Nancy Wake
Nancy Wake (née à Wellington le et morte à Kingston upon Thames le ) est une journaliste australienne engagée dans la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 98 ans) Kingston upon Thames (Royaume-Uni) |
Nom dans la langue maternelle |
Nancy Grace Augusta Wake |
Pseudonymes |
Souris blanche, The White Mouse |
Nationalités | |
Formation |
North Sydney Technical High School (en) |
Activités |
Journaliste, agent du SOE, partisane, espionne |
Parti politique | |
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Arme | |
Grade militaire | |
Conflit | |
Distinctions | Liste détaillée |
Surnommée « la Souris blanche », elle est également connue, par ses mariages, sous les noms de Nancy Fiocca et Nancy Forward.
D'abord active dans le réseau Pat O'Leary, elle est ensuite recrutée par le Special Operations Executive.
Résistante la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale, son histoire a inspiré plusieurs films et séries.
Identités
- Ătat civil : Nancy Grace Augusta Wake ; Ă©pouse Fiocca puis Forward.
- Comme agent du rĂ©seau dâĂ©vasion Pat O'Leary (1940-1943) : Souris blanche (surnom donnĂ© par les Allemands, parce qu'ils ne pouvaient pas lâattraper)
- Comme agent du SOE, section F (1944) :
Parcours militaire : 1) FANY ; 2) SOE, section F : grade : Ensign
- Autre pseudonyme : Andrée[2]
Biographie
Jeunesse et formation
De nationalité australienne, Nancy Grace Augusta Wake naßt le à Wellington, en Nouvelle-Zélande[3]. Ses parents sont Charles Augustus Wake et Rosieur Ella Wake. Elle est la cadette de leurs 6 enfants[4].
En 1914, sa famille s'installe en Australie lorsquâelle n'a que deux ans. Elle passe son enfance Ă Sydney.
AprÚs ses études, elle parcoure le monde : elle part à Vancouver, puis à New York, avant de débarquer à Liverpool.
Elle s'inscrit à Londres dans l'école de journalisme Queen's College for Journalism dont elle sort diplÎmée au début de l'hiver 1934 (ou 1933[5]). Elle y apprend notamment la sténo[6].
Elle devient ensuite correspondante de presse Ă Paris oĂč elle s'installe[7].
En , son journal l'envoie Ă Vienne puis Berlin en oĂč elle dĂ©croche lâinterview dâAdolf Hitler qui vient d'accĂ©der au pouvoir[4]. Lors de son voyage, elle assiste Ă des scĂšnes antisĂ©mites, qui sont Ă l'origine de son engagement. « Elle avait vu des juifs enchaĂźnĂ©s Ă une roue, fouettĂ©s par des soldats. âLorsque nous avons quittĂ© la ville, ils nous ont pris nos photos. C'Ă©tait ma premiĂšre expĂ©rience avec Hitlerâ, racontait-elle[5]. »
Lors d'un voyage à Marseille en 1936, elle rencontre l'industriel français Henri Fiocca[4]. Au début de l'année 1939, Henri la demande en mariage et elle accepte[3]. Durant l'été, elle passe ses vacances avec lui à Cannes. Ayant renoncé à son appartement de Paris pour aller dans le Midi, elle loue une maison dans une station thermale en Angleterre pour y passer quelque temps avant de faire sa vie en France. Elle est à Londres lorsque survient la déclaration de guerre (le ). DÚs le lendemain, elle décide de retourner en France, dans le Midi. Le , elle épouse Henri Fiocca à l'hÎtel du Louvre à Marseille.
Seconde Guerre mondiale
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Henri Fiocca est mobilisé et Nancy Wake s'engage comme ambulanciÚre[3]. à propos de son engagement, elle déclarera : « Je déteste la guerre mais je ne vois pas pourquoi les femmes se contenteraient de tricoter des bonnets à leurs maris aprÚs leur avoir dit au revoir »[3].
RĂ©seau Pat O'Leary
Depuis Marseille, le duo recueille des pilotes anglais abattus en France au cours de leurs missions, les soignent et les exfiltrent pour quâils puissent reprendre le combat[3].
