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Claude (empereur romain)

Claude, né le à Lugdunum (Lyon) et mort le à Rome, est le quatriÚme empereur romain, régnant de 41 à 54 apr. J.-C.

Claude
Empereur romain
Image illustrative de l’article Claude (empereur romain)
Buste de Claude portant la couronne civique, Marbre, Ɠuvre romaine,entre 41 et 54 apr. J.-C. Naples, musĂ©e archĂ©ologique national de Naples.
RĂšgne
–
(13 ans, 8 mois et 19 jours)
PĂ©riode Julio-Claudiens
Précédé par Caligula
Suivi de NĂ©ron
Biographie
Nom de naissance Tiberius Claudius Drusus
Naissance
Lugdunum
DĂ©cĂšs (Ă  63 ans)
Rome
Inhumation Mausolée d'Auguste
PĂšre Nero Claudius Drusus
MĂšre Antonia la Jeune
Fratrie Germanicus, Livilla
Épouse
Descendance
Adoption NĂ©ron

NĂ© en Gaule, fils de Drusus et d'Antonia la Jeune (fille de Marc Antoine et d'Octavie), il est le premier empereur nĂ© hors d'Italie. Enfant mĂ©prisĂ© en raison de ses dĂ©ficiences physiques, il est le mal-aimĂ© de la famille impĂ©riale et devient un adulte Ă  l’élocution et Ă  la dĂ©marche mal assurĂ©es, tenu Ă  l’écart de toute activitĂ© publique. Seul reprĂ©sentant adulte de la dynastie julio-claudienne aprĂšs l’assassinat de Caligula en 41 apr. J.-C., il est proclamĂ© empereur par les prĂ©toriens, qu’il comble en retour d’une gratification considĂ©rable (un donativum), inaugurant ainsi une dĂ©pendance dangereuse.

DĂ©pourvu d'expĂ©rience politique mais cultivĂ©, Claude se montre un administrateur capable. Il s'intĂ©resse aux affaires publiques, travaille avec le SĂ©nat sur les lois et prĂ©side les procĂšs. Son administration de l'Empire renforce la centralisation en organisant des bureaux dirigĂ©s par ses affranchis. Il agrandit l'Empire en annexant de nouveaux territoires, les futures provinces de Lycie, MaurĂ©tanie, Norique et Thrace. En 43, il entame la conquĂȘte de la Bretagne, ce qui lui vaut, ainsi qu'Ă  son fils, le surnom de Britannicus.

Ouvert Ă  la promotion des provinciaux, il Ă©tend la citoyennetĂ© romaine Ă  de nombreuses citĂ©s dans les provinces, notamment en Gaule oĂč il est nĂ©. Sensible aux demandes des notables gaulois, il obtient en 48 du SĂ©nat que ceux-ci puissent accĂ©der aux magistratures publiques de Rome et donc au SĂ©nat mĂȘme. Censeur, il renouvelle les effectifs de cette institution, Ă©liminant ceux qui ne remplissent plus les conditions pour y siĂ©ger, ce qui lui aliĂšne une partie de la noblesse en place.

Sa vie privée est peu heureuse : Messaline, sa troisiÚme épouse, lui donne deux enfants, Octavie et Britannicus, mais son inconduite, ou son ambition politique, pousse Claude à la faire exécuter. En quatriÚmes noces, il épouse sa niÚce Agrippine la Jeune, qui lui fait adopter Néron. Claude meurt en 54, empoisonné à l'instigation d'Agrippine selon l'avis de la plupart des historiens. Néron lui succÚde.

Les faiblesses physiques de Claude et l’influence prĂȘtĂ©e Ă  ses femmes et Ă  ses affranchis le font mĂ©priser par les auteurs antiques, point de vue repris par les historiens jusqu'au XIXe siĂšcle. Depuis, les avis les plus rĂ©cents nuancent ces jugements nĂ©gatifs et rĂ©Ă©valuent l'importance de cet empereur pour le considĂ©rer en continuateur notable de l'Ɠuvre de ses prĂ©dĂ©cesseurs.

Sources antiques littéraires et historiographie

buste en pierre
Buste de SĂ©nĂšque, double hermĂšs du IIIe siĂšcle, d'aprĂšs un original du Ier siĂšcle, Collection antique de Berlin (de).

Claude a été trÚs sévÚrement décrit par son contemporain SénÚque, pour des raisons personnelles, puis par les historiens antiques postérieurs qui ont construit une image fortement dévalorisée de l'empereur, présenté comme faible de corps et d'esprit et manipulé par son entourage. Cette vision ne change qu'à partir du XIXe siÚcle pour connaßtre une position nettement valorisante. Deux inflexions historiographiques ont eu lieu ensuite, une durant les années 1930 et une durant les années 1990. La premiÚre revalorise fortement l'aspect centralisateur et bureaucratique, position largement nuancée durant les années 1990 qui voient à l'occasion de deux colloques de nombreux travaux fournir une analyse plus détaillée de sa vie et de son rÚgne[1] - [2].

Le biais des sources littéraires antiques

Les sources antiques présentent Claude de façon négative, au mieux considéré comme un imbécile marqué de tares physiques et jouet de ses épouses et de ses affranchis[A 1], au pire comme un tyran indigne, aussi cruel que son prédécesseur Caligula[3] - [4].

SĂ©nĂšque, familier de la famille de Germanicus, le frĂšre de Claude, et de la cour impĂ©riale, est exilĂ© par Claude en Corse en 41, Ă  l'instigation de Messaline[A 2], et n'en revient qu'en 49, grĂące Ă  Agrippine. Contemporain de Claude mais hostile[A 3], il exprime son ressentiment aprĂšs les funĂ©railles de Claude dans un pamphlet, l'Apocoloquintose (du grec áŒˆÏ€ÎżÎșολοÎșύΜΞωσÎčς « citrouillification »), catalogue caricatural des tares et des dĂ©ficiences physiques du dĂ©funt. D'autres dĂ©tails sur le physique de Claude, et aussi sur ses travaux et sa politique Ă  l'Ă©gard des mĂ©decins figurent dans l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, qui appartient Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante[5].

La vision négative des historiens antiques

Livre ancien ouvert
Vie des douze CĂ©sars, ouvert Ă  la vie de Claude. ÉditĂ© Ă  Lyon en 1569.

Les historiens du second siĂšcle, Tacite, SuĂ©tone et Dion Cassius, sont les sources les plus abondantes disponibles. Ils ont façonnĂ© la vision nĂ©gative de Claude[6]. Les Annales de Tacite, son dernier ouvrage (probablement composĂ© sous Trajan), suivent l'ordre chronologique annĂ©e par annĂ©e et s'Ă©tendent de la mort d'Auguste Ă  celle de NĂ©ron, avec une importante lacune entre les annĂ©es 38 Ă  47 (les livres VII Ă  X et le dĂ©but du livre XI, perdus) qui correspond au rĂšgne de Caligula et Ă  la premiĂšre moitiĂ© du rĂšgne de Claude. SuĂ©tone est un biographe, qui regroupe les Ă©vĂ©nements sans prĂ©occupation de la chronologie et Ă©tudie la personnalitĂ© de chaque empereur dans la Vie des douze CĂ©sars. Sa Vie de Claude, combinant points positifs et nĂ©gatifs, le situe un peu Ă  part, entre les « mauvais » empereurs TibĂšre, Galba et Domitien et les « bons » princes avec quelques dĂ©fauts, tels Jules CĂ©sar et Vespasien[7]. SuĂ©tone, et Tacite encore plus, considĂšrent Claude comme indigne de rĂ©gner[8]. Enfin, Dion Cassius consacre au rĂšgne de Claude le soixantiĂšme livre de son Histoire romaine, ce qui compense la lacune des Annales de Tacite. Toutefois, aprĂšs l’annĂ©e 47, cette histoire n’est parvenue Ă  l’époque moderne que par des extraits transcrits par l’intermĂ©diaire d’abrĂ©viateurs byzantins, et peut donc ĂȘtre lacunaire[9].

La progressive réhabilitation du rÚgne de Claude

Le portrait nĂ©gatif de Claude dĂ©peint par les auteurs antiques est intĂ©grĂ© sans aucun recul par les premiers auteurs modernes comme Edward Gibbon dans leur prĂ©sentation de la « dĂ©cadence romaine ». Cette dĂ©prĂ©ciation est la cause d'un manque d'intĂ©rĂȘt des historiens de l'art pour l'Ă©tude de l'iconographie de l'empereur. Le premier relevĂ© exhaustif n'arrive qu'en 1938 avec les travaux de Meriwether Stuart, et les analyses critiques durant les annĂ©es 1980[10]. Les premiĂšres nuances aux jugements dĂ©prĂ©ciatifs sans cesse repris surviennent avec les premiĂšres Ă©tudes numismatiques, Ă©pigraphiques et papyrologiques au cours du XIXe siĂšcle[4].

La rĂ©habilitation commence en 1932 avec les travaux d'Arnaldo Momigliano qui met en Ă©vidence le soin et l'Ă©quitĂ© apportĂ©s par Claude Ă  l'administration de l'Empire[11]. Cet auteur est portĂ© par le contexte intellectuel des grands travaux et de la planification de l'Italie mussolinienne. Sa biographie[12] insiste donc sur un Claude rĂ©formateur, bureaucrate et centralisateur. Cette vision rencontre un Ă©cho favorable aux États-Unis en plein New Deal de Roosevelt, puis Vincenzo Scramuzza publie en 1940 The Emperor Claudius[13] avec une approche similaire[14].

Dans son bilan historiographique[14], Anne-Claire Michel expose que « les historiens d'aprĂšs-guerre et surtout des annĂ©es 1990 ont nuancĂ© cette valorisation excessive et rĂ©Ă©valuent la contribution de l'empereur Ă  l'histoire du principat. Dans cet objectif, deux colloques internationaux sont organisĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1990 : l'un en France[15] et l'autre en Allemagne[16] ». Ils marquent le 2000e anniversaire de la naissance de Claude et redĂ©finissent le portrait de cet empereur autrefois marquĂ© d’une rĂ©putation d’incapable[17]. Cette coopĂ©ration scientifique entre historiens et archĂ©ologues a pour ambition d'analyser si le principat claudien constitue un tournant dans l'histoire impĂ©riale. Les conclusions tirĂ©es de ces recherches et rĂ©flexions sont claires, les annĂ©es 41 Ă  54 s'inscrivent dans la continuitĂ© des rĂšgnes prĂ©cĂ©dents, notamment des ambitions augustĂ©ennes, et prouvent l'acceptation du nouveau rĂ©gime par le peuple romain[14]. À la mĂȘme Ă©poque Barbara Levick publie une biographie nuançant dĂ©finitivement plusieurs poncifs de la vie de Claude, que ce soit sur son arrivĂ©e au pouvoir, qui n'est pas due au seul hasard, ou sur son Ɠuvre centralisatrice[18].

Durant les années 2000, plusieurs historiens continuent de s'intéresser à l'empereur et à son rÚgne et enrichissent encore les connaissances que l'on a de Claude. Annalisa Tortoriello[19] et Pierangelo Buongiorno[20] complÚtent ainsi nos connaissances de la politique impériale ; Donato Fasolini[21] établit en 2006 un outil de travail bibliographique complet sur Claude ; Josiah Osgood[22] réalise une synthÚse historiographique du principat et une étude de la diffusion de son image dans les provinces[18].

L'historiographie de la fin du XXe siÚcle établit que les sources littéraires antiques jugent les empereurs essentiellement en fonction de leurs relations avec le Sénat. Ainsi, le caractÚre populaire d'une grande partie des décisions de Claude et sa défiance envers cette institution aprÚs de nombreux complots expliquent l'insistance et le parti-pris de nombre d'auteurs[23]. Ce portrait négatif s'inscrit plus largement dans le rejet par la majorité des élites intellectuelles de la nouvelle forme de gouvernement mise en place par Auguste, qui avait conservé les formes républicaines, et constamment renforcée par ses successeurs qui s'éloignent progressivement du prince collaborant étroitement avec le Sénat[24]. Une vision historiographique plus récente considÚre cette interprétation comme exagérée, et voit dans les écrits de Tacite et Suétone la volonté de mettre en valeur les qualités des premiers Antonins, par contraste avec les Julio-Claudiens[25], et plus particuliÚrement pour le couple Claude-Messaline, dont les défauts sont opposés aux exemplaires époux Trajan et Plotine[26].

Origines et jeunesse

Claude fait partie de la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration des Julio-Claudiens. Dernier enfant de Drusus l’ancien et Antonia la Jeune, il naĂźt Ă  Lugdunum en 10 av. J.-C. Son pĂšre dĂ©cĂšde l'annĂ©e suivante et il est Ă©levĂ© avec sĂ©vĂ©ritĂ© par sa mĂšre et sa grand-mĂšre[27]. Les auteurs anciens le dĂ©crivent comme un peu attardĂ© et affligĂ© de tares physiques[28], qui motivent une relative mise Ă  l'Ă©cart des cĂ©rĂ©monies publiques par sa famille. Ses problĂšmes physiques ont Ă©tĂ© diversement diagnostiquĂ©s par les auteurs contemporains, tandis qu'il montre de rĂ©elles capacitĂ©s intellectuelles durant ses Ă©tudes[27].

Origine

schéma généalogique
Ascendance de Claude, à sa naissance. En grisé, parents décédés à cette date.
personnages en bas-relief
Autel de la Paix, détail de la frise montrant probablement Antonia la Jeune, Drusus et leur fils Germanicus.

Claude appartient par son grand-pĂšre Tiberius Claudius Nero Ă  l’illustre gens patricienne des Claudii. Ce dernier a Ă©pousĂ© Livie[29], et en a deux garçons, TibĂšre et Drusus l’ancien[29], avant que l’empereur Auguste n'oblige Livie, enceinte de Drusus, Ă  divorcer et Ă  l’épouser. Ils n'ont aucun enfant[29], malgrĂ© la rumeur selon laquelle Drusus aurait Ă©tĂ© le fils illĂ©gitime d'Auguste[A 4]. Plus tard, Auguste renforce ses liens avec les Claudii en mariant Drusus Ă  sa niĂšce Antonia la Jeune, fille de Marc Antoine et d'Octavie la Jeune. Drusus et Antonia ont comme enfants Germanicus, Livilla et Claude, et peut-ĂȘtre deux autres enfants morts trĂšs jeunes[30].

Claude est donc de la troisiÚme génération de la famille impériale julio-claudienne, selon des alliances compliquées entre les deux familles.

Enfance

Tandis que son mari Drusus dirige les armĂ©es romaines au-delĂ  du Rhin, Antonia met au monde Claude le , Ă  Lugdunum (Lyon), oĂč Auguste a Ă©tabli ses quartiers[31]. Il prend le nom de Tiberius Claudius Nero[32].

En 9 av. J.-C., son pĂšre Drusus meurt lors de ses campagnes en Germanie, la jambe brisĂ©e aprĂšs une chute de cheval. Lors de ses funĂ©railles publiques, le SĂ©nat lui dĂ©cerne Ă  titre posthume le surnom de Germanicus (vainqueur des Germains), transmissible Ă  ses fils[33]. Claude, ĂągĂ© alors d'un an, est Ă©levĂ© par sa mĂšre Antonia qui se retire Ă  la campagne et reste veuve. Elle qualifie cet enfant maladif d'avorton et voit en lui un Ă©talon de stupiditĂ©[34]. Il semble qu'elle ait fini par le confier Ă  sa grand-mĂšre Livie[A 5]. Livie ne se montre pas moins dure, elle lui envoie souvent des lettres de reproches courtes et sĂšches[A 6]. Il est mal considĂ©rĂ© par sa famille, d'autant plus que son frĂšre Germanicus a toutes les qualitĂ©s qu'il n'a pas[A 7]. Il est confiĂ© Ă  la surveillance d'un « responsable de bĂȘtes de somme », chargĂ© de le chĂątier sĂ©vĂšrement au moindre prĂ©texte[A 8] - [35].

ProblÚmes de santé, pathologies envisagées

Le rejet familial est causĂ© par la faiblesse du jeune Claude. DĂšs le dĂ©but de sa biographie, SuĂ©tone indique que Claude subit diverses maladies persistant durant toute son enfance et sa jeunesse. SĂ©nĂšque met en scĂšne la dĂ©esse FiĂšvre qui vit nombre d'annĂ©es avec lui[A 9]. Dion Cassius Ă©voque un Claude Ă©levĂ© dans la maladie dĂšs l’enfance, affectĂ© par un tremblement de la tĂȘte et des mains[A 5]. Les deux premiers auteurs fournissent l’essentiel des dĂ©tails physiques connus. Pour SuĂ©tone, Claude a les genoux faibles, le faisant tituber, sa tĂȘte chancelle perpĂ©tuellement. Il a un rire dĂ©sagrĂ©able. Lorsqu'il est emportĂ© par la colĂšre, il bĂ©gaye, sa bouche Ă©cume et ses narines coulent, son visage apparait hideusement dĂ©formĂ©[A 10]. Dans l’Apocoloquintose, SĂ©nĂšque, qui l’a cĂŽtoyĂ©, confirme ou prĂ©cise plusieurs symptĂŽmes : Claude « remue la tĂȘte sans arrĂȘt ; il traĂźne le pied droit 
 rĂ©pond avec des sons brouillĂ©s et une voix indistincte »[A 11]. SĂ©nĂšque fait aussi allusion Ă  une possible surditĂ©[A 12] et Ă©voque une main flasque[A 9]. SuĂ©tone et Dion Cassius le disent aussi apathique, lent d'esprit et s'embrouillant facilement[A 13] - [A 5].

NĂ©anmoins, Claude ne semble souffrir d'aucune infirmitĂ© dans ses moments de calme[A 10]. RĂ©gis Martin synthĂ©tise en constatant un caractĂšre serein au repos, pouvant alterner avec une sĂ©rie de tics lors des mouvements et sous le coup d'Ă©motion[36]. On constate alors une faiblesse des jambes pouvant entrainer la claudication, des hochements de tĂȘte incontrĂŽlĂ©s, des troubles de l’élocution, avec parfois des Ă©coulements du nez et de la bouche, une tendance Ă  la surditĂ©. En revanche, les accusations de dĂ©bilitĂ© d’esprit ne peuvent ĂȘtre prises en compte face aux qualitĂ©s intellectuelles de Claude attestĂ©es par sa culture[37].

Divers diagnostics sur ces dĂ©ficiences physiques observĂ©es dĂšs l’enfance sont proposĂ©s. L’hypothĂšse d’une naissance prĂ©maturĂ©e, envisagĂ©e en 1916 par l'AmĂ©ricain Thomas de Coursey-Ruth, dĂ©duite des qualifications de la mĂšre de Claude (avorton simplement Ă©bauchĂ©), n’est pas retenue[38]. Avant la Seconde Guerre mondiale, la poliomyĂ©lite (alors appelĂ©e « paralysie infantile ») en est souvent considĂ©rĂ©e comme la cause. C'est ainsi l’idĂ©e retenue par Robert Graves dans son roman Moi, Claude, publiĂ© en 1934. Selon George Burden et Ali Murad, un certain nombre de troubles observĂ©s chez Claude suggĂšrent qu'il est atteint de la maladie de Gilles de La Tourette[39] - [40]. Cependant la poliomyĂ©lite ou la maladie de la Tourette n'expliquent pas tous les symptĂŽmes prĂ©cĂ©demment dĂ©crits, et les thĂ©ories rĂ©centes mettent plutĂŽt en cause une infirmitĂ© motrice cĂ©rĂ©brale, dĂ©crite par Ernestine Leon[41], accompagnĂ©e de spasmes[42] - [43]. Le docteur Mirko Grmek signale une pathologie neurologique qui recoupe l’ensemble des symptĂŽmes de Claude, la maladie de Little (ou diplĂ©gie spastique), qui apparaĂźt chez les nourrissons victimes d’un accouchement difficile, accompagnĂ© d’une insuffisance de dĂ©bit sanguin gĂ©nĂ©ratrice de lĂ©sions cĂ©rĂ©brales plus ou moins Ă©tendues. Les rĂ©percussions peuvent ĂȘtre des troubles de la dĂ©marche, provoquant le croisement spastique des jambes « en ciseau », des troubles de l’élocution tels qu’une voix saccadĂ©e et des mouvements incontrĂŽlĂ©s du visage et des membres supĂ©rieurs, tout en prĂ©servant une intelligence normale[44].

