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Joseph Marchand (SOE)

Joseph Marchand (1891-?) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive. D'abord recruté sur place, à Lyon, par Robert Boiteux, il fit partie du réseau SPRUCE pendant un an. Puis, après une période d'entraînement en Angleterre, il fut parachuté en France pour y former un nouveau réseau action, NEWSAGENT, qui joua un rôle important dans la région de Saint-Étienne pour la libération du pays.

Joseph Marchand
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Identités

  • État civil : Joseph Marchand
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Ange »
    • Nom de code opĂ©rationnel : NEWSAGENT (en français MARCHAND DE JOURNAUX)

Éléments biographiques

1891. Naissance de Joseph Marchand.

1942

  • Juin. Joseph Marchand est l’une des premières recrues de Robert Boiteux et devient son principal assistant local dans le rĂ©seau SPRUCE.

1943

  • AoĂ»t. Mi-aoĂ»t, Robert Boiteux, Joseph Marchand « Ange » et Jean-Marie RĂ©gnier sont rappelĂ©s Ă  Londres (Boiteux et Marchand rentrent par avion[1] et RĂ©gnier par l'Espagne). La zone sera reprise par Robert Lyon (rĂ©seau ACOLYTE), Joseph Marchand lui-mĂŞme (rĂ©seau NEWSAGENT) et Albert Browne-Bartroli (rĂ©seau DITCHER). Joseph Marchand suit une pĂ©riode d’entraĂ®nement. Il est promu capitaine et se dĂ©clare volontaire pour retourner en France.
  • Octobre. Dans la nuit du 20/21, Marchand retourne en France et est accueilli par Henri DĂ©ricourt. Sa mission consiste Ă  Ă©tablir une organisation dans la rĂ©gion de Saint-Étienne, en se concentrant sur le sabotage pour le D-day et Ă  constituer des groupes de guĂ©rilla. Ses activitĂ©s jusqu’en ont Ă©tĂ© fortement contrariĂ©es par les messages inintelligibles envoyĂ©s et reçus par son opĂ©rateur radio, recrutĂ© localement. La rĂ©gion de Saint-Étienne souffre beaucoup d’arrestations, mais Marchand trouve trois bons assistants locaux : lieutenant ClĂ©ment Boirayon, son frère Emile Boirayon et Adolphe Reymond « Aldo », ce dernier Ă©tant chef du maquis de Montbrison.

1944

  • Janvier. Le groupe de Marchand rĂ©ussit Ă  saboter les laminoirs aux aciĂ©ries de Saint-Chamond la veille de leur mise en route. Plusieurs sabotages mineurs dans diffĂ©rentes usines de Saint-Étienne sont perpĂ©trĂ©s.
  • Mai. Les usines d’aluminium Ă  Rive-de-Gier sont totalement arrĂŞtĂ©es pour plusieurs mois, reprĂ©sentant une production de 200 tonnes par mois.
  • Juin. Le 2, les Allemands font un raid sur l'entrepĂ´t de Marchand dans la rĂ©gion de Condrieu et de Rive-de-Gier, Ă  la suite de l'arrestation du chef de rĂ©ception, M. Bourges et de son ami François Aubert -dans des circonstances demeurĂ©es obscures). Ce dĂ©sastre majeur empĂŞche l'exĂ©cution du plan de Marchand destinĂ© Ă  armer 1 000 hommes dont il dispose juste avant le D-day. Il lui faut rĂ©duire ses objectifs en organisant un maquis de 150 hommes seulement Ă  Montbrison-sud. Ils n'ont que dix mitrailleuses Ă  se partager. ClĂ©ment Boirayon constitue un maquis près de Saint-Anthème (Puy-de-DĂ´me). Ils se concentrent sur les coupures ferroviaires, les destructions de locomotives et les attaques de colonnes allemandes.
  • Juillet. Le 5, un parachutage d’armes et d’explosifs permet Ă  Marchand et Ă  ses hommes d’attaquer la voie ferrĂ©e entre Saint-Étienne et Roanne. Il dĂ©truit aussi le poste d’aiguillage Ă  Montrond-les-Bains. Quand les explosifs viennent Ă  manquer, il dĂ©truit quatre locomotives en organisant leur collision. Après le D-day, des actions de guĂ©rilla sont organisĂ©es pour la dĂ©fense de LĂ©rigneux, oĂą 150 Allemands sont tuĂ©s et blessĂ©s avec l’aide de l’ArmĂ©e secrète et des Francs-tireurs et partisans. Le 25, le lieutenant AndrĂ© Louis Henri Martin (AndrĂ© Porthos ou JUST), un opĂ©rateur radio recrutĂ© localement, est acceptĂ© par Marchand comme opĂ©rateur radio du rĂ©seau. Ă€ ce poste, il va envoyer 41 messages et en recevoir 23, travaillant jusqu’au de Pontcharra, date Ă  laquelle ils partent au maquis de Montbrison.
  • Septembre. Le 2, un convoi de 2 000 Allemands est attaquĂ© dans une embuscade tendue sur la RN 86 près de Condrieu par 80 maquisards. Un grand nombre d’Allemands sont tuĂ©s, mais seulement 7 maquisards (et 3 blessĂ©s), grâce Ă  l’arrivĂ©e d’avions alliĂ©s qui bombardent la colonne allemande. Dans la nuit du 4 au 5, les armes parachutĂ©es destinĂ©es Ă  Marchand sont prises par les maquisards FTP, qui en conservent une partie, bien que Marchand ait toujours aidĂ© Ă  l’armement des FTP et de l’AS en prĂ©levant sur son maigre stock. Un dĂ©tachement de 130 hommes, complètement Ă©quipĂ©s et armĂ©s, est laissĂ© Ă  la caserne Vaux Ă  Montbrison sous les ordres du lieutenant Louis Gode, une recrue locale. Le 16, Marchand retourne en Angleterre depuis ChambĂ©on près de Feurs. Il est transfĂ©rĂ© Ă  l’armĂ©e française avec effet au .

Reconnaissance

Joseph Marchand a reçu les distinctions suivantes :

Notes, sources et liens externes

Notes

  1. Nuit du 19 au ; opération DYER organisée par Henri Déricourt ; terrain : ACHILLE ; appareil : Hudson ; équipage : Wg Cdr Hodges, flt lt Alan Broadley, « Lofty » Reed ; personne amenée (1) : Paul Deman (DYER) de la section DF ; personnes ramenées en Angleterre (10) : Marie-Thérèse Le Chêne, Tony Brooks, Robert Boiteux, Octave Simon, Joseph Marchand, Victor Gerson, Robert Benoist, Francis Basin, Raymonde Menessier, Jean-Louis de Ganay. [Source : Verity, p. 275.]

Sources et liens externes

  • Fiche Joseph Marchand sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la RĂ©sistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit..., prĂ©face de Jacques Mallet, 5e Ă©dition française, Éditions Vario, 2004.
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographiĂ© (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable Ă  la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 48, SPRUCE CIRCUIT, et sheet 53, NEWSAGENT CIRCUIT.
  • Ado Raimond, Le Groupe Newsagent-Ange, in « Entretemps », CIERSR, publications de l’universitĂ© de Saint-Étienne, 1998, (ISBN 2-86272-153-0), p. 89-98. Voir texte (sauf p. 93-94) sur google-bboks


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