Accueil🇫🇷Chercher

Charles Rechenmann

Charles Rechenmann (1912-1944, Buchenwald) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive, section F. Il dirigea le réseau ROVER. Il fut arrêté, déporté et exécuté par les Allemands.

Charles Rechenmann
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  32 ans)
Buchenwald
Nationalité
Activités

Informations biographiques

Charles Rechenmann naît le , en France.

En 1935, il entre comme ingénieur dans la société MECI [1] à Paris.

Au cours de la guerre de 1940, il est fait prisonnier. Il est libéré le en tant que Lorrain, à la condition qu’il reste en Lorraine ou en Allemagne.

Après quelques essais infructueux de franchissement des Pyrénées vers l’Espagne, il va à Tarbes et en juin 1941 se revendique comme étant un représentant de la société MECI en zone libre et y ouvre des bureaux.

Début 1942, il est contacté par Benjamin Cowburn, un agent du SOE section F qui effectue sa première mission en France et qu’il connaissait avant-guerre lorsqu’il était employé de raffinerie pétrolière à Paris. Charles Rechenmann accepte de devenir l’agent de Cowburn au sein de la zone non occupée.

En juin 1942, Charles Rechenmann est la première personne avec qui Benjamin Cowburn prend contact, juste après son retour en France pour sa seconde mission [2]. Charles Rechenmann forme un « groupe Rechenmann Â».

Sur la recommandation de Benjamin Cowburn, Maurice Southgate « Hector Â», chef du rĂ©seau STATIONER arrivĂ© en janvier 1943, prend contact, par l’intermĂ©diaire de Mlle Pilar Alvarez « Irène Â», boĂ®te aux lettres locale, avec Charles Rechenmann qui dĂ©sormais lui est rattachĂ© pour la rĂ©gion de Tarbes (Hautes-PyrĂ©nĂ©es). Rechenmann y structure le « groupe Rechenmann Â» en groupes de sabotage et organise la rĂ©ception de parachutages d’armes. En septembre 1943, il recrute Alphonse Sybille, alias Louis Sicambre.

La section F rappelle Maurice Southgate, qui rentre à Londres par avion clandestin dans la nuit du 16 au . Elle fait venir aussi Charles Rechenmann pour lui donner la formation complète d’agent. Charles Rechenmann part en Angleterre dans la nuit du au , par avion Hudson [3]. Il soumet un plan d’action complet pour son groupe à déclencher lors du débarquement. Le plan est approuvé.

De novembre 1943 Ă  janvier 1944, Charles Rechenmann suit la formation et l’entraĂ®nement d’agent secret dans les Ă©coles d’entraĂ®nement spĂ©cial du SOE [4]. Le , il est promu lieutenant. Le , son bilan de formation est jugĂ© excellent. Et le , il signe, sous le pseudonyme « Raymond Â» un engagement de confidentialitĂ©.

Il revient par mer le . Son nom de guerre est dĂ©sormais « Julien Â». Il doit rassembler ses amis autour de Tarbes dans un rĂ©seau plus formel, appelĂ© ROVER, qui mette en pratique les consignes et les mĂ©thodes de la section F. Dans ce cadre nouveau, il confie la direction du rĂ©seau ROVER Ă  Alphonse Sybille, qui organise des sabotages d'usines. Rechenmann prend part au sabotage des usines Hispano-Suiza le 23 mars.

Fin mars 1944, Charles Rechenmann rencontre Allyre Sirois, son opérateur radio arrivé début mars et qui attend ses instructions depuis ce moment-là, à Toulouse. Celui-ci établit sa première liaison radio avec Londres début avril depuis Saint-Sulpice-les-Champs (Creuse). Le 19 avril, les deux hommes se déplacent à Angoulême (Charente), où ils reprennent l'action.

Le , il est arrêté à Angoulême, au restaurant Le Cheval de Bronze, en même temps que René Bouchereau. En août 1944, il est déporté à Buchenwald. Le , il est pendu au crématoire du camp.