Adolescence

En 6 apr. J.-C., Germanicus et Claude prĂ©sident les jeux funĂ©raires en l’honneur de leur pĂšre dĂ©funt. Pour prĂ©venir les moqueries du public que pourrait provoquer la vue de ses tics, Claude y assiste la tĂȘte dissimulĂ©e sous un capuchon [A 8] - [45]. La prise de la toge virile entre quinze et dix-sept ans est un rite de passage pour un jeune Romain, qui marque sa sortie de l’enfance. En raison de l’état de santĂ© de Claude, la famille organise la cĂ©rĂ©monie dans la clandestinitĂ©, en le faisant porter en litiĂšre au Capitole au milieu de la nuit, sans aucune solennitĂ©[A 8].

Claude s'applique à ses études, mais sans éveiller de considération chez sa mÚre Antonia ni sa grand-mÚre Livie[A 6]. En 7, on engage Tite-Live pour lui inculquer l'histoire, assisté par Sulpicius Flavius et par le philosophe Athénodore. L'adolescent étudie la rhétorique et rédige dans une « apologie de Cicéron » la défense de son style contre les critiques d'Asinius Gallus[A 14]. Selon une missive envoyée à Livie, Auguste est surpris de la clarté avec laquelle Claude prononce un discours en privé, lui qui s'exprime avec confusion[A 15] - [46].

Claude commence une histoire romaine, en deux livres, partant de la mort de Jules CĂ©sar et couvrant les guerres civiles romaines et le second triumvirat. La relecture et les reproches que font sa mĂšre et sa grand-mĂšre lui indiquent qu’il ne peut raconter cette pĂ©riode avec sincĂ©ritĂ©. Quand, plus tard, Claude reprend la rĂ©daction de l’histoire romaine, il part de la pĂ©riode de paix aprĂšs les guerres civiles[A 14] - [47].

Le mariage du jeune Claude est arrangĂ© par son entourage[48]. Ainsi, de la mĂȘme façon que Germanicus a Ă©tĂ© mariĂ© Ă  Agrippine l'AĂźnĂ©e, petite-fille d'Auguste, Claude est promis Ă  Aemilia Lepida, arriĂšre-petite-fille d’Auguste, alliances consanguines qui resserrent les lignĂ©es des Julii et des Claudii et renforcent leur prestige[29]. Mais ces fiançailles sont rompues aprĂšs la conspiration des parents de celle-ci contre Auguste. Une seconde fiancĂ©e, Livia Medullina, descendante de l’illustre Camille, meurt de maladie le jour prĂ©vu pour le mariage[A 16]. Vers 9 apr. J.-C., Claude, alors ĂągĂ© de 18 ans, est mariĂ© Ă  Plautia Urgulanilla, fille de Plautius Silvanus, un protĂ©gĂ© de Livie. En 12 apr. J.-C., Plautia lui donne un fils, Drusus, qui meurt Ă  l'adolescence.

Âge adulte

Les analyses historiques construisent deux visions opposĂ©es de Claude avant son avĂšnement : suivant une lecture littĂ©raliste de SuĂ©tone, il est trĂšs tĂŽt jugĂ© inapte au rĂŽle d'empereur par Auguste et TibĂšre ; Ă©cartĂ© durant des annĂ©es de toute fonction publique, et longtemps isolĂ©, il ne doit son accession Ă  l’Empire qu’à la mort de ses nombreux concurrents et aux espoirs tardifs qu'une partie du SĂ©nat et des forces prĂ©toriennes mettent en lui[49].

Selon un point de vue plus favorable, on ne peut affirmer l'exclusion de Claude, privĂ© de toute importance dynastique avant son avĂšnement. Contrairement Ă  l'impression laissĂ©e par SuĂ©tone, il apparaĂźt dĂšs le principat d'Auguste comme un membre Ă  part entiĂšre de la Domus Augusta, la nĂ©buleuse de filiations naturelles ou adoptives et d’alliances matrimoniales organisĂ©e autour de la parentĂ© d’Auguste. Deux Ă©lĂ©ments sont pris en considĂ©ration dans cette approche : l’inclusion de Claude dans les stratĂ©gies matrimoniales et sa prĂ©sence dans la statuaire impĂ©riale officielle, qui constitue une source alternative aux Ă©crits dĂ©prĂ©ciatifs de SuĂ©tone[50].

Place de Claude dans la Domus Augusta

disque en verre moulé
PhalÚre (décoration militaire) en verre avec le buste de TibÚre, encadré par ceux de ses fils Drusus et Germanicus.

En 4 apr. J.-C., aprĂšs la mort de ses petits-fils Caius et Lucius Cesar, Auguste organise une nouvelle fois sa succession en resserrant les liens entre sa lignĂ©e, les Julii, et la famille des Claudii, issue de Livie : il adopte comme ses fils son dernier petit-fils Agrippa Postumus et son beau-fils TibĂšre, et l’oblige Ă  adopter Ă  son tour son neveu Germanicus, ce qui laisse Claude hors de la lignĂ©e successorale directe[51].

En 12 apr. J.-C., Germanicus reçoit le consulat et prĂ©side les Ludi Martiales. À l’occasion de cet Ă©vĂ©nement, Auguste rĂ©pond Ă  Livie dans une lettre citĂ©e par SuĂ©tone sur l’attitude Ă  adopter envers Claude, une fois pour toutes. AprĂšs en avoir discutĂ© avec TibĂšre, il informe Livie et Antonia qu’il ne veut pas que Claude soit dans la loge impĂ©riale, car il attirerait les regards et les moqueries qui rejailliraient sur sa famille. Il admet toutefois qu'il participe Ă  la prĂ©paration du repas des prĂȘtres, Ă  condition que son beau-frĂšre Silvanus le guide et le surveille[A 15] - [52]. Barbara Levick voit dans cette lettre la dĂ©cision officielle d’exclure Claude de tout Ă©vĂ©nement public, et donc de la succession impĂ©riale[53]. Selon Pierre Renucci, Claude peut faire quelques apparitions publiques, en Ă©tant encadrĂ© par des parents ou des amis, mais constate qu’il ne fera rien de plus[54]. FrĂ©dĂ©ric Hurlet est plus nuancĂ©, et note qu’il est normal qu’Auguste se soucie de soigner les apparences, mais qu’il exprime dans cette lettre et d’autres plus bienveillantes son dĂ©sir de former le jeune Claude en lui donnant des exemples Ă  imiter[55].

Les lettres d’Auguste transcrites par SuĂ©tone ont beau laisser entendre que l’empereur tient Claude Ă  l’écart, l’affirmation officielle de son appartenance Ă  la Domus Augusta est attestĂ©e par les groupes de statues reprĂ©sentant les membres de la dynastie impĂ©riale[56]. Le plus remarquĂ© est le groupe qui ornait la porte de la ville de Pavie. Si l’arche, les statues et les dĂ©dicaces ont disparu, l’inscription d’une sĂ©rie de dĂ©dicaces a Ă©tĂ© maladroitement transcrite au XIe siĂšcle et reconstituĂ©e par Theodor Mommsen[A 17]. DatĂ©es des annĂ©es 7 et 8 apr. J.-C., elles nomment Auguste et Livie et toute leur descendance masculine Ă  cette date : Ă  droite d’Auguste quatre noms, TibĂšre, Germanicus et leurs fils respectifs Drusus le Jeune et Nero Cesar ; Ă  gauche de Livie quatre autres noms, les princes dĂ©cĂ©dĂ©s Caius et Lucius Cesar, avec Drusus CĂ©sar, second fils de Germanicus, et enfin Claude. Plusieurs spĂ©cialistes ont Ă©mis l’hypothĂšse de l’ajout postĂ©rieur du nom de Claude car sa prĂ©sence contredit la marginalisation insinuĂ©e par SuĂ©tone, mais FrĂ©dĂ©ric Hurlet rĂ©fute cette possibilitĂ© car elle induirait d’impossibles irrĂ©gularitĂ©s dans la disposition des dĂ©dicaces[57].

La succession d’Auguste

Auguste meurt en 14 apr. J.-C. Son testament distribue sa fortune Ă  TibĂšre et Livie au premier rang, puis Ă  Drusus le Jeune, Germanicus et ses trois fils au second rang, et relĂšgue Claude comme hĂ©ritier de troisiĂšme rang, avec divers parents et amis[53], avec un legs particulier de 800 000 sesterces[A 18] - [N 1]. Quoique ce testament n’ait qu’une valeur privĂ©e, il correspond au schĂ©ma de succession politique prĂ©parĂ© par Auguste, en l’absence de toute rĂšgle officielle de transmission du pouvoir[58].

Quel que soit le dĂ©dain de la famille impĂ©riale soulignĂ© par SuĂ©tone, il semble avĂ©rĂ© que Claude recueille en ces circonstances une certaine estime publique. Les chevaliers choisissent Claude pour conduire leur dĂ©lĂ©gation et discuter les modalitĂ©s de leur participation au cortĂšge funĂšbre d’Auguste, tandis que les sĂ©nateurs l'ajoutent au collĂšge des prĂȘtres crĂ©Ă© pour le culte d'Auguste, les Sodales Augustales [A 19], en compagnie de TibĂšre, Germanicus et Drusus le Jeune[A 20]. FrĂ©dĂ©ric Hurlet remarque que Claude est alors considĂ©rĂ© comme un des hĂ©ritiers spirituels d'Auguste, au mĂȘme plan que ses trois parents[59]. Toutefois, les fonctions sacerdotales, seul rĂŽle officiel accordĂ© Ă  Claude, ne sont que des dignitĂ©s mineures octroyĂ©es Ă  tout jeune aristocrate de haut rang[54].

Sous le rĂšgne de TibĂšre

Statue en pied
Statue de TibÚre (Ier siÚcle), Paris, musée du Louvre.

AprĂšs la mort d'Auguste, Claude sollicite son oncle TibĂšre pour obtenir les mĂȘmes honneurs que son frĂšre Germanicus. Selon Levick, TibĂšre maintient l’exclusion convenue avec Auguste, et rĂ©pond en n'accordant Ă  Claude que les ornements consulaires [60]. Claude insiste, TibĂšre lui retourne un mot disant qu'il lui envoie quarante aurei pour les Sigillaires, fĂȘte oĂč l'on offre des menus cadeaux aux enfants[A 21] - [61]. Quand les sĂ©nateurs proposent que Claude participe Ă  leurs dĂ©bats, TibĂšre refuse encore[A 19].

En apr. J.-C., Germanicus dĂ©cĂšde soudainement en Orient. L’urne contenant ses cendres est rapportĂ©e en Italie pour organiser ses funĂ©railles publiques, probablement en apr. J.-C. Le cortĂšge funĂšbre est accueilli Ă  Terracine, Ă  100 km de Rome, par Claude et son cousin Drusus le Jeune accompagnĂ©s des consuls, des sĂ©nateurs et de citoyens, tandis que ni Antonia la Jeune, mĂšre du dĂ©funt, ni TibĂšre, son pĂšre adoptif, ne se dĂ©placent[62] - [61]. Parmi les monuments Ă©difiĂ©s par un dĂ©cret du SĂ©nat en l'honneur de Germanicus, on connaĂźt prĂ©cisĂ©ment la statuaire d'un arc Ă  l'entrĂ©e du cirque Flaminius, grĂące Ă  l'inscription de la Tabula Siarensis[A 22] : outre Germanicus sur un char y figurent ses parents, son frĂšre Claude et sa sƓur Livilla, et ses enfants, Ă  l'exclusion de TibĂšre et de la descendance de ce dernier. Levick affirme que Claude est Ă  une place humiliante, entre la sƓur de Germanicus et ses enfants[63], jugement que Hurlet considĂšre comme abusif dans la mesure oĂč la disposition prĂ©cise des statues est inconnue[64].

Germanicus laisse une veuve, Agrippine l'AĂźnĂ©e, et six enfants, dont trois fils qui s’opposent comme hĂ©ritiers prĂ©somptifs Ă  Drusus le Jeune, fils de TibĂšre et Ă©poux de Livilla, sƓur de Germanicus et de Claude. Les rivalitĂ©s durant les annĂ©es suivantes entre les deux branches familiales sont aggravĂ©es par les intrigues de l’ambitieux prĂ©fet du prĂ©toire SĂ©jan, ancien proche de Germanicus, homme de confiance de l’empereur et dĂ©testĂ© par Drusus le Jeune. SĂ©jan se rapproche de la Domus Augusta par la promesse en 20 d’un mariage entre sa fille et Drusus, fils de Claude[A 23] - [65]. Le mariage n’a toutefois pas lieu, car le jeune homme meurt avant, Ă©touffĂ© par une poire qu’il jouait Ă  rattraper au vol avec sa bouche[A 24] - [66].

généalogie
Famille impériale en 23 apr. J.-C. En gris, personnes décédées à cette date.

En 23, le fils de TibĂšre Drusus le Jeune (Drusus II) meurt, empoisonnĂ© par SĂ©jan avec la complicitĂ© de Livilla, forfait seulement rĂ©vĂ©lĂ© des annĂ©es plus tard[67] - [68]. Cette disparition ne laisse dans la ligne de succession que les deux fils en bas Ăąge qu’il a eus de Livilla, et les trois fils de Germanicus, deux adolescents, Nero et Drusus III, et Caius encore enfant. TibĂšre a entamĂ© la promotion de Nero et de Drusus III, en leur faisant octroyer la questure cinq ans avant l’ñge lĂ©gal, et en mariant Nero Ă  la fille du dĂ©funt Drusus II[69] - [70]. Mais Claude est pour la premiĂšre fois le seul parent adulte du vieux TibĂšre, ce qui ferait de lui un hĂ©ritier potentiel. C’est probablement de ce moment que date la rĂ©flexion de sa sƓur Livilla qui, ayant entendu dire qu’il serait un jour empereur, dĂ©plore publiquement qu’un tel malheur et qu’une telle honte soient rĂ©servĂ©s au peuple romain[A 6]. Selon FrĂ©dĂ©ric Hurlet, la rancƓur de Livilla ne traduit pas l’incapacitĂ© de son frĂšre comme le suggĂšre SuĂ©tone, mais se comprend mieux par la crainte que Claude Ă©vince ses fils[65].

Vers 24, Claude rĂ©pudie Plautia Urgulanilla, sous l’accusation de dĂ©bauche et d’adultĂšre, et lui renvoie sa fille, un bĂ©bĂ© de quelques mois, considĂ©rĂ©e comme illĂ©gitime[71] - [72]. Il se remarie peu aprĂšs, la mĂȘme annĂ©e ou certainement avant 28 ou 30, avec Ælia PĂŠtina, fille d’un ancien consul et liĂ©e Ă  la famille de SĂ©jan, dont il a une fille, Claudia Antonia[73]. Claude apparaĂźt trĂšs rarement dans les annĂ©es 23 Ă  30, comme neutralisĂ© par cette alliance[73], tandis que SĂ©jan et Livilla Ă©liminent Agrippine l'AĂźnĂ©e et ses fils Nero et Drusus. Leurs complots sont dĂ©noncĂ©s Ă  TibĂšre en 31 : SĂ©jan est alors exĂ©cutĂ©, Livilla disparait et est frappĂ©e de damnatio memoriae[74]. Claude reprend ses distances en divorçant d’Ælia PĂŠtina, devenue embarrassante par ses liens de parentĂ© avec SĂ©jan[71].

Travaux Ă©rudits

Durant toute sa vie, Claude est un auteur prolifique. Selon l'historien Arnaldo Momigliano, c'est durant le rĂšgne de TibĂšre — lequel correspond au sommet de la production littĂ©raire de Claude — que parler de la Rome rĂ©publicaine devient « politiquement incorrect »[75]. Si Velleius Paterculus, qui mĂ©nage Octave et TibĂšre et flatte SĂ©jan, est publiĂ©, Aulus Cremutius Cordus est en revanche condamnĂ© en 25 apr. J.-C., accusĂ© d'avoir composĂ© des annales louant les assassins de CĂ©sar, Brutus et Cassius[A 25].

Les jeunes se tournent vers l'histoire impĂ©riale plus rĂ©cente, ou vers des sujets antiques peu connus. Claude est Ă  cette Ă©poque l'un des rares savants Ă  s'intĂ©resser Ă  ces deux domaines. Parmi ses Ɠuvres, en plus de son Histoire du rĂšgne d'Auguste — Ă©crite en quarante-et-un livres en latin[76], probablement un par annĂ©e sur la pĂ©riode situĂ©e entre 27 av. J.-C. Ă  14 apr. J.-C.[77] —, dont la premiĂšre version en deux livres lui avait causĂ© des dĂ©boires[A 14], on compte une Histoire des TyrrhĂ©niens (nom grec des Étrusques) en vingt volumes et une Histoire de Carthage en huit volumes, toutes deux en grec[78]. Ces Histoires, commencĂ©es sous l'Ă©gide de Tite-Live, sont probablement achevĂ©es avant la proclamation de Claude[77]. Arnaldo Momigliano, qui pourtant rĂ©habilite le gouvernement de Claude, dĂ©daigne ces Ɠuvres historiques et les classe au rang de compilations pĂ©dantes d'auteurs antĂ©rieurs.

Jacques Heurgon le contredit en 1954 en affirmant le sĂ©rieux de l'intĂ©rĂȘt Ă©truscologique de Claude. En effet, son mariage pendant quinze ans avec Plautia Urgulanilla, issue d'une puissante famille toscane, a dĂ» lui ouvrir l'accĂšs Ă  la culture Ă©trusque[79]. On le constate lorsqu'il soutient devant le SĂ©nat le maintien du collĂšge des haruspices, car « il ne fallait pas laisser pĂ©rir le plus ancien des arts cultivĂ©s en Italie »[A 26]. Et dans son discours sur les sĂ©nateurs gaulois, il donne des dĂ©tails des rois Ă©trusques de Rome sensiblement diffĂ©rents de ceux de Tite-Live[80].

Enfin, il rédige son autobiographie en huit volumes, que Suétone juge dénuée d'esprit[A 14]. En outre, dans les discours qui ont survécu, Claude critique sévÚrement ses prédécesseurs ainsi que les membres de sa famille[A 27].

Aucun de ces travaux n'a survĂ©cu. SuĂ©tone Ă©numĂšre les ouvrages de Claude, mais ne semble puiser que dans son autobiographie pour rapporter la sĂ©vĂ©ritĂ© qu'il subit dans son enfance[81]. Claude est aussi la source de quelques passages de l’Histoire naturelle de Pline l'Ancien[82] sur la gĂ©ographie et l'histoire naturelle[77].

Détail de la table claudienne de Lugdunum, séparation de certains mots par des points : .INQVA.SIQVIS.HOC.

Claude a proposĂ© d'autre part une rĂ©forme de l'alphabet latin[76] en y ajoutant trois nouvelles lettres, dont deux sont l'Ă©quivalent des lettres modernes : le V (le digamma inversum â„Č), consonne que l’écriture latine ne distingue pas de la voyelle U [u], le Y [w] (le sonus medius) et une troisiĂšme (l'antisigma) transcrivant les sons PS [pÍĄs] et BS [bÍĄs]. Il publie avant son avĂšnement un Ă©crit les proposant et les institue de maniĂšre officielle durant sa censure[A 14], mais ses lettres ne perdurent pas aprĂšs son rĂšgne[A 28].

