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Sexualité dans la Rome antique

Les attitudes et comportements sexuels dans la Rome antique sont visibles dans l'art romain, la littérature, les inscriptions et dans une moindre mesure dans les restes archéologiques comme les artefacts érotiques ou l'architecture. Il a parfois été avancé qu'une caractéristique de l'ancienne Rome est une « licence sexuelle illimitée[1] » :

« La sexualité des Romains n'a jamais eu bonne presse dans la société occidentale depuis l'arrivée de la religion chrétienne. Dans l'imagination et la culture populaire, c'est synonyme de licence et d'abus sexuels[2]. »

Satyre et nymphe, symboles mythologiques de la sexualité, sur une mosaïque dans une chambre à Pompéi.

Mais la sexualité n'est pas exclue du mos maiorum[Langlands 1], la norme sociale traditionnelle qui régit la vie publique, privée et militaire[3]. Pudeur, honte, modestie étaient un facteur de régulation du comportement[Langlands 1], ainsi qu'un rétrécissement juridique pour certaines transgressions sexuelles, à la fois dans la période de la république et dans la période impériale[Langlands 2]. Les censeurs étaient des magistrats chargés de déterminer le rang social des individus et qui pouvaient occasionnellement retirer aux citoyens leur titulature sénatoriale ou les retirer de l'ordre équestre pour mauvais comportement sexuel[Fantham2011 1] - [Richlin1993 1]. Au milieu du XXe siÚcle, le théoricien de la sexualité Michel Foucault voit le sexe à travers le monde gréco-romain comme gouverné par la retenue et par l'art de gérer le plaisir sexuel[4].

La sociĂ©tĂ© romaine est patriarcale (voir pater familias), et la masculinitĂ© est fondĂ©e sur la capacitĂ© Ă  se gouverner soi-mĂȘme et les autres de statut infĂ©rieur, pas seulement en politique et Ă  la guerre, mais Ă©galement au lit[Cantarella 1]. La virtus, reliĂ©e Ă©tymologiquement Ă  vir, « l'homme », est un idĂ©al masculin d'autodiscipline. L'idĂ©al correspondant pour la femme est pudicitia, souvent traduit par chastetĂ© ou modestie, mais avec une signification plus positive et compĂ©titive qui se voit Ă  travers l'attrait et la maitrise d'elle-mĂȘme de la femme[Langlands 3]. Les femmes romaines des classes supĂ©rieures doivent ĂȘtre bien Ă©duquĂ©es, fortes de caractĂšre et actives dans le maintien du statut social de leur famille[Cantarella 2]. Mais Ă  part quelques exceptions, la littĂ©rature romaine encore existante n'a prĂ©servĂ© que les voix masculines sur le sujet de la sexualitĂ©. Alors que l'art visuel a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par des gens de statut faible et d'origines ethniques diverses, il a Ă©tĂ© commandĂ© par des gens aisĂ©s, dont des anciens esclaves durant la pĂ©riode impĂ©riale, et l'art visuel est adaptĂ© Ă  leurs goĂ»ts et inclinations[Clarke 1].

Certains comportements et attitudes sexuels dans la culture de la Rome antique (en) diffĂšrent sensiblement de ceux de la culture occidentale[Langlands 4] - [Clarke 2]. La religion romaine soutenait la sexualitĂ© comme un aspect de la prospĂ©ritĂ© de l’État, et les individus pouvaient se tourner vers des pratiques religieuses individuelles privĂ©es ou vers la « magie » pour amĂ©liorer leur vie Ă©rotique ou pour amĂ©liorer leur fertilitĂ©. La prostitution (en) Ă©tait lĂ©gale, publique et dĂ©veloppĂ©e. Des peintures « pornographiques » faisaient partie des collections d'arts de foyers respectables[McGinn2004 1]. Il Ă©tait considĂ©rĂ© comme naturel et banal pour les hommes adultes d'ĂȘtre attirĂ©s par des adolescents des deux sexes et la pĂ©dĂ©rastie Ă©tait condamnĂ©e seulement si le partenaire jeune Ă©tait un Romain libre. « HomosexualitĂ© » et « hĂ©tĂ©rosexualitĂ© » n'Ă©tait pas une dichotomie primordiale dans la vision romaine de la sexualitĂ© et aucun mot latin pour ces concepts n'existe[5]. Aucune censure morale n'Ă©tait appliquĂ©e aux hommes adultes qui avaient des relations sexuelles avec des femmes ou des hommes de statut infĂ©rieur, tant que le comportement ne rĂ©vĂ©lait pas des faiblesses ou des excĂšs ou n’enfreignait pas les droits et prĂ©rogatives de leurs pairs masculins. Alors que le comportement effĂ©minĂ© visible Ă©tait dĂ©noncĂ©, surtout en rhĂ©torique politique, les relations homosexuelles modĂ©rĂ©es avec des prostituĂ©s mĂąles ou des esclaves n'Ă©taient pas vues comme impropres ou viciant la masculinitĂ©, si le citoyen mĂąle avait le rĂŽle actif et non rĂ©ceptif. L'hypersexualitĂ© Ă©tait cependant condamnĂ©e moralement et mĂ©dicalement, aussi bien pour les hommes que les femmes. Les femmes Ă©taient tenues Ă  un code moral plus strict[Nussbaum2002 1], et les relations sexuelles entre femmes sont peu documentĂ©es, mais la sexualitĂ© fĂ©minine est diversement cĂ©lĂ©brĂ©e ou vilipendĂ©e dans la littĂ©rature latine. En gĂ©nĂ©ral les Romains avaient des catĂ©gories de genres plus flexibles que les Grecs anciens[6].

Un paradigme de la fin du XXe siĂšcle analyse la sexualitĂ© romaine dans les termes opposĂ©s binaires « pĂ©nĂ©trant-pĂ©nĂ©trĂ© », une analyse trompeuse et rigide qui peut cacher les expressions de la sexualitĂ© des individus romains[Langlands 5]. MĂȘme la pertinence du mot sexualitĂ© dans la culture de la romaine antique est controversĂ©e[Clarke 3] - [7], mais en l'absence d'un autre mot pour dĂ©finir « l'interprĂ©tation culturelle de l'expĂ©rience Ă©rotique » le terme continue Ă  ĂȘtre utilisĂ©note_12_22-0">[8].

Littérature érotique et art

ScĂšne romantique, mosaĂŻque, Villa de Centocelle, Rome, vers 20 av. J.-C.

La littĂ©rature antique sur la sexualitĂ© romaine peut ĂȘtre rangĂ©e dans quatre catĂ©gories[Clarke 4] :

  • textes lĂ©gaux ;
  • textes mĂ©dicaux ;
  • poĂ©sie ;
  • discours politiques.

Les formes d'expression ayant un cachet culturel faible dans l'AntiquitĂ© — comĂ©die, satire, invective, poĂ©sie d'amour, sorts magiques, graffitis, inscriptions et dĂ©corations d'intĂ©rieurs — ont plus Ă  dire sur la sexualitĂ© que les genres plus culturels comme l'Ă©popĂ©e et la tragĂ©die. Les informations sur la vie sexuelle des Romains sont dispersĂ©es dans l'historiographie, l'art oratoire, la philosophie et les traitĂ©s antiques de mĂ©decine, d'agriculture ou autres sujets techniques[9]. Les textes lĂ©gaux pointent les comportements que les Romains voulaient rĂ©guler ou interdire, sans reflĂ©ter nĂ©cessairement ce que les personnes faisaient ou s'empĂȘchaient de faire[10].

Les auteurs latins majeurs dont les Ɠuvres permettent de comprendre la sexualitĂ© romaine sont entre autres :

  • l'Ă©crivain de comĂ©die Plaute (d. 184 av. J.-C.), dont les histoires tournent souvent autour de la comĂ©die Ă©rotique.
  • l'homme d'État et moraliste Caton l'Ancien (d. 149 av. J.-C.), qui offre des aperçus de la sexualitĂ© Ă  une Ă©poque que les Romains considĂšrent comme ayant des standards moraux plus Ă©levĂ©s.
  • le poĂšte LucrĂšce (d. 55 av. J.-C.), qui traite longuement de la sexualitĂ© Ă©picurienne dans son Ɠuvre philosophique De rerum natura.
  • Catulle (fl. 50 av. J.-C.), dont les poĂšmes explorent une gamme d'expĂ©riences Ă©rotiques Ă  la fin de la RĂ©publique, du romantisme dĂ©licat Ă  l'invective brutalement obscĂšne.
  • CicĂ©ron (d. 43 av. J.-C.), dont les discours attaquent la conduite sexuelle de l'opposition et dont les lettres sont truffĂ©es de ragots sur l'Ă©lite romaine.
  • Properce et Tibulle, qui rĂ©vĂšlent les attitudes sociales en dĂ©crivant les affaires amoureuses avec des maĂźtresses.
  • Ovide (d. 17), particuliĂšrement Les Amours (affaires amoureuses) et son Art d'aimer, qui selon la lĂ©gende contribuent Ă  la dĂ©cision d'Auguste d'exiler le poĂšte, et son Ă©pique les MĂ©tamorphoses qui prĂ©sente une gamme de pratiques sexuelles, avec un accent sur le viol, Ă  travers la mythologie ;
  • l'auteur d'Ă©pigrammes Martial (d. 102/4), dont les observations sur la sociĂ©tĂ© sont entretoisĂ©es par des invectives sexuellement explicites.
  • le satiriste Juvenal (d. dĂ©but du IIe siĂšcle), qui se rĂ©pand en injures contre la morale sexuelle de son Ă©poque.

Ovide liste un certain nombre d'auteurs connus pour leurs textes, maintenant perdus, licencieux[11]. Les manuels sexuels grecs ainsi que la pornographie[12] Ă©taient publiĂ©s sous le nom d’heterai connus et circulaient dans Rome. Les Contes milĂ©siens sont traduits par Sisenna. Ovide considĂšre ce livre comme un recueil de mĂ©faits (crimina), et affirme que l'histoire est truffĂ©e de blagues grivoises[13]. AprĂšs la bataille de Carrhes, les Parthes auraient Ă©tĂ© choquĂ©s de trouver le Milesiaca dans les bagages des officiers de Marcus Crassus[14].

L'art Ă©rotique, particuliĂšrement celui prĂ©servĂ© Ă  PompĂ©i et Ă  Herculanum (en), est une source riche et sans ambiguĂŻtĂ©s ; certaines images contredisent les prĂ©fĂ©rences sexuelles soulignĂ©es par les sources littĂ©raires et peuvent avoir eu pour but de provoquer le rire ou de combattre les attitudes conventionnelles[Clarke 5]. Les objets de tous les jours comme les miroirs ou la vaisselle pouvaient ĂȘtre dĂ©corĂ©s avec des scĂšnes Ă©rotiques ; sur la cĂ©ramique sigillĂ©e cela va « d'Ă©lĂ©gants badinages amoureux » Ă  des vues explicites montrant le pĂ©nis entrant dans le vagin[Clarke 6]. Les peintures Ă©rotiques se trouvent dans les maisons les plus respectables de la noblesse romaine, comme Ovide note :

« De mĂȘme que les portraits vĂ©nĂ©rables d'homme, peints par la main d'un artiste, sont resplendissants dans nos maisons, il y a aussi une petite peinture (tabella)[15] dans certains lieux qui reprĂ©sente les diffĂ©rentes positions sexuelles et les divers couplages : de la mĂȘme façon qu'Ajax fils de TĂ©lamon est assis avec une expression montrant sa colĂšre, et que la mĂšre barbare (MĂ©dĂ©e) a le crime dans son regard, la VĂ©nus mouillĂ©e sĂšche ses cheveux avec ses doigts et est montrĂ©e Ă  peine couverte par les eaux maternelles[16]. »

L'art érotique dans son contexte architectural, avec des dommages montrant les briques derriÚre, sur les murs de la Maison du centenaire (en), Pompéi.

La tabella pornographique et la Vénus chargée d'érotisme font partie des images multiples qu'un connaisseur d'art peut apprécier[Clarke 7]. Une série de peintures des bains suburbains (en) à Pompéi, découverte en 1986 et publiée en 1995, présente des scénarios érotiques qui semblent avoir pour but « d'amuser le spectateur avec un spectacle sexuel choquant », dont une variété de positions sexuelles, des scÚnes de sexe oral et des scÚnes de sexe de groupe hétérosexuelles, homosexuelles ou lesbiennes[Clarke 8].

Le dĂ©cor d'une chambre romaine peut reflĂ©ter tout Ă  fait littĂ©ralement son usage sexuel : le poĂšte Horace semble avoir eu une chambre Ă  miroirs pour, lorsqu'il loue les services d'une prostituĂ©e, pouvoir voir sous tous les angles[17] - [Clarke 9]. L’empereur TibĂšre avait sa chambre dĂ©corĂ©e avec « des peintures et des sculptures les plus lascives et contenant des manuels d'Ă©ducation sexuelle grecs d'Elephantis dans le cas oĂč ceux qui utilisaient la chambre aient besoin d'instructions. »[18]

Il y au IIe siĂšcle « une explosion de textes sur le sexe en grec et en latin »[19]. Mais la sexualitĂ© disparait ensuite totalement et les sujets sexuels sont rĂ©servĂ©s pour les textes mĂ©dicaux ou pour la thĂ©ologie chrĂ©tienne. Au IIIe siĂšcle le cĂ©libat est devenu un idĂ©al pour le nombre croissant de chrĂ©tiens et les PĂšres de l'Église comme Tertullien ou ClĂ©ment d'Alexandrie dĂ©battent mĂȘme de si le sexe marital doit ĂȘtre autorisĂ© pour la procrĂ©ation. La sexualitĂ© de la martyrologie se concentre sur les Ă©preuves contre la chastetĂ© chrĂ©tienne[19] et sur la torture sexuelle ; les chrĂ©tiennes sont plus souvent sujettes que les hommes aux mutilations sexuelles, en particulier les seins[20]. L'humour obscĂšne de Martial est briĂšvement relancĂ© Ă  Bordeaux au IVe siĂšcle par le poĂšte Ă©rudit Gallo-Romain Ausone, bien qu'il Ă©vite la prĂ©dilection de Martial pour la pĂ©dĂ©rastie, et Ă©tait au moins thĂ©oriquement un chrĂ©tien[21].

Sexe, religion et État

Un homme prépare le sacrifice nocturne d'un porc à Priape, avec Cupidon en porcher[22] (peinture murale, Villa des MystÚres).

Comme d'autres aspects de la vie romaine, la sexualitĂ© est soutenue et rĂ©gulĂ©e par les traditions religieuses, Ă  la fois dans le culte public d'État et dans les pratiques religieuses privĂ©es ou dans la magie. La sexualitĂ© Ă©tait une catĂ©gorie de pensĂ©e religieuse importante[Staples 1]. La complĂ©mentaritĂ© homme-femme est vitale dans le concept romain de divinitĂ©. Le Dii Consentes Ă©tait un conseil des dieux comportant autant de femmes que d'hommes, en quelque sorte un Ă©quivalent romain des douze dieux de l'Olympe grecs[23] - [24]. Au moins deux sacerdoces d'État Ă©taient tenus conjointement par un couple mariĂ©[25]. Les vestales, vierges, un des sacerdoces d'État rĂ©servĂ© aux femmes, faisaient vƓu de chastetĂ© qui leur garantissait une relative indĂ©pendance vis-Ă -vis du contrĂŽle des hommes ; on trouvait parmi les objets religieux en leur possession un phallus sacrĂ©[26] - [27] : « le feu de Vesta
 Ă©voque l'idĂ©e de puretĂ© sexuelle dans la femme » et « reprĂ©sente le pouvoir procrĂ©atif de l'homme »[Staples 2] Les hommes qui servaient dans les diffĂ©rents Collegium de prĂȘtres devaient se marier et avoir des familles. CicĂ©ron soutient que le dĂ©sir de (libido) de procrĂ©er est « la pĂ©piniĂšre de la rĂ©publique », c'est la cause de la premiĂšre forme d'institution sociale, le mariage. Le mariage produit des enfants et une maison (domus) pour l'unitĂ© de la famille, la pierre angulaire de la vie urbaine[28] - [29].

Beaucoup de fĂȘtes religieuses romaines comportent un Ă©lĂ©ment de sexualitĂ©. Le Lupercalia en fĂ©vrier, cĂ©lĂ©brĂ© jusqu'au Ve siĂšcle, inclut le rite archaĂŻque de la fertilitĂ©. Le Floralia comprend des danses nues. Lors de certaines fĂȘtes en avril les prostituĂ©es participent ou sont officiellement reconnues[30].

Les liens entre la reproduction humaine, la prospĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale et le bien-ĂȘtre de l'État est incarnĂ© par le culte de VĂ©nus, qui diffĂšre de sa contrepartie grecque Aphrodite dans son rĂŽle de mĂšre du peuple romain Ă  travers son fils demi-dieu ÉnĂ©e[31]. Durant la guerre civile des annĂ©es -80, Sylla, en passe d’envahir son propre pays avec les lĂ©gions sous son commandement, fait battre des piĂšces montrant une VĂ©nus couronnĂ©e comme divinitĂ© tutĂ©laire personnelle, avec Cupidon tenant la palme de la victoire ; au verso, les trophĂ©es militaires cĂŽtoient les augures, les prĂȘtres d'État qui lisent la volontĂ© des Dieux. L'iconographie lie les divinitĂ©s de l’amour et du dĂ©sir avec le succĂšs militaire et l’autoritĂ© religieuse ; Sylla adopte le titre Epaphroditus, celui d'Aphrodite, avant de devenir dictateur.[32] Le fascinum, un charme phallique, est omniprĂ©sent dans la culture romaine, apparaissant partout, depuis les bijoux jusqu'aux cloches ou aux lampes[Williams 1], Ă©galement dans des amulettes protĂ©geant les enfants[33] ou lors des triomphes[34].

Denarius frappĂ© vers 84–83 av. J.-C. sous Sylla montrant VĂ©nus avec un diadĂšme et Cupidon avec une palme, au verso des trophĂ©es militaires et des objets religieux (pot et lituus).

Cupidon inspire le dĂ©sir ; Priape reprĂ©sente la luxure lourde ou humoristique ; Mutunus Tutunus promeut le sexe marital. Le Dieu Liber supervise les rĂ©ponses physiologiques lors des rapports sexuels. Quand un homme reçoit la toga virilis, Liber devient son patron ; selon les poĂštes, il laisse alors derriĂšre lui sa modestie innocente (pudor) de l’enfance et acquiert la libertĂ© sexuelle (libertas)[35].

Les mythes classiques utilisent souvent des thÚmes sexuels comme l'identité sexuelle, l'adultÚre, l'inceste et le viol. La littérature et l'art romain, comme pour les personnages mythologiques hellénistiques, parlent de relations sexuelles entre humain et Dieux, souvent de façon humoristique et sans dimension religieuse[Clarke 10].

Castitas

Le mot latin castitas, qui a donnĂ© le mot français chastetĂ©, est un nom dĂ©notant « une puretĂ© morale et physique usuellement dans un contexte religieux », faisant rĂ©fĂ©rence parfois mais pas toujours Ă  la chastetĂ© sexuelle[Langlands 6]. L'adjectif castus (fĂ©minin casta, neutre castum), pur, peut ĂȘtre utilisĂ© aussi bien pour les lieux et les objets que pour les personnes ; l'adjectif pudicus (chaste, modeste) dĂ©crit plus spĂ©cifiquement les personnes ayant une morale sexuelle[Langlands 6]. Les rituels associĂ©s Ă  la dĂ©esse CĂ©rĂšs sont concernĂ©s par la castitas Ă  la fois sexuelle et rituelle, et la torche portĂ©e en son honneur lors des processions de mariage est associĂ©e Ă  la puretĂ© de la mariĂ©e ; CĂ©rĂšs personnifie Ă©galement la maternitĂ©[36]. La dĂ©esse Vesta est la premiĂšre divinitĂ© romaine associĂ©e Ă  la castitas ; dĂ©esse vierge, ses prĂȘtresses, les vestales, sont vierges et font vƓu de cĂ©libat.

Incestum

Une Vestale.

Incestum (Ă©tymologiquement in+castum, ce qui n'est pas « castum ») est un acte qui viole la puretĂ© religieuse[Langlands 6], peut-ĂȘtre un synonyme de ce qui est nefas, religieusement inadmissible[37]. La violation du vƓu de chastetĂ© des Vestale est incestum, une charge lĂ©gale portĂ©e contre la Vestale et l'homme qui l'a rendue impure Ă  travers une relation sexuelle, de force ou avec sa permission. La perte de castitas d'une Vestale rompt le traitĂ© entre Rome et les Dieux (pax deorum)[38] - [39], et est habituellement accompagnĂ©e par l'observation de mauvais prĂ©sages (prodigia). Les accusations pour incestum impliquant une Vestale coĂŻncident souvent avec des troubles politiques, et certaines charges d’incestum semblent avoir Ă©tĂ© motivĂ©es politiquement[40] : Marcus Crassus est acquittĂ© de la faute d’incestum avec une Vestale qui porte le mĂȘme nom de famille[41]. Bien que le mot français inceste provienne du latin, les relations incestueuses dans le sens moderne du terme ne sont qu'une forme de l’incestum romain[Langlands 6], qui peut parfois ĂȘtre traduit par sacrilĂšge. Quand Clodius Pulcher s'habille en femme et s'introduit dans le rite Bona Dea rĂ©servĂ© aux femmes, il est poursuivi pour incestum[42].

Stuprum

Dans le droit romain et dans le discours moral, le stuprum est la relation sexuelle illicite, traduisible par « dĂ©bauche criminelle »[43] ou « crime sexuel »[44]. Stuprum englobe diverses infraction sexuelles dont l’incestum, le viol[Richlin1993 2], et l’adultĂšre. Dans les premiers temps de Rome, stuprum est un acte dĂ©shonorant au sens gĂ©nĂ©ral, pas seulement sexuel[Fantham2011 2]. À l'Ă©poque de Plaute (vers 254–184 av. J.-C.) ce terme a acquis un sens purement sexuel[Fantham2011 3]. Le Stuprum ne peut ĂȘtre appliquĂ© qu'aux citoyens, la protection contre les comportements sexuels dĂ©placĂ©s fait partie des droits lĂ©gaux distinguant les citoyens des non citoyens[Fantham2011 3].

Raptus

Dans la loi romaine, raptus (ou raptio) signifie d'abord enlÚvement[45] ; l'enlÚvement des Sabines mythologique est une forme de mariage par enlÚvement dans lequel le viol sexuel est secondaire. Quand les lois sur la violence sont codifiées à la fin de la République, le concept de raptus ad stuprum, « enlÚvement dans le but de commettre un crime sexuel », émerge en tant que distinction légale[46].

Guérison et magie

Offrandes votives de Pompéi représentant des poitrines et des pénis.

L'aide divine peut ĂȘtre recherchĂ©e lors de rituels religieux privĂ©s en parallĂšle avec des traitements mĂ©dicaux pour amĂ©liorer ou bloquer la fertilitĂ©, ou pour soigner des maladies et des organes gĂ©nitaux. Des offrandes votives (vota ; voir ex-voto) en forme de poitrines fĂ©minines ou de pĂ©nis ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans des sanctuaires de soin.

Un rituel privĂ© peut ĂȘtre considĂ©rĂ© dans certaines circonstances comme magique[47]. Un amatorium (en grec ancien Ï†ÎŻÎ»Ï„ÏÎżÎœ/phĂ­ltron, mot Ă  l'origine de notre « philtre » d'amour) est une potion ou un charme d'amour[48]. Les tablettes de dĂ©fixion, appelĂ©es aussi tablettes de malĂ©diction, avaient pour but de soumettre un autre ĂȘtre humain Ă  sa volontĂ©, de le rendre incapable d’agir selon son propre grĂ©[49]. Les papyrus grecs magiques, une collection de textes de magie, contiennent de nombreux sorts d'amour qui indiquent « qu'il y avait un petit commerce de magie Ă©rotique Ă  l'Ă©poque romaine », sorts vendus par des prĂȘtres indĂ©pendants qui parfois prĂ©tendent tenir leur science des traditions religieuses Ă©gyptiennes[50]. Canidia, une sorciĂšre dĂ©crite par Horace, lance des sorts en utilisant une effigie fĂ©minine pour dominer une poupĂ©e male plus petite[51].

Aphrodisiaques, anaphrodisiaques, moyens de contrĂŽle des naissances (contraceptifs et abortifs) sont connus Ă  la fois par les textes mĂ©dicaux et par les textes magiques ; les potions peuvent ĂȘtre difficile Ă  distinguer de la pharmacologie. Dans le volume 33 de De medicamentis, Marcellus Empiricus, un contemporain d'Ausone[52], collecte 70 traitements liĂ©s Ă  la sexualitĂ© — pour l’augmentation de la taille du pĂ©nis ou des testicules, pour la cryptorchidie, pour les dysfonctionnements Ă©rectiles, pour l'hydrocĂšle, « pour faire un eunuque sans chirurgie »[53], pour assurer la fidĂ©litĂ© de sa femme ou pour augmenter ou diminuer la libido d'un homme — certains d'entre eux impliquent des rituels :

« Si vous avez une femme, et si vous ne voulez pas qu'un autre homme la possÚde, faites cela : coupez la queue d'un lézard vert vivant avec votre main gauche et relùchez-le alors qu'il est toujours en vie. Gardez la queue dans votre main fermée jusqu'à ce que le lézard meure puis touchez les parties génitales de votre femme pendant un rapport sexuel[54]. »

« Il y a une herbe appelée nymphaea en Grec, bùton d'hercule en latin, et baditis en gaulois. Sa racine, broyée en pùte et laissée dans du vinaigre pendant dix jours, a l'effet étonnant de transformer un garçon en eunuque[55]. »

« Si les veines testiculaires d'un garçon immature sont devenues trop grosses, couper un jeune cerisier en deux par le milieu jusqu'à ses racines tout en le laissant debout, de maniÚre que le garçon puisse passer à travers la vente. Ensuite joindre les deux bouts de l'arbre et sceller avec du fumier de vache et autres pansements. La rapidité avec laquelle les deux morceaux poussent ensemble et la forme des cicatrices détermineront à quelle vitesse les veines gonflées du garçon seront soignées[56]. »

Marcellus compile Ă©galement quelles herbes[57] peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour induire les menstruations, ou pour purger l'utĂ©rus aprĂšs l'accouchement ou l'avortement ; ces herbes comprennent des abortifs et peuvent avoir Ă©tĂ© utilisĂ©es dans ce but[58].

D'autres sources conseillent des remÚdes comme enduire le pénis d'un mélange de miel et de poivre pour avoir une érection[59], ou bouillir les parties génitales d'un ùne pour obtenir un onguent[60].

Théories sur la sexualité

Les thĂ©ories antiques sur la sexualitĂ© sont l’Ɠuvre et sont Ă  destination d'une Ă©lite Ă©duquĂ©e. L'impact de ces thĂ©ories sur le comportement sexuel est sujet Ă  dĂ©bats, mĂȘme parmi ceux qui Ă©taient attentifs aux Ă©crits philosophiques et mĂ©dicaux qui ont prĂ©sentĂ© ces points de vue. Ces discours Ă©litistes, souvent critiques envers les comportements courants ou typiques, dans le mĂȘme temps ne peuvent ĂȘtre prĂ©sumĂ©s exclure des valeurs largement rĂ©pandues dans la sociĂ©tĂ©.

Sexualité épicurienne

En se gardant de l'amour, on ne se prive pas des plaisirs de VĂ©nus ; au contraire, on les prend sans risquer d'en payer la rançon. La voluptĂ© vĂ©ritable et pure est le privilĂšge des Ăąmes raisonnables plutĂŽt que des malheureux Ă©garĂ©s. Car dans l'ivresse mĂȘme de la possession l'ardeur amoureuse flotte incertaine et se trompe ; les amants ne savent de quoi jouir d'abord, par les yeux, par les mains. Ils Ă©treignent Ă  lui faire mal l'objet de leur dĂ©sir, ils le blessent, ils impriment leurs dents sur des lĂšvres qu'ils meurtrissent de baisers. C'est que leur plaisir n'est pas pur ; des aiguillons secrets les animent contre l'ĂȘtre, quel qu'il soit, qui a mis en eux cette frĂ©nĂ©sie. Mais VĂ©nus tempĂšre la souffrance au sein de la passion et la douce voluptĂ© apaise la fureur de mordre[61].

Lucrùce, De rerum natura 4.1073–1085

Le quatriÚme livre de LucrÚce, De rerum natura, fournit un des plus grands passages sur la sexualité humaine de la littérature latine. Yeats, parlant de la traduction de Dryden, la décrit comme « la meilleure description des relations sexuelles jamais écrite[62]. » LucrÚce était contemporain de Catulle et de Cicéron au milieu du Ier siÚcle av. J.-C. Son poÚme didactique (en) De rerum natura est une présentation de la philosophie épicurienne dans la tradition enniane de la poésie latine. L'épicurisme est à la fois matérialiste et hédoniste. Le plus grand bien est le plaisir défini comme l'absence de douleur physique et de détresse émotionnelle[63]. L'épicurien cherche à assouvir ses désirs avec le moins d'effort et de passion possible. Les désirs sont classés en ceux qui sont naturels et nécessaires, comme la faim et la soif, en ceux qui ne sont pas indispensables, comme le sexe, et en ceux qui ne sont ni naturels ni nécessaires comme le désir de diriger les autres ou de se glorifier[64]. C'est dans ce contexte que LucrÚce présente son analyse de l'amour et du désir sexuel, qui s'oppose à l'ethos érotique de Catulle et influence les poÚtes de l'amour de la période augustinienne[65].

LucrÚce traite le désir masculin, le plaisir sexuel féminin, l'hérédité et l'infertilité comme aspects de la physiologie sexuelle[Brown 1]. Du point de vue épicurien, la sexualité provient de causes physiques impersonnelles sans influence divine ou surnaturelle[Brown 1]. Le début de la maturité physique génÚre la semence et la pollution nocturne apparaßt alors que l'instinct sexuel se développe[Brown 2] La perception sensorielle, particuliÚrement la vue d'un joli corps, provoque le mouvent de la semence dans les organes génitaux en direction de l'objet du désir. L'engorgement des organes génitaux provoque une envie d'éjaculer couplée avec une anticipation du plaisir. La réponse du corps à l'attraction physique est automatique et ni le caractÚre de la personne ni ses propres choix ne sont un facteur. Avec un mélange de détachement scientifique et d'ironie, LucrÚce parle de la libido humaine comme d'un muta cupido, désir idiot, en comparant la réponse physiologique qu'est l'éjaculation au sang jaillissant d'une blessure[Brown 3]. L'Amour (amor) est simplement une posture culturelle complexe qui masque une condition glandulaire[Brown 4] ; l'amour teint le plaisir sexuel juste comme la vie est teintée de la peur de la mort[Brown 5]. LucrÚce écrit tout d'abord pour un lectorat masculin et suppose que l'amour est une passion masculine dirigée vers les hommes ou les femmes[Brown 6]. Le désir masculin est vu comme pathologique, frustrant et violent[Brown 7].

LucrĂšce exprime cependant une ambivalence Ă©picurienne envers la sexualitĂ©, qui menace la paix de l'esprit avec une agitation si le dĂ©sir devient une forme de servitude et de tourmente[Brown 8], mais sa vision de la sexualitĂ© fĂ©minine est moins nĂ©gative[Brown 7]. Alors que les hommes sont dirigĂ©s par des attentes contre nature pour s'engager dans une relation sexuelle Ă©goĂŻste et dĂ©sespĂ©rĂ©e, les femmes agissent par pur instinct animal envers l'affection, ce qui conduit Ă  une satisfaction mutuelle[Brown 9]. La comparaison entre la femme et une femelle animale en chaleur n'est pas voulue comme une insulte, bien qu'il y ait quelques traces de misogynie dans l’Ɠuvre, mais indique que le dĂ©sir est naturel est ne devrait pas ĂȘtre vĂ©cu comme une torture[Brown 9].

