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Robert Boiteux

Robert Boiteux (1906-1992) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive. Il fut parachuté deux fois en France pour y effectuer des missions clandestines :

  • PremiĂšre mission : comme membre du rĂ©seau SPRUCE, dans la rĂ©gion de Lyon, de mi 1942 Ă  mi 1943 ; il reprit la direction du rĂ©seau au dĂ©part de Georges Duboudin, fin ;
  • DeuxiĂšme mission : comme chef du rĂ©seau GARDENER, dans la rĂ©gion de Marseille, de Ă  la LibĂ©ration.
Robert Boiteux
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Biographie
Naissance
DécÚs
Nationalité
Activités

Identités

  • État civil : Robert RenĂ© Boiteux ; puis Burdett
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Nicolas » (rĂ©seau SPRUCE, Lyon)[1], « Firmin » (rĂ©seau GARDENER, Marseille)
    • Nom de code opĂ©rationnel : GARDENER (en français JARDINIER)
    • Fausse identitĂ© : RenĂ© Maurice Bourdet, nĂ© le Ă  Bastia ; profession acheteur SNCASE ; adresse : 58 bd Longchamp, Marseille ; taille 1,62 m, visage ovale, teint mat, cheveux chĂątains, yeux marron, etc.
    • Pseudo : Robert LĂ©ger[2].

Parcours militaire : SOE, section F ; grade : captain puis major.

ÉlĂ©ments biographiques

PremiÚres années

Robert Boiteux naĂźt le [3].

Ses activités avant guerre : coiffeur dans la trÚs chic Bond Street ; chercheur d'or ; champion de boxe[4].

Réseau SPRUCE

Parachute de Robert Boiteux lorsqu'il a atterri Ă  Anse en 1942.

Dans la nuit du 1er au , il est parachutĂ© prĂšs d’Anse (entre Lyon et Villefranche-sur-SaĂŽne) pour devenir conseiller technique de Georges Duboudin. Son compagnon Bob Sheppard « Patrice » atterrit sur le toit de Mme Charpy, Ă  deux pas de la gendarmerie. Il se fait arrĂȘter[5]. Boiteux s’en tire de peu.

Comme il ne s’entend pas avec Duboudin, Boiteux demande Ă  Londres (au QG du SOE dans Baker Street) de pouvoir travailler sĂ©parĂ©ment. Il a nouĂ© une amitiĂ© solide avec deux lyonnais : Joseph Marchand, fabricant de parfums, et Jean-Marie RĂ©gnier, l'un de ses reprĂ©sentants. En juillet, Nicolas Bodington est envoyĂ© pour Ă©tudier la situation. Il dĂ©cide de confirmer Georges Duboudin « Alain » dans sa fonction de commandement dans la rĂ©gion de Lyon.

Plus tard, de nouveaux rapports dĂ©favorables conduisent finalement la section F Ă  rappeler Georges Duboudin Ă  Londres et Ă  lui demander de remettre son rĂ©seau Ă  Robert Boiteux. Fin octobre, Duboudin rentre Ă  Londres, mais en ayant refusĂ© de communiquer Ă  Boiteux ses contacts et les lieux oĂč les armes et les explosifs ont Ă©tĂ© cachĂ©s. En , la Gestapo dĂ©couvre deux de ses planques (dont une centaine de kilos d'explosifs avec dĂ©tonateurs, des armes et de l'argent) et il Ă©chappe de justesse Ă  l'arrestation ; sa tĂȘte est mise Ă  prix par Klaus Barbie pour 6 millions de francs[6] (il est signalĂ© comme une personne s'appelant Nicolas et boitant vraiment[7]). Boiteux forme alors sa propre organisation avec des hommes sĂ»rs. Lazare Rachline, membre du rĂ©seau Vic[8], et lui, parviennent Ă  faire Ă©vader Bob Sheppard. En , Boiteux fait quitter la ville Ă  son rĂ©seau, le dĂ©place dans les collines du nord-ouest de Lyon et en fait un rĂ©seau rural. Il reçoit prĂšs d'une vingtaine de parachutages et rĂ©alise quelques sabotages de voies ferrĂ©es et de canaux. Ses efforts rendront possibles les remarquables succĂšs des maquis de Cluny-Charolles lors de la libĂ©ration. Mi-aoĂ»t, Robert Boiteux, Joseph Marchand « Ange » et Jean-Marie RĂ©gnier sont rappelĂ©s Ă  Londres (Boiteux et Marchand rentrent par avion[9] et RĂ©gnier par l'Espagne). La zone sera reprise par Robert Lyon (rĂ©seau ACOLYTE), Joseph Marchand lui-mĂȘme (rĂ©seau NEWSAGENT) et Albert Browne-Bartroli (rĂ©seau DITCHER).