Loisirs décriés

Mis Ă  l'Ă©cart, Claude ne se consacre pas seulement aux loisirs intellectuels. Selon SuĂ©tone, il s'entoure de gens abjects et s’adonne Ă  l’ivrognerie et aux jeux[A 21] - [83] - [84]. Amateur passionnĂ© de jeu de dĂ©s, que SĂ©nĂšque caricature en le figurant secouant un cornet trouĂ©[A 29], il Ă©crit mĂȘme un traitĂ© sur ce jeu, perdu comme ses autres Ă©crits[85].

Il frĂ©quente les banquets avec une goinfrerie sans mesure, buvant et mangeant jusqu’à sombrer dans la torpeur[A 30] - [A 31]. Aurelius Victor Ă©voque un Claude « honteusement soumis Ă  son ventre »[A 32]. Aux yeux des historiens romains, ces excĂšs sont le signe d’une absence d’éducation, d’un dĂ©faut de maĂźtrise de soi et d’une soumission Ă  ses sens — dĂ©fauts caractĂ©ristiques d’un tyran[86]. Il Ă©prouve parfois des douleurs stomacales si vives qu’il parle de se suicider[A 33]. LĂ  encore, plusieurs interprĂ©tations mĂ©dicales sont possibles : pancrĂ©atite chronique, liĂ©e Ă  l’abus Ă©thylique et trĂšs douloureuse, ulcĂšre gastro-duodĂ©nal ou dyspepsie stomacale[87]. Dans son Apocoloquintose, SĂ©nĂšque fait aussi une allusion caricaturale aux flatulences et Ă  la goutte affectant Claude[A 34] — les flatulences pouvant coĂŻncider avec la dyspepsie, et la goutte (une hyperuricĂ©mie, en terminologie moderne) constituant une pathologie vraisemblable, vu les excĂšs alimentaires du sujet[88].

Succession de TibĂšre

TibĂšre meurt le . Tacite affirme qu’il a hĂ©sitĂ© sur le choix de son successeur, entre ses petits-fils adoptif et naturel — respectivement, Caligula, un jeune homme inexpĂ©rimentĂ©, et Tiberius Gemellus, encore un enfant —, et qu’il a mĂȘme pensĂ© Ă  Claude, d’ñge plus mĂ»r et dĂ©sireux de faire le Bien, mais dont la « faiblesse mentale » (« imminuta mens ») constituait un obstacle[A 35]. Son testament dĂ©signe comme cohĂ©ritiers Caligula et Gemellus, Ă  Ă©galitĂ©[A 36]. Caligula prend les devants avec l'aide du prĂ©fet du prĂ©toire Macron, qui le fait acclamer avant d’ĂȘtre confirmĂ© par le SĂ©nat[89]. Peu aprĂšs, il Ă©limine Tiberius Gemellus en l’accusant d’une prĂ©tendue tentative d’empoisonnement[A 37].

Le testament de TibĂšre place Claude en hĂ©ritier de troisiĂšme ligne, comme l’avait fait Auguste[60], avec tout de mĂȘme un legs de deux millions de sesterces[N 2], et le recommande, lui et d’autres parents, aux armĂ©es, au SĂ©nat et au peuple romain[A 38].

SĂ©nateur sous Caligula

AussitĂŽt proclamĂ© empereur, Caligula multiplie les manifestations de piĂ©tĂ© filiale, cĂ©lĂšbre des cĂ©rĂ©monies funĂšbres en l’honneur de TibĂšre et de ses parents dĂ©funts Germanicus et Agrippine l'AĂźnĂ©e, accorde des titres Ă  sa grand-mĂšre Antonia la Jeune. Se nommant lui-mĂȘme consul suffect, il prend son oncle Claude comme collĂšgue durant deux mois[A 39] - [A 40], du 1er juillet au 31 aoĂ»t[90], ce qui le fait enfin entrer au SĂ©nat[A 41]. MĂȘme si cette promotion est le plus grand honneur possible pour Claude, elle est tardive – il a 46 ans – et ne suffit pas Ă  lui accorder l'influence qu'il pouvait espĂ©rer[91]. De plus, il ne donne pas toute satisfaction dans ses fonctions, car Caligula l’accuse de nĂ©gligence dans le suivi de l’installation de statues dĂ©diĂ©es Ă  ses dĂ©funts frĂšres Nero et Drusus[92] - [A 42].

SuĂ©tone rapporte l’attitude changeante de Caligula envers Claude : il le laisse prĂ©sider quelques spectacles Ă  sa place, ce qui lui permet d’ĂȘtre acclamĂ© comme « oncle de l’empereur » ou « frĂšre de Germanicus »[93]. Mais lorsque Claude fait partie d’une dĂ©lĂ©gation envoyĂ©e en Germanie par le SĂ©nat pour fĂ©liciter l’empereur d’avoir Ă©chappĂ© Ă  un complot, Caligula s’indigne qu’on lui envoie son oncle comme Ă  un enfant Ă  rĂ©genter[A 43] - [94].

En , un incendie ravage le quartier des Aemiliana, qu'on situe dans la banlieue de Rome. D'aprÚs Suétone, Claude, réfugié pendant deux jours dans un bùtiment public, engage tous les moyens possibles pour combattre le feu, envoyant des soldats et ses esclaves, appelant les magistrats de la plÚbe de tous les quartiers, et récompensant sur le champ l'aide des pompiers volontaires[A 44]. AprÚs la destruction de sa demeure dans l'incendie, le Sénat vote sa reconstruction sur fonds publics[A 19] - [95].

statue de femme tenant un enfant
Messaline tenant son fils, le futur Britannicus. Musée du Louvre.

Claude est alors un homme mĂ»r, Ă  la taille bien faite et Ă©lancĂ©e, dont les cheveux blancs ajoutent Ă  la gentillesse naturelle de son visage, donnant, selon SuĂ©tone, grandeur et dignitas Ă  son ĂȘtre entier[A 10]. Il Ă©pouse Messaline, une petite-niĂšce d’Auguste beaucoup plus jeune que lui et qui lui donne aussitĂŽt deux enfants, Octavie et Britannicus[71].

En l’absence de sources antiques, on ignore tout de Messaline avant qu’elle soit impĂ©ratrice, sauf son ascendance : par son pĂšre Marcus Valerius Messalla Barbatus et par sa mĂšre Domitia Lepida Minor, elle est une arriĂšre-petite-fille d’Octavie la Jeune, qui est la sƓur d’Auguste, et aussi la grand-mĂšre de Claude[96]. En revanche, la date de naissance de la mariĂ©e[97], son Ăąge, la date de cette union et surtout sa raison sont toutes conjecturales[98]. Les seuls points de repĂšre chronologiques connus sont : 12 ans comme Ăąge minimum lĂ©gal de mariage d’une Romaine et la mise au monde de Britannicus vingt jours aprĂšs la proclamation de Claude selon SuĂ©tone, soit le [A 45]. Tous les historiens s’accordent pour situer le mariage sous Caligula, peu avant 41 selon Ronald Syme, peut-ĂȘtre lors du consulat de Claude en 37 pour C. Ehrhardt, ou encore en 38 ou au dĂ©but de 39 pour Levick[99] pour placer la naissance d’Octavie un an ou deux avant celle de son frĂšre, en 39 ou dĂ©but 40[100].

Messaline, fortunĂ©e et d’une lignĂ©e prestigieuse, est un des meilleurs partis du moment, capable de renflouer Claude. Pour certains historiens, Caligula la neutralise en la mariant Ă  Claude et Ă©vite ainsi de lĂ©gitimer un autre aristocrate, capable d’ĂȘtre un prĂ©tendant potentiel[101]. Barbara Levick fait aussi remarquer que la famille de Messaline, et surtout sa tante Claudia Pulchra, ont fidĂšlement soutenu Agrippine l'AĂźnĂ©e sous TibĂšre, malgrĂ© les poursuites encourues. La prestigieuse alliance avec la famille impĂ©riale serait alors une sorte de rĂ©compense[102].

Statue d'homme torse nu
Claude dit de Gabies, reprise d'une statue de Caligula. Musée du Louvre.

Selon SuĂ©tone, la promotion de Claude comme sĂ©nateur ne lui vaut pas plus de respect Ă  la cour impĂ©riale : on le ridiculise lorsqu’il s’endort, comme souvent Ă  la fin des repas, en le bombardant de noyaux ou en le faisant rĂ©veiller sous le fouet des bouffons. Au SĂ©nat, quoiqu’il soit rĂšglementairement intĂ©grĂ© au groupe des anciens consuls, on ne lui donne la parole qu’en dernier. Enfin, il est presque ruinĂ© lorsqu’on lui impose son adhĂ©sion Ă  un collĂšge de prĂȘtres, qui l’oblige Ă  payer huit millions de sesterces[A 46].

Plusieurs inscriptions honorifiques datĂ©es d'entre 37 et 41 montrent au contraire que Claude connaĂźt un certain prestige dans les provinces, comme celle sur une base de statue prĂšs du temple de Rome et d’Auguste de Pola en Illyrie[A 47], Ă  Alexandrie de Troade en Asie, dĂ©diĂ© par un chevalier devenu duumvir de cette colonie[A 48] - [103]. Une autre inscription Ă  Lugdunum, prĂšs du temple municipal, associe Caligula Ă  une princesse impĂ©riale et Ă  Claude, elle pourrait dater du sĂ©jour de Caligula en Gaule Ă  la fin de l'Ă©tĂ© 39 ou plus vraisemblablement en 40[A 49] - [104].

Les événements de janvier 41 et la prise du pouvoir

AprĂšs plus de trois ans de rĂšgne, le mĂ©contentement contre Caligula est tel que nombreux sont ceux qui souhaitent sa disparition, et quelques-uns vont oser passer Ă  l’acte[105].

Dans la rivalitĂ© entre les prĂ©tendants Ă  la succession, Claude trouve « malgrĂ© lui » le soutien efficace des forces armĂ©es stationnĂ©es Ă  Rome, tandis que le SĂ©nat, assemblĂ©e vĂ©nĂ©rable mais impuissante, est incapable de restaurer un rĂ©gime d’apparence rĂ©publicaine[106] et doit entĂ©riner la proclamation du nouvel empereur[107].

Le meurtre de Caligula

tableau
Claude proclamé empereur, peinture de Charles Lebayle selon le récit de Flavius JosÚphe, 1886.

Caligula est assassinĂ© le . La narration de son meurtre par Flavius JosĂšphe est la plus dĂ©taillĂ©e[A 50] et est antĂ©rieure Ă  celle de SuĂ©tone : Caligula quitte vers midi une reprĂ©sentation de thĂ©Ăątre, accompagnĂ© de Claude, de son beau-frĂšre Marcus Vinicius, de Valerius Asiaticus et d’une escorte de trois tribuns du prĂ©toire, dont Cassius Chaerea et Cornelius Sabinus. Dans un passage menant au palais, Claude, Vinicius et Asiaticus quittent Caligula, donnant, volontairement ou non, l’opportunitĂ© Ă  Cassius Chaerea et Sabinus de frapper Ă  mort Caligula[108] - [109].

Sa femme CÊsonia et sa fille Julia sont aussi tuées pendant l'opération. Lorsque les Germains de la garde personnelle de Caligula apprennent sa mort, ils tuent au hasard trois sénateurs présents sur les lieux du meurtre[110] - [A 51].

Lorsque Claude apprend le meurtre de son neveu, il s'Ă©loigne, ignorant si les meurtriers n'en ont pas aprĂšs lui [111], en allant sur une terrasse[110]. Il y est dĂ©couvert par un soldat et ses compagnons qui mettent Claude en sĂ©curitĂ© en le portant en litiĂšre jusqu'au camp de la garde prĂ©torienne, laissant croire qu'il est mort[112]. Selon Renucci, qui reprend la cĂ©lĂšbre narration de SuĂ©tone[A 52], Claude Ă©chappe ainsi de peu Ă  un destin funeste : il aurait pu ĂȘtre tuĂ© par les loyalistes le considĂ©rant comme comploteur ou par les meurtriers voulant Ă©liminer toute la dynastie[113]. Castorio considĂšre cette scĂšne d’anthologie d’un Claude apeurĂ©, dĂ©couvert par hasard et proclamĂ© malgrĂ© lui empereur, comme une caricature peu crĂ©dible :

Caligula s’était fait trop d’ennemis pour que l’acte de Chaerea soit une initiative isolĂ©e[105]. Flavius JosĂšphe donne le nom d’un conjurĂ©, Calliste, affranchi de Caligula, riche et influent, mais qui redoutait l’arbitraire de son maĂźtre et servait Claude secrĂštement[A 53]. Castorio estime que Calliste n’aurait pas pris le risque d’un complot, sans avoir l’assurance de la protection de Claude en cas de succĂšs[114]. Enfin, Castorio n’exclut pas que cet avĂšnement de Claude, « par hasard », soit un rĂ©cit forgĂ© a posteriori, qui offre l’avantage d’exonĂ©rer Claude d’une participation au complot, quitte Ă  passer pour couard et ridicule[106]. Mais si certains historiens[115] ont supposĂ© une participation directe de Claude Ă  la conjuration, ou son acceptation tacite, en l'Ă©tat actuel de nos connaissances, rien ne permet de valider ces hypothĂšses[116].

Le SĂ©nat et Claude

Immédiatement, les consuls Cn. Sentius Saturninus et Q. Pomponius Secundus réunissent le Sénat et, avec des cohortes urbaines, prennent le contrÎle du Capitole et du forum[A 52] - LX,_1_172-0">[A 54] - [117]. Le Sénat envoie deux messagers à Claude, tribuns de la plÚbe sacro-saints et non sénateurs pour éviter de laisser des otages, pour le convaincre de venir s'expliquer devant l'assemblée. Claude à son tour évite de se déplacer, et demande aux messagers de transmettre ses bonnes intentions au Sénat[118].

Certains historiens, se fondant sur Flavius JosĂšpheXIX_175-0">[A 55], estiment que Claude Ă©tait alors influencĂ© par le roi de JudĂ©e, HĂ©rode Agrippa[A 56]. Cependant, une seconde version du mĂȘme auteur, probablement fondĂ©e sur une Vie d'Agrippa, minimise son rĂŽle dans les Ă©vĂ©nementsXIX,_236_177-0">[A 57]. HĂ©rode Agrippa, aprĂšs avoir convaincu Claude de ne pas abandonner le pouvoir, va nĂ©gocier avec le SĂ©nat et le convainc de ne pas prendre les armes. Il fait croire que Claude ne peut venir parce qu'il est retenu de force par les prĂ©toriens[119].

Les assassins de Caligula n'ont pas prévu de remplaçant. Plusieurs noms circulent : le beau-frÚre de Caligula, Marcus Vinicius, Lucius Annius Vinicianus ou encore Valerius AsiaticusXIX,_251_179-0">[A 58] - [120]. Aucun n'est retenu, et quelques hauts personnages tel Galba[A 59] sont contactés.

Quoi qu'il en soit, la garde prĂ©torienne acclame Claude empereur dĂšs le soir du 24, ou au dĂ©but du 25. Le SĂ©nat ne peut qu'avaliser. Claude promet un donativum de 15 000 sesterces selon SuĂ©tone[N 3] ou 5 000 drachmes selon JosĂšphe (soit 20 000 sesterces) Ă  chaque prĂ©torien[111] - [121]. Cette somme, dix fois supĂ©rieure Ă  ce qu'avait consenti son prĂ©dĂ©cesseur, persuade les derniers partisans du SĂ©nat de se rallier Ă  lui. L'assemblĂ©e tente une derniĂšre manƓuvre en envoyant Cassius Chaerea, un des officiers qui ont tuĂ© Caligula, mais il est reçu par des prĂ©toriens hurlant au nouvel empereur et sortant les glaives. Claude rĂ©pond via Agrippa qu'il n'avait pas souhaitĂ© le pouvoir, mais qu'il le conservait, aprĂšs avoir Ă©tĂ© nommĂ© par les gardes. Il ajoute qu'il gouvernera avec le SĂ©nat[122].

En dĂ©finitive, l'Ă©pisode tragique de l'assassinat de Caligula et de l’avĂšnement de Claude renforce le principe impĂ©rial, en dĂ©montrant que, mĂȘme en vacance de cette autoritĂ©, le SĂ©nat ne parvient pas Ă  rĂ©tablir la RĂ©publique. L'armĂ©e et le peuple ont pris parti pour le rĂ©gime impĂ©rial[123].

RĂšgne

PremiĂšres mesures

DÚs son avÚnement, Claude s'emploie à rassurer, à restaurer sa réputation et à asseoir sa légitimité. Il annonce par édit que ses colÚres seront courtes et inoffensives et il réfute sa prétendue stupidité en affirmant qu'il feignait, pour échapper aux menaces de Caligula[A 60] - [107].

Claude dĂ©crĂšte immĂ©diatement une amnistie gĂ©nĂ©rale[A 61], seul Cassius Chaerea est exĂ©cutĂ©, car on ne peut impunĂ©ment assassiner un empereur. Son complice le tribun Cornelius Sabinus est amnistiĂ©, mais il se suicide par solidaritĂ©[124]. Claude fait dĂ©truire les poisons trouvĂ©s dans l'appartement de Caligula et brĂ»ler tous ses dossiers compromettants[A 62] - [125], mais refuse que sa mĂ©moire soit condamnĂ©e par une damnatio memoriae et que le jour de sa mort soit notĂ© comme un jour de fĂȘte[126]. Il rappelle les exilĂ©s du rĂšgne prĂ©cĂ©dent, dont ses niĂšces Agrippine la Jeune et Julia Livilla[127].

Claude n'a pas autant de lĂ©gitimitĂ© que ses prĂ©dĂ©cesseurs, car il ne descend d'Auguste ni par le sang ni par l'adoption ; il insiste donc, dĂšs sa proclamation, sur son appartenance Ă  la domus Augusta, la maison d'Auguste[128]. Il promet de gouverner en prenant exemple sur Auguste[A 61]. Il s'appelle maintenant Tiberius Claudius Caesar Augustus Germanicus[129] : il adopte le nom d'Auguste comme ses prĂ©dĂ©cesseurs au dĂ©but de leur rĂšgne, et le cognomen de « CĂ©sar » qui devient Ă  cette occasion un titre alors qu'il avait Ă©tĂ© transmis jusqu'Ă  Caligula uniquement par filiation naturelle ou adoption[129]. C'est probablement le SĂ©nat qui est Ă  l'initiative de cette transformation[130]. Par contre, il refuse de prendre comme prĂ©nom le titre d'Imperator[A 61], trop connotĂ© militairement (« commandant victorieux »)[131]. Il conserve le surnom honorifique de Germanicus, lien avec son dĂ©funt frĂšre hĂ©roĂŻque, et utilise frĂ©quemment l'expression « fils de Drusus » (filius Drusi) dans ses titres pour rappeler son pĂšre exemplaire et s'approprier sa popularitĂ©. Il dĂ©ifie sa grand-mĂšre paternelle Livie, l'Ă©pouse du divin Auguste, et accorde Ă  sa dĂ©funte mĂšre Antonia la Jeune le titre d'Augusta[A 61] - [126]. Enfin, il attend trente jours avant de venir accepter les honneurs et les titres dus Ă  l'empereur, de mĂȘme que celui de PĂšre de la patrie qu'il ne prendra qu'un an plus tard[132].

généalogie
Famille de Claude et de Messaline, vers 42.

Quelques jours aprĂšs l'avĂšnement de son mari, le 12 fĂ©vrier, Messaline met au monde un hĂ©ritier impĂ©rial, que Claude nomme Tiberius Claudius Germanicus, le futur Britannicus[133]. La mĂȘme annĂ©e 41, le couple impĂ©rial complĂšte les alliances familiales : Claude marie sa fille aĂźnĂ©e Claudia Antonia Ă  PompĂ©e Magnus, illustre descendant de PompĂ©e, fiance sa seconde fille Claudia Octavia, encore enfant, Ă  Junius Silanus et leur fait dĂ©cerner les premiers honneurs du vigintivirat[A 63].