Ayant analysĂ© l'acte sexuel, LucrĂšce parle ensuite de la conception et de ce qui en termes modernes pourrait ĂȘtre appelĂ© gĂ©nĂ©tique. Il Ă©nonce que les hommes et les femmes produisent des fluides gĂ©nitaux qui se mĂ©langent lors d'un acte procrĂ©atif rĂ©ussi. Les caractĂ©ristiques de l'enfant proviennent des proportions relative de la graine de la mĂšre et de celle du pĂšre. Un enfant qui ressemble plus Ă  sa mĂšre a Ă©tĂ© conçu avec une graine de la mĂšre dominant celle du pĂšre, et rĂ©ciproquement ; quand ni la graine de la mĂšre ni celle du pĂšre ne domine, l'enfant aura autant les traits de la mĂšre que du pĂšre[66]. L'infertilitĂ© arrive quand les deux partenaires n'arrivent pas Ă  faire correspondre leurs graines aprĂšs plusieurs essais ; l'explication de l'infertilitĂ© est physiologique et rationnelle et n’a rien Ă  voir avec les Dieux[Brown 10]. Le transfert des graines gĂ©nitales (semina) est en accord avec la physique Ă©picurienne : l'invisible semina rerum, graine des choses, se dissout et se recombine continuellement dans un flux universel[Brown 11]. Le vocabulaire de la procrĂ©ation biologique souligne la conception de LucrĂšce sur la maniĂšre dont la matiĂšre se forme Ă  partir d'atomes[67].

Le but de LucrĂšce est de combler l'ignorance et de donner le savoir nĂ©cessaire pour gĂ©rer sa vie sexuelle rationnellement[Brown 12]. Il distingue le plaisir et la conception comme objectifs pour avoir un rapport sexuel ; les deux sont lĂ©gitimes mais demandent une approche diffĂ©rente[Brown 12]. Il recommande le sexe dĂ©sinvolte comme une maniĂšre d'Ă©tancher les tensions sexuelles sans devenir obsĂ©dĂ© par un seul objet de dĂ©sir[Brown 13] ; une « VĂ©nus de trottoir » — une prostituĂ©e — devrait ĂȘtre utilisĂ©e comme substitut[68]. Le sexe sans lien passionnel produit une forme supĂ©rieure de plaisir libre d'incertitudes, de frĂ©nĂ©sie et de perturbations mentales[Brown 14]. LucrĂšce nomme cette forme de plaisir sexuel venus en opposition Ă  l’amor, l'amour passionnĂ©[Brown 15]. Le meilleur rapport sexuel est celui des animaux heureux ou des Dieux[69]. LucrĂšce combine une mĂ©fiance Ă©picurienne du sexe comme une menace Ă  la paix de l'esprit avec la valeur culturelle romaine qui place la sexualitĂ© parmi les aspects de la vie conjugale et familiale[Brown 16], pensĂ©e reprĂ©sentĂ©e par un homme Ă©picurien dans un mariage tranquille et amical avec une femme bonne tenant bien la maison, la beautĂ© Ă©tant une invitation troublante au dĂ©sir excessif[70]. LucrĂšce rĂ©agit contre la tendance romaine Ă  afficher ostensiblement la sexualitĂ©, comme dans l'art Ă©rotique, et rejette le modĂšle priapique agressif de la sexualitĂ© encouragĂ©e par un stimulus visuel[71].

Morale sexuelle stoĂŻcienne

Aux dĂ©buts du stoĂŻcisme chez les Grecs, le sexe Ă©tait vu comme un bien s'il avait lieu entre personnes maintenant les principes d'amitiĂ© et de respect ; dans une sociĂ©tĂ© idĂ©ale, le sexe devrait ĂȘtre apprĂ©ciĂ© librement, sans les liens du mariage qui traitent le partenaire comme une propriĂ©tĂ©. Certains Grecs stoĂŻciens privilĂ©giaient les relations sexuelles entre un homme et un partenaire plus jeune[72] (Voir PĂ©dĂ©rastie dans la GrĂšce antique (en)). Cependant les stoĂŻciens de la pĂ©riode impĂ©riale divergent de la vue considĂ©rant les humains comme des « animaux sexuels vivant en commun[Gaca 1] » et privilĂ©gient le sexe dans le mariage[73], une institution qui aide Ă  maintenir l'ordre social[74]. Bien qu’ils se mĂ©fiaient de passions fortes, dont le dĂ©sir sexuel[75], la vitalitĂ© sexuelle Ă©tait nĂ©cessaire pour la procrĂ©ation.

Les stoĂŻciens romains comme SĂ©nĂšque et Musonius Rufus privilĂ©gient l’unitĂ© sexuelle Ă  la polaritĂ© des sexes[76]. Bien que Musonius soit principalement un stoĂŻcien, sa philosophie est Ă©galement teintĂ© de platonisme et de pythagorisme[Nussbaum2002 1]. Il rejette la tradition aristotĂ©licienne qui voit le dimorphisme sexuel comme une expression de la relation adĂ©quate entre ceux qui dirigent (les hommes) et ceux qui sont dirigĂ©s (les femmes) et distingue les hommes des femmes biologiquement infĂ©rieures. Selon Musonius le dimorphisme existe seulement pour crĂ©er une diffĂ©rence qui crĂ©e Ă  son tour le dĂ©sir d'une relation complĂ©mentaire, c'est-Ă -dire qu'un couple se liera pour la vie pour le bien de chacun et de leurs enfants[Nussbaum2002 1]. L'idĂ©al romain du mariage est un partenariat de compagnons qui travaillent ensemble pour produire et Ă©lever des enfants, pour gĂ©rer les affaires quotidiennes, pour mener des vies exemplaires et pour apprĂ©cier l’affection ; Musonius s'est appuyĂ© sur cet idĂ©al pour promouvoir la vision stoĂŻcienne que la capacitĂ© Ă  la vertu et Ă  la maĂźtrise de soi ne dĂ©pend pas du genre[Nussbaum2002 2].

Marc AurÚle a écrit que le sexe « est la friction d'un boyau suivi d'une convulsion, de l'expulsion d'une sorte de mucus ».

Musonius et SĂ©nĂšque critiquent le double standard, culturel et lĂ©gal, qui donne plus de libertĂ© sexuelle aux hommes qu'aux femmes[Nussbaum2002 1] - [77]. Musonius fait valoir que les hommes sont excusĂ©s d'aller voir des prostituĂ©es et des esclaves pour satisfaire leur appĂ©tit sexuel alors qu'un tel comportement n’est pas tolĂ©rĂ© pour les femmes ; par consĂ©quent si les hommes prĂ©tendent exercer une autoritĂ© sur les femmes car ils pensent avoir une plus grande maĂźtrise d'eux-mĂȘmes, ils devraient ĂȘtre capables de contrĂŽler leur conduite sexuelle. Ainsi le dĂ©bat n'est pas que la libertĂ© sexuelle est un bien humain mais que les hommes aussi bien que les femmes devraient restreindre leur activitĂ© sexuelle[Nussbaum2002 1] - [78]. Un homme allant voir une prostituĂ©e se fait du mal en manquant de discipline ; le manque de respect pour sa femme et le dĂ©sir de fidĂ©litĂ© de celle-ci n'est ici pas en cause[Nussbaum2002 3]. De mĂȘme un homme ne devrait pas utiliser sexuellement une esclave, cependant le droit de l'esclave de ne pas ĂȘtre utilisĂ©e n'en est pas la raison[Nussbaum2002 4]. Musonius soutient que mĂȘme dans le mariage le sexe devrait ĂȘtre entrepris comme une expression d'affection et pour la procrĂ©ation, et non pour le plaisir brut[Nussbaum2002 5].

Musonius n'approuve pas en gĂ©nĂ©ral les relations homosexuelles car elles n'ont pas pour but la procrĂ©ation[Nussbaum2002 6] - [79]. SĂ©nĂšque et ÉpictĂšte pensent Ă©galement que la procrĂ©ation privilĂ©gie les mariages hĂ©tĂ©rosexuels[Gaca 2], et SĂ©nĂšque est fortement opposĂ© Ă  l'adultĂšre, particuliĂšrement dans le cas des femmes[Gaca 3].

SĂ©nĂšque est avant tout connu comme un philosophe stoĂŻcien mais sa vision d'austĂ©ritĂ© sexuelle est nĂ©opythagoriste[Gaca 4]. Les nĂ©opythagoristes considĂšrent le sexe en dehors du mariage comme un dĂ©sordre non dĂ©sirable ; le cĂ©libat n'est pas un idĂ©al mais la chastetĂ© dans le mariage si[80]. Pour SĂ©nĂšque, le dĂ©sir sexuel du plaisir (libido) est une « force destructive (exitium) insidieusement fixĂ© dans les entrailles » ; non rĂ©gulĂ©e, cette force devient cupiditas, la luxure. La seule justification du sexe est la reproduction dans le cadre du mariage[Gaca 5]. Bien que les autres stoĂŻciens voient le potentiel de la beautĂ© comme un stimulus Ă©thique, un moyen de crĂ©er et de dĂ©velopper l’affection et l’amitiĂ© dans les relations sexuelles, SĂ©nĂšque ne fait pas confiance en l'amour de la beautĂ© physique car il dĂ©truit la raison jusqu'Ă  la folie[Gaca 6]. Un homme ne devrait pas avoir d'autre partenaire sexuel que sa femme[Gaca 4] et l'homme sage (sapiens, grec sophos) fera l'amour Ă  sa femme avec discernement (iudicium) et non avec Ă©motion (affectus)[Gaca 7]. C'est une vision bien plus stricte que celle des autres stoĂŻciens qui voient le sexe comme un moyen de promouvoir l'affection mutuelle dans le mariage[Gaca 7].

La vision philosophique du corps en tant que chair entourant l’ñme[81] peut traduire le mĂ©pris pur et simple pour la sexualitĂ© : au sujet des relations sexuelles, l'Empereur stoĂŻcien Marc AurĂšle Ă©crit que « c'est la friction d'un boyau suivi d'une convulsion, de l'expulsion d'une sorte de mucus[82]. » SĂ©nĂšque se moque longuement d'Hostius Quadra qui s’entourait de miroirs sphĂ©riques afin de voir les parties gĂ©nitales sous des angles dĂ©formĂ©s et afin que les pĂ©nis paraissent plus grands[83].

Cette sĂ©vĂ©ritĂ© sexuelle fait traiter les stoĂŻciens romains d’hypocrites : JuvĂ©nal se moque de ceux qui affichent publiquement une façade stoĂŻcienne rude et virile mais qui se laissent aller en privĂ©[84]. Un sujet de moquerie rĂ©current Ă©tait que les stoĂŻciens n'Ă©taient pas seulement attirĂ©s par la pĂ©dĂ©rastie mais qu'ils aimaient Ă©galement les jeunes hommes dont la barbe commençait Ă  pousser, contrairement aux habitudes sexuelles courantes romaines[73]. Martial faisait rĂ©guliĂšrement des insinuations au sujet des stoĂŻciens qui dans le privĂ© apprĂ©ciaient prendre le rĂŽle passif lors de rapports homosexuels[Richlin1993 3].

Vénus sortie des eaux, peinture murale de Pompéi.

L'Ă©thique sexuelle stoĂŻcienne est enracinĂ©e dans la physique (en) et la cosmologie stoĂŻcienne[Gaca 8]. L'Ă©crivain du Ve siĂšcle Macrobe conserve une interprĂ©tation stoĂŻcienne du mythe de la naissance de VĂ©nus Ă  la suite de la castration primitive du Dieu du ciel Uranus[85]. Le mythe, indique Macrobe, peut ĂȘtre compris comme une allĂ©gorie de la doctrine de la raison sĂ©minale. Les Ă©lĂ©ments proviennent de la semina, graines, qui est crĂ©Ă©e par le Paradis ; l’amour rassemble les Ă©lĂ©ments dans l'acte de crĂ©ation, comme l'union sexuelle des hommes et des femmes[86]. CicĂ©ron suggĂšre que dans l'allĂ©gorie stoĂŻcienne, le dĂ©coupage des organes gĂ©nitaux signifie «  que la plus haute Ă©ther cĂ©leste, que les semences-le-feu qui gĂ©nĂšrent toutes choses, ne requiert pas l'Ă©quivalent des organes gĂ©nitaux humains pour cette fonction[87]. »

Sexualité masculine

Couple homme/femme sur une lampe à huile (musée romain-germanique).

Pendant la RĂ©publique, la libertĂ© politique d'un citoyen (libertas) est en partie dĂ©finie par le droit de prĂ©server son corps de contraintes physiques, ce qui inclut les punitions corporelles et les abus sexuels[McGinn1998 1] - [88]. La Virtus, ce qui fait qu'un homme est un homme (en latin vir), faisait partie des valeurs[89] - [90] - [91] - [92]. Les idĂ©aux romains de la masculinitĂ© Ă©taient fondĂ©s sur le fait de prendre un rĂŽle actif, ce qui Ă©tait aussi comme le note Craig A. Williams « la ligne directrice principale du comportement sexuel masculin des Romains. » L'impulsion vers l'action pourrait s'exprimer plus intensĂ©ment dans un idĂ©al de domination qui reflĂšte la hiĂ©rarchie de la sociĂ©tĂ© patriarcale romaine[Williams 2]. La mentalitĂ© de conquĂȘte fait partie du culte de la virilitĂ© qui forme particuliĂšrement les pratiques homosexuelles romaines[Cantarella 3] - [93]. À la fin du XXe siĂšcle et au dĂ©but du XXIe siĂšcle, l'accent mis sur la domination a conduit les chercheurs Ă  voir la sexualitĂ© masculine romaine en termes binaires de pĂ©nĂ©trant-pĂ©nĂ©trĂ© ; c'est-Ă -dire que la maniĂšre correcte pour un Romain de chercher la gratification sexuelle est d'insĂ©rer son pĂ©nis dans son partenaire[Langlands 5]. Permettre d'ĂȘtre pĂ©nĂ©trĂ© menace sa libertĂ© de citoyen et son intĂ©gritĂ© sexuelle.

Il est acceptĂ© socialement et attendu d'un homme libre de chercher des relations sexuelles avec des hommes et des femmes tant qu'il prend le rĂŽle de dominant[94]. Les objets de dĂ©sirs acceptables sont les femmes de tous les rangs sociaux et de tous les statuts, les hommes prostituĂ©s ou esclaves, mais les comportements sexuels en dehors du mariage doivent ĂȘtre exclusivement avec des prostituĂ©s ou des esclaves, ou moins souvent avec une concubine. Le manque de contrĂŽle de soi, y compris dans la gestion de sa vie sexuelle, montre qu'un homme est incapable de diriger les autres[unspeakable 1] ; la jouissance de petits plaisirs sexuels menace d'Ă©roder l'identitĂ© de l'Ă©lite mĂąle en tant que personne cultivĂ©e[unspeakable 2]. C'est un motif de fiertĂ© pour Caius Gracchus de revendiquer que pendant son mandat de questeur en Sardaigne il ne gardait aucun esclave garçon pour sa belle apparence, aucune prostituĂ©e n'Ă©tait venue chez lui et qu'il n'avait jamais accostĂ© d'esclave masculin[95] - [96].

Durant la pĂ©riode impĂ©riale, les peurs sur la perte de libertĂ© politique et la subordination du citoyen Ă  l'Empereur sont exprimĂ©es Ă  travers une augmentation d'homosexualitĂ© passive chez les hommes libres, accompagnĂ©e par une augmentation documentĂ©e des punitions corporelles et des exĂ©cutions de citoyens[97]. La dissolution des idĂ©aux rĂ©publicains d'intĂ©gritĂ© physique en relation avec la libertas contribue et est reflĂ©tĂ©e par la licence et la dĂ©cadence sexuelle associĂ©e Ă  l’Empire[98].

Nudité masculine

StÚle romaine montrant un guerrier portant une cuirasse musculaire, idéalisant la forme masculine sans nudité (Ier siÚcle av. J.-C.).

Le poĂšte Ennius (vers -239/169) dĂ©clare « qu'exposer son corps nu parmi les citoyens est le dĂ©but de la disgrĂące publique » (flagitium), un sentiment partagĂ© par CicĂ©ron qui lie l'auto-confinement du corps avec la citoyennetĂ©[99] - [100] - [younger 1] - [101]. Originellement, flagitium dĂ©signe une humiliation publique puis plus tard plus gĂ©nĂ©ralement une disgrĂące[102]. L'attitude des Romains envers la nuditĂ© diffĂšre de celle des Grecs dont l'idĂ©al masculin s'exprimait par la nuditĂ© masculine dans l'art et lors d'Ă©vĂšnements rĂ©els comme les Ă©vĂšnements sportifs. MĂȘme lorsqu'ils se dĂ©shabillent pour des exercices physiques, les Romains gardent leur sexe et leurs fesses couvertes, une coutume italique partagĂ©e aussi avec les Étrusques, dont l'art les montre la plupart du temps portant pagne ou un vĂȘtement court[103]. Les Romains qui participaient aux Jeux olympiques antiques suivaient sans doute la coutume grecque de nuditĂ©, mais la nuditĂ© athlĂ©tique Ă  Rome a Ă©tĂ© datĂ©e diversement, peut-ĂȘtre dĂšs l'introduction de jeux grecs au IIe siĂšcle av. J.-C., mais peut-ĂȘtre irrĂ©guliĂšrement jusqu'Ă  l'Ă©poque de NĂ©ron vers l'an 60[104].

La nuditĂ© publique peut ĂȘtre offensante ou de mauvais goĂ»t mĂȘme dans les milieux traditionnels. CicĂ©ron se moque de Marc Antoine et le trouve indigne d'apparaĂźtre presque nu en tant que participant aux Lupercalia, mĂȘme si le rituel le demande[105] - [106]. La nuditĂ© est un des thĂšmes des Ă©vĂšnements religieux qui attire le plus l’attention d’Ovide dans les Fastes, son poĂšme sur le Calendrier Romain[107]. Auguste, au cours de son programme de renouveau religieux, essaye de rĂ©former les Lupercalia, en partie en essayant de supprimer la nuditĂ© malgrĂ© son caractĂšre de fertilitĂ©[108].

La nudité, en connotation négative, est liée à la défaite à la guerre, car les prisonniers étaient déshabillés, ou à l'esclavage car les esclaves vendus étaient souvent présentés nus. La désapprobation de la nudité était donc moins une question d'essayer de supprimer le désir sexuel inapproprié que de rendre digne le corps du citoyen[Williams 3].

Cependant l'influence de l'art grec mĂšne aux nus hĂ©roĂŻques et des Dieux et hommes romains, une pratique qui commence au IIe siĂšcle av. J.-C. Quand les statues de gĂ©nĂ©raux nus Ă  la maniĂšre de celles des rois hellĂ©nistiques commencent Ă  apparaĂźtre, elles ne furent pas choquantes Ă  cause de la nuditĂ© masculine mais plutĂŽt parce qu'elles Ă©voquaient les concepts de royautĂ© et de culte impĂ©rial, principes contraires aux idĂ©aux de citoyennetĂ© de la RĂ©publique tels qu'incarnĂ©s par la toge[109]. Le Dieu Mars est prĂ©sentĂ© comme un homme mĂ»r, barbu, habillĂ© comme un gĂ©nĂ©ral Romain lorsqu'il est conçu comme le pĂšre digne de la nation romaine, alors que Mars reprĂ©sentĂ© jeune, imberbe et nu montre l'influence de l’ArĂšs grec. Dans l'art produit sous Auguste l'adoption des styles hellĂ©nistiques et nĂ©o-attiques (en) conduit Ă  une signification plus complexe du corps masculin montrĂ© nu, semi-nu ou en cuirasse musculaire[110].

Une exception Ă  la nuditĂ© publique sont les thermes, bien que l'attitude envers le bain nu change Ă©galement au cours du temps. Au IIe siĂšcle av. J.-C., Caton prĂ©fĂšre ne pas se baigner en prĂ©sence de son fils et Plutarque sous-entend que pour les Romains de cette Ă©poque il Ă©tait considĂ©rĂ© comme honteux pour les hommes adultes d'exposer leur corps nu aux hommes plus jeunes[111] - [Williams 3] - [112]. Cependant, plus tard, les hommes et les femmes se baigneront Ă©ventuellement mĂȘme ensemble[113].

Sexualité phallique

Tintinnabulum Polyphallique en bronze[114] ; un anneau est présent en haut de chaque pénis pour pouvoir y accrocher une cloche.

La sexualitĂ© romaine telle que dĂ©crite par la littĂ©rature latine est phallocentrique[Clarke 11] - [115]. Le pĂ©nis est supposĂ© avoir le pouvoir de repousser le mauvais Ɠil et autres forces malveillantes. Des amulettes (fascinum) prennent sa forme, de nombreux exemples ont survĂ©cu, en particulier des clochettes Ă©oliennes (tintinnabulum)[116]. Certains chercheurs voient le plan du Forum d'Auguste comme phallique, « avec ses deux galeries semi-circulaires ou ExĂšdree reprĂ©sentant les testicules et son long parvis le pĂ©nis[117]. »

Le pénis énorme de l'Art romain est associé au dieu Priape, entre autres. Il est provocant, là pour provoquer l'hilarité ou pour des fins magiques[118]. Originaire de la ville grecque de Lampsaque, Priape est une divinité de la fertilité dont les statues sont placées dans les jardins pour repousser les voleurs. Le recueil de poésie intitulé Priapea (en) parle de la sexualité phallique, et contient des poÚmes dont le narrateur est Priape. Dans un poÚme, par exemple, Priape parle du viol anal envers un voleur. La colÚre de Priape peut causer l'impuissance ou un état d'excitation perpétuelle inassouvissable[Williams 2].

Il y a environ 120 termes et mĂ©taphores latins pour le pĂ©nis, la plus grande partie traitant le membre masculin comme un instrument d'agression ou comme une arme[119]. Un exemple de cette tendance mĂ©taphorique se trouve dans les inscriptions sur les billes en plomb de frondes, inscriptions qui sont parfois des images de pĂ©nis ou des messages liant la cible Ă  des conquĂȘtes sexuelles, par exemple « je cherche le trou du cul d'Octave[120] - [Williams 4]. » Le terme non obscĂšne le plus courant pour dĂ©signer le pĂ©nis est mentula, que Martial : ce mot peut se rapprocher de l'utilisation moderne du terme le mot de cinq lettres[121] - [Adams 1]. CicĂ©ron n'utilise pas le mot mĂȘme alors qu'il discute de la nature du langage obscĂšne dans une lettre Ă  son ami Atticus[122] - [Adams 1] ; Catulle l'utilise comme pseudonyme pĂ©joratif pour Mamurra, l'ami de Jules CĂ©sar[123]. Mentula apparaĂźt frĂ©quemment sur les graffitis et le Priapea[124], mais bien qu'obscĂšne le mot n’est pas intrinsĂšquement violent ou injurieux. Au contraire, verpa est un « mot Ă©motif et trĂšs offensant » pour dĂ©signer le pĂ©nis avec le prĂ©puce dĂ©calottĂ©, du fait d'un Ă©rection, d'une activitĂ© sexuelle excessive ou d'une circoncision[Adams 2] - [125]. Virga, ainsi que d'autres mots dĂ©signant des branches, tiges, poutres est une mĂ©taphore commune[Adams 3], de mĂȘme que vomer (soc)[Adams 4].

Priape portant un bonnet phrygien pesant son sexe dans une balance (Maison des Vettii (en), Pompéi).

Le pĂ©nis peut aussi ĂȘtre nommĂ© en tant que veine (vena), queue (penis ou cauda) ou tendon (nervus)[Adams 5]. Le mot pĂ©nis provient de penis qui signifie originellement queue mais en latin classique Ă©tait utilisĂ© rĂ©guliĂšrement comme « expression familiĂšre risquĂ©e » pour dĂ©signer le sexe masculin. Plus tard, penis devient le mot standard en latin poli, tel qu'utilisĂ© par exemple par le Scholie Ă  JuvĂ©nal et par Arnobius[Adams 6]. Il n'est pas le terme utilisĂ© par les Ă©crivains mĂ©dicaux, Ă  part Marcellus Empiricus[126] - [Adams 7]. En latin mĂ©diĂ©val, une mode pour l'obscĂ©nitĂ© scientifique a amenĂ© Ă  voir la dactyle, un pied reprĂ©sentĂ© par — ? ?, comme une image du pĂ©nis, avec la longue syllabe (longum) reprĂ©sentant la verge et les deux syllabes brĂšves (breves) les testicules[Adams 8].

Le lien apparent entre testes (testicules) et testis (témoin)[Adams 9] peut provenir d'un rituel archaïque. Certaines anciennes cultures méditerranéennes juraient sur leurs organes génitaux, avec le symbolisme que « le faux témoignage maudisse non seulement la personne mais également sa maison et sa descendance[127]. » Les auteurs latins font souvent des calembours et des blagues sur les deux sens de testis[128] - [Richlin1993 4]. Le mot testicule provient du diminutif testiculum[128]. Le mot obscÚne pour testicule était coleus[Adams 10].

Castration et circoncision

Dans l'esprit romain, la castration et la circoncision sont des mutilations barbares des organes gĂ©nitaux masculins[129] - [130] - [131] - [132] - [Smallwood 1]. Quand le culte de CybĂšle arrive Ă  Rome Ă  la fin du IIIe siĂšcle av. J.-C., son eunuquisme est restreint aux prĂȘtres Ă©trangers (les Galli) alors que les citoyens romains forment les sodalities pour cĂ©lĂ©brer le culte en conservant leurs propres coutumes[133]. Il a Ă©tĂ© avancĂ© que dans l'ÉpĂźtre aux Galates de l'apĂŽtre Paul la demande de ne pas subir la circoncision ne doit pas seulement ĂȘtre comprise dans le contexte de la circoncision juive mais Ă©galement dans le contexte de castration rituelle du culte de CybĂšle qui est concentrĂ© en Galatie[134] - [135]. Pour les Juifs, la circoncision est une marque de l'Alliance ; la diaspora juive circoncisait les esclaves et les adultes convertis en plus des jeunes garçons[136]. Bien que les auteurs grĂ©co-romains aient vu la circoncision comme une caractĂ©ristique juive, ils pensaient que cette pratique Ă©tait originaire d'Égypte[137] et notaient cette pratique parmi les Arabes, les Syriens, les PhĂ©niciens, les Colchides et les Éthiopiens[Smallwood 2] - [138]. Le philosophe Salluste associe la circoncision avec les Ă©tranges coutumes sexuelles familiales des MassagĂštes qui « mangeaient leurs pĂšres » et des Persans qui « prĂ©servaient leur noblesse en accouplant les enfants avec leur mĂšre[139]. »

Certains Romains gardaient des esclaves mùles en tant que deliciae ou delicati (jouet, délice), esclaves qui étaient parfois castrés afin de conserver leur apparence androgyne de leur jeunesse. Néron fit castrer son favori Sporus et se maria avec lui lors d'une cérémonie publique[Williams 5].

À la fin du Ier siĂšcle, des interdictions de la castration ont Ă©tĂ© Ă©mises par les empereurs Domitien et Nerva pour lutter contre le commerce naissant d'esclaves eunuques[140]. Quelque part entre 128 et 132, Hadrien semble avoir interdit temporairement la circoncision, sous peine de mort[141]. Antonin le Pieux exempt les Juifs de l'interdiction[142] - [Smallwood 3] ainsi que les prĂȘtres Ă©gyptiens[Smallwood 4] et OrigĂšne affirme qu'Ă  cette Ă©poque seuls les Juifs pouvaient ĂȘtre circoncis[143] - [Smallwood 5]. La loi sous Constantin, le premier Empereur chrĂ©tien, libĂ©rait tout esclave circoncis ; en 339, circoncire un esclave Ă©tait punissable de mort[144].

Une procĂ©dure chirurgicale (Ă©pispasme) existait pour restaurer le prĂ©puce et couvrir le gland « pour des raisons de biensĂ©ances[145] - [146]. » Certains Juifs hellĂ©nisĂ©s ou romanisĂ©s recouraient Ă  la restauration du prĂ©puce pour ĂȘtre moins visibles aux bains ou au sport. Certains d'entre eux se faisaient par la suite de nouveau circoncire[146].

RĂ©gulation du sperme

Les Romains pensaient que des Ă©jaculations trop frĂ©quentes affaiblissaient les hommes. Les thĂ©ories mĂ©dicales grecques, fondĂ©es sur les Quatre Ă©lĂ©ments et les humeurs, recommandaient de limiter la production de sperme par des mĂ©thodes de refroidissement, de sĂ©chage ou des thĂ©rapies astringentes, en recommandant par exemple des bains froids ou de limiter la consommation d'aliments rĂ©putĂ©s pour augmenter les flatulences[147]. Au IIe siĂšcle, l'auteur mĂ©dical Galien explique que le sperme est un mĂ©lange de sang (considĂ©rĂ© comme une humeur) et de pneuma (l’air vital que les organes utilisent pour fonctionner) et qu'il est formĂ© dans les artĂšres testiculaires enroulĂ©es, avec l'humeur blanchissant par la chaleur au fur et Ă  mesure qu'elle entre dans les testicules[148]. Dans son traitĂ© De semine, Galien met en garde qu'une activitĂ© sexuelle immodĂ©rĂ©e rĂ©sulte en la perte de pneuma et de ce fait de vitalitĂ© :

« Ce n'est pas du tout surprenant que ceux qui sont moins modĂ©rĂ©s dans leur activitĂ© sexuelle soient plus faibles, puisque le corps tout entier perd la part la plus pure des deux substances, et il y a en outre une accession de plaisir qui est elle-mĂȘme suffisante pour dissoudre le tonus vital, de sorte que certaines personnes ont dĂ©jĂ  trouvĂ© la mort par excĂšs de plaisir[149]. »

La dispersion non contrÎlée de pneuma dans le sperme peut conduire à une perte de vigueur physique, d'acuité mentale, de masculinité et de la voix masculine forte[150], une plainte qui se trouve également dans le Priapea (en)[151]. L'activité sexuelle est réputée affecter la voix : les chanteurs et les acteurs pensaient que le kynodesme préservait leur voix[152] - [153] - [154]. Quintilien conseille à l'orateur qui souhaite avoir une voix masculine profonde pour le tribunal de s'abstenir de relations sexuelles[155]. Ce principe est fortement suivi par l'ami de Catulle, Calvus, l'orateur et poÚte d'avant-garde du Ier siÚcle av. J.-C., qui dormait avec des plaques de bronze sur ses testicules pour contrÎler les pollutions nocturnes. Pline rapporte que :

« Quand les plaques sont posĂ©es sur la rĂ©gion des reins, elles sont utilisĂ©es, grĂące Ă  leur nature refroidissante, de contrĂŽler les attaques de dĂ©sir sexuel et des rĂȘves Ă©rotiques pendant le sommeil qui causent des Ă©ruptions spontanĂ©es au point d'en devenir une maladie. Avec ces plaques l'orateur Calvus se serait retenu et aurait prĂ©servĂ© la force de son corps pour ses Ă©tudes[156]. »

Les plaques de plomb, les ventouses et l'épilation sont prescrits pour guérir des troubles sexuels prétendument liés aux pollutions nocturnes : hypersexualité, priapisme, et éjaculation involontaire (seminis lapsus ou seminis effusio)[157].

Efféminement et travestissement

HéraclÚs et Omphale, détail de la mosaïque des douze travaux de Liria (Espagne), premiÚre moitié du IIIe siÚcle.