Identités

  • État civil : Charles ThĂ©ophile Rechenmann
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Pseudo lors de la formation : « Charles Raymond Â» [5]
    • Nom de guerre (field name) : « Julien »
    • Nom de code opĂ©rationnel : ROVER (en français VAGABOND)

Parcours militaire : SOE, section F, General List ; grade : captain ; matricule : 309474

Famille et proches

  • Son père : ThĂ©ophile Rechenmann
  • Sa mère : Marie nĂ©e Curin
  • Sa compagne de rĂ©sistance : Maria del Pilar, rĂ©fugiĂ©e espagnole, future mère de Catherine et Françoise Laborde (Catherine Ă©voque cette relation dans son quatrième ouvrage Maria del Pilar)[6].

Reconnaissance

DĂ©corations

Monuments

  • Étant l'un des 104 agents de la section F morts pour la France, il est honorĂ© au MĂ©morial de Valençay, dans l'Indre.
  • MĂ©morial de Brookwood, Surrey, panneau 21, colonne 3.
  • Au camp de Buchenwald, une plaque, inaugurĂ©e le , honore la mĂ©moire des officiers alliĂ©s du bloc 17 assassinĂ©s entre septembre 1944 et mars 1945, notamment vingt agents du SOE, parmi lesquels figure « Rechenmann, Capt. C.T. Â».

Notes et références

  1. MECI, 4, rue Foucault, Paris 16e, constructeur sous licences américaines d’instruments de mesure électrique, notamment des pyromètres.
  2. Benjamin Cowburn et Edward Wilkinson sont parachutés dans la nuit du 1er/ depuis un Halifax au Grand-Bourg (à 65 km du point prévu !)
  3. Nuit du 15 au ; opération : CONJURER organisée par Henri Déricourt ; Terrain ACHILLE près d'Angers ; avion Hudson ; équipage : Wing commander Lewis Hodges et squadron leader Wagland ; personnes amenées (5) : Victor Gerson, Jean Menesson, Paul Pardi, André Maugenet, H.J. Fille-Lambie ; personnes remmenées, outre Charles Rechenmann : Francis Cammaerts, François Mitterrand, Pierre du Passage, Pierre Mulsant, Mme Fontaine, John Barrett, (...+ ?) [Source : Verity, p. 289]
  4. Début de formation le ; STS 42 début décembre 1943 ; STS 40 à partir du ; STS 17 à partir du ; retour à la STS 40 le ; STS 51a à partir du .
  5. Alili, p. 91 et 260.
  6. Catherine et Françoise Laborde, émission C’est de famille sur Europe 1, 18 juillet 2011

Sources

  • Fiche Charles Rechenmann, avec photographies sur le site Special Forces Roll of Honor.
  • "National Archives" britanniques : le dossier personnel de Charles Rechenmann, aka Charles Raymond, porte la rĂ©fĂ©rence HS 9/1238/1.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit, 5e Ă©dition, Vario, 2004, (ISBN 2-913663-10-9)
  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographiĂ© (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable Ă  la bibliothèque de Valençay). Voir sheets 12, TINKER ; 30, STATIONER ; et 54, CARVER.
  • Juge Allyre L. Sirois, Un Canadien derrière les lignes ennemies, Bibliothèque de l’Ouest, collection fransaskoise, sĂ©rie « Gens du pays Â» (volume no 2), Les Éditions Louis Riel, CoopĂ©rative LtĂ©e, Ottawa, 1991 ; (ISBN 2-921385-00-7), (ISBN 0-920859-20-8).
  • Catherine Laborde, Maria del Pilar, Anne Carrière 2009.
  • Yazid Alili, Agents secrets britanniques dans les Hautes-PyrĂ©nĂ©es, Éditions Le Solitaire, 2012, (ISBN 978-2-364070615)
  • Benjamin Cowburn, Sans cape ni Ă©pĂ©e, Gallimard, 1958.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.