De son cĂŽtĂ©, Messaline accuse d’adultĂšre Julia Livilla, sƓur de Caligula, et son amant prĂ©sumĂ© SĂ©nĂšque. RenvoyĂ©e en exil, Julia Livilla meurt ou est exĂ©cutĂ©e peu aprĂšs[A 2] - [127]. Les historiens modernes admettent que Messaline ait pu redouter l’importance de Julia Livilla, prĂ©cĂ©demment accusĂ©e de complot et exilĂ©e, et de surcroĂźt Ă©pouse de Marcus Vinicius, envisagĂ© par le SĂ©nat comme successeur possible de Caligula[134].

Relations avec le SĂ©nat

Claude s'impose au Sénat tout en affaiblissant considérablement son autorité, et de nombreux sénateurs en ont certainement éprouvé du ressentiment. Claude, en bon politique, le comprend et assure la puissante institution de son respect tout en sévissant impitoyablement lorsqu'un complot est démasqué[135].

Collaboration

À l’inverse de Caligula, Claude s'applique Ă  mĂ©nager les sĂ©nateurs, en leur tĂ©moignant les marques de courtoisie dues Ă  leur rang. Par exemple, pendant les sessions rĂ©guliĂšres, l'empereur est assis parmi l’assemblĂ©e du SĂ©nat, parlant lorsque vient son tour et se levant pour s’adresser Ă  l’assemblĂ©e, bien que la position debout prolongĂ©e lui soit difficile. Lors de la prĂ©sentation d’une loi, il est assis sur le banc rĂ©servĂ© aux tribuns dans son rĂŽle de porteur de la puissance tribunitienne (Ă©tant patricien, l'empereur ne peut pas officiellement ĂȘtre tribun de la plĂšbe mais ce pouvoir a Ă©tĂ© accordĂ© aux empereurs prĂ©cĂ©dents)[136]. SuĂ©tone, faute de l’épingler pour son manque de civilitĂ©, insinue qu’il en montre trop[A 64] - [131].

NĂ©anmoins, Claude reste prudent et, aprĂšs avoir sollicitĂ© l’accord du SĂ©nat, se fait accompagner dans la curie d’une escorte de protection formĂ©e du prĂ©fet du prĂ©toire et de tribuns militaires[A 65].

D'aprĂšs un extrait de discours retrouvĂ© sur un fragment de papyrus, Claude encourage les sĂ©nateurs Ă  dĂ©battre des projets de loi[137]. Claude sĂ©vit aussi contre l’absentĂ©isme au SĂ©nat[138], au point que, selon Dion Cassius, plusieurs sĂ©nateurs sĂ©vĂšrement punis de leur absence se suicident[A 66], Ă©pisode dĂ©pourvu de prĂ©cision, dont on ne sait la part de rĂ©alitĂ© ou de mĂ©disance[139].

En 45, pour couper court aux absences, Claude retire au Sénat le droit de délivrer des congés, et se le fait attribuer exclusivement[A 67] - [140].

Complots et représailles

tĂȘte d'homme en bronze
TĂȘte en bronze d'un empereur romain, probablement Claude, Ier siĂšcle. DĂ©couvert Ă  Rendham. British Museum.

NĂ©anmoins, des menaces Ă©manent rapidement d’une partie du SĂ©nat. ExĂ©cutions et suicides de sĂ©nateurs vont se succĂ©der, pour des complots ou des suspicions impĂ©riales, rapportĂ©s par SuĂ©tone, Dion Cassius et Tacite. Ceux-ci les expliquent par le caractĂšre peureux de Claude, redoutant un assassinat et jouet des intrigues d’une Messaline perverse, soutenue par ses affranchis. Ces historiens justifient les accusations formulĂ©es par Messaline par sa jalousie contre les rivales possibles, son aviditĂ© pour les biens de ses victimes ou sa volontĂ© de domination sexuelle, parfois mĂȘme les deux. L’attitude des historiens modernes varie du respect des grands auteurs antiques, oĂč tout est vrai, Ă  la circonspection qui tente de dĂ©mĂȘler le vrai du faux pour rĂ©interprĂ©ter l’Histoire, jusqu’à l’hypercritique, qui nie toute certitude historique sur la prĂ©sentation nĂ©gative des intentions de Claude et de son entourage[141]. Parmi les thĂ©ories interprĂ©tant les motivations impĂ©riales, Levick considĂšre que le couple impĂ©rial se concilie les rivaux potentiels, et attend qu’ils soient vulnĂ©rables pour les Ă©liminer si le danger persiste[142]. Renucci partage cette vision : Tacite et les autres historiens ne doivent pas ĂȘtre lus au premier degrĂ©, mais sous-entendent beaucoup plus qu’ils n’expriment. Pour lui, Claude n’hĂ©site pas Ă  Ă©liminer ceux qu’il craint, quitte Ă  tenter de les endormir dans un premier temps par divers honneurs et alliances pour les Ă©liminer quand l’occasion se prĂ©sente[143].

Peu de temps aprĂšs la proclamation de Claude, en 42, SuĂ©tone et Dion Cassius citent une premiĂšre exĂ©cution de sĂ©nateur, celle d’Appius Silanus, lĂ©gat en Espagne puis Ă©poux en secondes noces de Domitia Lepida, la mĂšre de Messaline. Selon Dion Cassius, il aurait offensĂ© Messaline en refusant d’ĂȘtre son amant. Tout en Ă©mettant des rĂ©serves, SuĂ©tone expose avec une machination rocambolesque : en exploitant la peur de Claude, Messaline puis l’affranchi Narcisse prĂ©tendent avoir rĂȘvĂ© de son assassinat par Appius Silanus, et obtiennent sa mise Ă  mort dĂšs qu’il se prĂ©sente au palais[A 68] - [A 69] - [144]. Des historiens modernes doutent de ce rĂ©cit, trop conforme Ă  l’image d’une Messaline criminelle et frustrĂ©e et d’un Claude peureux manipulĂ© par son entourage. Pour Levick[145], suivie par Renucci, Claude n’est ni stupide ni innocent et c’est lui l’inspirateur d’une Ă©limination prĂ©ventive de Silanus, aprĂšs l’avoir attirĂ© Ă  la cour impĂ©riale[146]. D’autres supposent un complot de Silanus, dĂ©couvert Ă  temps[111].

Peu aprĂšs, Scribonianus, lĂ©gat de Dalmatie, se rĂ©volte, incitĂ© par le sĂ©nateur Vinicianus, citĂ© en 41 comme successeur possible de Caligula et craignant de le payer de sa vie. Mal prĂ©parĂ©e, peut-ĂȘtre improvisĂ©e Ă  la suite de l’exĂ©cution d’Appius Silanus, la tentative est un Ă©chec, les soldats refusent de suivre Scribonianus qui se suicide ou est tuĂ©[147]. Caecina Paetus, membre de la conspiration, est arrĂȘtĂ© en Dalmatie et transfĂ©rĂ© Ă  Rome. Son Ă©pouse Arria l’encourage au suicide en se poignardant elle-mĂȘme[A 70]. Selon Dion Cassius, les mises en accusation se font au SĂ©nat, en prĂ©sence de Claude, et un grand nombre de conspirateurs, des sĂ©nateurs dont Vinicianus et des chevaliers, prĂ©fĂšrent le suicide Ă  la dĂ©lation et la torture orchestrĂ©es selon Dion Cassius par Messaline et Narcisse[A 71]. - [124].

Mais, contrairement aux poursuites menĂ©es sous TibĂšre, les enfants des conjurĂ©s sont Ă©pargnĂ©s[147]. Cette sĂ©dition avortĂ©e montre la fidĂ©litĂ© de l’armĂ©e Ă  Claude, confirmĂ©e durant tout son rĂšgne. AprĂšs cette alerte, il fait voter par le SĂ©nat le titre de Claudia Pia Fidelis pour rĂ©compenser les lĂ©gions de Dalmatie qui ont refusĂ© de marcher contre lui[A 72], une façon d’appeler les sĂ©nateurs Ă  tĂ©moigner de leur soutien Ă  l’empereur[148].

Épurations dynastiques

Dion Cassius situe lors des annĂ©es 46 et 47 apr. J.-C. une sĂ©rie d’éliminations dans la famille impĂ©riale, visant les gendres de Claude et l’entourage des sƓurs de Caligula, Agrippine la Jeune et Julia Livilla. En 46, selon Dion Cassius, Messaline empoisonne Marcus Vinicius, ex-beau-frĂšre de Caligula, qui aurait refusĂ© d’ĂȘtre son amant. Dion indique aussi qu’il Ă©tait suspectĂ© de vouloir venger la mort de son Ă©pouse Julia Livilla[A 73] - [149]. Une tentative d’assassinat du fils d’Agrippine, le petit Domitius Ahenobarbus, futur NĂ©ron, aussi imputĂ©e Ă  Messaline, est qualifiĂ©e de fable par SuĂ©tone[150].

En 46 ou en 47, le gendre de Claude, PompĂ©e Magnus est exĂ©cutĂ© pour des motifs que ni SuĂ©tone ni Dion Cassius n’indiquent[A 74] - [A 75], mais que les historiens modernes supposent ĂȘtre la volontĂ© de Messaline, et peut-ĂȘtre celle de Claude, d’éliminer une possible concurrence de leur fils Britannicus. L’exĂ©cution simultanĂ©e du pĂšre de PompĂ©e Crassus Frugi et de sa mĂšre, n’est Ă©voquĂ©e que par SĂ©nĂšque, qui en fait porter la responsabilitĂ© Ă  Claude[151] - [152]. Claudia Antonia est remariĂ©e au demi-frĂšre de Messaline, Faustus Sylla, un gendre moins problĂ©matique[153].

Derniers complots

tableau
L'empereur Claude fait assassiner son légat Asiaticus, tableau de Raffaele Postiglione (1818 - 1897).

En 46, Asinius Gallus, petit-fils de l'orateur Asinius Pollio et frÚre utérin de Drusus II, et Statilius Corvinus, ancien consul, montent une révolution de palais avec des affranchis et des esclaves de Claude[A 76]. Asinius Gallus est seulement exilé[A 73]. Les sources antiques sont laconiques, le sort de Corvinus et celui des autres complices sont inconnus[154].

En 47, est mis en accusation Decimus Valerius Asiaticus, richissime sĂ©nateur originaire de Vienne, trĂšs influent en Gaule, deux fois consul. L’accusation d’adultĂšre masque d’autres motifs. Tacite accuse Messaline de convoiter ses jardins, motif conventionnel, puis expose des soupçons plus inquiĂ©tants : Asiaticus pourrait soulever les Gaules et l’armĂ©e de Germanie. De plus Asiaticus Ă©tait prĂ©sent lors du meurtre de Caligula et aurait Ă©tĂ© Ă©voquĂ© pour sa succession. ArrĂȘtĂ© avant son supposĂ© dĂ©part pour la Germanie, il comparait devant Claude, qui ne lui laisse que le choix de son mode de mort. Il s’ouvre donc les veines dans ses jardins[A 77]. Pour Renucci, Asiaticus pourrait ĂȘtre un des derniers Ă  payer de sa vie son implication dans l’assassinat de Caligula[155]. Un an aprĂšs, dans son discours sur l’admission des Gaulois, Claude le qualifie sans le nommer de « brigand » (latro) et de « prodige de palestre »[156].

L’ampleur de cette succession de purges n’est pas prĂ©cisĂ©ment connue, mais selon SuĂ©tone et SĂ©nĂšque, Claude durant son rĂšgne aurait poussĂ© au suicide ou fait exĂ©cuter trente-cinq sĂ©nateurs et plus de trois cents chevaliers[A 78] - [A 79]. Parmi ces victimes, dix-huit sont identifiĂ©es nommĂ©ment, et seulement deux sont morts aprĂšs 47. Renucci situe donc la plupart des Ă©liminations comme une suite de la prise du pouvoir en 41, et suppose qu’une faction dure des opposants Ă  Caligula n’a pas ralliĂ© son successeur[154].

Conclure par l’énumĂ©ration de ces affaires Ă  un rĂšgne de terreur est hasardeux, et leur dĂ©compte (dix-huit suicides individuels ou groupĂ©s provoquĂ©s sur treize ans) parait faible en regard des autres rĂšgnes (52 cas sous TibĂšre en 23 ans, 15 sous Caligula en 4 ans, 42 sous NĂ©ron en quatorze ans), sachant que cette comparaison doit ĂȘtre prise avec prĂ©caution car les indications des auteurs antiques sont lacunaires et sĂ©lectives[139].

Renouvellement du SĂ©nat

En 47 et 48 apr. J.-C., Claude exerce la censure avec Lucius Vitellius. Cette fonction, tombĂ©e en dĂ©suĂ©tude aprĂšs Auguste, lui permet de renouveler les effectifs du SĂ©nat, de l’ordre sĂ©natorial et de l’ordre Ă©questre rassemblant les chevaliers, tout en respectant les apparences rĂ©publicaines[A 44]. Il dĂ©met du SĂ©nat de nombreux sĂ©nateurs qui ne rĂ©pondent plus aux qualitĂ©s morales ou aux conditions financiĂšres attendues, mais selon une mĂ©thode dĂ©jĂ  pratiquĂ©e par Auguste, il les avertit individuellement Ă  l’avance et leur permet de dĂ©missionner sans humiliation publique[A 80] - [157]. Dans le mĂȘme temps, il fait voter pour les provinciaux titulaires de la citoyennetĂ© romaine le droit d’ĂȘtre candidats aux magistratures du cursus honorum, ce qui les fait entrer au SĂ©nat Ă  l’issue de leur mandat. La Table claudienne gravĂ©e Ă  Lugdunum conserve son discours sur l'admission de sĂ©nateurs gaulois. Il complĂšte les rangs du SĂ©nat par l’inscription des nouveaux magistrats, et pour atteindre l’effectif de six cents, inaugure une nouvelle pratique, l'adlectio : il inscrit d’office des chevaliers rĂ©pondant aux conditions de fortune et d'honorabilitĂ©, sans qu’il leur soit nĂ©cessaire d’avoir exercĂ© au prĂ©alable la questure[158].

Il pallie l’extinction des lignĂ©es patriciennes en accordant cette qualitĂ© aux sĂ©nateurs les plus anciens, ou Ă  ceux dont les parents s’étaient illustrĂ©s[A 80].

Claude et l'Empire

AprĂšs les dĂ©sordres de Caligula, Claude veut restaurer l'État romain, en dĂ©veloppant sa centralisation. SecondĂ© par des affranchis compĂ©tents, il renforce l'administration Ă©bauchĂ©e par Auguste, surveille le gouvernement des provinces en limitant les abus et garantit la paix romaine par l'annexion de plusieurs royaumes clients. Plus qu'Auguste, il s'intĂ©resse aux provinciaux et diffuse gĂ©nĂ©reusement la citoyennetĂ© romaine[159].

Monnayage et propagande impériale

Le monnayage est un puissant instrument de propagande pour les empereurs romains, qui touche facilement les millions d'habitants de l'Empire[160]. Claude l'utilise pour ses frappes en or (aureus), en argent (denier), et en quantités considérables pour les petites espÚces en laiton (sesterce) et en bronze (as et ses sous-multiples). Les frappes de laiton et de bronze de l'atelier de Rome sont complétées en Occident par les émissions effectuées dans les camps militaires et par les imitations produites par des officines locales tolérées par les autorités[161]. Par leur abondance, ces émissions, officielles et imitées, se substituent aux anciennes monnaies gauloises et espagnoles, provoquent la fermeture des petits ateliers monétaires encore actifs dans quelques municipes provinciaux et alimentent le petit commerce en Gaule, en Germanie et en Bretagne[162].

On peut distinguer quatre thĂšmes dans les monnaies de Claude[163] :

  • l'exaltation de certains membres de sa famille, afin de rĂ©affirmer sa lĂ©gitimitĂ©
  • l'idĂ©e de Victoire, associĂ©e Ă  l'empereur
  • l'exemple d'Auguste
  • les valeurs liĂ©es Ă  la personne et Ă  la politique de Claude

DÚs les premiÚres émissions en 41/42 apr. J.-C., l'empereur est figuré avec son pÚre Drusus ou sa mÚre Antonia la Jeune sur des séries en or, en argent ou en bronze, émises à Rome et à Lugdunum. Son fils Britannicus apparaßt dÚs sa naissance en 41 sur des monnaies avec l'inscription Spes Augusta (« Espoir Auguste »)[164]. D'autres frappes de sesterces à partir de 42/43 montrent son frÚre Germanicus puis l'épouse de ce dernier Agrippine l'Aßnée. Enfin, des bronzes frappés à Rome en 42 montrent les fondateurs de la lignée impériale, Auguste et au revers Livie que Claude vient de faire diviniser[165].

  • monnaie
    Sesterce émis par Claude au début de son rÚgne, en l'honneur de son pÚre Drusus. Vers 42-43.
  • monnaie
    Revers du sesterce précédent, Claude assis sur un siÚge curule, des armes déposées à ses pieds.
  • monnaie
    Livie sur un trÎne, titrée DIVA AVGVSTA.
  • monnaie
    Dupondius, Antonia la Jeune ANTONIA AVGVSTA, env. 41-50, RIC Claudius 92planche_X,_Fig._3_249-0">[166].
monnaie
Monnaie frappée par la colonie romaine de Patras (PéloponnÚse) : bustes des trois enfants de Claude.

En revanche, aucune monnaie n’est Ă©mise Ă  l’effigie de Messaline Ă  Rome ou Ă  Lugdunum. De nombreuses citĂ©s de la partie orientale de l’Empire qui bĂ©nĂ©ficient de leur indĂ©pendance monĂ©taire frappent des monnaies qui exaltent la fĂ©conditĂ© de Messaline, mĂšre de l’hĂ©ritier prĂ©somptif de l’empereur. NicĂ©e, NicomĂ©die la figurent portant des Ă©pis de blĂ©, attribut de DĂ©mĂ©ter, dĂ©esse de la fertilitĂ©[167]. Une Ă©mission d’Alexandrie la montre prĂ©sentant dans sa main ouverte deux personnages miniatures, ses deux enfants. FrappĂ© Ă  CĂ©sarĂ©e de Cappadoce, le portrait de Messaline porte au revers Octavie et Britannicus se tenant par les mains accompagnĂ©s de leur demi-sƓur Claudia Antonia[167].

Dans l'affirmation de la légitimité de Claude, plus étonnantes sont les monnaies qui rappellent sa proclamation par les militaires[168] L'une montre dÚs 41-42, avec de nombreuses frappes ultérieures, l'empereur associé aux gardes prétoriennes. Une seconde avec la légende PRAETOR(iani) RECEPT(i) fait voir l'empereur et un soldat se serrant la main[169]. Il est probable, selon Levick et Campbell, que ces monnayages récompensent les prétoriens ayant proclamé Claude empereur[170], mais ces types sont ensuite réutilisés[171] :

  • monnaie
    Claude en toge serrant la main d'un prétorien porteur d'enseigne, légende PRAETOR RECEPT.
  • monnaie
    Caserne de la Garde prétorienne, surmontée de l'étendard militaire et de la Fides ; légende IMPER RECEPT.

La Victoire est une condition obligĂ©e pour la reconnaissance du pouvoir. Or Claude Ă  son avĂšnement ne peut vanter aucun exploit militaire personnel ou de ses gĂ©nĂ©raux. Il cĂ©lĂšbre donc ceux de son pĂšre par des Ă©missions au profil de Drusus avec au revers un arc de triomphe, une statue Ă©questre entre deux trophĂ©es et l'inscription DE GERMANIS. À partir de 46 et jusqu'en 51, Claude cĂ©lĂšbre sa conquĂȘte de la Bretagne avec des monnaies au revers identique, et la mention DE BRITANN(is)[172].

  • monnaie
    Aureus à l'effigie de Drusus, arc de triomphe surmonté d'un cavalier entre deux trophées, avec la légende DE GERM(anis).
  • monnaie
    Aureus, arc de triomphe surmonté d'un cavalier entre deux trophées, avec la légende DE BRITANN(is).
  • monnaie
    Denier à l'effigie de Claude, 54. Revers : Carpentum à droite tiré par quatre chevaux ; sur le char orné de bas-reliefs, deux Victoires et un quadrige.