L'effĂ©minement est une accusation favorite lors d'invectives politiques, et cette accusation Ă©tait souvent portĂ©e aux populares, les politiciens qui se disent les champions du peuple, parfois appelĂ©s les dĂ©mocrates romains en opposition aux optimates, l'Ă©lite noble conservatrice[158]. Dans les derniers temps de la RĂ©publique, les populares Jules CĂ©sar, Marc Antoine et Clodius Pulcher, ainsi que les conjurateurs de Catilina sont tous tournĂ©s en dĂ©rision comme effĂ©minĂ©s, trop entretenus, ayant trop bonne mine, qui doivent jouer les passifs dans les relations homosexuelles ; dans le mĂȘme temps, ils Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des coureurs de jupons ou comme possĂ©dant un sex-appeal ravageuret_passim''_243-0">[159].

L'Ă©pisode peut-ĂȘtre le plus notable de travestissement dans la Rome antique a lieu en -62 quand Publius Clodius Pulcher s'introduit dans les rites rĂ©servĂ©s aux femmes de Bona Dea. La cĂ©rĂ©monie a lieu dans la maison du pontifex maximus. Clodius se dĂ©guise en musicienne pour pouvoir entrer puis commence ce qui est presque un strip-tease comme le raconte CicĂ©ron qui attaque ses dĂ©cisions[160] :

« Enlevés sa robe safran, sa tiare, ses chaussures de femme et ses lacets violets, son soutien-gorge, sa harpe grecque, enlevé son comportement impudique et son crime sexuel, Clodius est soudainement révélé comme un démocrate[161] »

Les actions de Clodius, qui venait d'ĂȘtre Ă©lu questeur et qui venait probablement d'entrer dans la trentaine, sont souvent vues comme une probablement derniĂšre blague juvĂ©nile. Ces rituels nocturnes exclusivement fĂ©minins crĂ©aient beaucoup de spĂ©culations lubriques chez les hommes ; ils fantasmaient ces rituels comme des orgies de lesbiennes saoules qui auraient Ă©tĂ© amusantes Ă  voir[Williams 6]. Clodius est censĂ© avoir eu l'intention de sĂ©duire la femme de CĂ©sar, mais sa voix grave l'a dĂ©noncĂ© avant mĂȘme qu'il ne se change. Le scandale obligea CĂ©sar Ă  chercher le divorce immĂ©diatement pour contrĂŽler les dommages pour sa propre rĂ©putation, donnant vie Ă  la fameuse citation « la femme de CĂ©sar doit ĂȘtre au-dessus de tout soupçon. » L'incident « rĂ©sume le dĂ©sordre des derniĂšres annĂ©es de la RĂ©publique[162] - [163].

En plus d'ĂȘtre une invective politique, le travestisme apparait dans la littĂ©rature et dans l'art comme un trope mythologique (par exemple Hercule et Omphale)[164] - [165], comme une investiture religieuse et rarement ou de maniĂšre ambiguĂ« comme un travestissement fĂ©tichiste. Une partie du Digeste d'Ulpien[Richlin1993 5] classe les habits romains en fonction de qui peut les porter ; pour Ulpien, un homme portant des habits de femme serait l'objet de mĂ©pris. Un fragment d'une piĂšce de thĂ©Ăątre d'Accius (170–86 av. J.-C.) semble faire rĂ©fĂ©rence Ă  un pĂšre portant secrĂštement « des atours de vierge »[166]. Un exemple de travestissement est notĂ© dans une affaire lĂ©gale dans laquelle « un certain sĂ©nateur ayant l'habitude de porter des vĂȘtements de soirĂ©e fĂ©minins » demandait dans son testament l'Ă©limination de ses vĂȘtements[Richlin1993 6]. Dans un exercice de jugement de SĂ©nĂšque, un jeune homme (adulescens) est victime d'un viol collectif alors qu'il porte des vĂȘtements fĂ©minins en public, mais son costume est expliquĂ© par un pari fait avec des amis, non par un choix fondĂ© sur l'identitĂ© sexuelle ou la recherche d'un plaisir Ă©rotique[Richlin1993 7].

L’ambigĂŒitĂ© de genre est une caractĂ©ristique des prĂȘtres de CybĂšle dont les habits rituels comprennent des vĂȘtements de femme. Ils sont parfois considĂ©rĂ©s comme un clergĂ© transgenre puisque les prĂȘtres doivent ĂȘtre castrĂ©s en imitation d'Attis. Les complexitĂ©s d'identitĂ© sexuelle dans le culte de CybĂšle et d'Attis sont Ă©tudiĂ©es par Catulle dans un de ses plus longs poĂšmes, Carmen 63[167] - [168].

Relations sexuelles entre hommes

Les Romains étaient libres d'avoir des relations sexuelles avec des hommes de statut inférieur sans perte de masculinité. Ceux qui ont le rÎle de receveur lors de l'acte, appelé parfois rÎle passif ou soumis sont mal vus. Le contrÎle de son propre corps est un des aspects de la libertas des citoyens, la liberté politique[169]. L'utilisation de son corps pour donner du plaisir à d'autres est considéré comme servile[unspeakable 3]. Un homme qui apprécie le rÎle passif est sujet de moqueries pour cause de faiblesse et d'efféminement. Des lois comme la peu documentée Lex Scantinia et différents fragments de la Lex Iulia sont pensées pour restreindre les relations homosexuelles entre hommes libres, relations vues comme menaçantes pour l'indépendance et le statut de l'homme en tant que citoyen.

Le latin a une telle quantité de mots pour désigner les hommes en dehors de la norme que les spécialistes[Richlin1993 8] affirment l'existence d'une sous-culture homosexuelle à Rome ; bien que le mot homosexuel n'ait pas vraiment d'équivalent en latin, certaines sources littéraires révÚlent un motif de comportements parmi une minorité d'hommes libres qui indique une préférence ou une orientation homosexuelle. Certains termes comme exoletus (en) font spécifiquement référence à un adulte[Williams 7].

La littĂ©rature homoĂ©rotique latine comprend les poĂšmes Juventius de Catulle[170], des Ă©lĂ©gies de Tibulle[171] et Properce[172], la seconde Bucolique de Virgile et plusieurs poĂšmes d'Horace. LucrĂšce parle de l’amour des garçons dans De rerum natura (4.1052–1056). Bien qu'Ovide inclue l'Ă©rotisme homosexuel mythologique dans les MĂ©tamorphoses[173], il se distingue des autres poĂštes et mĂȘme des citoyens en gĂ©nĂ©ral par sa position homosexuelle agressive. Le Satyricon de PĂ©trone est si imprĂ©gnĂ© de la culture de la sexualitĂ© homme-homme que les cercles europĂ©ens du XVIIIe siĂšcle appellent ce livre « un synonyme de l'homosexualitĂ©[174]. »

Bien que la loi romaine ne reconnaisse pas les mariages entre personnes du mĂȘme sexe, certains couples ont cĂ©lĂ©brĂ© les rites du mariage dans les premiers temps de l'Empire. Les mariages homosexuels sont rapportĂ©s par des sources qui s'en moquent ; le sentiment des participants n'est pas rapportĂ©[175] - [176] - [177].

À part des mesures prises pour protĂ©ger les libertĂ©s du citoyen, la rĂ©pression de l'homosexualitĂ© en tant que crime au IIIe siĂšcle durant l'Ăšre chrĂ©tienne, la prostitution masculine est alors interdite par Philippe l'Arabe. À la fin du IVe siĂšcle, durant l'Empire chrĂ©tien, l'homosexualitĂ© passive est punie du bĂ»cher[178]. La mort par l'Ă©pĂ©e est la punition pour un « homme s'accouplant comme une femme » selon le Code de ThĂ©odose[179]. Sous Justinien, tous les actes homosexuels, passifs ou actifs et quel que soit le partenaire, sont dĂ©clarĂ©s contre nature et punissables de mort[180]. Les comportements homosexuels sont accusĂ©s d'avoir provoquĂ© la colĂšre de Dieu Ă  la suite d'une sĂ©rie de dĂ©sastres vers 542 et 559[181]. La montĂ©e en puissance du christianisme Ă  la chute de l'Empire romain sanctionne une rĂ©volution dans l'histoire des relations entre les hommes : Ă©merge une attitude sociale, la morale chrĂ©tienne, toujours plus suspecte Ă  l'Ă©gard de la sexualitĂ© et de l'Ă©rotisme en gĂ©nĂ©ral. Elle s'opposera de maniĂšre toujours plus virulente Ă  l'hĂ©donisme du monde antique grĂ©co-romain.

Viol des hommes

Les hommes violĂ©s ne perdent pas leur statut lĂ©gal et social, ne sont pas touchĂ©s par l’infamia (en), contrairement aux hommes se prostituant ou dĂ©sirant le rĂŽle passif lors d'une relation sexuelle[Richlin1993 9]. Comme le rapporte le Digeste de Justinien, « selon le juriste Pomponius, si quelqu'un a Ă©tĂ© violĂ©, que ce soit par la force par des bandits ou par des ennemis en temps de guerre, il n'a Ă  souffrir aucune humiliation » (« si quis [
] vi praedonum vel hostium stupratus est, non debet notari, ut et pomponius ait »)[182], comme le note Amy Richlin[Richlin1993 10]. Les craintes de viols en masse Ă  la suite d'une dĂ©faite militaire touchent autant les hommes que les femmes[Williams 8].

L'enlĂšvement mythologique d'Hylas par les nymphes (opus sectile, basilique de Junius Bassus, IVe siĂšcle).

La loi romaine parle des viols d'hommes citoyens dĂšs le IIe siĂšcle av. J.-C. quand une loi est issue d'une affaire impliquant un homme homosexuel. Bien qu'un homme travaillant comme prostituĂ© ne puisse ĂȘtre lĂ©galement considĂ©rĂ© comme violĂ©, il a Ă©tĂ© jugĂ© que mĂȘme un homme « louche (famosus) et douteux (suspiciosus) » a le mĂȘme droit que les autres hommes libres de ne pas pouvoir ĂȘtre forcĂ© Ă  des relations sexuelles[Richlin1993 11]. Dans un livre sur la rhĂ©torique du dĂ©but du Ier siĂšcle av. J.-C. le viol d'un ingenuus est assimilĂ© Ă  celui d'une materfamilias et est un crime capital[Richlin1993 12]. La Lex Julia de vi publica[183] promulguĂ©e au dĂ©but du IIIe siĂšcle mais datant probablement de Jules CĂ©sar dĂ©finit le viol comme une relation sexuelle forcĂ©e contre un « garçon, une femme ou quiconque » ; le violeur est passible de mort, une punition rare dans la loi romaine[Richlin1993 13] - [184]. C'est un crime capital pour un homme d’enlever un garçon dans un but sexuel ou de corrompre le chaperon (comes) du garçon dans ce but[Richlin1993 14]. Les chaperons nĂ©gligents peuvent ĂȘtre poursuivis plaçant la faute sur ceux qui ont Ă©chouĂ© dans leurs responsabilitĂ©s de gardiens plutĂŽt que sur la victime[Richlin1993 15]. Bien que la loi reconnaisse l'irrĂ©prochabilitĂ© de la victime, la rhĂ©torique utilisĂ©e par la dĂ©fense indique que les sentiments de reproches parmi les jurĂ©s pourraient ĂȘtre exploitĂ©s[Richlin1993 16].

Dans ses douze anecdotes parlant d'agressions sur la chastetĂ©, l'historien ValĂšre Maxime utilise autant des victimes hommes que des victimes femmes[Richlin1993 17]. Dans l'affaire imaginĂ©e par SĂ©nĂšque, un adulescens (un jeune homme n'ayant pas commencĂ© sa carriĂšre officielle) est violĂ© collectivement par dix de ses pairs ; bien que l’affaire soit imaginaire, SĂ©nĂšque suppose que la loi permit la condamnation des violeurs[Richlin1993 7]. Une autre affaire imaginaire concerne les extrĂ©mitĂ©s auxquelles une victime d'un viol peut arriver : un citoyen victime d'un viol se suicide[Richlin1993 18]. Le viol d’ingenuus fait partie des pires crimes Ă  Rome avec le parricide, le viol d'une femme vierge et le vol dans un temple[Richlin1993 19]. Le viol est nĂ©anmoins une des punitions traditionnellement infligĂ©es par la victime d'un adultĂšre Ă  l'amant[Williams 9], peut-ĂȘtre plus comme un fantasme de la vengeance que dans la pratique[185]. La menace d'un homme Ă  un autre d'un viol anal ou oral (irrumation) est un thĂšme de la poĂ©sie invective, notamment dans Carmen 16 (en) de Catulle[186], et Ă©tait une forme d'autosatisfecit[Williams 10] - [187] - [188].

Sexe dans l'armée

Le soldat romain, comme tout Romain libre et respectable, se doit d'appliquer une auto-discipline en matiĂšre de sexe. Les soldats convaincus d’adultĂšre se voient renvoyĂ©s de l'armĂ©e pour conduite dĂ©shonorante (en) ; les condamnĂ©s pour adultĂšre ne peuvent s'engager[McGinn1998 2]. Les commandants stricts peuvent interdire le camp aux prostituĂ©es et aux proxĂ©nĂštes[McGinn1998 2], cependant en gĂ©nĂ©ral l'armĂ©e romaine, en dĂ©placement ou en camp (castra), est suivie par un certain nombre de personnes dont des prostituĂ©es. Leur prĂ©sence semble avoir Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme normale et mentionnĂ©e seulement quand elle Ă©tait problĂ©matique[McGinn1998 2] ; par exemple quand Scipion Émilien assiĂšge Numance en -133, il renvoie les suivants du camp pour restaurer la discipline[189].

Un point peut-ĂȘtre plus singulier est l'interdiction du mariage dans l'armĂ©e. Dans les premiers temps de la pĂ©riode romaine, Rome a une armĂ©e de citoyens qui laissent leur famille et prennent les armes en cas de besoin. Durant l'expansion au milieu de la RĂ©publique, Rome commence Ă  acquĂ©rir de vastes territoires qui doivent ĂȘtre dĂ©fendus et durant l'Ă©poque de Marius l'armĂ©e est professionnalisĂ©e. L'interdiction du mariage commence sous Auguste, peut-ĂȘtre pour dĂ©courager les familles de suivre l'armĂ©e et de gĂȘner sa mobilitĂ©. L'interdiction est valable pour tous les grades jusqu'au centurion ; les hommes de la classe gouvernante peuvent se marier. Au IIe siĂšcle la Pax Romana laisse la plupart des unitĂ©s militaires dans des forts permanents oĂč l'attachement avec des femmes locales se dĂ©veloppe souvent. Bien que ces unions ne puissent lĂ©galement se formaliser en mariage, leur valeur comme support Ă©motionnel pour les soldats est reconnue. Lorsqu'un soldat quitte l'armĂ©e, il a le droit au mariage lĂ©gal comme citoyen (conubium) et tout enfant qu'il a dĂ©jĂ  est considĂ©rĂ© comme citoyen[190]. Septime SĂ©vĂšre annule l’interdiction en 197[191].

Les soldats peuvent recevoir comme gratification sexuelle l'utilisation d’esclaves mĂąles, le viol de guerre et les relations homosexuelles[192]. Le comportement sexuel entre les soldats Ă©tait durement puni, y compris par la peine de mort[McGinn1998 2], en tant que violation de la discipline militaire. Polybe (IIe siĂšcle av. J.-C.) rapporte que les activitĂ©s homosexuelles dans l'armĂ©e Ă©taient punissables du fustuarium (en), la bastonnade Ă  mort[193]. Le sexe entre les soldats violait le dĂ©corum romain sur les relations sexuelles avec un autre homme libre, un soldat maintenant sa masculinitĂ© ne permettant pas Ă  son corps d'ĂȘtre utilisĂ© Ă  des fins sexuelles. Cette intĂ©gritĂ© physique contraste avec les limites placĂ©es aux actions de l'homme libre dans la hiĂ©rarchie militaire ; les soldats romains sont les seuls citoyens rĂ©guliĂšrement sujets aux punitions corporelles, rĂ©servĂ©es dans le civil principalement aux esclaves. En guerre, le viol signifie la dĂ©faite, autre motif pour le soldat de ne pas compromettre son corps sexuellement[Richlin1993 20].

Verso d'un denier émis par Jules César, représentant un trophée militaire avec un captif gaulois nu et une personnification féminine de la Gallia vaincue ; Vénus est représentée au recto.

Un incident relatĂ© par Plutarque dans sa biographie de Marius illustre le droit du soldat Ă  prĂ©server son intĂ©gritĂ© sexuelle. Une jeune et jolie recrue, Trebonius[194], a Ă©tĂ© harcelĂ©e sexuellement pendant un certain temps par son officier supĂ©rieur, qui est le neveu de Marius, Gaius Luscius. Une nuit, aprĂšs avoir repoussĂ© les avances non dĂ©sirĂ©es Ă  plusieurs reprises, Trebonius est convoquĂ© dans la tente de Luscius. Incapable de dĂ©sobĂ©ir Ă  l'ordre de son supĂ©rieur, il est victime d'une agression sexuelle, sort son Ă©pĂ©e et tue Luscius. Le meurtre d'un officier conduit habituellement Ă  la peine de mort. Lors du procĂšs, il amĂšne des preuves qu'il a dĂ» plusieurs fois repousser Lucius et qu'il n'a « jamais prostituĂ© son corps Ă  quiconque malgrĂ© la promesse de prĂ©sents onĂ©reux. » En plus d'ĂȘtre acquittĂ© du meurtre, Trebonius reçoit la couronne du courage[195] - [196] - [Cantarella 4]. Les historiens romains rapportent d'autres rĂ©cits Ă©difiants d'officiers qui abusent de leur autoritĂ© pour contraindre sexuellement leurs soldats et qui ensuite en subissent les consĂ©quences[197]. Les jeunes officiers, qui ont toujours des restes de l'attirance des adolescents pour les relations homosexuelles qu'ont les Romains, sont invitĂ©s Ă  renforcer leurs qualitĂ©s masculines, comme en ne portant pas de parfum ou en ne s'Ă©pilant pas les aisselles[198].

En temps de guerre, le viol des prisonniers n'est pas considéré comme criminel[199]. Le viol de masse est un des actes de punition violents lors du sac d'une cité[200], mais si le siÚge se termine diplomatiquement plutÎt que par un assaut, le ius gentium garantit que les habitants ne seront pas asservis ou violentés. Le viol de masse comme forme de guerre n'était permis qu'en tant que partie d'une stratégie globale pour obtenir le contrÎle d'une population. Un idéal éthique de l'auto-contrÎle sexuel chez les hommes de troupe était essentiel à la préservation de la paix une fois les hostilités terminées. Dans les territoires et les provinces ayant un traité avec Rome, les soldats violant un habitant local sont sujets à des punitions plus dures que les civils[201]. Sertorius, le gouverneur d'Hispanie dont la politique insiste sur le respect et la coopération avec les provinciaux, fait exécuter une cohorte entiÚre pour la tentative de viol d'un seul soldat d'une femme locale[202] - [203].

Sexualité féminine

En raison de l'accent mis sur la famille, la sexualitĂ© fĂ©minine est vue comme une base de l'ordre social et de la prospĂ©ritĂ©. Les citoyennes se doivent d'avoir une sexualitĂ© dans le mariage et sont honorĂ©es pour leur intĂ©gritĂ© sexuelle pudicitia) et leur fĂ©conditĂ© : Auguste donne des honneurs spĂ©ciaux et des privilĂšges aux mĂšres de trois enfants (voir Ius trium liberorum). Le contrĂŽle de la sexualitĂ© des femmes est vu comme nĂ©cessaire pour la stabilitĂ© de l’État, incarnĂ© le plus ostensiblement dans la virginitĂ© absolue des vestales[204]. Une vestale qui rompt son vƓu est enterrĂ©e vivante lors d'un rituel qui imite certains aspects des funĂ©railles ; son amant est exĂ©cutĂ©[205]. La sexualitĂ© fĂ©minine, qu'elle soit dĂ©sordonnĂ©e ou exemplaire, a souvent des rĂ©percussions sur la religion d'État en temps de crise pour la RĂ©publique[Langlands 7]. La lĂ©gislation morale d'Auguste est axĂ©e sur l'exploitation de la sexualitĂ© des femmes.

De mĂȘme que pour les hommes, les femmes libres qui s'affichent sexuellement, comme les prostituĂ©es et les artistes, ou qui se rendent disponibles indistinctement, n'ont plus de protections lĂ©gales et perdent leur respectabilitĂ© sociale.

Plusieurs sources littĂ©raires romaines donnent comme respectables les femmes ayant une passion sexuelle dans le mariage[Clarke 12]. Alors que la littĂ©rature ancienne parle en grande majoritĂ© de la sexualitĂ© masculine, Ovide exprime un intĂ©rĂȘt explicite et presque unique concernant la façon dont les femmes vivent les rapports sexuels[206].

Le corps féminin

Semi-nudité Divine sur l'Autel de la paix d'Auguste, combinant le symbolisme romain avec un style influencé par le style grec.

L'attitude romaine vis-Ă -vis de la nuditĂ© fĂ©minine diffĂšre mais est influencĂ©e par celle des Grecs qui idĂ©alisent le corps masculin dans les reprĂ©sentations, alors que les femmes sont reprĂ©sentĂ©es habillĂ©es. Cependant la nuditĂ© partielle de dĂ©esses, dans l'art de la pĂ©riode impĂ©riale, put mettre en avant les seins comme une image digne mais agrĂ©able de la nourriture, de l’abondance et du calme[207]. L'art Ă©rotique montre que les femmes Ă  petite poitrine et aux larges hanches reprĂ©sentent l'idĂ©al fĂ©minin[208] - [Clarke 13]. Au Ier siĂšcle av. J.-C. l'art romain montre un grand intĂ©rĂȘt pour les femmes nues engagĂ©es dans une activitĂ©, dont le sexe[Clarke2002 1]. L'art pornographique reprĂ©sente les femmes la poitrine couverte par un strophium mĂȘme si le reste du corps est dĂ©couvert, ce qui semble suggĂ©rer leur haut statut social, et non celui de prostituĂ©es[209].

Dans le monde rĂ©el tel que dĂ©crit par la littĂ©rature, les prostituĂ©es se montrent parfois nues Ă  l'entrĂ©e de leur cabine, ou portant des habits en soie ; les femmes esclaves sont souvent montrĂ©es nues pour permettre Ă  l’acheteur de chercher les Ă©ventuels dĂ©fauts et pour symboliser le fait qu'elles ont perdu le contrĂŽle de leur propre corps[210] - [211]. SĂ©nĂšque l'Ancien dĂ©crit une vente d'esclave femme :

« Elle se tient nue sur la plage, au plaisir de l'acheteur ; toutes les parties de son corps sont examinées et touchées. Voulez-vous entendre le résultat de la vente? Le pirate a vendu ; le souteneur a acheté, il peut maintenant l'employer comme prostituée[212]. »

L'affichage du corps humain le rend vulnĂ©rable. Varron affirme que la vue est le plus grand des sens parce qu'alors que les autres sens sont limitĂ©s par la proximitĂ©, la vue peut mĂȘme pĂ©nĂ©trer les Ă©toiles ; il pensait que le mot latin pour vue, regard, visus, est Ă©tymologiquement reliĂ© Ă  vis, force, pouvoir. Mais le lien entre visus et vis, selon lui, implique aussi la possibilitĂ© de viol, comme quand ActĂ©on viole la dĂ©esse Diane en la regardant[213] - [214]. Le corps entiĂšrement nu d'une femme est reprĂ©sentĂ© en sculpture qui Ă©tait censĂ©e incarner le concept universel de VĂ©nus, dont la contrepartie grecque Aphrodite est la dĂ©esse reprĂ©sentĂ©e le plus souvent nue dans l'art grec[215].

Organes génitaux féminins représentés avec des strigiles sur une mosaïque.

Organes génitaux féminins

Bien que des rĂ©fĂ©rences aux organes gĂ©nitaux fĂ©minins apparaissent dĂšs les vers satiriques et invectifs comme objets de dĂ©goĂ»t, il y a peu de rĂ©fĂ©rences Ă  eux dans l'Ă©lĂ©gie d'amour latine[216]. Ovide, le poĂšte classique d'amour le plus hĂ©tĂ©rosexuel, est le seul Ă  faire rĂ©fĂ©rence Ă  la stimulation gĂ©nitale pour donner du plaisir aux femmes[217] - [218]. Martial parle des organes gĂ©nitaux fĂ©minins uniquement de façon insultante, dĂ©crivant le vagin comme « lĂąche
 comme le gosier d'un pĂ©lican[219] - [220]. » Le vagin est souvent comparĂ© Ă  l'anus des hommes en tant que rĂ©ceptacle pour le phallus[221] - [Clarke 14].

Le seul mot argotique utilisĂ© par les femmes pour dĂ©signer leur sexe est porcus, cochon, particuliĂšrement quand une femme mature parle de jeunes filles. Varron lie l'usage de ce mot aux sacrifices de porcs Ă  la dĂ©esse CĂ©rĂšs lors des rites prĂ©liminaires de mariage[222] - [223] - [224]. Le terme obscĂšne courant pour dĂ©signer le sexe fĂ©minin est cunnus, con, avec une signification peut-ĂȘtre moins forte qu'en français[Adams 11]. Martial utilise le mot plus de trente fois, Catulle une, et Horace trois seulement dans ses premiĂšres Ɠuvres ; il apparait aussi dans les Priapea et les graffitis[Adams 12]. Des mĂ©taphores sur les champs, les jardins ou la pelouse sont souvent utilisĂ©es, comme pour l'image masculine charrue dans le sillon fĂ©minin[Adams 13]. Les mots cave, fossĂ©, fosse, sac, navire, porte, foyer, four ou autel sont aussi utilisĂ©s[Adams 14].

La fonction du clitoris (landica) est « bien comprise » Ă  l'Ă©poque romaine[Adams 15]. En latin classique, landica, mot trĂšs obscĂšne, est trouvĂ© souvent sur les graffitis et les Priapea ; une mĂ©taphore est souvent utilisĂ©e pour faire rĂ©fĂ©rence au clitoris, JuvĂ©nal utilise le mot crista (crĂȘte)[225]. CicĂ©ron note qu'un orateur malheureux de rang consulaire perturba le sĂ©nat juste un prononçant quelque chose ressemblant Ă  landica : hanc culpam maiorem an il-lam dicam? (« Laquelle de ces fautes dois-je considĂ©rer comme la plus grande ? » entendu comme « cette plus grande faute ou un clitoris ? »). « Pourrait-il avoir Ă©tĂ© plus obscĂšne ? » s'exclame CicĂ©ron, observant en mĂȘme temps que cum nos, quand nous, sonne comme cunnus[226] - [Adams 15] - [227]. Une bille en plomb pour fronde a Ă©tĂ© trouvĂ©e par des archĂ©ologues avec la phrase suivante inscrite dessus : « je vise le clitoris de Fulvia » (Fulviae landicam peto), Fulvia Ă©tant la femme de Marc-Antoine qui commandait les troupes durant les guerres civiles romaines des annĂ©es -30 et -40[228].

Le latin n'a pas de mot standard pour dĂ©signer les lĂšvres[Adams 16]. Deux termes sont trouvĂ©s chez des Ă©crivains mĂ©dicaux : orae, bords ou rives[229], et pinnacula, petites ailes[Adams 16]. La premiĂšre apparition du mot vulve a lieu dans l'Ɠuvre sur l'agriculture de Varron (Ier siĂšcle av. J.-C.), oĂč le mot fait rĂ©fĂ©rence Ă  la membrane entourant le fƓtus[230] - [Adams 17]. Au dĂ©but de l'Empire, vulva est utilisĂ© pour dĂ©signer l'utĂ©rus dont le mot usuel Ă©tait uterus pendant la RĂ©publique ou parfois plus vaguement venter ou alvus, deux mots pour dĂ©signer le ventre. Vulva semble avoir initialement Ă©tĂ© utilisĂ©e pour dĂ©signer l'utĂ©rus des animaux, mais il est trĂšs utilisĂ© dans l’Histoire naturelle de Pline pour dĂ©signer l'utĂ©rus humain[Adams 18]. Pendant la pĂ©riode impĂ©riale, vulva peut signifier organes reproductif fĂ©minins ou parfois fait rĂ©fĂ©rence au vagin seul[Adams 19]. Les premiers traducteurs en latin de la Bible utilisent vulva comme mot correct et appropriĂ© pour utĂ©rus[Adams 20]. À un certain moment pendant l'Ă©poque impĂ©riale matrix devient le mot pour utĂ©rus en particulier pour les Ă©crivains sur la gynĂ©cologie de l’AntiquitĂ© tardive qui emploient Ă©galement un vocabulaire spĂ©cifique pour les Ă©lĂ©ments des organes reproducteurs[Adams 21].

Aussi bien les femmes que les hommes s'enlĂšvent les poils pubiens[Clarke 15], mais cela a pu varier en fonction des Ă©poques et des individus. Un fragment d'un texte du satiriste Lucilius parle de pĂ©nĂ©trer un « sac poilu »[231], et un graffiti de PompĂ©i affirme « qu’un con poilu est mieux baisĂ© qu'un lisse ; c'est humide et ça veut un pĂ©nis[232]. »

À l'entrĂ©e du caldarium dans les thermes de la Maison de MĂ©nandre (en) Ă  PompĂ©i, un dispositif graphique inhabituel apparait sur une mosaĂŻque : un pot Ă  huile phallique est entourĂ© de strigiles en forme de vulves, juxtaposĂ© avec un porteur d'eau « Ă©thiopien » dotĂ© d'un pĂ©nis « inhabituellement grand et comiquement dĂ©taillĂ© »[Clarke 16].

Seins

Peinture murale à Pompéi (Cabinet secret, Naples (en)).

Les mots latins pour seins sont mammae, papillae (mamelons) et ubera. Ubera est le mot utilisé pour désigner les seins dans leur fonction d'alimentation, désigne également les mamelles des animaux[233] mais papillae est le mot préféré par Catulle et les poÚtes augustéens (en) prennent note des seins dans un contexte érotique[234].

Les seins d'une jolie femme sont censĂ©s ĂȘtre « discrets. » Les seins idĂ©aux dans la tradition poĂ©tique grecque sont comparĂ©s Ă  des pommes[235] ; Martial se moque des gros seins[236]. Les vieilles femmes qui sont stĂ©rĂ©otypiquement laides et non dĂ©sirables ont des seins « pendants[237]. » Sur les scĂšnes de thĂ©Ăątre, les seins exagĂ©rĂ©ment gros font partie du costume pour les personnages comiques de femmes laides, puisque dans la comĂ©die classique romaine les rĂŽles de femme sont jouĂ©s par des hommes[238].

Alors que les Ă©pigrammes grecques dĂ©crivent les seins idĂ©aux[239], les poĂštes latin ont peu d'intĂ©rĂȘt en les seins, du moins comparĂ© Ă  l'attention et Ă  l'admiration moderne portĂ©e aux seins[240]. Ils sont vus principalement comme un aspect de la beautĂ© fĂ©minine ou comme une perfection de la forme, bien qu'Ovide les trouve attrayants Ă  toucher[241] - [242]. Dans un poĂšme cĂ©lĂ©brant un mariage, Catulle remarque les « seins tendres »(teneris
 papillis) de la mariĂ©e qui permettent de garder un bon mari dans son lit ; l'Ă©rotisme aide Ă  la fidĂ©litĂ© dans le mariage et mĂšne aux enfants et Ă  une longue vie Ă  deux[243].

Un mastos, une coupe en forme de sein.

