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VĂ©ies

VĂ©ies (prononcer [ve.i]), en Ă©trusque Veis, en latin Veii ou Veius, en italien Veio, est une des douze plus importantes citĂ©s Ă©trusques, fondĂ©e Ă  ce qui semble au IXe siècle av. J.-C. et situĂ©e Ă  la frontière sud de l'Étrurie, Ă  15 km au nord-ouest de Rome, dans les limites du Parc RĂ©gional de VĂ©ies, sur la commune de Formello. Au VIIIe siècle av. J.-C. elle entre en compĂ©tition avec Rome pour le contrĂ´le du Septem pagi et des salines (Campus salinarum) dont sa prospĂ©ritĂ© dĂ©pendait, pour finir conquise par le gĂ©nĂ©ral romain Marcus Furius Camillus, dit Camille, en 396 av. J.-C., après un siège de dix ans. RefondĂ©e comme colonie romaine au Ier siècle av. J.-C. et transformĂ©e en municipe par l'empereur Auguste (Municipium Augustum Veiens), l'Ă©tendue et l'importance de la ville durant l'Ă©poque romaine furent cependant beaucoup moins importantes qu'Ă  l'Ă©poque Ă©trusque, et elle fut dĂ©finitivement abandonnĂ©e au IVe siècle.

VĂ©ies
Parc régional de Véies
Image illustrative de l’article Véies
Localisation de la ville de VĂ©ies dans la ligue Ă©trusque.
Localisation
Pays Drapeau de l'Italie Italie
RĂ©gion Latium
Province Rome
Commune Formello
Protection Parc régional de Véies
CoordonnĂ©es 42° 01′ 26″ nord, 12° 24′ 05″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
VĂ©ies
Histoire
Première civilisation Étrusque
Deuxième civilisation Romaine
Internet
Site web officiel http://www.parcodiveio.it/

Elle est définie comme pulcherrima urbs (« très belle ville ») par Tite-Live, et considérée par Denys d'Halicarnasse comme « la plus puissante des villes tyrrhéniennes » et « aussi puissante qu'Athènes ».

Elle est un grand centre politique et culturel de l'Italie centrale aux VIIe et VIe siècles av. J.-C. avec Caere (Cerveteri), et la plus peuplée de l’Étrurie méridionale. Elle comporte également de nombreuses boutiques artisanales de l'art étrusque et développe une école de coroplathie dont l'artiste le plus célèbre est Vulca, qui a notamment réalisé les sculptures du temple de Jupiter capitolin à Rome. Selon les connaissances archéologiques actuelles, c'est cette ville qui a introduit en Italie l'usage de peintures dans les tombes (telles celles de « Leoni Ruggenti » (vers 690 av. J.-C.) et « tomba delle Anatre » (vers 670 av. J.-C.), situées autour du plateau de Véies et considérées comme les plus anciennes de la péninsule Italienne).

La cité alterna entre guerres et alliances avec Rome pendant plus de trois cents ans, avant d'être conquise par ces derniers. Elle est alors appelée « Véies romaine » par opposition à « Véies étrusque » dans la littérature scientifique. La cité fut redécouverte au XVIIe siècle par Raffaello Fabretti.

Dans le Parco di Veio restent des ruines d'un temple, des tumulus et des tombes taillées dans le tuf, la plus célèbre étant la Tombe Campana découverte en 1843. Restent aussi de longs tunnels conduisant sous la ville, ce qui peut corroborer la version de Tite-Live qui écrit que les Romains se sont introduits dans la cité par des tunnels creusés par eux.

Le site

La ville fortifiée de Véies

Le site de Véies a depuis longtemps été identifié à une élévation de tuf de 190 ha à Formello, entre deux cours d'eau, le Fosso Piordo à l'ouest et au sud, et le Fosso Valchetta (anciennement Crémère) au nord et à l'est[1].

Le site est actuellement occupé par des bois et des champs, à l'exception des fouilles et des tombeaux visibles sur les collines proches. L'aspect agraire est cependant trompeur, le plateau entier étant couvert de sites d'implantations et de cimetières antiques, seulement détectables par avion, et d'affleurements de murs de bâtiments ou de dômes de tombeaux... Les remparts de Véies (dont il reste de petites sections) bordaient par endroits les deux cours d'eau, sinon étaient protégés par des fossés défensifs humides.