Des sĂ©ries monĂ©taires Ă©mises pour les mĂ©rites d'Auguste sont reproduites par Claude : la figuration d'une couronne en feuilles de chĂȘne avec la lĂ©gende OB CIVES SERVATOS reprĂ©sente la couronne civique accordĂ©e au dĂ©fenseur des citoyens romains, Auguste autrefois, Claude Ă  prĂ©sent qui l'a placĂ©e au toit de sa maison[A 81]. Autre reprise de monnaies augustĂ©ennes, les piĂšces de l'atelier monĂ©taire de Lugdunum montrant l'autel du sanctuaire fĂ©dĂ©ral des Trois Gaules et lĂ©gendĂ©es ROM ET AVG, connues par un rare quadrans[173]. Elles rappellent le lieu et le jour de naissance de Claude, qui coĂŻncident avec le jour de consĂ©cration de cet autel[174].

Des allégories liées à la politique de Claude apparaissent sur les monnaies du début de son rÚgne en 41/42. les monnaies LIBERTAS frappées à Rome montrant une femme tenant à la main un pileus (bonnet de l'affranchissement) annonce non pas la liberté au sens moderne mais la fin de la tyrannie du rÚgne précédent, et son absence sous Claude. Une autre allégorie est remarquable car aucune monnaie ne l'a fait apparaßtre avant, et elle n'est reprise par aucun des successeurs de Claude : CONSTANTIA, émise en or, en argent et en bronze, montre une femme debout tenant une torche et une corne d'abondance, ou debout et casquée, tenant un long sceptre, ou encore assise sur une chaise curule, levant la main droite à hauteur de son visage. Aucun culte de cette vertu divinisée n'existe à Rome, et cette allégorie est visiblement personnellement liée à Claude. Il semble hasardeux de rattacher la CONSTANTIA à un événement précis du rÚgne, elle renvoie plutÎt à une notion stoïcienne de cohérence de conduite et de fidélité à ses engagements, une affirmation officielle de programme de bon gouvernement[175].

  • monnaie
    As de bronze, LIBERTAS AVGVSTA, la Liberté Auguste.
  • monnaie
    Bronze, CONSTANTIA AVGVSTI la Constance debout en armes.
  • monnaie
    Argent, CONSTANTIA AVGVSTI, la Constance d'Auguste, assise.

La centralisation du pouvoir

Pas plus sous la RĂ©publique que sous l’Empire, le SĂ©nat ne dispose de capacitĂ©s opĂ©rationnelles pour administrer l’Empire : seulement un trĂ©sor, l’Aerarium, aux moyens financiers limitĂ©s, pas de personnel administratif ou technique ni de bureaux, hormis des archives[176]. Sous la RĂ©publique, les magistrats et les gouverneurs de provinces se faisaient assister par leur personnel, esclaves et affranchis, tandis que des questeurs gĂ©raient leur trĂ©sorerie[177] - [178]. Auguste organisa la gestion des provinces impĂ©riales qu’il administrait par ses lĂ©gats et celle de ses domaines privĂ©s sur ce modĂšle, avec les affranchis et les esclaves de sa maison, la domus Augusta. Il crĂ©a pour gĂ©rer les revenus perçus une caisse impĂ©riale, le fiscus, parallĂšle Ă  l’Aerarium. Claude hĂ©rite de cette administration embryonnaire et la dĂ©veloppe en spĂ©cialisant des bureaux, placĂ©s chacun sous l’autoritĂ© d’un affranchi de la domus Augusta[179].

Le service le plus important est celui des finances (a rationibus), qui gĂšre le trĂ©sor de la maison impĂ©riale (le fiscus), en relation avec les fisci provinciaux[180]. Il est confiĂ© Ă  Pallas, prĂ©cĂ©demment homme de confiance d’Antonia la Jeune, la mĂšre de Claude[A 82] - [181]. Le service de la correspondance administrative (ab epistulis), probablement crĂ©Ă© par Auguste en relation avec la poste impĂ©riale[180], est dirigĂ© par Narcisse, ancien esclave de Caligula[A 83]. Narcisse est l’homme de confiance de Claude, et parfois son porte-parole, par exemple en 43 pour apaiser une lĂ©gion rĂ©calcitrante lors de la campagne de Bretagne[182].

Claude, qui exerce activement son rĂŽle judiciaire, crĂ©e un service traitant les causes Ă©voquĂ©es en appel Ă  l'empereur (a cognitibus) et les requĂȘtes (ab libellis), confiĂ© Ă  Calliste, ancien affranchi de Caligula. Un dernier service (a studiis) s’occupe des questions diverses, des recherches documentaires et de la rĂ©daction des documents et des discours officiels[180]. Il est gĂ©rĂ© par Polybe[A 83], qui est exĂ©cutĂ© en 47 pour des raisons obscures, sur une accusation de Messaline d’aprĂšs Dion Cassius[A 84]. Son poste est repris par Calliste.

Cette organisation ne fait pas une distinction nette entre les revenus privĂ©s de l’empereur et ceux de l’État[N 4], ce qui explique qu’elle donne un poids important au personnel de la maison d’Auguste[183]. La responsabilitĂ© Ă©levĂ©e de ces hommes, de rang social infĂ©rieur et grecs de surcroit, joue dans l'image nĂ©gative transmise par les historiens qui rĂ©pĂštent tous que Claude est soumis Ă  leur influence[184]. De surcroit, l’énorme richesse de plusieurs d’entre eux leur vaut une rĂ©putation de corruption. Dion Cassius affirme qu’ils vendaient le titre de citoyen romain au prix fort d’abord, puis Ă  vil prix, les charges militaires et celles de procurateur et de gouverneur, et mĂȘme les denrĂ©es alimentaires, crĂ©ant une pĂ©nurie[A 85] - [185]. Pline l'Ancien constate que Pallas, Narcisse et Calliste Ă©taient plus riches que Crassus, l'homme le plus riche de l'Ă©poque rĂ©publicaine aprĂšs Sylla avec des biens estimĂ©s Ă  deux cents millions de sesterces[A 86].

Toutefois, ces mĂȘmes sources accusatrices admettent que ces affranchis Ă©taient loyaux envers Claude[A 87]. Enfin SuĂ©tone leur reconnaĂźt mĂȘme une certaine efficacitĂ©[186] - [11].

L'expansion de l'Empire

Carte
L'Empire romain sous Claude.
  • L'Empire Ă  l'avĂšnement de Claude.
  • Annexion de royaumes clients.
  • ConquĂȘtes armĂ©es.

Sous le rĂšgne de Claude, l'Empire connaĂźt une nouvelle expansion, celle-ci ayant Ă©tĂ© limitĂ©e depuis l'Ă©poque d'Auguste. Des territoires dĂ©jĂ  sous protectorat romain sont annexĂ©s : le Norique, la JudĂ©e aprĂšs le dĂ©cĂšs de son dernier roi HĂ©rode Agrippa Ier en 42, la Pamphylie et la Lycie en 43, Ă  la suite d’une rĂ©volte locale et du meurtre de citoyens romains[A 88] - [187]. AprĂšs l’assassinat par Caligula du roi de MaurĂ©tanie PtolĂ©mĂ©e, et l’insurrection d’un de ses affranchis, Ædemon en 40, l’agitation de tribus maures se poursuit en 42 et 43[188]. En 43, l’ancien royaume est divisĂ© en deux provinces, MaurĂ©tanie cĂ©sarienne et MaurĂ©tanie tingitane[A 89] - [189].

camée représentant un char de triomphe
CamĂ©e du triomphe de Claude : deux centaures tirent le char impĂ©rial en piĂ©tinant les vaincus. Claude tient le foudre de Jupiter tandis que la Victoire lui apporte la couronne triomphale. À ses cĂŽtĂ©s, Messaline tenant un Ă©pi, Octavie couronnĂ©e de laurier et Britannicus en habit militaire[190]. – BibliothĂšque royale (Pays-Bas).

La Britannia (actuelle Grande-Bretagne) est une cible allĂ©chante par sa richesse, dĂ©jĂ  reconnue par les commerçants romains. La conquĂȘte, envisagĂ©e par Caligula, est entamĂ©e par Claude en 43. Il envoie Aulus Plautius Ă  la tĂȘte de quatre lĂ©gions, prenant prĂ©texte de l'appel Ă  l'aide d'un alliĂ© local en difficultĂ©[A 90]. Claude lui-mĂȘme se rend dans l'Ăźle avec ses gendres pendant une quinzaine de jours recueillir la victoire[A 91] - [189].

À l’automne 43 et avant son retour Ă  Rome, le SĂ©nat lui accorde un triomphe et l’édification d’un arc de triomphe Ă  Rome et d’un autre Ă  Boulogne-sur-Mer. Le SĂ©nat lui donne Ă©galement le titre honorifique de « Britannicus » qu’il n'accepte que pour son fils, et n'utilise pas lui-mĂȘme. Le triomphe de Claude est cĂ©lĂ©brĂ© en 44, une cĂ©rĂ©monie que Rome n’avait pas connue depuis celui de Germanicus en 17. Messaline suit le char triomphal en carpentum, avec plusieurs gĂ©nĂ©raux vĂȘtus des ornements triomphaux[A 90] - [191]. L’usage d’un carpentum est un honneur exceptionnel accordĂ© Ă  Messaline, car circuler dans cette voiture attelĂ©e Ă  deux roues est le privilĂšge des Vestales, qui n’a Ă©tĂ© accordĂ© avant qu’à Livie[192].

Claude a enfin une gloire militaire comme ses parents, et a rĂ©ussi lĂ  oĂč Jules CĂ©sar lui-mĂȘme avait Ă©chouĂ©, soumettre les Bretons et l’OcĂ©an[193]. Il renouvelle ce triomphe en instaurant une fĂȘte annuelle qui le commĂ©more[A 92]. En 47, il dĂ©file au cĂŽtĂ© d’Aulus Plautius, qui reçoit une ovation. En 51, il cĂ©lĂšbre la capture du chef breton Caratacos en reconstituant au Champ de Mars la prise d’assaut d’une ville bretonne[194].

En 46, les Romains interviennent en Thrace, dont l'assassinat du roi RhĂ©mĂ©talcĂšs III par son Ă©pouse est suivi d'une rĂ©volte contre la tutelle romaine. Les tĂ©moignages historiques sur le conflit sont tardifs et rĂ©duits Ă  quelques passages chez EusĂšbe de CĂ©sarĂ©e et Georges le Syncelle. Le royaume conquis est divisĂ© en deux, le nord est rattachĂ© Ă  la MĂ©sie et une nouvelle province de Thrace est crĂ©Ă©e[195]. Cette annexion reporte la frontiĂšre sur le Danube et sĂ©curise les provinces impĂ©riales de MacĂ©doine et d’AchaĂŻe, dont Claude remet le contrĂŽle au SĂ©nat[A 93].

Sur le front du Rhin, Claude reste sur la stratĂ©gie dĂ©fensive prĂ©conisĂ©e par Auguste et suivie par TibĂšre, d’autant plus que plusieurs lĂ©gions basĂ©es dans les provinces rhĂ©nanes sont dĂ©sormais engagĂ©es en Bretagne. Les peuples germaniques tentent parfois des incursions de pillage dans l’Empire, suivies de reprĂ©sailles romaines. En 47, le lĂ©gat de Germanie infĂ©rieure Corbulon chasse les pirates basĂ©s Ă  l’embouchure du Rhin, ramĂšne les Frisons dans un vague protectorat romain, et intervient contre les Chauques. Claude lui dĂ©cerne les ornements triomphaux, conclusion honorifique assortie de l’ordre de ne pas prolonger sa campagne militaire au-delĂ  du Rhin[A 94] - [196]. Corbulon occupe alors ses troupes au creusement d’un canal entre le Rhin et la Meuse[196]. Des amĂ©nagements complĂštent l’organisation stratĂ©gique du secteur rhĂ©nan. Claude fait achever la traversĂ©e des Alpes par le col du Brenner, reliant l'Italie Ă  la Germanie et mettant ainsi la derniĂšre touche Ă  des chantiers entamĂ©s par son pĂšre Drusus[197].

Gouvernement des provinces

buste en pierre
Buste de Claude en tenue militaire, issu de la cité de Bilbilis, Musée de Saragosse.

Claude fait preuve, Ă  l’égard des provinciaux, d’une ouverture d’esprit et d’une bienveillance que l’on constate dans son cĂ©lĂšbre discours sur l’ouverture du SĂ©nat aux notables gaulois et aussi par des mesures ignorĂ©es des auteurs antiques et ponctuellement tracĂ©es par diverses sources Ă©pigraphiques. L’historien Gilbert Charles-Picard estime que cette attitude novatrice vient de la double culture grecque et latine de Claude, parfaitement bilingue, et de son Ă©rudition historique qui lui inspire une sympathie pour les peuples vaincus[198].

À partir des sources littĂ©raires et de quelques inscriptions Ă©pigraphiques, un certain nombre de gouverneurs de provinces ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par les historiens, un Ă©chantillon qui ne couvre que trĂšs partiellement l’Empire. On constate nĂ©anmoins que peu de gouverneurs nommĂ©s par Caligula sont maintenus sous Claude, et que ces derniers sont des hommes de confiance de Claude ou de ses amis. Si quelques gouverneurs sont des hommes nouveaux, un grand nombre sont des sĂ©nateurs issus de la vieille noblesse romaine. Dans les provinces impĂ©riales qui dĂ©pendent de l’empereur, les gouverneurs compĂ©tents sont maintenus en poste quatre ou cinq ans, et parfois rĂ©compensĂ©s des ornements triomphaux, tandis que les gouverneurs de provinces sĂ©natoriales n’exercent qu’un an, sauf quelques exceptions comme pour Galba[A 95] proconsul d’Afrique pendant deux ans pour rĂ©tablir l’ordre, ou d'autres en AchaĂŻe et en CrĂšte[199] - [200].

Claude veille Ă  limiter les abus des gouverneurs. Pour lutter contre ceux qui tardent trop Ă  rejoindre leur poste, il impose que tout nouveau gouverneur quitte Rome avant le premier avril pour gagner sa province[A 96] - [138]. Il interdit aussi aux gouverneurs d’enchaĂźner deux mandats Ă  la suite, pratique destinĂ©e Ă  esquiver les poursuites judiciaires Ă  Rome. Cette mesure permet aux administrĂ©s qu’ils auraient lĂ©sĂ©s de les mettre en accusation Ă  l’issue de leur affectation[A 92]. De mĂȘme, les lĂ©gats qui accompagnent les gouverneurs doivent rester Ă  Rome un certain temps avant de repartir pour une autre mission, le temps qu'une accusation puisse ĂȘtre formulĂ©e contre eux[201] - [202].

Claude tranche aussi la question de la responsabilitĂ© des contentieux fiscaux dans les provinces qu’elles soient impĂ©riales ou sĂ©natoriales : la collecte des revenus alimentant la caisse impĂ©riale, le fiscus Ă©tait assurĂ©e par des procurateurs nommĂ©s par l’empereur, tandis que le traitement des litiges relevait en principe du gouverneur de la province. En 53, Claude attribue aux procurateurs du fisc le droit de juger des litiges et fait ratifier ce transfert d’autoritĂ© judiciaire par le SĂ©nat[A 64]. Cette mesure est critiquĂ©e par Tacite, qui constate l’érosion du pouvoir judiciaire appartenant autrefois aux prĂ©teurs donc aux sĂ©nateurs, au bĂ©nĂ©fice des chevaliers et des affranchis de l’empereur[A 97] - [203].

Claude tente de remĂ©dier aux abus d’usage de la poste impĂ©riale par des personnes n’y ayant pas droit, le cursus publicus, dont la charge pesait lourdement sur les citĂ©s[197] comme l’indique l’inscription de Tegea en AchaĂŻe[A 98] - [204].

Diffusion de la citoyenneté romaine

plaquette de bronze gravée
DiplÎme militaire de 53, accordant le congé honorable à un marin de la flotte de MisÚne.

Claude effectue un recensement en 48 qui dĂ©nombre 5 984 072 citoyens romains[A 80], soit une augmentation de prĂšs d'un million depuis celui menĂ© Ă  la mort d'Auguste.

Claude témoigne d'une remarquable ouverture pour la concession de la citoyenneté romaine : il naturalise à titre individuel de nombreux Orientaux[205]. La création de colonies romaines ou la promotion de cités latines au statut de colonies naturalise collectivement leurs résidents libres. Ces colonies sont parfois issues de communautés préexistantes, en particulier de celles qui comprenaient des élites parvenant à rallier la population à la cause romaine. En reconnaissance, ces cités insÚrent le nom de Claude dans leur toponyme[206] : Lugdunum devient la Colonia copia Claudia Augusta Lugudunum, Cologne la Colonia Claudia Ara Agrippinensium[205].

La naturalisation par la promotion militaire est une autre voie ouverte par Claude. En droit, la citoyennetĂ© est requise pour l’enrĂŽlement des lĂ©gionnaires, mais le recrutement local fait entrer dans l’armĂ©e de nombreux pĂ©rĂ©grins, provinciaux dĂ©pourvus du droit de citĂ©, comme lĂ©gionnaires avec un droit de citĂ© fictif ou comme auxiliaires. Claude gĂ©nĂ©ralise l’accord de citoyennetĂ© en la dĂ©cernant par diplĂŽme militaire en fin de service pour le soldat auxiliaire, pour sa concubine et leurs enfants[207].

Cette gĂ©nĂ©rositĂ© envers les provinciaux suscite l’agacement de sĂ©nateurs, comme SĂ©nĂšque qui prĂ©tend que Claude « voulait voir en toge tous les Grecs, les Gaulois, les Espagnols et les Bretons »[A 99]. Claude se montre pourtant rigoureux et exige que les nouveaux citoyens connaissent le latin[208]. Dans les cas individuels d’usurpation de la citoyennetĂ©, Claude peut d’aprĂšs SuĂ©tone se montrer sĂ©vĂšre et faire dĂ©capiter des contrevenants, ou ramener Ă  leur condition d'esclave les affranchis usurpant le rang de chevalier[A 100].

Le pragmatisme de Claude apparaĂźt dans l'Ă©dit conservĂ© par la Tabula Clesiana[A 101], par lequel il trouve une solution rĂ©aliste Ă  la situation des Anaunes (it), une tribu voisine de Trente. Un envoyĂ© de Claude avait dĂ©couvert que beaucoup d'habitants avaient obtenu la citoyennetĂ© romaine abusivement. AprĂšs enquĂȘte, et plutĂŽt que de sĂ©vir, l'empereur dĂ©clare qu'Ă  partir de ce jour ils seraient considĂ©rĂ©s comme dĂ©tenant la pleine citoyennetĂ© : les priver de leur statut illĂ©galement acquis aurait Ă©tĂ© source de problĂšmes plus graves que l'entorse Ă  la rĂšgle[204].

Extension du pomerium

dalle de pierre gravée
Borne marquant la nouvelle limite du pomerium. Inscription employant la lettre claudienne du digamma inversé (à la derniÚre ligne).

En 49 apr. J.-C., Claude Ă©tend le pĂ©rimĂštre urbain de Rome (le pomerium) et inclut l'Aventin[A 102]. Il suit une coutume ancienne qui veut que l'agrandissement du territoire soumis aux Romains autorise l'extension des limites de la ville de Rome, justifiĂ©e pour Claude par la conquĂȘte de la Bretagne[A 103]. Toutefois, si l'on suit SĂ©nĂšque, ce droit n'est valable que pour les annexions rĂ©alisĂ©es en Italie[A 104], ce qui met en doute la lĂ©gitimitĂ© de l'agrandissement de Claude[209] - [210].

