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Pearl Witherington

Pearl Witherington (1914 - 2008) fut, durant la Seconde Guerre mondiale, une résistante active successivement dans deux réseaux de la section française F du SOE :

  • STATIONER de Maurice Southgate, dont elle fut courrier « Marie » de Ă  ;
  • WRESTLER, basĂ© dans l'Indre et dont elle fut le chef « Pauline », de (arrestation de Southgate) Ă  .
Pearl Witherington
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  93 ans)
Blois
Nationalité
Allégeance
Activités
Espionne, résistante, agent du SOE
Période d'activité
Ă  partir de

Famille

  • Parents britanniques
  • 3 sĹ“urs, plus jeunes.
  • Son mari : Henri Cornioley (1910-1999). Mariage en .

Biographie

1914. Le , naissance Ă  Paris.

À Paris, enfance heureuse mais dure. Elle doit travailler très tôt, pour faire vivre sa famille, dont un père fantaisiste et dépensier ne peut pas assumer la charge.

1940.

  • Juin. Après le bombardement de Paris, le gouvernement britannique ordonne l'Ă©vacuation de ses ressortissants hors de France.
  • DĂ©cembre. Le 9, elle se dĂ©brouille pour Ă©vacuer de France sa mère et ses sĹ“urs : Normandie, Marseille (oĂą elle prend contact avec des groupes de rĂ©sistants) ; traversĂ©e Ă  pied de l'Espagne et du Portugal, embarquement pour l'Angleterre.

1941. Elle et ses sœurs s'engagent dans la WAAF. Elle y travaille pour la coopération aérienne entre les Alliés et pour les liaisons avec l'étranger au ministère de l'Air.

1943.

  • Juin. Elle rejoint le service secret britannique Special Operations Executive (SOE).
  • Le SOE lui fait suivre une session d'entraĂ®nement de trois semaines, comprenant une formation au maniement d'armes et d'explosifs, une formation d'agent de liaison et trois sauts en parachute.
Mission en France : sous le nom de guerre « Marie », elle sera courrier du réseau STATIONER dirigé par Maurice Southgate « Hector ». Le réseau comprend peu d'agents, mais s'étend sur un vaste territoire, comprenant Châteauroux, Clermont-Ferrand, Limoges, Montluçon, Paris, Poitiers, Tarbes, Toulouse, Vierzon. En tant que courrier (c'est-à-dire agent de liaison), elle devra porter elle-même discrètement les messages de Southgate à des personnes à contacter qu'il lui désignera. Elle passera ainsi le plus clair de son temps dans des trains, le plus souvent de nuit.
  • Septembre.
• Nuit du 15 au 16. Première tentative de parachutage, aux environs de Dun-le-Poëlier. La gendarmerie recherche des maquisards cachés dans les bois de la Taille-de-Ruines. Le terrain n'est donc pas balisé, et le pilote doit retourner à sa base de Tempsford.
• 21. Deuxième tentative, également infructueuse, car la piste balisée dans le pré d'une ferme n'était pas assez large.
• Nuit du 22 au 23. C'est le dernier jour de la lune ce mois-ci, sinon le parachutage devra ĂŞtre reportĂ© en octobre. Elle est finalement parachutĂ©e en territoire occupĂ©, d'une altitude de 90 mètres, près de Châteauroux. Le comitĂ© de rĂ©ception est composĂ© de : • Maurice Southgate « Hector » (ou « Philippe »), le chef du rĂ©seau • Auguste Chantraine, le propriĂ©taire du champ. Elle passe sa première nuit Ă  Tendu, dans la ferme d'Auguste Chantraine, oĂą elle dort « dans le foin... qui recouvrait au moins deux tonnes de matĂ©riel de guerre ! »

Elle retrouve bientôt Henri Cornioley, son fiancé. Prisonnier de guerre évadé, il a rejoint la résistance. Elle avait espéré un moment qu'il pourrait suivre comme elle l'entraînement dans les écoles spéciales du SOE en Grande-Bretagne. Pendant sept mois, elle est le courrier d’« Hector ». Peu de temps après son arrivée, Maurice Southgate étant rappelé à Londres pour consultation, elle prend en charge le réseau avec le radio, le Mauricien Amédée Maingard « Samuel » (arrivé, lui, en ). Elle s'en tire fort bien : c'est pendant cette période qu'est réalisée une opération contre les usines Michelin qui, si elle n'atteint pas tous ses objectifs, provoque quand même la destruction de près de 40000 pneus.