La proximité de la cité avec le Tibre, des salines et une route commerciale (qui deviendra la Via Flaminia), firent la prospérité de la cité-État, mais attirèrent aussi les convoitises de la ville de Rome.

La Piazza d'Armi

Chaque citĂ© Ă©trusque Ă©tait construite sur une Ă©lĂ©vation pour en faciliter la dĂ©fense. VĂ©ies possĂ©dait un arx (une citadelle) placĂ© sur un promontoire couvrant 6,9 hectares, dĂ©limitĂ© par des falaises dans l'angle de confluence des deux cours d'eau, sĂ©parĂ© de la crĂŞte principale par un ravin. Cette partie du site archĂ©ologique, appelĂ©e aujourd'hui la Piazza d'Armi (la place d'arme), possĂ©dait des remparts antĂ©rieurs Ă  l'enceinte urbaine, d'une longueur d'environ km.

L'ager Veientanus

Le Latium vetus avec les cités de Caenina, d'Antemnae, de Crustumerium, de Medullum, de Fidènes et de Véies, premières rivales de la Rome de Romulus.

Le territoire d'une ville romaine était, dans la terminologie légale romaine, appelé ager. L'ager Veientanus, comme les Romains appelèrent le territoire de Véies, couvrait la région située entre la rive droite du Tibre et la côte; c'est-à-dire toute l'Étrurie du sud. La frontière nord-ouest allait probablement jusqu'aux monts Sabatins et au lac de Bracciano[2]. Les Romains construisirent de riches villas dans la région après la prise de Véies. À l'époque étrusque, l'ager Veiantanus était partagé dans la campagne avec la Silva Ciminia, vestige d'une forêt ancienne.

L'ager Veiantanus est resté très agricole entre la période antique et la seconde moitié du XXe siècle, la ville de Rome s'étendant ensuite dans ce secteur et y développant sa banlieue. Les méthodes de labour avec tracteurs, retournant le sol sur environ un mètre de profondeur, détruisirent aussi un très grand nombre de données archéologiques potentielles près de la surface, et même des ruines. John Bryan Ward-Perkins, alors directeur de la British School at Rome, lança le South Etruria Survey (1954-1968), qui permit de cataloguer toutes les antiquités visibles dans le Veientanus ager. Ses travaux ont été publiés en 1968[3].

En 1997, le gouvernement italien proposa de protéger le site même de Véies avec la création du parc régional de Véies, entre la Via Cassia à l'ouest et la Via Flaminia à l'est, la Via Campagnanese au nord et la ville de Rome au sud[4]. Les communes qui se situent dans le parc sont les suivantes : Campagnano di Roma, Castelnuovo di Porto, Formello, Magliano Romano, Mazzano Romano, Morlupo, Riano, Sacrofano et le municipio XV de la ville de Rome.

Histoire

La croissance de la ville Ă  l'Ă©poque protohistorique

Carte du site de Véies et de ses environs immédiats.

On peut suivre le peuplement et la croissance de la ville par synœcisme [1] grâce à l'analyse démographique des cimetières et des établissements situés sur et autour du plateau. Les plus anciennes traces d'occupation datent du Xe siècle av. J.-C. (âge du bronze). Au IXe siècle av. J.-C. (début de l'âge du fer - Culture de Villanova), les découvertes restent localisées au plateau, mais avec une majorité d'implantations indépendantes, chacune avec son propre cimetière. L'occupation s'intensifia progressivement au VIIIe et au VIIe siècle av. J.-C., le site prenant une apparence urbaine, s'organisant autour d'une place centrale pourvue d'un réservoir d'eau.

La population des débuts de Véies pratiquait à la fois l'inhumation ou la crémation au sein d'une même famille. La proportion étant de 50 % d'inhumations au VIIIe siècle av. J.-C., après une prédominance de l'incinération (90 %) dans les siècles précédents, évolution qui peut être attribuable à une influence du Latium (où l'inhumation prévalait dès le IXe siècle av. J.-C.).

Au cours des IXe et VIIIe siècle av. J.-C., la densité de population est en hausse, et les objets funéraires sont de plus en plus riches. Au VIIIe siècle av. J.-C. apparaissent l'écriture, et des tours de potier.

Les conflits avec Rome

Rome et ses voisins au Ve siècle av. J.-C.

