AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Denise Bloch

Denise Madeleine Bloch (dite Denise Bloch) , nĂ©e le Ă  Paris et morte en janvier ou fĂ©vrier Ă  RavensbrĂŒck, est une espionne et rĂ©sistante française pendant la Seconde Guerre mondiale. Membre du Special Operations Executive, elle mĂšne des actions clandestines au sein des rĂ©seaux Detective, Diplomat, Wheelwright, puis, aprĂšs une pĂ©riode d’entraĂźnement en Angleterre, Clergyman. Elle est arrĂȘtĂ©e par les Allemands en , emprisonnĂ©e et dĂ©portĂ©e Ă  RavensbrĂŒck oĂč elle est exĂ©cutĂ©e.

Denise Bloch
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Activités
Espionne, résistante, agent du SOE
Autres informations
Conflit
Lieu de détention
Distinctions
Prononciation

Identités

  • État civil : Denise Madeleine Bloch
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « DaniĂšle » (Ă  Lyon) ; puis « Catherine » (Sud-Ouest) ; puis « Ambroise » (rĂ©seau CLERGYMAN)
    • Nom de code opĂ©rationnel : SECRETARY (en français SECRÉTAIRE)
    • Nom de code du Plan, pour la centrale radio : CRINOLINE
    • Faux papiers : DaniĂšle Williams[1], Micheline Claude Rabatel
    • Autre pseudonyme : Line (dans la rĂ©gion de Dourdan)[1]

Sa famille

Origine juive :

  • son pĂšre : Jacques Henri Bloch ;
  • sa mĂšre : Suzanne, nĂ©e LĂ©vi-Strauss ;
  • ses frĂšres : Jean‐Louis Bloch, Jean‐Claude Bloch et Jean‐Pierre Bloch.

Biographie

1916. Naissance de Denise Bloch, à Paris, 6 avenue Malakoff, aujourd'hui avenue Raymond Poincaré, dans le seiziÚme arrondissement[2].

1942.

  • À Lyon, elle est secrĂ©taire du lieutenant Jean Maxime Aron « Joseph », ancien dirigeant des usines CitroĂ«n et chef de la RĂ©sistance. Elle est fiancĂ©e Ă  Dominique Mendelsohn (fiançailles de convenance, pour qu'il l'aide dans son travail).
  • La famille de Denise Bloch, qui est juive, est raflĂ©e par la Gestapo en France occupĂ©e.

Clandestinité. Les débuts, à Lyon

  • Juillet. Elle est recrutĂ©e par RenĂ© Piercy « Adolphe/Étienne ». À son tour, elle recrute son fiancĂ©. Elle travaille d'abord dans le rĂ©seau DETECTIVE d'Henri Sevenet « Rodolphe » avec l'opĂ©rateur radio Brian Stonehouse « CĂ©lestin ». Elle est courrier du rĂ©seau ; de plus, elle aide et accompagne Brian Stonehouse, dont le français est insuffisant.
  • Octobre. Le 24, elle assiste Ă  l'arrestation de Brian Stonehouse dans la rue. Le 26, elle quitte Lyon pour Marseille. Le 31, elle a un rendez-vous Ă  son hĂŽtel pour recevoir des documents secrets de l'agent L'Allemand. Le lendemain, il est arrĂȘtĂ©.
  • Elle se porte volontaire pour emporter les documents Ă  Lyon, Ă  la place d'Aron. Mais Jean Maxime Aron et Henri Sevenet insistent pour l'accompagner, parce qu'elle est une femme seule. Ils ignorent avoir Ă©tĂ© trahis. À la gare, Aron est arrĂȘtĂ© prĂšs de la petite entrĂ©e[3]. Henri Sevenet, qui marche juste derriĂšre lui, passe au travers. Denise aussi, car elle a empruntĂ© la sortie principale. Elle retrouve AmĂ©dĂ©e Gontran.

Interruption

  • Novembre. Le 3, Denise, Henri Sevenet et AmĂ©dĂ©e Gontran se cachent prĂšs de Lyon, dans la maison de Madame Saint-Victor Ă  Saint-Laurent-de-Chamousset. Le 10, elle part se cacher Ă  Villefranche-sur-Mer et interrompt pendant deux mois son activitĂ© clandestine.

