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Max Hymans

Max Hymans est un homme politique français, né le à Paris et mort le à Saint-Cloud. Il a été élu député et a occupé plusieurs postes ministériels avant 1940. Il fut membre de la Résistance pendant la guerre puis président d'Air France de 1948 à 1961.

Max Hymans
Illustration.
Fonctions
Député français
–
(13 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 29 avril 1928
RĂ©Ă©lection 8 mai 1932
3 mai 1936
Circonscription 2e de Châteauroux
LĂ©gislature XIVe
XVe
XVIe
Groupe politique SFIO (1928-1936)
USR (1936-1940)
Prédécesseur scrutin différent
Successeur régime de Vichy
Maire de Valençay
–
RĂ©Ă©lection 26 avril 1953
8 mars 1959
Prédécesseur Marcel Ferré
Successeur Raymond Trouvé
Conseiller général de l'Indre
–
(15 ans, 5 mois et 5 jours)
Élection 30 septembre 1945
RĂ©Ă©lection 27 mars 1949
24 avril 1955
Circonscription Canton de Valençay
Prédécesseur Eugène Collin
Successeur Maurice Pairoux
–
(8 ans, 8 mois et 10 jours)
Élection 25 octobre 1931
RĂ©Ă©lection 17 octobre 1937
Circonscription Canton de Valençay
Prédécesseur Marcel Plat
Successeur Eugène Collin (indirectement)
Biographie
Date de naissance
Ă  Paris
Date de décès
Ă  Saint-Cloud
Nationalité Française
Parti politique SFIO (1927-1935)
USR (1935-1940)
SFIO (1945-1961)
Profession Avocat

Biographie

Max Hymans naît à Paris le . Après son baccalauréat il obtient un diplôme d'ingénieur des arts et manufactures de l'École centrale de Paris (promotion 1923) en menant en parallèle des études de droit.

Il entre comme ingénieur chef aux chantiers de Clairoix près de Compiègne, Oise. Il entre en conflit avec l'administrateur délégué au sujet des salaires des ouvriers français, et de leur relève par des ouvriers étrangers encore plus mal payés[1].

Le , il s'inscrit comme avocat à la cour d'appel de Paris. Il ouvre un cabinet spécialisé dans les affaires de contrefaçon et de brevets d'invention pour utiliser sa double compétence d'ingénieur et de juriste.

Années 20

En 1925, il adhère à la SFIO, et collabore au travail parlementaire de l'avocat Marcel Plaisant, député radical du Cher et délégué de la France à la Société des Nations, qui est comme lui spécialisé dans les affaires de contrefaçon et de brevets d'inventions. Il lui prépare des propositions de loi concernant les salariés agricoles, les petits commerçants ou les brevets d'invention.

Le , il est Ă©lu dĂ©putĂ© de la deuxième circonscription de l'Indre, regroupant Valençay, ÉcueillĂ©, Châtillon-sur-Indre, Buzançais et Levroux. Il bat le maire de Moulins-sur-CĂ©phons, Guillaume d'Ornano (1894-1985), avec 7 663 voix sur 15 017 votants.

C'est le début d'une carrière politique nationale, qui va durer douze ans, d'abord comme député SFIO, puis comme député USR (Union Socialiste Républicaine), au cours de laquelle il sera successivement :

à la Chambre des députés : • président de la Commission des Douanes et des Conventions • membre de la commission du commerce et de l'industrie • membre de la Commission des Finances • rapporteur du budget de l'Air • membre de la commission de la Législation Civile et Criminelle • rapporteur du budget de l'armement.
au gouvernement : • sous-secrétaire d'État au Commerce et à l'Industrie dans le gouvernement Camille Chautemps (3), du au • sous-secrétaire d'État aux Finances dans le gouvernement Camille Chautemps (4), du au . Du fait de son départ de la SFIO vers l'USR il ne peut pas participer à des gouvernements socialistes, mais uniquement à des gouvernements radicaux. Ses postes ministériels sont liés à son rôle dans la guerre d'Espagne. En effet, Léon Blum conditionnait son aide aux différents cabinets Chautemps, à la continuation du soutien aux républicains espagnols, d'où sa nomination aux Finances. Les douanes dépendant du ministère des Finances, il était nécessaire de les contrôler pour faire transiter des armes vers l'Espagne.

Première élection au conseil municipal de Valençay, le maire était Eugène Colin.

Années 30

Première élection au conseil général de l'Indre.

Deuxième Ă©lection comme dĂ©putĂ© de la deuxième circonscription de l'Indre. Il amĂ©liore fortement sa position, en effet au premier tour, il obtient 40 % des voix des Ă©lecteurs inscrits. Au deuxième tour il bat de nouveau le candidat de droite Guillaume d'Ornano, par 8 150 voix contre 5 278, malgrĂ© le maintien du candidat communiste, Marius Ollivier. Il quitte la SFIO pour le Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSdF), qui dĂ©fend les idĂ©es du NĂ©o-socialisme avec pour devise « Socialiste, RĂ©publicain, Français ».

Ce nouveau parti, présidé par Max Bonnafoux, compte une quarantaine de parlementaires. Comme tous les néo-socialistes, Max Hymans était partisan d'une collaboration gouvernementale avec les radicaux, ce que refusait la S.F.I.O. Il s'est prononcé de nombreuses fois en faveur de la création d'un ministère de l'économie[2], et en politique extérieure, en faveur d'une union militaire avec l'URSS et la Yougoslavie. Max Hymans s'est rendu deux fois en URSS, en qualité de rapporteur de la commission de l'Air. Il en est revenu chaque fois encore plus persuadé de la puissance de l'armée Soviétique. Les Russes lui ont montré un lâcher d'unités parachutistes. Il en a été très impressionné, ce corps n'existait pas encore dans l'armée française. Il sera créé en 1935 à Avignon-Pujaut, dépendant de la base d'Istres, concrétisant une initiative de Pierre Cot. Ceci, sous la direction technique d'un officier soviétique, au moment de la signature du traité d'amitié franco-soviétique de 1935[3].

Rapporteur du budget de l'Air à la Chambre, il vote le en faveur de la fusion des compagnies aériennes en une seule : Air France. Les compagnies de navigation aériennes françaises (comme on dit à l'époque) sont Air Orient, Air Union, Cidna (ex Franco-Roumaine) et SGTA Farman. L'Aéropostale du banquier Marcel Bouilloux-Lafont ayant été mise en faillite, est également rachetée.

Naissance d'Air France, le , à 16 heures, à l'aéroport de Paris-Le Bourget. Cette réalisation d'Air France est à mettre au crédit de Pierre Cot[4].

Il est élu conseiller municipal de Valençay. Il le restera jusqu'à sa révocation par le Gouvernement de l'État Français en 1941[5]. Sa carrière politique locale reprendra après la guerre.

Son parti, le PSdF et deux autres petits partis socialistes, le Parti socialiste français PSF et le Parti républicain-socialiste PSR, fusionnent pour former l'Union Socialiste et Républicaine (USR).

Max Hymans, rapporteur de la commission de l'air de la Chambre des Députés, en escale à Vienne et en partance pour Moscou, devant un Dewoitine D 338, en 1936.

Il est réélu député pour la troisième fois, sous l'étiquette USR, au deuxième tour contre le candidat radical Alexis. L'Indre devient ainsi l'un des bastions de l'USR, avec Louis Dechizeaux, élu député USR de Châteauroux.

Il est nommé Secrétaire général de la Délégation des Gauches[6], qui conduit au Front populaire. Il représente la France à la conférence des capitulations de Montreux[7].

Max Hymans chez Joseph Paul-Boncour Ă  Saint-Aignan.
Max Hymans aux côtés d'Albert Lebrun dans la cour de la Sorbonne à l'occasion de l'Exposition universelle de 1937.

Le , il se marie avec Monique Maurey. Les témoins de sa future épouse étaient les amis de son beau-père : Tristan Bernard et Sacha Guitry. Max Maurey avait été, auparavant en 1935, témoin, lors du mariage de Sacha Guitry et Jacqueline Delubac. Les siens étaient Édouard Herriot, alors président de la Chambre des députés, et Joseph Paul-Boncour, le président de son groupe parlementaire[8].

En raison des grèves de 1936, la préparation de l'Exposition universelle dont le nom officiel est « Art et Technique », a pris un retard important. L'ouverture est prévue symboliquement le , date importante pour un gouvernement de Front populaire. Tout retard ferait l'objet de moqueries de la part de la droite. Le gouvernement souhaite absolument respecter cette date. Il nomme Max Hymans commissaire général de l'Exposition. Il parvient à respecter les délais impartis, contribuant à construire sa réputation d'homme énergique. Certes des bâtiments n'étaient pas terminés (ex. : le palais d'Iéna, œuvre d’Auguste Perret, qui ne sera terminé qu'en 1946), certains appelés à durer, ne le seront qu'après sa fermeture. Cela est passé inaperçu auprès du public. Il devait devenir le musée national des Travaux publics, il est aujourd'hui le siège du Conseil économique, social et environnemental, après avoir été le siège de l’assemblée de l’Union française, puis après 1958 celui de la Communauté française.

Le jour de l'ouverture, deux pavillons, qui se font face, sont terminés et reçoivent la médaille d'or de l'exposition : celui de l'Allemagne nazie et celui de l'URSS. Le , Max Hymans est réélu conseiller général de l'Indre pour le canton de Valençay.

En mars-avril, il dirige l'organisation semi-clandestine créée par Léon Blum pour armer la République espagnole[7], lorsque l'on constate que ni l'Allemagne, ni l'Italie, ne respectent le pacte de non intervention, signé par l'ensemble des pays européens.

Secrétaire d'État au Commerce, il se rend, accompagné de sa femme, à la foire internationale de San Francisco. Là, il fait la rencontre, qui aura une énorme répercussion dans sa vie de résistant, d'André Girard qui est chargé de la décoration du pavillon français. Son amitié pour André Girard ne se démentira jamais.

En , à la demande du gouvernement français, une mission du général Aimé Doumenc dont il fait partie se rend à Moscou, juste avant le pacte germano-soviétique du , afin de convaincre Staline de déclarer la guerre à l'Allemagne, avec la France et le Royaume-Uni. Il est choisi en raison des bonnes relations qu'il a entretenues avec le NKVD pendant la guerre civile espagnole.

1940

Première partie d'une lettre de Max Hymans à Philippe Pétain.
Deuxième partie de la lettre.