L'histoire légendaire de Véies commence au VIIIe siècle av. J.-C., contée, soulignons-le, uniquement par des historiens romains, toute trace écrite étrusque ayant disparu.

Donc, sous le règne de Romulus, les Fidénates et les Véiens furent vaincus dans une guerre contre les Romains [5].

Fidènes et Véies sont de nouveau battues au VIIe siècle av. J.-C. sous le règne du troisième roi de Rome Tullus Hostilius.

Au VIe siècle av. J.-C., le sixième roi de Rome, Servius Tullius, déclare la guerre à Véies (après l'expiration d'une trêve) et à toute l'Étrurie. Peu de faits sont connus de ce conflit, sinon qu'une grande armée étrusque est mise en déroute, ce qui aida Servius Tullius à consolider sa position alors qu'il était récemment devenu roi.

La chute

Giuseppe Cesari, La Victoire de Tullus Hostilius sur les forces de Veies et de Fidènes, 1596-1597, peinture sur bois (70 Ă— 99 cm).

En 396 av. J.-C. après un siège de dix ans (qui sur la durée correspond à celui du siège de Troie), les Romains conquièrent la ville en s'y introduisant de nuit par un tunnel creusé par eux, et débouchant dans un temple. S'effectue ensuite le déplacement à Rome du culte de Junon Reine depuis l'arx de Véies, et la distribution des terres de la ville conquise entre la plèbe romaine et les déserteurs de Véies et des villes alliées, Faléries et Capena Veteres.

À la suite du sac de Rome par les Gaulois de Brennus, Véies sert d'asile aux réfugiés romains.

Conséquences à Rome du siège et de la prise de Véies

Le siège de Véies, qui dura dix ans, et la prise de la ville, provoquèrent plusieurs contestations graves :

  • Ce fut la première fois que les guerriers romains, qui devaient constamment maintenir le blocage de la ville, ne rentraient pas dans leurs foyers lors des saisons froides (les guerres s'arrĂŞtaient traditionnellement en automne pour reprendre au printemps) : afin de compenser ce sacrifice, le gouvernement romain crĂ©a la solde (le guerrier devint soldat). Elle est payĂ©e grâce Ă  un impĂ´t versĂ© par les civils romains qui ne participent pas au siège, ce qui les mĂ©contente. Mais les « citoyens-soldats » restent insatisfaits, car ils ne peuvent que difficilement voir leurs familles, et ne peuvent participer Ă  certaines Ă©lections ayant lieu Ă  Rome (pas de vote par correspondance). Il sera plus tard interdit aux lĂ©gionnaires de se marier.
  • Le butin fait sur la ville est considĂ©rable, et son partage suscite, avant la victoire mĂŞme, des querelles très vives. Les civils sont autorisĂ©s Ă  se joindre aux soldats Ă  la fin du siège : ils ont versĂ© l'argent de la solde et exigent leur part des prises, que le butin soit vendu et que l'argent soit redistribuĂ©.

Les hommes ayant participé à la prise de la ville veulent que chacun soit propriétaire de ce qu'il a conquis par l'épée, selon l'usage ancien, et c'est cette tradition qui l'emporte finalement.

  • Les nobles romains craignent que l'Ă©normitĂ© du butin n'aboutisse Ă  bouleverser la hiĂ©rarchie sociale. On se souvint alors que le gĂ©nĂ©ral Camille a promis d'offrir au dieu Apollon une partie des prises, mais ces dernières ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© distribuĂ©es. Est alors demandĂ© aux bĂ©nĂ©ficiaires d'en restituer le dixième pour l'offrande au dieu, ce qui se fait de très mauvais grĂ©.

Cette prise d'une ville très riche et importante montre aux Romains le chemin à suivre pour s'enrichir. Ils retiendront la leçon. Une armée de métier sera organisée, et la noblesse, dont les généraux sont issus, fera en sorte d'être la première bénéficiaire des conquêtes futures.

La ville Ă©trusque

Monuments

Statue de Dionysos.

À l'extérieur des murs de la ville, sur un replat dominant un petit cours d'eau, le Piordo, subsistent les vestiges du sanctuaire de Portonaccio lié à la présence d'une source. Le temple, dont il ne reste que des vestiges des fondations, a été bâti vers le milieu du VIe siècle av. J.-C. Il a livré, au cours des fouilles de 1916, la célèbre statue en terre cuite de l'Apollon de Véies, exposée au musée de la villa Giulia, à Rome.