1944.

  • Mai. Le 1er, la Gestapo arrĂŞte Maurice Southgate Ă  Montluçon. AmĂ©dĂ©e Maingard « Samuel », son adjoint et radio, dĂ©cide de scinder le rĂ©seau Indre en deux secteurs, Ă  partir du 25 : • Châteauroux et le sud du dĂ©partement qu'il prendra en charge, devient le rĂ©seau SHIPWRIGHT • le Nord-Indre, incluant la vallĂ©e du Cher, qui sera pris en charge par Pearl sous le nouveau nom de guerre « Pauline », devient le rĂ©seau WRESTLER. Elle s'installe chez les Sabassier, gardiens du château des Souches, sur la commune de La Chapelle-Montmartin, près de Dun-le-PoĂ«lier, Ă  la limite des dĂ©partements de Loir-et-Cher et de l’Indre, en bordure de bois dans lesquels se trouvent les maquis de la rĂ©gion. Elle est assistĂ©e par Henri Cornioley et par son opĂ©rateur radio Berge « Tutur ». Elle Ă©tablit le contact avec les rĂ©sistants locaux : Mardon, Alex et son frère, Trochet, l'abbĂ© Valuche, Chassagne. Elle organise des parachutages clandestins (armes, explosifs, munitions, argent). Elle rĂ©ceptionne les agents britanniques qui arrivent. Elle met en place un centre d'instruction au maniement d'armes.
  • Juin. Le 1er, Mardon est arrĂŞtĂ©. Son maquis se regroupe au château des Souches rĂ©quisitionnĂ© par Cornioley. Le 6, les opĂ©rations commencent : arbres abattus au travers des routes, lignes tĂ©lĂ©phoniques coupĂ©es. Mais les Allemands ne tardent pas Ă  localiser ceux qui les harcèlent ainsi, attaquent en force. Le 11, une attaque allemande oblige les agents SOE et les rĂ©sistants Ă  se disperser. Le stock d'armes des Souches est abandonnĂ© et celui des FTP d'Alex est dĂ©truit. Les propriĂ©taires du château, les Hay des NĂ©tumières, qui n'ont aucun lien avec le maquis, se croient Ă  l'abri et refusent de fuir. Ils seront arrĂŞtĂ©s. Le mari sera tuĂ© par la gestapo de Bourges. La femme sera dĂ©portĂ©e au camp de RavensbrĂĽck, d'oĂą elle ne reviendra pas. « Pauline » et Henry se regroupent chez les Trochet, fermiers Ă  Douçay (commune de Maray, loir et Cher) et y resteront deux mois, jusqu'Ă  leur dĂ©part pour la forĂŞt de Gâtine. Le 24, près de la ferme des Trochet, trois avions procèdent Ă  un important largage qui permet de rĂ©armer les bataillons AS et FTP. Ainsi mieux Ă©quipĂ©s, des dĂ©tachements peuvent organiser d'efficaces embuscades et s'en prendre, avec succès, aux convois routiers et au trafic ferroviaire de l'ennemi.
  • AoĂ»t. Le 10, Ă  l'Ă©tonnement de Pearl qui n'a pas Ă©tĂ© avertie, l'Ă©quipe Jedburgh Julian est parachutĂ©e sur le terrain Vin Mascara de fatma, Ă  FrĂ©dille, Ă  10 km Ă  l'ouest de Levroux. Une coopĂ©ration s'installe, l'entraĂ®nement donne des rĂ©sultats, les demandes d'armement sont faites Ă  Londres par l'Ă©quipe Jedburgh. Les Allemands subissent des pertes importantes lors des accrochages (plusieurs Ă©pisodes sont rapportĂ©s : entre Valençay et Vatan ; entre La Vernelle et la forĂŞt de Gâtine ; dans la forĂŞt elle-mĂŞme ; Ă  la Collinière).
  • Septembre. Le 1er, elle est promue Flight Officer. Au milieu du mois, le Major-GĂ©nĂ©ral allemand Elster, Ă  la tĂŞte d'une colonne de 19 000 soldats, fait sa reddition. Comme les autres agents secrets anglais, elle repart en Angleterre.
  • Octobre. Le 26, elle Ă©pouse Henri Cornioley, Ă  Kensington (Londres).