Comme tous les enfants Ă©taient allaitĂ©s dans l'AntiquitĂ©, les seins sont d'abord vus comme l'emblĂšme de l’allaitement et de la maternitĂ©[244] - [245]. Les Mastoi, des coupes en forme de sein, sont des reprĂ©sentations des seins trouvĂ©es dans les offrandes (votives) des sanctuaires des divinitĂ©s comme Diane ou Hercule, parfois ayant Ă©tĂ© dĂ©dicacĂ©s Ă  une nourrice[246] - [younger 2] - [247]. Les coupes en forme de sein pourraient avoir eu une signification religieuse ; boire du lait maternel pour un adulte ĂągĂ© ou en passe de mourir symbolise la renaissance potentielle dans l'au-delĂ [248] - [younger 3] - [249]. Dans la mythologie Ă©trusque, la dĂ©esse Junon (Uni) offre son sein Ă  Hercule comme signe qu'il peut entrer dans les rangs des immortels[younger 4] - [250]. La signification religieuse peut expliquer la façon dont PĂ©ra allaite en secret son vieux pĂšre lors de son emprisonnement et de sa condamnation Ă  mourir de faim (voir charitĂ© romaine)[251]. La scĂšne fait partie des peintures murales dans une chambre de PompĂ©i appartenant Ă  un enfant, avec inscrite la lĂ©gende « la modestie et la piĂ©tĂ© se trouvent dans la tristesse[252] » Pline note l'usage mĂ©dical du lait maternel et le range dans les mĂ©dicaments les plus utiles, particuliĂšrement pour le soin des yeux et des oreilles. S'enrouler la tĂȘte dans un soutien-gorge est censĂ© guĂ©rir les maux de tĂȘte[253].

Péra offrant son sein à son pÚre ùgé dans un geste de charité romaine.

DĂ©couvrir ses seins est un des gestes pratiquĂ©s, en particulier par les mĂšres et les nourrices, pour exprimer le deuil ou pour demander pitiĂ©[254] - [255]. « Un des motifs littĂ©raires les plus courants dans les textes anciens pour montrer le deuil est les femmes dĂ©nudant et frappant leurs seins » note Alan Cameron[256]. DĂ©nuder et frapper ses seins en cas de malheur est interprĂ©tĂ© par Servius comme un moyen de produire du lait pour les morts[257]. Dans la littĂ©rature grecque et latine, les mĂšres mythologiques exposent parfois leurs seins dans des moments de contraintes Ă©motionnelles extrĂȘmes pour demander que leur rĂŽle nourricier soit respectĂ©[258]. Les seins exposĂ©s avec une telle intensitĂ© crĂ©ent un pouvoir apotropaĂŻque[259] - [260]. Jules CĂ©sar indique que le geste a une signification similaire dans la culture celte : durant le siĂšge d'Avaricum, les femmes maĂźtresses de maison (matres familiae) auraient montrĂ© leurs seins et ouvert leurs bras pour demander que les femmes et les enfants soient Ă©pargnĂ©s[261] - [262]. Tacite note que les Germaines exhortaient les hommes rĂ©ticents au combat en tapant agressivement leur poitrine[263] - [264]. Bien qu’en gĂ©nĂ©ral « le geste est destinĂ© Ă  susciter la pitiĂ© plutĂŽt que le dĂ©sir sexuel », la beautĂ© des seins ainsi exposĂ©es suscite parfois des remarques et une mise en Ă©vidence[265].

Parce que les femmes sont souvent reprĂ©sentĂ©es dans l’art habillĂ©es, les seins nus peuvent signifier la vulnĂ©rabilitĂ© ou la disponibilitĂ© Ă©rotique par choix, par accident ou par force. Montrer un seul sein est un motif visuel de la sculpture grecque antique, oĂč parmi d'autres situations, dont la sĂ©duction[266], ce geste est souvent reprĂ©sentĂ© comme l'imminence d'une violence physique ou d'un viol[267]. Certains spĂ©cialistes ont tentĂ© de trouver un code dans lequel montrer le sein droit a une signification Ă©rotique alors que montrer le sein gauche reprĂ©sente l'allaitement[268]. Bien que l’art produit par les Romains imite ou reprend les conventions grecques, durant la pĂ©riode classique grecque les images de femmes allaitant sont vues comme bestiales ou barbares ; au contraire les traditions italiques coexistantes mettent en avant le sein pour porter l'attention sur la relation mĂšre-enfant et comme source de pouvoir fĂ©minin[269].

Le pouvoir Ă©rogĂšne des seins n'est pas complĂštement absent : en comparant le sexe avec une femme et le sexe avec un homme, un ancien roman grec de la pĂ©riode impĂ©riale romaine note que « ses seins quand ils sont caressĂ©s donnent leur propre plaisir particulier[270]. » Properce relie le dĂ©veloppement des seins avec les filles atteignant un Ăąge pour jouer (en)[271]. Tibulle observe qu'une femme devrait porter des vĂȘtements lĂąches pour qu'on puisse apercevoir ses seins quand elle s'incline au dĂźner[272]. Une tradition astrologique (en) soutient que la cravate de notaire est apprĂ©ciĂ©e par les hommes nĂ©s lors de la conjonction de VĂ©nus, de Mercure et de Saturne[younger 5]. Cependant mĂȘme dans les peintures Ă©rotiques romaines les plus explicites les seins sont souvent couverts par le strophium[Clarke 17] - [younger 4]. Les femmes reprĂ©sentĂ©es sont peut-ĂȘtre des prostituĂ©s mais il est difficile de discerner pourquoi l'artiste dĂ©cide dans une situation donnĂ©e de montrer ou de cacher la poitrine[Clarke 18].

Relations sexuelles entre femmes

Couple de femmes, peintures Ă©rotiques, Thermes suburbains (en).

Les mots grecs pour dĂ©signer la femme qui prĂ©fĂšre le sexe avec une autre femme sont hetairistria (comparer avec hetaira, courtisan ou compagnon), tribas (pluriel tribades) et Lesbia ; les mots latins sont entre autres les emprunts lexicaux tribas, fricatrix (celle qui frotte) et virago[273]. Les rĂ©fĂ©rences aux relations sexuelles entre femmes sont peu frĂ©quentes dans la littĂ©rature romaine de la RĂ©publique et du dĂ©but du Principat. Ovide, qui promeut plutĂŽt un style de vie hĂ©tĂ©rosexuel, considĂšre le lesbianisme comme « un dĂ©sir inconnu de tous, bizarre
 parmi tous les animaux aucune femelle n'est saisie par le dĂ©sir pour une femelle[274]. »

Durant l'Ă©poque impĂ©riale, les sources pour les relations sexuelles entre femmes sont plus abondantes, par exemple sous la forme de charmes d'amour, de textes mĂ©dicaux ou de textes astrologiques et sur l'interprĂ©tation des rĂȘves[275]. Un graffiti de PompĂ©i exprime le dĂ©sir d'une femme pour une autre :

« J'aimerais pouvoir te tenir à mon cou et embrasser tes petits bras, et porter des baisers sur tes tendres lÚvres. Vas-y, poupée, et confie tes joies aux vents ; crois-moi, légÚre est la nature des hommes[276]. »

Une des premiĂšres rĂ©fĂ©rences aux relations homosexuelles fĂ©minines en tant que lesbianisme est trouvĂ©e chez Lucien (IIe siĂšcle) : « ils disent qu'il y a des femmes comme ça Ă  Lesbos, Ă  l'apparence masculine, mais elles ne veulent pas y renoncer pour les hommes. À la place, elles frĂ©quentent des femmes, comme les hommes[277]. »

Depuis que les Romains pensent qu'un acte sexuel requiert un partenaire actif ou dominant qui est phallique, les écrivains hommes imaginent que lors des relations homosexuelles féminines une des femmes utilise un godemichet ou a un clitoris exceptionnellement grand pour la pénétration, et que c'est elle qui a du plaisir[278] - [279] - [Clarke2002 2] - [280]. Martial décrit les lesbiennes comme ayant des appétits sexuels énormes et comme pénétrant aussi bien des femmes que des hommes[281] - [282] - [Clarke 19]. Les représentations impériales de femmes sodomisant des garçons, buvant et mangeant comme des hommes et s'engageant dans des schémas physiques peut refléter les anxiétés culturelles à propos de l'indépendance grandissante des femmes romaines[Clarke 19].

Viol

La Mort de LucrÚce de Botticelli (ca. 1500) : dans la légende romaine, le viol de LucrÚce et son suicide provoquent la chute de la Monarchie et l'avÚnement de la République.

La mythologie du viol

Le viol des femmes est un thÚme omniprésent dans les mythes et légendes des débuts de Rome. Les fondateurs légendaires Romulus et Remus sont nés du viol de la Vestale Rhea Silvia par le Dieu Mars[283]. Romulus et sa « bande de maraudeurs » transforment leur camp d'hommes en une ville grùce à l'enlÚvement des Sabines. Le renversement de la Monarchie romaine et l'établissement de la République sont dus au viol de la trÚs admirée LucrÚce par Sextus Tarquin, le fils du roi. La légende se cristallise le point de vue romain de la libido non contrÎlée comme une forme de tyrannie[284].

L'historien Tite-Live semble « embarrassé » par les viols du début de l'histoire romaine et met en avant la dimension rédemptrice politique de ces événements[285]. LucrÚce condamne le viol comme un comportement primitif en dehors des frontiÚres d'une civilisation avancée[286], le décrivant comme « l'utilisation par un homme de la violence et l'imposition d'une impulsion sexuelle[287]. »

Le viol et la loi

Le Droit romain reconnait le viol comme un crime : la victime du viol n'est coupable de rien[Staples 3]. Les relations sexuelles forcĂ©es ou sous la contrainte (vis), mĂȘme si elles ont lieu dans des circonstances qui Ă©taient autrement illĂ©gales pour une femme (voir stuprum), laisse lĂ©galement la femme sans faute[Staples 4] - [Gardner 1]. La position officielle sous DioclĂ©tien est la suivante[Gardner 2] :

« La loi punit la faute de ceux qui prostituent leur modestie à la luxure des autres, mais elle n'impute pas la faute à ceux qui sont contraints au stuprum par la force, car il a, par ailleurs, été proprement décidé que leur réputation est saine et sauve et que le mariage ne leur est pas interdit[288]. »

Bien que les sources littĂ©raires de la pĂ©riode de la RĂ©publique font bien comprendre que le viol est un mal, sĂ©vĂšrement pĂ©nalisĂ©, la loi qui le considĂšre comme un crime est inconnue jusqu'Ă  la Lex Iulia de vi publica, datant probablement de la dictature de Jules CĂ©sar vers -40[Gardner 3]. Rome n'a pas de procureurs d'Ă©tat ; les affaires peuvent ĂȘtre poursuivies par tous les citoyens ayant les compĂ©tences lĂ©gales et les capacitĂ©s oratoires pour le faire. Depuis que les femmes Ă©mancipĂ©es ont le droit de poursuivre des crimes dans la RĂ©publique[289], il est concevable que la victime d'un viol puisse avoir accusĂ© le violeur elle-mĂȘme. Sinon, l'accusation peut ĂȘtre portĂ©e par son pĂšre ou par son mari ou par quiconque juge bon de le faire. Il n'y a pas de prescription pour le viol ; en revanche l'adultĂšre, qui est criminalisĂ© sous Auguste, a cinq ans pour ĂȘtre dĂ©clarĂ©[Gardner 3]. Le viol est un crime capital[Gardner 3].

LĂ©galement un viol ne peut ĂȘtre commis que contre une citoyenne en rĂšgle. Une femme travaillant comme prostituĂ©e ou comme artiste perd son statut social et devient infamis ; en rendant son corps publiquement disponible elle a en effet abandonnĂ© son droit d'ĂȘtre protĂ©gĂ©e des violences physiques et sexuelles[Gardner 4] - [McGinn1998 1]. CicĂ©ron dĂ©fend un client dont les mĂ©faits incluent le viol d'une actrice sur le fondement que les jeunes hommes par coutume se permettent des choses avec les artistes[290] - [McGinn1998 1] - [291] - [292]. Le viol d'une esclave peut ĂȘtre poursuivi seulement en cas de dommages pour le propriĂ©taire (Lex Aquilia)[McGinn1998 3] - [Gardner 4]. Le consentement est trĂšs rarement un problĂšme en cas de viol ; si l'accusĂ© soutient que la femme Ă©tait consentante, il peut malgrĂ© tout ĂȘtre poursuivi pour le crime sexuel plus gĂ©nĂ©ral de stuprum contre une citoyenne puisque la libertĂ© sexuelle des hommes est limitĂ©e aux prostituĂ©es et aux esclaves. Si le viol d'une femme mariĂ©e ne peut ĂȘtre prouvĂ©, la loi augustinienne criminalisant l'adultĂšre rendrait l'homme coupable d’adulterium, adultĂšre criminel, bien qu'une accusation d'adultĂšre ou de stuprum sans contrainte rendrait Ă©galement la femme coupable[Gardner 5]. Un acquittement dans le cas d'un viol, comme pour n'importe quel crime, permet Ă  l’accusĂ© de porter plainte pour calumnia (en), poursuites abusives[Gardner 6]. Les accusations de viol peuvent ĂȘtre entravĂ©es par des pressions sociales et psychologiques, comme la gĂȘne ou la rĂ©ticence Ă  rendre publique la vie privĂ©e[Gardner 5].

L'attitude envers le viol change lorsque l'Empire devient chrĂ©tien. Saint Augustin interprĂšte le suicide de LucrĂšce comme un possible aveu qu'elle a secrĂštement encouragĂ© le violeur[Staples 5], et les apologistes chrĂ©tiens considĂšrent qu'elle a commis le pĂȘchĂ© de plaisir sexuel involontaire[Staples 6]. Le premier empereur chrĂ©tien Constantin Ier redĂ©finit le viol comme un dĂ©lit public plutĂŽt que comme un problĂšme privĂ©[293]. Les premiers lĂ©gislateurs romains ont brouillĂ© la ligne entre enlĂšvement et fugue puisque dans les deux cas c'est au paterfamilias de donner ou non son consentement au mariage de sa fille qui a Ă©tĂ© violĂ©e. Le mot raptus peut faire rĂ©fĂ©rence Ă  la fois Ă  une sĂ©duction rĂ©ussie et Ă  un enlĂšvement ou un viol. Si la femme Ă©tait consentante, Constantin ordonne qu'elle soit punie avec l'homme ravisseur en Ă©tant brĂ»lĂ©e vivante. Si elle n’était pas consentante, elle est toutefois considĂ©rĂ©e comme complice « sur le fondement qu'elle aurait pu se sauver en criant Ă  l'aide[Gardner 2]. » En tant que participante au viol, elle est punie par la loi en Ă©tant dĂ©shĂ©ritĂ©e, indĂ©pendamment de la volontĂ© de sa famille[294] - [295] - [296]. MĂȘme si la victime et la famille consentent au mariage Ă  la suite du raptus, le mariage est lĂ©galement nul. Dans la rĂ©publique et dans l'Empire prĂ©-ChrĂ©tien les consĂ©quences d'un raptus sont l’affaire de la famille[297] - [298].

Sexualité et enfants

Enfant romain portant une bulla, qui contient un charme phallique.

Les enfants, fille ou garçon, portent la toga praetexta, un habit bordĂ© de pourpre qui donne Ă  son porteur un statut d’inviolable[299]. Un serment peut ĂȘtre prĂȘtĂ© sur la praetexta sacrĂ©e, une preuve de la façon dont « nous rendons sacrĂ©e et vulnĂ©rable la faiblesse de l'enfance[300] - [301]. » Il Ă©tait religieusement rĂ©prĂ©hensible (nefas) d'utiliser un langage grossier en prĂ©sence de porteurs de la praetexta[302], et Caton affirme que devant son fils il essaye de parler comme si des vestales Ă©taient prĂ©sentes[303] - [Williams 11].

Les garçons citoyens portent également une amulette apotropaïque appelée bulla qui contient un talisman phallique (fascinum) à l'intérieur d'un médaillon d'or, d'argent ou de bronze ou dans un étui en cuir[304] - [305] - [306] - [307]. En plus de sa fonction magique, la bulla aurait été un avertissement visuel que le garçon est sexuellement hors-limites[308] - [309] - [Richlin1993 21]. L'équivalent pour les filles est la lunula, une amulette en croissant de lune[310] - [311].

Il existait des lois protĂ©geant les enfants des prĂ©dateurs sexuels[Richlin1993 22] et le viol d'un garçon nĂ© libre Ă©tait un crime capital ; cette sĂ©vĂ©ritĂ© avait pour but de protĂ©ger l'intĂ©gritĂ© physique des jeunes citoyens[Fantham2011 4]. La fiction de l’acte n’était pas une dĂ©fense recevable ; ValĂšre Maxime rapporte qu'une vantardise poĂ©tique d'avoir sĂ©duit un puer praetextatus (garçon portant la praetexta) et une ingenua virgo (vierge nĂ©e libre) a Ă©tĂ© utilisĂ©e devant un tribunal pour contester l'autoritĂ© morale d'un procureur[312]. En dĂ©nonçant les dĂ©bauches de Quintus Apronius, CicĂ©ron montre la pire des infractions : Apronius danse nu lors d'un banquet face Ă  un garçon toujours en Ăąge de porter la praetexta[313]. Bien que les enfants soient prĂ©sents aux convivia pour les habituer au comportement social adulte, Quintilien reproche aux parents de son Ă©poque leur bien pauvre exemple : ils montrent leurs maĂźtresses et leurs concubins mĂąles et se comportent indiscrĂštement mĂȘme si leurs enfants sont prĂ©sents et pensent que c'est mignon quand leurs enfants disent des choses inappropriĂ©es pour leur Ăąge. Quintilien voit ce mauvais comportement comme le signe d'un dĂ©clin gĂ©nĂ©ral de la morale[314] - [315]. Cependant lors des mariages les enfants, selon une ancienne coutume, ont le droit d'ĂȘtre grossiers, taquinant le nouveau couple avec des blagues grivoises, car l'humour et le rire Ă©taient censĂ©s amĂ©liorer la fertilitĂ©[316].

Ces protections ne s'appliquent qu'aux enfants libres, pas à ceux nés ou devenus esclaves ou aux prisonniers de guerre. L'acceptation sociale de la pédérastie chez les Romains est centrée sur l'exploitation de jeunes esclaves ou prostitués par les hommes de la classe supérieure[Williams 12] - [317].

Rites de passage

Les adolescents, en préparation rituelle pour la transition vers le statut d'adulte, portent la tunica recta, tunique droite, ainsi appelée parce qu'elle été tissée rituellement sur un type de métier vertical, utilisé par les premiers romains[318]. La tunique, portée par les jeunes hommes et les jeunes femmes aurait peu avoir eu également la bordure pourpre de l'inviolabilité bien que les preuves historiques ne soient pas évidentes sur ce point[318]. Les jeunes femmes portent leur propre tunica recta[319].

Le rituel de puberté pour le jeune homme inclut le rasage de sa premiÚre barbe et le retrait de sa bulla qu'il dédie aux Dieux du foyer, les Lares[320]. Il porte ensuite la toga virilis, est recensé comme citoyen et peu aprÚs commence son service militaire[321] - [322] - [323] - [324]. Traditionnellement la cérémonie a lieu lors des Liberalia, le festival en l'honneur du Dieu Liber qui symbolise la liberté politique et sexuelle[Staples 7] - [325] - [326] - [327]. AprÚs son rite de passage, le jeune citoyen peut s'adonner aux pratiques sexuelles qui sont généralement acceptables pour un Romain de son rang social[319]. Les jeunes hommes ont souvent leur premiÚre relation sexuelle avec une prostituée expérimentée[Richlin1993 23].

Les femmes romaines sont censĂ©es rester vierges jusqu'au mariage. Plus haut est son rang social, plus jeune la femme sera fiancĂ©e et mariĂ©e[328] - [329]. Les filles sont fiancĂ©es en gĂ©nĂ©ral Ă  quatorze ans dans les classes supĂ©rieures, l'Ăąge peut ĂȘtre de douze ans pour les familles patriciennes. Cependant les mariages sont souvent repoussĂ©s jusqu'Ă  ce que la fille soit considĂ©rĂ©e comme assez mĂ»re. Le mariage est en partie un rite de passage pour la jeune femme, Rome n'a pas de rites de passage Ă©laborĂ©s pour les femmes contrairement aux Grecs[330]. La nuit avant le mariage, la mariĂ©e lie ses cheveux avec un filet jaune qu'elle a tissĂ©. Le confinement de ses cheveux signifie l'exploitation de sa sexualitĂ© dans le mariage. Son tissage de sa tunica recta et de son filet Ă  cheveux montre son talent et sa capacitĂ© Ă  tenir le rĂŽle de custos domi, gardienne de la maison[331]. Le jour de son mariage elle ceinture sa tunique avec le cingulum fait avec de la laine de brebis pour symboliser la fertilitĂ© et nouĂ© par un nƓud d'Hercule supposĂ© difficile Ă  dĂ©nouer[332] - [333]. Le nƓud symbolise la chastetĂ© conjugale et de ce fait ne devait ĂȘtre dĂ©nouĂ©e que par son mari mais le cingulum symbolisait Ă©galement que le mari Ă©tait « ceinturĂ©e et liĂ© » Ă  sa femme[334] - [335]. Les cheveux de la mariĂ©e Ă©tait rituellement coiffĂ©s en six tresses (seni crines), et elle Ă©tait voilĂ©e jusqu'Ă  ce que son mari la dĂ©couvre Ă  la fin de la cĂ©rĂ©monie, un rituel oĂč elle lui abandonne sa fertilitĂ©[336].

Sexe, mariage et société

Sexe marital

Parce que les hommes peuvent avoir des relations sexuelles hors mariage dans une relative impunité, il a souvent été pensé que la satisfaction des devoirs conjugaux n'était pas une condition du mariage[Dixon 1] Le juriste Ulpian note que « c'est n'est pas une relation sexuelle qui fait le mariage mais plutÎt une affection maritale[337], » mais les avertissements des philosophes et des moralisateurs sur le sexe dans le mariage reconnaissent le potentiel de la passion maritale[Dixon 1].

La femme Ă©tait souvent contrainte au mariage, et elle Ă©tait soumise Ă  l'autoritĂ© de ses parents, qui, pour des enjeux Ă©conomiques et politiques ne contenter que leur propre intĂ©rĂȘt. L'union pouvait Ă©galement constituer un dĂ©dommagement des parents[338].

L'intimitĂ© sexuelle d'un couple mariĂ© est un sujet privĂ©, peu prĂ©sent dans la littĂ©rature[339] - [340]. Une exception est l’épithalame, un genre de poĂ©sie cĂ©lĂ©brant le mariage. Un hymne du mariage de Catulle, par exemple, loue VĂ©nus car « rien n’est possible sans toi[341]. » Ovide, dont la poĂ©sie amoureuse de jeunesse Ă©tait destinĂ©e Ă  une maitresse de fiction, Ă©crit pendant son exil des Ă©lĂ©gies dans lesquelles il se plaint que sa femme lui manque[Dixon 2]. Parmi les Lettres de Pline le Jeune, une d'entre elles concerne ses sentiments pour sa femme :

« Je suis saisi par un dĂ©sir incroyable pour toi. La raison en est avant tout mon amour, mais aussi le fait que nous ne sommes pas habituĂ©s Ă  ĂȘtre sĂ©parĂ©s. C'est pourquoi je passe la plus grande partie de la nuit hantĂ© par ton image ; c'est pourquoi de temps en temps mes pieds m'emmĂšnent automatiquement dans ta chambre Ă  l'Ă©poque oĂč je te frĂ©quentais ; c'est pourquoi, en bref, je recule, morbide et dĂ©sespĂ©rĂ©, comme un amant devant une porte close. »

Pline adopte la rhétorique de la poésie amoureuse, classiquement utilisée pour un amant illicite ou difficile à atteindre, le cas échéant pour exprimer son désir conjugal[Dixon 2].

Jeunes mariĂ©s[Clarke 20] assistĂ©s par un serviteur : la mariĂ©e est entiĂšrement vĂȘtue et hĂ©sitante (Casa della Farnesina, Rome, ca. 19 BC).
Cette peinture montre la nouvelle « prise en charge » de sa sexualité, réalisée par la jeune mariée.

Bien que ce soit une fiertĂ© pour une femme d'ĂȘtre univira, mariĂ©e une seule fois[342], il n'y a dans la Rome antique aucun problĂšme par rapport au divorce. Les remariages rapides aprĂšs un divorce ou le dĂ©cĂšs d'un Ă©poux Ă©taient communs et mĂȘme attendus chez l'Ă©lite romaine, le mariage Ă©tant considĂ©rĂ© comme normal et naturel[343]. Bien qu'on attendait des veuves une pĂ©riode de dix mois avant de se remarier, mĂȘme une femme enceinte pouvait se remarier plus tĂŽt Ă  condition que la paternitĂ© de son enfant ne fasse aucun doute pour des raisons juridiques[344]. Si un premier mariage se terminait, il semble que les femmes avaient plus leur mot Ă  dire pour l'arrangement des mariages suivants. Alors qu'avoir des enfants Ă©tait le but premier du mariage d'autres liens sociaux et familiaux Ă©taient mis en avant, n'excluant pas la camaraderie et le plaisir sexuel entre mari et femme, comme le montrent les mariages de femmes mĂ©nopausĂ©es[345].

Le couple royal troyen, Hector et Andromaque était un trope pour le sexe marital. Les élégies d'amour latin se concentrent plus sur leur vie sexuelle que sur la fin tragique de leur mariage et la mort d'Hector par les mains d'Achille[346] - [347] - [348] - [349]. Ils étaient connus pour la position femme au-dessus, avec un verbe suggérant que la femme chevauche le mari comme un cheval[350]. En général Hector est décrit comme nettement hétérosexuel[351] et comme un mari exemplaire[352].

La nuit de noces

Un Ă©pithalame de Catulle[353] dĂ©crit la nuit de noces comme un moment de fort Ă©rotisme, Ă©picĂ© de chants satiriques et licencieux des invitĂ©s. « Regarde dedans » conseille le poĂšte Ă  la mariĂ©e qui brĂ»le d'une « flamme intime, » « oĂč ton homme est couchĂ© sur le lit richement vĂȘtu, entiĂšrement Ă  ta disposition. » Il est rappelĂ© au mari que la « bonne VĂ©nus » l'a bĂ©ni car il dĂ©sire maintenant ouvertement ce qu'il dĂ©sire et il n'est pas nĂ©cessaire de cacher l’amour. Les Ă©poux sont encouragĂ©s Ă  se faire plaisir comme ils le souhaitent (ludite ut lubet) ; le but est de rapidement faire des enfants.

Deux peintures dans une chambre de la Casa della Farnesina ont Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©es comme « un rĂ©cit de la mariĂ©e modeste devenant une amante impudique — peut-ĂȘtre pour satisfaire une fantaisie grivoise de son mari »[Clarke 21].

Fidélité et adultÚre

Certaines sources littéraires laissent entendre qu'un jeune marié doit laisser de cÎté les relations sexuelles en dehors du couple pendant un certain temps et se concentrer sur sa femme afin de fonder une famille[354] - [355]. Certains stoïciens maintiennent que la fidélité conjugale est autant une vertu pour les hommes que pour les femmes (voir Moralité sexuelle stoïcienne). Cependant, légalement, un homme ne commet pas d'adultÚre tant que son partenaire extra-conjugal est considéré comme sexuellement convenable ; la mauvaise conduite sexuelle (stuprum) est un adultÚre en fonction du statut de la partenaire féminine. Un personnage dans une piÚce de Plaute parle de la liberté sexuelle des hommes en termes comiques :

« Personne n'interdit Ă  personne de descendre sur la voie publique (publica via) ; tant que vous ne violez pas de propriĂ©tĂ© (en), tant que vous restez Ă©loignĂ©s des Ă©pouses, des femmes cĂ©libataires, des jeunes filles, des jeunes garçons libres, aimez qui vous voulez[356]. »

Une femme mariĂ©e ou mariable et les jeunes hommes citoyens sont hors limites, comme s'ils Ă©taient la propriĂ©tĂ© de quelqu'un[Richlin1993 24], et en fait l'adultĂšre en tant que crime Ă©tait commis Ă  l'encontre des droits du paterfamilias Ă  contrĂŽler son foyer[Fantham2011 5]. Pour un homme, l'adultĂšre est une offense sexuelle commis avec une femme qui n'est ni sa femme ni un partenaire sexuel acceptable telles que les prostituĂ©es (en) ou les esclaves[357], mais la femme ou la fille non mariĂ©e d'un autre homme[Nussbaum2002 7]. Les derniers juristes soulignent que l’adulterium dans un sens strict est commis avec une femme mariĂ©e[Fantham2011 6].

L'infidĂ©litĂ© d'une femme romaine n’est pas acceptable et les filles se mariant pour la premiĂšre fois se doivent d'ĂȘtre vierges[358]. Selon Caton (IIe siĂšcle av. J.-C.), un mari a un ancien droit (ius) de mort sur sa femme s'il la trouve en train de le tromper, mais si ce « droit » existait bien, c'Ă©tait plus une coutume qu'un droit lĂ©gal[Dixon 3]. Lors de la RĂ©publique, l'adultĂšre est considĂ©rĂ© comme une affaire privĂ©e d'ordre familial et non une affaire criminelle requĂ©rant l'intervention d'un juge[Cantarella 5] - [359] - [Nussbaum2002 7]. Aucune source ne note le meurtre justifiĂ© d'une femme par un pĂšre ou un mari pour adultĂšre durant la RĂ©publique ; l'adultĂšre est par contre un motif de divorce[360].

L'adultÚre mythologique de Vénus et de Mars, ici en présence de Cupidon, est un sujet de peinture populaire.

À la suite de la chute de la RĂ©publique (en), la lĂ©gislation morale fait partie du nouvel ordre politique sous Auguste, le premier Empereur romain. Auguste fait passer les lois concernant l'adultĂšre en -18 dans son programme destinĂ© Ă  restaurer le mos maiorum, les normes sociales traditionnelles, tout en consolidant son autoritĂ© politique et en codifiant une hiĂ©rarchie sociale plus rigide dans le sillage des rĂ©centes guerres civiles. L'attrait pour les valeurs dĂ©modĂ©es fait rĂ©gresser les institutions politiques participatives romaines avec le pouvoir dĂ©tenu par un seul homme[361] - [unspeakable 4]. La Lex Iulia de adulteriis (loi Julienne sur l'adultĂšre) punit les femmes mariĂ©es adultĂšres. Les spĂ©cialistes ont souvent pensĂ©s que la Lex Iulia avait pour but de rĂ©pondre Ă  l'Ă©pidĂ©mie d'adultĂšres de la fin de la RĂ©publique. Une perspective androcentrique du dĂ©but du XXe siĂšcle soutient que la Lex Iulia a Ă©tĂ© « un contrĂŽle trĂšs nĂ©cessaire contre l'indĂ©pendance et la tĂ©mĂ©ritĂ© croissantes des femmes[362]. » Une thĂ©orie plus nuancĂ©e du dĂ©but du XXIe siĂšcle voit les affaires d’adultĂšres comme un moyen pour les femmes indĂ©pendantes de l'Ă©lite de crĂ©er des relations amoureuses sentimentales en dehors des mariages arrangĂ©s pour raisons politiques[363]. Il est cependant possible que cette Ă©pidĂ©mie d'adultĂšres n'ait pas eu lieu, la loi n'avait peut-ĂȘtre pas pour but de rĂ©pondre Ă  un rĂ©el problĂšme menaçant la sociĂ©tĂ© mais a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© crĂ©Ă©e comme instrument de contrĂŽle social pour Auguste qui incarne l'Ă©tat et par extension qui est le pater familias de tout Rome[364].

Les peurs personnelles liĂ©es Ă  l'infidĂ©litĂ© se retrouvent dans les sorts pour lier (defixiones) l'attachement Ă©rotique d'une autre personne[365]. Les sorts servent aussi Ă  dĂ©terminer si une personne est infidĂšle. Un papyrus magique de l'Égypte romaine recommande de placer le cƓur d'une huppe fasciĂ©e sur le sexe d'une femme pour obtenir de vraies rĂ©ponses ; un autre affirme que la langue d'une poule placĂ©e sur les seins ou sur les lĂšvres d'une femme rĂ©vĂšlera le nom de l'homme qu'elle aime[366].