Nancy Wake rejoint la RĂ©sistance intĂ©rieure française dans le rĂ©seau dâĂ©vasion Pat O'Leary, et assure la fonction de courrier auprĂšs d'Ian Garrow et d'Albert GuĂ©risse. Quand Ian Garrow est arrĂȘtĂ© en octobre 1941, puis condamnĂ© Ă dix ans de dĂ©tention, elle aide Ă son Ă©vasion de la prison de Mauzac (Dordogne), qui rĂ©ussit le 8 dĂ©cembre 1942. Câest dans cette pĂ©riode que la Gestapo, qui la recherche sans connaĂźtre son identitĂ©, la surnomme la « Souris blanche ». Albert GuĂ©risse (alias Pat O'Leary) est arrĂȘtĂ© le 2 mars 1943. Nancy Wake est arrĂȘtĂ©e Ă son tour. AprĂšs avoir Ă©tĂ© torturĂ©e puis libĂ©rĂ©e (les Allemands n'ayant pas rĂ©ussi Ă Ă©tablir sa vraie identitĂ©), elle quitte la France pour l'Angleterre, via les PyrĂ©nĂ©es, l'Espagne (BesalĂș, puis Madrid), puis Gibraltar et l'Ăcosse (aprĂšs une traversĂ©e de dix jours).
à Londres, elle retrouve Ian Garrow. Ne voulant pas revenir en France pour le compte des Anglais, elle demande un rendez-vous au colonel Passy et propose de travailler pour la France libre. Il refuse, se méfiant d'elle probablement en raison de sa nationalité. Peu aprÚs, c'est le Special Operations Executive (SOE) qui, ayant surveillé sa démarche auprÚs de Passy, la contacte et la recrute.
Son époux Henri Fiocca meurt en détention le aprÚs avoir été capturé et torturé par la Gestapo[8].
En 1944, devenue agent secret du Special Operations Executive, Nancy Wake suit l'entraßnement, puis est envoyée en mission en France[4].
Avec le SOE
En , elle dirige lâattaque du local de la Gestapo de Montluçon, tuant elle-mĂȘme une sentinelle allemande[9]. Ă la fin de lâĂ©tĂ© 1944, elle rentre en Angleterre.
AprĂšs la guerre
Nancy Wake reçoit plusieurs médailles, dont la Croix de chevalier de la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec 3 citations, devenant la femme la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale[10] - [3]. Elle travaille ensuite pour le service de renseignements du British Air Ministry.
En 1957, elle Ă©pouse John Forward. Elle repart en Australie dans les annĂ©es 1960 jusquâen 2006[11] - [4].
Publication
Nancy Wake a publiĂ© le rĂ©cit de son action dans lâouvrage suivant :
- (en) The White Mouse, Nancy Forward, Australie, 1985
- Traduction française : La Gestapo mâappelait la souris blanche - Une Australienne au secours de la France, traduit et adaptĂ© de lâanglais par Anne et Alain Malraux, postface de Catherine McLean, Ă©ditions du FĂ©lin, Paris, 2001, (ISBN 2-86645-402-2) ; en FĂ©lin poche, collection RĂ©sistance, LibertĂ©-MĂ©moire, Paris, 2004.
Reconnaissance
Distinctions
Nancy Wake est la résistante la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale[16].
