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Hugo Bleicher

Hugo Bleicher (né le à Tettnang, mort en ) était un agent de l�a href="Abwehr.html" title="Abwehr">Abwehr pendant la Seconde Guerre mondiale, connu pour avoir démantelé plusieurs réseaux de résistance en France, notamment[1] :

Hugo Bleicher
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités

Dans la Wehrmacht, il eut jusqu'Ă  la fin de la guerre le rang modeste de Feldwebel (Ă©quivalent de sergent ou adjudant). Il eut pour alias « Colonel Henri » (se prĂ©tendant antinazi), « Monsieur Jean Â», « Jean Castel », « Jean Verbeck Â» (ou « Weerbeck »), « Bothereau », « Esbach », « Franz ».

Biographie

1899. Hugo Ernst Bleicher naît le à Tettnang, Wurtemberg, près du lac de Constance.

Étudiant à l'université de Ravensburg.

Première Guerre Mondiale

Hugo Bleicher est affecté comme soldat au corps des pionniers. Il est capturé par l'armée britannique dans la Somme et interné au camp 165 à proximité d'Abbeville. Durant sa captivité, il réussira par quatre fois à s'échapper sans jamais pouvoir atteindre les lignes allemandes.

Entre-deux-guerres

1919. Bleicher est interprète à la Compagnie des chemins de fer français, à Wiesbaden. Il exerce de nombreux métiers, en Allemagne et au Maroc.

Seconde Guerre mondiale

1939. Bleicher est affecté comme interprète à la Geheime Feldpolizei (police secrète de campagne), à Duisbourg.

1940.

  • Juin. Il passe Ă  La Haye avec son service.
  • Juillet. Il part pour la France, Ă  l’Hermitage (Ambenay, Orne). Fin juillet, dĂ©part pour Paris pour assurer la couverture policière de la visite du FĂĽhrer.
  • AoĂ»t. Le service est divisĂ© en groupes ; Bleicher est rattachĂ© au GFP 312, Ă  Caen. Il fait la connaissance de Suzanne Laurent, qui devient sa maĂ®tresse et le suivra jusqu’Ă?la fin de la guerre.
  • Septembre. Il est affectĂ© Ă  Saint-LĂ´ comme interprète. Sous la conduite du commissaire Bauer, sont crĂ©Ă©s quatre secrĂ©tariats, composĂ©s d’un secrĂ©taire (avec le rang de lieutenant), de deux ou trois policiers auxiliaires, d’interprètes qualifiĂ©s et d’un chauffeur. Bleicher est un policier auxiliaire pour le secrĂ©taire Tornau.

1941.

  • Mars. Il est mutĂ© Ă  Cherbourg.
  • . En poste Ă  Cherbourg, Bleicher est recrutĂ© comme agent secret de l’Abwehr : le capitaine Erich Borchers, rattachĂ© Ă  l'antenne Abwehr de Saint-Germain-en-Laye, ne parvient pas Ă  progresser dans une affaire d’espionnage, Ă©tant gĂŞnĂ© par l’inefficacitĂ© du GFP-Luft (police secrète Air) chargĂ© de l’affaire. Borchers le met immĂ©diatement au travail comme enquĂŞteur sur ce qui devient l’affaire INTERALLIÉ.
  • . Le 3, il arrĂŞte Robert Kiffer. Le 17, il arrĂŞte Roman Czerniawski et d'autres agents du rĂ©seau INTERALLIÉ, dont Mathilde CarrĂ©, « la Chatte » qui, devenue sa maĂ®tresse, lui livre de nombreux noms. Promu SonderfĂĽhrer, il est mutĂ© Ă  la direction de l'Abwehr III F (hĂ´tel Lutetia). Il rĂ©ussit Ă  prendre des Ă©metteurs et Ă  retourner des opĂ©rateurs, ce qui lui permet d'engager un Funkspiel (jeu radio) avec Londres.
  • . Au George V, sous les yeux de Bleicher, Mathilde CarrĂ© est prĂ©sentĂ©e par Michel Brault Ă  Pierre de VomĂ©court qui demande l'aide de son radio pour faire passer des messages Ă  Londres. Bleicher espère engager un nouveau Funkspiel avec le SOE.

1942.

  • Pierre de VomĂ©court soupçonne Mathilde CarrĂ©, et finit par l'accuser. Elle s'effondre et promet de se racheter et de « prendre sa revanche sur les Boches ! »
  • . Dans la nuit du 26 au 27, Mathilde CarrĂ© et Pierre de VomĂ©court rentrent au Royaume-Uni Ă  bord d'une vedette britannique, sous la surveillance discrète de l'Abwehr. Ils ont fait croire Ă  Bleicher qu'ils doivent ramener un gĂ©nĂ©ral britannique pour qu'il participe Ă  une rĂ©union avec la RĂ©sistance française.
  • . Bleicher arrĂŞte Pierre de VomĂ©court, qui est revenu en France (parachutage du 1er avril). Cela entraĂ®ne l'arrestation de Mathilde Ă  Londres.
  • . Avec l'accord de l'Abwehr Berlin (Amiral Canaris), Bleicher organise la mise en scène de l'Ă©vasion de Czerniawski, au cours d'un transfert entre Fresnes et Paris. Il s'attend Ă  ce que, depuis Londres, Czerniawski lui serve d'espion idĂ©al sous le pseudo Hubert. Or, une fois arrivĂ© Ă  Londres, Czerniawski se met au service du MI 5, oĂą il devient un agent XX sous le pseudo Brutus.