La littĂ©rature de la fin de la RĂ©publique et du Principat, particuliĂšrement les satires d'Horace et de JuvĂ©nal, offrent diverses reprĂ©sentations, imaginaires ou rĂ©elles, de la maniĂšre qu'utilise un homme trompĂ© pour humilier et punir l'amant de sa femme. Dans cette littĂ©rature, l'amant est castrĂ©, battu et violĂ© par le mari lui-mĂȘme ou les esclaves, ou pĂ©nĂ©trĂ© analement avec un rouget. De tels actes ne transparaissent pas dans les lettres de CicĂ©ron ou dans les histoires de Tacite, et ces actes sont peut-ĂȘtre des exagĂ©rations littĂ©raires[367]. Ovide se moque du mari jaloux comme personne manquant de sophistication : « l'homme qui est excessivement blessĂ© par l'adultĂšre de sa femme est un pĂ©quenaud[368]. » Le prĂ©dĂ©cesseur d'Ovide, Catulle, Ă©crit de la poĂ©sie cĂ©lĂ©brant sa tromperie avec Lesbia, habituellement identifiĂ©e comme Ă©tant Clodia Metelli. La culture d'une attitude de laisser-aller sur ces questions comme signe d'urbanitĂ© peut ĂȘtre Ă  l'origine de la crĂ©ation des lois d'Auguste sur l'adultĂšre qui demandent Ă  l'homme de divorcer de sa femme et de porter plainte contre elle, au risque, s'il ne le fait pas, d'ĂȘtre lui-mĂȘme accusĂ© de proxĂ©nĂ©tisme (lenocinium)[369].

Relations maitre-esclave

La sexualitĂ© est une caractĂ©ristique essentielle de l’esclavage romain[370]. Parce que les esclaves sont considĂ©rĂ©s comme un bien par la loi romaine, un propriĂ©taire peut les utiliser Ă  des fins sexuelles ou les louer Ă  cette fin Ă  d'autres personnes[Fantham2011 7]. Des lettres de CicĂ©ron laissent penser[Cantarella 6] qu'il a eu une longue relation homosexuelle avec son esclave Tiron[371] - [372]. Comme Eva Cantarella le dĂ©clare sans ambages, « le pater familias romain est un maĂźtre absolu [
] il exerce un pouvoir hors de contrĂŽle de la sociĂ©tĂ© et de l'État. Dans cette situation, qu'est-ce qui l’empĂȘcherait de sodomiser ses boys[Cantarella 7] - [373] ? » Mais cette forme de dĂ©foulement sexuel Ă©tait jugĂ©e peu Ă©rotique : utiliser son propre esclave Ă©tait l’équivalent de la masturbation[374]. En dĂ©crivant son partenaire idĂ©al pour la pĂ©dĂ©rastie, Martial prĂ©fĂšre un esclave mĂąle « agissant plus en homme libre que son maĂźtre », c'est-Ă -dire un esclave qui peut jouer la sĂ©duction[375] - [376]. Quand des esclaves sont identifiĂ©s dans l'art Ă©rotique, ils exĂ©cutent des tĂąches de routines en arriĂšre-plan et ne participent pas aux actes sexuels[377]. Dans son interprĂ©tation des rĂȘves (en) (vers 170), ArtĂ©midore de Daldis donne une vision symbolique de la valeur sexuelle des esclaves : rĂȘver d'une relation sexuelle avec sa propre esclave est une bonne chose « car les esclaves sont la possession du rĂȘveur ; ainsi avoir des relations sexuelles avec eux signifie que le rĂȘveur est satisfait de ses biens[378]. »

Un Romain pouvait exploiter ses propres esclaves Ă  des fins sexuelles mais ne pouvait forcer n'importe quel esclave Ă  des relations sexuelles car le propriĂ©taire a le droit de contrĂŽler sa propriĂ©tĂ©[Cantarella 6]. Pour avoir des relations sexuelles avec un esclave appartenant un quelqu'un d'autre, la persuasion ou les menaces pouvaient ĂȘtre utilisĂ©es[379]. Un citoyen ne pouvait ĂȘtre accusĂ© de viol Ă  l'encontre d'un esclave, car l'esclave n'Ă©tait pas sous le couvert des lois protĂ©geant le citoyen, mais il pouvait ĂȘtre accusĂ© suivant la Lex Aquilia, une loi protĂ©geant les biens des dommages[McGinn1998 3].

La sexualitĂ© des esclaves Ă©tait Ă©troitement contrĂŽlĂ©e. Les esclaves n'avaient pas droit au mariage lĂ©gal (conubium), bien qu'ils puissent vivre ensemble comme mari et femme (contubernales). Les propriĂ©taires habituellement restreignaient les activitĂ©s de leurs esclaves mĂąles Ă  leurs esclaves femelles, car tout enfant nĂ© de ces unions augmentait sa richesse[Cantarella 6]. Caton, Ă  une Ă©poque oĂč l'Ă©conomie Ă  grande Ă©chelle de l'esclavage Ă©tait au dĂ©but de son dĂ©veloppement, pensait qu'il Ă©tait bien de contrĂŽler la vie sexuelle de ses esclaves et qu'il fallait faire payer les esclaves hommes pour qu'il puisse accĂ©der aux femmes esclaves[380].

Grotesque : esclave nain, chauve et ithyphallique portant deux paniers. Terre cuite, Myrina, Ier siÚcle av. J.-C. Dans la comédie romaine, les esclaves sont souvent représentés avec un sexe surdimensionné.

Si un propriĂ©taire dĂ©couvrait qu'un de ses esclaves avait une relation avec une femme libre, la loi l'obligeait Ă  les avertir trois fois de cesser cette relation ; si la relation ne cessait pas, il avait le droit de prendre la femme comme esclave[Cantarella 6]. Les rĂ©fĂ©rences Ă  des femmes de bonnes familles ayant des relations avec des esclaves hommes sont rares, indiquant que les Ă©crivains Ă©taient peu prĂ©occupĂ©s par ce risque[381]. CicĂ©ron n'offre aucun exemple dans ces lettres de commĂ©rages ou dans ces affaires judiciaires oĂč il attaque la rĂ©putation d'une femme : il accuse Clodia d'inceste et de tenir sa maison comme un bordel mais pas de coucher avec des esclaves. MĂȘme Messaline n'est pas accusĂ©e par les sources hostiles d'avoir couchĂ© avec des esclaves[382]. Des relations sexuelles avec des esclaves font partie des accusations montĂ©es de toutes piĂšces contre Claudia Octavia, la femme de NĂ©ron, quand Poppaea Sabina essaye de prendre sa place[383]. En fait, l'accusation de tels agissements fournit souvent l'occasion de sous-entendus ou d'insultes contre un mari qui n'a pas su les empĂȘcher[384].

Malgré les restrictions et les contrÎles sur la sexualité des esclaves, l'art et la littérature romains montrent souvent les esclaves comme lascifs, voyeuristes et doués sexuellement[385]. Un des thÚmes distinguant la comédie romaine de la comédie grecque est la description de relations maitre-esclave[Williams 13].

Les Romains libres asservis Ă©taient supposĂ©s ĂȘtre protĂ©gĂ©s de l'exploitation sexuelle, comme l'indiquent deux histoires de deux historiens romains[386]. Avant l'abolition de la servitude pour dettes au IVe siĂšcle av. J.-C.[387], les Romains libres Ă©taient parfois obligĂ©s de se vendre ou de vendre leurs enfants comme esclaves pour rembourser leurs dettes. Selon Tite-Live la servitude pour dettes (nexum) est abolie Ă  la suite de la tentative de viol sur un jeune nĂ© libre mis en servitude en caution de la dette de son pĂšre[notes 1] auprĂšs de l'usurier Lucius Papirius. L'enfant, Gaius Publilius, Ă©tait notablement beau, et Papirius insista qu'en tant qu'esclave il fournisse des services sexuels. Lorsque Publilius refusa, Papirius le fit dĂ©shabiller et fouetter. L'enfant va alors dans la rue pour montrer ses blessures et un tollĂ© du peuple pousse les consuls Ă  convoquer le SĂ©nat. Le processus politique aboutit avec la Lex Poetelia Papiria qui interdit la mise en servitude des dĂ©biteurs et qui exige que les biens du dĂ©biteur soient utilisĂ©s comme caution. La loi de plus Ă©tablit que l'intĂ©gritĂ© du corps d'un citoyen romain est liĂ©e fondamentalement au concept de libertas, la libertĂ© politique, Ă  l'opposĂ© de l'utilisation qui peut ĂȘtre faite du corps d'un esclave[388]. Dans une histoire similaire rapportĂ©e par ValĂšre Maxime, le chĂątiment corporel et le viol sont Ă©galement vus comme des violations des droits du citoyen garantissant la protection de son corps, Ă  l'opposĂ© de la vulnĂ©rabilitĂ© physique des esclaves[389].

Certaines protections concernant la sexualitĂ© pouvaient ĂȘtre Ă©tendues aux esclaves. La conduite des esclaves reflĂ©tait gĂ©nĂ©ralement la respectabilitĂ© de la maison et en particulier les materfamilias Ă©taient jugĂ©es sur le comportement sexuel de leurs esclaves femmes qui devait ĂȘtre moral ou tout du moins discret. Ce decorum pourrait avoir limitĂ© l'exploitation des esclaves femmes faisant partie d'une familia[390]. SĂ©nĂšque exprime une indignation stoĂŻque sur le fait qu'un esclave homme puisse ĂȘtre travesti et utilisĂ© sexuellement car un esclave ne devrait pas ĂȘtre avili[Nussbaum2002 8]. Le commerce naissant d'esclaves eunuques au dĂ©but de l'Empire est la cause de la loi sous Hadrien interdisant la castration d'un esclave contre sa volontĂ© dans un but de luxure ou de gain financier[391]. Les contrats de vente d'esclaves pouvaient inclure une servitude ne serva prostituatur qui interdisait l'utilisation de l'esclave comme prostituĂ©. Bien que le souci de bien-ĂȘtre de l'esclave puisse avoir Ă©tĂ© un facteur dans certains cas individuels, cette restriction juridique semble Ă©galement avoir Ă©tĂ© destinĂ©e Ă  protĂ©ger le propriĂ©taire citoyen masculin de l’infamia associĂ©e au proxĂ©nĂ©tisme et Ă  la prostitution. La servitude ne serva restait en vigueur pour les ventes suivantes, mĂȘme si l'acheteur n’était pas au courant, et en cas de violation l'esclave retrouvait sa libertĂ©[McGinn1998 4].

Prostitution

Peinture murale du lupanar de Pompéi.

La prostitution Ă©tait lĂ©gale dans tout l’Empire romain Ă  toutes les Ă©poques[392]. La plupart des prostituĂ©s Ă©taient des esclaves ou des affranchis. À Rome, les prostituĂ©s devaient s'enregistrer auprĂšs des Ă©diles. MĂȘme s'il semble y avoir eu une distinction lĂ©gale nette, le juriste Ulpian dĂ©crĂšte qu'une femme s'offrant ouvertement, mĂȘme si elle ne reçoit pas d'argent, acquiert le statut de prostituĂ©e[unspeakable 5]. La lĂ©gislation morale augustinienne qui criminalise l'adultĂšre ne concerne pas les prostituĂ©s qui peuvent avoir des relations sexuelles avec des hommes mariĂ©s. EncouragĂ©es Ă  penser l'adultĂšre comme un problĂšme lĂ©gal plutĂŽt que moral, certaines femmes socialement importantes choisirent de se dĂ©clarer comme prostituĂ©es pour ne pas enfreindre les lois sur l'adultĂšre[393].

Des statuts confus sont souvent le centre des comĂ©dies de Plaute et de TĂ©rence. Des jeunes rencontrent des obstacles quand ils tombent amoureux et veulent se marier avec une prostituĂ©e non libre, et les obstacles tombent quand le vĂ©ritable statut de vierge libre de la femme est rĂ©vĂ©lĂ©. En effet, la jeune vierge libre est une Ă©pouse possible et non la prostituĂ©e[Langlands 8]. La relation entre ces situations et la vĂ©ritable vie romaine est problĂ©matique : Plaute et TĂ©rence utilisent des modĂšles grecs qui sont souvent peu connus, et la mesure dans laquelle ils correspondent aux comportements et attitudes romains est difficile Ă  dĂ©terminer. Elaine Fantham (en) a observĂ© qu'une longue campagne militaire en GrĂšce et en Asie Mineure a introduit les hommes dans une luxure et des plaisirs plus sophistiquĂ©s, peut-ĂȘtre des reflets de la comĂ©die : le jeune homme porte son engouement sur une courtisane de haut rang social plutĂŽt que sur une esclave ou une prostituĂ©e[Fantham2011 8].

L’art Ă©rotique n’illustre pas la prostitution[209]. Les peintures et plus particuliĂšrement celles du lupanar de PompĂ©i mettent en scĂšne des femmes souvent nues portant seulement le strophium (couvre poitrine) afin de suggĂ©rer leur important niveau social. Le dĂ©cor et les dĂ©tails confirment cette idĂ©e. La prĂ©sence d’un lit, de draps, de coussins, Ă©voque le luxe raffinĂ© d’une chambre appartenant Ă  une aristocrate dont le comportement brise tous les codes de bonnes conduites qu’elle est censĂ©e dĂ©fendre. L’image caricaturale dĂ©nonce avec humour l’hypocrisie de la matrone qui symbolise la moralitĂ©. Enfin, aucun tableau du lupanar ne reflĂšte la triste rĂ©alitĂ© sordide Ă  laquelle le client va ĂȘtre confrontĂ© en entrant dans la cellule. Cette piĂšce crasseuse sans ouverture est Ă©clairĂ©e par la puanteur d’une lampe Ă  huile bon marchĂ©. La professionnelle se livre sur une banquette maçonnĂ©e infectĂ©e d’insectes et de miasmes[394].

Plaisir et Infamia

Les prostituĂ©es Ă  Rome font partie des personnes catĂ©gorisĂ©es infĂąmes et ont peu de protections lĂ©gales, mĂȘme si elles ne sont pas esclaves[unspeakable 6]. Une personne ayant acquis le statut lĂ©gal d’infamia (en) ne peut plus en sortir : « une prostituĂ©e n'est pas seulement une femme qui se prostitue mais Ă©galement une femme qui s'est par le passĂ© prostituĂ©e, mĂȘme si elle a cessĂ© ; de ce fait la disgrĂące ne disparait pas mĂȘme si l'activitĂ© n’est pas poursuivie par la suite[395]. »

Dans la morale romaine, la poursuite du plaisir (voluptas) Ă©tait une poursuite discutable. Le stoĂŻcien SĂ©nĂšque opposait le plaisir Ă  la vertu (virtus) :

« Vous trouverez la Vertu au temple, sur le forum, au SĂ©nat, debout devant les murs de la ville, poussiĂ©reuse et brulĂ©e par le soleil, ses mains rugueuses ; le plaisir sera bien souvent trouvĂ© rodant autour des bains et des salles de sudation, des lieux qui redoutent les Ă©diles,Ă  la recherche de l'obscuritĂ©, doux, dĂ©cadent, puant le vin et le parfum, blĂȘme ou bien maquillĂ© comme un cadavre[396]. »

Juvénal pensait que le rétiaire (à gauche), un gladiateur qui combattait en tunique, la peau exposée, était efféminé et prÎnait la déviance sexuelle[397].

L’ambivalence romaine envers le plaisir physique est exprimĂ©e par l’infamia de ceux dont le corps est fourni publiquement[unspeakable 7]. Techniquement l’infamia est une perte lĂ©gale de statut pour une personne nĂ©e libre du fait d'une mauvaise conduite, y compris sexuelle, mais le terme pouvait ĂȘtre utilisĂ© pour une mauvaise rĂ©putation en gĂ©nĂ©ral[McGinn1998 5]. L’infamia est une « consĂ©quence inĂ©luctable » de certaines professions, pas seulement les prostituĂ©s et les proxĂ©nĂštes mais Ă©galement les acteurs, les danseurs ou les gladiateurs[unspeakable 8] : « ces personnes Ă©taient l'objet de dĂ©sir. Ils servaient le plaisir des autres. Ils Ă©taient ternis par l’exposition au regard du public[unspeakable 2]. »

Ceux catĂ©gorisĂ©s comme infĂąmes pouvaient ĂȘtre soumis aux punitions corporelles, rĂ©servĂ©es habituellement aux esclaves[unspeakable 9]. Sous la RĂ©publique et au dĂ©but de l'Empire, une des façons dont la libertĂ© d'un citoyen Ă©tait dĂ©finie Ă©tait la libertĂ© de son corps face aux punitions physiques comme la flagellation par les autoritĂ©s[unspeakable 10]. Cependant les citoyens qui choisissaient de devenir acteurs et d'utiliser leur corps pour offrir des plaisirs publics[398] ne pouvaient jouir des protections physiques et pouvaient ĂȘtre battus ou sujets Ă  la violence[unspeakable 11]. Tout homme libre devenant gladiateur prĂȘtait serment de souffrir de la servitude, du combat et potentiellement de mourir par l'Ă©pĂ©e[unspeakable 12]. À la fois glorifiĂ©s et mĂ©prisĂ©s, les gladiateurs Ă©taient censĂ©s exercer un attrait sexuel irrĂ©sistible sur les femmes[unspeakable 13] - [399].

Les acteurs Ă©taient ambigus sexuellement, Ă  la fois parce qu'ils pouvaient jouer des femmes[unspeakable 14] - [400] et Ă©taient sĂ©duisants Ă  la fois pour les hommes et pour les femmes. Le dictateur Sylla a eu une longue relation avec un acteur[401] ; MĂ©cĂšne, patron des arts et conseiller d'Auguste, Ă©tait amoureux d'un acteur nommĂ© Bathyllus[402] ; les femmes de la famille impĂ©riale auraient prĂ©tendument eu des histoires amoureuses avec des acteurs[unspeakable 15]. Les actrices Ă©taient supposĂ©es ĂȘtre des prostituĂ©es[unspeakable 16].

Un homme qui prenait du plaisir Ă  pratiquer la fellation ou Ă  recevoir la sodomie, souvent appelĂ© cinaedus, pouvait ĂȘtre dĂ©clarĂ© infamis, bien que s'il Ă©tait citoyen, il conservait son statut lĂ©gal[Richlin1993 25] - [unspeakable 2].

Sex clubs privés

Des preuves archĂ©ologiques, en grande partie Ă  PompĂ©i et Ă  Herculanum, et des sources littĂ©raires semblent indiquer l'existence de sex clubs privĂ©s dans certaines maisons romaines (domus)[McGinn2004 2]. La plupart des Romains vivaient en appartement (insulae) ; la domus Ă©tait un grand logement indĂ©pendant appartenant Ă  une famille fortunĂ©e et Ă  Rome c'Ă©tait le centre de l'identitĂ© sociale de la famille. Quelques piĂšces de ces maisons sont dĂ©corĂ©es avec de l'art pornographique[403] qui ne diffĂšre pas de celui trouvĂ© dans les maisons closes : dans certains cas ces piĂšces dĂ©corĂ©es Ă©rotiquement ont un accĂšs direct depuis l'extĂ©rieur pour admettre les visiteurs[McGinn2004 3] qui devraient normalement entrer dans la maison par la porte principale menant Ă  l'atrium oĂč la famille expose les images des ancĂȘtres et autres trophĂ©es montrant sa respectabilitĂ©.

Il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©[McGinn2004 4] que ces piĂšces avaient pour but d'Ă©voquer l’ambiance des maisons closes pour la tenue de rencontres sexuelles, telles que celle dĂ©crit par l'historien ValĂšre Maxime qui a lieu en 52 avec la participation d'un consul et d'un tribun de la plĂšbe.

Actes et positions sexuels

Environ 90 positions sexuelles sont mentionnĂ©es dans la Rome antique[404]. L'art Ă©rotique romain et la littĂ©rature latine, particuliĂšrement un passage connu de L'Art d'aimer d'Ovide[405], dĂ©crivent plusieurs formes de copulation (concubitus varii) et de positions sexuelles (figurae veneris) ; les termes latins sont d'Ovide, tirĂ©s de sa description de la maniĂšre dont les maisons aristocratiques exposent des peintures Ă©rotiques parmi leurs collections d'art[406] - [Clarke 22]. Selon SuĂ©tone, TibĂšre avait une grande collection de manuels sexuels et d'art Ă©rotique, dont une peinture de la chasseresse mythologique Atalante faisant une fellation Ă  MĂ©lĂ©agre, une Ɠuvre que l'empereur considĂ©rait valant plus d'un million de sesterces[18]. Les Romains pensaient que l'astrologie avait une influence sur les prĂ©fĂ©rences des uns et des autres : les gens nĂ©s quand le soleil, la lune et les planĂštes Ă©taient dans un certain signe astrologique[407] Ă©taient supposĂ©s avoir un penchant pour un vice secret ou pour certaines positions sexuelles non naturelles, ou Ă©taient supposĂ©s devenir pathicĂŻ[408] (sodomites).

LucrÚce observe que l'acte sexuel peut avoir différentes finalités. Les prostituées utilisent certains mouvements pour donner du plaisir à leur client et pour éviter la grossesse[Brown 12]. Les épouses qui veulent concevoir ne doivent pas bouger vigoureusement pendant le rapport car de tels mouvements « sortent le soc du sillon et détournent la semence de la graine[Brown 17]. » LucrÚce recommande la Position de la levrette (a tergo) pour les couples qui veulent concevoir car cette position imite la position procréative naturelle des animaux[Brown 18].

Relations sexuelles homme-femme

La position de la femme chevauchant Ă©tait courant dans l'art romain[Clarke2002 3].

Le terme obscĂšne courant dĂ©signant le fait pour un homme d'avoir une relation sexuelle avec une femme est futuo, je baise. Bien qu'absent de la littĂ©rature dĂ©cente[409], futuo n'Ă©tait pas nĂ©cessairement un terme insultant ou agressif ; il Ă©tait utilisĂ© dans les transactions entre une prostituĂ©e et son client, et il pourrait avoir Ă©tĂ© utilisĂ© lors de l'acte sexuel[Adams 22]. Un fragment d'une piĂšce de Plaute suggĂšre que l’acquisition d'un vocabulaire Ă©rotique fait partie de l'introduction Ă  la sexualitĂ© de la femme dans le mariage : une vierge explique qu'elle n’a pas encore appris les mots appropriĂ©s pour la nuit de noces (nupta verba)[410]. L'utilisation du mot par une femme dans d'autres circonstances indique son indĂ©pendance par rapport aux normes sociales. C'est en disant « Ou tu me baises ou c’est la guerre » que Fulvie dĂ©fie le futur Auguste[411]. Dans des graffitis Ă  PompĂ©i Ă©crit par des femmes ou des hommes, des formes de futuo sont utilisĂ©es pour annoncer de prouesses, la satisfaction ou la disponibilitĂ©.

Thomas Habinek affirme « qu’Ovide inventa la catĂ©gorie de l'homme hĂ©tĂ©rosexuel » car avant cela il Ă©tait normal pour un Romain d'avoir des relations homosexuelles[412]. Ovide rejette radicalement la tradition romaine de pĂ©dĂ©rastie et dit qu'il prend plus de plaisir (voluptas) en faisant l'amour Ă  une femme comme une Ă©gale. Il insiste en disant que le plaisir sexuel doit ĂȘtre mutuel[413] et il conseille aux hommes de ne pas terminer un acte sexuel sans avoir amenĂ© la femme Ă  l'orgasme. Dans un passage il semble recommander l'orgasme simultanĂ©[414].


Mulier equitans

La chevauchĂ©e est une mĂ©taphore courante pour dĂ©signer l'acte sexuel, particuliĂšrement pour dĂ©signer la position du chevauchement[Adams 23]. La mulier equitans (femme chevauchant) n'apparaĂźt pas sur les poteries grecques[Clarke2002 4] mais est courante dans l'art romain. Ovide recommande cette position pour les femmes petites, les femmes grandes ne voulant peut-ĂȘtre pas paraitre trop imposantes par rapport Ă  l'homme[415]. Cette position est supposĂ©e avoir Ă©tĂ© favorisĂ©e par le couple mythologique Hector et Andromaque, mĂȘme si elle avait une grande taille lĂ©gendaire et Ă©tait appelĂ©e avec humour « le cheval d'Hector[416]. » Un relief de Gaule romaine montrant la mulier equitans joue sur la mĂ©taphore en reprĂ©sentant un cheval galopant en arriĂšre-plan[Clarke 23].

Dans l'art, la convention sur la mulier equitans représente la femme exposée de face pour montrer tout son corps, souvent avec l'accent mis sur son pubis épilé. La signification de cette position dans la culture romaine a été interprétée de diverses façons. Kenneth Dover pense que cela peut représenter l'émancipation sexuelle des femmes romaines[417]. D'une perspective féminine, la position donnerait une indépendance de mouvement pour son propre plaisir[418]. Cependant Paul Veyne pense que cette position montre que la femme doit faire le travail au service de l'homme qui reçoit le plaisir sans effort[419]. La position peut avoir été préférée dans les arts visuels car elle plaßt visuellement aussi bien aux hommes qu'aux femmes : pour les hommes cette position offre une vue complÚte du corps féminin, comme recommandé par Ovide, et montre le pénis entrant dans le vagin ; les femmes voient le personnage féminin dominant et jouant le rÎle actif[Clarke2002 5].

La position est aussi appelée Venus pendula conversa, Vénus perpendiculaire avec la femme tournée vers l'homme ; pour cette position inversée, l'homme est couché avec la femme dessus lui tournant le dos. Cette version est rarement mentionnée ou représentée mais elle est trouvée dans l'art romain sur des peintures égyptiennes[420].

  • Relief avec inscription.
    Relief avec inscription[421].
  • Casa del Ristorante.
    Casa del Ristorante.
  • Sur une lampe Ă  huile.
    Sur une lampe Ă  huile.
  • Venus pendula aversa.
    Venus pendula aversa.

Une métaphore équestre est également trouvée pour désigner dans la relation anale (cinaedus) avec un partenaire chevauchant[422], et au moins une fois pour mentionner une relation lesbienne avec des femmes « qui chevauchent l'une aprÚs l'autre et qui bougent avec Luna comme témoin[423] »

Sexe anal

La position de la lionne (Casa del Ristorante, Pompeii).

Le verbe latin pour sodomiser est pedicare. Pedicare est un mot cru et non euphĂ©mique et peut ĂȘtre utilisĂ© pour menacer, comme le fait Catulle dans son Carmen 16 (en)[Adams 24] - [424]. L’étymologie de pedicare n'est pas claire mais il semble que cela soit un dĂ©rivĂ© du grec paidika, en rapport avec la pĂ©dĂ©rastie (en)[Adams 25]. Le mot courant pour anus est en latin culus. Des mĂ©taphores courantes associent ficus (figue) et anus (anneau) qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme un terme convenable et qui Ă©tait utilisĂ© dans les dictionnaires mĂ©dicaux[Adams 26].

On disait des hommes qu'ils le prenaient comme une femme (muliebria pati, subir les choses féminines) quand ils étaient sodomisés mais quand un homme sodomisait une femme il était considéré qu'elle jouait le rÎle d'un homme[425]. Par exemple Martial considÚre que la sodomie est meilleure avec les hommes qu'avec les femmes : quand sa femme rétorque qu'elle accepte la sodomie pour préserver sa fidélité, il se moque de l'infériorité de son anus par rapport à celui d'un garçon[426].

La figura veneris, position dans laquelle la femme s’accroupit pour lever ses fesses, surnommĂ© la lionne, peut avoir eu pour but la sodomie car dans les peintures grecques les garçons sont reprĂ©sentĂ©s dans cette position. Dans le cas d'une femme, il peut ĂȘtre difficile de faire la diffĂ©rence avec a tergo (entrĂ©e par l'arriĂšre)[Clarke 24]. Culibonia (bon anal) est un terme humoristique pour dĂ©signer une prostituĂ©e dont c'est la spĂ©cialitĂ©[Adams 27]. Les prostituĂ©es ont pu privilĂ©gier la sodomie pour Ă©viter une grossesse[Clarke 25] car les sources littĂ©raires indiquent que les garçons Ă©taient malgrĂ© tout prĂ©fĂ©rĂ©s pour la sodomie.

Sexe oral

Os impurum, bouche dĂ©goĂ»tante ou bouche impure, est un terme violent pour dĂ©signer ceux pratiquant le sexe oral[427]. Turpitude orale[428] est une invective utilisĂ©e par Catulle[429], Horace et Martial[428]. Être accusĂ© d'ĂȘtre os impurum est trĂšs obscĂšne[430], si vil que CicĂ©ron le rĂ©serve aux hommes de condition infĂ©rieure[431], ce qui implique que leurs patrons Ă©taient la cible rĂ©elle de ces injures[432].

Cunnilingus et fellation

En raison de la stigmatisation liĂ©e Ă  la procuration d'un plaisir physique, les hommes pratiquant le sexe oral sur des femmes Ă©taient sujets de moqueries. Dans l'art romain le cunnilingus n'apparait que comme un acte rĂ©ciproque, avec la femme pratiquant une fellation lors d'un 69[Clarke 26]. Cependant une peinture murale de PompĂ©i reprĂ©sente un renversement des rĂŽles unique : la femme recevant le cunnilingus est grande et bien faite, soignĂ©e et effrontĂ©ment nue si ce n'est des bijoux alors que l'homme est relativement petit, accroupi servilement et entiĂšrement habillĂ© ; il a le regard anxieux ou furtif[Clarke 27]. La situation est si extrĂȘme qu'elle Ă©tait probablement humoristique et excitante. D'autres peintures dans ce groupe montrent des rapports sexuels aussi transgressifs ou parodiques[Clarke 28].

Il y a quelques preuves que des femmes pouvaient embaucher des hommes pour leur faire un cunnilingus. Des graffitis Ă  PompĂ©i indiquent le prix de prostituĂ©s hommes pour un cunnilingus, dans la mĂȘme tranche de prix que la fellation d'une prostituĂ©e. Cependant les graffitis auraient pu avoir pour but d'insulter les hommes qu'ils citaient et n'auraient pas Ă©tĂ© des annonces[Clarke 29]. Un des graffitis est peut-ĂȘtre une invective politique : « Votez pour Isidore comme Ă©dile, il est le meilleur au lĂ©chage de chatte[433]! »

Femme pratiquant une fellation sur une lampe Ă  huile.

Le verbe latin fellare est habituellement utilisĂ© pour une femme pratiquant le sexe oral sur un homme[434]. Accuser un homme de faire une fellation Ă  un autre homme est peut-ĂȘtre la pire des insultes romaines[Clarke2002 6]. C'est un acte qui pouvait ĂȘtre demandĂ© Ă  une femme qui Ă©tait infamis[435] et non par un homme d'un foyer respectable Ă  sa femme[Clarke2002 7]. La fellation Ă©tait vue comme une prĂ©fĂ©rence en « quelque sorte risible » d'hommes ĂągĂ©s ayant du mal Ă  garder une Ă©rection[436], mais les graffitis montrent que les talents d'une bonne fellatrix Ă©taient utilisĂ©s avec enthousiasme[Clarke2002 8]. La fellation est clairement un sujet peu commun dans l’art romain[Clarke2002 7].

Irrumatio

L’irrumatio est une fellation forcĂ©e, presque toujours entre hommes. Forcer quelqu'un Ă  pratiquer une fellation Ă©tait une preuve de virilitĂ©, quelque chose dont on pouvait se vanter, comme indiquĂ© dans le recueil de poĂšmes Priapeia (en) et dans les poĂšmes de Catulle et de Martial. C'Ă©tait Ă©galement une menace de punition[437], particuliĂšrement dans le cadre d'un adultĂšre[438]. Martial exhorte un homme trompĂ© qui a dĂ©jĂ  coupĂ© les oreilles et le nez de l'amant Ă  complĂ©ter l'humiliation en salissant sa bouche par un viol oral[439].