Reprise d'activité à Toulouse et Agen

1943.

  • Janvier. Elle se dĂ©place Ă  Toulouse. Henri Sevenet la prĂ©sente Ă  Maurice Dupont du rĂ©seau DIPLOMAT, qui doit l'aider Ă  aller en Espagne Ă  partir d'Oloron. Une premiĂšre tentative Ă©choue en raison de l'abondance de la neige et de la prĂ©sence de patrouilles ennemies. Ils rentrent Ă  Toulouse. Elle y rencontre George Starr « Hilaire », chef du rĂ©seau WHEELWRIGHT, qui la confie Ă  Philippe de VomĂ©court, avec qui elle commence Ă  travailler Ă  Agen (Lot-et-Garonne).

En Angleterre

  • Avril. Le 13, deux agents juifs, Maurice Pertschuk « EugĂšne » et l'opĂ©rateur radio Marcus Bloom « Urbain », sont arrĂȘtĂ©s. George Starr, se trouvant sans liaison radio avec Londres, dĂ©cide de l’envoyer Ă  Londres, accompagnĂ©e par Maurice Dupont, pour y porter un rapport dĂ©taillĂ©. Le 29, ils quittent Agen et entament un voyage de 22 jours pour rejoindre Londres. PremiĂšres Ă©tapes : Toulouse, Montrejeau.
  • Mai. Suite du voyage, avec les Ă©tapes suivantes : ‱ Cier-de-Luchon (HĂŽtel des Trois Ormeaux, dont le propriĂ©taire trouve deux passeurs) ‱ traversĂ©e des PyrĂ©nĂ©es (marche de 17 heures, jusqu'Ă  3 300 m, avec l'aide des deux passeurs) ‱ samedi Ă  15 h, arrivĂ©e Ă  Bausen, paiement des passeurs (5 000 francs) ‱ attente d'un bus pendant 3 jours ; les carabiniers espagnols lui confisquent tous ses papiers, y compris le rapport de George Starr ‱ Viella ‱ , arrivĂ©e Ă  LĂ©rida, oĂč elle rencontre le consul britannique de Barcelone, qui l'invite Ă  dĂźner et qui lui donne ses papiers pour continuer ‱ , arrivĂ©e Ă  Madrid, oĂč elle reste cinq jours et rencontre quatre aviateurs alliĂ©s ‱ , arrivĂ©e Ă  Gibraltar, oĂč elle reste trois jours ‱ Lisbonne ‱ , arrivĂ©e Ă  destination Ă  Londres. Dans son rapport verbal au SOE, elle souligne notamment la pĂ©nurie d'armes, d'argent, d'Ă©metteurs radio et de fournitures gĂ©nĂ©rales (vĂȘtements et nourriture font cruellement dĂ©faut Ă  George Starr).
  • Elle est enrĂŽlĂ©e comme Ensign du First Aid Nursing Yeomanry (FANY). Pendant neuf mois, le SOE lui fait suivre l’entraĂźnement complet d’opĂ©rateur radio.

Mission SOE en France

DĂ©finition de la mission. Sous le nom de guerre « Ambroise », elle sera Ă  la fois courrier, codeur et opĂ©rateur radio du rĂ©seau CLERGYMAN que Robert Benoist « Lionel » doit tenter de relancer dans la rĂ©gion de Nantes. Elle doit aider aux sabotages de pylĂŽnes sur la Loire Ă  l'Ăźle HĂ©ron, aux coupures de voies ferrĂ©es et de lignes tĂ©lĂ©phoniques vers Nantes, qui doivent dĂ©sorganiser les communications de l'ennemi avant le dĂ©barquement. De plus, elle aura autoritĂ© pour les questions techniques, les questions de transmission ou de sĂ©curitĂ© radio. Elle devra coder les messages elle-mĂȘme (Leo Marks lui a communiquĂ© son « poem code » personnel).

1944.