Activités judiciaires

Comme ses prĂ©dĂ©cesseurs, Claude dĂ©tient l’imperium, qui lui donne le droit de juger, et la puissance tribunitienne, qui fait de lui le destinataire des appels de citoyens condamnĂ©s. Contrairement Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs, Claude exerce assidĂ»ment ses attributions. Il siĂšge au forum du matin au soir, quelquefois mĂȘme lors des dates religieuses ou des jours de fĂȘte, traditionnellement chĂŽmĂ©s[A 105] - [211]. Il juge un grand nombre d'affaires, personnellement ou en compagnie d’un consul ou d’un prĂ©teur[A 106]. SuĂ©tone admet la qualitĂ© de certains de ses jugements, mais, comme Ă  son habitude, conclut nĂ©gativement[7] (« dans ses sentences, [
] tour Ă  tour circonspect et perspicace, ou Ă©tourdi et prĂ©cipitĂ©, quelquefois d’une lĂ©gĂšretĂ© qui ressemblait Ă  de la folie ») et illustre ses avis d’exemples tournant le plus souvent Claude en ridicule[A 107] - [212].

Outre son activitĂ© personnelle de juge, Claude prend plusieurs mesures pour amĂ©liorer le fonctionnement judiciaire et rĂ©duire l'encombrement des tribunaux de Rome, face aux multiples abus juridiques et Ă  l’inflation du volume d’affaires. Pour limiter l’étirement en longueur des procĂ©dures judiciaires, il oblige les juges Ă  clore leurs affaires avant la vacance des tribunaux[213] - [138]. Il augmente la capacitĂ© de ces derniers en Ă©tendant la durĂ©e de session Ă  l’ensemble de l’annĂ©e[A 67] - [211]. Pour lutter contre les manƓuvres dilatoires des plaignants — lesquels s’absentent aprĂšs avoir portĂ© leur accusation, tandis qu'ils obligent l’accusĂ© Ă  demeurer Ă  Rome et allongent la procĂ©dure —, Claude impose Ă  ces derniers de rester, eux aussi, Ă  Rome pendant le traitement de leurs affaires, et enjoint aux juges de rendre une sentence en leur dĂ©faveur en cas d’absence non justifiĂ©e[211].

Pierre Renucci explique l’encombrement des tribunaux par l’emballement sous TibĂšre des procĂšs en maiestas — dĂ©clenchĂ©s Ă  l’origine Ă  l’encontre du Peuple romain, puis contre la personne ou l’image de l’empereur[214]. La rĂ©compense lĂ©gale attribuĂ©e aux accusateurs — le quart des biens du condamnĂ© — incite Ă  la dĂ©lation pour des motifs mĂȘme futiles : propos d’ivrogne ou plaisanteries inconsidĂ©rĂ©es[A 108] - [214]. Sans revenir sur les dispositions lĂ©gales de la mise en accusation, Claude met un coup d’arrĂȘt aux procĂšs de maiestas en se dĂ©fiant des calomniateurs[A 109] - [214].

Claude arbitre Ă©galement les diffĂ©rends qui lui sont soumis depuis les provinces, comme l'affaire d'Alexandrie. Au dĂ©but de son rĂšgne en effet, les Grecs et les Juifs d'Alexandrie lui envoient chacun une ambassade Ă  la suite d'Ă©meutes opposant les deux communautĂ©s. En rĂ©ponse, Claude fait exĂ©cuter deux agitateurs grecs d'Alexandrie et rĂ©dige une Lettre aux Alexandrins, dans laquelle il refuse de prendre parti entre les diffĂ©rents responsables des soulĂšvements, mais prĂ©vient qu'il sera implacable vis-Ă -vis de ceux qui les dĂ©clencheraient Ă  nouveau. Il rĂ©affirme les droits des Juifs dans cette ville[215], mais leur interdit dans le mĂȘme temps d'y continuer l'envoi de colons en masse. D'aprĂšs JosĂšphe, il reconnaĂźt ensuite les droits et libertĂ©s de tous les Juifs de l'empire[216].

Production législative

Buste en bronze monté sur marbre
Buste de Claude, salon de la paix du chĂąteau de Versailles[217].

À l'inverse de son action judiciaire, ses rĂ©alisations lĂ©gislatives ont Ă©tĂ© louĂ©es par les auteurs antiques. Claude Ɠuvre Ă  la restauration des mƓurs, souhaitant faire coĂŻncider le rang avec la richesse, l'honorabilitĂ© et le prestige. Ainsi, dans les spectacles, les sĂ©nateurs et les chevaliers retrouvent des places privilĂ©giĂ©es[218].

Claude prend de trÚs nombreux édits sur des sujets les plus divers, dont Suétone cite un florilÚge, dont certains dérisoires, tel que l'autorisation des flatulences au cours des banquets, un on-dit colporté au conditionnel par Suétone, mais néanmoins abondamment cité[A 110] - [87].

Plus sĂ©rieusement, Claude traduit en plusieurs lois l’évolution des mƓurs de son temps en faveur de l’amĂ©lioration du sort des esclaves et l’émancipation des femmes[219]. Un dĂ©cret restĂ© cĂ©lĂšbre traitait du statut des esclaves malades ; en effet jusque-lĂ  les maĂźtres abandonnaient Ă  la mort les esclaves malades au temple d'Esculape dans l’üle TibĂ©rine et les rĂ©cupĂ©raient s'ils survivaient. Claude dĂ©cide que les esclaves guĂ©ris seront considĂ©rĂ©s comme affranchis[A 111] et que les maĂźtres qui choisiraient de tuer leurs esclaves plutĂŽt que de prendre ce risque seraient poursuivis pour meurtre[A 100] - [220] - [221]. Pour la premiĂšre fois dans l’AntiquitĂ©, la mise Ă  mort d’un esclave malade par son maĂźtre est assimilĂ©e Ă  un crime[222].

D’autres dĂ©crets Ă  retenir concernent le droit des femmes : Claude supprime, pour les Ă©pouses, la tutelle d’un membre de leur famille d’origine, dispense qui n’existait que pour les mĂšres de plus de trois enfants[A 112]. Un autre dĂ©cret rĂ©pare une injustice du droit successoral en plaçant la mĂšre mariĂ©e sine manu au nombre des hĂ©ritiers de son enfant, lorsqu’il dĂ©cĂšde sans avoir fait de testament[A 113] - [223].

ParallÚlement à ces décisions émancipatrices, Claude renforce les prérogatives du Pater familias, que ce soit sur les biens de sa famille ou en renforçant plus généralement son autorité[219].

Ravitaillement de Rome

monnaie
Quadrans de Claude, petite monnaie montrant une mesure de blé (modius), objet des préoccupations impériales.

DĂšs le dĂ©but de son rĂšgne marquĂ© par une disette Ă  Rome, Claude est injuriĂ© par la foule du forum et bombardĂ© de croĂ»tons de pain. Il faut savoir qu’à Rome, quelque 200 000 citoyens pauvres reçoivent gratuitement une allocation en blĂ©, fournie par l’État romain, en grande partie importĂ©e des provinces, et matĂ©riellement assurĂ©e par les soins de l’empereur. Claude dĂ©cide aussitĂŽt des mesures d’encouragement pour faire arriver le blĂ© Ă  Rome, mĂȘme pendant l’hiver, saison des tempĂȘtes et d’arrĂȘt de la navigation : il promet de prendre en charge les pertes causĂ©es par les naufrages, devenant ainsi l’assureur des vaisseaux des nĂ©gociants. Les armateurs de navires de commerce obtiennent des privilĂšges juridiques, comme la citoyennetĂ© et l'exemption des pĂ©nalitĂ©s frappant les cĂ©libataires et les couples sans enfants selon la loi Papia-Poppea[A 114] - [224].

Claude redĂ©finit aussi les responsabilitĂ©s de l’approvisionnement : il confie les opĂ©rations de distribution Ă  la population Ă  un procurateur dit ad Miniciam, du nom du portique de Rome oĂč elle est effectuĂ©e[225]. L'administration portuaire d'Ostie et le transport du blĂ© jusqu’à Rome Ă©taient sous la responsabilitĂ© du questeur, magistrat dĂ©butant et en poste pour un an seulement. Claude lui substitue un procurateur qu’il nomme et maintient selon ses compĂ©tences[A 115] - [226]. Enfin, Claude n’hĂ©site pas Ă  se dĂ©placer lui-mĂȘme pour surveiller les arrivĂ©es de blĂ© Ă  Ostie[A 116].

Constructions publiques

Mis Ă  part la rĂ©fection du thĂ©Ăątre de PompĂ©e et l’amĂ©nagement de barriĂšres en marbre au Circus Maximus[A 117], Claude lance ou poursuit de grands chantiers d’amĂ©nagement destinĂ©s Ă  amĂ©liorer l’approvisionnement de Rome. Ces travaux dont le financement n’est possible que grĂące aux finances impĂ©riales vont durer des annĂ©es[227] et laisser des ouvrages que Pline l'Ancien qualifie de « merveilles que rien ne surpasse » (« invicta miracula »)[A 118].

Claude assure le ravitaillement en eau de Rome en restaurant en 45 l’Aqua Virgo, endommagĂ© sous Caligula ; Il poursuit la construction de deux aqueducs, l’Aqua Claudia, qui avait Ă©tĂ© commencĂ© sous Caligula, et l’Aqua Anio Novus[197]. Ces deux ouvrages, longs respectivement de soixante-neuf kilomĂštres et de quatre-vingt-sept kilomĂštres, atteignent la Ville en 52, en se rejoignant Ă  la Porta Maggiore[228]. La restauration et la construction de ces deux aqueducs coĂ»tent 350 000 000 de sesterces[A 119] - [229], plus que tout autre ouvrage Ă©vergĂ©tique connu par l'Ă©pigraphie[230], et s'Ă©tendent sur quatorze annĂ©es[231].

monnaie
Sesterce de NĂ©ron, montrant le bassin du nouveau port d’Ostie construit sous Claude.

Par ailleurs à Rome il fait creuser un canal navigable sur le Tibre qui mÚne à Portus, son nouveau port, situé à trois kilomÚtres au nord d'Ostie. Ce port est bùti en demi-cercle autour de deux brise-lames, un phare occupant sa bouche[A 120].

Claude souhaite aussi augmenter la surface arable en Italie. Il reprend le projet de Jules CĂ©sar d'assĂ©cher le lac Fucin[A 121], en le vidant par un canal de plus de cinq kilomĂštres dĂ©rivant jusqu’au Liris[232]. Le chantier de creusement dure onze ans, sous la supervision de Narcisse[A 122] - [233]. Les travaux s’achĂšvent avec le percement des tunnels de Claude jusqu’à la cuvette du lac, mais la vidange attendue est un Ă©chec : l’émissaire de vidange est plus haut que le fond du lac et ne le vide pas complĂštement, gĂąchant l’inauguration organisĂ©e par Claude[A 123] - [234] - [N 5].

Pratiques religieuses

Claude se montre conservateur de la religion officielle, et fait dĂ©crĂ©ter que les pontifes veillent Ă  ce que ne se perde pas la connaissance des rites anciens conservĂ©s par les haruspices Ă©trusques[A 26]. Il rĂ©habilite des pratiques dĂ©suĂštes, comme faire rĂ©citer la formule des fĂ©tiaux lors des traitĂ©s avec les rois Ă©trangers[A 64]. Lui-mĂȘme, en tant que pontifex maximus, s’applique Ă  conjurer les mauvais prĂ©sages, en faisant annoncer des fĂȘtes si la terre a tremblĂ© Ă  Rome, ou en faisant rĂ©citer des priĂšres propitiatoires qu’il dicte au peuple depuis la tribune des Rostres, si un oiseau de mauvais augure a Ă©tĂ© vu au Capitole[A 124]. Toutefois, il Ă©vite les excĂšs de formalisme religieux, et met un frein Ă  la rĂ©pĂ©tition excessive des cĂ©lĂ©brations en cas de dĂ©faut dans le dĂ©roulement des prescriptions rituelles. Il dĂ©crĂšte qu’une cĂ©lĂ©bration qui s’est mal dĂ©roulĂ©e ne peut ĂȘtre rĂ©itĂ©rĂ©e qu’une seule fois, ce qui met fin aux abus suscitĂ©s par les entrepreneurs de spectacle qui tirent profit de ces multiplications, et mĂȘme, les provoquent[A 125].

Il refuse la requĂȘte des Grecs d’Alexandrie qui souhaitent lui dĂ©dier un temple, en argumentant que seuls les dieux peuvent choisir de nouveaux dieux. Il rĂ©tablit des jours de fĂȘte tombĂ©s en dĂ©suĂ©tude et annule nombre de cĂ©lĂ©brations Ă©trangĂšres instituĂ©es par son prĂ©dĂ©cesseur Caligula.

Dans la Ville, Claude se prĂ©occupe de la diffusion des cultes Ă  mystĂšres, venus d'Orient, et recherche des Ă©quivalents romains. Par exemple, il veut implanter Ă  Rome les MystĂšres d'Éleusis[A 64], associĂ©s au culte de DĂ©mĂ©ter[235].

Comme Auguste et TibĂšre, Claude est plutĂŽt hostile aux religions Ă©trangĂšres. Il interdit le druidisme[A 64]. Il expulse de Rome les astrologues et les Juifs, Ă  cause de troubles que SuĂ©tone attribue « Ă  l'instigation d'un certain Chrestus »[A 64] - [235]. Les autres auteurs antiques recoupent plus ou moins cette disposition. Les Actes des ApĂŽtres Ă©voquent incidemment ce dĂ©cret d’éloignement[A 126], tandis que Flavius JosĂšphe ne le mentionne pas. Dion Cassius en minimise la portĂ©e : « Les Juifs Ă©tant de nouveau devenus trop nombreux pour qu'on pĂ»t, attendu leur multitude, les expulser de Rome sans occasionner des troubles, il ne les chassa pas, mais il leur dĂ©fendit de s'assembler pour vivre selon les coutumes de leurs pĂšres. »[A 125]. Les motivations et les tenants des actions de Claude vis-Ă -vis des Juifs restent obscurs Ă  l'heure actuelle. Il semble avoir agi essentiellement pour maintenir l'ordre public Ă  Rome, troublĂ© par des heurts entre membres de la communautĂ©. En 41, il fait fermer les synagogues[A 127], et en 49, expulse plusieurs personnalitĂ©s juives. SuĂ©tone[A 100] laisse penser que ces incidents sont dĂ©clenchĂ©s par les chrĂ©tiens[236]. En revanche, Levick estime extravagante l'hypothĂšse selon laquelle Claude serait l'auteur du « dĂ©cret de CĂ©sar », punissant les atteintes aux sĂ©pultures[237] - [238].

Claude est opposĂ© aux conversions, quelle que soit la religion, y compris dans les rĂ©gions oĂč il accorde aux habitants la libertĂ© de croyance. Les rĂ©sultats de tous ces efforts ont Ă©tĂ© reconnus, et mĂȘme SĂ©nĂšque, qui pourtant mĂ©prise les vieilles pratiques superstitieuses[A 128], dĂ©fend Claude dans sa satire l’Apocoloquintose[A 129].

Jeux

médaille
MĂ©daille de Varrone Belferdino, 1440s-1450s, recto.

Les spectacles, jeux du cirque et reprĂ©sentations thĂ©Ăątrales, tiennent une grande place dans la vie publique Ă  Rome, organisĂ©s lors des cĂ©rĂ©monies religieuses ou des fĂȘtes, autant d’occasions de rencontre entre l’empereur et sa population[239].

D’aprĂšs SuĂ©tone et Dion Cassius, Claude se passionne pour les jeux de l’amphithĂ©Ăątre. Ils en font un ĂȘtre cruel, assoiffĂ© de sang, jouissant des spectacles des gladiateurs et plus encore indigne amateur des mĂ©diocres spectacles de midi, consacrĂ©s aux mises Ă  mort de condamnĂ©s[A 130] - [A 131]. La cruautĂ© est un des vices que les auteurs antiques soulignent pour forger un personnage de tyran[240], mais les assertions de SuĂ©tone reprises par Dion Cassius entrent en contradiction avec les Ă©crits de SĂ©nĂšque. Celui-ci condamne clairement ces meurtres mis en scĂšne[A 132]. Or dans son Apocoloquintose qui charge Claude de tous les dĂ©fauts, SĂ©nĂšque ne fait aucune allusion Ă  une attirance pour les spectacles sanglants, d’oĂč le doute de Renucci sur cette cruautĂ© rapportĂ©e par SuĂ©tone : rĂ©alitĂ© ou ragot ?[241].

SuĂ©tone est plus crĂ©dible lorsqu’il dĂ©peint l’attitude de Claude lors des spectacles qu’il donne : il interpelle familiĂšrement les spectateurs, fait circuler des tablettes portant ses commentaires, lance des plaisanteries et encourage les rĂ©actions du public[A 117], entretenant ainsi sa popularitĂ© auprĂšs de la foule romaine[242].

Parmi les jeux que Claude donne personnellement, deux sont exceptionnels par leur ampleur et leur rareté : les jeux séculaires et la naumachie du lac Fucin.

Les jeux sĂ©culaires de 47 marquent le 800e anniversaire de la fondation de Rome. Comme Auguste en avait organisĂ© aussi en 17 av. J.-C., SuĂ©tone ironise sur ce caractĂšre sĂ©culaire, et la formule d’annonce de « jeux que nul n’a vus », puisque certains spectateurs ont assistĂ© aux prĂ©cĂ©dents[A 117]. Toutefois, AndrĂ© Piganiol souligne que les deux jeux ne sont pas comparables, car Claude crĂ©e un nouveau type de cĂ©lĂ©bration, les anniversaires de Rome, diffĂ©rents des jeux d’Auguste, expiatoires des troubles d’un siĂšcle achevĂ© et annonciateurs du siĂšcle nouveau[243]. Lors d’une des cĂ©rĂ©monies, les jeunes nobles accomplissent Ă  cheval des Ă©volutions complexes, et les applaudissements de la foule les plus nourris sont pour le jeune Domitius Ahenobarbus, fils d’Agrippine la Jeune, dernier descendant de Germanicus et petit-neveu de Claude, au dĂ©triment de son fils Britannicus[A 133], ce qui ne peut qu’inquiĂ©ter l’impĂ©ratrice Messaline[244].

Une autre reprĂ©sentation d’exception est organisĂ©e en 52, pour l’inauguration de la dĂ©rivation du lac Fucin : une naumachie, une bataille navale opposant deux flottes et des milliers de condamnĂ©s, un spectacle que seuls CĂ©sar et Auguste avaient montrĂ© auparavant. La narration de SuĂ©tone contient la seule citation connue de la formule cĂ©lĂšbre Morituri te salutant. Et toujours selon SuĂ©tone, Claude se ridiculise en entrant dans une colĂšre mĂ©morable lorsque les figurants refusent de combattre, croyant avoir Ă©tĂ© graciĂ©s[A 117] - [245].

Claude et Lyon

Des indices épigraphiques ténus permettent d'attribuer à Claude quelques réalisations monumentales dans sa ville natale, comme les thermes de la rue des Farges (50 à 60 apr. J.-C.). Au XVIIIe siÚcle, la découverte de tuyaux de plomb à son nom sur la colline de FourviÚre laisse penser qu'il est à l'origine de l'aqueduc du Gier, jusqu'à ce qu'une autre inscription permette de rattacher l'édifice à Hadrien[246]. Cependant, Claude a bien fait construire un aqueduc, celui de la Brévenne ou celui de l'Yzeron. Par ailleurs, deux fontaines ont été édifiées sous son rÚgne, celle du site du Verbe Incarné et celle de Choulans[247].

Vie privée de l'empereur

Buste de Claude portant la couronne civique, entre 41 et 54 apr. J.-C., musée archéologique national de Naples.

Les anecdotes collectĂ©es par SuĂ©tone et Dion Cassius pour dĂ©prĂ©cier la vie privĂ©e de Claude devenu empereur abondent, et changent d’échelle : ses excĂšs de table rassemblent jusqu’à six cents convives[A 134]. Plus scandaleux encore, allĂ©chĂ© par une odeur de cuisine, Claude abandonne le tribunal oĂč il siĂšge pour s’inviter au repas de la confrĂ©rie des Saliens[A 135], se rĂ©vĂ©lant ainsi l’esclave de ses appĂ©tits au dĂ©triment de son rĂŽle judiciaire[86].

