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Cupidon

Dans la mythologie romaine, Cupidon (en latin : Cupido, inis, f[1] qui signifie « dĂ©sir, amour » ; en anglais contemporain : Cupid ; en allemand contemporain : Cupido), fils de VĂ©nus et de Mars, est le dieu de l'amour. C’est le serviteur trĂšs dĂ©vouĂ© de sa mĂšre comme on peut le constater dans le mythe de PsychĂ©. Cupidon est assimilĂ© au dieu Éros qui semble ĂȘtre sa reprĂ©sentation grecque. Mais dans la tradition romaine, il n’appartient pas Ă  une divinitĂ© primordiale contrairement Ă  Éros. Cupidon est souvent reprĂ©sentĂ© sous la forme d’un ange. Ses attributs sont un arc, un carquois, une fleur et des ailes. Avec son arc, il envoie des flĂšches censĂ©es reprĂ©senter les pointes du dĂ©sir dans le cƓur des dieux et des hommes. Selon la mythologie, quiconque est touchĂ© par les flĂšches de Cupidon tombe amoureux de la premiĂšre personne qu'il voit Ă  ce moment-lĂ .

Cupidon
Dieu de la mythologie romaine
Cupidon par William Adolphe Bouguereau.
Cupidon par William Adolphe Bouguereau.
Caractéristiques
Fonction principale Dieu de l'amour
MĂ©tamorphose(s) ange
Monture licorne
Famille
PĂšre Mars
MĂšre VĂ©nus
Fratrie Antéros
Symboles
Attribut(s) Arc, flĂšches, carquois, fleur et ailes
Psyché ranimée par le baiser de l'Amour d'Antonio Canova.

Ses débuts difficiles

Cupidon, d'aprĂšs Platon, naquit de Mars et de VĂ©nus. DĂšs qu'il eut vu le jour, Jupiter, qui connut Ă  sa physionomie tous les troubles qu'il causerait, voulut obliger VĂ©nus Ă  s'en dĂ©faire. Pour le dĂ©rober Ă  la colĂšre de Jupiter, elle le cacha dans les bois. AussitĂŽt que Cupidon put manier l'arc, il s'en fit un de frĂȘne, employa le cyprĂšs Ă  faire des flĂšches, et essaya sur les animaux les coups qu'il destinait aux hommes. Puis, il Ă©changea son arc et son carquois contre d'autres en or et en plomb. Les flĂšches d'or font naĂźtre la passion amoureuse dans le cƓur de ceux qui sont touchĂ©s contrairement aux flĂšches de plomb qui chassent cette passion. VĂ©nus se plaignit Ă  ThĂ©mis que Cupidon, son fils, restait toujours enfant. La dĂ©esse consultĂ©e rĂ©pondit alors qu'il ne grandirait point tant qu'elle n'aurait pas d'autre enfant. Alors sa mĂšre lui donna pour frĂšre AntĂ©ros — littĂ©ralement l'opposĂ© d'Éros — avec lequel il commença Ă  grandir. Par cette jolie fiction, les poĂštes ont voulu faire entendre que l'amour, pour croĂźtre, a besoin de retour. On reprĂ©sentait AntĂ©ros, comme son frĂšre, sous la figure d'un petit enfant, avec des ailes, un carquois, des flĂšches et un baudrier[2].

L'amour de Psyché

PsychĂ© (en grec ancien ÎšÏ…Ï‡Îź[3] / Psukháșż qui signifie « souffle vital, Ăąme »), fille d'un roi, est la plus belle des femmes. Elle est vĂ©nĂ©rĂ©e par les hommes pour sa beautĂ©. Cupidon est chargĂ© par VĂ©nus, jalouse de la beautĂ© de PsychĂ©, de rendre amoureuse la jeune fille du mortel le plus mĂ©prisable. Mais il tombe lui-mĂȘme amoureux de PsychĂ© en se blessant avec l'une de ses flĂšches. Il lui propose alors de venir vivre dans son chĂąteau. Elle jouit de toutes les richesses et de l'amour de son mari qui la rejoint la nuit. L'unique condition de son bonheur, c'est qu'elle ne doit jamais chercher Ă  connaĂźtre l'identitĂ© de son Ă©poux. Mais, influencĂ©e par ses sƓurs, et surtout piquĂ©e par la curiositĂ©, PsychĂ© profite du sommeil de son amant pour allumer une lampe qu'elle avait cachĂ©e. En le dĂ©couvrant, elle est si Ă©mue par sa beautĂ©, qu'elle fait tomber sur lui une goutte d'huile brĂ»lante. Il se rĂ©veille furieusement et s'enfuit. Elle parviendra Ă  le retrouver au prix de toutes sortes d'Ă©preuves mises en place par les dieux pendant que d'autres lui prĂȘtent main-forte


La fable de Psyché (mot grec qui signifie « ùme ») a inspiré Apulée[4], La Fontaine[5], le poÚte Victor de Laprade, le peintre François Gérard, etc[6].

