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George Hiller

George Hiller (- Ă  Bruxelles) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret britannique du Special Operations Executive (SOE).

George Hiller
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  55 ans)
Bruxelles
Nationalité
Formation
Activités
Espion, agent du SOE

Attention : certaines sources confondent par erreur George Hiller avec George Starr « Hilaire », également agent du SOE, chef du réseau WHEELWRIGHT.

Éléments biographiques

1916. George Hiller naît le .

Il fait ses études secondaires à Paris, au lycée Janson-de-Sailly.

Juste avant la guerre, il devient diplomate.

1943. En mai, il rejoint la section F du SOE, et est envoyé à l'entraînement.

1944

Mission en France

Définition de la mission : comme chef du réseau FOOTMAN, il doit prendre contact avec « colonel Vény » (dont le nom véritable est Jean Vincent) pour évaluer ses groupes et, si l’évaluation est favorable, agir comme officier de liaison avec eux pour organiser des sabotages. Un objectif action précis lui est également assigné : stopper la production des usines Ratier à Figeac[1]

  • Janvier. Le 7, George Hiller « Maxime », chef du rĂ©seau et Cyril Watney « Eustache », opĂ©rateur radio, sont parachutĂ©s Ă  Carennac. Ils sont reçus par Harry PeulevĂ©, leur ancien instructeur Ă  Beaulieu. Ils s’installent près de Martel (Lot) chez Jean Verlhac, chef rĂ©gional des groupes VĂ©ny. La coopĂ©ration s’établit rapidement. Watney dissimule son poste radiotĂ©lĂ©graphique dans un asile sĂ»r, la mairie de Creysse (Lot). Hiller nĂ©gocie un accord par lequel le SOE armerait et financerait les groupes VĂ©ny qui accepteraient d’attaquer tous les objectifs que leur dĂ©signerait le commandement interalliĂ© par l’intermĂ©diaire d’Hiller. Le sabotage des usines Ratier Ă  Figeac, objectif prioritaire du SOE, est rĂ©alisĂ© avec succès dans la nuit du 19. Hiller est promu major.
  • FĂ©vrier. La vĂ©ritĂ© sur les nĂ©gociations d’Alger transpire, et on apprend que l’organisation Froment-VĂ©ny a Ă©tĂ© acceptĂ©e dans les MUR sous le nom de France au combat. Il devra y avoir des reprĂ©sentants de FAC aux diffĂ©rents Ă©chelons de commandement, mais il faudrait une fusion complète de toutes les troupes, ce que VĂ©ny refuse. Les groupes VĂ©ny sont scindĂ©s en deux factions rivales : les supporters de FAC et ceux du colonel qui travaillent avec Hiller et sont rapidement accusĂ©s d’être vendus aux Britanniques. Le colonel VĂ©ny et la FAC se mettent d’accord. Hiller l’accompagne Ă  Paris pour les nĂ©gociations avec les MUR. Le but est d’essayer et d’assurer que les groupes VĂ©ny continuent Ă  former une organisation sĂ©parĂ©e, et qu’ils soient lavĂ©s de l’accusation d’être asservis aux Britanniques. Finalement, les nĂ©gociations Ă©chouent quand les reprĂ©sentants des MUR insistent sur une fusion complète.
  • Mars. Dans la nuit du 6/7 ont lieu deux parachutages :
> Robert Boiteux « Firmin », un ancien du réseau SPRUCE, et Benjamin Aptaker « Aléric » sont parachutés près de Figeac et emmenés dans une maison sûre par leur comité de réception.
> Lieutenant Edmund Mayer « Maurice » et son frère major Percy Mayer « Barthélémy » (Galland), lieutenant Richard Francis Pinder « Willy » et captain Gaston Cohen « Horace » sont parachutés près de Saint-Céré dans le Lot et reçus par George Hiller. Les frères Mayer ont pour instructions de prendre contact avec l’organisation Vény dans la région de Limoges. Gaston Cohen vient comme opérateur radio de Robert Boiteux, mais est prêté temporairement à major Hiller, ainsi qu’Aptaker. Ensemble, ils vont organiser un maquis Cyprès. Pinder a pour instruction d’agir comme instructeur en armement pour le major George Hiller. Il va exercer sa mission à Saint-Céré, Carmaux, Orignac et Graulhet. Il sera arrêté à Figeac le quand les troupes SS occuperont la ville. Il sera déporté à Carlsbad (travaux forcés), survivra et rentrera à Londres le .
  • Mai. Comme des parachutages massifs sont promis, Hiller se met d’accord avec AndrĂ© Malraux (que lui a prĂ©sentĂ© Jacques Poirier) pour que tous les surplus d’armes soient fournis aux meilleurs Ă©lĂ©ments des Mouvements Unis dans la rĂ©gion de Toulouse. Mais comme les armes promises n’arrivent pas, le plan doit ĂŞtre abandonnĂ© et les seuls Ă  ĂŞtre armĂ©s ainsi sont les groupes francs du Tarn.
  • Juin. Le 6 (Jour J), tous les groupes prennent le maquis et se trouvent maĂ®tres de la campagne, tandis que les Allemands tiennent les villes et font sortir occasionnellement de longues colonnes. Pendant le mois, le manque de munitions et d’explosifs et la prĂ©paration des atterrissages limite l’activitĂ© de guĂ©rilla. La propagande des FTP du Lot et l’hostilitĂ© organisĂ©e a pour consĂ©quence la perte de 200 hommes armĂ©s qui se rendent aux FTP. La friction qui en rĂ©sulte gĂŞne l’action. Fin juin, les hommes armĂ©s par le major Hiller sont au nombre de 600 dans le Lot, 600 en Lot-et-Garonne (surtout au N/E) et 200 dans le Tarn (surtout vers Carmaux). Ils ont Ă©tĂ© organisĂ©s en Ă©quipes de vingt, chacune ayant ses moyens propres (vĂ©hicules, rĂ©serves de nourriture, essence, munitions, explosifs).
