Jacques Vaillant de Guélis
Jacques Vaillant de Guélis ( - ) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret franco-britannique[1] du Special Operations Executive (SOE), section F.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 38 ans) Lichfield |
Nationalités |
britannique (jusqu'au ) française |
Activités |
Espion, résistant, agent du SOE |
Grade militaire | |
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Conflit | |
Distinctions |
Identités
- Ătat civil : Jacques ThĂ©odore Paul Marie Vaillant de GuĂ©lis
- Comme agent du SOE, section F :
- LEVEE (mission FACADE, 1941)
- MANOMĂTRE (mission TILLEUL, 1944)
- « Théodore ».
Parcours militaire : grade captain, puis major ; matricule 184312.
Famille
- Famille originaire de Cardiff, et impliquée dans l'exportation de charbon gallois en Bretagne.
- Son pÚre : Raoul Vaillant de Guélis.
- Sa mĂšre : Marie Barbier.
- Sa femme : Rose BĂ©ryl Richardson ; mariage Ă Londres le ; ils n'eurent pas d'enfant.
ĂlĂ©ments biographiques
InterprĂšte
Jacques Vaillant de Guélis étant bilingue devient l'interprÚte personnel de Lord Gort, commandant du corps expéditionnaire britannique en France. Fait prisonnier, il réussit à s'évader avec son cadet André Simon. Le général Brooke, qui les a connus tous deux en France, les propose d'emblée à Colin Gubbins.
Ătat-major de la section F
La section F du SOE recrute de Guélis à l'origine comme briefing officer, c'est-à -dire chargé des séances d'information. Ayant été l'un des premiers Anglais éduqués à observer les conditions de l'occupation allemande et la réaction des populations, on lui fait rencontrer Churchill. En tant qu'officier d'état-major, il lui est en principe interdit d'aller sur le terrain, mais le SOE fait une exception[2].
Mission en France (août 1941)
Trois mois aprÚs l'arrivée du premier agent SOE en France, Jacques Vaillant de Guélis est envoyé en France pendant un mois pour y effectuer une mission comprenant les volets suivants :
- prendre contact avec Pierre de Vomécourt et BOMBPROOF (Georges Bégué), sur le terrain depuis mai.
- recruter des agents sur place (chefs de réseau, opérateurs radio, courriers) et les ramener en Angleterre ;
- trouver des arrangements pour les questions financiĂšres ;
- repĂ©rer les possibilitĂ©s de dĂ©barquement sur la cĂŽte des Bouches-du-RhĂŽne et dâexfiltration par felouques ou sous-marins ;
- préparer la voie à Virginia Hall, premier agent envoyé comme « permanent » du SOE en France ;
- collecter des spécimens de papiers (cartes d'alimentation, certificats de démobilisation, etc.) ;
ParachutĂ© Ă l'aveugle, en mĂȘme temps que Gilbert Turck, dans la nuit du 6 au , il se casse une jambe Ă l'atterrissage, ce qui le fera souffrir en permanence pendant sa mission, et perd de vue Gilbert Turck, larguĂ© trop loin.
Le bilan de sa mission, qui dure tout le mois d'août, est le suivant :
- Par l'intermĂ©diaire de Max Hymans, il a recrutĂ© plusieurs agents, mais sans pouvoir les ramener : le docteur Ălie LĂ©vy, d'Antibes ; Philippe Liewer (futur major Staunton), Jean Bouguennec (alias Garel), Robert Lyon et Jean Pierre-Bloch[3].
- Lâaction de repĂ©rage n'a rien donnĂ©, mais il a pu confier Ă Gilbert Turck les relations qu'il s'Ă©tait faites chez les pĂȘcheurs de Camargue.
- Il a établi les premiers contacts à Lyon pour Virginia Hall, premier « permanent » du SOE en France.
- Il a recueilli les spécimens de papiers.
Retour Ă Londres
- RĂ©cit de son retour de mission ()[4]
- C'est Georges BĂ©guĂ© qui organisa avec Londres le rapatriement par Lysander, le premier de ce type effectuĂ© par le SOE. Jacques de GuĂ©lis devait se charger lui-mĂȘme de la rĂ©ception de l'avion, et il faillit bien manquer au rendez-vous : au moment mĂȘme oĂč il s'apprĂȘtait Ă quitter son hĂŽtel aprĂšs le dĂźner, pour rejoindre tranquillement Ă vĂ©lo le point d'atterrissage choisi, les gendarmes vinrent faire un contrĂŽle de routine des papiers de tous les prĂ©sents, et ils prirent leur temps. Lorsque ce fut enfin terminĂ©, de GuĂ©lis, qui avait dissimulĂ© Ă grand peine son impatience, dut pĂ©daler comme un fou. Il entendait dĂ©jĂ le moteur de l'avion. Il sauta Ă bas de sa machine, ouvrit une clĂŽture, disposa les torches en toute hĂąte... Seulement, ce n'Ă©tait pas le bon prĂ©. Le pilote Nesbitt-Dufort, commandant de la flotte de Lysander qui venait d'ĂȘtre crĂ©Ă©e au sein du Squadron RAF No. 138, posa son avion sans encombre, dĂ©posa Gerry Morel et embarqua de GuĂ©lis. Mais en redĂ©collant, son train d'atterrissage se prit dans un cĂąble Ă©lectrique, qui resta attachĂ© jusqu'Ă l'arrivĂ©e Ă Tangmere.
