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Patras

Patras (grec moderne : Πάτρα : Pátra ou Πάτραι, Pátrai) est une ville de Grèce, située en Achaïe au nord de la péninsule du Péloponnèse, sur le golfe homonyme ouvrant sur la mer Ionienne.

Patras
(el) Πάτρα
Patras
Administration
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Grèce-Occidentale
District régional Achaïe
Code postal 26x xx
Indicatif téléphonique 2610
Immatriculation AX
Démographie
Population 168 034 hab. (2011[1])
Géographie
Coordonnées 38° 15′ 00″ nord, 21° 44′ 00″ est
Altitude 10 m
Localisation
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Patras
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Patras

    Géographie

    Comme d’autres villes méditerranéennes, Patras s’étire le long de la côte, serrée entre mer et montagne (le mont Panachéen la surplombe) sur 15 km de long et deux à cinq de large. Elle se situe à 215 km à l’ouest d’Athènes et possède quatre grands quartiers :

    • la vieille ville, entourant le château ;
    • la ville basse, où se trouvent le port et les commerces ;
    • la zone industrielle ouest ;
    • la zone industrielle est.

    Étymologie et mythologie

    Patras est née d’un synœcisme entre sept villages dont Arrhoé (« labouré »), Anthée (« fleuri ») et Mesatis (« sis au milieu »). Son nom, en grec ancien Πάτραι Pátrai, « ceux de Patréus », est réputé, selon la mythologie grecque, provenir de Patréus (Πατρέας) fils de Preugène et neuvième descendant de Lacédémon (fondateur de Sparte)[2]. Les habitants de Patras devaient offrir chaque année en sacrifice la plus belle jeune fille et le plus beau garçon de leur ville, en châtiment d’un sacrilège commis autrefois dans le temple de la déesse Artémis par la prêtresse Cométho[3].

    Histoire

    Patras est attestée sans interruption depuis plus de trois millénaires. Son devenir suit l’histoire antique de l’Achaïe, pays enchâssé entre le Mont Érymanthe et la mer. Au Ve siècle av. J.-C., elle reste prudemment neutre pendant les guerres médiques et la Guerre du Péloponnèse. En 281/280, elle est parmi les douze cités cofondatrices de la ligue achéenne, dissoute plus tard par les Macédoniens, et passe sous domination romaine en 146 av. J.-C., après la destruction de Corinthe. Elle garde une certaine autonomie, émettant ses propres monnaies. On y a découvert de nombreuses stèles funéraires de gladiateurs, témoins de l’influence romaine[4].

    Monnaie en alliage cuivreux, frappée à Patrae, en l’honneur des enfants de l’empereur romain Claude.

    À l’époque romaine, Patras est le port le plus actif du golfe de Corinthe et le point de passage incontournable des trajets entre l’Italie et l’Orient en passant par la Grèce, grâce à ses relations avec le port de Brindisi en Italie du Sud. Elle prospère : la population et la production artisanale de tissus fins augmentent, avec la création d’ateliers textiles. Dès lors, Patras fut aussi un important marché avec Corinthe et Athènes. En 31 av. J.-C., après la victoire d’Octave-Auguste à Actium, ce dernier fonde à côté de la cité de Patrae une colonie de vétérans nommée Colonia Patrensis, qui conduira à une réorganisation des régions de Grèce centrale et du Péloponnèse occidental.

    La tradition ecclésiastique affirme que l’apôtre André y a été martyrisé et que ses reliques reposent dans la basilique portant son nom. Par la christianisation, Patras entre dans la civilisation byzantine mais subit les invasions gothiques au IVe siècle, slaves au VIIe siècle et sarrasines au VIIIe siècle, ce qui amène un déclin, bien qu’elle ait été relevée à chaque fois. En 1204, les croisés s’en emparent et son histoire suit dès lors, pendant deux siècles et quart, celle de l’état « latin » d’Achaïe. La cité puis le château sont reconquis par les Byzantins du despotat de Morée en 1429 et 1430, avant d’être finalement pris par les Ottomans en 1460[5]. Durant la période « latine », la cité déjà siège d’une métropole orthodoxe, devient en 1205 le siège d’un archidiocèse catholique, disparu en 1441, qui constitue aujourd’hui le siège titulaire catholique de Patras (en).