Récit (). Le lieutenant-colonel Georges Drouot commande un maquis de soixante hommes inexpérimentés et non entraînés. À Blazy, près de Cahors (Lot), il est attaqué par une colonne de 39 véhicules, dont quelques AFV. Suivant son exemple personnel, ils se battent si bien qu’ils mettent hors de combat un nombre important, mais inconnu de blessés et vingt tués. Puis les hommes du maquis se désengagent après avoir perdu huit hommes tués, la plupart des tireurs de fusils-mitrailleurs Bren ou de bazookas.
  • Juillet. Le nombre des livraisons d'armes parachutĂ©es s'accroĂ®t progressivement et le rĂ©seau Hiller a enfin assez de munitions et d’explosifs pour mener ses opĂ©rations, ainsi qu'on peut le constater dans le tableau suivant, qui montre le pic d'activitĂ© en juillet :
  • Juillet (suite). Le lieutenant-colonel AndrĂ© Malraux, qui se prĂ©sente comme le chef de la sous-rĂ©gion qui couvre le Lot, la Corrèze et la Dordogne, engage des nĂ©gociations pour faire entrer les groupes VĂ©ny dans les FFI. L’accord est obtenu pour que les groupes VĂ©ny se placent sous commandement FFI, mais aussi pour qu’ils conservent leur organisation propre et travaillent avec les Britanniques. Un tel accord est devenu indispensable au vu de la demande gĂ©nĂ©rale croissante en faveur de l’unitĂ© sous commandement français. Vers la fin du mois, col. VĂ©ny dĂ©cide de fusionner, non pas avec le CPL comme convenu avec Malraux, mais avec les FTP. Une fusion est opĂ©rĂ©e dans le Lot, qui met en Ă©vidence la tension, mais n’a pas le temps de porter ses fruits. Dans le Tarn et le Lot-et-Garonne, les tentatives du colonel Ă©chouent et ses troupes VĂ©ny sont admises telles quelles dans les FFI. Le 22, dans une embuscade près de Gramat, un rĂ©sistant est tuĂ© tandis que George Hiller et AndrĂ© Malraux sont blessĂ©s. Malraux est capturĂ©[2], tandis que George Hiller, atteint au bas-ventre, parvient Ă  se traĂ®ner, puis Ă  passer une nuit dans la forĂŞt pour ne pas exposer la vie de civils par sa prĂ©sence.
  • Juillet (suite). Ă€ la tombĂ©e de la nuit du 22, Lopez arrive au PC et annonce l’embuscade de l’après-midi Ă  Gramat. Michel veut partir immĂ©diatement retrouver George. Jean Verlhac, Pierre MĂ©janes et Ginette font valoir les risques dus Ă  la prĂ©sence des Allemands Ă  Gramat pour la nuit, et le convainquent d’attendre, jusqu’au lendemain, qu’ils soient partis. La rĂ©cupĂ©ration de George a lieu dans la journĂ©e du 23. Une jeune paysanne, RenĂ©e Eyrolles, transportĂ©e en moto par Cantuel, fournit les indications pour le retrouver. Une fourgonnette, conduite par Vidal avec Lopez, Cyril Witney (Michel), Pierrot DĂ©jantes et le docteur Georges Lachèze, un Ă©tudiant en mĂ©decine passĂ© au maquis. George Hiller a passĂ© huit heures, seul derrière une meule, le ventre ouvert, tentant de limiter l’hĂ©morragie en bourrant sa blessure de sa cravate et de deux mouchoirs. Son Ă©tat est inquiĂ©tant. Georges Lachèze, qui fait l’impossible pour soigner George avec les moyens du bord. Le transfert de George dans un hĂ´pital prĂ©sente des risques excessifs. George est donc transportĂ© dans un petit presbytère Ă  Magnagues[8]. Les liaisons radio avec Londres n’ayant lieu qu’une fois par jour et selon un horaire variable prĂ©Ă©tabli, il faut attendre le pour demander Ă  Londres l’envoi des mĂ©dicaments complĂ©mentaires. Par chance, l’émission, ce jour du 24, est planifiĂ©e Ă  9 heures 30. Le message, rĂ©digĂ© par Michel codĂ© par MĂ©janes, est envoyĂ© en urgence :
« Envoyez Bouleau sérum anti-gangréneux et antitétanique pour Maxime et autres blessés en attendant équipement médical. STOP. Colonne de environ 270 véhicules de transport est dans Figeac. STOP. Opérations guérilla redoublent. DTOP. 6-8 STOP. André Malraux légèrement blessé à la jambe et fait prisonnier a été emmené avec la colonne à Figeac. Reste en contact avec son chef d’état-major. »
Le soir du 24, les messages BBC sont reçus, à 19 h et à 21 h (« Le précipice se trouve au coin »). À 23 h, le parachutage est reçu sur le terrain « Bouleau » à Vayrac. Un chirurgien de Cahors, requis pistolet au poing, opère George. Comme il n’y a aucun moyen pour l’anesthésier, on lui fait ingurgiter les trois quarts d’une bouteille d’eau-de-vie de prune pour l’insensibiliser.
  • Juillet (suite). Le captain Cyril Watney « Eustache » succède Ă  George Hiller Ă  la tĂŞte du rĂ©seau. Par la suite, Londres envoie un avion rĂ©cupĂ©rer George Hiller pour le conduire dans un hĂ´pital en Angleterre.

