredi dans le 6e arrondissement de Paris, au 140 de la rue de Rennes devant le magasin Tati (et le siège du magazine Le Point[1]). L'engin explosif éclata à 17 h 20 dans une poubelle municipale fixée au sol sur le trottoir, à trois mètres des vitrines, et fit sept morts et cinquante-cinq blessés.
Attentat de la rue de Rennes | ||||
Plaque commémorative au no 140 bis de la rue de Rennes. | ||||
Localisation | Paris, France | |||
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Cible | Rue de Rennes | |||
Coordonnées | 48° 50′ 44″ nord, 2° 19′ 31″ est | |||
Date | 17 h 20 (UTC+1) |
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Armes | Engin explosif | |||
Morts | 7 | |||
Blessés | 55 | |||
Auteurs | Fouad Ali Saleh | |||
Organisations | Hezbollah Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient |
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Mouvance | Terrorisme islamiste | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Contexte historique
Il s'agit du dernier et du plus meurtrier des quatorze attentats revendiqués par le « Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient », fomenté par Fouad Ali Saleh pour le compte du Hezbollah libanais avec pour objectif de faire cesser le soutien apporté par la France à l'Irak dans le conflit qui l'oppose à l'Iran et d'obtenir les libérations de trois terroristes détenus en France : Anis Naccache (réseau iranien), Georges Ibrahim Abdallah (réseau libanais FARL) et Varadjian Garbidjan (réseau arménien ASALA)[2]. Cette période va être nommée « septembre noir »[3] et s'achève définitivement avec l'arrestation de Fouad Ali Saleh le 21 mars 1987 par les policiers de la Direction de la Surveillance du territoire et la neutralisation de son réseau.
L'attentat fut d'abord attribué par le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua et son ministre délégué à la sécurité Robert Pandraud aux Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), une organisation communiste à laquelle Georges Ibrahim Abdallah avait appartenu. Robert Pandraud reconnaitra ultérieurement : « Je me suis dit qu’au fond mettre en avant la piste Abdallah ne ferait pas de mal, même si ça ne faisait pas de bien. En réalité, nous n’avions alors aucune piste. » L’ensemble de la presse française reprit cette thèse, contribuant à alourdir la condamnation de Georges Ibrahim Abdallah (réclusion à perpétuité). Le juge antiterroriste Alain Marsaud soulignera dans ses Mémoires : « Il est désormais évident qu’Abdallah fut en partie condamné pour ce qu’il n’avait pas fait[4]. »
Victimes de l'attentat[5]
- René Bastong
- Audrey Benghozi
- Claudie BĂ©ral
- Anil Mamadali
- Linda Medioni Lajus
- Micheline Peyrat
- Mouktar Tahirali
Notes et références
- Stéphane Gruet, Lettres sur l'urbanité française, Toulouse, Poïésis, , 195 p. (ISBN 978-2-9518953-9-3, BNF 41113058), p. 99.
- Sébastien Laurent (dir.), Jean-Pierre Bat, Floran Vadillo et Jean-Marc Le Page, Les espions français parlent : Archives et témoignages inédits des services secrets français, Paris, Nouveau Monde, coll. « Le grand jeu », , 622 p. (ISBN 978-2-84736-629-7, BNF 42554561).
- Camille Le Pomellec, « Attentats de 1986 : la guerre cachée », série documentaire La Case du siècle sur France 5, 11 novembre 2012.
- Pierre Carles & Pierre Rimbert, « Des plumes empoisonnées », sur Le Monde diplomatique,
- « Rue de Rennes, 17 septembre 1986 : Liste des victimes », sur sos-attentats.org (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Didier Bigo, « Les attentats de 1986 en France : un cas de violence transnationale et ses implications (Partie 1) », Cultures et Conflits, no 4,‎ (DOI 10.4000/conflits.129)
- Didier Bigo, « Les attentats de 1986 en France (Partie 2) », Cultures et Conflits, no 4,‎ , p. 147–173 (DOI 10.4000/conflits.750)