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Albert Browne-Bartroli

Albert Browne-Bartroli (1915-1967) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret britannique du Special Operations Executive. Il fut envoyé en France comme chef du réseau DITCHER, en Saône-et-Loire.

Albert Browne-Bartroli
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Fratrie

Identités

  • État civil : Albert James Browne-Bartroli
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : «Tiburce»
    • Nom de code opĂ©rationnel : DITCHER (en français TERRASSIER)
    • Papiers d’identitĂ© :

Parcours militaire :

  • Royal Air Force.
  • SOE, section F ; grade : flight lieutenant ;

Famille

  • Son père : Eugene H. L. Browne, Britannique.
  • Sa mère : Mrs Browne, nĂ©e Elisa Francesca Bartroli, Espagnole.
  • Ses frère et sĹ“ur (2) : Henry (1913-1937) ; Eliane (1917-1944), qui fut Ă©galement agent du SOE section F (probablement recrutĂ©e sur la recommandation d'Albert[1], elle fut envoyĂ©e en France mi-43 comme courrier du rĂ©seau Bernard-MONK de Charles Skepper, Ă  Marseille.
  • Sa femme. Madeleine Ries
  • Ses enfants : Margaret, nĂ©e le rĂ©sidant Ă  Barcelone ; Patrick, nĂ© le , rĂ©sidant Ă  Marseille.

Éléments biographiques

Albert Browne-Bartroli naît le à Marseille.

1943

Dans la nuit du 20 au , un Hudson dĂ©pose Albert Browne-Bartroli près d’Angers[2]. Sa mission consiste Ă  superviser et entraĂ®ner les maquis en SaĂ´ne-et-Loire, de façon Ă  attaquer le trafic routier et ferroviaire des Allemands Ă  partir du D-day, depuis Chalon-sur-SaĂ´ne, Mâcon, Paray-le-Monial, ainsi qu'AmbĂ©rieu dans l'Ain. Il se rend immĂ©diatement Ă  Lyon pour rencontrer son opĂ©rateur radio, capt. Henry Borosh « Marius Â». Ce dernier lui apprend que, contrairement aux rapports de Georges Duboudin, il n'existe aucun contact Ă  AmbĂ©rieu ou Paray-le-Monial. Les seuls maquis existants sont : deux — chacun de 50 membres — Ă  Saint-Gengoux-le-National, sous le commandement de Jean-Louis Delorme ; et un autre, de 100 membres, près de Cherny, sous le commandement de Jean Renard, Georges Malère et AndrĂ© Argnet. Ces quatre hommes ont Ă©tĂ© recrutĂ©s par Joseph Marchand « Ange Â».

Browne-Bartroli est rejoint par un jeune Anglais, lieutenant George Hicks « Thomas Â», Ă©vadĂ© d'un camp de prisonniers de guerre, qui devient finalement un lieutenant de Browne-Bartroli. Le premier travail de Browne-Bartroli consiste Ă  Ă©quiper les maquis existants pour l'hiver et Ă  les entraĂ®ner Ă  la manipulation des armes et explosifs. Jean Renaud devient le second de Browne-Bartroli. Une autre recrue locale, Jean Tabourin, organise un service de sĂ©curitĂ© et de renseignements pour le maquis, qui se rĂ©vĂ©lera très efficace.

Browne-Bartroli développe son organisation à Charolles et au sud de Mâcon. Il reçoit trois parachutages d'armes et d'explosifs à Juliénas. À cette époque, l'Armée secrète est active dans la région, alors que les FTP sont peu nombreux et inactifs.

En , Henry Borosh quitte la rĂ©gion de Lyon et les communications radio sont confiĂ©es Ă  un opĂ©rateur entraĂ®nĂ© localement, « Ibis Â». Ce changement est malheureux car, en dĂ©pit de sa bonne volontĂ©, Ibis ne parvint pas Ă  s'adapter au volume des Ă©changes. La situation sera rĂ©tablie en avec l'arrivĂ©e de l'officier amĂ©ricain Joseph Litalien « Jacquot Â».

