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Tibre

Le Tibre (latin Tiberis, italien Tevere) est un fleuve italien qui se jette dans la mer Tyrrhénienne.

le Tibre
Tevere
Illustration
Le Tibre à Rome avec le dôme de la Basilique Saint-Pierre visible en arrière-plan.
Carte.
Cours du Tibre (Carte interactive)
Loupe sur carte verte le Tibre sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 405 km
Bassin 17 375 km2
DĂ©bit moyen 231 m3/s (Rome)
RĂ©gime pluvial
Cours
Source Mont Fumaiolo
· Localisation Forlì-Césène, Émilie-Romagne, Italie
· Altitude 1 268 m
· CoordonnĂ©es 43° 47′ 13″ N, 12° 04′ 40″ E
Embouchure Mer Tyrrhénienne
· Localisation Ostie
· Altitude m
· CoordonnĂ©es 41° 44′ 26″ N, 12° 14′ 00″ E
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau de l'Italie Italie
Régions traversées Émilie-Romagne
Drapeau de l'Ombrie Ombrie
Drapeau du Latium Latium
Principales localités Rome

Sources : OpenStreetMap

C'est le troisième plus long fleuve d'Italie après le Pô et l'Adige. Il traverse notamment la capitale italienne, Rome, à l'histoire de laquelle il est étroitement lié.

GĂ©ographie

Embouchure du Tibre avec, sur l'extrĂŞme gauche, le port hexagonal de Trajan et site antique d'Ostie. Entre les deux, l'Isola Sacra.

Si Dante associe la source du Tibre Ă  la ville d’Urbino dans les Marches, le Tibre prend en rĂ©alitĂ© sa source au mont Fumaiolo Ă  1 268 mètres d'altitude, dans l'Apennin romagnol aux frontières de la Toscane. Une antique colonne romaine a Ă©tĂ© placĂ©e Ă  cĂ´tĂ© de la source constituĂ©e d’un jet d’eau limpide. Sur une dalle en marbre, une Ă©criture rappelle : « Ici naĂ®t le fleuve sacrĂ© aux destins de Rome ». Après un bref passage en territoire toscan, il traverse l'Ombrie en contournant PĂ©rouse par l'est, arrose la ville de Rome et le Latium, et dĂ©bouche par un delta dans la mer TyrrhĂ©nienne.

Le transit alluvionnaire du bassin est important et l'embouchure avance dans la mer au rythme de 4 mètres par an. Les ruines du port antique d'Ostie sont aujourd'hui entourĂ©es de champs Ă  km de la mer. La plaine alluviale est partagĂ©e par la station balnĂ©aire d'Ostie au sud et l'aĂ©roport LĂ©onard-de-Vinci de Rome Fiumicino au nord.

Affluents

Cours du Tibre et de ses principaux affluents (carte interactive).

Ses principaux affluents sont le Paglia, grossi du Chiani qui passe Ă  Orvieto, la Nera qui passe Ă  Terni et l'Aniene (ou Teverone) qui arrose Subiaco.

Histoire

Certaines traditions romaines rattachent le nom du fleuve — en latin Tiberis — à la noyade du roi d'Albe Tiberinus[1]. Il semblerait pourtant que l'origine de cet hydronyme provienne plutôt de la langue étrusque, puisque l'essentiel de son cours traverse le territoire de ce peuple, bien que celui-ci ait, semble-t-il, baptisé le fleuve sous le nom de Rumon, terme qui pourrait avoir désigné par la suite la ville de Rome[2].

Le Tibre, le pont et le Château Saint-Ange à Rome.

Le premier pont construit par les Romains sur le Tibre en aval de l'île Tibérine fut le pont Sublicius, qui selon la légende émanait de la volonté du roi sabin Ancus Marcius de faciliter les échanges entre Latins et Étrusques, puisqu'il se situait à hauteur du Forum Boarium (« Marché aux bœufs »), le plus ancien des forums romains. Il était entièrement construit en bois pour être rapidement démonté, si les relations entre les deux peuples se détérioraient. Jusqu'en 179 av. J.-C., il resta le seul pont à franchir le fleuve[3]. En effet, au temps de la monarchie romaine, le Tibre constituait une frontière naturelle de Rome avec l'Étrurie. Sous la république, un quartier se constitua « au-delà du Tibre » (et donc de la ville), le Transtiberim (aujourd'hui le Trastevere). Cette terre initialement « étrangère » fut annexée par la suite à la ville de Rome, sous l'empereur Auguste.

Les sources antiques indiquent la construction ultérieure de treize autres ponts sur le Tibre[4]. Une commission d'administrateurs créée par Tibère, les procuratores alvei Tiberis et riparum (procurateurs du lit et des rives du Tibre), était chargée de l'entretien des ponts et des berges, de la délimitation des parties publiques de ces berges et des concessions de navigation sur le fleuve[5].

Hydrométrie

DĂ©bits Ă  Rome

Diagramme des affluents du Tibre.

Le débit du Tibre a été observé sur une période de 58 ans (1921-1979) à Rome, capitale du pays[6].