Elle s'installe Ă  Paris oĂą, pendant 28 ans, elle travaille Ă  la Banque mondiale.

À la fin de la guerre, en tant que femme, elle ne peut obtenir la Military Cross pour laquelle elle avait été pressentie. À la place, elle se voit décerner la médaille civile de l'Ordre de l'Empire britannique, mais elle la refuse, arguant n'avoir rien fait de civil.

1989. Enregistrement au J.O. d'une association, dont elle est vice-présidente, créée pour l'édification du mémorial de Valençay à la mémoire des agents du SOE et aviateurs alliés des services spéciaux tombés en mission.

1991. Le [1], inauguration du mémorial de Valençay, en présence de la Reine Elizabeth, Reine Mère de Grande-Bretagne.

1998. Avec son mari Henri Cornioley, elle quitte son appartement parisien et va vivre à la maison de retraite de Châteauvieux (Loir-et-Cher).

2004. Le , la Reine Elizabeth, en visite en France, lui remet la distinction de commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique (CBE), dans les salons de l'ambassade d'Angleterre Ă  Paris.

2006. En avril, après une attente de six décennies, Pearl reçoit la médaille des « Parachute Wings »[2].

2008. Le , elle décède à l'hôpital de Blois, à l'âge de 93 ans[3]. Ses cendres reposent, avec celles de son mari Henri Cornioley, au pied d'une stèle érigée aux Souches (commune de La Chapelle-Montmartin, Loir-et-Cher) et commémorant la bataille du château des Souches du .

Identités

  • État civil : CĂ©cile Pearl Witherington, Ă©pouse Cornioley
  • Comme agent du SOE :
    • Nom de guerre (field name) : « Marie » puis « Pauline »
    • Code opĂ©rationnel : WRESTLER (en français LUTTEUR)
    • Autres pseudos : Geneviève (Ă  Toulouse) ; Claude (Ă  Châteauroux)
  • IdentitĂ© de couverture : Geneviève Touzalin ; Marie Jeanne Marthe Vergès, chef de service commercial (reprĂ©sentante des produits de beautĂ© Isabelle Lancray, nĂ©e le Ă  Montaut-Les-CrĂ©neaux (Gers). Taille 1,71 m, cheveux blonds, yeux bleus gris, visage ovale, signes particuliers nĂ©ant.

Parcours militaire :

Reconnaissance

Distinctions

Pour son action clandestine pendant la guerre, Pearl Witherington-Cornioley a reçu les décorations suivantes :

Monuments

  • Tendu (Indre) : une stèle commĂ©more le parachutage clandestin de Pearl Witherington du . Lieu-dit Le Cerisier.
  • La Chapelle-Montmartin (Loir-et-Cher) : une stèle commĂ©more la bataille du château des Souches du . Les cendres de Pearl Witherington reposent au pied de la stèle.

Ĺ’uvre

  • Son autobiographie, « Pauline », ParachutĂ©e en 1943, tĂ©moignage recueilli par HervĂ© Larroque, Éditions Par exemple, 1997 ; 3e Ă©dition (ISBN 2-9513746-0-7).

Notes et références

  1. Cinquantième anniversaire du premier parachutage d'un agent SOE en France occupée, l'opérateur radio Georges Bégué, sur la commune de Reboursin, dans la nuit du 5/6 mai 1941.
  2. Pearl avait effectué trois sauts d'entraînement et un saut opérationnel. « Mais les gars faisaient quatre sauts d'entraînement et un cinquième opérationnel - et on ne pouvait obtenir ses ailes qu'après un total de cinq. », dit-elle. « Donc je n'étais pas en droit de réclamer - et pendant 63 ans j'ai ronchonné à qui voulait m'entendre, parce que je pensais que c'était une injustice. »
  3. https://deces.matchid.io/search?q=Pearl+Witherington

Annexes

Liens externes

Henri Cornioley and Pearl Witherington, F Section group, F Section veterans 1997.

Bibliographie

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