Musée Pio-Clementino
Le musée Pio-Clementino fait partie de l'ensemble des Musées du Vatican, à Rome. Situé dans le Petit Palais du Belvédère, il est le plus important complexe des musées du Vatican. Comptant une douzaine de salles, il abrite de riches collections des périodes grecque et romaine, dont certains chefs-d'œuvre de l'art mondial.
Nom local |
(it) Museo Pio-Clementino |
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Type | |
Site web |
Adresse | |
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Coordonnées |
41° 54′ 24″ N, 12° 27′ 13″ E |
Histoire
Le musée a été fondé par le pape Clément XIV en 1770, à la suite de l'achat des collections Fusconi et Mattei. Installé dans le Petit Palais du Belvédère, le musée a été continué par Pie VI jusqu'en 1793, auquel il doit son nom de « Pio-Clementino », selon les plans de l'architecte Michelangelo Simonetti. Il abrite des collections de sculptures grecques, romaines et classiques, ainsi que des œuvres liées aux rites funéraires (sarcophages, autels, etc.) et des mosaïques[1].
Collections
Le musée, aujourd'hui réparti en douze salles, dont la Cour octogonale, abrite d'importantes collections des périodes grecque et romaine. Le parcours normal de visite se déroule en sens inverse de la numérotation des salles.
Galerie des Candélabres
La galerie, ouverte en 1788 par le pape Pie VI, présente six sections délimitées par des candélabres géants en marbre[2].
- Galerie des Candélabres
- Galerie des Candélabres
- Sculptures romaines, galerie des Candélabres
- Jeune satyre, dit Hercule enfant au serpent
- Diane chasseresse. IIe/IIIe s.
Salle du Bige (Sala della Biga)
- Le Bige (char d'apparat à deux chevaux). Assemblage de plusieurs sculptures anciennes (la caisse du char et une partie du cheval de droite) et majoritairement d'ajouts modernes. La caisse au décor végétal est du début du Ier siècle. Le Bige est mentionné dès le début du XVIe siècle, lorsque la caisse du char servait de siège épiscopal dans l'église San Marco. Le cheval de droite, incomplet, faisait partie de la collection de Marcantonio Borghese : il a été complété en 1788 par le sculpteur Francesco Antonio Franzoni, qui créa de sa main le second cheval, celui de gauche, considéré comme un chef-d'œuvre[3]. Inv.2368
- Le Discobole, type Lancelotti. Le corps est une copie romaine du IIe siècle, d'après un original grec de Myron du Ve siècle av. J.-C.. La tête est un ajout du XVIIIe siècle. Trouvé en 1791 à Tivoli, dans la zone de la Villa Hadriana. Inv.2346.
- Salle du Bige
- Le Bige, char romain à deux chevaux.
XII - Vestibule carré
- Sarcophage en pépérin de Lucius Cornelius Scipio Barbatus, ca. -270. Trouvé dans le tombeau des Scipions sur la voie Appienne, pour la première fois en 1614-16, et de nouveau vers 1782. Il porte une inscription sur le couvercle et une autre en latin archaïque gravée sur la cuve.
L'inscription sur la cuve se lit :
CORNELIVS · LVCIVS · SCIPIO · BARBATVS · GNAIVOD PATRE PROGNATVS FORTIS VIR SAPIENSQVE QVOIVS FORMA VIRTVTEI PARISVMA FVIT — CONSOL CENSOR AIDILIS QVEI FVIT APVD VOS — TAVRASIA CISAVNA SAMNIO CEPIT — SVBIGIT OMNE LOVCANA OPSIDESQVE ABDOVCIT
Traduction : « Cornelius Lucius Scipio Barbatus, descendant de Gnaeus son père, homme courageux et cultivé, dont la beauté n'eut d'égal que le courage, qui fut consul, censeur, édile auprès de vous ; il conquit Taurasia, Cisauna, le Samnium, soumit toute la Lucanie et emmena des otages. »
- Dans la présentation du musée (2022), la façade du sarcophage et la plaque du couvercle de Lucius Cornelius Scipio Barbatus et de son fils sont apposées au-dessus du sarcophage.
- Vestibule carré : sarcophage et inscriptions des Scipions.
- Plafond du Vestibule carré
- Sarcophage de Lucius Cornelius Scipio Barbatus, 270 av. JC environ.