Représentations

Jacques Stella, Les flĂšches de l'Amour.

DĂšs l'AntiquitĂ© grecque la figure commune de Cupidon apparaĂźt dans l'art europĂ©en sous les traits du dieu de l'Amour, jeune homme ou enfant ailĂ© et armĂ© d'un arc Ă  flĂšches tel L'Éros Ă  l'arc. Il est aussi prĂ©sent sous forme de statuettes, reprĂ©sentĂ© sur des vases, des bijoux, bas-reliefs ou sceaux[8].

C'est à l'Antiquité romaine que nous devons le putto-canthare (d'origine étrusque) et surtout l'enfant Cupidon joufflu, ventru et ailé[9], la joue appuyée sur sa main gauche tandis que son bras droit longe son corps.

L'intĂ©rĂȘt pour l'enfance et l'amour maternel s'y manifestent clairement[10].

À compter de la Renaissance, Cupidon devient l'allĂ©gorie de l'Amour dans l'art occidental, la peinture et la sculpture[11]. Il s'agit du putto.

Il est le plus souvent reprĂ©sentĂ© sous la figure d'un enfant de quatre Ă  huit ans nu ou partiellement dĂ©nudĂ©, muni d'ailes, l'air dĂ©sƓuvrĂ©, mais malin : armĂ© d’un arc et d'un carquois rempli de flĂšches ardentes, quelquefois d'une torche allumĂ©e ou d'un casque et d'une lance, il est couronnĂ© de roses, emblĂšme de plaisir. TantĂŽt il est aveugle, car l'Amour n'aperçoit pas de dĂ©fauts dans l'objet aimĂ©, tantĂŽt il tient une rose d'une main et un dauphin de l'autre. Quelquefois, on le voit entre Hercule et Mercure, symbole de ce que peuvent en amour la valeur et l'Ă©loquence. Parfois, il est placĂ© prĂšs de la Fortune ayant comme lui un bandeau sur les yeux. Il est toujours peint avec des ailes, et ces ailes sont de couleur d'azur, de pourpre et d'or. Les ailes noires de L'Amour victorieux du Caravage (voir illustration) font figure d'exception. Il se montre dans l'air, le feu, sur la terre et la mer. Il conduit des chars, touche la lyre, ou monte des lions, des panthĂšres et quelquefois un dauphin, pour indiquer qu'il n'y a point de crĂ©ature qui Ă©chappe au pouvoir de l'Amour


Il n'est pas rare de le voir reprĂ©sentĂ© auprĂšs de sa mĂšre qui joue avec lui, le taquine ou le presse tendrement contre son cƓur.

Il arrive aussi qu'il soit reprĂ©sentĂ© sous les traits d'un jeune homme adolescent, avec les mĂȘmes attributs.

Comme dans le tableau de François GĂ©rard intitulĂ© PsychĂ© et l’Amour (voir illustration). On y voit Cupidon embrassant tendrement la jeune PsychĂ© qui a l’air Ă©mu et Ă©tonnĂ© de ce baiser. Elle est reprĂ©sentĂ©e assise sur un rocher et couverte d’un simple voile. Cupidon est lui, totalement dĂ©nudĂ©, il ressemble Ă  un adolescent. On le reconnaĂźt, car il est reprĂ©sentĂ© avec son attribut principal : ses ailes d’or. Cependant, sur ce tableau, il ne possĂšde pas de flĂšche, ni d’arc
 C’est un choix de l’artiste qui a voulu montrer les Ă©motions des personnages. Mais le but de ce tableau est surtout de montrer une personnification du sentiment d’amour, François GĂ©rard a fait le choix de le reprĂ©senter par Cupidon

Il y a une autre reprĂ©sentation de Cupidon par Antonio Canova qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1793. Cette sculpture[12] (voir illustration) est une commande d'un colonel anglais lors d'un voyage en Italie. L'artiste reprĂ©sente Cupidon, que l’on reconnaĂźt facilement grĂące Ă  ses ailes, qui se pose sur un rocher sur lequel se tient PsychĂ©. Avec la position de la jeune femme, on a l’impression qu’elle tombe et que Cupidon vient l’aider. La sculpture reprĂ©sente un moment peu connu du mythe des MĂ©tamorphoses d'ApulĂ©e. Canova montre l'instant oĂč la jeune femme ouvre le flacon qu'elle est allĂ©e chercher en enfer et sombre dans un sommeil proche de la mort. La sculpture reprĂ©sente Amour qui s'approche d'elle et lui donne un baiser pour la ranimer. C'est une sculpture exceptionnelle de par son savoir-faire mise en Ɠuvre, de la prĂ©cision des dĂ©tails, du jeu entre le plein et le vide. En effet, la sculpture est cĂ©lĂšbre de par sa beautĂ©, mais surtout de sa technique employĂ© pour l'Ă©poque, les cheveux et la texture du vĂȘtement de PsychĂ© sont d'un naturel et d'une maĂźtrise exceptionnels. Il y a de nombreux dĂ©tails trĂšs bien rĂ©alisĂ©s comme les ornements sur la fiole, la finesse des flĂšches et les ornements de son carquois ainsi que la texture et l'aspect des ailes.