1943.

1944.

1945.

  • Mars. Il est envoyĂ© Ă  Amsterdam, rattachĂ© au FAK 365 sous les ordres de Mulang.
  • Juin. Le 15, Bleicher est arrĂŞtĂ© Ă  Amsterdam par la RĂ©sistance nĂ©erlandaise et remis aux autoritĂ©s britanniques. Il sera dĂ©tenu plusieurs annĂ©es au camp de Colchester, Essex.

Vera Atkins, qui enquĂŞte sur le sort des 118 agents de la section F disparus en territoire ennemi, n'aura droit qu'Ă  une heure d'entretien avec lui[3].

Après-guerre

1954. Publication des mémoires de Bleicher : Colonel Henri's Story.

1967. Les anciens adversaires, Bleicher et Roman Czerniawski se rencontrent Ă  Paris.

1982. Terminant ses jours petit commerçant dans la région de Constance, il meurt en .

Ĺ’uvre

  • Colonel Henri's Story, William Kimber, 1954

Dans la culture populaire

Télévision

  • 1974 : La Trahison de Alain Boudet. Le personnage de Klaux Six, officier de l'Abwehr qui se fait passer pour un colonel antinazi de la Wehrmacht pour s'introduire dans un rĂ©seau de RĂ©sistance s'inspire de Bleicher. C'est Claude Vernier qui interprète le personnage.

Bibliographie

Sources

  • Dominique Venner, Histoire critique de la RĂ©sistance, Paris, Pygmalion/G. Watelet, coll. « rouge et blanche », , 500 p. (ISBN 978-2-85704-444-4, OCLC 246267091).
  • Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la RĂ©sistance, Paris, Cherche midi, coll. « Documents », (rĂ©impr. 352), 352 p. (ISBN 978-2-7491-0456-0, OCLC 62418213).

Autres références

  • Major Erich Borchers, Abwehr contre RĂ©sistance, traduit de l'allemand par RenĂ© Breiz, copyright by « Le Livre Contemporain Â», Amiot-Dumont, 1949 ; rĂ©Ă©d. coll. « J’ai lu leur aventure Â», no A189, textes de prĂ©sentation de RĂ©my et de FĂ©lix Debyser, Éditions J'ai lu, 1968.
    Dans cet ouvrage, la plupart des noms sont changés : Hugo Bleicher devient Bastian ; Erich Borchers devient Bernhardi ; etc.
  • (de) Erich Borchers, Monsieur Jean, die Geheimmission eines Deutschen, Adolf Sponholtz Verlag, 1951 ; une traduction française est consultable au Service historique de la DĂ©fense, Ă  Vincennes, sous la rĂ©fĂ©rence 4°/30330.
  • Gordon Young, L'Espionne no 1 : Celle qu'on appelait la Chatte, Arthème Fayard, 1957 ; rĂ©Ă©d. collection « J'ai lu leur aventure Â» N°A60, Éditions J'ai lu, 1964.
  • Janusz PiekaĹ‚kiewicz, Les Grandes RĂ©ussites de l'espionnage., Fayard et Paris-Match, .

Notes

  1. Une liste plus longue est fournie par Patrice Miannay :
    • Affaires :
      • affaire Seraphinsky ou Rudon Ă  Marseille
      • affaire Oppinada Ă  Bruxelles, avec van de Casteele
      • affaire Polen Club ou Gologourski, Ă  Marseille, avec Linck
      • affaire Moustache avec le VM (homme de confiance) Filoche Ă  Bruxelles
      • affaire Édouard (Étasse))
      • affaire GrossfĂĽrst
      • affaire Lysiana
      • etc.
    • Arrestations auxquelles il participe :
      • colonel Verneau, du chef du rĂ©seau RÉSISTANCE
      • docteur Renet, dit Jacques DestrĂ©ees.
    • Affaires auxquelles il participe :
      • affaire Mutter
      • affaire Landa, avec Graf Kreutz et le commissaire Raymond Richard.
    • RĂ©seaux : « Sous son contrĂ´le, Bernard Fallot ravage les rĂ©seaux :
  2. Oscar Reile, L'Abwehr. Le contre espionnage allemand en France de 1935 Ă  1945, France-Empire (1er janvier 1970)
  3. John Vader, Nous n'avons pas joué, l'effondrement du réseau Prosper 1943, p. 200

Liens externes

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