Bien que dégagé de ses obligations militaires en qualité de parlementaire, il demande son intégration dans l'armée[9]. Il sera parmi les rares députés avec Jean Pierre-Bloch, Pierre Mendès France, et François Chasseigne à demander à servir. Il est vrai qu'il s'agissait des plus jeunes, les autres n'ayant peut-être plus l'âge de s'engager. Il refuse absolument un poste dans un état-major, où l'armée tenait à le placer, elle ne souhaitait pas qu'un parlementaire voie trop de choses. Il exige un poste dans un régiment de combat[10]. Le , il reçoit une affectation au premier groupe du 31e régiment d'Artillerie divisionnaire de campagne, en qualité de capitaine. Il s'agit d'une unité hippomobile équipée de canons de 75 et stationnée sur la frontière luxembourgeoise. En mai et juin, il participe aux batailles du Luxembourg, de l'Aisne et de l'Ailette. Il est décoré de la croix de guerre avec deux citations.

Le , venant directement du front, après avoir vécu l'effondrement militaire et avoir été abasourdi par l'exode des populations, il vote les pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Il s'en expliquera publiquement dans une lettre adressée au préfet de l'Indre et dans des discours prononcés les et : « Je suis arrivé à Vichy la veille de l'Assemblée après avoir assisté à l'exode des populations civiles sans précédent dans l'histoire. Je croyais qu'en attendant le redressement allié et la défaite allemande, les intérêts immédiats des populations françaises seraient défendus[11]. »

En , il constate que la politique du Maréchal n'est pas une politique de résistance camouflée, comme il l'espérait.

Il cherche Ă  entrer en contact avec la France libre[12] :

Il demande à Farki Pacha, ministre d'Égypte, de lui permettre cette liaison[13]. Celui-ci le reçoit froidement, quand il comprend ses intentions. L'Égypte souhaitait une victoire allemande qui entraînerait le départ des Britanniques de son sol.
Il remet des messages Ă  des personnes de confiance qui se rendent Ă  l'Ă©tranger, comme l'attachĂ© commercial français Ă  Stockholm. Finalement deux lettres parviennent Ă  Londres : l'une confiĂ©e Ă  M. Beaujard[14] et Ă  Madame Bonnet[15], pour faire savoir Ă  Londres « qu'il se considère comme mobilisĂ© et qu'il se tient Ă  la disposition de la France Libre pour tout travail Ă  effectuer Ă  l'intĂ©rieur ». Il prĂ©cise qu'il habite Ă  20 km de la ligne de dĂ©marcation, ce qui lui permettrait de faciliter les liaisons entre les deux zones.

Il obtient des documents par l'intermédiaire d'Eirik-Labonne, ancien ambassadeur de France à Moscou jusqu'en 1939, qu'il a retrouvé à Vichy au ministère des Affaires étrangères[16]. Sans savoir l'usage qui en sera fait, il les fait parvenir à Londres par l'intermédiaire de Madame Cathala et du consulat britannique de Barcelone[17] :

- consignes quotidiennes de censure de presse ;
- copies des procès-verbaux des séances de la Commission d'armistice de Wiesbaden ;
- copie d'un rapport du général Doyen, délégué à cette commission ;
- informations relatives aux prélèvements allemands sur le ravitaillement ;
- informations sur la mise en route des fabrications pour l'Allemagne ;
- renseignements sur l'emplacement des troupes ennemies.

1941

Note administrative du régime de Vichy annonçant une prochaine perquisition au domicile de Max Hymans.
Max Hymans et un container parachuté

La lettre confiée à M. Beaujard est un message destiné à André Labarthe. Après plusieurs mois, le message arrive enfin à Londres par l'intermédiaire d'un diplomate sud-américain. Max Hymans a écrit : « Je t'écoute à la radio, je veux servir la même cause que toi. Je suis à Valençay avec ma femme et mon beau-père. Je t'envoie un diplomate neutre rencontré à Vichy. Réponds si tu le peux ». Signé : Max Hymans[18].

Le lendemain, André Labarthe, au lieu de le mettre en contact avec la France Libre, va trouver Thomas Cadett qu'il avait connu comme correspondant du Times à Paris. En France il était déjà un agent du Secret Intelligence Service[19]. À Londres, Thomas Cadett avait intégré la section française du SOE appelée section F, section qui était dirigée par le colonel Maurice Buckmaster, et totalement indépendante de la France Libre.

Le , quelqu'un se présente à son domicile. C'est Georges Bégué : la veille, il a été parachuté en aveugle à l'est de Valençay ; il est le premier opérateur radio envoyé clandestinement en France par le SOE (Special Operations Executive) ; il doit commencer par prendre contact avec Max Hymans. La prise de contact est difficile : Max Hymans se méfie, car il pense avoir devant lui un imposteur envoyé pour le faire tomber dans un piège et le faire arrêter. De son côté, Georges Bégué n'est pas sûr d'avoir en face de lui le vrai Max Hymans. Pour convaincre Max Hymans, Georges Bégué lui présente le permis de conduire d’André Labarthe, sur lequel ce dernier avait écrit : « Tu peux faire une confiance absolue à celui qui te remettra ce document[20] ».

Il héberge Georges Bégué les deux nuits suivantes. Dans l'après-midi du 8, il l'emmène à Saint-Aignan pour le présenter à Joseph Paul-Boncour. Il prend alors comme pseudonyme « Frédéric ». Il demande à son frère[21] de lui trouver un logement à Châteauroux. André Hymans en trouvera un, 14 rue des Pavillons. Max Hymans le met alors en relation avec deux de ses amis Henri Renan, pharmacien, qui va devenir la première boîte aux lettres du SOE en France, et Marcel Fleuret, garagiste 86 rue de la Couture[22].

Le premier message radio du SOE, Ă  destination de Londres, sera envoyĂ© le . D'après Georges BĂ©guĂ©, Ă©mettre depuis Châteauroux, qui n'Ă©tait alors qu'une ville de 30 000 habitants, n'Ă©tait pas si difficile que l'on l'imagine gĂ©nĂ©ralement. La police locale ne possĂ©dait pas de vĂ©hicules goniomĂ©triques, c'est-Ă -dire chargĂ©s du repĂ©rage des Ă©missions. Elle devait faire appel Ă  l'armĂ©e de l'armistice, qui en possĂ©dait, mais qui refusait de le faire. Dès l'entrĂ©e de ses vĂ©hicules de repĂ©rage, on repĂ©rait par triangulation, dans Châteauroux, elle coinçait l'aiguille de ses appareils en bas Ă  gauche afin que personne, y compris eux-mĂŞmes, ne sache d'oĂą les Ă©missions provenaient. Le gouvernement de l'État Français Ă©tait parfaitement au courant de ce fait mais il n'osait pas s'opposer Ă  son armĂ©e sur ce point, l'Abwehr l'Ă©tait Ă©galement. C'est la raison pour laquelle Pierre Laval a autorisĂ© dĂ©but 1942, des unitĂ©s allemandes Ă  opĂ©rer des repĂ©rages en zone libre[23] - [24]. Dans ce message Georges BĂ©guĂ© donne l'adresse de Fleuret[25], comme boĂ®te aux lettres.

Georges Bégué lui apprend que le SOE est un service d'action et non pas un service de renseignements. « Frédéric » et « Georges », tout en recrutant de nouvelles boîtes aux lettres, comme le docteur Pierre Samuel, orientent alors leur action vers la recherche de terrains adaptés à des parachutages ou des atterrissages. Ils en repèrent un près de Tendu, dans un champ situé derrière la ferme « Les Cerisiers » exploitée par les frères Ernest et Auguste Chantraine. Ce dernier était le maire socialiste de Tendu.

Max Hymans avait trouvé un moyen pratique pour passer d'une zone à l'autre, grâce à A. Boivin, entrepreneur de travaux publics et exploitant de graviers dans le Cher, à Chabris, qui possédait une grue dont un pied se trouvait en zone libre et l'autre en zone occupée. Sous cette grue se trouvait un wagonnet ; par ce wagonnet on passait aisément d'une zone à l'autre. M. Boivin a repris une activité pour le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) en 1942. Un parachutage effectué à Luçay-le-Mâle en ayant été repéré par la gendarmerie de Valençay, il a été arrêté comme un des participants, et il est mort en déportation[26].

Max Hymans est le premier à permettre la création d'un réseau SOE, le réseau Lucas-AUTOGIRO, avec comme chef Pierre de Vomécourt. Ce dernier a immédiatement quitté Châteauroux pour Paris afin d'y créer ses réseaux. Max Hymans prend les contacts nécessaires pour créer le réseau de Châteauroux. Les premières recrues sont des amis de la SFIO[27], à commencer par Jean Pierre-Bloch qu'il présente en août à Jacques Vaillant de Guélis, citoyen anglais malgré son nom français, et officier d'état-major de la section F du SOE. Max Hymans et Georges Bégué avaient réceptionné Jacques Vaillant de Guélis, lors d'un atterrissage dans l'Indre. Il était interdit à un officier d'État Major d'être parachuté en France, en effet, s'il parlait c'est toute l'organisation qui tombait. Il n'y eut que deux exceptions, Vaillant de Guélis et Peter Churchill (sans lien de parenté avec le Premier Ministre). Winston Churchill avait bien un fils officier au SOE, il s'agissait de Randolph Churchill qui s'est illustré en Tunisie en passant derrière les lignes allemandes[28]. Peter Churchill, quant à lui, est arrivé en France en sous-marin le , depuis Gilbraltar[29], pour essayer de régler le problème du réseau Carte d'André Girard, qui refusant toujours de se rallier au général de Gaulle, devenait un problème pour le SOE. Un parachutage de saboteurs devant avoir lieu pour bientôt, de Guélis en confie l'organisation à Jean Pierre-Bloch en Dordogne, car il y a eu beaucoup de survols dans l'Indre. La population et la gendarmerie comprennent bien qu'il se passe quelque chose, ils ne disent rien, mais cela inquiète Georges Bégué.

Durant l'été, a lieu à Lyon un congrès clandestin du Parti socialiste. Il n'est ni invité, ni même prévenu, bien que ce congrès soit présidé par un de ses amis, Félix Gouin, en présence de quelqu'un avec qui il est en contact permanent, Jean Pierre-Bloch. Il n'est plus considéré par les socialistes comme membre du parti, ce qui aura pour lui de graves conséquences à Alger, et en France après la Libération.

Dans la nuit du 6 au , six agents du SOE sont parachutés, il s'agit de Benjamin Cowburn « Benoit », Victor Gerson « René », George Langelaan « Marcel », (il était muni d'une lettre pour Edouart Herriot signée de Wiston Churchill, lui demandant de rejoindre L'Angleterre, il refusera), Jean du Puy « Camille », Michael Trotobas « Michel », André Bloch « Georges IX » sur le terrain de Tendu et réceptionnés par un comité de cinq personnes : Max Hymans, Georges Bégué, Auguste Chantraine, Ernest Chantraine (frère d'Auguste), et leur ouvrier agricole[30].