1972. George Hiller meurt le , Ă  Bruxelles.

Identités

  • État civil : George François Hiller
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Maxime »
    • Nom de code opĂ©rationnel : FOOTMAN (en français VALET DE PIED)

Parcours militaire :

  • British Army,
  • SOE, section F ; grade : captain, puis major.

MĂ©moires

George Hiller raconte sa mission en France dans le livre de Raymond Picard et Jean Chaussade p. 153-159. Dans le mĂŞme livre, Cyril Watney raconte aussi sa mission :

  • formation et parachutage en France : p. 91-94 ;
  • l’activitĂ© sur le terrain : p. 149-153.

Reconnaissance

Distinctions

Monuments

  • Carennac (Lot) :
    • une stèle commĂ©more le parachutage de George Hiller et de Cyril Watney, le .
    • Ă  Magnagues, une plaque commĂ©morative est fixĂ©e sur la maison qui servit d’hĂ´pital de campagne pour soigner et opĂ©rer George Hiller le .

Archives

Les archives de George Hiller ont été déposées par Madame Judith Hiller au musée de la Résistance de Cahors.

Annexes

Notes

  1. Les usines Ratier fabriquent pour l'aviation allemande des hélices à pas variable au rythme de trois cents par semaine.
  2. Malraux s’échappera quand les Allemands évacueront Toulouse.
  3. Sources : [1] Jacques R. E. Poirier, p. 146-147 ; [2] Jean Lacouture, p. 291 ; Raymond Picard et Jean Chaussade, p. 134-138
  4. Source : F. Berton, responsable de la Résistance dans le Tarn, cité par Henri Noguères, p. 326.
  5. Le rendez-vous n'aura finalement pas lieu, Serge Ravanel n'ayant pas pu se déplacer.
  6. Malphettes, agent de liaison du maquis de Villelongue, selon Noguères, p. 327.
  7. À cet endroit, une plaque rend hommage à ce résistant.
  8. Magnagues est un lieu-dit situé sur la commune de Carennac.

Sources et liens externes

  • Fiche George Hiller, avec photographie : voir le site Special Forces Roll of Honour.
  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographiĂ© (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable Ă  la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 26, FOOTMAN CIRCUIT.
  • Jean Lacouture, AndrĂ© Malraux, une vie dans le siècle, Seuil, 1973.
  • Jacques R. E. Poirier, La Girafe a un long cou…, Fanlac, 1992 (ISBN 2-86577-156-3).
  • Raymond Picard et Jean Chaussade, Ombres et espĂ©rances en Quercy 1940-1945. Les groupes ArmĂ©e Secrète VĂ©ny dans leurs secteurs du Lot, Éditions Privat (et Association des Anciens de l’ArmĂ©e secrète et des groupes VĂ©ny du Lot), 1980 ; (ISBN 2-7089-9001-2)
  • Fiche George Hiller sur le site de Nigel Perrin, avec photographie.
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