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Apologétique chrétienne

L'apologétique chrétienne (en grec : ἀπολογία, « défense verbale, discours de défense ») est un champ de la théologie chrétienne qui étudie les fondements rationnels de la foi chrétienne pour défendre le christianisme.

Elle remonte à l'apôtre Paul et a évolué au cours des siècles. Elle inclut des philosophes médiévaux tels que Justin de Naplouse, Augustin d'Hippone, Thomas d'Aquin ou encore, Blaise Pascal. Parmi les apologistes modernes, l'on peut citer John Henry Newman, C. S. Lewis et G. K. Chesterton, et parmi ceux de l'époque actuelle : le philosophe et théologien William Lane Craig et le biologiste généticien Francis Collins, ancien directeur du programme Projet génome humain.

Variété

Il existe divers types d’apologétique : l’apologétique biblique, historique, philosophique, prophétique, doctrinale, morale et scientifique[1].

Apolégétique philosophique

L'apolégétique philosophique s'intéresse principalement à prouver de manière rationnelle l'existence de Dieu. Le Dieu dont il est ici question n'est pas propre au christianisme. Il s'agit d'un Dieu conceptualisé dont les attributs sont d'être le créateur du monde, d'être omniscient, omnipotent, omniprésent et bon. Des exemples d'arguments fréquemment avancés sont l'argument cosmologique (cause première), l'argument téléologique, l'argument ontologique et l'argument moral.

Apolégétique créationniste

L'apolégétique créationniste cherche à concilier le récit biblique de la Création avec les données scientifiques consensuelles (notamment l'âge de la Terre et l'âge de l'Univers). Ceci passe par l'élaboration de certaines théories comme la théorie du décalage ou la théorie du créationnisme progressif que l'on regroupe dans le cadre du créationnisme Vieille-Terre.

Histoire

Période apostolique et post-apostolique

À l'époque des Pères apostoliques, le christianisme était déjà en concurrence avec le judaïsme ainsi qu'avec diverses autres religions et sectes dans le monde gréco-romain.

L'apologétique chrétienne apparaît pour la première fois dans le Nouveau Testament (Actes des Apôtres) avec les exposés de l’apôtre Pierre et du martyr Étienne aux responsables juifs au lendemain de la Pentecôte[2]. Les arguments utilisés étaient les prophéties de l’Ancien Testament[3]. Puis, toujours dans le Nouveau Testament, l'apôtre Paul[4]. Par la suite, des chrétiens sont trainés dans les tribunaux pour défendre leur foi[5].

Aux IIe siècle et IIIe siècle, les écrits des apologistes s'adressent aux empereurs romains et ressemblent souvent à de courtes lettres de service écrites pour défendre le christianisme contre les accusations spécifiques portées contre lui.

Le premier ouvrage explicitement apologétique provient de l'évêque Quadrat d'Athènes (vers l'an 125) qui rédige une défense de la foi destinée à l'empereur Hadrien. Seul un fragment, cité par l’évêque Eusèbe de Césarée, nous est parvenu [6] :

« Mais les œuvres de notre Sauveur ont toujours été présentes, car elles étaient authentiques :—ceux qui ont été guéris, et ceux qui ont été ressuscités d'entre les morts, et qui ont été vus non seulement quand ils ont été guéris et quand ils ont été ressuscités, mais ont été également toujours présents ; et pas seulement pendant que le Sauveur était sur terre, mais aussi après sa mort ; ils étaient en vie pendant assez longtemps, si bien que certains d'entre eux ont même vécu jusqu'à nos jours. »

[7]

L'une des premières attaques détaillées contre le christianisme émane du philosophe grec Celsus, auteur du Discours véritable (vers 175), une polémique critiquant les chrétiens comme étant des membres non rentables de la société[8]'[9].

Les autres apologistes de cette période sont : saint Augustin (354-430), Irénée de Lyon, Origène, Tertullien, Aristide d'Athènes, auteur de l'Épître à Diognète ; Ariston de Pella, Tatien le Syrien, Justin de Naplouse, Méliton de Sardes, Athénagoras d'Athènes, Théophile d'Antioche, Hippolyte de Rome, Minucius Félix, Cyprien de Carthage et Victorin de Pettau[10].

Références

  1. Gavin McGrath, W. C. Campbell-Jack, New Dictionary of Christian Apologetics, InterVarsity Press, USA, 2014, p. 8, 645
  2. Bernard Dupuy, Apologétique, universalis.fr, France, consulté le 5 mai 2020
  3. Ed Hindson, Ergun Caner, The Popular Encyclopedia of Apologetics, Harvest House Publishers, USA, 2008, p. 55
  4. Dans Actes 17,22-31.
  5. George Thomas Kurian, James D. Smith III, The Encyclopedia of Christian Literature, Volume 2, Scarecrow Press, USA, 2010, p. 9
  6. Edgar J. Goodspeed : A History of Early Christian Literature, 1966. Chicago : University of Chicago Press. pages 93-100 (ISBN 0226303861). Lire en ligne
  7. (Church History iv. 3. 2)
  8. McGuckin, John Anthony (2004). The Scholarly Works of Origen. The Westminster Handbook to Origen. Louisville, Kentucky: Westminster John Knox Press. pp. 32–34. (ISBN 0-664-22472-5). Lire en ligne
  9. Olson, Roger E. (1999), The Story of Christian Theology: Twenty Centuries of Tradition & Reform, Downers Grove, Illinois: InterVarsity Press, p. 101, (ISBN 978-0-8308-1505-0)
  10. Goodspeed, Edgar J. (1966). A History of Early Christian Literature: Revised and Enlarged by Robert M. Grant. Chicago: Chicago University Press. pages 97–188. (ISBN 0226303861).

Annexes

Bibliographie

  • Avery Dulles, Apologetics in the New Testament, A History of Apologetics, Ignatius Press, 2005 (ISBN 9780898709339)
  • Bernard Pouderon, « La première apologétique chrétienne : définitions, thèmes et visées », dans Kentron. Revue pluridisciplinaire du monde antique, 2008, volume 24, p. 227-251 (lire en ligne)

Article connexe

Liens externes

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