Messaline

Les auteurs antiques forgent pour la postĂ©ritĂ© l’image d’un empereur peureux, facilement manipulĂ© par ses affranchis et son Ă©pouse[A 136] - [A 137] - [248]. La rĂ©putation qu’ils donnent Ă  Messaline est encore pire. La satire de JuvĂ©nal dĂ©crivant Messaline quittant le palais impĂ©rial pour se prostituer dans les bas-quartiers en fait la figure de la concupiscence fĂ©minine incontrĂŽlĂ©e et illimitĂ©e[A 138] - [249]. Outre les Ă©liminations physiques dont les historiens rendent responsable sa jalousie et son aviditĂ©, ils lui prĂȘtent de multiples amants, qu’elle choisit elle-mĂȘme dans toutes les classes sociales. Les hommes qui refusent de se soumettre Ă  ses dĂ©sirs sont contraints par la ruse ou la force [250]. Claude est dĂ©peint comme le vieillard imbĂ©cile des comĂ©dies[251], trompĂ© Ă  son insu, parfois mĂȘme avec sa complicitĂ© involontaire, comme lorsque Messaline le prie d’ordonner au mime Mnester de faire ce qu’elle lui demandera[A 139].

Son dernier amant, le sĂ©nateur Caius Silius, est la cause de sa fin en 47. RĂ©sumĂ© en quelques lignes par les abrĂ©viateurs de Dion Cassius[A 140], mentionnĂ© par SuĂ©tone, cet Ă©pisode est longuement mis en scĂšne par Tacite[252], qui utilise son art rhĂ©torique pour mĂȘler les Ă©lĂ©ments factuels avec des traits de comĂ©die[253] et des sous-entendus moralisants et politiques[254]. AprĂšs les jeux sĂ©culaires de 47, Messaline s’éprend du sĂ©nateur Caius Silius, de parents proches de Germanicus, qualifiĂ© par Tacite de « plus beau des jeunes Romains », qu’elle oblige Ă  se sĂ©parer de son Ă©pouse. Toujours selon Tacite, Silius cĂšde Ă  Messaline, sĂ»r que son refus lui vaudrait la mort et espĂ©rant aussi de larges rĂ©compenses pour son acceptation, ce qu’il obtient : sans discrĂ©tion, Messaline frĂ©quente assidĂ»ment la demeure de Silius et y transfĂšre mĂȘme du mobilier, des esclaves et des affranchis en provenance de la maison impĂ©riale[A 141] - [255].

La liaison des amants culmine par leur mariage officiel, une prise de risque que Tacite qualifie de fabuleuse[A 142], tout en Ă©tant comme les autres historiens persuadĂ© de son authenticitĂ©[244]. Tandis que Dion Cassius affirme que Messaline eut le dĂ©sir d’avoir plusieurs Ă©poux, Tacite attribue l’idĂ©e de ce mariage Ă  Silius, prĂ©fĂ©rant le risque Ă  l’attente, disposĂ© Ă  maintenir les pouvoirs de Messaline et Ă  adopter son fils Britannicus. Profitant que Claude sĂ©journe Ă  Ostie pour superviser les arrivĂ©es de blĂ©, Messaline demeure Ă  Rome[A 116]. Son union avec Silius est cĂ©lĂ©brĂ©e dans les rĂšgles, selon une date annoncĂ©e d’avance, avec un contrat prĂ©alablement signĂ© devant tĂ©moins, cĂ©rĂ©monie avec prise des auspices, sacrifice aux dieux et banquet nuptial[256]. SuĂ©tone est le seul Ă  rĂ©vĂ©ler une manipulation Ă  la limite du vraisemblable : Claude signe aussi le contrat de mariage, car on lui fait croire Ă  un mariage simulĂ©, destinĂ© Ă  dĂ©tourner un pĂ©ril qui l’aurait menacĂ© d’aprĂšs les prĂ©sages[A 74]. Pour Castorio, cet Ă©lĂ©ment qu’ignorent Tacite et Dion Cassius n’est qu’une rumeur sans fondement historique, participant Ă  l’image d’imbĂ©cillitĂ© de Claude[257]. Quoi qu’il en soit, les spĂ©cialistes du droit romain considĂšrent que le mariage de Messaline, dĂ»ment cĂ©lĂ©brĂ©, a pour effet la rĂ©pudiation de Claude[258].

La fĂȘte des vendanges donnĂ©e par Messaline, par Gustave Surand (1860–1937).
La Mort de Messaline. Huile sur toile de François Victor Eloi Biennourry, XIXe siÚcle.

Au lieu de se rendre maĂźtres de Rome, les mariĂ©s mĂšnent dans leurs jardins une fĂȘte des vendanges qui tourne Ă  la bacchanale, Ă©pisode invraisemblable du rĂ©cit de Tacite[259]. La riposte est organisĂ©e par les affranchis Calliste, Narcisse et Pallas. Convaincus que ce mariage va faire de Silius le nouvel empereur, ils redoutent de ne plus bĂ©nĂ©ficier de la mĂȘme complaisance qu’avec Claude. Autre raison, en faisant condamner Ă  mort Polybe, un des leurs, Messaline a rompu leurs liens de complicitĂ©[A 143] - [260]. Il leur faut donc Ă©liminer Messaline en empĂȘchant toute entrevue avec Claude, qu’elle pourrait amadouer. Aux dires de Tacite, seul Narcisse agit, les deux autres restent passifs, Pallas par lĂąchetĂ©, Calliste par prudence[261]. Narcisse va Ă  Ostie, fait informer Claude du remariage de Messaline, et ramĂšne Ă  Rome son maĂźtre paniquĂ©. Ils se dirigent vers la caserne des prĂ©toriens, mais, semble-t-il par mĂ©fiance envers un des prĂ©fets du prĂ©toire, Claude confie les pleins pouvoirs militaires Ă  Narcisse, pour un jour. AprĂšs quelques mots adressĂ©s aux soldats sur son infortune, Claude rentre au palais et prĂ©side un tribunal improvisĂ©. ArrĂȘtĂ© sur le forum, Caius Silius prie qu’on hĂąte sa mort. D’autres anciens amants de Messaline sont exĂ©cutĂ©s, y compris Mnester, qui proteste qu’il n’avait fait qu’obĂ©ir Ă  l’ordre de Claude[262]. La rĂ©pression frappe aussi le prĂ©fet des vigiles et un chef d’école de gladiateurs, ce qui indiquerait des complicitĂ©s armĂ©es, quoique de faible valeur combative face aux prĂ©toriens[263]. Enfin, Claude dĂźne copieusement ; bientĂŽt gavĂ©, il perd colĂšre et luciditĂ©, et demande Messaline. Narcisse prend alors l’initiative d’envoyer des soldats tuer Messaline dans les jardins qu’elle avait pris Ă  Valerius Asiaticus[A 142] - [263]. Ensuite, le SĂ©nat dĂ©cide la damnatio memoriae de Messaline, par la destruction de ses statues et le martelage de son nom sur les inscriptions[264].

Si Tacite appuie son scĂ©nario sur la folle libido de Messaline et la passivitĂ© fataliste de Silius, face Ă  l’aveuglement et la faiblesse de Claude compensĂ©s par la rĂ©activitĂ© de son affranchi, une version longtemps acceptĂ©e[265], certains historiens modernes rejettent ces stĂ©rĂ©otypes et rĂ©interprĂštent le dĂ©roulement des faits. Ainsi en 1934, Arnaldo Momigliano voit Caius Silius comme le meneur d’une rĂ©volution sĂ©natoriale[266] - [267], complot acceptĂ© par Messaline, qui se sent menacĂ©e par la montĂ©e de popularitĂ© du fils d’Agrippine[268]. Une rĂ©vision originale a Ă©tĂ© proposĂ©e en 1956 par Jean Colin, qui refuse de voir un complot ou un mariage rĂ©el nouĂ© entre Messaline et Silius. Comme le dĂ©crit Tacite, tandis que Claude est Ă  Ostie, ils cĂ©lĂšbrent la fĂȘte des vendanges, durant laquelle, selon Colin, Messaline suit un rituel d’initiation bachique, similaire Ă  une cĂ©rĂ©monie de mariage. Narcisse aurait alors prĂ©sentĂ© Ă  Claude cette initiation comme un vĂ©ritable mariage menaçant son pouvoir et obtenu l’élimination de Messaline et de Silius[269]. Castorio remarque que cette thĂšse ingĂ©nieuse requiert un Claude grossiĂšrement dupĂ©, caricature que les historiens n’admettent plus[270]. Mais force est de constater que malgrĂ© plus de cinquante ans de recherches sur des Ă©crits lacunaires et biaisĂ©s, les historiens n’ont pu proposer une reconstitution admissible par une majoritĂ© de leurs confrĂšres[271].

Agrippine

Gemma Claudia, camée de Claude et Agrippine à gauche, et deux parents.

La disparition de Messaline suscite de nouvelles ambitions matrimoniales dans la maison impĂ©riale, chaque affranchi a sa candidate : Pallas soutient Agrippine la Jeune, derniĂšre enfant vivant de Germanicus, Calliste est pour Lollia Paulina, fille de consul et sans enfant, enfin Narcisse propose un remariage avec Ælia PĂŠtina, autrefois rĂ©pudiĂ©e par Claude mais irrĂ©prochable[A 144]. Claude penche pour Agrippine, mais Ă©pouser sa niĂšce est assimilĂ© Ă  un inceste et interdit par la coutume romaine. Mais Claude obtient sans difficultĂ© du SĂ©nat une nouvelle loi l’autorisant Ă  Ă©pouser Agrippine, « dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’État »[A 16] - [272].

Aureus de Claude, effigie d'Agrippine AGRIPPINAE AUGUSTAE.
Généalogie simplifiée du couple Claude-Agrippine, vers 49-54. En grisé, personnes décédées à ces dates.

SitĂŽt impĂ©ratrice, Agrippine obtient des honneurs que n'avait pas reçus Messaline : elle reçoit le titre d'Augusta et des monnaies sont Ă©mises avec son portrait ainsi que d'autres montrant le jeune NĂ©ron[165]. Elle fait lever l’exil de SĂ©nĂšque et lui confie l’éducation de son fils. Elle fait rompre les fiançailles d’Octavie avec Lucius Silanus, en le faisant accuser d’inceste avec sa propre sƓur, puis fiance NĂ©ron Ă  Octavie[A 145]. Enfin, elle Ă©limine sa rivale Lollia Paulina en l’accusant d’avoir consultĂ© des mages sur le mariage de Claude. Ce dernier la fait exiler par le SĂ©nat pour ce projet dangereux, puis elle est contrainte au suicide[A 146] - [273]. Enfin en 50, prĂ©textant les exemples d’Auguste et de TibĂšre qui avaient prĂ©parĂ© leur succession sur deux jeunes hĂ©ritiers, Agrippine fait adopter son fils par Claude, le jeune Domitius Ahenobarbus devient Claudius NĂ©ron, frĂšre de Britannicus et son aĂźnĂ© de trois ans[A 147]. En 53, NĂ©ron Ă©pouse Octavie et fait Ă  seize ans sa premiĂšre prestation au SĂ©nat, en prononçant un discours Ă©rudit en faveur de l’exemption d’impĂŽts de Troie, citĂ© ancĂȘtre des Romains, puis un autre en faveur des Ăźles de Rhodes, pour leur accorder l’autonomie interne[A 148] - [A 64]. En 54, Agrippine renforce encore sa position en faisant condamner la grand-mĂšre maternelle de Britannicus Domitia Lepida qu’elle trouve trop familiĂšre avec NĂ©ron, en l’accusant d’avoir pratiquĂ© des envoutements et crĂ©Ă© des troubles en Calabre avec ses esclaves[A 149] - [274].

Possessions de Claude

Claude hĂ©rite de Caligula de nombreuses propriĂ©tĂ©s au sein et autour de Rome, dont de nombreux horti (jardins) regroupĂ©s dans trois quartiers de la capitale, au nord, Ă  l'est et sur la rive droite du Tibre. Au nord, sur et entre les pentes du Pincio et du Quirinal, se dĂ©ploient les horti Sallustiani, trĂšs proches du centre de Rome. À l'est, sur l'Esquilin, Claude possĂšde plusieurs domaines dont les horti Maecenatis ; on y trouve non loin les horti Maiani et Asiniani. Le long du Tibre se trouvent les horti Agrippinae[275].

Claude prend également possession du Domus Augustana situé au sud-ouest du Palatin, construit en plusieurs fois et aux contours mal connus. Le centre de cet ensemble comprend la Maison d'Auguste proprement dite, un temple d'Apollon, un quadriportique, deux bibliothÚques et plusieurs éléments architecturaux trÚs mal connus : la maison de TibÚre, un temple de Magna Mater, un Aedes caesarum et des Ludi palatini. Les constructions ultérieures, notamment sous les Flaviens, ont trÚs largement détruit les bùtiments précédents[276].

Lorsqu'il hérite de cet ensemble, Claude procÚde à deux actions symboliques pour, à travers ces bùtiments, renforcer sa légitimité. Quand il est gratifié par le Sénat de la couronne navale, il l'expose sur le faßte de sa maison, aux cÎtés de la couronne civique reçue par Auguste. Par ailleurs, en 49, il redéfinit le pomerium romuléen, notamment sur le Palatin, pour se référer comme Auguste aux mythes fondateurs de Rome[277].

Durant son rÚgne, Claude entreprend plusieurs modifications du palais impérial. Il fait surmonter le cryptoportique central d'un étage, au sol imperméabilisé avec un jardin et un bassin en marbre. Dans la Domus Tiberium, il crée un triclinium d'été au décor luxueux dans le IVe style pompéien[278]. Selon des travaux récents[279], les bains de Livie auraient été entamés sous Claude[280].

Mort

D’aprĂšs SuĂ©tone et Tacite, dans les mois prĂ©cĂ©dant sa mort, Claude regrette son mariage avec Agrippine et l’adoption de NĂ©ron ; il se lamente ouvertement de ses Ă©pouses « impudiques, mais non impunies » et envisage de donner sa toge virile Ă  Britannicus, quoiqu’il n’ait pas encore l’ñge[A 150] - [A 151]. Si Dion Cassius affirme que Claude veut Ă©liminer Agrippine et dĂ©signer Britannicus comme son successeur[A 31], les autres auteurs sont moins clairs sur les intentions de Claude[281]. Il a soixante-quatre ans et sa santĂ© s’est dĂ©gradĂ©e. D’aprĂšs SuĂ©tone, il sent que sa fin est proche, fait son testament et recommande aux sĂ©nateurs de prendre soin de ses fils[A 152] - [282].

Empoisonnement

Les champignons, un mets apprécié - mosaïque de Saint-Romain-en-Gal.

Claude meurt le matin du , aprĂšs un festin terminĂ© dans l’ivresse et la somnolence, suivi d’un coma douloureux durant la nuit. Tous les auteurs antiques qui parlent de la mort de Claude Ă©voquent la thĂšse de l’empoisonnement avec un plat de champignons. Tacite, SuĂ©tone et Dion Cassius accusent Agrippine d’en ĂȘtre l’instigatrice, tandis que Flavius JosĂšphe fait Ă©tat de rumeurs apparues rapidement[A 153]. SĂ©nĂšque, protĂ©gĂ© d’Agrippine, fait bien sĂ»r exception et parle d’une « mort naturelle »[A 154] - [283].

Mais quelques dĂ©tails sur les circonstances du dĂ©cĂšs varient. SuĂ©tone exploite diverses sources, et constate que Claude meurt Ă  Rome, lors du repas traditionnel des sodales augustales, ou bien pendant un banquet au Palais[A 155]. L’effet du poison est dĂ©crit par SuĂ©tone selon les deux versions qu’il a recueillies : soit le poison est ingĂ©rĂ© en une seule fois, provoquant l’hĂ©bĂ©tude et la perte de parole, puis la mort de l'empereur aprĂšs une longue agonie, soit Claude connaĂźt un rĂ©pit, rejette une partie de son repas par des vomissements et par une diarrhĂ©e, avant de recevoir une nouvelle dose empoisonnĂ©e[A 155]. Si Dion Cassius rapporte un empoisonnement en une seule tentative, Tacite ne retient que la seconde version, au moyen d’une plume introduite dans le gosier de l'empereur par le mĂ©decin XĂ©nophon — prĂ©tendument pour aider Claude Ă  vomir — et enduite d’un poison violent[A 156]. Ce dernier dĂ©tail est douteux, car on ne connaĂźt pas de poison antique capable d’agir par contact direct avec les muqueuses[284].

La mort de Claude est un Ă©pisode des plus discutĂ©s[285]. Certains auteurs modernes doutent de l'empoisonnement de Claude et parlent de folie ou de vieillesse. Ferrero attribue sa mort Ă  une gastro-entĂ©rite[286]. Scramuzza rappelle que c’est un lieu commun de faire de chaque empereur la victime d'un acte criminel, mais admet la thĂšse de l’empoisonnement[287]. Levick Ă©met l’hypothĂšse d’une mort causĂ©e par les tensions engendrĂ©es par le conflit de succession avec Agrippine, mais conclut que le dĂ©roulement des faits rend l'assassinat plus probable[288]. MĂ©dicalement, plusieurs dĂ©tails fournis par les auteurs antiques — l’incapacitĂ© d’élocution, mais la persistance de la sensibilitĂ© Ă  la douleur, la diarrhĂ©e, l’état semi-comateux — sont cohĂ©rents avec des symptĂŽmes d’empoisonnement[284]. D'autres auteurs soulignent toutefois qu'il pourrait s'agir d'une intoxication alimentaire ou d'un empoisonnement accidentel[289], d'une crise de malaria[290] ou d'un infarctus[291]. S’il reste difficile de se prononcer avec certitude sur les causes du dĂ©cĂšs de Claude, Eugen Cizek relĂšve une anomalie significative dans la circulaire impĂ©riale annonçant l’avĂšnement de NĂ©ron : elle n’évoque que trĂšs briĂšvement la mort de Claude, ce qui est contraire Ă  tous les usages[292].

Apothéose et postérité

Plan de la Rome antique, en rouge emplacement du Temple de Claude.

Le lendemain de la mort de Claude, Agrippine consigne Britannicus dans ses appartements et présente Néron aux prétoriens : le futur empereur leur promet un donativum équivalent à celui qu'avait donné son pÚre. Puis il prononce un discours devant le Sénat, qui lui décerne les titres impériaux et décrÚte l'apothéose de Claude[A 157] - [293].

Apothéose

Claude est ainsi le premier empereur divinisé aprÚs Auguste[294]. Cette divinisation est commémorée par un monnayage[295]. Agrippine fait édifier un temple dédié à son culte, le Temple du Divin Claude, sur une immense terrasse aménagée sur le CÊlius. Néron abolit ce culte aprÚs la mort d'Agrippine et transforme ce temple en nymphée dominant la Domus aurea. Vespasien restaure le temple et rétablit le culte du divin Claude[A 158] - [A 159].

La divinisation de Claude est célébrée dans plusieurs provinces, mais son culte ne dure pas, sauf dans quelques cités qui lui doivent une faveur particuliÚre, telle Asseria (en) en Dalmatie[A 160] - [296].

Selon Levick, les hommes de lettres ignorent complÚtement cette divinisation, en jouent ou s'en moquent, tel Gallion, le frÚre de SénÚque, qui déclare que Claude est tiré au ciel avec un crochet, comme les criminels qui sont jetés au Tibre[296]. Dion Cassius rapporte que Néron, Agrippine et Gallion plaisantent par la suite sur cette mort et cette apothéose, déclarant que les champignons sont bien un mets des dieux, puisque Claude est devenu dieu grùce à eux[A 161]. SénÚque à son tour renchérit par une satire parodiant l'apothéose de Claude, l'Apocoloquintose[297].