Deux des agents parachutés cette nuit-là, Camille du Puy et Georges Bloch devant rejoindre le réseau Autogiro à Paris sont passés en zone nord à Chabris, grâce à M. Boivin. Max Hymans et Georges Bégué ont assisté à ce passage[31].

Le , la radio, émet le message de mise en alerte, « Gabriel[32] vous envoie ses amitiés ».

Le , Gerry Morel, qui était en mission pour le SOE depuis un mois, est arrêté. Il était entré tôt un matin dans un buffet de gare, et avait demandé un café et un calvados, provoquant un silence étonné dans la salle. Il ne comprit pas la réponse du patron : "jour sans" et réitéra sa demande. Devant une telle ignorance, le patron a pensé avoir affaire à un espion, et il a prévenu la Gendarmerie. Gerry Morel ne savait pas que l'amiral Darlan avait institué un jour sans alcool, le mercredi, d'où l'expression « jour sans ». Aucun Français ne pouvait l'ignorer[33]. Gerry Morel avait pensé que pour se rendre à Limoges, il valait mieux descendre dans une petite gare, de bonne heure, et faire le reste du chemin à pied, plutôt que de descendre dans une grande gare, comme celle de Limoges, qu'il pensait surveillée. En cela, il ne s'était pas trompé, son arrestation a été effectuée en zone rurale, donc par la Gendarmerie. S'agissant d'une affaire touchant à la Sécurité de l'État, il fut remis, par celle-ci, à un commissaire spécial. Après l'affaire Dreyfus, le gouvernement, devant les erreurs de l'armée, avait confié le contre-espionnage au ministère de l'Intérieur, ce qui a entraîné la création d'un corps de commissaires spéciaux et d'une police spéciale, que l'on trouvait surtout dans les gares et les ports. Ce n'est qu'après la deuxième guerre mondiale que le contre-espionnage a été entièrement confié à la DST (Direction de la surveillance du territoire) par une ordonnance du général de Gaulle, ce qui a entraîné la disparition des commissariats spéciaux. Parmi les nombreuses adresses découvertes dans ses papiers, la police retient particulièrement celle de Marcel Fleuret. Morel reconnaît que cette adresse lui a été indiquée comme boîte aux lettres à utiliser au cas où il aurait besoin de se mettre en rapport avec Londres. Dans cette éventualité, il devait remettre à ce garage un pli au nom de "Monsieur Georges", il s'agissait de Georges Bégué. La police perquisitionne le garage Fleuret le , Max Hymans s'y rend ce jour-là. Il échappe à la police et entre en clandestinité.

Récit de l'entrée en clandestinité, d'après un rapport de police, du [34].
En fin d'après-midi, en rentrant à son domicile en compagnie de sa fille, Madame Fleuret trouve la police en train de perquisitionner. Son mari, emmené par la police, lui dit « Voilà dans quel pétrin on m'a mis ». Cette déclaration habile de Fleuret adressée à sa femme, mais destinée à la police, le fait plutôt passer pour une victime que pour un résistant actif, elle sera efficace. En effet, il sera libéré en 1944. Lors de la perquisition, la police n'a pas trouvé la boîte aux lettres qui était cachée dans le moyeu d'une roue. Apprenant que Max Hymans doit venir, la police, au lieu de monter une souricière, charge Mme Fleuret de les prévenir de son arrivée. Un quart d'heure après le départ de Fleuret, Max Hymans arrive. Aussitôt, il remonte en voiture et part prévenir Georges Bégué. Par la suite, elle fera prévenir par sa fille la famille de Max Hymans résidant à Châteauroux (c'est-à-dire son frère), et elle ne livrera à la police le courrier destiné à Georges Bégué qu'avec un grand retard, déclarant l'avoir oublié, ce que la police jugera plausible."

Max Hymans envoie une lettre codée à Jean Pierre-Bloch : « Mon cher ami, je te remercie des boîtes de foie gras [Jean Pierre-Bloch s'était retiré à Villamblard comme fabricant de conserves de foie gras] que tu m'as envoyées. Malheureusement, deux étaient tournées et j'ai dû les jeter [Jean Pierre-Bloch interprète : « Il y avait deux mouchards à l'affût lors de notre dernière rencontre à Châteauroux. La police est à mes trousses. Notre affaire est éventée. »]. J'ai bien d'autres mauvaises nouvelles à t'envoyer. J'ai eu avec ma femme une violente querelle, trop violente, et j'ai quitté le domicile conjugal. Ne m'écris plus et n'essaye pas de me revoir — Frédéric. » Pendant huit jours, le message d'alerte est répété à la BBC, puis c'est le message final, pour action, « Gabriel va bien ». L'opération a lieu dans la nuit du 10 au 11. Le SOE parachute, pour la première fois en même temps, des agents et des armes en France à Beleymas, non loin de la propriété que Jean Pierre-Bloch possède à Villamblard. La photo du monument érigé à cet endroit avec Albert Rigoulet dit "Le Frisé" se trouve sur la page de Beleymas. Pour accueillir les quatre agents parachutés et récupérer les deux conteneurs d'armes, le comité de réception comprend Jean Pierre-Bloch, Édouard Dupuis, maire de Villamblard et Albert Rigoulet.

Photographie de Max Hymans en clandestinité.

Désormais, Max Hymans est activement recherché. Le ministre de l'intérieur, Pierre Pucheu, se vantera même d'avoir « la peau d'Hymans ». Mais Max Hymans se déplace sans cesse : Toulouse, Marseille[35], Lyon[36], Paris, Antibes[37], Chambéry[38], en général chez des relations d'André Girard. Il vit sous différents pseudonymes (Robert, Georges...), et il modifie son aspect physique. Un tribunal militaire de Lyon le condamne à mort par contumace « pour réception d'armes et complot contre la sûreté de l'État ».

1942

En , il est hébergé à Lyon par Lucie et Raymond Aubrac. Il devait quitter la France grâce à Virginia Hall, l'agent du SOE en poste à Lyon, dont la couverture était maintenant d'être la correspondante, en France non occupée, du quotidien New-Yorkais le New York Post. Elle organise un départ en sous-marin à partir d'Antibes. L'agent du SOE à Antibes était le Dr Elie Levy, médecin, voisin, et ami de Max Maurey. C'est par son gendre Max Hymans, qu'il est entré au SOE. Sa villa, 31 boulevard du Maréchal-Foch, servait de point de passage pour les cadres de la résistance comme Jean Moulin, d'Astier de La Vigerie, etc. quand ils quittaient la France pour Londres via Gilbraltar. Il est mort en déportation, non pas en raison de son appartenance au SOE, mais parce qu'il appartenait à de nombreux réseaux. Le nom du Dr Levy se trouve sur le monument du SOE maritime dans un square qui porte son nom, à côté de la plage de l'Ilette, à Antibes[39]. Londres veut le plus rapidement possible un rapport de Max Hymans sur l'activité du SOE dans l'Indre, dans le midi où il y a eu des arrestations, sur le réseau CARTE, et enfin dans toute la France. Malheureusement un contrôle, en gare à Lyon, va lui faire manquer son train. Il prendra le suivant, manquant son rendez-vous. Après l'avoir attendu vainement, le sous-marin qui se trouvait plage de la Garoupe a fini par repartir sans lui. La plage de la Garoupe, une anse située à la pointe du cap d'Antibes, protégée par des rochers de chaque côté et terminée par une plage de sable fin était idéale pour des débarquements clandestins, elle a n'a jamais été repérée par les Allemands. Preuve en est que ces derniers ont placé des tripodes en béton devant toutes les plages du sud, sauf devant celle-ci. Aucun débarquement ou embarquement réalisé par le SOE, que ce soit en Bretagne ou dans le Midi n'a jamais été intercepté par les Allemands.

Le SOE utilise largement la voie maritime depuis Gibraltar, avec des bateaux de pêche à équipages polonais, des felouques et des sous-marins[40] - [41] Il va quitter la France grâce à un réseau d'évasion SOE plus classique en traversant l'Espagne. Il était accompagné de Félix Gouin, et de deux jeunes résistants gaullistes. Il traverse l'Espagne sous le nom Frédéric Glen[42]. Lors de l'inauguration du monument consacré à la mémoire des agents du SOE britanniques morts pour la France, à Valençay. L'un d'entre eux, Jean-Louis Thomas a envoyé une lettre à Mme Hymans, dans laquelle il lui raconte ce voyage. Âgé de 20 ans, il avait reçu comme consigne de protéger dans la mesure du possible, les deux hommes politiques qui l'accompagnaient, et dont il ignorait la véritable identité[43]. Le rendez-vous fut fixé à Collioure, ils ont traversé les Pyrénées sans guide, Max Hymans, Félix Gouin, et Jean-Louis Thomas sont arrêtés à la gare de Figueras par la Garde Civile, en essayant de prendre un train de fret roulant au ralenti. Ils ont été emprisonnés à Gérone, Barcelone, Saragosse, et enfin au camp de Miranda. Max Hymans se déclare Canadien, ce qui lui permet d'expliquer son mauvais anglais.

En , l'Espagne, comme de nombreux pays, calquait sa politique étrangère sur l'évolution de la situation militaire. En 1942, après l'attaque allemande contre la Russie et l'entrée en guerre des États-Unis, la victoire de l'Allemagne n'était plus aussi certaine qu'en 1940. Elle collaborait donc en sous-main avec les Anglais[44]. C'est pourquoi à la suite d'une demande du consulat britannique de Barcelone, ils sont libérés et peuvent quitter l'Espagne, par Gibraltar, et rejoindre l'Angleterre. À Gibraltar il rencontre pour la première fois le général de Gaulle et s'entretient avec lui. Ce dernier revenait d'Haïfa, les Anglais lui ayant refusé l'entrée en Syrie, après la signature de l'armistice de Saint-Jean-d'Acre le [45].

En , il devient l'un des intervenants réguliers de la BBC dans l'émission Les Français parlent aux Français que dirige Maurice Schumann. Il intervient sous les noms de Granpré et Fromuzeau, Fromuzeau vient de "from Muzeau", du nom du lieu où se trouvait sa première habitation à Valençay. Il souhaitait, par des pseudonymes faciles à déchiffrer, que ses électeurs le reconnaissent. Il incite les agriculteurs à résister aux demandes de livraisons de produits agricoles aux Allemands, par l'intermédiaire de Vichy, et à les vendre directement aux habitants des villes. Ses discours ont déclenché des incendies de récolte et de matériel agricole, en particulier dans le Berry[46].

Le , il est radié du barreau de Paris.

Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle lui confie plusieurs missions : il est nommĂ© SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© central d'aide aux prisonniers. Pour cela il met en place l'envoi, aux soldats français prisonniers en Allemagne, de colis provenant des États-Unis (le Free French Relief Committee Ă  New York), du Canada, d'Afrique du Nord (l'Ĺ“uvre du colis d'AlgĂ©rie et du Maroc), et d'AmĂ©rique latine, les uns sont offerts, les autres achetĂ©s grâce Ă  l'or de la Banque de France dĂ©posĂ© aux États-Unis. Il arrive Ă  faire livrer, inĂ©galement en raison des destructions partielles des ports d'arrivĂ©es, c'est-Ă -dire Naples et Marseille, ainsi que des chemins de fer allemands, jusqu'Ă  800 000 colis par mois. Ils sont distribuĂ©s, dans les camps allemands aux prisonniers de guerre, par la Croix-Rouge. 1 600 000 soldats français ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s en Allemagne en 1940[47]. En , il en restait 1 400 000, compte tenu des retours anticipĂ©s et de la relève[48], et 900 000[49] Ă  la LibĂ©ration.

Il participe aux délibérations du « Groupe des Parlementaires Français adhérents à la France Combattante », dont le président est Félix Gouin. Il partage un petit appartement au 18 Hyde Park avec ce dernier, en raison de la pénurie de logements dans la capitale anglaise. Les membres de ce groupe sont : Paul Antier, député indépendant de la Haute-Loire, qui fut le premier parlementaire à rejoindre le général de Gaulle, Jean Pierre-Bloch, Lucien Gallimand, Fernand Grenier, Louis Jacquinot, André Maroselli, Pierre Mendès France, Jules Moch, Henri Queuille, Pierre Viennot, et André Philipp.

Le , Max Hymans écrit au président Roosevelt, avec Félix Gouin, Jean Pierre-Bloch, Pierre Mendès France et Paul Antier pour lui faire savoir qu'« au cours de ces deux dernières années, le peuple français a considéré le général de Gaulle comme le symbole de la Résistance ». La situation du Général est à ce moment particulièrement critique. En effet, il n'a été informé par les alliés du débarquement en Afrique du Nord que le à 2h du matin, soit exactement quatre heures avant le déclenchement des combats. Les Américains trouvant sur place l'amiral Darlan, ont pensé qu'il ferait un excellent gouverneur. Quant aux Anglais, ils ont exfiltré en sous-marin, grâce au SOE, le général Henri Giraud, pour prendre cette place. Il s'agit d'une manœuvre de l'entourage du général de Gaulle, destinée à faire comprendre au Président des États-Unis que le général de Gaulle n'était pas un officier d'extrême-droite fascisant, dont il voulait débarrasser l'Europe d'après-guerre. En effet, le Président Roosevelt était franc-maçon et tous les auteurs de cette lettre[50], sauf Antier, dont on ne pouvait pas omettre la signature en raison de son ancienneté dans la France libre, le sont[51].

1943

Le , il est nommé au commissariat à la Justice et à l'Instruction publique.

Début 43, la Corse va être libérée par une coalition regroupant la résistance locale, c'est-à-dire les communistes, l'armée italienne, le SOE et le général Giraud, ce qui était ce que le général de Gaulle redoutait le plus. Cela va s'avérer extrêmement positif pour la France libre. En effet, quand les Alliés vont voir que les résistants communistes en armes font voter les hommes à main levée devant les mairies (à cette époque les femmes ne votaient pas). Ils vont comprendre que seule une libération de la France par le général de Gaulle peut empêcher une prise de pouvoir par les communistes. Ils vont donc changer totalement leur politique vis-à-vis de la France libre, et par conséquent le SOE va se mettre entièrement à la sa disposition[23].

En , il cesse ses interventions à la BBC. Il arrive à Alger le . Le général de Gaulle le nomme "Directeur des Transports aériens", c'est-à-dire des infrastructures aériennes du Comité français de la Libération nationale (CFLN). Le général de Gaulle lui demande aussi d'étudier la possibilité de mettre en place un service aérien pour importer du riz depuis Madagascar. Lorsqu'il se rend dans cette île, il fait un rapport détaillé sur les lignes aériennes militaires (LAM), dont le directeur était Lionel de Marmier. Il était, de plus, le pilote personnel du général de Gaulle, il disparaîtra dans un accident d'avion le , lors d'un vol Alger/Paris. C'est après la disparition de Lionel de Marmier, premier officier supérieur à avoir rejoint la France libre, héros des deux guerres, que le Général pensera à Max Hymans pour la présidence d'Air France. C'est pourquoi il a signé le , sa nomination à la direction du Secrétariat Général à l'Aviation Civile et Commerciale, avant de quitter le pouvoir le [52].

Ă€ Antibes, son beau-père voit un inconnu frapper Ă  sa porte. Il ne le reconnait pas, il s'agit de Max Hymans venu en sous marin d'Alger, puis dĂ©posĂ© plage de la Garoupe au Cap d'Antibes. En regardant la photo qui se trouve sur ce site prise durant sa clandestinitĂ©, on comprend qu'il ne l'ait pas reconnu, avec sa moustache rasĂ©e, amaigri, ses cheveux longs et peignĂ©s dans le sens contraire. De plus, il le croyait toujours Ă  Londres, et puis comment comprendre qu'il soit habillĂ© de façon impeccable ? Il Ă©tait revenu pour prendre contact avec les anciens membres du rĂ©seau Carte, et les convaincre de reconnaĂ®tre enfin l'autoritĂ© du gĂ©nĂ©ral de Gaulle. Il est revenu Ă©galement pour des raisons privĂ©es, il Ă©tait très inquiet au sujet de sa famille, et ce voyage lui a permis d'ĂŞtre rassurĂ© par Max Maurey, sur le sort de sa mère, de sa femme, et de son fils, c'est Ă  ce moment qu'il apprit que sa famille se cachait chez un cousin germain de Mme Maurey, Yvon Leroy au 10 rue de Douai. Était-ce possible ? Le SOE, qui alors travaillait totalement de concert avec la France Libre, possĂ©dait un camp d'entrainement Ă  20 kilomètres Ă  l'ouest d'Alger au "Club des Pins", oĂą il formait des chefs de maquis. Il s'agissait d'Anglais membres du SOE, d'AmĂ©ricains membres de l'Office of Strategic Services (OSS) et de Français. Les AlliĂ©s craignaient que, sans la prĂ©sence d'officiers nationaux, les maquis ne tombent dans les mains des communistes. Ils avaient peur de rĂ©quisitions extravagantes chez les agriculteurs, ce les auraient montĂ© contre la France Libre, et de bains de sang inutiles, les maquis n'ayant ni l'armement, ni l'expĂ©rience pour affronter directement l'armĂ©e allemande. Lors de son premier dĂ©part pour Londres, il avait dĂ©coupĂ© au ciseau des pages de journaux. Il en avait emportĂ© avec lui la moitiĂ©, Mme Redon en gardant l'autre, il les a remis au SOE, ce qui a permis Ă  des parachutistes d'ĂŞtre hĂ©bergĂ©s chez elle en lieu sĂ»r. Elle vĂ©rifiait que les deux parties du mĂŞme journal s'emboitaient exactement. Ce fait ne peut pas ĂŞtre documentĂ©, en particulier parce qu'il a fait ce voyage sous un faux nom, que nous ignorons. Les voyages se faisaient Ă  partir d'Alger, mais les registres Ă©taient tenus Ă  Gibraltar, par la marine britannique. Il n'y apparait pas. Non seulement les noms Ă©taient souvent faux, mais les passagers Ă©taient quelquefois citĂ©s par leur fonction, et non par un nom, par exemple : agent SOE, homme politique français, etc.[53] - [54].

Premier échec : le Comité Français de Libération Nationale a créé le l'Assemblée consultative provisoire. Celle-ci comprenait vingt membres de la Chambre des Députés, telle qu'elle se composait au jour de la déclaration de guerre. C'est-à-dire trois communistes[55], cinq socialistes, cinq radicaux et centre gauche, huit centre et droite, de quarante-neuf représentants des mouvements de la Résistance métropolitaine, de douze représentants de la Résistance extra-métropolitaine, de douze délégués élus des conseils généraux des territoires déjà libérés[56]. Max Hymans a été élu[23], dans le quota réservé aux socialistes. Le parti socialiste interdisant à tout néo-socialiste de le représenter, il a dû écrire au secrétaire général de l'Assemblée consultative provisoire qu'il n'était pas candidat, afin d'éviter une invalidation. le moyen mis en œuvre a été, son vote en faveur des pleins pouvoirs constituant au Maréchal. Il avait été prévu une dérogation pour faits de résistance, qui bien entendu, n'a pas été utilisée[57].