  • 2/. Avec Robert Benoist, elle est renvoyĂ©e en France. Un Lysander les dĂ©pose vers Chartres[4].
  • Ils procĂšdent Ă  un premier repĂ©rage de leurs cibles dans la rĂ©gion de Nantes.
  • Ils retournent chez Benoist dans la banlieue sud-ouest de Paris. Ils y reprennent contact avec Jean-Pierre Wimille et y retrouvent des armes de CHESTNUT. Benoist met son groupe S.O.E. au service du rĂ©seau TURMA VENGEANCE de la rĂ©sistance de Dourdan (auj. Essonne) en mars. Il installe son Ă©quipe dans une petite maison du village voisin de Sermaise, oĂč Denise Bloch officie comme agent radio, chargĂ©e des relations avec Londres. Plusieurs parachutages d'armes sont rĂ©alisĂ©s jusqu'en juin.
  • Juin. Le 18, Robert Benoist est arrĂȘtĂ© Ă  Paris.

Aux mains de l'ennemi

  • Juin (suite). Le lendemain, le 19, elle est arrĂȘtĂ©e Ă  son tour Ă  Sermaise, avec l'ensemble du groupe SOE (sauf Jean-Pierre Wimille qui rĂ©ussit Ă  s'enfuir). Elle sera interrogĂ©e et torturĂ©e, puis envoyĂ©e en Allemagne.
  • Elle est emprisonnĂ©e Ă  Torgau et Ă  Königsberg, oĂč elle souffre de privation, de froid et de malnutrition.
  • Finalement elle est envoyĂ©e au camp de concentration de RavensbrĂŒck.

1945.

  • À une date comprise entre le et le , Denise Bloch, ĂągĂ©e de 29 ans, est exĂ©cutĂ©e par les Allemands, et son corps est jetĂ© dans un four crĂ©matoire[5].

Reconnaissance

Distinctions

Monuments

Denise Bloch est honorée sur les monuments suivants :

Notes

  1. Source Bruno Durand, p. 19.
  2. Paris, Archives de Paris, cote 16N 116_1, 21 janvier 1916.
  3. Les hommes de la Gestapo possĂšdent sa photographie depuis qu'ils ont fait une descente dans son appartement. Plus tard, Aron parviendra Ă  s'Ă©vader et Ă  rentrer en Angleterre le .
  4. Selon Hugh Verity, le terrain est situé à l'E/SE de Chartres, à 1,5 km à l'ouest de Baudreville (Eure-et-Loir)
  5. Lilian Rolfe and Violette Szabo, deux autres femmes du SOE dĂ©tenues aussi Ă  RavensbrĂŒck, sont exĂ©cutĂ©es dans la mĂȘme pĂ©riode. En mai, juste avant la capitulation allemande, l’agent SOE Cecily Lefort est aussi exĂ©cutĂ©e Ă  RavensbrĂŒck.

Sources et liens externes

  • (en) Biographie de Denise Bloch par Nigel Perrin
  • Fiche Denise Bloch, avec photographies, sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre prĂ©sente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
  • (en) Jewish virtual library : Daughters of Yael - Two Jewish Heroines of the SOE, par Martin Sugarman, archivist, British Association of Jewish Ex-Servicemen and Women – AJEX - Jewish Military Museum, London.
  • Bruno Durand, Le groupe du S.O.E. de Robert Benoist, le maquis de Sermaise et la rafle des 19 au de Dourdan Ă  St Sulpice de FaviĂšres, 56 pages (p. 9-64), in Bulletin de la SociĂ©tĂ© Historique de Dourdan no 49, .
  • Maurice Rouneau-Rendier, Quatre ans dans l'ombre :
    • Édition originale : 1948 ;
    • RĂ©Ă©dition, revue et corrigĂ©e, en tant que premiĂšre partie de Le RĂ©seau Victoire dans le Gers, mĂ©moires du Ă  la LibĂ©ration, documents rassemblĂ©s par Jeanne et MichĂšle Robert, collection « TĂ©moignages et RĂ©cits », Éditions Alan Sutton, 2003, (ISBN 2-84253-837-4). La deuxiĂšme partie est le tĂ©moignage de sa femme Jeanne Robert, intitulĂ© « Évasion 1943 (passage des PyrĂ©nĂ©es) ». L'activitĂ© de Denise Bloch est Ă©voquĂ©e p. 50.
  • (en) Denise Bloch 1916 - 1945. jewishlivesproject.com

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.