NĂ©cropoles

Des tumuli et des tombes ont été retrouvés, creusés dans la roche, notamment la tombe Campana, chambre funéraire découverte en 1843. La tombe des Canards (tomba delle anatre), découverte en 1958 est remarquable par son ancienneté, vers 680/670 av. J.-C.. Elle doit son nom à la fresque située sur la paroi du fond de la chambre funéraire.

La tombe des Lions Rugissants

Le a été découverte non loin du site de Véies, à Grotta Gramiccia, la plus ancienne tombe étrusque peinte connue à ce jour. Les experts la datent du VIIe siècle av. J.-C., vers 680/670 av. J.-C. Un petit corridor mène à une pièce basse de forme carrée qui présente sur ses murs deux niveaux de fresques murales caractérisées par des oiseaux aquatiques ou migrateurs au registre supérieur et des félins ou des lions, la gueule grande ouverte et à l'attitude menaçante, au registre inférieur, d'où le surnom donné à la tombe de tombe des lions rugissants. La tombe est certainement celle d'un prince ou d'un personnage d'un rang social élevé qui avait été incinéré et dont les cendres avaient été disposées là. Malgré la visite des pilleurs de tombes, elle a fourni un mobilier encore intéressant dont des céramiques, des fibules, des bijoux, une épée et, situé dans le couloir d'accès de la tombe, les vestiges d'un char de guerre à deux roues présentant des motifs décoratifs.

Ouvrages hydrauliques

Les Étrusques Ă©taient de remarquables hydrauliciens. Les VĂ©iens ont creusĂ© un important rĂ©seau de canaux de drainage et de galeries souterraines appelĂ©es cuniculi, dont le plus remarquable est le ponte Sodo (le «pont solide»), situĂ© au nord de la ville, qui n'est pas un pont mais un tunnel de quelque 70 m[6], qui devait dĂ©tourner les eaux de la Valchetta. De longs tunnels mènent jusqu'Ă  un tertre de la ville, ce qui corrobore le rĂ©cit de la bataille de VĂ©ies de Tite-Live.

  • Dessin de la Tombe Campana en l'Ă©tat oĂą elle fut dĂ©couverte (illustration tirĂ© du livre de George Dennis, chapitre II : VĂ©ies - le cimetière).
    Dessin de la Tombe Campana en l'état où elle fut découverte (illustration tiré du livre de George Dennis, chapitre II : Véies - le cimetière).
  • Dessin d'une fresque de la tombe Campana.
    Dessin d'une fresque de la tombe Campana.
  • Dessin d'une fresque de la tombe Campana.
    Dessin d'une fresque de la tombe Campana.
  • Dessin d'une fresque de la tombe Campana.
    Dessin d'une fresque de la tombe Campana.

La ville romaine

Colonnes de Véies utilisées pour le portique du palais Wedekind à la Piazza Colonna à Rome, par le pape Grégoire XVI.

Après sa prise par les Romains, le site de Véies ne fut pas abandonné mais perdit de son importance. Sur son emplacement Auguste fonda un municipe, le Municipium Augustum Veiens. Cette Véies romaine n'occupait que 20 ha[7] au centre du plateau, une superficie bien inférieure aux 190 ha de la cité étrusque. Quelques vers du poète Properce témoignent de ce déclin du site : « ...aujourd'hui la flûte monotone du berger retentit seule dans ses murs, et le laboureur moissonne sur ses tombeaux. »[8]. L'historien Florus ne dit pas autre chose : « ...qui se rappelle aujourd'hui qu'elle ait existé ? quels débris en reste-t-il ? quel vestige ? Il faut toute l'autorité des annales pour nous persuader qu'il y eut une ville de Véies. »[9]. Des édifices de l'époque augustéenne il ne subsiste pratiquement rien : ses monuments ont servi de carrière de marbre. On peut cependant mentionner les « Bagni della Regina », thermes situés au nord de la ville sur le Valchetta. À la même époque Livie possédait une villa (Villa Livia) à Prima Porta, sur le territoire de Véies. Une superbe et rare mosaïque polychrome en pâte de verre représentant l'embarquement d'un éléphant, datée de la première moitié du IVe siècle, a été trouvée dans la propriété de l'impératrice du Brésil en 1889[10].

La construction de la forteresse d'Isola Farnese au début du XIe siècle marqua l'abandon total du site.