Le Tibre est un fleuve modĂ©rĂ©ment abondant. Le module du fleuve Ă  Rome est de 231 m3/s pour une surface prise en compte de 16 545 km2, ce qui correspond Ă  la quasi-totalitĂ© du bassin versant du fleuve. La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans son bassin versant se monte de ce fait Ă  441 millimètres annuellement, ce qui peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme assez Ă©levĂ©. Quant au dĂ©bit spĂ©cifique, il atteint 14,0 litres par seconde et par km2 de bassin.

Le Tibre prĂ©sente des fluctuations saisonnières de dĂ©bit modĂ©rĂ©es. Les hautes eaux se dĂ©roulent en hiver, et se caractĂ©risent par des dĂ©bits mensuels moyens allant de 301 Ă  346 m3/s de dĂ©cembre Ă  mars inclus (avec un sommet en fĂ©vrier). Dès avril, le dĂ©bit diminue progressivement ce qui mène aux basses eaux d'Ă©tĂ© qui ont lieu de juillet Ă  septembre, avec une baisse du dĂ©bit mensuel moyen jusqu'au niveau de 125 m3 au mois d'aoĂ»t, ce qui reste apprĂ©ciable. Mais les fluctuations de dĂ©bit sont plus importantes selon les annĂ©es, ou calculĂ©es sur de courtes pĂ©riodes. Les crues du Tibre sont rarement dĂ©vastatrices, de très hauts dĂ©bits Ă©tant peu frĂ©quents.

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Rome
(Données calculées sur 59 ans)

Étiage

Le dĂ©bit moyen mensuel observĂ© en aoĂ»t (minimum d'Ă©tiage) atteint 125 m3/s, soit environ 36 % du dĂ©bit moyen du mois de fĂ©vrier (maximum de l'annĂ©e), ce qui souligne l'amplitude modĂ©rĂ©e des variations saisonnières.

Sur la pĂ©riode d'observation de 59 ans, le dĂ©bit mensuel minimal a Ă©tĂ© de 76 m3/s en aoĂ»t 1946, ce qui restait fort confortable ; le dĂ©bit mensuel maximal, quant Ă  lui, s'est Ă©levĂ© Ă  1 015 m3/s en dĂ©cembre 1937.

Le Tibre Ă  Rome vu depuis le pont Sant'Angelo.

Profondeur

La profondeur du Tibre reste inconnue Ă  de nombreux endroits. Cependant, lors des travaux de la Cour de cassation pour des questions de poids du bâtiment pouvant faire Ă©crouler la ville en 1875, elle fut mesurĂ©e pour la première fois Ă  2,20 m. D’ailleurs, une enceinte renfermant quelques vestiges y a Ă©tĂ© dĂ©couverte et exposĂ©e depuis dans l’anti-chambre des marquis.

Galerie

  • Source du Tibre au mont Fumaiolo.
    Source du Tibre au mont Fumaiolo.
  • Les premiers mètres du cours du Tibre.
    Les premiers mètres du cours du Tibre.
  • Panorama de la haute vallĂ©e du Tibre depuis Citerna.
    Panorama de la haute vallée du Tibre depuis Citerna.

Mythologie romaine

Autrefois, le Tibre s'appelait Albula. Il tire son nom du souvenir de Tiberinus, roi d'Albe-la-Longue, qui se noya dans ses eaux. L'Albula, ancien nom du Tibre, était un dieu-fleuve. Il était représenté comme un vieillard débonnaire doté d'une barbe verte. Il était vénéré par les habitants de Rome, en raison du fait qu'il avait préservé les vies de Romulus et Remus, lorsque ceux-ci avaient été abandonnés dans une corbeille au cours de ses eaux. De son union avec la prophétesse Manto, naquit un fils Bianor, qui fonda la ville de Mantoue, dont il devint le premier roi.

La légende d'Enée mentionne également le Tibre. En effet, le Tibre apparait dans les songes du héros troyen, et lui conseille de remonter sa vallée afin de se rendre chez le roi Evandre, qui régnait sur la cité de Rome[7].

Notes et références

  1. Selon Tite-Live (I, 3, 5 et 8) et Denys d'Halicarnasse (Antiquités romaines, I, 71, 2), le fleuve s'appelait auparavant Albula.
  2. De Simone, 1088, p. 30 ; L. Quilci 1974, p. 60, Pittau 1993, p. 461 ; Dell, s.v. Roma : « d’origine peut-être étrusque »
  3. L. Duret et J.P. Néraudau, Urbanisme et métamorphoses de la Rome antique, Les Belles Lettres, coll. « réalia », .
  4. Collectif, Faire la route : IIIe – XXe siècle (lire en ligne)
  5. (en) Mireille Cébeillac-Gervasoni, Maria Letizia Caldelli et Fausto Zevi, Épigraphie latine, Paris, A. Colin, coll. « Histoire, Les outils de l'histoire », , 333 p. (ISBN 978-2-200-21774-7, OCLC 470566532), p. 126 et 130.
  6. Unesco - Le Tibre Ă  Rome
  7. Joël Schmidt, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Larousse, , 366 p. (ISBN 9-782035-936318), p. 338

Voir aussi

Bibliographie

  • JoĂ«l Le Gall, Le Tibre, fleuve de Rome dans l'AntiquitĂ©, Paris, .
  • (fr) et (it) Recueil d'articles sur romatevere.hypotheses.org par l'École française de Rome.
  • JoĂ«l Schmidt, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, 2017.

Articles connexes

Liens externes

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