Après la guerre

  • 1944
Retrouvailles du général François d'Astier de La Vigerie, à gauche, de Max Hymans, au centre, et d'André Parpais, à droite, devant les grilles de la préfecture de Châteauroux en .
Max Hymans signant l'accord de fondation de l'Organisation de l'aviation civile internationale en 1944 Ă  Chicago.
  • Retour en France mĂ©tropolitaine. Il atterrit le Ă  l'aĂ©roport d'Évreux et retrouve sa femme qui se cachait Ă  Paris. Trois gendarmes de Vichy Ă©taient venus arrĂŞter en 1943 Ă  Valençay sa mère, sa femme et son fils aĂ®nĂ©. Son beau-père Max Maurey les ayant convaincus que les Allemands avaient perdu la guerre et que son gendre tĂ©moignerait en leur faveur, ils ont tĂ©lĂ©graphiĂ© Ă  Vichy que Madame Hymans et son fils avaient disparu et Madame Hymans mère Ă©tait mourante et intransportable. Par la suite Madame Hymans mère a Ă©tĂ© cachĂ©e chez des agriculteurs près de Valençay.
  • La direction des Transports aĂ©riens est transfĂ©rĂ©e d'Alger Ă  Paris. Max Hymans en assure toujours la direction, sous la tutelle du ministre de l'Air du premier gouvernement de Gaulle, du au , le communiste Charles Tillon. C'est la première fois dans l'histoire de France que des communistes vont participer Ă  un gouvernement. Car, sous le Front populaire, ils s'Ă©taient contentĂ©s d'un soutien sans participation.
  • Il reprĂ©sente la France Ă  la confĂ©rence de Chicago, lors de la crĂ©ation de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Il est conseillĂ© par Me Garnault, avocat spĂ©cialisĂ© dans le droit aĂ©rien.
  • Le , le Congrès national extraordinaire des cadres des fĂ©dĂ©rations socialistes reconstituĂ©es dans la RĂ©sistance dĂ©cide de le rĂ©intĂ©grer au sein de la SFIO, avec huit autres parlementaires ayant votĂ© les pleins pouvoirs au marĂ©chal, en raison des services rendus Ă  la RĂ©sistance.
  • Ă€ la demande de son beau-père, il se dĂ©mène pour faire libĂ©rer Sacha Guitry. Ce dernier en gardera une grande reconnaissance Ă  la famille Maurey, et ne fera dĂ©sormais jouer ses pièces qu'au théâtre des VariĂ©tĂ©s. Il offrira Ă  Max Maurey le magnifique buste d'Offenbach qui se trouve actuellement dans le fumoir du théâtre.
  • 1945
  • Deuxième Ă©chec : Le 21 octobre ont lieu les premières Ă©lections d'après guerre. Le ComitĂ© local de libĂ©ration nationale de Valençay le dĂ©clare Ă©ligible. Il est ainsi Ă©ligible dans un conseil municipal et dans un conseil gĂ©nĂ©ral. Tandis que le ComitĂ© dĂ©partemental de libĂ©ration nationale de l'Indre le dĂ©clare inĂ©ligible en raison de son vote en faveur du MarĂ©chal le , il est donc inĂ©ligible Ă  la première AssemblĂ©e Constituante.
  • Il lui est reprochĂ© d'avoir agi isolĂ©ment et d'avoir travaillĂ© pour un rĂ©seau anglais. Le dĂ©lĂ©guĂ© communiste ira jusqu'Ă  dire, lors de la rĂ©union du ComitĂ© dĂ©partemental de libĂ©ration nationale : « On affirme que Max Hymans a fait de la RĂ©sistance, mais moi je ne l'ai jamais vu dans un maquis ! ». Sa carrière politique est brisĂ©e.
  • 16 juin, Air France est nationalisĂ©e Ă  la demande de Charles Tillon, qui aura Ă©tĂ© le dernier ministre de l'Air. Après l'Armistice de 1940, tout service avec l'Ă©tranger fut interrompu, et Air France fut placĂ©e sous la tutelle de l'État Français. Son siège fut transfĂ©rĂ© Ă  Marseille, en zone libre. Le choix de cette ville s'explique par la proximitĂ© d'une importante base d'hydravions situĂ©e sur l'Ă©tang de Berre. Après l'invasion de la zone libre, toutes les liaisons vers l'Afrique furent suspendues. En Afrique du nord et en Afrique noire, elle a continuĂ© son activitĂ©, sous l'autoritĂ© de sa direction locale situĂ©e Ă  Alger. Après la prise du pouvoir par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, elle fut dissoute et remplacĂ©e, le , par les RĂ©seaux AĂ©riens Militaires Français (RAMF), sous la direction de Lionel de Marmier. Le elle prit le nom de Transports AĂ©riens Militaires (TAM). Enfin le , elle fut rĂ©unifiĂ©e lors de sa rĂ©quisition, en vertu de divers textes sur la militarisation de l'aĂ©ronautique civile en temps de guerre.
  • La nationalisation d'Air France ne signifie pas un monopole des transports aĂ©riens, le gouvernement s'Ă©tait laissĂ© la libertĂ© d'octroyer des exploitations de ligne par dĂ©crets pour des pĂ©riodes exceptionnelles, mais de fait automatiquement renouvelĂ©es.
  • Aucune raison n'a jamais Ă©tĂ© donnĂ©e par le gouvernement pour la nationalisation d'Air France, qui ne figurait, ni sur le programme du Conseil national de la RĂ©sistance, ni dans le discours du gĂ©nĂ©ral de Gaulle du . C'est ce qui l'a fait classer par Robert Esperou comme une nationalisation-sanction[58].
  • Septembre le 30, il est Ă©lu conseiller gĂ©nĂ©ral de Valençay avec 2 545 voix, contre 1 830 au candidat communiste Lemoine, grâce Ă  l'Ă©lection de dix Conseillers gĂ©nĂ©raux socialistes, il en devient le PrĂ©sident pour six ans.
  • 1946
  • Le , le Gouvernement provisoire de la RĂ©publique française le nomme Ă  la tĂŞte du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă  l'aviation civile et commerciale (SGACC). C'est une des dernières dĂ©cisions prises par le GĂ©nĂ©ral de Gaulle avant sa dĂ©mission le lendemain, le . Il y tenait donc tout particulièrement[59]. Il a maintenant comme ministre de tutelle, Jules Moch. Il prend comme Directeur de cabinet Georges BĂ©guĂ© qui avait terminĂ© la guerre comme chef des transmissions du Commandement suprĂŞme des alliĂ©s en Europe (SHAEF), alors basĂ© Ă  Londres. Lors de sa nomination Ă  la prĂ©sidence d'Air France, le , Max Hymans le nommera, Ă  compter du 1er octobre, reprĂ©sentant du SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral Ă  l'Aviation Civile et Commerciale Ă  Washington, puis l'aidera Ă  intĂ©grer une entreprise de radio-tĂ©lĂ©communication dont Air France Ă©tait un client, "l'Atlantic Rechearch Corporation". Il va crĂ©er les structures du SGACC et choisir les hommes qui les dirigeront. Il reconstruira en prioritĂ© les sept aĂ©rodromes les plus Ă  mĂŞmes de rĂ©tablir la puissance et le prestige français, c'est-Ă -dire : Paris/Orly, Marseille/Marignane, Alger/Maison Blanche, Dakar, SaĂŻgon, Pointe-Ă -Pitre et Fort de France. Le SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral Ă  l'Aviation Civile et Commerciale (SGACC) deviendra en 1976, la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Aviation civile (DGAC), lors de la disparition des secrĂ©tariats gĂ©nĂ©raux dans l'administration.
  • Il va conseiller le gouvernement dans la rĂ©daction de la loi qui crĂ©e le statut d'Air France, d'autant plus qu'il sait qu'il en sera nommĂ© prĂ©sident. Edgar Faure, qui Ă©tait par principe hostile aux nationalisations, a fait Ă©chouer le vote de la loi qui instituait le nouveau statut d'Air France. Max Hymans suggère alors au gouvernement de faire d'Air France une sociĂ©tĂ© anonyme de droit privĂ© qui remplit une mission de service public. Ce qui ne signifie rien dans la mesure oĂą l'État et les collectivitĂ©s locales devaient ĂŞtre propriĂ©taires statutairement d'au moins 85 % du capital. Il s'agit de l'article 4 de la loi du , qui est ainsi rĂ©digĂ© : "En aucun cas, le total des actions souscrites par la deuxième catĂ©gorie (les personnes privĂ©es) ne pourra excĂ©der 15 % du capital". De plus, il Ă©tait prĂ©vu que le prĂ©sident et le directeur gĂ©nĂ©ral soient nommĂ©s en Conseil des ministres. Cela a suffi Ă  apaiser la droite et Ă  faire voter cette loi[60] - [61].
  • RĂ©intĂ©grĂ© Ă  la LibĂ©ration au barreau de Paris, il en dĂ©missionne dĂ©finitivement le 1er dĂ©cembre.
  • 1947
  • Le , il signe, au nom de la France, la Convention de Chicago qui Ă©tablit les règles de l'air.
  • 1948
  • En mai, Il prĂ©side l'AssemblĂ©e de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
  • Le , il devient prĂ©sident d'Air France, avec comme directeur gĂ©nĂ©ral Henri Ziegler, le futur PrĂ©sident de Sud-Aviation. Auparavant, il avait choisi Fernand Hederer, inspecteur gĂ©nĂ©ral de l'Air, pour diriger après lui le SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral Ă  l'Aviation Civile. En effet, jusqu'en 1956 un reprĂ©sentant du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă  l'Aviation civile siĂ©geait de droit au Conseil d'Administration d'Air France. Il devra d'abord pacifier une entreprise dans laquelle une guerre larvĂ©e existait entre ceux qui venaient d'Alger, et ceux qui, restĂ©s en France, avaient dĂ» collaborer. Air France avait dĂ» assurer l'entretien des avions de la Lufthansa Ă  Toulouse et prĂŞter des Ă©quipages inemployĂ©s Ă  cette Compagnie. Il associera le plus possible Ă  ses dĂ©cisions la CGT, qui dirigeait plus ou moins l'entreprise depuis 1944. Il le fera grâce Ă  la prĂ©sence statutaire de deux dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel au sein du Conseil d'Administration. Il lance un programme d'achat d'avions raisonnĂ©, en ayant le courage de s'opposer Ă  la volontĂ© du gouvernement d'acheter des appareils français, qui n'Ă©taient pas au niveau mondial. Il leur prĂ©fère des avions d'excellente qualitĂ© : Douglas DC-3, Douglas DC-4, enfin des Lockheed Constellation, tous amĂ©ricains. Il adaptera constamment la flotte[62]. il pense que la montĂ©e des nationalismes rendra de plus en plus difficile l'obtention de lignes nouvelles[63].