- Dalles de la cuve et du couvercle du sarcophage de Lucius Cornelius Scipio junior, ca. -230.
X - Cabinet de l'Apoxyomène
- L’Apoxyomène (« celui qui se racle le corps »), figure un athlète qui, à l'aide d'un strigile, racle l'huile étendue sur sa peau avant les compétitions, emportant avec elle la sueur et la poussière accumulées pendant l'épreuve ou le combat. Copie de l'âge claudien (41-54 après JC) d'un original grec en bronze de Lysippe (vers 320-310 av. JC). Trouvé dans le Trastevere en 1849. Inv. 1185.
- L’Apoxyomène du Vatican
VIII - Cour octogonale
La Cour octogonale est le premier embryon des musées du Vatican, à l'origine un jardin d'orangers orné de statues antiques installées sur le mur principal de la cour. Sous le pape Clément XIV, la cour est dotée d'un portique octogonal comportant plusieurs cabinets (cabinets d'Apollon, de Laocoon, d'Hermès, de Canova) qui lui donnent son aspect actuel.
- Apollon du Belvédère, copie en marbre d'après Léocharès (v.-330/-320)
- Laocoon du Vatican, groupe représentant Laocoon et ses deux fils assaillis par les serpents envoyés par Athéna, œuvre de sculpteurs rhodiens (Ier siècle)
- Antinoüs du Belvédère, en fait un Hermès du type Andros-Farnèse, copie romaine d'un original grec sans doute du second classicisme (IVe siècle av. J.-C.)
- Persée triomphant d'Antonio Canova (v. 1800), commandé par Pie VII pour compenser la perte d'œuvres confisquées par Napoléon
- Creugante et Damoxène, de Canova également, sur un sujet de Pausanias
- Venus Felix représentant Vénus et son fils Cupidon.
- Le Fleuve Tigre, ensemble formé d'une statue allongée représentant le fleuve et d'un sarcophage servant de bassin et illustrant une scène avec les Amazones.
- Cour octogonale
- Groupe du Laocoon, œuvre des Rhodiens Agésandros, Athénodore et Polydore, IIe ou Ier siècle av. J.-C..
- Antinoüs du Belvédère (Hermès)
IV - Salle des Animaux
Cette salle regroupe des sculptures en marbre représentant des animaux domestiques ou sauvages, mais également des animaux fantastiques comme le centaure, le griffon et le Minotaure. On y trouve aussi deux personnages liés à un animal :
- Méléagre et le sanglier de Calydon. Marbre, copie romaine, peut-être d'après un original grec de Scopas du IVe siècle av. J.-C., second classicisme.
- Mithra, représentation traditionnelle de la tauroctonie : Mithra sacrifiant un taureau, alors qu'un scorpion et un chien cherchent à l'en empêcher
- Scène de chasse : chien, chevreuil.
- Mithra tauroctone
V - Galerie des Statues
Elle est située dans l'ancienne galerie du Petit Palais du Belvédère.
- Hermès Ingenui, copie romaine d'une statue du premier classicisme (Ve siècle av. J.-C.)
- Apollon sauroctone, copie romaine de l'original de Praxitèle
- Amazone Mattei, copie de l'original de Phidias
- Ariane endormie, copie de l'original hellénistique
- Jupiter Verospi, copie romaine du IIIe siècle du Jupiter Capitolin d'Apollonius, Ier siècle av. J.-C..
- Galerie des Statues
- Amazone Mattei
VI - Salle des Bustes
VII - Cabinet des Masques
- Aphrodite Colonna, probablement la meilleure des copies de l’Aphrodite de Cnide de Praxitèle, dont l'original est perdu.
II - Salle ronde
- Héra Barberini, copie de l'école de Phidias ;
- Statue colossale d'Antinoüs avec les attributs de Dionysos-Osiris ;
- Buste d’Antinoüs, provenant de la Villa d'Hadrien à Tivoli ;
- Tête colossale de Jupiter d'Otricoli, second classicisme ;
- Tête colossale de l'empereur Hadrien, provenant du château Saint-Ange ;
- Claude sous les traits de Jupiter, Ier siècle ;
- Héraclès, statue en bronze, IIe siècle.
