Accueil🇫🇷Chercher

Auguste Chantraine

Auguste Louis Sylvain Chantraine, né le à Maillet (Indre)[1] et mort le au camp de concentration de Mauthausen[2] (Autriche), est un paysan français qui fonde en 1933 la Fédération Paysanne de l'Indre. Le Paysan, journal de la Fédération, est lancé en . Dix numéros périodiques seront publiés jusqu'en 1940, et trois numéros spéciaux en avril et pour les élections législatives[3]. Auguste Chantraine est maire socialiste de Tendu (Indre) à partir de 1936, préside les Anciens Combattants 1914-1918 et s'engage dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté le dans sa ferme le Cerisier à Tendu, il est déporté en Allemagne à Dachau puis en Autriche à Gusen où il meurt le .

Auguste Chantraine
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Conflit
Lieu de détention
Distinction

Biographie

Le maire

Il exploite une ferme Ă  Tendu. Après avoir crĂ©Ă© la FĂ©dĂ©ration paysanne de l'Indre en 1933 et organisĂ© une coopĂ©rative agricole, il est Ă©lu conseiller municipal puis en 1936 maire socialiste de Tendu. Lors de l'exode de , il aide les rĂ©fugiĂ©s qui fuient vers le sud en suivant la RN 20. Des Ă©lĂ©ments de l'armĂ©e abandonnent dans le village des munitions et des explosifs, notamment 65 kg de mĂ©linite, qu'Auguste Chantraine veille Ă  disperser et Ă  camoufler. Le maire refuse de prĂ©sider la LĂ©gion française des combattants et devient suspect pour les autoritĂ©s de Vichy. Le , il est rĂ©voquĂ© « car il manifeste de l'hostilitĂ© Ă  l'Ĺ“uvre de rĂ©novation nationale Â» et son conseil municipal est dissout « car inapte Ă  gĂ©rer de façon satisfaisante les affaires communales Â»[4].

Le RĂ©sistant

Sur l'indication d'Armand Mardon, maire socialiste de Dun-le-PoĂ«lier, Max Hymans et Georges BĂ©guĂ©, les premiers rĂ©sistants de l'Indre, qui cherchent des terrains d'atterrissage et de parachutage pour le compte du SOE, prennent contact avec Auguste Chantraine. Ils tombent d'accord pour travailler ensemble : Auguste Chantraine accepte que soit utilisĂ© un terrain sur sa propriĂ©tĂ© de Tendu, au lieu-dit le Cerisier. Devenant « Octave Â»[5], Auguste Chantraine va y rĂ©ceptionner, hĂ©berger et aider des agents secrets que le Special Operations Executive parachutera chez lui Ă  sept reprises (jusqu'Ă  son arrestation par les Allemands, fin 1943), notamment :

Selon le tĂ©moignage de Max Hymans, Auguste Chantraine « rĂ©alisa un travail considĂ©rable. C'est lui qui rĂ©digeait, Ă  Tendu mĂŞme, les articles agricoles que la BBC de Londres diffusait dans ses bulletins en français sous des signatures diverses. Chantraine mettait dans ses textes toute sa science et son expĂ©rience de paysan. Son pseudo Ă©tait Ferdinand Ă  la radio de Londres, et Ferdinand causa bien des soucis Ă  Vichy et aux Allemands ». Son frère Ernest a aussi apportĂ© son concours Ă  la RĂ©sistance.

Auguste Chantraine, aidé de son frère Ernest, joue aussi un rôle important dans la Résistance du Sud de l'Indre. Il répartit les armes et munitions récupérées en juin 1940 puis celles qui sont parachutées. En , il apporte son soutien à André Chauvat qui organise la Résistance à Argenton-sur-Creuse. Il effectue avec lui des sabotages coordonnés sur des lignes à haute tension et des bâtiments. À la suite de sabotages coordonnés le , André Chauvat est arrêté et emprisonné à la maison d'arrêt de Châteauroux. Auguste Chantraine organise son évasion avec celle d'une soixantaine d'autres prisonniers politiques. La tentative échoue et Chantraine est arrêté deux jours après. Condamné par la section spéciale du Tribunal militaire de Clermont-Ferrand, il est emprisonné au centre de détention d'Eysses (à Villeneuve-sur-Lot), puis déporté à Dachau (matricule 73.255)[6] avec André Chauvat, puis transféré à Gusen où il meurt le [7].

Reconnaissance

  • Plaque commĂ©morative Ă  la mairie de Tendu.
  • Plaque commĂ©morative au lieu-dit le Cerisier, près de la ferme des frères Ernest et Auguste Chantraine, Ă  Tendu ; don du Gerry Holdsworth Special Forces Charitable Trust ; plaque dĂ©voilĂ©e par Pearl Witherington-Cornioley « Pauline Â» le , pour le soixantième anniversaire de son parachutage en France.

Annexes

Notes

  1. V. dossier dossier SGA/ MĂ©moire des hommes, morts pour la France.
  2. Voir arrêté de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre du 22 décembre 2011, Journal Officiel, du , p. 4111.
  3. V. catalogue de la Bibliothèque Nationale de France (ISSN 1966-0855).
  4. Le DĂ©partement,
  5. « Octave » : cela explique pourquoi certaines sources le désignent sous le nom d'Octave Chantraine.
  6. Listing d'Eysses, en ligne
  7. Id.

Sources

  • CHANTRAINE Auguste, Louis, Sylvain (« Octave » ou « Ferdinand » dans la RĂ©sistance), notice par Annie Pennetier, Claude Pennetier, Jean Luc Stiver, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
  • TĂ©moignages de Max Hymans, dans La Nouvelle RĂ©publique, ,
  • RĂ©sistance Indre et VallĂ©e du Cher, Georgette GuĂ©guen Dreyfus, prĂ©face de Roland Despains et M. Rousselet, deux tĂ©moignages d'AndrĂ© Chauvat : "Les premiers saboteurs" et " L'Ă©vasion manquĂ©e de la prison de Châteauroux", tome I, Éditions Sociales, Paris, 1970 (ISBN 2-904312-03-X)
  • MĂ©moires d'un petit paysan berrichon du Boischaut Sud de l'Indre, Georges Pirot, prĂ©face par Marcel Lemoine, 205 p., SociĂ©tĂ© d'Éditions nouvelles de l'Indre, Châteauroux, 1981
  • Argenton-sur-Creuse dans la guerre, 1939-1945, Pierre Brunaud, "Tendu", p. 212-217, Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2008 (ISBN 978-2-84910-711-9)
  • Auguste Chantraine, RĂ©sistant de la première heure, Daniel Paquet, in Le barrage d'Éguzon (1941-1944), un enjeu stratĂ©gique, p. 80-81, Bulletin de l'ASPHARESD, n° 19, 2005 (ISSN 0769-3885).
  • Ma RĂ©sistance, Daniel Paquet, "Auguste Chantraine", p. 42-44, Points d'Æncrage et Cercle d'Histoire d'Argenton, Éguzon, 2016, 215 p. (ISBN 2-911853-23-7).
  • Adieu Mauzac, tĂ©lĂ©film de Jean Kerchbron, 1970. Dans ce tĂ©lĂ©film, qui relate l’évasion du camp de Mauzac du , le rĂ´le d’Auguste Chantraine est jouĂ© par Gaston Floquet.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.