  • Comment expliquer Ă  la CGT qui Ă©tait alors le principal syndicat d'Air France, qu'il avait Ă©tĂ© un agent des services secrets britanniques, quand la lutte contre le "Grand capital anglo-saxon" Ă©tait l'un de ses slogans prĂ©fĂ©rĂ©s. Il va donc ĂŞtre des plus vagues quant Ă  sa rĂ©sistance, sans jamais entrer dans les dĂ©tails, sans jamais citer le SOE, ni parler des parachutages, des sous-marins, etc. Cela ne signifie pas qu'il ne restera pas en contact avec ses camarades du SOE. Son secrĂ©taire particulier, Paul Babet, un ancien du SOE, assistait aux rĂ©unions de "Libre RĂ©sistance" l'association des anciens de ce rĂ©seau, et il devait le tenir au courant des problèmes des uns et des autres.
  • Il est Ă©lu Ă  la prĂ©sidence de l'OACI, organisation des Nations unies destinĂ©e Ă  rationaliser le transport aĂ©rien.
  • RenĂ© Brouillet, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Gouvernement tunisien, fait appel Ă  lui. Car, les tunisiens manifestent le dĂ©sir d'avoir leur propre compagnie aĂ©rienne. Max Hymans va rĂ©gler les problèmes juridiques, techniques et financiers, permettant la naissance de Tunisair. Comme il l'avait dĂ©jĂ  fait un an auparavant quand il Ă©tait SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral Ă  l'aviation civile avec Air AlgĂ©rie, et au Maroc avec Atlas Air, devenu par la suite Royal Air Maroc. Il pense que l'indĂ©pendance de ces pays Ă©tant inĂ©luctable, il vaut mieux crĂ©er des compagnies amies avant, plutĂ´t que d'avoir des compagnies hostiles après.
Max Hymans, maire de Valençay, accueillant l'archevêque de Bourges.
  • 1949
  • le , il est Ă©lu maire de Valençay avec 2 662 voix, face au communiste Maxime Bonnet, qui en obtient 1 736.
  • 1950
  • Après la dĂ©faite de 1940, le transport aĂ©rien a Ă©tĂ© vu comme un moyen permettant de retrouver une certaine grandeur. Les Anglais Ă©taient encombrĂ©s par deux compagnies aĂ©riennes, l'Allemagne Ă©tait absente, l'Italie aussi. C'est pourquoi le gouvernement a pris Ă  sa charge 90 % du dĂ©ficit des lignes internationales. Les bĂ©nĂ©fices, sur les long-courriers de l'Union Française, permettaient de combler les 10 % restants. Ă€ quoi il fallait ajouter une subvention pour la formation du personnel navigant et une autre, Ă  partir de 1951, pour l'exploitation des douze Breguet Deux-Ponts, entre Paris et Alger, que l'État lui avait imposĂ©e.
  • 1951
Max Hymans lors de l'inauguration de l'aérogare des Invalides le .
  • Il est rĂ©Ă©lu au Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Indre, mais il en perd la prĂ©sidence en faveur de Vincent Rotinat, Ă©lu CNI du canton de Neuvy-Saint-SĂ©pulchre.
  • 1952
  • Au cours d'une confĂ©rence donnĂ©e aux Ambassadeurs, (il s'agit du théâtre des Ambassadeurs, oĂą avaient lieu des confĂ©rences prestigieuses, devenu aujourd'hui l'Espace Cardin). Il se prononce pour la crĂ©ation d'une compagnie aĂ©rienne fĂ©dĂ©rant les compagnies d'Europe Occidentale. La France se trouvant du cĂ´tĂ© des vainqueurs, Air France est en position de force face Ă  l'Allemagne, mais avec le temps, il pense que celle-ci retrouvera sa position Ă©conomique dominante en Europe, et qu'il faut donc profiter de la situation. Son projet, connu sous le nom d'Air Union, rĂ©unit, outre Air France, trois compagnies europĂ©ennes : La Sabena, Alitalia et Lufthansa. Ce projet, pourtant bien avancĂ© (le siège d'Air Union devait se trouver Ă  Paris sur les Champs-ÉlysĂ©es dans l'hĂ´tel Marcel Dassault), est finalement refusĂ© par le gouvernement, lors du retour au pouvoir du GĂ©nĂ©ral de Gaulle. Il considĂ©rait qu'Air France, symbole de la France, devait rester entièrement français[64].
  • 1953
  • Les appareils utilisĂ©s par les grandes compagnies Ă©tant plus ou moins les mĂŞmes, Max Hymans va mettre en avant la "qualitĂ© française". Il fait recruter des cuisiniers des plus grands restaurants, ou des paquebots de luxe, et des stewards parmi les serveurs des grands hĂ´tels comme le Ritz. L'exemple le plus symbolique en est le "Parisien SpĂ©cial", inaugurĂ© le , avec le Super Constellation L-1049, qui relie Paris Ă  New York en vingt heures, escales comprises. Il comprenait les plus luxueuses installations jamais rĂ©alisĂ©es sur un appareil commercial, avec lits et cabines privĂ©es : en effet, huit cabines particulières sont transformĂ©es pour la nuit en cabines-chambres, avec des lits doubles, ainsi que deux salons avec seize fauteuils-couchettes, et bien sĂ»r des repas gastronomiques. Le Super Constellation L-1049 est le premier avion qui, pour servir des plats chauds, est muni de fours au lieu de marmites isothermes.
  • 1954
  • Disparition de sa mère. Depuis la fin de la guerre, il faisait une cure Ă  Vichy, pensant que la fatigue qu'il ressentait de plus en plus Ă©tait due Ă  un problème de foie, et non Ă  un dĂ©but de cancer.
  • Les mĂ©decins dĂ©couvrent qu'il a un cancer du poumon, mais ne lui disent rien, car Ă  l'Ă©poque on ne pouvait pas en guĂ©rir. Il avait une forte addiction au tabac, il prenait toujours ses notes sur des paquets de Gitanes.
  • Signature des accords de PeĂŻra-Cava, il s'agit d'une ville des Alpes-Maritimes situĂ©e Ă  40 kilomètres au nord de Nice. Ils mettent fin Ă  la concurrence franco-française dans les colonies, et y organisant le partage des lignes faisceau par faisceau. Air France se retrouve Ă  Ă©galitĂ© avec soit A.U.T soit la T.A.I. et garde ses positions en Afrique du Nord, grâce Ă  la demande des compagnies de ces pays qui, devenus indĂ©pendants, souhaitent continuer Ă  coopĂ©rer avec elle.
  • Il est Ă©lu prĂ©sident de l'International Air Transport Association (IATA) pour l'annĂ©e 1954-1955.
  • Henri Ziegler quitte la direction gĂ©nĂ©rale d'Air France pour devenir directeur de cabinet du ministre des Transports. Max Hymans va alors assumer Ă  la fois la prĂ©sidence et la direction gĂ©nĂ©rale d'Air France.
  • 1955
  • Dans son discours de fin de prĂ©sidence de l'IATA, il prĂ©conise l'entrĂ©e de L'URSS dans cette association[65].
  • Il choisit Louis Lesieux en qualitĂ© de directeur gĂ©nĂ©ral d'Air France, le ministre des Transports lui ayant rappelĂ© que le statut d'Air France en prĂ©voit un. Louis Lesieux conservera ce poste jusqu'en 1967.
  • 1956
  • Signature simultanĂ©e et très mĂ©diatisĂ©e des premiers contrats d'achat d'avions Ă  rĂ©action. Il s'agit de 12 Caravelle et de 10 Boeing 707.
  • Il apprend, par hasard, qu'il a un cancer et qu'il est condamnĂ©. Cela s'est passĂ© Ă  l'HĂ´pital amĂ©ricain de Paris. Il pense nĂ©anmoins pouvoir guĂ©rir grâce aux rayons X, très en vogue Ă  cette Ă©poque. Pour cela, il va se faire soigner plusieurs fois aux États-Unis.
  • Le , LĂ©on Boutbien est battu aux Ă©lections lĂ©gislatives dans l'Indre. Il l'avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment comme candidat au Conseil GĂ©nĂ©ral pour la ville de Buzançais. Les communistes obtiennent deux sièges, les radicaux deux Ă©galement, et la S.F.I.O aucun. De plus la S.F.I.O, n'obtient qu'un nombre de voix très faible, les Ă©lections sont faites Ă  la proportionnelle. La S.F.I.O arrive Ă  13 169 voix, les radicaux Ă  30 888, et les communistes Ă  41 531. LĂ©on Boutbien avait-il Ă©tĂ© un bon choix ? On peut lĂ©gitimement se le demander. En effet, la grande question de cette Ă©poque Ă©tait l'adhĂ©sion ou la non-adhĂ©sion de la France Ă  la CED (CommunautĂ© europĂ©enne de dĂ©fense). Max Hymans en Ă©tait partisan, mais il a gardĂ© un silence total Ă  ce sujet. Ă€ l'AssemblĂ©e Nationale LĂ©on Boutbien a votĂ© en faveur de cette adhĂ©sion. Cette question Ă©tait des plus sensibles dans l'Indre, la population de ce dĂ©partement y Ă©tant totalement hostile. Il faut se souvenir que la 2e division SS Das Reich se trouvait au repos Ă  Montauban, au moment du dĂ©barquement de , elle y reçut alors l'ordre de rejoindre la Normandie. Elle a dĂ» effectuer ce trajet par la route, la RĂ©sistance ayant fait sauter toutes les voies ferrĂ©es. Son chemin fut semĂ© de massacres, les plus connus sont le massacre de Tulle et le massacre d’Oradour-sur-Glane. Dans le dĂ©partement de l'Indre il y eut des exĂ©cutions un peu partout[66]. On comprend alors pourquoi c'Ă©tait une erreur politique de voter en faveur de cette ratification. La population s'est sentie trahie par ce vote.
  • 1957
  • Air France reçoit ses derniers Super Constellation, ils devront ĂŞtre abandonnĂ©s seulement trois ans plus tard au profit des Boeing 707.
  • Il est rĂ©Ă©lu pour la dernière fois au Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Indre.
  • 1958