Réseau GARDENER

Il est ensuite parachutĂ© le prĂšs de Figeac, en compagnie de Benjamin Aptaker « Alaric ». Le 8, Gaston Cohen, qui est son opĂ©rateur radio, parachutĂ© Ă  Saint-CĂ©rĂ© (Lot) et rĂ©ceptionnĂ© par George Hiller, rejoint Boiteux dix jours plus tard. Leur mission consiste Ă  travailler avec le colonel VĂ©ni (Jean Vincent) qui affirme disposer de 3 000 hommes Ă  Marseille et un maquis de 300 hommes autour de Nice. On constatera plus tard que ces chiffres sont exagĂ©rĂ©s.

Avant que Boiteux ne se rende Ă  Marseille, Aptaker et Cohen sont prĂȘtĂ©s Ă  George Hiller pour qui ils organisent le maquis CYPRÈS.

Ils se rendent ensuite dans la rĂ©gion de Marseille oĂč ils forment le rĂ©seau GARDENER qui participe activement Ă  la libĂ©ration de la rĂ©gion.

Fin de la guerre

À la fin des combats, Boiteux a un entretien avec le gĂ©nĂ©ral de Montsabert qui lui suggĂšre de former un groupe franc avec ses hommes, ce qu'il fait. On pense que ses 200 hommes ont Ă©tĂ© les premiers Ă  ĂȘtre incorporĂ©s avec leurs propres officiers dans l'ArmĂ©e française avec le 7e rĂ©giment de tirailleurs algĂ©riens.

AprĂšs son retour Ă  Londres, il se rend volontaire pour des opĂ©rations spĂ©ciales en Birmanie. Il se rend Ă  Sumatra oĂč il Ă©vacue des prisonniers de guerre alliĂ©s. AprĂšs la dĂ©mobilisation dans cette rĂ©gion, il travaille avec les personnes dĂ©placĂ©es en Allemagne. En 1950, il termine ses activitĂ©s dans les rĂ©gions ruinĂ©es par la guerre.

AprĂšs la guerre

Il rencontre une jeune Yougoslave, qu'il épouse. Ils ont deux enfants, Louis et Suzanne. Sa femme meurt en 1961.

Il part en Australie, oĂč il change son nom de Boiteux en Burdett.

Il meurt en Ă  l'Ăąge de 86 ans.

Reconnaissance

Robert Boiteux a reçu les distinctions suivantes :

               Military Cross
        Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre 1939-1945
  • Lyon : citoyen d'honneur de la ville de Lyon, nommĂ© par Louis Pradel, maire.

Notes et références

  1. Courvoisier 1984, p. 133.
  2. Ruby, p. 104.
  3. Lieu de naissance : Londres (Foot, p. 366) ou France (SFRoH).
  4. Foot, p. 316.
  5. Source : Ruby, p. 107 et Sheppard, ch. IX.
  6. Courvoisier 1984, p. 202.
  7. Courvoisier 1984, p. 203.
  8. Le rĂ©seau d’évasion VIC du SOE a pour chef Victor Gerson.
  9. Nuit du 19 au ; opĂ©ration DYER organisĂ©e par Henri DĂ©ricourt ; terrain : ACHILLE ; appareil : Hudson ; Ă©quipage : Wg Cdr Hodges, flt lt Alan Broadley, « Lofty » Reed ; personne amenĂ©e (1) : Paul Deman (DYER) de la section DF ; personnes ramenĂ©es en Angleterre (10) : Marie-ThĂ©rĂšse Le ChĂȘne, Tony Brooks, Robert Boiteux, Octave Simon, Joseph Marchand, Victor Gerson, Robert Benoist, Francis Basin, Raymonde Menessier, Jean-Louis de Ganay. [Source : Verity, p. 275.]

Voir aussi

Lien externe

Bibliographie

  • AndrĂ© Courvoisier, Le rĂ©seau Heckler : de Lyon Ă  Londres, Paris, France-Empire, , 299 p. (ISBN 978-2-7048-0342-2).
  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre prĂ©sente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une rĂ©fĂ©rence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit..., prĂ©face de Jacques Mallet, 5e Ă©dition française, Éditions Vario, 2004, (ISBN 2-913663-10-9)
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographiĂ© (exemplaire en provenance de la bibliothĂšque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable Ă  la bibliothĂšque de Valençay). Voir sheet 48, SPRUCE CIRCUIT et sheet 51, GARDENER CIRCUIT.
  • Bob Sheppard, Missions secrĂštes et dĂ©portation 1939-1945, Éditions Heimdal, 1998.
  • (en) Evelyn Le ChĂȘne, Watch for me by Moonlight: A British Agent with the French Resistance, Eyre Methuen, 1973. (« Les annĂ©es de guerre de Robert Boiteux » [Foot, p. 615]) SBN 413 29010 7.
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