Section AMF Ă Alger
AprĂšs le dĂ©barquement en AlgĂ©rie de , le SOE crĂ©e une base Ă Guyotville, Ă l'ouest d'Alger. Cette base dont le nom de code est MASSINGHAM, comprend des sections nationales. De GuĂ©lis dirige l'AMF, unique section nationale française. Durant la deuxiĂšme quinzaine de , il participe aux opĂ©rations de libĂ©ration de la Corse, auprĂšs du gĂ©nĂ©ral Henry Martin et de Paulin Colonna d'Istria : il dĂ©barque le 17 du contre-torpilleur Le Fantasque, puis, pour aider les rĂ©sistants, reste Ă Ajaccio jusquâau 20, puis Ă dâautres endroits de lâĂźle pour repĂ©rer et indiquer Ă Alger les endroits oĂč parachuter des armes. RemplacĂ© par Brooks Richards Ă la tĂȘte de lâAMF, il rentre Ă Londres fin octobre.
Retour Ă Londres
Rentré à Londres, il est affecté le au Low Countries, France and Allied French Directorate comme assistant du lieutenant-colonel J. R. H. Hutchinson. En , il suit des cours de radiotéléphonie sur les appareils Eureka-Rebecca.
Mission interalliée TILLEUL
Le , il est envoyé en France (en CorrÚze), comme chef de la mission interalliée TILLEUL, qui comprend sept membres[5].
AprĂšs la guerre
AprĂšs la libĂ©ration de la France, il est affectĂ© Ă la SAARF Special Allied Airborne Reconnaissance Force pour aider Ă coordonner les RĂ©sistants et pour fournir un retour de renseignements, essentiellement dans le domaine des conditions de vie des prisonniers de guerre et des camps de concentration. Il est envoyĂ© Ă travers l'Europe pour rechercher des renseignements. Au cours de cette activitĂ© en Allemagne, il est victime d'un accident de voiture entre FlossenbĂŒrg et Weiden le , des suites duquel il meurt, le .
Ses cendres reposent Ă Cathays, Cardiff, Pays de Galles.
Distinctions
- Royaume-Uni : Military Cross, MBE (Membre de l'Ordre de l'Empire britannique),
- France : Croix de guerre 1939-1945.
Annexes
Notes
- Français par son pÚre, Britannique par sa naissance.
- Note de Sporborg, le responsable régional du SOE pour l'Europe de l'Ouest, à son directeur Nelson. [Source : Foot, p. 260]
- Lors de leur premier contact, à Chùteauroux, Jean Pierre-Bloch et Jacques Vaillant de Guélis ont échangé sur leurs opinions politiques opposées : « Il me serra le bras rapidement. De nouveau, nous déambulùmes, lentement, en fumant une cigarette exquise dans cette trÚs belle nuit. Je regardai son livre :
- â Que portez-vous lĂ ?
- â C'est La France seule...
- â De Maurras ?
- â Oui. Je suis un ancien Camelot du Roi. Vous voyez que nous ne sommes pas prĂ©cisĂ©ment du mĂȘme bord.
- â Le mĂȘme bord, qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui ?
- â Je suis encore royaliste, mais j'ai rompu avec l'Action française. Je suis trĂšs influencĂ© par Bainville.
- â Pas moi !
- â J'avoue que je suis assez Ă©tonnĂ© de trouver les SFIO Ă la pointe du combat pour la LibĂ©ration.... »
- Source : Foot, p. 261.
- Foot, p. 541.
Sources et liens externes
- Fiche Jacques Vaillant de Guélis sur le site Special Forces Roll of Honour,
- Site du cimetiĂšre Cathays de Cardiff,
- Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre prĂ©sente la version officielle britannique de lâhistoire du SOE en France.
- Bob Maloubier, Agent secret de Churchill 1942-1944, préface de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2011, (ISBN 978-2-84734-795-1).
- Adieu Mauzac, tĂ©lĂ©film de Jean Kerchbron, 1970. Dans ce tĂ©lĂ©film, qui relate lâĂ©vasion du camp de Mauzac du , le rĂŽle de Jacques Vaillant de GuĂ©lis est jouĂ© par Michel Forain.