Trastevere
Le Trastevere [trasˈteːvere] (bien qu'il existe aussi différentes francisations, et plus exactement des « adaptations », du nom italien dont la plus courante est Transtévère[1]), littéralement en français « Au-delà du Tibre », est l'un des rioni de Rome, le seul du Municipio I (Centro storico ou « centre historique ») qui soit situé sur la rive droite du Tibre. Il est désigné dans la nomenclature administrative par le code R.XIII. Il forme également une « zone urbanistique » désigné par le code 1.b, qui compte en 2010 : 21 749 habitants[2].
Trastevere | |
La fontaine de la Piazza di Santa Maria in Trastevere | |
Administration | |
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Pays | Italie |
Région | Latium |
Province | Rome |
Ville | Rome |
Démographie | |
Population | 21 345 hab. (2010) |
Densité | 11 853 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 53′ 14″ nord, 12° 27′ 56″ est |
Superficie | 180,08 ha = 1,800 8 km2 |
Localisation | |
Emblème | |
Dans l'usage courant, le nom Trastevere ne désigne que la partie méridionale du rione, urbanisée et proche du Tibre ; en revanche, pour la partie du rione au Nord on emploie couramment la dénomination officieuse Gianicolo, comme la colline qui occupe le même espace.
Histoire
En effet, au temps de la monarchie, le Tibre constituait une frontière naturelle de Rome avec l'Étrurie. Dans ce contexte historique de souveraineté étrusco-romaine, le quartier de la Trastevere était alors dénommé Litus Tuscus[3] - [4], ou encore « ripa veiens »[5] - [6], on parle alors de ruma étrusque[7] - [8]. Sous la république, un quartier « Au-delà du Tibre » (et donc de la ville) se constitua, le Transtiberim. Un seul passage, le pont Sublicius, reliait alors ce quartier au reste de la ville de Rome. Cette terre initialement « étrangère » fut annexée par la suite à la ville de Rome sous l'empereur Auguste, devenant sa 14e « région ». Lors de la construction du mur d'Aurélien, le quartier sera inclus dans l'enceinte (à l'exclusion du Vatican), un bastion perché sur le Janicule, protégeant celui-ci.
Plusieurs figures importantes construisirent leurs villas dans le Trastevere, y compris Claudia, épouse du consul Quintus Metellus Celer (« l'amie » de Catulle), et Jules César (sa villa était réputée pour son jardin, les horti Caesaris). La 14e « région » a vu se construire sur son territoire deux des églises les plus anciennes à Rome, le titulus Callixti (basilique plus tard appelée Sainte-Marie-du-Trastevere) et le titulus Cecilae (Sainte-Cécile-du-Trastevere).
Au Moyen Âge, le Trastevere était traversé par un labyrinthe de ruelles étroites et irrégulières dépourvues de trottoir jusqu'au pontificat du pape Sixte IV, à la fin du XVe siècle. Les mignani (avancées sur la façade des bâtiments), qui empêchaient le passage des chariots furent aussi détruits. Le quartier fut durant des siècles (au moins du 9ème au milieu du 17ème siècle) le quartier des corses, la plupart faisant partie de la garde corse du pape. Leur église étant la basilique San Grisogono où plusieurs d’entre eux furent enterrés dans la crypte, dont Giovan Paolo de Leca, ou Pasquino Corso. Au 19ème siècle, les linguistes relevaient encore la ressemblance du parlé du quartier avec la langue Corse.
Il existait également un fort contraste entre les vastes et opulentes maisons des classes supérieures et les petites maisons délabrées des classes populaires.
Félix Ziem
Petit-Palais, Paris
Grâce à son isolement partiel et au fait que sa population avait été multiculturelle, principalement corses et sardes, depuis la période de la Rome antique, les habitants du Trastevere (appelé Trasteverini), avaient développé une culture qui leur était propre.
En 1744, Benoît XIV modifia les frontières des rioni, donnant au Trastevere ses limites actuelles.
Le Trastevere au XXIe siècle
Aujourd'hui, le Trastevere est un des principaux points de restauration de Rome. Les étroites rues pavées qui s'alignent en montée vers le Janicule entre les ponts Sisto et Garibaldi et autour de la Piazza di Santa Maria in Trastevere présentent en effet une incroyable densité d'établissements culinaires où une foule faite de touristes et de Romains se presse midi et soir. La Piazza Trilussa devant le pont Sisto est, chaque soir, et particulièrement le samedi, le rendez-vous de la jeunesse romaine, à l'image de ce qu'aura été la Fontaine Saint-Michel à Paris; par contre la zone à l'Est du Viale Trastevere, plus calme et moins branchée, a gardé un caractère moins touristique. Par ailleurs, ce quartier mal famé de la première moitié du XXe siècle est devenu un des plus prisés de la capitale, les prix au mètre carré des logements s'étant envolés ces dernières années. Une population aisée a donc peu à peu remplacé les Trasteverini originaux. Avec ses églises, ses rues étroites, ses cafés et ses petits restaurants, le Trastevere, dans la partie sud du centre historique, a conservé l'authenticité d'un quartier populaire.
Sites particuliers
Monuments
- Pont Sisto
- Pont Cestius
- Pont Sublicius
- Complexe monumental de San Michele a Ripa Grande
- Palais Corsini
- Palais des Examens
- Palais San Callisto (propriété du Vatican)
- Palais du Ministère de l'Instruction Publique
- Palais des Anguillara
- Villa Abamelek
- Villa Farnesina
- Villa Lante
- Villa Sciarra
- Maison de Michel-Ange sur le Janicule
Églises
Fontaines
Musées
- Galerie Nationale du palais Corsini
- Musée de Rome du Trastevere
- Musée de la République romaine et la mémoire de Garibaldi
- Musée Tassiano
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- Mais on trouve : Transtévere, Transtevère, Transtevere ou Transtêvère
- Roma Capitale - Département des ressources technologiques - services délégués - statistique. Immatriculée au Registre le 31 décembre 2010.
- (it) « Litus tuscus », sur Roma citta eterna, (consulté le )
- (it) Jean-Marc Irollo, Gli etruschi : alla nostra origini civlità, (lire en ligne), page 139 et 140
- jean Gagné, « Sur les origines du culte de Janus (deuxième article) », Revue de l'histoire des religions, vol. tome 195, no 2, , page 134 (DOI 10.3406/rhr.1979.6852, lire en ligne, consulté le )
- Horlan III, Schmitte, (lire en ligne), page 86
- Jean Gagé, « La Lex Aternia : L'estimation des amendes (multaé) et le fonctionnement de la commission décemvirale de 451-449 av. J.-C. », L'antiquité classique, vol. Tome 47, no fascicule 1, , pages 70-95 (DOI 10.3406/antiq.1978.1883, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Dain, Mythologie du Vatican I, (lire en ligne), page 31