Guernichon, Gornuchon ou Greluchon, substituts Ă  Cupidon

« Saint » (fabuleux) Guernichon (ou Gornuchon) apparaßt sculpté sous la forme d'un petit ange sexué dans un certain nombre d'églises comme à l'église Saint-Pierre de Montrelais ou sur la façade de l'ancien hÎpital, datant du XVe siÚcle, à Saint-Julien-de-Vouvantes. Sous la variante de nom de « saint » Greluchon, il est représenté et honoré pour ses vertus priapiques à Chablis, Ménestreau-en-Villette, Bourbon-l'Archambault, Déols et Gargilesse-Dampierre. Le nom de Greluchon proviendrait d'une analogie avec le mot « grelots », terme argotique utilisé pour désigner les testicules (une « greluche » est une femme entretenue)[13].

Notes et références

  1. Ernout, A.; Meillet, A.; André, J., Dictionnaire étymologique de la langue latine : histoire des mots, Klincksieck, , 833 p. (ISBN 978-2-252-03359-3), p. 87.
  2. Mongez, A., Encyclopédie méthodique. Antiquités, mythologie, diplomatiques des chartres et chronologie. Tome 1, Paris, Chez Panckoucke, , p. 149, « Amour ou Cupidon ».
  3. Juret A. et Abel E., Dictionnaire Ă©tymologique, grec et latin, MĂącon, .
  4. Apulée, Métamorphoses [détail des éditions] (lire en ligne) (IV, 28-VI, 24).
  5. La Fontaine, J., Les amours de Psyché et de Cupidon, Flammarion (ISBN 978-2-08-070568-6).
  6. Davreu, R., « PSYCHÉ, mythologie », sur Encyclopedia Universalis.
  7. Chiswick House.
  8. L'Orient-Le Jour, « Éros, dieu de l’amour, Ă  l’honneur d’une exposition Ă  AthĂšnes », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne).
  9. Cf. le Cupidon de la statue "Vénus et Cupidon" (2e siÚcle ap. J.-C.) au musée du Louvre provenant d'Italie.
  10. Cédric Huwé, Cupidon dans l'art romain, Paris, Connaissances et Savoirs/Art et Culture Mémoire, , 54 p. (ISBN 9782753905092), p. 19.
  11. Georges Brunel et Baldine Saint Girons, « Amour », Encyclopedia Universalis.
  12. Kékicheff, C., « Psyché ranimée par le baiser de l'Amour à la loupe », sur musee.louvre.fr, .
  13. Bernard Rio, Le cul bénit. Amour sacré et passions profanes, Coop Breizh, (ISBN 978-2-84346-582-6).

Voir aussi

Bibliographie

  • J. De La Fontaine (F. Charpentier (ed.)), Les Amours de PsychĂ© et de Cupidon, Paris, (ISBN 978-2-08-070568-6)
  • A Mongez et C.F de Chasseboeuf Volney, EncyclopĂ©die mĂ©thodique. AntiquitĂ©s, mythologie, diplomatique des chartres et chronologie, Paris, coll. « EncyclopĂ©die mĂ©thodique », (lire en ligne)
  • A. Mongez et C.F de Chasseboeuf Volney, EncyclopĂ©die mĂ©thodique. AntiquitĂ©s, mythologie, diplomatique des chartres et chronologie, Paris, coll. « EncyclopĂ©die mĂ©thodique »,
  • A. Juret et E. Abel, Dictionnaire Ă©tymologique, grec et latin, MĂącon, coll. « Publications de la FacultĂ© des lettres de l'UniversitĂ© de Strasbourg »,
  • A. Ernout, A. Meillet et J. AndrĂ©, Dictionnaire Ă©tymologique de la langue latine : histoire des mots, , 833 p. (ISBN 978-2-252-03359-3, lire en ligne)
  • P. Grimal et C. Picard, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, , 574 p. (ISBN 978-2-13-050359-0, lire en ligne)
  • C. KĂ©kicheff, « PsychĂ© ranimĂ©e par le baiser de l’Amour » (consultĂ© le )
  • ApulĂ©e (Compain de Saint-Martin, J-F. Bastien, Lefebvre (eds.)), Les MĂ©tamorphoses; ou l'Ăąne d'or d'ApulĂ©e philosophe platonicien, Jean-François Bastien,

Liens externes

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