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Roger Landes

Roger Landes, né le à Paris et décédé le , fut pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent franco-britannique du Special Operations Executive (SOE), section F. Il effectua deux missions clandestines en France occupée, dans la région de Bordeaux. Lors de la première, il fut opérateur radio du réseau SCIENTIST de Claude de Baissac ; et lors de la seconde, comme chef du réseau ACTOR, à la tête de groupes de résistants qu'il arma, forma et encadra, il joua un rôle important pour la libération de la France. Il termina la guerre au sein de la Force 136, en Extrême-Orient.

Identités

  • État civil : Roger Landes
  • Comme agent du SOE, section F :
    • PĂ©riode d'entraĂ®nement : Robert.
    • Nom de guerre (field name) : « Stanislas » puis « Aristide ».
    • Nom de code opĂ©rationnel : ACTOR
    • Nom de code du Plan, pour la centrale radio : CLOAK
    • IdentitĂ© de couverture : RenĂ© Pol (RenĂ©, pour garder l'initiale de son prĂ©nom ; Pol, comme Poldowski, nom de jeune-fille de sa mère).

Situation militaire : SOE, section F ; grade : major.

Pour accéder à une photographie de Roger Landes, se reporter au paragraphe Sources et liens externes, en fin d'article.

Famille

  • Son grand-père, Juif russe, rĂ©chappĂ© des pogroms en Russie, s'installe en Angleterre et tient une bijouterie Ă  Hatton Garden, puis s'installe Ă  Paris. Ses enfants, nĂ©s Ă  Londres, combattent sous l'uniforme britannique pendant la Première Guerre mondiale.
  • Son père : Barnet Landes, Britannique, deuxième fils du grand-père.
  • Sa mère : Poldowski
  • Ses frères et sĹ“urs : 4.
  • Mariages :
    • Ginette Corbin. DĂ©cĂ©dĂ©e en 1983. Un fils.
    • Margaret Laing. Mariage en 1990

Éléments biographiques

Jeunesse

  • Naissance le , Ă  Paris.
  • Études d'architecture : diplĂ´mĂ© de l’École des Beaux Arts, Paris, Ă©tĂ© 1939.

Pendant la guerre

1941[1]. Après des entretiens avec Lewis Gielgud et Maurice Buckmaster, il est recruté par le SOE, section F.

1942

Première mission en France.
Définition de la mission : opérateur radio du réseau SCIENTIST de Claude de Baissac « David », dans la région de Bordeaux.
  • Novembre. Dans la nuit du au 1er novembre, il est parachutĂ© en mĂŞme temps que Gilbert Norman.

1943

  • Avril. Par Claude de Baissac, il est en relation avec AndrĂ© GrandclĂ©ment, chef de la rĂ©gion B (grand sud-ouest) de l'OCM.
  • Juillet. Le 14, il est informĂ© par Londres que Claude de Baissac ne reviendra pas Ă  Bordeaux et sera affectĂ© en Normandie, compte tenu des nouveaux plans de dĂ©barquement.
  • AoĂ»t. Après le retour, dans la nuit du 16/17, de de Baissac en Angleterre, Roger Landes, qui devient « Aristide », prend sa succession pour contrĂ´ler l'action dans les dĂ©partements oĂą rayonnait SCIENTIST. Son rĂ©seau prend le nom d'ACTOR. Il en rĂ©vise aussitĂ´t les structures et dĂ©signe les responsables, Ă  qui il demande de ne prendre d'ordres qu'auprès de lui : en Gironde, LĂ©o Paillère assistĂ© de Jean DubouĂ© ; dans les Landes, LĂ©once Dussarrat (dit LĂ©on des Landes) ; dans les Basses-PyrĂ©nĂ©es, AndrĂ© Bouillard (dit « DĂ©dĂ© le Basque ») ; dans le Sud bordelais, Alfred Tronche ; il conserve auprès de lui Charles Hayes « Victor » et Marie-Louise, son courrier ; d'autres responsables sont nommĂ©s : Julien AndrĂ© Ă  Ychoux, Franck Nicole, Jacques Furt-Fortage et François Faget. Les deux Ă©metteurs radio fonctionnent, l'un dans un appartement près du jardin de la mairie, l'autre Ă  CaudĂ©ran, avenue de la RĂ©publique.
  • Septembre. Il s'oppose Ă  la proposition d'accord entre les maquis de l'OCM dirigĂ©s par GrandclĂ©ment et la Gestapo. Cette proposition visait Ă  transformer ces maquis en rĂ©sistance anticommuniste, Ă  la suite de l'arrestation de GrandclĂ©ment.
  • Octobre. Le 29, il reçoit l'ordre de rentrer immĂ©diatement Ă  Londres, en passant par l'Espagne. Le 30, il dĂ©mĂ©nage son Ă©metteur et le met Ă  l'abri dans une cache sĂ»re.
  • Novembre. Il part dans la soirĂ©e du 1er novembre, accompagnĂ© de Charles Corbin. Il traverse les PyrĂ©nĂ©es, est retenu quelque temps en Espagne.