Le site de VĂ©ies aujourd'hui

En 1997, la rĂ©gion du Latium a crĂ©Ă© le parc naturel rĂ©gional de VĂ©ies[11] (15 000 ha de territoire protĂ©gĂ©), dĂ©limitĂ© Ă  l'est et Ă  l'ouest par les anciennes voies consulaires et caractĂ©risĂ© par des plateaux (altipiano) en tuf volcanique, par des canaux d'irrigation (canaux della Crescenza, della Valchetta, della Torraccia, qui se jettent dans le Tibre), et par des pentes recouvertes de bois touffus conservĂ©s encore aujourd'hui Ă  l'Ă©tat naturel, des Ă©lĂ©ments qui sont tous caractĂ©ristiques de la structure gĂ©omorphologique de l'Étrurie mĂ©ridionale.

  • Localisation du parc naturel rĂ©gional de VĂ©ies.
    Localisation du parc naturel régional de Véies.
  • Panneau du parc naturel rĂ©gional di veio cartello
    Panneau du parc naturel régional di veio cartello
  • Flore du parc naturel rĂ©gional de VĂ©ies.
    Flore du parc naturel régional de Véies.
  • Champ dans le parc naturel rĂ©gional de VĂ©ies.
    Champ dans le parc naturel régional de Véies.

Art

Apollon de VĂ©ies, terre cuite Ă©trusque.

Chronologie

  • IXe siècle av. J.-C. : Ă‚ge du fer, premières traces de la ville de VĂ©ies. Apparition de la civilisation Ă©trusque.
  • VIIIe siècle av. J.-C. : Les tombes Ă  puits Ă©voluent vers de vĂ©ritables tombes Ă  fosses dans lesquelles on inhume le dĂ©funt entre des dalles de pierres formant un sarcophage rudimentaire. Des urnes-cabanes en bronze laminĂ© s’ajoutent aux urnes d’argiles. Les objets en bronze se diversifient et la cĂ©ramique d’impasto, le plus souvent faite au tour, adopte les formes grecques. La dĂ©coration des armes et des boucles de ceinture s’enrichit de motifs gĂ©omĂ©triques plus raffinĂ©s, dominĂ©s par les courbes (style orientalisant). Ă€ VĂ©ies, les maisons de pierre commencent Ă  remplacer les huttes de bois et de terre.
  • VIIe siècle av. J.-C. : Guerre de Rome, dirigĂ©e par Tullus Hostilius, contre VĂ©ies.
  • 578-534 av. J.-C.: Guerre de Rome, dirigĂ©e par Servius Tullius, contre VĂ©ies.
  • 525 av. J.-C. : Le roi romain Tarquin le Superbe fait construire sur le Capitole un temple de Jupiter dĂ©corĂ© de terre cuite fabriquĂ©es par des artistes de VĂ©ies.
  • 482 av. J.-C. : DĂ©but de la guerre contre Rome. Alliance de Rome et de Caere contre VĂ©ies.
  • 477 av. J.-C. : La famille romaine des Fabii qui tentait d’élargir sa puissance au nord est dĂ©cimĂ©e près de VĂ©ies, sur les bords de la CrĂ©mère. Ces trois cent six Fabii sont en rĂ©alitĂ© une des dix-sept tribus rustiques de Rome (unitĂ©s territoriales), portant un nom gentilice. Les VĂ©iens exploitent leur victoire par l’occupation du Janicule. Une armĂ©e romaine les en expulsera.
  • 474 av. J.-C. : TrĂŞve de quarante ans conclue avec Rome.
  • 438 av. J.-C. : Fidènes, ancienne ville Ă©trusque devenue colonie romaine, se soulève contre Rome et chasse les colons. VĂ©ies intervient en sa faveur.
  • 428 av. J.-C. : Guerre entre Rome et VĂ©ies dont le roi Lars Tolumnius est tuĂ©.
  • 425 av. J.-C. : Rome reconquiert Fidènes, tĂŞte de pont de VĂ©ies sur le Tibre. TrĂŞve de vingt ans entre Rome et VĂ©ies.
  • 406 av. J.-C. : DĂ©but du siège de la ville Ă©trusque de VĂ©ies par le dictateur romain Camille, qui dĂ©sire s’emparer de ses salines. La ville est abandonnĂ©e Ă  son sort par la ligue Ă©trusque dont l’aristocratie mĂŞme se montre favorable aux Romains.
  • 396 av. J.-C. : Prise de VĂ©ies par les Romains.
  • 390 av. J.-C. : Premier affrontement entre Celtes et Romains.
    • Les Gaulois SĂ©nons se prĂ©sentent devant la ville Ă©trusque de Clusium (Chiusi), qui est dans la sphère d’influence romaine. Rome envoie une ambassade, chargĂ©e d’offrir sa mĂ©diation. Mais les ambassadeurs violent la neutralitĂ© en intervenant les armes Ă  la main contre les Gaulois, qui demandent rĂ©paration Ă  Rome. Devant son refus, les Gaulois marchent sur la ville. L’armĂ©e romaine se porte Ă  leur rencontre et prend position, en avant de VĂ©ies, près du ruisseau de l’Allia. Il n’y a pas de combat. EffrayĂ©es par les cris des Gaulois et dĂ©concertĂ©es par leur impĂ©tuositĂ©, les troupes romaines se dĂ©bandent et cherchent prĂ©cipitamment un abri Ă  Rome ou dans les villes voisines.
  • 388 av. J.-C. : Prise et sac de Rome par le Gaulois Brennus.
    • Marcus Manlius Capitolinus, alertĂ© par les oies, sauve la citadelle du Capitole oĂą se sont rĂ©fugiĂ©s les dĂ©bris de l’armĂ©e, les magistrats et une partie de la population. PressĂ©s par la famine, les Romains capitulent. Le tribun Sulpicius offre mille livres d’or Ă  Brennus en Ă©change de son retrait. Les poids apportĂ©s par les Gaulois sont pipĂ©s, et comme le tribun les refuse, Brennus, rejetant toutes discussions, ajoute son Ă©pĂ©e sur la balance (Vae victis !). Au cours de la retraite, quelques-unes des bandes gauloises, attaquĂ©es par les garnisons de Caere et de VĂ©ies (Camille), subissent de lourdes pertes.