Sexe de groupe

Triolisme (Pompéi) arrangé de la maniÚre décrite par Catulle, poÚme 56[Clarke 30].

Le sexe de groupe apparaĂźt dans les sources littĂ©raires, les graffitis et l’art[Clarke 30]. SuĂ©tone affirme que l’empereur TibĂšre apprĂ©ciait regarder des groupes de gens ayant des relations sexuelles et dĂ©crivait les chaĂźnes crĂ©Ă©es par les hommes et les femmes :

« Dans sa retraite de Capri, il a imaginé une chambre à coucher qui est le théùtre de ses débauches secrÚtes. Il y a rassemblé une compagnie de prostitués hommes et femmes et d'inventeurs de monstrueux accouplement (qu'il appelait spintriae), de telle sorte que s'entrelaçant et formant une triple chaine d'un commun accord ils se prostituaient en face de lui pour enflammer ses désirs (triplici serie connexi)[440]. »

Relation à quatre, bains suburbains de Pompéi.

La plupart des triolismes mettent en scĂšne deux hommes pĂ©nĂ©trant une femme. Un mĂ©daillon gallo-romain montre deux hommes couchĂ©s sur un lit, un Ă  droite et un Ă  gauche, avec une femme entre eux. Un autre montre une femme chevauchant un homme allongĂ© alors qu'un autre homme est derriĂšre elle prĂȘt Ă  la pĂ©nĂ©trer. Une autre configuration bien moins commune est un homme pĂ©nĂ©trant une femme en levrette alors qu'il est lui-mĂȘme sodomisĂ© par un autre homme, scĂšne trouvĂ© chez Catulle dans Carmen 56 ainsi que dans l'art. Catulle dit clairement que cette scĂšne est humoristique[Clarke 31], peut-ĂȘtre car l'homme au milieu est un cinaedus, un homme qui aime ĂȘtre sodomisĂ© mais qui est aussi considĂ©rĂ© comme sĂ©duisant par les femmes[Clarke 32].

Les parties Ă  quatre (en) apparaissent aussi dans l’art romain, typiquement deux hommes et deux femmes, parfois en appariement de mĂȘme sexe. Un exemple de partie Ă  quatre dans les Thermes suburbains de PompĂ©i montre ce que les romains considĂšrent comme le rĂŽle supĂ©rieur. Une femme Ă  l'extrĂȘme droite est agenouillĂ©e devant un lit pour faire un cunnilingus Ă  une femme ; cette femme fait une fellation Ă  un homme agenouillĂ© devant elle et cet homme lui-mĂȘme est sodomisĂ© par un autre homme qui est reprĂ©sentĂ© en tant que victor : il agit uniquement pour assouvir son plaisir sans donner de plaisir aux autres et regarde directement le spectateur avec un geste de la main triomphant[Clarke 33].

Une épigramme latine du poÚte gallo-romain Ausone (IVe siÚcle) est une devinette qui joue avec la familiarité des configurations de sexe de groupe :

« Trois hommes sont au lit ensemble : deux commettent la débauche (stuprum), deux sont victimes de débauche »
« Cela ne fait pas quatre hommes? »
« Vous vous trompez : les deux hommes aux extrémités comptent comme une seule offense mais celui du milieu à la fois actif et passif[441]. »

Masturbation

La masturbation est peu citĂ©e dans les sources sur la sexualitĂ© romaine[442]. Martial la mentionne un peu dans ses poĂšmes mais la considĂšre comme une pratique sexuelle rĂ©servĂ©es aux esclaves bien qu'il admette se masturber quand un jeune esclave est trop cher pour ĂȘtre achetĂ© : « ma main me soulage, un substitut Ă  GanymĂšde[443]. »

La masturbation est peu fréquente dans la satire latine, un des rares fragments de Lucilius, un des premiers écrivain de satires de Rome, se moque d'un pénis personnifié (Mutto) dont la petite amie Laeva (GauchÚre) sÚche les larmes[444]. Les Romains préfÚrent utiliser la main gauche pour se masturber[445]. Est écrit sur un graffiti de Pompéi « Quand mes peurs oppressent mon corps, avec ma main gauche je relùche mes fluides refoulés[446]. »

L’étymologie du verbe latin masturbari est controversĂ©e. Certains pensent que c'est l'association de turbare (agitĂ©) et de mas (homme)[447]. Une thĂ©orie traditionnelle dĂ©compose le mot en man(u)- (main) avec une forme altĂ©rĂ©e de stuprare[Adams 28]. Calvert Watkins (en) propose que ce verbe dĂ©rive de la racine indo-europĂ©enne signifiant moelle, cerveau car les anciens auteurs mĂ©dicaux pensaient que la semence descendait du cerveau Ă  travers les os[448] ; si cela est correct le mot turbare pourrait avoir influencĂ© la construction du verbe en latin[449].

Zoophilie

Léda et le cygne, avec Cupidon en témoin (Relief romain du IVe siÚcle.

La tradition mythologique est pleine de rencontres entre humains et animaux, particuliÚrement entre des femmes mortelles et des Dieux déguisés en animal. La zoophilie est une caractéristique particuliÚre des relations sexuelles de Jupiter lorsqu'il rend visite à Leda déguisé en cygne et à Europe déguisé en taureau. Le Minotaure est né car l'attirance sexuelle pour les taureaux de Pasiphaé était si forte qu'elle s'est déguisée en vache pour s'accoupler avec lui. Les satyres, connus pour leur voracité sexuelle, sont souvent représentés avec des caractéristiques animales.

LĂ©opard attaquant un condamnĂ© dans l’arĂšne (MosaĂŻque de Zliten (en), ca. 200 AD).

Des simulacres de zoophilie sont utilisĂ©s dans des jeux de rĂŽle sexuels durant la Rome impĂ©riale. NĂ©ron est supposĂ© avoir apprĂ©ciĂ© une forme de bondage avec des partenaires hommes et femmes qu'il habillait avec des peaux d'animaux pour attaquer leur sexe, tout comme les prisonniers condamnĂ©s qui Ă©taient attachĂ©s Ă  des animaux sauvages dans l’arĂšne (voir Damnatio ad bestias)[450]. L'historien Dio raconte comment une prostituĂ©e prĂ©tendait ĂȘtre un lĂ©opard pour le plaisir d'un sĂ©nateur[451]. L'acteur Bathyllus est connu pour une danse Ă©rotique dans laquelle il s'habillait en Leda s'accouplant avec un cygne[452]. La zoophilie est aussi un thĂšme du roman d'ApulĂ©e MĂ©tamorphoses dans lequel le protagoniste, transformĂ© en Ăąne, est dĂ©sirĂ© par une noble et riche matrone, tout comme PasiphaĂ© dĂ©sirait le taureau[453].

Il y a quelques preuves que des rencontres sexuelles violentes, comme dans les histoires mythologiques, Ă©taient rĂ©alisĂ©es en punition dans l'arĂšne. Le poĂšte Martial loue un scĂ©nario pour sa fidĂ©litĂ© au mythe de PasiphaĂ©[454]. La maniĂšre utilisĂ©e pour reprĂ©senter un acte sexuel entre une femme et un taureau est matiĂšre Ă  spĂ©culations ; si PasiphaĂ© Ă©tait un criminiel condamnĂ© Ă  ĂȘtre torturĂ© et tuĂ©, l'animal aurait pu ĂȘtre attirĂ© par l'application sur le condamnĂ© de « sĂ©crĂ©tions vaginales d'une vache en chaleur[455]. » Dans le roman d'ApulĂ©e, une empoisonneuse condamnĂ©e ad bestias est programmĂ©e pour avoir une relation sexuelle dans l’arĂšne avec le protagoniste dans sa forme bestiale[456].

Hermaphrodisme et androgynie

Hermaphrodite repoussant un satyre (Pompeii, ca. 45–79 AD).

Dans le chapitre sur l’anthropologie et la physiologie humaine de son encyclopĂ©die Histoire naturelle, Pline note « qu'il y a des personnes qui sont nĂ©es avec les deux sexes, qu'on appelle hermaphrodites ou androgynes (du grec andr-, homme et gyn-, femme)[457]. » Isidore de SĂ©ville (ca. 560–636) dĂ©crit un hermaphrodite de maniĂšre fantaisiste comme quelqu'un « qui a le sein droit d'un homme et le gauche d'une femme, et qui aprĂšs le coĂŻt peut Ă  la fois engendrer des enfants comme un homme et les porter comme une femme[458]. »

Dans le langage contemporain hermaphrodite est utilisĂ© en biologie mais a aussi une connotation pĂ©jorative pour dĂ©signer des personnes qui ont des caractĂ©ristiques physiques des deux sexes (voir Intersexuation) ; cependant dans l'antiquitĂ© le concept d’hermaphrodisme Ă©tait avant tout liĂ© aux questions d'identitĂ© sexuelle[Clarke 34] - [Taylor 1]. L'hermaphrodisme reprĂ©sentait « une violation des frontiĂšres sociales, spĂ©cialement les frontiĂšres fondamentales de la vie quotidienne entre hommes et femmes[459]. » Dans la religion romaine, une naissance hermaphrodite Ă©tait une sorte de prodigium, un Ă©vĂšnement qui signale un dĂ©rangement dans la pax deorum, le traitĂ© entre Rome et les Dieux, comme Diodore l'indiquait[460]. Tite-Live note un incident durant la DeuxiĂšme guerre punique quand la dĂ©couverte d'un enfant hermaphrodite de quatre ans donne lieu Ă  une sĂ©rie complexe d'expiations : suivant le conseil des haruspices, l'enfant est enfermĂ© dans un coffre et noyĂ© dans la mer[461]. D'autres rituels suivent. Un hermaphrodite trouvĂ© en -133 est noyĂ© dans la riviĂšre locale ; donner l'hermaphrodite Ă  l'Eau semble avoir Ă©tĂ© un moyen de rĂ©parer la violation de l'ordre naturel[462].

Pline observe qu’alors que par le passĂ© les hermaphrodites Ă©taient considĂ©rĂ©s comme prĂ©sages (prodigia), Ă  son Ă©poque ils sont devenus des objets de plaisirs (deliciae) ; selon Plutarque ils font partie des curiositĂ©s humaines qu'un homme riche se doit d'acquĂ©rir au marchĂ© aux monstres de Rome[463]. Selon la loi romaine un hermaphrodite doit ĂȘtre classĂ© comme homme ou femme, aucun troisiĂšme sexe n'existait[464].

Dans la mythologie, Hermaphrodite Ă©tait un beau jeune homme, fil d'HermĂšs et d'Aphrodite[465]. Comme beaucoup de divinitĂ©s et de hĂ©ros il a Ă©tĂ© Ă©levĂ© par des nymphes[466], mais il a peu de preuves qu'il ait Ă©tĂ© l'objet d'un culte par les Grecs[Taylor 1]. Ovide Ă©crit le texte le plus complet[Taylor 2] - [Clarke 34] sur la maniĂšre dont Hermaphrodite devint androgyne, soulignant que bien que le beau jeune homme fĂ»t en plein passage Ă  l'Ăąge adulte, il rejeta l'amour comme Narcisse l'avait fait, et de la mĂȘme façon devant un bassin[Taylor 3]. La nymphe Salmacis le vit alors et le dĂ©sira. Ayant Ă©tĂ© repoussĂ©e, elle fait semblant de se retirer jusqu'au moment oĂč se croyant seul il se dĂ©shabille pour se baigner dans ses eaux. Elle se jette alors sur lui et prie pour qu'ils ne soient jamais sĂ©parĂ©s. Les Dieux accĂ©dĂšrent Ă  cette demande et par la suite le corps d'Hermaphrodite contint Ă  la fois l'homme et la femme. Depuis, les hommes buvant l'eau de la riviĂšre Salmacis sont supposĂ©s « dĂ©velopper le vice d’impudicitia » selon le lexicographe Festus[Richlin1993 26]. Le mythe d'Hylas, le jeune compagnon d'Hercule qui fut enlevĂ© par les nymphes, partage avec les mythes d'Hermaphrodite et de Narcisse le thĂšme des dangers auxquels doit faire face le jeune et bel adolescent alors qu'il devient un homme adulte[Taylor 4].


Les reprĂ©sentations d'Hermaphrodite Ă©taient trĂšs populaires chez les Romains. La situation dramatique dans les peintures suscite souvent un temps d'arrĂȘt de la part du spectateur ou exprime le thĂšme de la frustration sexuelle[Clarke 35]. Hermaphrodite est souvent en compagnie d'un satyre, un personnage de la sexualitĂ© bestiale connu pour soumettre une victime crĂ©dule ou endormie Ă  des rapports sexuels non consensuels ; le satyre dans les scĂšnes avec Hermaphrodite a souvent pour but de surprendre ou de repousser, de provoquer un effet comique. Dans certains cas Hermaphrodite est assez fort pour repousser son prĂ©tendu agresseur, mais dans d'autres, il montre sa volontĂ© de s'engager dans un rapport sexuel mĂȘme si le satyre ne semble plus enclin[Clarke 36] :

« Les reprĂ©sentations artistiques d'Hermaphrodite mettent en Ă©vidence les ambiguĂŻtĂ©s des diffĂ©rences sexuelles entre les femmes et les hommes ainsi que les ambiguĂŻtĂ©s de tous les actes sexuels. [
] Hermaphrodite donne une Ă©ternelle rĂ©ponse ambiguĂ« Ă  la curiositĂ© de l’homme au sujet de l'expĂ©rience sexuelle fĂ©minine et rĂ©ciproquement. [
] Les artistes traitent toujours Hermaphrodite dans des termes de recherche par le spectateur ou par la spectatrice de son identitĂ© sexuelle. [
] Hermaphrodite reprĂ©sente Ă  la fois l'impossibilitĂ© physique et, plus important, l’impossibilitĂ© psychologique de jamais comprendre les sentiments de l’ĂȘtre aimĂ©. Hermaphrodite est une reprĂ©sentation trĂšs sophistiquĂ©e qui envahit les frontiĂšres entre les sexes, frontiĂšres qui semblent si simples dans les reprĂ©sentations et les pensĂ©es classiques[Clarke 37]. »

Macrobe parle de la forme masculine de VĂ©nus qui a son culte Ă  Chypre ; elle a une barbe et des organes gĂ©nitaux masculins mais porte des habits de femme. Les adorateurs de la divinitĂ© se travestissent, les hommes s'habillent en femme et les femmes en homme[467]. Le poĂšte latin Laevius Ă©crit sur l'adoration de la VĂ©nus nourriciĂšre mĂąle ou femelle (sive femina sive mas (en))[468]. Ce personnage est parfois appelĂ© Aphroditos. Dans plusieurs exemples de sculptures grecques et romaines elle est reprĂ©sentĂ©e dans l'attitude (en) anasyrmene, du grec anasyromai signifiant arracher ses vĂȘtements[469]. La dĂ©esse de l’amour enlĂšve ses vĂȘtements pour rĂ©vĂ©ler ses attributs masculins, un geste qui porte souvent un pouvoir apotropaĂŻque ou magique[470].

ConquĂȘte sexuelle et impĂ©rialisme

Sesterce de Vespasien représentant la Judée captive.

En -55, PompĂ©e ouvre un thĂ©Ăątre dĂ©diĂ© Ă  Venus Victrix, Venus la conquĂ©rante, thĂ©Ăątre qui dans l'AntiquitĂ© tardive est toujours utilisĂ© comme un lieu pour prĂ©senter les arts, la littĂ©rature, le paysagisme, l'art visuel et l’architecture[471]. Le thĂ©Ăątre de PompĂ©e Ă©tait de plusieurs maniĂšres un monument permanent pour son triomphe militaire. Le thĂ©Ăątre comprenait des galeries de portraits de femmes Ă©crivains et de courtisanes ; une sĂ©rie d'images reprĂ©sentait des naissances bizarres qui avaient servi de prĂ©sages pour la guerre. En gĂ©nĂ©ral, la culture et l'intellectualitĂ© sont reprĂ©sentĂ©es fĂ©minines et hellĂ©nisĂ©es alors que la guerre et la politique sont masculines[472]. Quatorze statues de femmes habillĂ©es de façon ethnique ou barbare personnifiaient les nationes conquises[473] - [474]. D'autres monuments Ă  travers, dont le Sebasteion Ă  Aphrodisias et l'autel du Sanctuaire fĂ©dĂ©ral des Trois Gaules Ă  Lugdunum, ainsi que diverses piĂšces de monnaie, reprĂ©sentent les peuples et les nations conquis par des femmes : le pouvoir militaire romain dĂ©fait une nation fĂ©minisĂ©e[475]. Bien que les reprĂ©sentations du thĂ©Ăątre de PompĂ©e aient disparu, les reliefs d'Aphrodisias comportent plusieurs scĂšnes comme Claude en nu hĂ©roĂŻque soumettant par la force Britannia dont le sein droit est dĂ©couvert, et NĂ©ron traĂźnant une ArmĂ©nie morte, une composition qui rappelle la dĂ©faite de l’Amazone Penthesilea par Achille[476]. Une sĂ©rie de piĂšces de monnaie particuliĂšrement bien documentĂ©e reprĂ©sente Iudaea Capta, une personnification fĂ©minine de la nation juive captive, piĂšces mises en circulation aprĂšs la destruction du temple de JĂ©rusalem en 70[477].

La conquĂȘte sexuelle est une mĂ©taphore trĂšs utilisĂ©e par les Romains pour parler de l'impĂ©rialisme[476], mais pas toujours directement pour la domination romaine. Horace dĂ©crit les Romains comme faits prisonniers par les prisonniers grecs : l'image de la culture romaine colonisĂ©e par une civilisation qu'ils avaient vaincue mais perçue comme supĂ©rieure intellectuellement et esthĂ©tiquement est exprimĂ©e par les mythes dans lesquels un homme qui viole, enlĂšve ou asservit une femme tombe amoureux d'elle, tels Achille et BrisĂ©is[478].

Triolisme dans un bateau, entourĂ©s de bĂȘtes ; les scĂšnes sexuelles sur le Nil montrent toujours la position sexuelle a tergo, souvent combinĂ©e comme ici avec une fellation[404].

Notes et références

Notes

  1. La version de Denys affirme que l'enfant a été mis en servitude pour payer les funérailles de son pÚre, un acte de piété romaine.