1944

  • Janvier. Il finit par rentrer de Gibraltar en Angleterre, le 15, par un avion qui le ramène près de Swindon.
Deuxième mission en France.
Définition de la mission : chef du réseau ACTOR, reconstruit sur les restes du réseau SCIENTIST, en Aquitaine.
  • Mars. Après une tentative avortĂ©e dans la nuit du 1er au 2, il est parachutĂ© dans la nuit du 2 au 3 avec Allyre Sirois, Ă  Marsan (Gers), Ă  km Ă  l’est d’Auch, et se foule la cheville Ă  l’arrivĂ©e au sol. Le comitĂ© de rĂ©ception, dirigĂ© par « Arthur Â» Jacques François Hirsch, les conduisent au petit matin dans une maison du village, propriĂ©tĂ© de RenĂ©e Daubize. Ă€ la tĂŞte du rĂ©seau ACTOR, Roger Landes Ă©quipe et pilote de nombreux groupes de rĂ©sistance jusqu'Ă  la libĂ©ration de Bordeaux.
  • Juillet. Il fait exĂ©cuter le 28 AndrĂ© GrandclĂ©ment, ainsi que sa femme Lucette et son adjoint Marc Duluguet, pour trahison.
  • Septembre. Le 17, Ă  la libĂ©ration de la ville, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, Ă  qui il est prĂ©sentĂ©, lui dit « Vous ĂŞtes Anglais ? Votre place n'est pas ici », et le prie de quitter le pays dans les deux jours. Roger Landes quitte Bordeaux, mais reste quelque temps Ă  Paris.
  • Octobre. Il rentre en Angleterre le 10, oĂą il est soignĂ©. Il fait son rapport d'activitĂ© au SOE[2].

1945. Il se déclare volontaire pour rejoindre la Force 136 en Extrême-Orient :

  • Mars. Il est dirigĂ© sur Colombo.
  • Mai. Il est parachutĂ©, avec 15 commandos, dans la jungle de Malaisie, près de la frontière de la ThaĂŻlande.

Après la guerre

1950. En août, il est invité à Bordeaux par Jacques Chaban-Delmas, qui lui remet la croix de la Légion d'honneur lors d'une cérémonie réunissant à l'Opéra la population bordelaise, les édiles et les anciens de la Résistance.

2008. Il meurt le [3].

Reconnaissance

Roger Landes a reçu les décorations suivantes :

Notes, sources et liens externes

Notes

  1. Source : SFRoH.
  2. Le rapport de Roger Landes est reproduit en appendice du livre de Maurice Buckmaster, They Fought Alone.
  3. (en)https://web.archive.org/web/20081008035447/http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/obituaries/article4345563.ece

Sources et liens externes

  • Fiche Roger Landes, avec photographie, sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8 et 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre prĂ©sente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
  • E. H. Cookridge, Missions spĂ©ciales, traduit de l'anglais par Paule Ravenel, Librairie Arthème Fayard, 1966. 2e partie :Roger Landes et la libĂ©ration de Bordeaux.
  • Guy Penaud, Histoire secrète de la RĂ©sistance dans le Sud-Ouest, Éditions Sud Ouest, 1993.
  • Raymond Ruffin, Ces Chefs de Maquis qui gĂŞnaient, Presses de la CitĂ©, 1980. Voir Deuxième partie Ceux qu'on jugeait indĂ©sirables, ch. VIII Ă  XI Roger Landes en Aquitaine.
  • RenĂ© Terrisse, Bordeaux, 1940-1944, Paris, Perrin, , 343 p. (ISBN 2-262-00991-0).
  • (en) David Nicolson, Aristide : the story of Roger Landes, Londres, Leo Cooper, , 214 p. (ISBN 0-85052-365-6).
  • (en) Maurice J. Buckmaster, They fought alone, the story of British agents in France, New York, W.W. Norton, (OCLC 1060601, prĂ©sentation en ligne)
  • (en) Des agents du SOE en France - Profil de Roger Landes
  • Allyre Sirois, Un Canadien derrière les lignes ennemies, vol. 2, RĂ©gina, Éditions L. Riel, coll. « fransaskoise / Gens du pays », (ISBN 2-921385-00-7).
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