Ruban | Origine | Intitulé | Date | Commentaires et références |
---|---|---|---|---|
Australie | Compagnon de l'Ordre d'Australie | Citation : « The award recognises the significant contribution and commitment of Nancy Wake, stemming from her outstanding actions in wartime, in encouraging community appreciation and understanding of the past sacrifices made by Australian men and women in times of conflict, and to a lasting legacy of peace »[17]. | ||
Royaume-Uni | Médaille de George | FANY : opérations spéciales en France [18] - [19] - [20] | ||
Commonwealth | 1939-45 Star | [21] | ||
Commonwealth | France and Germany Star | [22] | ||
Royaume-Uni | Defence Medal 1939-45 | [22] | ||
Royaume-Uni | War Medal 1939-1945 | [22] | ||
France | Chevalier de la LĂ©gion d'honneur | 1970 | [23] | |
France | Officier de la LĂ©gion d'honneur | 1988 | [23] | |
France | Croix de Guerre 1939-1945 | avec deux palmes et une Ă©toile dâargent [23] - [24] | ||
Ătats-Unis | MĂ©daille de la LibertĂ© | avec une palme de bronze. (987 avec palmes de bronze ont Ă©tĂ© attribuĂ©es durant la Seconde Guerre mondiale) [25] - [26] | ||
France | MĂ©daille de la RĂ©sistance | [27] | ||
Nouvelle-ZĂ©lande | RSA Badge in Gold (« Badge en or ») | AttribuĂ© par la Royal New Zealand Returned and Servicesâ Association[28] | ||
Dans la culture populaire
Astéroïde
L'astéroïde (17038) Wake est nommé en son honneur[30].
Fictions
- Le personnage principal du roman Charlotte Gray de Sebastian Faulks (1998), tout comme celui incarné par Cate Blanchett dans le film homonyme réalisé par Gillian Armstrong (2001), est en partie inspiré de sa vie[14].
- Une mini-série anglaise portant son nom, diffusée en 1987, raconte son histoire[31].
- La bande dessinée écrite par Julien Hervieux et dessinée par Virginie Augustin présente plusieurs femmes, dont Nancy Wake[32].
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Russel Braddon, Nancy Wake, Cassell, 1956
- (en) Peter Fitzsimons, Nancy Wake: A Biography of Our Greatest War Heroine, Sydney, Harper Collins, 2001, (ISBN 0732269199)
- Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique dâAction (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majestyâs Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre prĂ©sente la version officielle britannique de lâhistoire du SOE en France.
Documentaires
- (en) Nancy Wake Codename: The White Mouse (1987) réalisé par Neil Brown, The White Mouse Film Productions[33]
- (en) Lady Spy - Nancy Wake (2006), épisode de la série documentaire Kiwis at War, réalisé par John Hagen, The Gibson Group[34]
- (en) Nancy Wake, the White Mouse (2014), réalisé par Mike Smith, The Gibson Group[35] - [36].
Liens externes
- (en) Fiche Wake, Nancy Grace Augusta, avec photographies sur le site Special Forces Roll of Honor
- (en) Fiche de Nancy Wake, avec photographies en compagnie d'Ian Garrow, Henri Fiocca, Sonya Butt et Sydney Hudson, sur le site 64-baker-street
- (en) Attribution de la George Medal dans la London Gazette du Viewing Page 3676 of Issue 37181
- « Femmes combattantes #1 : Nancy Wake, de la souris blanche à la Gestapo », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- VidĂ©o de Nancy Wake, exposition NgÄ Taonga Sound & Vision ; 1 min
- Laure Grandbesançon, Nancy Wake, une résistante au service de la France, podcast France Inter, série « Les Odyssées »
- Biographies : moreorless, New Zealand Edge, 64-baker-street.
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
- Source : SFRoH.
- « Je devais ĂȘtre HĂ©lĂšne Ă Londres, AndrĂ©e Ă Paris, et j'avais encore au moins trois noms en cas dâurgence. » [Source : Nancy Wake, p. 115.]