Références

  1. Edwards 1993, p. 65.
  2. (en) Beert C Verstraete et Vernon Provencal, Same-Sex Desire and Love in Greco-Roman Antiquity and in the Classical Tradition, Haworth Press, , p. 5. Pour une discussion plus poussĂ©e sur la perception moderne de la dĂ©cadence sexuelle romaine due Ă  l’apologĂ©tique chrĂ©tienne, voir (en) Alastair J.L. Blanshard, "Roman Vice," in Sex: Vice and Love from Antiquity to Modernity, Wiley-Blackwell, , p. 1–88.
  3. (en) Karl-J Hölkeskamp, Reconstructing the Roman Republic : An Ancient Political Culture and Modern Research, Princeton University Press, , p. 17–18.
    • Michel Foucault, Histoire de la sexualitĂ©, vol. 3 : Le souci de soi, Paris, Gallimard, , 288 p. (ISBN 2-07-027382-2), p. 239 (contraste avec la vue chrĂ©tienne du sexe, liĂ© au dĂ©mon), comme rĂ©sumĂ© par (en) Inger Furseth et PĂ„l Repstad, An Introduction to the Sociology of Religion : Classical and Contemporary Perspectives, Ashgate, , p. 64.
  4. (en) Craig Williams, Roman Homosexuality, Oxford University Press, 1999, 2010, p. 304 citant (en) Saara Lilja, Homosexuality in Republican and Augustan Rome, Societas Scientiarum Fennica, , p. 122.
  5. (en) Marilyn B. Skinner, Roman Sexualities, Princeton University Press, , p. 11.
  6. (en) Diana M. Swancutt, « Still before Sexuality: 'Greek' Androgyny, the Roman Imperial Politics of Masculinity and the Roman Invention of the tribas », dans Todd Penner et Caroline Vander Stichele, Mapping Gender in Ancient Religious Discourses, Brill, (lire en ligne), p. 15–16.
  7. note_12-22" class="mw-reference-text">Edwards 1993, spĂ©cialement la note 12, p. 66–67.
  8. (en) Amy Richlin, Sexuality in the Roman Empire, in A Companion to the Roman Empire, Blackwell, , p. 330.
  9. Richlin, Sexuality in the Roman Empire, p. 331.
  10. Ovide, Tristia 2.431ff.
  11. (en) Jasper Griffin, « Propertius and Antony », Journal of Roman Studies, no 67,‎ , p. 20.
  12. Ovide, Tristia 2.413 et 443–444 ; (en) Heinz Hofmann, Latin Fiction : The Latin Novel in Context, Routledge, , p. 85.
  13. Plutarque, Vie de Crassus 32.
  14. La tabella est une petite peinture portable à la différence d'une peinture murale permanente.
  15. Ovide, Tristia 2, tel que citĂ© par Clarke, Looking at Lovemaking, p. 91–92.
  16. Critiqué par Suetone, Life of Horace : Ad res Venerias intemperantior traditur; nam speculato cubiculo scorta dicitur habuisse disposita, ut quocumque respexisset ibi ei imago coitus referretur.
  17. Suetonius, Life of Tiberius 44.2; Clarke, Looking at Lovemaking, p. 92–93.
  18. Richlin, "Sexuality in the Roman Empire", p. 329.
  19. Voir par exemple Agathe de Catane et Febronia de Nisibis (en) ; Sebastian P. Brock and Susan Ashbrook Harvey, introduction to Holy Women of the Syrian Orient (University of California Press, 1987), p. 24–25 ; Harvey, "Women in Early Byzantine Hagiography: Reversing the Story", in That Gentle Strength: Historical Perspectives on Women in Christianity (University Press of Virginia, 1990), p. 48–50. Les rĂ©cits de mutilation des seins apparaissent dans les sources et l'iconographie chrĂ©tienne mais pas dans l'art et la littĂ©rature romain.
  20. Richlin, "Sexuality in the Roman Empire", p. 330. Bien qu'il y ait peu de doute sur le fait qu'Ausone était chrétien, son travail contient plusieurs indications sur le fait qu'il était au moins intéressé, si ce n'est pratiquant, des religions traditionnelles celtiques et romaines.
  21. Anthony King, "Mammals", in The Natural History of Pompeii (Cambridge University Press, 2002), p. 444; John R. Clarke, The Houses of Roman Italy, 100 B.C.–A.D. 250: Ritual, Space and Decoration (University of California Press, 1991), p. 97.
  22. (en) Celia E. Schultz, Women's Religious Activity in the Roman Republic, University of North Carolina Press, , p. 79–81.
  23. (en) Michael Lipka, Roman Gods : A Conceptual Approach, Brill, , p. 141–142.
  24. Voir Flamen Dialis et rex sacrorum.
  25. (en) Mary Beard, J.A. North et S.R.F. Price, Religions of Rome : A History, Cambridge University Press, , p. 53.
  26. (en) Robin Lorsch Wildfang, Rome's Vestal Virgins : A Study of Rome's Vestal Priestesses in the Late Republic and Early Empire, Routledge, , p. 20.
  27. Cicéron, De Officiis 1.17.54 : nam cum sit hoc natura commune animantium, ut habeant libidinem procreandi, prima societas in ipso coniugio est, proxima in liberis, deinde una domus, communia omnia; id autem est principium urbis et quasi seminarium reipublicae.
  28. (en) Sabine MacCormack, "Sin, Citizenship, and the Salvation of Souls: The Impact of Christian Priorities on Late-Roman and Post-Roman Society," Comparative Studies in Society and History 39.4, , p. 651.
  29. Voir aussi Prostitution dans la Rome Antique (en).
  30. Dans De rerum natura de LucrĂšce : « GĂ©niteur (gĂ©nitrice) de la ligne d’ÉnĂ©e, le plaisir (voluptas) de l'homme et du divin ».
  31. (en) J. Rufus Fears, "The Theology of Victory at Rome: Approaches and Problem," Aufstieg und Niedergang der römischen Welt II.17.2, , p. 791–795.
  32. (en) Martin Henig, Religion in Roman Britain, Londres, Batsford, , p. 185–186.
  33. Pline l'Ancien, Histoire naturelle 28.4.7 (28.39), raconte que lorsqu'un gĂ©nĂ©ral cĂ©lĂšbre un triomphe, les Vestales accrochent une effigie de fascinus sous son chariot pour le protĂ©ger de l’invidia.
  34. Iter amoris, "journey" or "course of love." See Propertius 3.15.3–6; Ovide, Fastes) 3.777–778; Michelle George, "The 'Dark Side' of the Toga", in Roman Dress and the Fabrics of Roman Culture (University of Toronto Press, 2008), p. 55. Robert E.A. Palmer (en), "Mutinus Titinus: A Study in Etrusco-Roman Religion and Topography", in Roman Religion and Roman Empire: Five Essays (University of Pennsylvania Press, 1974), p. 187–206, argued that Mutunus Tutunus was subsumed by the cult of Liber; Augustine, De civitate Dei 7.21, said that a phallus was a divine object used during the Liberalia to repel malevolent influences from the crops.
  35. (en) Barbette Stanley Spaeth, The Roman Goddess Ceres, University of Texas Press, , p. 115–116 citant Festus (87 dans l'Ă©dition de MĂŒller) au sujet de la torche et notant que les prĂȘtresses dĂ©vouĂ©es Ă  CĂ©rĂšs en Afrique du Nord faisaient vƓu de chastetĂ© comme les Vestales (Tertullien, Ad uxorem 1.6 Oehler). Ovide note que CĂ©rĂšs est satisfaite mĂȘme des petites offrandes du moment qu'elles sont casta (Fastes 4.411–412). Stace affirme que CĂ©rĂšs elle-mĂȘme est casta (Silvae (en) 4.311). La prĂ©occupation de la dĂ©esse pour la castitas peut avoir une relation avec sa fonction tutĂ©laire sur les frontiĂšres, dont la transition entre la vie et la mort, comme dans les Culte Ă  MystĂšres.
  36. (en) H.H.J. Brouwer, Bona Dea: The Sources and a Description of the Cult, Brill, , p. 367–367, note 319.
  37. Mueller, Roman Religion in Valerius Maximus, p. 51.
  38. (en) Susanne William Rasmussen, Public Portents in Republican Rome, «L'Erma» di Bretschneider, , p. 41.
  39. Wildfang, Rome's Vestal Virgins, p. 82 et passim.
  40. Le nomen de Crassus était Licinius ; le nom de la Vestale était Licinia (voir Nom romain). Sa réputation, ses relations et sa cupidité ont réussi à le sauver ; il affirma qu'il avait passé du temps avec Licinia pour obtenir certaines propriétés qu'elle possédait. Pour des sources, voir Michael C. Alexander, Trials in the Late Roman Republic, 149 BC to 50 BC (University of Toronto Press, 1990), p. 84. L'année la plus probable est 73 av. J.-C. ; Plutarch, Life of Crassus 1.2, indique que la poursuite avait une utilité politique. Une ou plusieurs autres Vestales ont été emmenées devant le CollÚge des pontifes pour incestum en relation avec la conjuration de Catilina (Alexander, Trials, p. 83).
  41. Les sources sur cet incident célÚbre sont nombreuses ; Brouwer, Bona Dea, p. 144ff., rassemble les témoignages antiques.
  42. (en) Bruce W. Frier et Thomas A.J. McGinn, A Casebook on Roman Family Law, Oxford University Press, , p. 38 et 52.
  43. (en) Amy Richlin, The Garden of Priapus : Sexuality and Aggression in Roman Humor, Oxford University Press, 1983, 1992, p. 30.
  44. Diana C. Moses, "Livy's Lucretia and the Validity of Coerced Consent in Roman Law", in Consent and Coercion to Sex and Marriage in Ancient and Medieval Societies (Dunbarton Oaks, 1993), p. 50 ; Gillian Clark, Women in Late Antiquity: Pagan and Christian Life-styles (Oxford University Press, 1993), p. 36.
  45. Moses, "Livy's Lucretia", p. 50–51.
  46. (en) Hans Dieter Betz, The Greek Magical Papyri in Translation, University of Chicago Press, 1986, 1992, xliff.
  47. (en) Matthew W Dickie, Magic and Magicians in the Greco-Roman World, Routledge, , p. 16.
  48. Dickie, Magic and Magicians, p. 36.
  49. (en) Richard Gordon, Innovation and Authority in Graeco-Egyptian Magic, in Kykeon: Studies in Honour of H.S. Versnel, Brill, , p. 72.
  50. (en) Christopher A. Faraone, Agents and Victims: Constructions of Gender and Desire in Ancient Greek Love Magic," in The Sleep of Reason, p. 410.
  51. le travail de Marcellus est « la derniÚre compilation de traitements médicaux écrite en Gaule basée sur les textes des auteurs grecs anciens et contemporains » note Bonnie Effros dans Creating Community with Food and Drink in Merovingian Gaul (Palgrave Macmillan, 2002), p. 55.
  52. Ut eunuchum sine ferro facias, "how you make a eunuch without the iron (blade)" : Marcellus Empiricus, De medicamentis.
  53. Marcellus, De medicamentis 33.64.
  54. Marcellus, De medicamentis 33.64 ; voir Pline l'Ancien, Natural History 25.75 (37).
  55. Marcellus, De medicamentis 33.26.
  56. Armoise, Fraxinelle, popanax, poivre, safran, férule commune, myrrhe, et coloquinte ; John M. Riddle (en), Contraception and Abortion from the Ancient World to the Renaissance (Harvard University Press, 1992), p. 90.
  57. Riddle, Contraception and Abortion from the Ancient World to the Renaissance, p. 91, que Marcellus « ne semble pas ĂȘtre trĂšs au fait
 des femmes et de la fertilitĂ©. »
  58. (en)The Paignia of Democritus, PGM 7.167–186, as cited by James N. Davidson, "Don't Try This at Home: Pliny's Salpe, Salpe's Paignia and Magic", Classical Quarterly 45.2 (1995), p. 591.
  59. Pliny, Natural History 28.262, crediting Salpe the obstetrician, as cited by Davidson, "Don't Try This at Home", p. 591.
  60. Nec Veneris fructu caret is qui vitat amorem,
    sed potius quae sunt sine poena commoda sumit;
    nam certe purast sanis magis inde voluptas
    quam miseris. etenim potiundi tempore in ipso
    fluctuat incertis erroribus ardor amantum
    nec constat quid primum oculis manibusque fruantur.
    quod petiere, premunt arte faciuntque dolorem
    corporis et dentes inlidunt saepe labellis
    osculaque adfligunt, quia non est pura voluptas
    et stimuli subsunt qui instigant laedere id ipsum
    quodcumque est, rabies unde illaec germina surgunt.
  61. Stuart Gillespie et Philip Hardie, introduction to The Cambridge Companion to Lucretius (Cambridge University Press, 2007), p. 12.
  62. Épicure, Letter to Menoeceus 131.
  63. Une scholie donne un exemple de dĂ©sir non naturel et non nĂ©cessaire : le dĂ©sir d'acquĂ©rir pour soi des couronnes et des statuts se reprĂ©sentant ; voir J.M. Rist, Epicurus: An Introduction (Cambridge University Press, 1972), p. 116–119.
  64. Philip Hardie, "Lucretius and Later Latin Literature in Antiquity", in The Cambridge Companion to Lucretius, p. 121, note 32.
  65. Le sexe de l'enfant n'est cependant pas déterminé par la graine ayant dominé
  66. (en) David Sedley, Lucretius and the Transformation of Greek Wisdom, Cambridge University Press, , p. 195–196.
  67. Phebe Lowell Bowditch, Horace and the Gifty Economy of Patronage (University of California Press, 2001), p. 215.
  68. Gordon, "Some Unseen Monster: Rereading Lucretius on Sex", in The Roman Gaze: Vision, Power, and the Body (Johns Hopkins University Press, 2002), p. 105. Les vrais Dieux tels que perçus par les épicuriens ont peu de ressemblance avec ceux de la mythologie ; ils ne se préoccupent pas des morts, ont peu de relations avec eux et demeurent dans un état de détachement et de plaisir idéal.
  69. Lucretius, De rerum natura 4.1278–1287 ; Gordon, "Some Unseen Monster", p. 105.
  70. Gordon, "Some Unseen Monster", p. 90–94.
  71. Amy Richlin, Marcus Aurelius in Love (University of Chicago Press, 2006), p. 16; Marcia L. Colish, The Stoic Tradition from Antiquity to the Early Middle Ages (Brill, 1985, 1990), p. 39, notant que pour les premiers stoĂŻciens « les dĂ©sirs sexuels peuvent ĂȘtre assouvis de n'importe quelle maniĂšre, y compris par la prostitution, l'inceste, la masturbation et l'homosexualitĂ© ».
  72. Richlin, Marcus Aurelius in Love, p. 16.
  73. William Loader, Sexuality and the Jesus Tradition (Wm. B. Eerdmans, 2005), p. 186. La relation entre l'éthique sociale stoïcienne et la formation de l'éthique sexuelle chrétienne est un sujet trÚs débattu, mais la chrétienté voit le célibat comme un idéal et le sexe comme un péché en soi, racheté un peu si survenant au sein du mariage ; voir Nussbaum, "The Incomplete Feminism of Musonius Rufus", p. 308. Voir aussi Marcia L. Colish, The Stoic Tradition from Antiquity to the Early Middle Ages, passim.
  74. Martha Nussbaum, The Therapy of Desire: Theory and Practice in Hellenistic Ethics (Princeton University Press, 1994, 2009), p. 359–401.
  75. (en) prudence Allen, The Concept of Woman, p. 159.
  76. Colish, The Stoic Tradition from Antiquity to the Early Middle Ages, p. 37–38.
  77. Gretchen Reydams-Schils, The Roman Stoics: Self, Responsibility, and Affection (University of Chicago Press, 2005), p. 151.
  78. Reydams-Schils, The Roman Stoics, p. 152.
  79. (en) prudence Allen, The Concept of Woman, p. 147-148.
  80. Vue d'ÉpictĂšte telle que citĂ©e par Marcus Aurelius, 4.41.
  81. Marc-Aurel, Meditations 6.13, cité par Reydams-Schils, The Roman Stoics, p. 36.
  82. SĂ©nĂšque, Naturales quaestiones (en) 1.16, as discussed by Reydams-Schils, The Roman Stoics, p. 112.
  83. JuvĂ©nal, Satire 2.8–10, 15–17, as cited by Richlin, "Sexuality in the Roman Empire", p. 340,
  84. Macrobius, Saturnalia 1.8.6–8, Loeb Classical Library traduit par Robert A. Kaster.
  85. Colish, The Stoic Tradition from Antiquity to the Early Middle Ages, p. 320.
  86. CicĂ©ron, De natura deorum 2.64. Isidore de SĂ©ville dit de la mĂȘme façon que Saturne « arrachage les organes gĂ©nitaux de son pĂšre Uranus car rien n’est nĂ© de semences dans le Paradis » (Étymologies 9.11.32). Jane Chance, Medieval Mythography: From Roman North Africa to the School of Chartres, A.D. 433–1177 (University Press of Florida, 1994), p. 27 et 142.
  87. Voir Aulus Gellius 9.12. 1 : « C'est un injustice d'imposer la force contre le corps de ceux qui sont libres » (vim in corpus liberum non aecum
 adferri).
  88. Elaine Fantham (en), "The Ambiguity of Virtus in Lucan's Civil War and Statius' Thebiad", Arachnion 3; Andrew J.E. Bell, "Cicero and the Spectacle of Power", Journal of Roman Studies 87 (1997), p. 9.
  89. Edwin S. Ramage, “Aspects of Propaganda in the De bello gallico: Caesar’s Virtues and Attributes”, Athenaeum 91 (2003) 331–372.
  90. Myles Anthony McDonnell, Roman manliness: virtus and the Roman Republic (Cambridge University Press, 2006) passim.
  91. Rhiannon Evans, Utopia Antiqua: Readings of the Golden Age and Decline at Rome (Routledge, 2008), p. 156–157.
  92. Skinner, introduction to Roman Sexualities, p. 11.
  93. Richlin, The Garden of Priapus, p. 225.
  94. Aulu-Gelle, Nuits Attiques, XV, 12, 3.
  95. Williams, Roman Homosexuality, p. 20–21, 39.
  96. Richlin, Sexuality in the Roman Empire, in A Companion to the Roman Empire, p. 329. Les lois commencent à donner des lois plus sévÚres pour les classes inférieures (humiliores) que pour l'élite (honestiores).
  97. (en) Carlin A. arton, The Sorrows of the Ancient Romans : The Gladiator and the Monster, Princeton University Press, .
  98. Flagiti principium est nudare inter civis corpora: Ennius, tel que cité par Cicéron, Tusculanes 4.33.70.
  99. (en)Williams, Roman Homosexuality, p. 64 et 292, note 12.
  100. (en) Simon Goldhill, introduction to Being Greek under Rome: Cultural Identity, the Second Sophistic and the Development of Empire (Cambridge University Press, 2001), p. 2.
  101. (en)Fritz Graf, "Satire in a Ritual Context", in The Cambridge Companion to Roman Satire (Cambridge University Press, 2005), p. 195–197.
  102. (en)Nigel B. Crowther, "Nudity and Morality: Athletics in Italy", Classical Journal 76.2 (1980–1981), p. 119.
  103. (en) Crowther, "Nudity and Morality: Athletics in Italy", p. 119–121.
  104. (en) Julia Heskel, "Cicero as Evidence for Attitudes to Dress in the Late Republic," in The World of Roman Costume, University of Wisconsin Press, , p. 138.
  105. (en)Larissa Bonfante, "Nudity as a Costume in Classical Art", in American Journal of Archaeology 93.4 (1989), p. 563.
  106. Ovide, Fasti 2.283–380.
  107. (en) Carole E. Newlands, Playing with Time : Ovid and the Fasti, Cornell University Press, , p. 59–60.
  108. (en) Paul Zanker, The Power of Images in the Age of Augustus, University of Michigan Press, , p. 5 et passim.
  109. (en) Paul Zanker, The Power of Images in the Age of Augustus, University of Michigan Press, , p. 239–240, 249–250 et passim.
  110. Plutarque, Vie de Caton 20.5.
  111. (en) Paul Zanker, The Power of Images in the Age of Augustus, University of Michigan Press, , p. 6.
  112. Jusqu'Ă  la fin de la RĂ©publique, les termes offraient probablement aux femmes une aile sĂ©parĂ©e ou des horaires partagĂ©s permettant aux hommes et aux femmes de se baigner sĂ©parĂ©ment. De la fin de la rĂ©publique jusqu'Ă  l'avĂšnement de la dominance chrĂ©tienne Ă  la fin de l’Empire, il y a des preuves claires que les termes Ă©taient mixtes. Certains chercheurs ont pensĂ© que seules les femmes de rang social bas se baignaient avec les hommes, comme les artistes ou les prostituĂ©s, mais ClĂ©ment d'Alexandrie observe que les femmes de haut rang social pouvaient ĂȘtre vues nues aux bains. Hadrien interdit les termes mixtes mais l'interdiction semble ne pas avoir perdurĂ©. Pour rĂ©sumer les habitudes n'ont pas seulement changĂ© en fonction de l'Ă©poque et du lieu mais Ă©galement en fonction de l’établissement. Voir (en) Garrett G. Fagan, Bathing in Public in the Roman World, University of Michigan Press, 1999, 2002, p. 26–27.
  113. En Gaule Romaine, le Dieu Celte identifiĂ© au Dieu Romain Mercure est parfois reprĂ©sentĂ© avec trois pĂ©nis ; voir par exemple Miranda Green, Symbol and Image in Celtic Religious Art (Routledge, 1989), p. 184. dans The Sorrows of the Ancient Romans: The Gladiator and the Monster (Princeton University Press, 1993), p. 168, Carlin A. Barton associe la tintinnabula polyphallique avec la tĂȘte de MĂ©duse.
  114. (en) David J. Mattingly, Imperialism, Power, and Identity : Experiencing the Roman Empire, Princeton University Press, , p. 106.
  115. Amy Richlin, "Pliny's Brassiere", in Roman Sexualities, p. 215.
  116. Plan du Forum d'Auguste (en jaune).
    Dominic Montserrat, "Reading Gender in the Roman World", in Experiencing Rome: Culture, Identity, and Power in the Roman Empire (Routledge, 2000), p. 168–170, citant aussi Barbara Kellum, "The Phallus as Signifier: The Forum of Augustus and Rituals of Masculinity", in Sexuality in Ancient Art (Cambridge University Press, 1996), p. 170–173, et "Concealing/Revealing: Gender and the Play of Meaning in the Monuments of Ancient Rome", in The Roman Cultural Revolution (Cambridge University Press, 1997, 2000), p. 170. Voir aussi David Fredrick, "Mapping Penetrability", in The Roman Gaze, p. 248–249.
  117. (en) David Fredrick, The Roman Gaze : Vision, Power, and the Body, Johns Hopkins University Press, , p. 156.
  118. Mattingly, Imperialism, Power, and Identity, p. 106.
  119. Comme représenté sur les billes de frondes.
  120. Martial, 11.15.8ff., 48 utilisations Ă  travers ses Ă©pigrammes.
  121. Cicéron, Ad familiares 9.22.
  122. C'est le mot le plus courant pour dĂ©signer le pĂ©nis dans la poĂ©sie de Catulle, il apparaĂźt 8 fois ; Adams, The Latin Sexual Vocabulary, p. 10–11.
  123. 18 fois dans des inscriptions Ă  Pompeii, trois fois sur le Graffiti del Palatino et 26 fois sur le Priapea; Adams, The Latin Sexual Vocabulary, p. 10, 12.
  124. Verpa apparait une fois chez Catulle (28.12), chez Martial (11.46.2) et dans le Priapea (34.5). Comme terme Latin vulgaire, il apparait frĂ©quemment sur les graffiti (Adams, p. 12–13).
  125. Marcellus, De medicamentis 7.20, 33.2, 33.36.
  126. Joshua T. Katz, "Testimonia Ritus Italicus: Male Genitalia, Solemn Declarations, and a New Latin Sound Law", Harvard Studies in Classical Philology 98 (1998) 183–217 ; les testicules d'animaux sacrifiĂ©s Ă©taient utilisĂ©s pour confirmer les tĂ©moignages lors des procĂšs de crimes Ă  AthĂšnes, tel que lu chez DĂ©mosthĂšne, Contra Aristocratem 23.67f. ; La RhĂ©torique Ă  Herennius, 3.33, stipule que les testicules sont un objet de mĂ©morisation dans les salles de classe. Katz propose que l’hapax Ombrien urfeta signifie « testicules » et est reliĂ© au latin orbis (boules) ; cependant les Tables eugubines font Ă©galement un lien entre testicules et dĂ©claration solennelle (Katz, p. 191).
  127. Katz, "Testimonia Ritus Italicus", p. 189.
  128. JuvĂ©nal 14.103–104.
  129. Tacite, Historia 5.5.1–2.
  130. Martial 7.30.5, 7.35.3–4, 7.82.5–6, 11.94.
  131. (en) Margaret Williams, "Jews and Jewish Communities in the Roman Empire," in Experiencing Rome: Culture, Identity and Power in the Roman Empire, Routledge, , p. 325.
  132. Eric Orlin, "Urban Religion in the Middle and Late Republic", p. 63–64, et John Scheid, "Sacrifices for Gods and Ancestors", p. 268, in A Companion to Roman Religion.
  133. Paul l'Apître, Galatians 4:21–5:1.
  134. Susan M. Elliott, "Choose Your Mother, Choose Your Master: Galatians 4:21–5:1 in the Shadow of the Anatolian Mother of the Gods", Journal of Biblical Literature 118.4 (1999) 661–683, especially p. 680–681, and "The Rhetorical Situation Revisited: Circumcision and Castration", in Cutting Too Close for Comfort: Paul’s Letter to the Galatians in Its Anatolian Cultic Context (T&T Clark International, 2003) passim.
  135. Lightstone, "Roman Diaspora Judaism", p. 363.
  136. Plusieurs auteurs grĂ©co-romains, comme Strabon, pensaient que les Juifs descendaient des Égyptiens, c'Ă©tait apparemment leur comprĂ©hension de l'Exode hors d'Égypte. Peter SchĂ€fer, Judeophobia: Attitudes toward Jews in the Ancient World (Harvard University Press, 1997), p. 93–94.
  137. SchĂ€fer, Judeophobia, p. 93–94.
  138. SchÀfer, Judeophobia, p. 99.
  139. Peter SchÀfer, The History of the Jews in the Greco-Roman World (Routledge, 1983, 2003), p. 150.
  140. SchĂ€fer, The History of the Jews, p. 150, et Judeophobia, p. 103, pointe que cela ne provient que d'une seule note dans l’Historia Augusta dont la crĂ©dibilitĂ© historique est souvent mise en doute. Cassius Dio ne mentionne rien sur la circoncision dans son rĂ©cit de la RĂ©volte de Bar Kokhba. Voir aussi Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 430–431, qui pense que l'interdiction est plus une mesure punitive aprĂšs la rĂ©volte puisque « cela va complĂštement Ă  l'encontre de la rĂšgle romaine de garantir la libertĂ© religieuse juive. »
  141. SchÀfer, The History of the Jews, p. 150.
  142. SchÀfer, Judeophobia, p. 103.
  143. Peter SchÀfer, The History of the Jews, p. 185.
  144. Causa decoris: Celsus, De medicina 7.25.1A, discuté par Nigel Crowther, "Nudity and Morality: Athletics in Italy", Classical Journal 76.2 (1980), p. 122.
  145. SchÀfer, The History of the Jews, p. 151.
  146. John Dugan, "Preventing Ciceronianism: C. Licinius Calvus' Regimen for Sexual and Oratorical Self-Mastery", Classical Philology 96.3 (2001), p. 403–404.
  147. Dugan, "Preventing Ciceronianism", p. 404–405. La thĂ©orie de Galien est basĂ©e sur celle d'Aristote.
  148. Galen, De semine 1.16.30–32 (4.588 KĂŒhn = De Lacy 1992, 138–41).
  149. Dugan, "Preventing Ciceronianism", p. 406.
  150. Ann Ellis Hanson, "The Restructuring of Female Physiology at Rome", dans Les écoles médicales à Rome, Université de Nantes, , p. 267 citant Priapea (en) 78 et CIL 12.6721(5).
  151. Martial 6.82, Juvénal 6.73, 379.
  152. (en) J.P. Sullivan, Martial, the Unexpected Classic, Cambridge University Press, , p. 189.
  153. (en) Peter SchÀfer, Judeophobia : Attitudes toward the Jews in the Ancient World, Harvard University Press, , p. 101.
  154. Quintilien, Institutio Oratoria 11.3.19.
  155. Pline, Natural History 34.166.
  156. Le mot grec pour les Ă©jaculations involontaires est gonorrhea. Dugan, "Preventing Ciceronianism", p. 403–404.
  157. Edwards 1993, p. 63–64.
  158. et_passim''-243" class="mw-reference-text">Edwards 1993, et passim, p. 47.
  159. Cette affaire, qui a presque coulé la carriÚre politique de Clodius est longuement discutée par son biographe W. Jeffrey Tatum, The Patrician Tribune: Publius Clodius Pulcher (University of North Carolina Press, 1999), p. 62ff.
  160. (la)P. Clodius, a crocota, a mitra, a muliebribus soleis purpureisque fasceolis, a strophio, a psalterio, a flagitio, a stupro est factus repente popularis : Cicéron, le discours De Haruspicium Responso 21.44.
  161. Edwards 1993, p. 34.
  162. W. Jeffrey Tatum, Always I Am Caesar (Blackwell, 2008), p. 109.
  163. Ovide voit l’histoire d'Hercules et Omphale comme une explication du rituel de nuditĂ© des Lupercalia, voir nuditĂ© masculine ci-dessus.
  164. (en) Richard J. King, Desiring Rome: Male Subjectivity and Reading Ovid's Fasti, Ohio State University Press, , p. 185, 195, 200, 204.
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  166. Stephen O. Murray, Homosexualities (University of Chicago Press, 2000), p. 298–303.
  167. Mary R. Bachvarova, "Sumerian Gala Priests and Eastern Mediterranean Returning Gods: Tragic Lamentation in Cross-Cultural Perspective", in Lament: Studies in the Ancient Mediterranean and Beyond (Oxford University Press, 2008), p. 19, 33, 36.
  168. Pour une explication de ceci dans un contexte militaire, lire Sara Elise Phang, Roman Military Service: Ideologies of Discipline in the Late Republic and Early Principate (Cambridge University Press, 2008), p. 93.
  169. Catulle, Carmina 24, 48, 81, 99.
  170. Tibulle, Livre I, élégies 4, 8 et 9.
  171. Properce 4.2.
  172. As at MĂ©tamorphoses 10.155ff.
  173. Louis Crompton, Byron and Greek Love (London, 1998), p. 93.
  174. JuvĂ©nal (Satire 2) et Martial dĂ©crivent des mariages entre hommes. SuĂ©tone rapporte que l’empereur NĂ©ron s'est mariĂ© avec deux hommes, une fois en prenant le rĂŽle de la mariĂ©e et une seconde en prenant celui du mariĂ©. Voir Williams, Roman Homosexuality, p. 28.
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  177. Michael Groneberg, "Reasons for Homophobia: Three Types of Explanation," in Combatting Homophobia: Experiences and Analyses Pertinent to Education (LIT Verlag, 2011), p. 193.
  178. Codex Theodosianus 9.7.3 (), introduit par les fils de Constantin en 342.
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  182. Digest 48.6.3.4 et 48.6.5.2.
  183. Digest 48.5.35 [34] sur la définition légale du viol incluant les garçons.
  184. Edwards 1993, p. 55–56.
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  191. Phang, The Marriage of Roman Soldiers, p. 3. Le De Bello Hispaniensi (en), sur la Guerre civile de CĂ©sar sur le front d'Hispanie, mentionne un officier qui a un concubin (concubinus) pendant la campagne.
  192. Polybe, Histoires 6.37.9 (traduit par bastinado (en)).
  193. Le nom donné ailleurs dans le texte est également Plotius.
  194. Plutarque, Vie de Marius 14.4–8 == Voir aussi ==Valerius Maximus 6.1.12 et CicĂ©ron, Pro Milone 9, dans Dillon et Garland, Ancient Rome, p. 380.
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  198. (en) Phang, Roman Military Service, p. 244, 253–254.
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  211. SĂ©nĂšque, Controversia 1.2.
  212. Varro, De lingua latina 6.8, citant un fragment de texte de Accius sur ActĂ©on qui joue avec le verbe video, videre, visum, voir, et son lien prĂ©sumĂ© avec vis (ablatif vi, par force) et violare, violer : « Celui qui vit ce qui ne devrait pas ĂȘtre vu l'a violĂ© avec ses yeux » (Cum illud oculis violavit is, qui invidit invidendum).
  213. (en) David Frederic, "Invisible Rome", in The Roman Gaze, p. 1–2.
  214. Clément d'Alexandrie, Protrepticus 4.50; Allison R. Sharrock, "Looking at Looking: Can You Resist a Reading?" in The Roman Gaze, p. 275.
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  217. Gibson, Ars Amatoria Book 3, p. 399.
  218. Martial, Epigrams 11.21.1, 10: tam laxa
 quam turpe guttur onocrotali.
  219. (en) Richlin, The Garden of Priapus, p. 27.
  220. (en) Richlin, The Garden of Priapus, p. 49, 67.
  221. (en) Varron, On Agriculture 2.4.9.
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  228. Celsus 2.7.15, 7.26.1C, 7.26.4, 7.28.1.
  229. Varron, On Agriculture 2.1.19.
  230. Lucilius, frg. 61 Warmington: in bulgam penetrare pilosam.
  231. CIL 4.1830: futuitur cunnus pilossus multo melliur quam glaber; eadem continet vaporem et eadem vellit mentulam; Younger, Sex in the Ancient World, p. 75.
  232. Les seins ne sont jamais ubera dans Les Amours d'Ovide, mais sont ubera dans les Métamorphoses : à 3.31 (métaphoriquement) ; 4.324; 10.392; 9.358 (materna
 ubera, seins maternels) ; 7.321 et 6.342 (lactantia ubera, seins producteurs de lait) ; 15.117 et 472. Uber (singulier) ou ubera est utilisé pour les animaux par Ovide, Ars Amatoria 1.350 (le pis d'une vache) et 2.375 ; par Horace, Sermones 1.1.110, Odes 2.19.10, 4.4.14 et 4.15.5 et ailleurs ; par Tibullus, pour les moutons, 1.3.45 ; par Propertius, 2.34b.
  233. Catulle, Carmina 40.12, 61.101, 64.65, 66.81. Ovide parle de « mamelons maniables » (Les Amours 1.4.37, « habiles papillae ») ; voir aussi 1.5.20 et 2.15.11, le poÚme dans lequel il parle de l'anneau qu'il donne à sa fiancée et des fantaisies sur les différentes façons qu'il la touchera, « puisque je désirerais avoir touché les seins de ma maßtresse et avoir inséré ma main gauche dans sa gaine. » L'usage de Propertius est plus varié ; quand il se bat avec sa maßtresse nue, ses mamelons se défendent (3.14.20).
  234. par exemple le poĂšte Rufin 5.60, 62 ; Richlin, The Garden of Priapus, p. 49, 52.
  235. (en) Martial, Epigrams 1.100, 2.52, 14.66, 14.134, 14.149; Richlin, The Garden of Priapus, p. 54; Craig A. Williams Epigrams: Martial (Oxford University Press, 2004), p. 181.
  236. (en) Richlin, The Garden of Priapus, p. 52, 68.
  237. (en) C.W. Marshall, The Stagecraft and Performance of Roman Comedy (Cambridge University Press, 2006), p. 65. Dans le Poenulus de Plaute (ligne 1416), une joueuse de flĂ»te est rejetĂ©e car ses seins et ses joues sont trop gros ; gonfler ses joues en jouant d'un instrument Ă  vent est considĂ©rĂ© comme laid (comme notĂ© par Minerve elle-mĂȘme dans Fastes d'Ovide 6.693–710). Par contraste, dans Casina de Plaute (ligne 848), un personnage s'exclame « edepol papillam bellulam », « Par Pollux, quel joli petit tĂ©ton! »
  238. (en) Richlin, The Garden of Priapus, p. 55.
  239. (en) Richlin, The Garden of Priapus, p. 38.
  240. Ovide, Les Amours 1.5.20, dans un catalogue des biens de sa maĂźtresse, remarque « le contour de ses seins, prĂȘt Ă  ĂȘtre pressĂ©s. » Voir aussi le catalogue de PhilodĂšme 12 (Anthologie palatine 5.132).
  241. (en) Andrew Dalby, Empires of Pleasures: Luxury and Indulgence in the Roman World (Routledge, 2000), p. 24, 64–65, 263.
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  243. (en) Larissa Bonfante, "Nursing Mothers in Classical Art," in Naked Truths: Women, Sexuality, and Gender in Classical Art and Archaeology, Routledge, 1997, 2000, p. 174ff.
  244. Les caractĂ©ristiques idĂ©ales d'un sein pour une nourrice (nutrix) sont Ă©numĂ©rĂ©es dans Gynaecology de Soranos 2.18–20.
  245. (en) Celia E. Schultz, Women's Religious Activity in the Roman Republic, University of North Carolina Press, , p. 54, 68, 101, 115.
  246. Les seins comme vota, comme les autres parties du corps humain (voir milagro (en)), peuvent ĂȘtre aussi offerts dans des sanctuaires de soins pour chercher un remĂšde Ă  des maladies du sein comme les mammites ou les diffĂ©rentes tumeurs que les anciens diagnostiquaient comme des cancers.
  247. (en) Anthony Corbeill, Nature Embodied : Gesture in Ancient Rome, Princeton University Press, , p. 101-103.
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  250. ValĂšre Maxime 5.4.1.
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  253. (en) Anthony Corbeill, Nature Embodied : Gesture in Ancient Rome, Princeton University Press, , p. 87 et passim.
  254. Voir par exemple SĂ©nĂšque, PhĂšdre 247, Hercules Oetaeus 926.
  255. (en) The Last Pagans of Rome (Oxford University Press, 2011), p. 725.
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  259. (en) Bonfante, Nursing Mothers, p. 187–188, le reliant au mauvais Ɠil et au regard de MĂ©duse, et "Nudity as a Costume in Classical Art", American Journal of Archaeology 93.4 (1989), p. 544–545, 560, 568–569.
  260. Jules CĂ©sar, Commentaires sur la Guerre des Gaules 7.47.5.