Arrivée au pouvoir du général de Gaulle, qu'il accompagne dans tous ses déplacements, qui sont nombreux : Algérie, Afrique noire, Amérique du Sud. Le général le consulte discrètement sur les questions économiques[67] - [68].

  • Grâce Ă  l'allongement du rayon d'action du Lockheed Constellation "Super Starliner L 1649", le est inaugurĂ©e la ligne Paris/Tokyo par le pĂ´le, avec escale Ă  Anchorage en Alaska.
  • DĂ©nonciation de l'accord aĂ©rien franco-amĂ©ricain conclu en 1946, due Ă  la crĂ©ation, en 1957, par la Panamericain Airways, d'une liaison Los Angeles-Paris par le pĂ´le sans rĂ©ciprocitĂ© pour les Français.
  • 1959
Max Hymans et Yvonne de Gaulle lors du baptĂŞme de la Caravelle Lorraine en 1959.

Le 8 mars, dernières élections municipales à Valençay. Trop fatigué pour faire campagne, il présente une liste de large union. Ainsi il n'y aura que deux listes : la sienne alliant les modérés, le centre, et le centre-gauche, et l'habituelle liste communiste.

  • 1960
  • Sa santĂ© se dĂ©tĂ©riore de plus en plus vite. Joseph Roos, qui lui succĂ©dera l'annĂ©e suivante Ă  la PrĂ©sidence d'Air France, dĂ©clare avoir Ă©tĂ© Ă©pouvantĂ© au mois de juillet par son aspect physique, puis avoir Ă©tĂ© sondĂ© dès ce moment par le ministre des Transports pour succĂ©der Ă  Max Hymans[69].
  • L'arrivĂ©e des avions Ă  rĂ©action provoque au quatrième trimestre une longue grève des pilotes, qui demandent l'Ă©tablissement d'une rĂ©glementation nationale sur les règles du travail du personnel navigant.
  • 1961
  • Janvier. le nouveau rĂ©gime mis en place par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, ne voulant pas montrer de faiblesse, rĂ©quisitionne le personnel navigant technique[70] - [71]. Certains pilotes quittent leur uniforme pour Ă©viter cette rĂ©quisition. Max Hymans ne se rend que trois fois Ă  Air France, au cours du dĂ©but du mois. Aphone, il rencontre les reprĂ©sentants syndicaux des pilotes pour les adjurer de ne pas porter un coup dur Ă  la Compagnie. Le 17, il prĂ©side son dernier conseil d'administration, et prĂ©sente son successeur Joseph Roos. Enfin, le 19, il vient dĂ©missionner de la prĂ©sidence d'Air France, dont il devient prĂ©sident d'honneur. Il fait ses adieux Ă  ses collaborateurs. Le 21, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle lui fait porter une lettre amicale l'Ă©levant au grade de Grand Officier de la LĂ©gion d'honneur tout en l'encourageant Ă  surmonter sa maladie.
  • Le dimanche , RenĂ© Brouillet, chef de cabinet du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, qu'il connaissait depuis 1944, vient le voir. RenĂ© Brouillet a fait le rĂ©cit complet de cette visite, dans Icare no 58, un des plus beaux textes jamais Ă©crits sur Max Hymans. Sa mission officieuse Ă©tait de voir l'Ă©tat de Max Hymans, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle souhaitant venir lui remettre sa plaque de Grand Officier Ă  son domicile. Le lundi 6, il manifeste le dĂ©sir de revoir son ancien secrĂ©taire particulier, Paul Babet, qu'il avait connu au SOE. Le mardi 7, il demande, par geste, au professeur Maurice Mayer, qu'il avait connu dans la rĂ©sistance, de l'euthanasier. Il meurt Ă  17h10, Ă  Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Il est enterrĂ© le vendredi 10 au cimetière du Montparnasse[72]. Son Ă©loge funèbre est prononcĂ© par Edgar Faure au nom des parlementaires qui affirma : « C'est une grande chance pour un homme de faire coĂŻncider sa vie avec sa mission », Jules Moch au nom des anciens du parti socialiste qui dĂ©clara : « Peu d'hommes ont eu la joie, comme lui, de vivre plusieurs vies en une seule », Vincent Rotinat, au nom du dĂ©partement de l'Indre, enfin Robert Buron, ministre des Transports, au nom du gouvernement[73].

Reconnaissance

Distinctions

Max Hymans a reçu un nombre considérable de décorations en trois vagues, la première à l'occasion de l'Exposition de 1937, la deuxième en raison de son action durant la guerre, enfin la troisième pendant les années 1950/60 correspondant aux inaugurations de lignes en Amérique du Sud, les pays desservis ayant tenu à le décorer :

Prix Edward Warner et sa grande médaille d'or, décernés à titre posthume par le Conseil de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), pour sa contribution éminente au développement de l'aviation civile (1963)[76].

Plaques

  • Une plaque est apposĂ©e sur la maison d'oĂą, grâce Ă  lui, l'opĂ©rateur radio Georges BĂ©guĂ©, a pu envoyer vers Londres, le , le premier message radio. Adresse : 14, rue des Pavillons, Châteauroux (Indre).
  • Un monument a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© Ă  Beleymas (Dordogne) Ă  l'endroit oĂą a eu lieu le premier parachutage d'armes.
  • Un mĂ©daillon, dĂ» au sculpteur Paul Belmondo, a Ă©tĂ© posĂ© dans le hall du nouveau siège social d'Air France, 45 rue de Paris Ă  Roissy.

Voies

Timbre

  • Un timbre Ă  son effigie a Ă©tĂ© Ă©mis par la Poste[77].
  • Une mĂ©daille a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour lui rendre hommage, en 1981, par Georges Guiraud, Grand Prix de Rome.

Annexes

Bibliographie

  • Francis Weill, Max Hymans, fondateur d’Air France, 1900-1961, avec photographies.
  • Air & Cosmos no 1272 du . Texte J. Noetinger.
  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le SOE en France.
  • Michel Jouanneau, MĂ©moire d'une Ă©poque, Indre 1940-1944, tome 1, 1995.
  • Gilles Groussin, La RĂ©sistance dans le canton de Valençay (Les Maquis de Gâtine), 2006 ; (ISBN 2-9515378-1-6).
  • Icare. Revue de l'aviation française, no 58 largement consacrĂ© Ă  Max Hymans, Ă©tĂ© 1971.
  • Patrice Beaussier (sous la dir.), Le "doyen" de la RĂ©sistance, mĂ©moire collectif, collège HonorĂ© de Balzac, 36100 Issoudun.
  • VĂ©ronique Martin-Mollet, Le rĂ©sistant Max Hymans, mĂ©moire de maĂ®trise d'histoire contemporaine, FacultĂ© des lettres, langues et sciences humaines de Limoges.
  • Philippe-Michel Thibault et AnaĂŻs Leclerc, Air France L'art du voyage, coll. DĂ©couverte, Gallimard, 2008 ; (ISBN 978-2-07-042903-5).
  • Maurice Nicault, RĂ©sistance et LibĂ©ration de l'Indre. Les insurgĂ©s, coll. PassĂ© simple, Royer, 2003 ; (ISBN 2-908670-85-2).
  • Jean Joly (sous la direction de), Dictionnaire des Parlementaires Français (Notice biographique sur les ministres, sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s français de 1889 Ă  1940), Presses universitaires de France, 1960.
  • Claire Lemercier, « Le Club du Faubourg, Tribune Libre de Paris, 1918-1939 », Cahiers d'histoire, .
  • Sabine Jansen, Pierre Cot, collection Nouvelles Ă©tudes contemporaines, Ă©dition Fayard, ; (ISBN 2-213-61403-2).
  • CĂ©cile Desprairies, Ville Lumière, AnnĂ©es Noires, DenoĂ«l, 2008 ; (ISBN 978-2-207-25925-2).
  • Sir Brooks Richards, Flottilles secrètes, les liaisons clandestines en France et en Afrique du Nord 1940-1944, Édition Marcel-Didier Vrac (MVD), 2001.
  • Maurice Buckmaster, Specially Employed, Ă©dition Batchworth, 1952.
  • Thomas Rabino, Le rĂ©seau Carte - Histoire d'un rĂ©seau de la RĂ©sistance, antiallemand, antigaulliste, anticommuniste et anticollaborationniste, Perrin, 2008 ; (ISBN 978-2-262-02646-2).
  • Robert Durandeau, Histoire des francs-maçons en Berry, Ă©dition Lucien Souny, 1990 ; (ISBN 2-905262-42-7).
  • Marceau Long, P. Weill, Guy Braibant et autres, Les Grands ArrĂŞts de la Jurisprudence Administrative, Ă©dition Dalloz, 16e Ă©dition, 2007 ; (ISBN 978-2-247-07424-2).
  • François Marcot (sous la dir. de), Dictionnaire historique de la RĂ©sistance, collection Bouquins, Robert Laffont, 2006 ; (ISBN 2-221-09997-4).
  • Robert Esperou et GĂ©rard Maoui, AIR FRANCE, des origines Ă  nos jours, Édition Le cherche midi ; (ISBN 2-86274-537-5).
  • Pierre PĂ©an, Vies et Morts de Jean Moulin, Fayard, 1998 ; (ISBN 2-213-60257-3).
  • Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, La France Libre, Gallimard 1996 ; (ISBN 2-07-073032-8).
  • Jacques NobĂ©court, Le colonel de la Rocque, 1885-1946, ou, Les pièges du nationalisme chrĂ©tien, Fayard, 1996 ; (ISBN 978-2213596877).
  • Philippe Randa, Dictionnaire commentĂ© de la Collaboration française, Édition Jean Picollec, 1997 ; (ISBN 2-912476-00-3).
  • Pierre Mendès France, S'engager 1922-1943, Ă©dition Gallimard, 1984 ; (ISBN 2-07-070275-8).
  • Jean Pierre-Bloch, Le temps d'y penser encore, Ă©dition Jean-Claude SimoĂ«n, 1977.
  • Colonel Edmond Petit, Missions très spĂ©ciales, Ă©ditions de la PensĂ©e moderne, 1964 ; ch. 7, Gabriel vous envoie ses amitiĂ©s ().