1944

  • FĂ©vrier. Dans la nuit du 3 au , Henry Borosh rentre Ă  Londres. Les Allemands commencent Ă  effectuer de grands raids en SaĂ´ne-et-Loire. Rien qu'Ă  Cluny, ils arrĂŞtent 110 personnes. Ayant Ă©tĂ© prĂ©venu, Browne-Bartroli ne perd qu'un homme, George Malère, mais les femmes de Jean Renard et d'AndrĂ© Argnet furent arrĂŞtĂ©es en lieu et place de leurs maris. Malère sera dĂ©portĂ© en Allemagne.
  • Mars. Jean RĂ©gnier « Porthos Â» est parachutĂ© le 3. Il est chef du rĂ©seau MASON dans la rĂ©gion de Chalon-sur-SaĂ´ne. Londres se rend compte qu'après le D-day, Browne-Bartroli aura besoin de davantage d'assistants, car il ne serait pas en mesure de superviser lui-mĂŞme les rĂ©gions de SaĂ´ne-et-Loire et d'AmbĂ©rieu.
  • Avril. ArrivĂ©e de Jean-Paul Archambault « Chico Â», qui aura George Hicks comme assistant. Ils forment trois groupes : Ă  Bourg, Ă  Pont-d'Ain et Ă  Saint-Rambert-en-Bugey.
  • Mai. Le 23, arrivĂ©e de Guy d'Artois « DieudonnĂ© Â» et de l'opĂ©rateur radio Joseph Litalien « Jacquot Â». Guy d'Artois vient prendre en charge et instruire 600 hommes près de Chalon-sur-SaĂ´ne, jusqu'alors sous le commandement de Jean-Louis Delorme qui a Ă©tĂ© blessĂ©. Peu après son arrivĂ©e, il prend en charge l'entraĂ®nement de trois bataillons : Ă  Charolles, 890 hommes sous le commandement de DeprĂ© ; Ă  Montceau-les-Mines, 950 hommes sous le commandement de BenoĂ®t ; Ă  Chauffailles, 550 hommes sous le commandement de Thomas. Guy d'Artois prĂ©pare la rĂ©ception d'Ă©quipes Jedburgh.
  • Juin. Le 6, ayant reçu le message de Londres leur ordonnant l'attaque des voies de communication et le dĂ©marrage de la guĂ©rilla, ils sont en mesure d'armer 200 hommes en SaĂ´ne-et-Loire. Ces hommes, rĂ©partis en petits groupes, dĂ©marrent leurs attaques depuis leurs bases principales de Cluny, Charolles et Saint-Gengoux. Les Allemands sont alors Ă  Mâcon, Chalon-sur-SaĂ´ne, Paray-le-Monial, Montceau-les-Mines et Le Creusot, mais ne possèdent pas de garnisons Ă  l'intĂ©rieur du triangle formĂ© par ces villes. Durant le premier mois post D-day, ils envoient d'importantes colonnes pour maintenir ouvertes leurs voies de communication. Cependant, rapidement les attaques se rĂ©vèles fructueuses, Jean-Louis Delorme attaquant Mâcon et Chalon-sur-SaĂ´ne, tandis que Gaston LĂ©vy attaque autour de Paray-le-Monial. Dès les premiers jours, les lignes Lozanne-Paray, Mâcon-Cluny, Cluny-Chalon et Cluny-Paray sont coupĂ©es et mises hors service. Bien que les lignes Mâcon-Chalon et Paray-Montceau soient attaquĂ©es quotidiennement en plusieurs endroits, il est impossible de stopper complètement le trafic, car les coupures sont rĂ©parĂ©es très rapidement, et les dĂ©raillements deviennent de plus en plus difficiles Ă  organiser. Plusieurs douzaines de ponts sont dĂ©truits, dont neuf ponts en pierre très utiles entre Villefranche et Tournus. De grandes quantitĂ©s d'explosif (environ 1 300 kg de plastic) sont utilisĂ©es pour chacun. On les charge sur des remorques, qu'un camion tire sous le pont, on dĂ©tache la remorque et l'explosion se produit sur la remorque. Plusieurs jours après le D-day, l'ordre est reçu du gĂ©nĂ©ral KĹ“nig de rejoindre les FFI. Un chef dĂ©partemental est nommĂ©, en la personne du capitaine de la FertĂ© (Ferrant). Le dĂ©partement est alors divisĂ© en quatre zones militaires : Cluny, Charolles, Saint-Gengoux et La Clayette. Browne-Bartroli recrute sur place AndrĂ© Cugnet. Le 7, le petit groupe de Clugnet est attaquĂ© et submergĂ© par un grand nombre d'Allemands. Ă€ la fin du mois, Browne-Bartroli fait Ă©tat dans un rapport d'un groupe de 1 500 hommes Ă  Thizy, pour lequel il rĂ©clame des armes.
  • Juillet. Le 14, il reçoit un parachutage de jour (36 avions). Il est alors en mesure de distribuer assez d'armes pour 300 hommes aux FTP Ă  condition qu'ils rejoignent le combat. Tous les convois allemands dans le triangle mentionnĂ© sont attaquĂ©s. Un jour, près de Cluny, cent pistolets mitrailleurs et vingt bazookas allemands sont pris. Ă€ Azay, un dimanche, 150 Allemands sont tuĂ©s, contre seulement 8 maquisards. Il est ensuite dĂ©cidĂ© de former trois rĂ©giments : un Ă  Cluny, un Ă  Charolles et un Ă  Saint-Gengoux. Browne-Bartroli espère aussi organiser un quartier gĂ©nĂ©ral pour la SaĂ´ne-et-Loire avec le capitaine La FertĂ©, Guy d'Artois et un reprĂ©sentant FTP pour planifier une action unifiĂ©e au niveau dĂ©partemental. Cependant, en dĂ©pit de tous ses efforts, ce projet n'aboutit pas, car la tâche d'amener les FTP au combat se rĂ©vèle impossible. Browne-Bartroli cesse de les approvisionner en armes.
  • AoĂ»t. Le 11, trois mille Allemands attaquent Cluny avec l'artillerie, des voitures blindĂ©es et des avions. La bataille dure de 6 h Ă  20 h. Ă€ deux reprises les Allemands parviennent Ă  100 mètres de Cluny, la ville elle-mĂŞme Ă©tant bombardĂ©e sans arrĂŞt. Mais Ă  19 h, les maquisards contre-attaquent, et les Allemands laissent derrière eux deux mitrailleuses, deux voitures blindĂ©es, plusieurs camions et plus de 400 morts. Les maquisards perdent 12 morts et prennent 2 prisonniers. Ă€ partir de ce moment-lĂ , plus aucun Allemand n'entrera dans le triangle, Ă  moins d'ĂŞtre prisonnier. Grâce aux parachutages massifs de juillet et du 1er aoĂ»t, les FFI disposent de 3 000 hommes armĂ©s et entraĂ®nĂ©s, en particulier ceux de Guy d'Artois « DieudonnĂ© Â», qui a mis en place Ă  Charolles une Ă©cole pour les officiers non commissionnĂ©s. Ainsi les hommes de Cluny sont bien entraĂ®nĂ©s au combat. Avec la coopĂ©ration des PTT, Guy d'Artois organise un remarquable système tĂ©lĂ©phonique secret, fonctionnant avec 600 Ă  900 km de lignes, reliant 70 points centrĂ©s sur Lyon et Charolles et servi par 150 tĂ©lĂ©phonistes travaillant avec la RĂ©sistance, qui contribuera pour une large part aux succès du rĂ©seau. Les attaques commencent alors sur les routes principales Mâcon-Chalon et Paray-Montceau. Dans la nuit du 14 au , des dĂ©tachements des SAS et deux Ă©quipes Jedburgh, ANTHONY et ALAN, arrivent. En deux jours, ils sont au contact de l'ennemi. Chaque jour, entre 20 et 50 vĂ©hicules allemands sont dĂ©truits. Le groupe s'attaque alors Ă  des objectifs plus ambitieux et rĂ©ussit Ă  libĂ©rer Roanne. L'un de ses bataillons commence Ă  attaquer entre Villefranche et Macon, et plus tard prend Villefranche en coopĂ©ration avec des tanks français de la 7th Army, faisant 5 000 prisonniers.
  • Septembre. Le 8, des attaques sont menĂ©es sur Mâcon, Tournus, Sennecey et Chalon-sur-SaĂ´ne. Ă€ Mâcon, les Allemands s'enfuient. Sennecey est prise avec des pertes considĂ©rables. Ensuite, les FFI agissent en tant qu'infanterie dans les tanks français pour la prise de Chalon-sur-SaĂ´ne, Montceau-les-Mines, Le Creusot, Paray-le-Monial, Autun et Chagny. 900 maquisards sont enrĂ´lĂ©s comme commandos dans la 7th Army.
  • Octobre. Le 9, Browne-Bartroli retourne en Angleterre.