- « Marseille : découvrez le portrait de Nancy Wake, résistante la plus décorée de la seconde guerre mondiale », sur France 3 Provence-Alpes-CÎte d'Azur (consulté le )
- « Femmes combattantes #1 : Nancy Wake, la souris blanche et la Gestapo - Déjà -vu », sur blog.francetvinfo.fr, (consulté le )
- « https://identitejuive.com/disparition-de-nancy-wake-une-heroine-de-la-resistance-contre-les-nazis/ »
- « Meet Nancy Wake, the Most Incredible Woman Youâve Never Heard Of »
- « Nancy Wake, une rĂ©sistante au service de la France - Ăpisode 1 », sur France Inter, (consultĂ© le )
- « Femmes combattantes #1 : Nancy Wake, de la souris blanche à la Gestapo », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Nancy Wake, Le Monde, 11 août 2011
- Julien Arbois, Histoires insolites de la Seconde Guerre mondiale, City Ă©ditions, 2014, p. 176
- Pendant quelques annĂ©es, elle habite seule un petit appartement Ă Port Macquarie (Australie). « Je me sens assez seule ici et si je pouvais vivre mes derniĂšres annĂ©es Ă Londres ou Ă Paris, je serais auprĂšs de mes anciens amis », a-t-elle confessĂ©. « Dâautant plus quâen France, lorsque je porte la rosette, cela veut dire quelque chose : les gendarmes me saluent. En Australie, je nâai jamais reçu le moindre remerciement. »
- lefigaro.fr Lâune des rĂ©sistantes les plus dĂ©corĂ©es sâest Ă©teinte
- (en) ABC, « War heroine Nancy Wake dies », Australian Broadcasting Corporation,â (lire en ligne)
- (en) Conal Urquhart, « Ashes of Charlotte Gray heroine scattered in France », sur theguardian.com, (consulté le ).
- « Nancy Wake », sur verneix.fr, (consulté le )
- Camille Bosshardt, « Marseille : découvrez le portrait de Nancy Wake, résistante la plus décorée de la seconde guerre mondiale », sur France info, (consulté le )
- (en) « WAKE, Nancy: Companion of the Order of Australia », Search Australian Honours, Commonwealth of Australia, (consulté le )
- (en) « WAKE, Nancy: George Medal », Search Australian Honours, Commonwealth of Australia, (consulté le )
- Supplement to the London Gazette, 17 July 1945, p. 3676
- (en) « George Medal : Ensign N G A Wake, First Aid Nursing Yeomanry (Special Operations Executive) », sur AWM Collection, Australian War Memorial (consulté le )
- (en) « 1939-45 Star : Ensign N G A Wake, First Aid Nursing Yeomanry (Special Operations Executive) », sur AWM Collection, Australian War Memorial (consulté le )
- (en) « France and Germany Star : Ensign N G A Wake, First Aid Nursing Yeomanry (Special Operations Executive) », sur AWM Collection, Australian War Memorial (consulté le )
- (en) « French Officer of the Legion of Honour : Ensign N G A Wake, First Aid Nursing Yeomanry (Special Operations Executive) », sur AWM Collection, Australian War Memorial (consulté le )
- (en) « French Croix de Guerre : Ensign N G A Wake, First Aid Nursing Yeomanry (Special Operations Executive) », sur AWM Collection, Australian War Memorial (consulté le )
- (en) « United States Medal of Freedom : Ensign N G A Wake, First Aid Nursing Yeomanry (Special Operations Executive) », sur AWM Collection, Australian War Memorial (consulté le )
- OMSA Info on Medal of Freedom
- (en) « French Medaille de la Resistance : Ensign N G A Wake, First Aid Nursing Yeomanry (Special Operations Executive) », sur AWM Collection, Australian War Memorial (consulté le )
- (en) « RSA honours heroine of guerrilla war with Nazis », sur nzherald.co.nz, (consulté le ).
- « StÚle de Nancy Wake », sur VERNEIX (Allier) (consulté le )
- « IAU Minor Planet Center », sur minorplanetcenter.net (consulté le )
- « Nancy Wake », sur imdb.com (consulté le )
- « Toujours PrĂȘtes ! â Julien Hervieux et Virginie Augustin - la chronique BD », sur Avoir Alire - aVoir-aLire.com (consultĂ© le )
- (en) « Nancy Wake Codename: The White Mouse (1987) », sur imdb.com (consulté le ).
- (en) « Lady Spy - Nancy Wake (2006) », sur imdb.com (consulté le ).
- (en) « Nancy Wake, the White Mouse (2014) », sur imdb.com (consulté le ).
- (en) Voir en ligne sur la chaĂźne YouTube Timeline - World History Documentaries