  261. G. Matherat, La premiĂšre campagne de CĂ©sar contre les Bellovaques et le geste passis manibus dans Hommages Ă  Albert Grenier, Latomus, .
  262. Tacite, Germania 8.1.
  263. (en) Bonfante, "Nursing Mothers", p. 187.
  264. (en) Mary Lefkowitz (en) et Maureen B. Fant, Women's Life in Greece and Rome, p. 350, note 5. Un exemple grec est trouvĂ© chez Euripide, HĂ©cube 557–565 quand PolyxĂšne, alors qu'elle va ĂȘtre sacrifiĂ©e, montre son courage en exposant « ses seins et sa poitrine aussi beaux que ceux d'une statue. »
  265. Les autres situations incluent la mise en avant de la femme comme pour les Amazones, dans le cadre de la tenue de sport ou dans le but de nourrir un enfant.
  266. (en) Cohen, "Divesting the Female Breast", p. 68ff.
  267. (en) Cohen, "Divesting the Female Breast", p. 79.
  268. (en) Bonfante, "Nursing Mothers", passim et conclusion p. 188.
  269. Achilles Tatius, Leucippé et Clitophon 37.7 cité par Lefkowitz et Fant, Women's Life in Greece and Rome, p. 182.
  270. Necdum inclinatae prohibent te ludere mammae, 2.15.21; Thomas Habinek, The World of Roman Song: From Ritualized Speech to Social Order (Johns Hopkins University Press, 2005), p. 114.
  271. Tibullus 1.6.18; Dalby, Empire of Pleasures, p. 263.
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  273. Ovide, MĂ©tamorphoses 9.727, 733–4.
  274. (en) Brooten, Love between Women, p. 1.
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  276. (en) Lucian, Dialogues of the Courtesans 5.
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  278. (en) Pamela Gordon, "The Lover's Voice in Heroides 15: Or, Why Is Sappho a Man?", p. 283.
  279. Le godemichet est rarement mentionné dans les sources romaines mais était un objet comique populaire dans l'art et la littérature grecs ; Richlin, "Sexuality in the Roman Empire", p. 351.
  280. Martial 1.90 et 7.67, 50.
  281. (en) Richlin, "Sexuality in the Roman Empire", p. 347.
  282. Livy 1.3.11–4.3.
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  286. Lucretius, De rerum natura 5.964: Violenta viri vis atque impensa libido.
  287. Digest 9.9.20.
  288. Une loi passĂ©e entre -80 et -50 interdit aux femmes de poursuivre devant une cour ; ValĂšre Maxime 8.3.1; Richard A. Bauman, Women and Politics in Ancient Rome (Routledge, 1992, 1994), p. 50; Joseph Farrell, Latin Language and Latin Culture (Cambridge University Press, 2001), p. 74–75; Michael C. Alexander, Trials in the Late Roman Republic, 149–50 BC (University of Toronto Press, 1990), p. 180.
  289. Cicéron, Pro Planco 30.
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  296. Code de ThĂ©odose 9.24.1.2–3; Cod. 9.13.1.
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  298. Le bord pourpre apparaßt aussi sur la toge des magistrats dont les devoirs incluent la présidence de sacrifices, sur la toge que porte un enfant en deuil lorsqu'il organise les rites funéraires de ses parents, sur les voiles des vestales ; Judith Lynn Sebesta, "Women's Costume and Feminine Civic Morality in Augustan Rome", Gender & History 9.3 (1997), p. 532, et "Symbolism in the Costume of the Roman Woman", p. 47.
  299. Dans une déclamation attribuée à Quintilien, Declamatio minor 340.13 tel que cité par Sebesta, "Women's Costume", p. 532.
  300. Perse, Satire 5.30–31, appelle la praetexta la gardienne (custos) de l’enfance.
  301. Praetextatis nefas sit obsceno verbo uti: Festus 282–283 L = 245 M).
  302. Plutarque, Vie de Caton 20.5.
  303. Pline, Natural History 28.29.
  304. Varro, De lingua latina 7.97.
  305. (en) Barbara Kellum, "Concealing/Revealing: Gender and the Play of Meaning in the Monuments of Augustan Rome", in The Roman Cultural Revolution (Cambridge University Press, 1997), p. 166.
  306. Judith Lynn Sebesta, "Symbolism in the Costume of the Roman Woman", in The World of Roman Costume (University of Wisconsin Press, 2001), p. 47.
  307. Plutarque, Moralia 288a.
  308. (en) Thomas Habinek, "The Invention of Sexuality in the World-City of Rome", in The Roman Cultural Revolution, p. 39.
  309. (en) Sebesta, "Symbolism in the Costume of the Roman Woman", p. 47, 51.
  310. Il n'y a qu'une preuve légÚre et ambiguë que les filles pouvaient aussi porter une bulla dans Plaute, Rudens 1194.
  311. Valerius Maximus 8.1 absol. 8, tel que cité par Kelly Olson, The Appearance of the Young Roman Girl, in Roman Dress and the Fabrics of Roman Culture, p. 142.
  312. Cicéron, Verrine 3.23.
  313. Quintiltien, Institution Oratoria 1.2.7–8.
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  322. Sebesta, "Women's Costume", p. 533.
  323. AprĂšs le programme de construction d'Auguste, les rites sont tenus dans le nouveau temple de Mars Ultor sur le Forum d'Auguste : Dominic Montserrat, "Reading Gender in the Roman World", in Experiencing Rome: Culture, Identity, and Power in the Roman Empire (Routledge, 2000), p. 170.
  324. George, "The 'Dark Side' of the Toga", p. 55.
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  328. Beryl Rawson, « The Roman Family in Italy » (Oxford University Press, 1999), p. 21.
  329. Les adolescentes dédiaient leurs poupées à Diane, la déesse la plus liée à la jeunesse des filles, ou à Vénus quand elles préparent leur mariage ; Beryl Rawson, Children and Childhood in Roman Italy (Oxford University Press, 2003), p. 48 sur Diane ; p. 128, citant Perse 2.70 scholion ; p. 145 pour la comparaison avec le GrÚce.
  330. (en) Sebesta, « Women's Costume », p. 529, 534, 538.
  331. Sebesta, "Women's Costume", p. 534–535.
  332. Festus, II, définition du Cingulum : le nodus Herculaneus, qui était utilisé pour ses vertus apotropaïques également sur les bijoux. Hercule était un donneur de fertilité et un grand reproducteur : il a engendré, selon Verrius Flaccus, soixante-dix enfants.
  333. Cinctus vinctusque, selon Festus 55 (Ă©dition de Lindsay).
  334. Karen K. Hersch, The Roman Wedding: Ritual and Meaning in Antiquity (Cambridge University Press, 2010), p. 101, 110, 211.
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  336. Non enim coitus matrimonium facit, sed maritalis affectio, Ulpian, Ulpianus libro trigesimo tertio ad Sabinum, Digest 24.1.32.13, as cited by Bruce W. Frier and Thomas A.J. McGinn, A Casebook on Family Law (Oxford University Press, 2004), p. 49.
  337. Guy Achard, La femme Ă  Rome, 1995
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  340. Catulle, Carmen 61: nil potest sine te Venus.
  341. Univira est un des sujets qui peut ĂȘtre inscrit sur la tombe d'une femme
  342. (en) Susan Treggiari, Roman Marriage: Iusti Coniuges from the Time of Cicero to the Time of Ulpian (Oxford University Press, 1991), p. 258–259, 500–502 et passim.
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  345. Properce, 2.22 B, 31–34 Heyworth
  346. Ovide, Les Amours 1.9.35–36, Ars Amatoria 2.709–710 et 3.107–110, Heroides 5.107.
  347. (en) Barbara Graziosi et Johannes Haubold, Homer: Iliad Book VI (Cambridge University Press, 2010), p. 52.
  348. Martial 11.104.13–14, oĂč la relation sexuelle du couple est si Ă©rotique qu'elle pousse les esclaves Ă  se masturber.
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  350. William Armstrong Percy III, "Reconsiderations about Greek Homosexualities", in Same-Sex Desire and Love in Greco-Roman Antiquity, p. 20.
  351. Graziosi et Haubold, Homer, p. 52.
  352. Catulle, Carmen 61.
  353. Par exemple Catulle 61.123, oĂč un concubinus, un concubin homme, s'attend Ă  ce que le mariage de son maĂźtre le rende dĂ©laissĂ©.
  354. (en) James L. Butrica, "Some Myths and Anomalies in the Study of Roman Sexuality", in Same-Sex Desire and Love in Greco-Roman Antiquity, p. 218, 224.
  355. (en) Plaute, Curculio 35–38. The passage is something of a topos of Roman sexuality ; in addition to Richlin (following), voir Fantham, "Stuprum: Public Attitudes and Penalties", p. 123.
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  363. Edwards 1993, p. 34–36.
  364. (en) Matthew W. Dickie, Magic and Magicians in the Greco-Roman World (Routledge, 2003), p. 36. Defixiones sont aussi connues comme des tablettes de défixion.
  365. (en) Dickie, Magic and Magicians, p. 116.
  366. « Les hommes dans les histoires de CicĂ©ron et de Tacite ne surgissent pas dans la chambre de leur femme pour se venger violemment (mĂȘme lorsque cela est permis par la loi) » note Edwards, The Politics of Immorality, p. 55–56.
  367. (en) Edwards, The Politics of Immorality, p. 56, citant Ovide, Les Amours 3.4.37 : « rusticus est nimium quem laedit adultera coniunx ».
  368. Edwards 1993, p. 56.
  369. (en) Kyle Harper, Slavery in the Late Roman Mediterranean, AD 275–425 (Cambridge University Press, 2011), p. 26.
  370. (en) Neville Morley, "Social Structure and Demography", in A Companion to the Roman Republic, p. 309, décrit la relation comme « intime et sentimentale. »
  371. Pline, Epistulae 7.4.6, oĂč il affirme avoir une Ă©pigramme de CicĂ©ron sur Tironqui rĂ©vĂšle la « subordination effĂ©minĂ©e » de Tiron, Ellen Oliensis, "The Erotics of amicitia: Readings in Tibullus, Propertius, and Horace", in Roman Sexualities, p. 171, note 37. Voir aussi les commentaires de Richlin, The Garden of Priapus, p. 34 et 223, qui pense que c'est une blague de Pline.
  372. Martial (6.39) observe que le pouvoir du pater familias est si absolu que des relations sexuelles avec son propre garçon n'est techniquement pas une transgression (nefas), tel que noté par John Boswell, Christianity, Social Tolerance, and Homosexuality: Gay People in Western Europe from the Beginning of the Christian Era to the Fourteenth Century (University of Chicago Press, 1980), p. 67.
  373. (en) Parker, "Free Women and Male Slaves", p. 286.
  374. William Fitzgerald, Slavery and the Roman Literary Imagination (Cambridge University Press, 2000), p. 47–48
  375. Thomas K. Hubbard, Homosexuality in Greece and Rome: A Sourcebook of Basic Documents (University of California Press, 2003), p. 13.
  376. ExceptĂ© ceux considĂ©rĂ©s comme des prostituĂ©s, qui peuvent ĂȘtre des esclaves ou des infĂąmes ; Parker, Free Women and Male Slaves, p. 283.
  377. Artemidorus, p. 88.5–12 Pack; Richlin, "Sexuality in the Roman Empire", p. 340.
  378. (en) Hubbard, Homosexuality in Greece and Rome, p. 13.
  379. Plutarque, Vie de Caton l'Ancien 21.2; Sandra R. Joshel et Sheila Murnaghan, introduction to Women and Slaves in Greco-Roman Culture: Differential Equations (Routledge, 1998), p. 11.
  380. Holt Parker, "Free Women and Male Slaves, or Mandingo Meets the Roman Empire", in Fear of Slaves, Fear of Enslavement in the Ancient Mediterranean (Presses universitaires de Franche-Comté, 2007), p. 281.
  381. Parker, "Free Women and Male Slaves", p. 283.
  382. Tacite, Annales 14.60, tel que cité par Williams, Roman Homosexuality, p. 399.
  383. Principalement dans JuvĂ©nal et Martial, comme dans l’épigramme 6.39 de ce dernier oĂč les sept enfants de Cinna sont censĂ©s avoir pour pĂšre diffĂ©rents esclaves de la maison ; Parker, "Free Women and Male Slaves", p. 292.
  384. Harper, Slavery in the Late Roman Mediterranean, p. 203–204.
  385. Tite-Live 8.28 (voir aussi Denys d'Halicarnasse 16.5) ; ValĂšre Maxime 6.1.9. L'historicitĂ© de ces histoires est discutable et elles doivent peut-ĂȘtre ĂȘtre vues comme des exempla incluant des Ă©vĂšnements historiques ; voir Cantarella, Bisexuality in the Ancient World, p. 104–105, et Gary Forsythe, A Critical History of Early Rome: From Prehistory to the First Punic War (University of California Press, 2005, 2006), p. 313.
  386. par la Lex Poetelia Papiria en -326 (ou -313 selon Varron).
  387. L'abolition de la servitude pour dette est facilitĂ© par le dĂ©veloppement de l'esclavage agricole ; durant la pĂ©riode de conquĂȘte romaine et d'expansionnisme dans la pĂ©ninsule italienne, la distinction se fait progressivement entre les citoyens romains avec des droits et les italiens qui peuvent ĂȘtre asservis ; voir John W. Rich, "Tiberius Gracchus, Land and Manpower", in Crises and the Roman Empire. Proceedings of the Seventh Workshop of the International Network Impact of Empire (Nijmegen, June 20–24, 2006) (Brill, 2007), p. 160.
  388. Dans l'histoire de Valerius Maximus, un jeune homme nommĂ© Titus Veturius, dont le pĂšre est un magistrat romain ruinĂ©, est placĂ© comme esclave chez Publius Plotius qui tente de le sĂ©duire(stuprare). Lorsque Veturius refuse, Plotius le fouette. Veturius se plaint ensuite aux consuls qui portent la plainte devant le sĂ©nat. Plotius est emprisonnĂ©. Voir Cantarella, Bisexuality in the Ancient World, p. 104–105 ; Williams, Roman Homosexuality, p. 102–103, met en avant que le problĂšme n'ait pas la libido homosexuelle de Plotius mais la violation du corps d'un romain libre ; Forsythe, A Critical History of Early Rome, p. 313–314 ; Butrica, "Some Myths and Anomalies in the Study of Roman Sexuality", p. 214–215.
  389. Harper, Slavery in the Late Roman Mediterranean, p. 294–295.
  390. Ra'anan Abusch, "Circumcision and Castration under Roman Law in the Early Empire", in The Covenant of Circumcision: New Perspectives on an Ancient Jewish Rite (Brandeis University Press, 2003), p. 77–78.
  391. (en) Richlin, "Sexuality in the Roman Empire", p. 350.
  392. (en) Habinek, "The Invention of Sexuality in the World-City of Rome", in The Roman Cultural Revolution, p. 29.
  393. Cyril Dumas, L'art Ă©rotique antique. Fantasmes et idĂ©es reçues sur la morale romaine, Nice Sophia Antipolis, Éditions book-e-book, , 80 p. (ISBN 978-2-37246-012-5).
  394. Selon la Lex Iulia et Papia, telle que cité dans Women's Life in Greece and Rome: A Sourcebook in Translation, édité par Mary R. Lefkowitz (en) et Maureen B. Fant (Johns Hopkins University Press, 2005, 3rd ed.), p. 118.
  395. SĂ©nĂšque, De vita beata 7.3; Edwards, "Unspeakable Professions", p. 84.
  396. Juvenal, Satires 2 et 8; Michael Carter, "(Un)Dressed to Kill: Viewing the Retiarius", in Roman Dress and the Fabrics of Roman Culture (University of Toronto Press, 2008), p. 120–121.
  397. MĂȘme les commerces servant les plaisirs sensuels (voluptates) Ă©taient considĂ©rĂ©s comme moins honorables, comme les bouchers, les poissonniers, les pĂȘcheurs, les volaillers, les parfumeurs, que CicĂ©ron classait tous avec les acteurs et les danseurs dans les ludus talarius (De Officiis 1.150, citing the playwright Terence); Edwards, "Unspeakable Professions", p. 83.
  398. Michael Carter, (Un)Dressed to Kill: Viewing the Retiarius, in Roman Dress and the Fabrics of Roman Culture (University of Toronto Press, 2008), p. 114 et passim.
  399. JuvĂ©nal, Satire 3.95–97.
  400. Plutarque, Life of Sulla 3.3.
  401. Tacite, Annales 1.54.
  402. Pornographique ici signifie des représentations de personnes ayant des relations sexuelles, à distinguer des représentations des viols mythologiques ou de satyres.
  403. (en) Paul G.P. Meyboom et Miguel John Versluys, The Meaning of Dwarfs in Nilotic Scenes, in Nile into Tiber: Egypt in the Roman World. Proceedings of the IIIrd International Conference of Isis Studies, Leiden, 11-14 mai 2005, Brill, , p. 184.
  404. Ovid, Ars Amatoria 3.771ff.
  405. Ovide, Tristia 2.1.523.
  406. Capricorne, Poisson, Taureau ou Cancer.
  407. Firmicus Maternus 5.2.4, 5.3.11 et 17, 5.6.8, 6.30.15; Vettius Valens 1.1, 2.16, 2.36 and 38, as cited and summarized by Younger, Sex in the Ancient World from A to Z, p. 20.
  408. Le verbe n'est pas exemple pas prĂ©sent dans les Ă©crits de CicĂ©ron ; Adams, The Latin Sexual Vocabulary, p. 118. Futuo apparait principalement dans les graffitis (au moins 65 occurrences) et dans le Priapea. Martial utilise le verbe 49 fois. Il est trouvĂ© sept fois dans les Ă©crits de Catulle et une fois chez Horace. Bien qu'Ausone rivalise avec l'obscĂ©nitĂ© de Martial, il Ă©vite d'utiliser futuo.
  409. Plaute, frg. 68 in the edition of Lindsay ; Adams, The Latin Sexual Vocabulary, p. 121.
  410. Aut futue aut pugnemus, Martial 11.20.7; Adams, The Latin Sexual Vocabulary, p. 121.
  411. Habinek, "The Invention of Sexuality in the World-City of Rome", in The Roman Cultural Revolution, p. 31.
  412. Ovide, L'Art d'aimer 2.681–684 : il dit que les femmes « n'ont pas besoin d'encouragement pour prendre leur plaisir : laisser les hommes et les femmes ressentir ce qu'il leur plait. Je dĂ©teste les Ă©treintes qui ne satisfont pas les deux partenaires. C'est pourquoi l’amour avec les garçons m'attire peu » (Illis sentitur non inritata voluptas: / Quod iuvet, ex aequo femina virque ferant. / Odi concubitus, qui non utrumque resolvunt; / Hoc est, cur pueri tangar amore minus); Edwards, The Politics of Immorality, p. 7, and John Pollini, "The Warren Cup: Homoerotic Love and Symposial Rhetoric in Silver", Art Bulletin 81.1 (1999), p. 36.
  413. Ovid, Ars Amatoria 2.725–8, as cited by Richlin, Sexuality in the Roman Empire, p. 343.
  414. Ovide, Ars Amatoria 3.777–778; Gibson, Ars Amatoria Book 3, p. 393.
  415. Hectoreus equus (Ars Amatoria 3.777–778); Meyboom et Versluys, "The Meaning of Dwarfs in Nilotic Scenes", in Nile into Tiber, p. 188; Gibson, Ars Amatoria Book 3, p. 393. L'imagerie Troyenne, particuliĂšrement en relation avec le cheval de Troie, devient importante sous les Julio-Claudiens qui revendiquent comme ascendant le rĂ©fugiĂ© Troyen ÉnĂ©e, fil de VĂ©nus. Voir par exemple les Lusus Troiae (en).
  416. Kenneth Dover, Greek Homosexuality (Harvard University Press, 1978), p. 107, as cited by Clarke, "Look Who's Laughing at Sex", in The Roman Gaze, p. 159.
  417. Catherine Johns, Sex or Symbol? Erotic Images of Greece and Rome (Routledge, 1982), p. 136–137, as cited by Clarke, "Look Who's Laughing at Sex", p. 159.
  418. Paul Veyne, "La famille et l'amour sous le haut-Empire romain", Annales: Économies, sociĂ©tĂ©s, civilisations 33 (1978) 53–54, as cited by Clarke, "Look Who's Laughing at Sex", p. 159.
  419. Meyboom et Versluys, "The Meaning of Dwarfs in Nilotic Scenes", in Nile into Tiber, p. 188.
  420. « Tu vois comme je te baise bien » (« Vides quam bene chalas »), probablement un hommage rendu par une prostituée à son client de diminuer l'effet dominateur ; Clarke, Looking at Lovemaking, p. 258.froman.
  421. Petronius, Satyricon 24.4; CIL 4.1825; Adams, The Latin Sexual Vocabulary, p. 165–166.
  422. Juvenal 6.311; Adams, The Latin Sexual Vocabulary, p. 166.
  423. Amy Richlin, "The Meaning of irrumare in Catullus and Martial", Classical Philology 76.1 (1981), p. 43.
  424. Jonathan Walters, "Invading the Roman Body", in Roman Sexualities, p. 31.
  425. Martial 12.75 and 96, using the fig metaphor; Williams, Roman Homosexuality, p. 27; Richlin, The Garden of Priapus, p. 41–42.
  426. Valentina Arena, "Roman Oratorical Invective", in A Companion to Roman Rhetoric (Blackwell, 2010), p. 156; Nancy Woman, Abusive Mouths in Classical Athens (Cambridge University Press, 2008), p. 322.
  427. Woman, Abusive Mouths, p. 322.
  428. Catulle, Carmina 39, 78b, 97, 99; William Fitzgerald, Catullan Provocations: Lyric Poetry and the Drama of Position (University of California Press, 1995, 1999), p. 262.
  429. A Companion to Catullus (Blackwell, 2011), n.p.
  430. Quintus Apronius, l'assistant de Verres, dans Verres 2.3; Sextus Cloelius, un homme de main de Clodius Pulcher dans De domo sua 25, 26, 47–8, 83.
  431. Arena, Roman Oratorical Invective, p. 156.
  432. CIL 4.1383, scrawled at an entrance to a shop in Pompeii; Antonio Varone, Erotica Pompeiana: Love Inscriptions on the Walls of Pompeii («L'Erma» di Bretschneider, 2002), p. 81.
  433. Richlin, "The Meaning of irrumare in Catullus and Martial", Classical Philology 76.1 (1981), p. 44.
  434. Richlin, "The Meaning of irrumare", p. 44. Voir Catulle Carmina 58 et 59; et Martial, Epigrams 4.84, 9.4, 9.67, et 12.55, on women who perform fellatio.
  435. Richlin, "The Meaning of irrumare", p. 44, as in Martial 4.50.2 et 11.46.
  436. CĂ©lĂšbre dans Catullus, Carmen 16 (en) ; Richlin, "The Meaning of irrumare", p. 42–43.
  437. Richlin, "The Meaning of irrumare", p. 44.
  438. Martial, 2.47.4; Richlin, "The Meaning of irrumare", p. 45–46.
  439. Suétone, Life of Tiberius 43, as quoted by Clarke, Looking at Lovemaking, p. 234.
  440. Ausone, Epigram 43 Green (39); Matthew Kuefler, The Manly Eunuch: Masculinity, Gender Ambiguity, and Christian Ideology in Late Antiquity (University of Chicago Press, 2001), p. 92.
  441. Richlin, Sexuality in the Roman Empire, p. 351.
  442. Martial, 2.43.14; Williams, Roman Homosexuality p. 270; J.P. Sullivan, Martial, the Unexpected Classic: A Literary and Historical Study (Cambridge University Press, 1991), p. 190. Martial parle d'esclaves se masturbant derriùre la porte en regardant Andromaque chevaucher Hector (11.104.13–14).
  443. At laeva lacrimas muttoni absterget amica : Lucilius 307 et 959. Kirk Freundenburg a surnommé le mutto de Lucilius « clairement le moins capricieux de tous les pénis personnifiés dans la satire romaine » : Satires of Rome : Threatening Poses from Lucilius to Juvenal (Cambridge University Press, 2001), p. 205.
  444. Antonio Varone, Erotica pompeiana: Love Inscriptions on the Walls of Pompeii («L'Erma» di Bretschneider, 2002), p. 95.
  445. multa mihi curae cum [pr]esserit artus has ego mancinas, stagna refusa, dabo: CIL 4.2066, as cited by John G. Younger, Sex in the Ancient World from A to Z (Routledge, 2005), p. 108.
  446. Etymological views as summarized by Joshua T. Katz, "Testimonia Ritus Italici: Male Genitalia, Solemn Declarations, and a New Latin Sound Law", Harvard Studies in Classical Philology 98 (1998), p. 210–213, citing Judith P. Hallett, "Masturbator, mascarpio", Glotta 54 (1976) 292–308, for turbare + mas, with support for this usage of mas from Douglas Q. Adams, "Latin mas and masturbari", Glotta 63 (1985) 241–247.
  447. Calvert Watkins (en), How to Kill a Dragon: Aspects of Indo-European Poetics (Oxford University Press, 1995), p 533ff.
  448. Katz, "Testimonia Ritus Italici", p. 212.
  449. Suétone, Vie de Néron 29; Carlin A. Barton, The Sorrows of the Ancient Romans: The Gladiator and the Monster (Princeton University Press, 1993), p. 68.
  450. Cassius Dio 76.8.2; Barton, The Sorrows of the Ancient Romans, p. 68.
  451. Juvenal, Satire 6.60ff.; Erik Gunderson, "The Libidinal Rhetoric of Satire", in The Cambridge Companion to Roman Satire (Cambridge University Press, 2005), p. 235; Blanshard, Sex: Vice and Love from Antiquity to Modernity, p. 40.
  452. ApulĂ©e, MĂ©tamorphoses 10.19–22; Barton, The Sorrows of the Ancient Romans, p. 68.
  453. Martial, De spectaculis 5; K.M. Coleman, "Fatal Charades: Roman Executions Staged as Mythological Enactments", Journal of Roman Studies 80 (1990), p. 63; Paul Veyne, Foucault: His Thought, His Character (Polity Press, 2010, originally published 2008 in French), p. 9.
  454. Coleman, "Fatal Charades", p. 64.
  455. Apuleius, MĂ©tamorphoses 10.29.34; Coleman, "Fatal Charades", p. 64.
  456. Pline, Natural History 7.34: gignuntur et utriusque sexus quos hermaphroditos vocamus, olim androgynos vocatos; VĂ©ronique Dasen, "Multiple Births in Graeco-Roman Antiquity", Oxford Journal of Archaeology 16.1 (1997), p. 61.
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  460. Live 27.11 (utilisant le terme androgynus); Rosenberger, "Republican nobiles", p. 297.
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  465. Barbette Stanley Spaeth, "The Goddess Ceres in the Ara Pacis Augustae and the Carthage Relief", American Journal of Archaeology 98.1 (1994), p. 81.
  466. Macrobe, Saturnalia 3.8.2. Macrobe dit qu'Aristophane appelle ce personnage Aphroditos.
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  468. Diana M. Swancutt, "Still before Sexuality: 'Greek' Androgyny, the Roman Imperial Politics of Masculinity and the Roman Invention of the tribas", in Mapping Gender in Ancient Religious Discourses, p. 22.
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  10. p. 20.
  11. p. 69.
  12. p.
  13. p. 36-38.
  1. p. 17.
  2. p. 20.
  3. p. 37–38 et passim.
  4. p. 31 especially note 55.
  5. p. 13.
  6. p. 30.
  7. p. 57.
  8. p. 205-206.
  • (en) John R. Clarke, Looking at Lovemaking : Constructions of Sexuality in Roman Art 100 B.C.–A.D. 250, University of California Press, 1998, 2001
  1. p. 9, 153 et suivantes.
  2. p. 11.
  3. p. 8.
  4. p. 9.
  5. p. 3 et passim.
  6. p. 108.
  7. p. 93.
  8. p. 3 et 212 ff., citation p. 216.
  9. p. 92.
  10. p. 46–47.
  11. p. 84.
  12. p. 103.
  13. p. 34.
  14. p. 21, 48, 116.
  15. p. 216. C'est particuliĂšrement caractĂ©ristique du Ier siĂšcle, la pĂ©riode oĂč le plus d'art Ă©rotique a survĂ©cu.
  16. p. 133–134. Romains ont tendance à identifier la plupart des africains noirs comme des Éthiopiens.
  17. p. 73.
  18. p. .
  19. p. 228.
  20. L'interprĂ©tation du couple comme Ă©tant des jeunes mariĂ©s est basĂ©e sur les vĂȘtements de la femme ; p. 99–101.
  21. p. 99–104, quotation p. 103–104.
  22. p. 91–92.
  23. p. 258.
  24. p. 26, 230.
  25. p. 230.
  26. p. 224.
  27. p. 223
  28. p. 224–227.
  29. p. 226.
  30. p. 233–234.
  31. p. 234.
  32. p. 234–235.
  33. p. 255.
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  1. p. 160.
  2. p. 168.
  3. p. 159.
  4. La position est discutée dans la littérature grecque et apparaßt dans d'autres arts grecs ; p. 159.
  5. p. 159–160.
  6. p. 162.
  7. p. 161.
  8. p. 163.
  1. p. 78.
  2. p. 77.
  3. p. 78ff.
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  1. p. 121.
  2. Par exemple, au milieu du IIIe siÚcle av. J.-C., Naevius utilise le mot stuprum dans son Bellum Punicum pour le déshonneur militaire de la désertion ou de la couardise ; p. 117.
  3. p. 118.
  4. p. 130.
  5. p. 125.
  6. p. 124, citant Papinien, De adulteriis I et Modestinus, Liber Regularum I.
  7. p. 118, 128.
  8. p. 139.
  • (en) Jane F. Gardner, Women in Roman Law and Society, Indiana University Press,
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  1. p. 67–68.
  2. p. 68.
  3. p. .
  4. p. 67, 89–90 et passim.
  5. p. 76, citant Ulpian, Digest 23.2.43.3.
  6. p. 66 et passim.
  7. p. 66–67.
  8. p. 67. Les tables d'HĂ©raclĂ©e, datant probablement de l’époque de Jules CĂ©sar, listent tous ceux qui sont interdits de magistratures, y compris « tous ceux qui ont pu ĂȘtre embauchĂ©s pour se battre comme gladiateur
 ou qui se prostituent ; ou qui ont Ă©tĂ© entraineurs de gladiateurs ou d'acteurs, ou qui ont gĂ©rĂ© une maison close (tel que citĂ© par Edwards, p. 70). » Bien que le terme infamia puisse ĂȘtre utilisĂ© lĂ©galement et ait Ă©tĂ© codifiĂ© par exemple Ă  l'Ă©poque d'Hadrien, dans la RĂ©publique et le Principat il avait Ă©galement un sens social non technique.
  9. p. 73.
  10. p. 73–74. Aux IIe siĂšcle et IIIe siĂšcle, les personnes de statut faible Ă©taient de plus en plus sujettes Ă  diffĂ©rentes formes de punitions corporelles, alors que les idĂ©aux rĂ©publicains disparaissaient.
  11. p. 74–75.
  12. p. 77.
  13. p. 77–78.
  14. Dans les tragédies et dans les comédies littéraires de Plaute et de Térence, les rÎles féminins étaient joués par des hommes masqués en robes. p. 80.
  15. Dont les femmes de Claudius et Domitien : p. 80.
  16. p. 81.
  • (en) Ariadne Staples, From Good Goddess to Vestal Virgins : Sex and Category in Roman Religion, Routledge,
  1. Ainsi que le fait valoir Ariadne Staples dans From Good Goddess to Vestal Virgins: Sex and Category in Roman Religion (Routledge, 1998).
  2. p. 149.
  3. p. 81.
  4. p. 82.
  5. p. 164, citant Norman Bryson, "Two Narratives of Rape in the Visual Arts: Lucretia and the Sabine Women", in Rape (Blackwell, 1986), p. 199. L'interprétation de Saint Augustin du viol de LucrÚce (dans Cité de Dieu 1.19) a généré de nombreuses critiques, à commencer par une satire de Machiavel. Dans Augustine of Hippo: A Biography (Faber, 1967), Peter Brown caractérise cette partie de travail de Saint Augustin comme son attaque la plus injurieuse des idéaux de vertus romains. Voir aussi Carol J. Adams et Marie M. Fortune, Violence against Women and Children: A Christian Theological Sourcebook (Continuum, 1995), p. 219ff. ; Melissa M. Matthes, The Rape of Lucretia and the Founding of Republics (Pennsylvania State University Press, 2000), p. 68ff. (also on Machiavelli) ; Virginia Burrus, Saving Shame: Martyrs, Saints, and Other Abject Subjects (University of Pennsylvania Press, 2008), p. 125ff. ; Amy Greenstadt, Rape and the Rise of the Author: Gendering Intention in Early Modern England (Ashgate, 2009), p. 71 ; Melissa E. Sanchez, Erotic Subjects: The Sexuality of Politics in Early Modern English Literature (Oxford University Press, 2011), p. 93ff. Saint Augustin définit l'intégrité sexuelle (pudicitia) comme une qualité purement spirituelle qu'une souillure physique ne saurait entacher ; comme indiqué dans cet article, les romains voient le viol et les autres formes de stuprum, dans un contexte politique, comme un crime contre la liberté du citoyen.
  6. p. 164.
  7. D'autres dates peuvent ĂȘtre choisies pour la cĂ©rĂ©monie. p. 89.
  1. p. 86–88.
  2. p. 87.
  3. p. 202.
  • (en) Kathy L. Gaca, The Making of Fornication : Eros, Ethics and Political Reform in Greek Philosophy and Early Christianity, University of California Press,
  1. p. 89. Gaca (p. 60) met l'accent sur le fait que SénÚque et Musonius, exerçant alors une grande influence sur les Romains, n'étaient pas représentatifs de la tradition stoïque en général.
  2. p. 87.
  3. p. 89.
  4. p. 111.
  5. p. 111, citant Ad Helviam 13.3 si cogitas libidinem non voluptatis causa homini datam, sed propagandi generis, quem no violaverit hoc secretum et infixum visceribus ipsis exitium, omnis alia cupiditas intactum praeteribit.
  6. p. 112, citing Seneca, De matrimonio 188 (edition of Frassinetti, as excerpted by Jerome, Against Jovinianus (en) 319a.
  7. p. 112.
  8. p. 60, 92 et passim.
  • (en) Martha C. Nussbaum, "The Incomplete Feminism of Musonius Rufus, Platonist, Stoic, and Roman." In The Sleep of Reason: Erotic Experience and Sexual Ethics in Ancient Greece and Rome., University of Chicago Press,
  1. p. 299.
  2. p. 300.
  3. p. 307–308.
  4. p. 308.
  5. "Bare pleasure" is psilĂȘn hĂȘdonĂȘn; p. 309.
  6. p. 299–300.
  7. p. 305.
  8. p. 308, citant SĂ©nĂšque, Epistula 47.
  • (en) Amy Richlin, « Not before Homosexuality: The Materiality of the cinaedus and the Roman Law against Love between Men. », Journal of the History of Sexuality, no 3.4,‎
  1. p. 556, sous l'Empire, l'Empereur assume le poste de censeur (p. 560).
  2. Stuprum cum vi ou per vim stuprum : p. 562.
  3. p. 542, citant Martial 1.24, 1.96, 2.36, 6.56, 7.58, 9.27, et 12.42.
  4. p. 546–547.
  5. Digeste 34.2.23.2, tel que cité par Richlin, p. 540.
  6. Digeste 34.2.33, tel que cité par Richlin, p. 540.
  7. SĂ©nĂšque, Controversia 5.6 ; Richlin, p. 564.
  8. Amy Richlin dans Not before Homosexuality.
  9. p. 558–559.
  10. p. 559.
  11. Fragment du discours De Re Floria de Caton l'Ancien (frg. 57 Jordan = Aulus Gellius 9.12.7), commenté par Richlin, p. 561.
  12. La Rhétorique à Herennius 4.8.12; Richlin, p. 562.
  13. p. 562–563.
  14. Paulus, Digest 47.11.1.2; Richlin, p. 563.
  15. p. 563.
  16. p. 564.
  17. ValĂšre Maxime 6.1; Richlin, p. 564.
  18. Quintilien, Institutio oratoria 4.2.69–71; Richlin, p. 565.
  19. p. 565.
  20. Phang, Roman Military Service, p. 94. La loi romaine reconnait que le soldat romain est susceptible d'ĂȘtre violĂ© par l’ennemi : Digest 3.1.1.6, as discussed by Richlin, p. 559.
  21. p. 545–546.
  22. Richlin, p. 563; Paulus, Digest 47.11.1.2.
  23. p. 533, citant un exemple de Martial 12.96.
  24. p. 562.
  25. p. 550–551, 555ff.
  26. Paulus ex Festo 439L; Richlin, p. 549.
  • (en) Robert D Brown, Lucretius on Love and Sex, Brill,
  1. p. 62.
  2. Lucretius, De rerum natura, 4.1030–57 ; Brown, p. 62–63.
  3. p. 63, 181–182.
  4. p. 64.
  5. p. 65. Épicure enseigne que l'ñme est un fin tissus d'atomes qui se dissipent dans le cosmos aprùs la mort ; ainsi il n'y a pas de vie aprùs la mort et pas de raisons pour les mortels de craindre ce qui se passera aprùs la mort.
  6. Lucretius, De rerum natura 4.1053–1054 ; Brown, p. 123.
  7. p. 65–66.
  8. p. 67.
  9. p. 66.
  10. Lucretius, De rerum natura 4.1209–1277 ; Brown, p. 67.
  11. p. 69.
  12. p. 68.
  13. Lucretius, De rerum natura 4.1144ff. ; Brown, p. 193.
  14. Lucretius, De rerum natura 4.1076ff. ; Brown, p. 217.
  15. Lucretius, De rerum natura 4.1058, 1073, 1084 ; Brown, p. 227.
  16. p. 69ff.
  17. Lucretius, De rerum natura 4.1268–1273 ; Brown, p. 68.
  18. Lucretius, De rerum natura 4.1263–1267 ; Brown, p. 67–68.
  1. p. 326.
  2. p. 40.
  3. p. 314.
  4. p. 288ff., particuliĂšrement p. 297 sur l'affranchissement. D'un point de vue lĂ©gal, la servitude ne pouvait ĂȘtre nĂ©gociĂ©e dans les ventes suivantes car cela l'aurait implicitement violĂ©e.
  5. Les censeurs et les prĂ©teurs pouvaient imposer l’infamia comme statut lĂ©gal ; Thomas A.J. McGinn, p. 65ff.
  • (en) Thomas A.J. McGinn, The Economy of Prostitution in the Roman World, University of Michigan Press,
  1. p. 164.
  2. p. 157–159.
  3. p. 157–158, sites listed p. 163–164.
  4. p. 158–159.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Couple homme/femme au dos d'un miroir en bronze (vers 70–90 av. J.-C.).
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