Notes et références

  1. (en) Alessandra Bernardinetti, Anna de Santis et Luciana Drago, "Burials as Evidence for Proto-Urban Development in Southern Etruria: the Case of Veii", Urbanization in the Mediterranean in the 9th to 6th centuries BC, p. 317-342.
  2. (en) John Rich et Andrew Wallace-Hadrill, City and country in the ancient world, p. 198.
  3. (en) Anne Kahane, Leslie Murray Threipland, John Bryan Ward-Perkins, The Ager Veientanus, North and East of Rome.
  4. Parc naturel régional de Véies Les parcs et les aires protégées dans la région du Latium. Consulté le 15 juin 2009.
  5. Tite-Live, Histoire romaine: livre I, paragraphe 14-15.
  6. Briquel 1993, p. 94
  7. Cataldi, Pasquinucci et Francesca Boitani 1975, p. 231
  8. Properce, Élégies, IV, 10
  9. Florus, Abrégé de l'histoire romaine, I, 12
  10. [Duval et Baratte 1970] Noël Duval et François Baratte, « Une mosaïque retrouvée : L'embarquement de l'éléphant provenant de Véies », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France,‎ , p. 142-151 (lire en ligne [sur persee], consulté le ).
  11. Site officiel : http://www.parcodiveio.it/

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Alessandra Bernardinetti, Anna de Santis et Luciana Drago, "Burials as Evidence for Proto-Urban Development in Southern Etruria: the Case of Veii", Urbanization in the Mediterranean in the 9th to 6th centuries BC, Copenhague, Museum Tusculanum Press, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Anne Kahane, Leslie Murray Threipland, John Bryan Ward-Perkins, The Ager Veientanus, North and East of Rome, Rome, The British School at Rome, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) John Rich et Andrew Wallace-Hadrill, City and country in the ancient world, Routledge, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Mario Torelli, "The Etruscan City-State", A comparative study of thirty city-state cultures, Copenhague, Kongelige Danske Videnskabernes Selskab, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Maria Cataldi, Marinella Pasquinucci et Francesca Francesca Boitani, Les citĂ©s Ă©trusques, Elsevier Sequoia, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Dominique Briquel, Les Etrusques. Peuple de la diffĂ©rence, Armand Colin, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Hubaux, Rome et VĂ©ies, Paris, 1958.

Articles connexes

Liens externes

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