1967. Albert Browne-Bartroli meurt en Espagne.

Reconnaissance

Distinctions

  • Royaume-Uni : DSO[3]
  • France : Croix de guerre avec Palme (dĂ©cision no 12 Paris )

Monuments

  • Ă€ Ameugny, une plaque rappelle les grands parachutages de l'Ă©tĂ© 1944, et notamment ceux reçus par le rĂ©seau DITCHER, organisĂ©s par Albert Browne-Bartroli « Tiburce Â» et son opĂ©rateur radio, Joseph Litalien « Jacquot Â». La plaque se trouve au hameau du Mont, sur une hauteur dominant le terrain de la Grange Sercie, au bord du chemin de randonnĂ©e pĂ©destre et Ă©questre. C'est l'association « Patrimoine de Cortevaix Â» qui l'a fait poser au cours de l'Ă©tĂ© 2006[4].

Annexes

Notes

  1. Source : Siedentopf, p. 124.
  2. Opération : MATE ; agent : Henri Déricourt ; terrain : ACHILLE ; appareil : Hudson ; pilotes : plt off J.R. Affleck, flg off Richards, flg off Goldfinch ; personnes amenées (4) : Albert Browne-Bartroli, Joseph Marchand, Robert Benoist, Cl. Zeller ? ; personnes ramenées (4) : Henri Frager, Francis Nearne, M. Leprince, Alexandre Lévy ? ; opération surveillée par le SD. Source : Verity, p. 286, où la mention de Dumont-Guillemet est certainement une erreur.
  3. Verity, p. 166.
  4. Libre RĂ©sistance, no 18, p. 3.

Sources et liens externes

  • Fiche Albert Browne-Bartroli : voir le site Special Forces Roll of Honour.
  • M. R. D. Foot et Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac (avant-propos et notes) (trad. Rachel Bouyssou), Des Anglais dans la RĂ©sistance : le service secret britannique d'action (SOE) en France, 1940-1944, Paris, Tallandier, , 799 p. (ISBN 978-2-847-34329-8, OCLC 319951396). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Hugh Verity (trad. de l'anglais), Nous atterrissions de nuit [« We landed by moonlight »], Toulouse, CĂ©paduès-Ă©ditions, , 371 p. (ISBN 978-2-364-93550-1).
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographiĂ© (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable Ă  la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 49, DITCHER CIRCUIT.
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