Ayant des raisons de le haĂŻr, SĂ©nĂšque, devenu le prĂ©cepteur de NĂ©ron, mĂšne la rĂ©action contre la mĂ©moire de Claude[298]. Il compose le discours d'investiture au SĂ©nat de NĂ©ron, Ă©numĂ©rant une liste d'Ă©checs politiques attribuĂ©s Ă  Claude, permettant de montrer aux sĂ©nateurs soucieux de leurs prĂ©rogatives que NĂ©ron tient compte des fautes de son prĂ©dĂ©cesseur. Ce texte a le mĂȘme but que la premiĂšre Bucolique, rĂ©digĂ©e par Calpurnius Siculus : annoncer un nouvel Ăąge d'or oĂč le SĂ©nat aurait pleinement sa place dans la conduite de l'État[299]. SĂ©nĂšque, avec De Clementia participe Ă©galement Ă  cette opĂ©ration littĂ©raire et politique[300] - [301]. Dans l'Apocoloquintose, il met en scĂšne une sĂ©rie de condamnations successives que subit Claude et qui sont autant de remises en cause de sa lĂ©gitimitĂ© politique, de sa politique d'octroi de la citoyennetĂ© romaine et d'ouverture du SĂ©nat aux Ă©lites provinciales[297].

Postérité

Buste de Vespasien, moulage en plùtre, Moscou, musée Pouchkine.

Futur successeur de Néron, Vespasien voit en Claude un prédécesseur de valeur. En effet, le fondateur de la dynastie des Flaviens a commencé sa carriÚre politique avec Claude en 51 et comme lui, se trouve en manque de légitimité, et se sent proche du peuple[302]. Lorsque Vespasien promulgue la Lex de imperio Vespasiani, il place Claude aux cÎtés d'Auguste et de TibÚre pour légitimer ses actions. Ainsi, à Brescia, Claude est-il représenté avec Auguste, dans les monuments du Capitole de Vespasien[303].

Son fils Titus, Ă©levĂ© aux cĂŽtĂ©s de Britannicus, entretient la mĂ©moire de ce dernier, et par extension, celle de Claude. Comme son pĂšre, il reprend le culte de Claude et achĂšve son temple aux dĂ©pens de la Maison dorĂ©e de NĂ©ron. Vespasien et Titus mĂšnent une politique d'inspiration proche de celle de Claude, et renforcent une partie de la lĂ©gislation claudienne, concernant le prĂȘt aux mineurs, les liaisons entre femmes libres et esclaves, la dĂ©molition des bĂątiments[A 162]. Ils rĂ©parent Ă©galement l’Aqua Claudia[304] - [305].

Claude et les arts

Durant son rÚgne, l'empereur dispose d'une diffusion de son image en proportion de son statut, et donc d'une égale ampleur que ses prédécesseurs. En revanche, l'analyse cette collection de portraits a longtemps souffert de sa réputation trÚs négative. Ce n'est qu'à la fin du XXe siÚcle que les spécialistes ont entrepris de réévaluer la production artistique qui lui est dédiée, à l'égal des autres empereurs romains.

Les portraits de Claude dans l'antiquité

Les descriptions littĂ©raires de l'empereur Ă©tant unanimement nĂ©gatives, les historiens de l'art ont longtemps nĂ©gligĂ© l'Ă©tude des portraits de Claude. AprĂšs les recherches pionniĂšres de Meriwether Stuart en 1938[306], il faut attendre les annĂ©es 1980 pour que de nouveaux travaux dĂ©passent les idĂ©es prĂ©conçues. Et encore, il semble qu'en 2018, « l'importance des tĂ©moignages figurĂ©s, dont la richesse et la variĂ©tĂ© sont surprenantes, semble toujours ĂȘtre sous-estimĂ©e ». Ainsi, Claude est-il le dernier Julio-Claudien a ne pas avoir fait l'objet d'un volume de la collection Das römische Herrscherbild — un volume est cependant en prĂ©paration en 2018 sous la direction d'Anne-Kathrein Massner[307].

Les monnaies — source d'information majeure pour l'Ă©tude du portrait impĂ©rial — reprĂ©sentent une physionomie trĂšs caractĂ©risĂ©e : calotte crĂąnienne volumineuse, cou puissant, oreilles dĂ©collĂ©es, paupiĂšres tombantes et lĂšvres charnues. Ceci permet par la suite d'identifier Claude dans la statuaire[307]. Par ailleurs, la tĂȘte de l'empereur est trĂšs rĂ©guliĂšrement surmontĂ©e d'une corona civica, indiquant que son avĂšnement a Ă©vitĂ© une guerre civile ; aprĂšs Auguste, Claude est le plus rĂ©guliĂšrement couronnĂ© dans la statuaire et la glyptique de tous les empereurs julio-claudiens[308].

Le consensus scientifique en 2018 reconnaĂźt au portait de Claude trois types officiels qui se succĂšdent chronologiquement, mĂȘme si leurs durĂ©es respectives sont toujours l'objet de dĂ©bats[309].

  • Le premier type est celui de l'avĂšnement, dit aussi « type Cassel », du nom du lieu de conservation de l'exemplaire le plus reprĂ©sentatif. La reprĂ©sentation est trĂšs juvĂ©nile pour une personne de son Ăąge. L'hypothĂšse souvent avancĂ©e est qu'il existerait une reprĂ©sentation officielle datant d'avant sa prise du pouvoir, mais il n'en reste aucune preuve. L'allure du type Cassel est typique des portraits augustĂ©ens, notamment des portraits d'avĂšnement de TibĂšre[308].
  • Le second type, qui supplante rapidement le premier, bĂ©nĂ©ficie d'une trĂšs large diffusion, ce dĂšs 43. Cette reprĂ©sentation tranche fortement avec l'iconographie de Caligula et plus largement avec la reprĂ©sentation classique impĂ©riale, pour produire le portrait rĂ©aliste d'un homme d'Ăąge mĂ»r avec une allure Ă  la fois bienveillante et dĂ©terminĂ©e[308].
  • Un dernier type est crĂ©Ă© Ă  la fin du rĂšgne, dont la tĂȘte de sĂ©rie est l'effigie de Segusio. Claude est reprĂ©sentĂ© plus vieilli, avec une frange frontale plus symĂ©trique. Ce portrait se rapproche des premiers de NĂ©ron, et a donc pu ĂȘtre crĂ©Ă© en 50, lors de l'adoption de ce dernier[310].

Claude dans la peinture moderne et contemporaine

Un empereur romain, 41 apr. JC ou Claude proclamé empereur par Lawrence Alma-Tadema, 1871 - Walters Art Museum, Baltimore.

Claude est un sujet exploitĂ© de temps Ă  autre dans la peinture classique, toujours en reprenant sans distance les textes des auteurs antiques, et le reprĂ©sentant donc largement Ă  son dĂ©savantage, par exemple chez Lawrence Alma-Tadema en 1871. UltĂ©rieurement, le sujet du grand prix de Rome de 1886 est le mĂȘme extrait de SuĂ©tone narrant le passage de Claude dissimulĂ© derriĂšre une tenture. Charles Lebayle remporte ce prix[311]. La vie de Claude est Ă©galement source d'inspiration dans le tableau de 1870 de Lematte, La Mort de Messaline[312].

Claude au cinéma et à la télévision

Claude a bien moins intĂ©ressĂ© les scĂ©naristes et cinĂ©astes que d'autres empereurs tels NĂ©ron ou Caligula. « Le personnage de Claude est en effet doublement victime du portrait fĂ©roce de SuĂ©tone : trop bouffon pour ĂȘtre tragique, pas assez monstrueux pour ĂȘtre Ă©difiant, Claude a Ă©tĂ© longtemps cantonnĂ© au rĂŽle de faire-valoir de son entourage »[313].

Son personnage est interprĂ©tĂ© par l'acteur Derek Jacobi dans Moi Claude empereur (1976), une mini-sĂ©rie Ă  succĂšs de la BBC, centrĂ©e autour de la vie de l'empereur Claude — tirĂ©e des livres I Claudius et Claudius the God de Robert Graves[314] - [315] — que le cinĂ©aste Josef von Sternberg avait aussi tentĂ© de porter Ă  l'Ă©cran en 1937 sous le titre I, Claudius.

Généalogie

Ascendance

Famille

Noms et titres

Noms successifs

  • 10 av. J.-C., nĂ© TIBERIVS‱CLAVDIVS‱DRVSVS
  • 4 apr. J.-C., adoption de son frĂšre aĂźnĂ© Germanicus : TIBERIVS‱CLAVDIVS‱NERO‱GERMANICVS
  • 41 apr. J.-C., acclamĂ© imperator : TIBERIVS‱CLAVDIVS‱CÆSAR‱AVGVSTVS‱GERMANICVS

Titres et magistratures

Titulature Ă  sa mort

À sa mort en 54 apr. J.-C., Claude avait la titulature suivante :

TIBERIVS‱CLAVDIVS‱CÆSAR‱AVGVSTVS‱GERMANICVS, PONTIFEX‱MAXIMVS, TRIBVNICIÆ‱POTESTATE‱XIV, CONSVL‱V, IMPERATOR‱XXVII, PATER‱PATRIÆ

Un temple était dédié à Claude à Camulodunum (Colchester), premiÚre capitale et premiÚre colonie romaine de la province de Bretagne[A 163].

Expositions

Notes

  1. MalgrĂ© la prĂ©sentation misĂ©rabiliste de SuĂ©tone, 800 000 sesterces reprĂ©sentent deux fois la fortune minimale pour ĂȘtre membre de l’ordre Ă©questre.
  2. Deux millions de sesterces reprĂ©sentent deux fois la fortune minimale pour appartenir Ă  l’ordre sĂ©natorial.
  3. Pour une solde de prétorien à deux deniers par jour, cette prime représente cinq années de solde.
  4. D’aprĂšs Tacite, Annales, XIII, 4, la diffĂ©renciation entre la gestion de la Maison impĂ©riale et la « RĂ©publique » ne semble ĂȘtre faite qu’à partir de NĂ©ron[183].
  5. L'assĂšchement du lac Fucin ne fut rĂ©alisĂ© qu’au XIXe siĂšcle par le prince Alessandro Raffaele Torlonia, qui fit tripler la taille du tunnel claudien originel.

Références

Références antiques

  1. Suétone 1990, Cl.,29 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 2, 8.
  2. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 8.
  3. Tacite, Annales, XII, 8.
  4. Suétone 1990, Cl.,1.
  5. Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 2.
  6. Suétone 1990, Cl.,3.
  7. Suétone 1990, Cl.,3,1-2.
  8. Suétone 1990, Cl.,2.
  9. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 6.
  10. Suétone 1990, Cl.,30.
  11. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 5.
  12. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 12, 1.
  13. Suétone 1990, Cl., 35, 36, 37, 39, 40.
  14. Suétone 1990, Cl.,41.
  15. Suétone 1990, Cl.,4.
  16. Suétone 1990, Cl.,26.
  17. Inscription reconstituée par T. Mommsen, référencée CIL V, 6416.
  18. Suétone, Auguste, 101 ; Claude, 4.
  19. Suétone 1990, Cl.,6.
  20. Tacite, Annales, I, 54.
  21. Suétone 1990, Cl.,5.
  22. Inscription référencée CIL VI, 40348.
  23. Tacite, Annales, III, 29.
  24. Suétone 1990, Cl.,27.
  25. Tacite, Annales, IV, 35.
  26. Tacite, Annales, XI, 15.
  27. Cf. Par exemple, la lettre de Claude aux habitants de Trente, dans laquelle il parle de l'« isolement obstinĂ© » de TibĂšre. Voir aussi Flavius JosĂšphe, AntiquitĂ©s judaĂŻques, XIX, oĂč un Ă©dit de Claude mentionne la folie et le manque de jugement de Caligula.
  28. Tacite, Annales, XI, 13-14.
  29. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 14, 5.
  30. Suétone 1990, Cl.,8 et 33.
  31. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 34.
  32. Aurelius Victor, 4, 1.
  33. Suétone 1990, Cl.,31.
  34. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 13, 3.
  35. Tacite, Annales, VI, 46.
  36. Suétone, TibÚre, 74 ; Caius, 14.
  37. Suétone, Caius, 29 et 33.
  38. Suétone 1990, Cl., 6.
  39. Suétone 1990, Cal., 15.
  40. Suétone 1990, Cl., 7.
  41. Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 6.
  42. Suétone 1990, Cl.,9.
  43. Suétone 1990, Cl.,9,4.
  44. Suétone 1990, Cl.,16.
  45. SuĂ©tone, Claude, 27, mais SuĂ©tone se contredit dans la mĂȘme phrase en situant l’évĂ©nement sous le second consulat de Claude, en 42 ; Dion Cassius, LX, 33 donne aussi 42, tandis que Tacite, Annales, XIII, 15 permet de dĂ©duire une naissance en 41.
  46. Suétone 1990, Cl.,8 et 9.
  47. CIL V, 24.
  48. Inscription CIL III, 00381.
  49. Inscription AE 1980, 638.
  50. Flavius JosÚphe, Antiquités judaïques, XIX, 1.
  51. Aurelius Victor, Livre des CĂ©sars, 3, 16 ; Orose, Histoires contre les paĂŻens, 7, 1, 3 ; Flavius Josephe, Guerre des juifs, 2, 205.
  52. Suétone 1990, Cl.,10.
  53. Flavius JosÚphe, Antiquités judaïques, XIX, 64-67.
  54. LX,_1-172" class="mw-reference-text">Dion Cassius 1970-1987, LX, 1.
  55. XIX-175" class="mw-reference-text">JosĂšphe 1993, XIX.
  56. Flavius Josùphe, Guerre des Juifs, II, 204–233.
  57. XIX,_236-177" class="mw-reference-text">JosĂšphe 1993, XIX, 236.
  58. XIX,_251-179" class="mw-reference-text">JosĂšphe 1993, XIX, 251.
  59. Suétone 1990, Gal., 7.
  60. Suétone 1990, Cl.,38.
  61. Suétone 1990, Cl.,11.
  62. Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 26 et LX, 4.
  63. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 5.
  64. Suétone 1990, Cl.,25.
  65. Suétone 1990, Cl.,12.
  66. Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 11, 8.
  67. Suétone 1990, Cl.,23.
  68. Suétone 1990, Cl.,37.
  69. Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 14.
  70. CélÚbre scÚne rapportée par Pline le Jeune, Lettres, III, 16 et Martial, I, 13.
  71. Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 15 et 16.
  72. Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 15.
  73. Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 27.
  74. Suétone 1990, Cl.,29.
  75. Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 29.
  76. Suétone 1990, Cl.,13.
  77. Tacite, Annales, XI, 1 Ă  3.
  78. Suétone 1990, Cl.,29,4.
  79. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 14, 1.
  80. Tacite, Annales, XI, 25.
  81. Suétone 1990, Cl.,17.
  82. Flavius JosÚphe, Antiquités Judaïques, XVIII, 182.
  83. Suétone 1990, Cl.,28.
  84. Dion Cassius, Histoires romaines, XL, 31.
  85. Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 17.
  86. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXIII, 47.
  87. Tacite, Annales, XII, 65 ; SĂ©nĂšque, Consolation Ă  Polybe.
  88. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 17.
  89. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], Livre V, I, 11.
  90. Suétone, Claude, 17 ; Vespasien, 4.
  91. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 19-21.
  92. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 25.
  93. Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 24.
  94. Tacite, Annales, XI, 18 Ă  20.
  95. Tacite 1974-1978, 3, 32, 35sq.
  96. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 11, 6.
  97. Tacite, Annales, XII, 60.
  98. CIL III, 07251 = Dessau ILS 214.
  99. SĂ©nĂšque, L'Apocoloquintose, 3.
  100. Suétone 1990, Cl., 25.
  101. Inscription CIL V, 5050.
  102. Aulu-Gelle, Noctes Atticae, XIII, 14.
  103. Tacite, Annales, XII, 23-24.
  104. SĂ©nĂšque, De Brevitate vitae, XIII, 8.
  105. Suétone 1990, Cl.,14, Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 5, 7 et SénÚque, Apocoloquintose, 7, 5.
  106. Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 4.
  107. Suétone 1990, Cl.,15.
  108. SĂ©nĂšque, De Beneficiis, 3, 26.
  109. Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 3 et 4.
  110. Suétone 1990, Cl.,32.
  111. Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 29.
  112. Suétone 1990, Cl.,19.
  113. Just. Inst, 3,3.
  114. Suétone 1990, Cl.,18, 19.
  115. Suétone 1990, Cl.,24, 19.
  116. Tacite, Annales, XI, 26.
  117. Suétone 1990, Cl.,21.
  118. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXVI, 24, 17 (=XXXVI, 121).
  119. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XXXVI, 24, 18 (=XXXVI, 122).
  120. Suétone, Claude, 20.
  121. Suétone 1990, César.,44.
  122. Dion Cassius ; Histoire romaine, LX, 11 et 33.
  123. Tacite, Annales, XII, 57.
  124. Suétone 1990, Cl.,22.
  125. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 6.
  126. Actes des ApĂŽtres, 18:2.
  127. Dion Cassius, Histoire Romaine, LX, 6, 6.
  128. Voir SĂ©nĂšque#Conception de la religion.
  129. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 9.
  130. Suétone 1990, Cl., 34.
  131. Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 13.
  132. SĂ©nĂšque, Épitres, 7, 3.
  133. Tacite, Annales, XI, 11.
  134. Suétone, Claude, 32.
  135. Suétone, Claude, 33.
  136. Suétone 1990, Cl.,25 et 29 ; Vitellius, 2.
  137. Dion Cassius, LX, 2 et 28.
  138. Juvénal, Satires, VI, v114-132.
  139. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 22 ; Tacite, Annales, XI, 36.
  140. Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 31.
  141. Tacite, Annales, XI, 12.
  142. Tacite, Annales, XI, 27.
  143. Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 31.
  144. Tacite, Annales, XII, 1 et 2.
  145. Tacite, Annales, XII, 4, 8 et 9.
  146. Tacite, Annales, XII, 22.
  147. Tacite, Annales, XII, 25.
  148. Tacite, Annales, XII, 58.
  149. Tacite, Annales, XII, 65.
  150. Suétone 1990, Cl.,43.
  151. Tacite, Annales, XII, 64.
  152. Suétone 1990, Cl.,46.
  153. SuĂ©tone 1990, Cl., 43, 44 ; Tacite, Annales, XII, 66–67 ; Flavius JosĂšphe, AntiquitĂ©s judaĂŻques, XX, 148, 151 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 34 ; Pline l'Ancien, Histoire naturelle, II, 92, XI, 189, XXII, 92.
  154. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, 1.
  155. Suétone 1990, Cl.,44.
  156. Tacite, Annales, XII, 67.
  157. Tacite, Annales, XII, 69 ; Dion Cassius, Histoires romaines, LXI, 3.
  158. Suétone 1990, Cl., 55.
  159. Suétone 1990, Ves., 9.
  160. TĂ©moin l'inscription d'un flamen du divin Claude AE 1908, 00192.
  161. Dion Cassius, Histoires romaines, LX, 35.
  162. Suétone 1990, Vesp., 11.
  163. SĂ©nĂšque, Apocoloquintose, VIII, 3 ; Tacite, Annales, XL, 31.

Références modernes

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  95. Hurlet 1997, p. 539, note 18.
  96. Renucci 2012, p. 59.
  97. Les propositions de naissance de Messaline varient entre avant 20 jusqu’aprĂšs 26 ; Castorio 2015, p. 370, note 10, donne des propositions de date de treize auteurs diffĂ©rents.
  98. Castorio 2015, p. 15-16.
  99. Castorio 2015, p. 369, note 4.
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  166. planche_X,_Fig._3-249" class="mw-reference-text">Claude Briand-Ponsard et Frédéric Hurlet 2016, planche X, Fig. 3.
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Bibliographie

Sources antiques (traductions)

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    • Eugen Cizek, « Claude chez Suetone : un personnage Ă©nigmatique ? », dans Claude de Lyon, empereur romain, p. 47-58.
    • Florence Dupont, « Les plaisirs de Claude », dans Claude de Lyon, empereur romain.
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