- Salle ronde
- Salle ronde
- Vasque de granite, salle ronde
- Héra Barberini
- Antinoüs colossal
- Tête colossale du Jupiter d'Otricoli
- Buste de Claude
- Buste d'Hadrien
III - Salle des Muses
- Torse du Belvédère : torse fragmentaire, caractéristique de la sculpture hellénistique, en marbre, (inv. 1192), généralement daté du Ier siècle av. J.-C.
Le Torse porte la signature du sculpteur athénien Apollonios, fils de Nestor[4], qu'on ne connaît pas par ailleurs.
Il a exercé une fascination sur les artistes de la Renaissance : Michel-Ange lui vouait une véritable admiration.
Sept statues de Muses et d'Apollon furent découvertes au XVIIIe siècle lors de fouilles à Tivoli. Ces statues ont été regroupées dans la salle des Muses.
- Apollon citharède, représentation d'Apollon jouant de la lyre ;
- Statue de la muse Calliope
Calliope, muse de l'élégie, est représentée en marbre, IIe siècle av. J.-C.. La tête idéalisée, du Ier siècle av. J.-C., n'appartient pas à la statue, trouvée à la villa de Cassius à Tivoli, 1774.
- Statue de la muse Thalie.
Statue restaurée en Thalie, muse de la comédie. À l'origine, elle était peut-être une Érato, muse de la poésie amoureuse. Le corps est de la première moitié du IIe siècle apr. J.-C., inspiré d'un modèle du IIe siècle av. J.-C.. La tête est également de la première moitié du IIe siècle apr. J.-C., à partir d'un original du IVe siècle av. J.-C.. La statue a été découverte à Tivoli, dans la zone de la soi-disant villa de Cassius. Inv.291
I - Salle en croix grecque
La dernière salle du circuit (autrefois la première) présente, en plus d'une magnifique mosaïque polychrome, deux tombeaux sculptés monumentaux.
- Mosaïque d’Athéna à l'Égide
Cette mosaïque romaine entourée d'un cadre du XVIIIe siècle orne le sol de la Salle à croix grecque. Elle est parfois datée du IIIe siècle apr. J.-C., mais plus souvent de la fin de l'ère républicaine, au milieu du Ier siècle av. J.-C.. Elle est mentionnée dans cette dernière période dans le catalogue des Musées du Vatican. Elle a été trouvée en 1741 à Villa della Rufinella, près de Tusculum. Inv 45750.
- Sarcophage d'Hélène
Datant de 310-320 après JC, l'immense sarcophage de porphyre était peut-être initialement destiné à un personnage masculin, peut-être Constance Chlore, père de Constantin, ou à Constantin lui-même. Il a été utilisé pour l'enterrement de sa mère Hélène, décédée vers 335, dont les restes ont été rapidement transférés à Constantinople. Situé à l'origine dans le mausolée d'Hélène à Tor Pignattara, le sarcophage a été transféré en 1154 à la basilique Saint-Jean-de-Latran ou au palais du Latran, utilisé comme tombeau du pape Anastase IV, endommagé par un incendie en 1308. En 1609, il a été déplacé près du baptistère de Saint-Jean-de-Latran. À partir de 1777 ou 1778, entré dans les Musées du Vatican, il a été fortement restauré et placé sur quatre lions sculptés par Francesco Antonio Franzoni. Inv.238
- Sarcophage de Constantine
Sarcophage de Constance, ou Constantina, fille de l'empereur Constantin et de Fausta. Également fait de porphyre, il présente des scènes de vendanges avec des Érotes (Amours) et des guirlandes. Il provient du mausolée de Constance à la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs, sur la Via Nomentana. Inv.237
- Vue d'ensemble, avec la mosaïque d'Athéna et les sarcophages monumentaux.
- Athéna à l'égide. Mosaïque romaine du IIIe siècle entourée d'un cadre du XVIIIe siècle. Pavement de la salle en croix grecque.
- Sarcophage d'Hélène
- Sarcophage de Constance ou Constantina.
- Salle en croix grecque, sortie du musée Pio Clementino.
Sources et références
- Musée Pio-Clementino, Musées du Vatican
- Galerie des Candélabres, Musei Vaticani
- Le Bige, Musei Vaticani
- Ἀπολλώνιος // Νέστορος // Ἀθηναῖος // ἐποίει (« œuvre d'Apollonios, fils de Nestor, d'Athènes ») ; Inscriptiones Græcæ, 1234 = Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN 2-84056-087-9), no 2809.