Liens externes

Notes et références

  1. Beaussier, p. 7.
  2. Jean Joly (dir.), Dictionnaire des Parlementaires Français, aux Presses universitaires de France tome VI, 1960.
  3. Sabine Jansen, p. 296.
  4. Philippe-Michel Thibault, préface de Jean-Cyril Spinetta, Le Roman d'Air France, Gallimard 2003 (ISBN 2-74-241104-6).
  5. Durandeau, page 232.
  6. Beaussier, p. 15.
  7. Beaussier, p. 16.
  8. Source : GĂ©rard Orizet, directeur du cabinet de Max Hymans Ă  Air France.
  9. Lettre adressée par Max Hymans à M. Vallière, Président de la Commission des Finances :
    Mon cher Président,
    Au début des hostilités, j'avais demandé à partir aux armées.
    Avant d'avoir reçu une affectation, la Commission des Finances m'a fait l'honneur de me confier le rapport du ministère nouveau de l'Armement, et de me nommer membre de sa sous-commission de contrôle des armements.
    J'ai considéré alors, après une conversation avec vous, mon cher Président, et étant donnée la physionomie de la guerre, que mon activité serait plus efficace dans les fonctions que la Commission m'avait confiées et que j'ai tenté de remplir de mon mieux par des contrôles sur pièces et sur place, contrôles opérés tant dans les usines que dans des formations militaires.
    Aujourd'hui, la situation est différente. La ruée allemande s'est abattue sur un nouveau pays [Note : il s'agit de la Norvège]. Chaque jour, nous craignons des complications. Nul ne peut prévoir l'avenir.
    Je vous ai indiqué quand vous m'avez fait ressortir l'importance du rapport de l'Armement, que je tenais absolument à faire une réserve ; elle était la suivante : à savoir que je puisse obtenir un poste actif aux armées à la première alerte.
    J'ai donc demandé au moment du dernier événement à partir aux armées.
    Mon affectation dans une unité combattante est incompatible avec l'exercice d'une fonction de contrôle parlementaire.
    Je vous prie donc de bien vouloir remercier les membres de la Commission pour la bienveillance avec laquelle ils ont accueilli mes rapports et j'ai l'honneur de vous demander de pourvoir à mon remplacement dans les fonctions que la Commission des Finances m'avaient confiées.
    Veuillez agréer, etc.
    [Source: La DĂ©pĂŞche, quotidien de l'Indre, .
  10. Beaussier, p. 19.
  11. Tous les parlementaires de l'Indre ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal : les deux sénateurs, Bénazet et Gautier (le troisième, Dautry, étant décédé), et les cinq députés, François Chasseigne, Albert Chichery, Louis Deschizeaux, Max Hymans et Vincent Rotinat.
  12. Beaussier, p. 25-27.
  13. Max Hymans et Farki Pacha s'étaient rencontrés dans des conférences internationales consacrées à résoudre le problème de la dette égyptienne
  14. M. Beaujard est le beau-frère du président de l'Association des Anciens Combattants de l'Indre, M. Destouches. Il rejoint son poste d'attaché commercial en Amérique du Sud.
  15. Madame Bonnet est une journaliste américaine.
  16. Thomas Rabino, p. 121.
  17. Beaussier, p. 31.
  18. Edmond Petit, p. 130.
  19. Source : Edmond Petit. Le colonel Edmond Petit a passé toute la guerre dans le même Oflag (camps de prisonniers réservés aux officiers) que le frère de Mme Hymans, Denis Maurey. Ils se sont très bien connus, car tous les deux avaient choisi comme activité le théâtre. Il sera le premier conservateur du Musée Air France. Son successeur le commandant Lasserre est l'auteur du numéro de la revue Icare, consacrée à Max Hymans.
  20. Icare no 58, récit de Georges Bégué, p. 91-92 ; Icare no 141 p. 56-57 ; Patrice Beaussier, p. 43.
  21. Max Hymans a probablement craint, s'il l'avait fait lui-même, d'attirer l'attention. En effet, il était connu de vue de tous, ses photos avaient été publiées dans la presse locale durant douze ans. Il était le principal orateur, lors de diverses manifestations dites de "Défense de la République", organisées à Châteauroux durant les années trente, par la Ligue des Droits de l'Homme, la Ligue de l'Enseignement ou le Comité des Parlementaires de l'Indre.
  22. Patrice Beaussier, p. 44-48.
  23. Crémieux-Brilhac.
  24. Une plaque de marbre a été apposée sur le mur du 14 rue des pavillons pour commémorer l'envoi de ce premier message.
  25. Groussin, p. 154.
  26. Source : Jean-Louis Laubry, professeur agrégé d'histoire à l'Université d'Orléans.
  27. En fait, ils étaient pratiquement tous membres de la loge La Gauloise de Châteauroux
  28. Brooks Richards, p. 807.
  29. Source : idem page 924.
  30. Beaussier, p. 72-76.
  31. Source Jean Louis Laubry, professeur agrégé d'histoire à l'Université d'Orléans, Directeur de L'IUFM de Châteauroux.
  32. Gaby était le prénom de madame Jean Pierre-Bloch.
  33. Il ne s'agissait pas d'un manque d'alcool, mais d'une mesure hygiéniste prise en vue de la « régénérescence de la race » conformément aux idéaux de l'époque.
  34. Source : rapport de police. Voir Maurice Nicault, p. 90-91.
  35. Chez son cousin Paul Mezguer, réfugié de Strasbourg.
  36. Chez le couple Aubrac, pour empĂŞcher Max Hymans de sortir, Raymond Aubrac lui donnera des livres Ă  couvrir, source entretien Raymond Aubrac avec Eva Doucet.
  37. Chez André Girard, 10 Bd. du Cap. [Rabino].
  38. Dans une lettre adressée à Pierre Cot depuis Londres : « Il y a un an et demi, quand j'ai échappé à l'arrestation, je suis allé vivre quelques jours à Chambéry (...) J'ignorais alors que tu avais choisi un cabinet si agissant que presque tous ses membres se distinguent aujourd'hui. » [Pierre-Cot, p. 616.]
  39. Source : numéro hors série de Nice matin du 3 septembre 2009, consacré à la guerre dans les Alpes-Maritimes, page 71, intitulé "Des êtres d'exception".
  40. Rabino et Brooks Richards.
  41. . Il existe à Antibes, square Élie Levy, en bas du Bd. Maréchal Foch, face à la mer, un monument dédié aux agents antibois du SOE maritime.
  42. Source Beaussier
  43. Source Beaussier page 100.
  44. Les autoritĂ©s espagnoles ont laissĂ© passer vers l'AlgĂ©rie entre 25 et 30 000 Français souhaitant reprendre le combat. [CrĂ©mieux-Brilhac]
  45. Dictionnaire historique de la RĂ©sistance, p. 605].
  46. Source Beaussier.
  47. Source : Patrick Buisson, Vichy ou les infortunes de la vertu, Albin Michel
  48. Source idem, page 287.
  49. source ibidem
  50. Max Hymans a été initié le 16 avril 1926 dans la loge "Isis-Montyon", du Grand Orient de France. Source Henry Coston : Dictionnaire de la Politique Française.
  51. Noguère, Tome III, page 63.
  52. Le pilote officiel du général de Gaulle, après son retour au pouvoir en 1958, pour ses voyages officiels à bord des appareils d'Air France, sera Lionel Casse (1915-2008).
  53. Brooks Richards.
  54. Ce fait a été raconté par Mme Hymans et Mme Redon, en termes identiques.
  55. Dont le père de Guy Môquet, Prosper Môquet, que le général de Gaulle avait fait libérer, de la prison de Fort-de-l'eau à son arrivée à Alger.
  56. Dictionnaire historique de la résistance, p. 228.
  57. Par rapport à la réussite après guerre, des cinq socialistes élus à cette Assemblée, celle de Max Hymans apparaît des plus relative. Vincent Auriol est devenu Président de la République, Le Troquer, Président du Sénat, Félix Gouin, Président du Conseil, Jules Moch, ministre des Transports et de l'Intérieur. Seul, Pierre-Bloch n'a pas accédé à de hautes fonctions.
  58. Robert Esperou.
  59. Témoignage de son chef de Cabinet René Brouillet. [Source Icare no 58]
  60. LOI no 48-976 du 16 juin 1948, Portant Institution de la Compagnie Nationale Air France, (Journal officiel du 17 juin 1948 - Page 5863) ART. 1er Il est institué sous le nom de Compagnie Nationale Air France, une société soumise aux règles édictées par la présente loi et, dans tout ce qu'elles n'ont pas de contraire à celle-ci, par les lois sur les sociétés anonymes.
  61. Sur le statut juridique d'Air France, voir Grands Arrêts de la Jurisprudence Administrative, l'article consacré au différend entre Air France et les époux Barbier, p. 590 et suivantes. Il s'agit d'une analyse complète du statut d'Air France de l'époque. Il a été réalisé par le Tribunal des Conflits.
  62. La flotte évolue comme suit sous sa présidence :
    • 1948 : Constellation, Douglas DC-3 et Douglas DC-4 (versions civiles du Dakota), Languedoc, 10 Junkers Ju 52 (avions allemands construits en France Ă  Toulouse, rĂ©cupĂ©rĂ©s et exploitĂ©s comme prise de guerre) et 10 Caudron GoĂ©land rĂ©cupĂ©rĂ©s en Allemagne, (les GoĂ©land Ă©taient des avions français fabriquĂ©s Ă  Colombes, et Ă  Issy les Moulineaux pour le compte de la luftwaffe).
    • 1969 : 45 Sud-Aviation Caravelle, 33 Boeing 707, 13 Boeing 727 et 4 Breguet Cargo. Puis il Ă©tendra le rĂ©seau d'Air France de plus de 50 %, 212 000 km en 1948 ; 325 000 en 1960.
  63. témoignage de René Brouillet, dans Icare no 58 page 95.
  64. Icare. Revue de l'Aviation française, article de Nicolo Garandini, ancien Président d'Alitalia, page 122.
  65. "Icare revue de l'aviation française" no 58, témoignage de Jacques Santini, ancien Directeur des Relations Extérieures de la Compagnie Air France, page 118.
  66. A Valençay, par exemple la ville a été partiellement incendiée.
  67. Pour cela, il entre à l'Élysée par la porte située rue de L'Élysée, source Paul Metzguer
  68. Il faut envisager la fin de carrière de Max Hymans, après un renouvellement de mandat (à Air France, les mandats présidentiels sont de trois ans), il lui propose le poste d'ambassadeur de France à Washington. Il aurait certainement préféré un retour en politique, comme ministre, il gardera le silence sur ce point. Source Marcel Maurey.
  69. Icare, no 58, p. 100.
  70. L'attitude de Max Hymans vis-à-vis du PNT Personnel Navigant Technique a été jugée à Air France comme trop laxiste. L'explication avancée est qu'entre 1910 et 1940, les héros de la France, et du monde, étaient des pilotes. Georges Guynemer, Jean Mermoz, Henri Guillaumet, Antoine de Saint-Exupéry, Charles Lindbergh, en sont quelques exemples, exaltés par les récits de Joseph Kessel, et les livres d'Antoine de Saint-Exupéry.
    • les rĂ©cits d'Antoine de Saint-ExupĂ©ry montrent qu'avant 1940, les pilotes gagnaient très moyennement leur vie, et ne possĂ©daient pas les multiples avantages qui sont devenus la norme après la guerre. C'est sous la pluie, que les pilotes de l'AĂ©ropostale attendaient devant l'hĂ´tel du Grand Balcon, mĂ©langĂ©s Ă  tout le personnel, un vieux tramway pour se rendre de Toulouse au terrain (comme on disait Ă  l'Ă©poque), de Toulouse-Montaudran.
    • En 1948, les pilotes d'Air France Ă©taient tous syndiquĂ©s Ă  la CGT (ConfĂ©dĂ©ration GĂ©nĂ©rale du Travail) pour deux raisons, la première, est que c'est la CGT dirigeait les commissions d'Ă©puration, la seconde est que ce syndicat dirigeait plus ou moins cette entreprise dont tous les administrateurs, sauf un, Paul Desbruères, Ă©taient incarcĂ©rĂ©s pour collaboration. Ce n'est qu'en 1950 que sera crĂ©Ă© le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL), syndicat corporatiste.
    • M. Santini aborde cette question dans le numĂ©ro 58 d'Icare, pour affirmer que cette opinion est fausse et que Max Hymans a « fait ce qu'il a pu ». M. Santini a Ă©tĂ© PrĂ©sident des anciens d'Air France
  71. Antoine de Saint-Exupéry : Terre des Hommes Hachette 1956. Page 18.
  72. 30e Division, 2 nord-35 est. Entrer par la rue Émile-Richard, prendre la première entrée à droite en venant de la rue Froideveau et continuer toujours tout droit, par la petite allée précédée de pavés. Pour Mme Hymans, prendre l'entrée opposée et tourner à droite le long du mur, jusqu'à la première allée plantée d'arbres, la tombe Maurey est juste à gauche.
  73. Max Hymans n'ayant pas manifesté de désirs concernant ses obsèques, Mme Hymans a décidé qu'il devrait être enterré comme ses parents. C'est donc le Grand Rabbin de Paris, Meir Jaïs, qui prononça les prières d'usage, en l'absence du Grand Rabbin de France, Jacob Kaplan, retenu à New York.
  74. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  75. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  76. C'est Robert Esperou, ancien chef du service des transports aériens au sein de la Direction générale de l'aviation civile, et historien de l'aviation, qui a suggéré à l'OACI de lui décerner ces distinctions
  77. C'est Louis Mexendeau, Ministre des P.T.T, et gendre de Gaston Cusin qui a fait réaliser ce timbre.
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