    Durant la période ottomane, la ville est appelée Balyabadra, prononciation turque de Παλάια / Paléa Patra (« ancienne Patras »)[6]. Elle revendique l’honneur d’avoir été parmi les premières villes grecques à s’être soulevées lors de la guerre d'indépendance grecque, sous l’impulsion de son archevêque Germanos ; la cité est cependant détruite par les combats au tout début de la guerre et les insurgés ne réussissent pas à s’emparer de la forteresse, qui est finalement prise par les troupes françaises le 14 octobre 1828, au cours de l’expédition de Morée.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, Patras fut occupée par la Kriegsmarine et la Wehrmacht en 1941, remise aux forces italiennes jusqu’en octobre 1943, puis à nouveau reprise par les nazis qui fusillèrent de nombreux résistants et otages, et déportèrent les juifs grecs.

    Administration

    Patras est le chef-lieu du dème homonyme et du district régional (département) d'Achaïe ; elle est également la capitale la périphérie (région) de Grèce-Occidentale, et celle du diocèse décentralisé de Péloponnèse-Grèce occidentale-Îles Ioniennes.

    Démographie

    Avec 168 034 habitants en 2011, c’est la troisième ville du pays après Athènes et Thessalonique, et la plus peuplée du Péloponnèse.

    Économie

    Patras est avec Igoumenítsa une « porte occidentale de la Grèce », port d’arrivée des ferries en provenance d’Italie et d’Espagne. C’est une ville principalement ouvrière et industrielle mais c’est aussi l’une des villes les plus pauvres de Grèce depuis la crise financière des années 2010, due à la dérégulation mondiale et aux endettements de la Grèce, en partie consécutifs aux Jeux olympiques de 2004. Le maire en est le communiste Kóstas Peletídis (en) élu en 2014[7].

    Transport

    Patras vue du port.

    Patras est le principal port de voyageurs sur le golfe de Patras à destination des îles Ioniennes (Zante, Céphalonie, Corfou, Ithaque) et de l’Italie. Elle a été tôt reliée par le train à Athènes, à 215 km à l’est. Mais faute de rentabilité, la voie ferrée a périclité à la fin du XXe siècle et les liaisons se font désormais par autocars ; seul le tronçon Paléa Achaïa-Psathopyrgos a été remis en usage en 2012 en tant que train de banlieue de Patras qui, lui, est rentable[8]. Psathopyrgos se situe à proximité du pont suspendu Rion-Antirion qui traverse le golfe de Corinthe et relie le Péloponnèse à la Grèce continentale par l’autoroute grecque A5, composante de la route européenne 65.

    La ville possède 15 lignes de bus dont 3 qui appartiennent à la municipalité ; la réintroduction d’un tramway moderne est à l’étude.

    Culture

    Patras possède un institut de technologie et deux universités dont l’Université de Patras. C’est un important centre de recherches scientifiques notamment dans le domaine des technologies innovantes et des énergies renouvelables.

    Son musée archéologique a été inauguré le . Il est, avec 8 000 m², le deuxième plus grand musée de Grèce, après le musée de l'Acropole d'Athènes. Il retrace l’histoire de la région et de la ville de la préhistoire à la fin de l’époque romaine.

    En hiver (du 17 janvier au lundi pur) s’y déroule l’un des plus célèbres carnavals helléniques, voire des Balkans, évoquant l’actualité sur le mode satirique.

    En 2006, Patras a été capitale européenne de la culture.

    Curiosités :

    Équipements sportifs :

    • Stade Olympique Panpeloponisiako
    • Stade Panachaikis
    • Stade "Andreas Kanistras"
    • Stade Prosfigika

    Alentours :

    Personnalités liées à la commune

    Jumelages

    Notes et références

    1. (el) « Résultats du recensement de la population en 2011 »
    2. Pausanias le Périégète, Description de la Grèce, III, 2, 1.
    3. Pausanias, Op.cit., VII, 19, 1 et suiv., rapporte que Cométho, prêtresse du temple d'Artémis Triclarie de Patras, était amoureuse de Mélanippe. N'étant pas autorisés à se marier, ils se rencontraient secrètement dans le temple. Artémis outragée envoya la famine et la peste sur la ville ; pour l'apaiser, les habitants tuèrent les deux amants et ensuite, chaque année, un jeune homme et une jeune fille étaient sacrifiés à la déesse jusqu'à ce que, conformément aux instructions de l'oracle de Delphes, le roi Eurypyle fils de Déxamène mette fin aux sacrifices.
    4. Athanassios Rizakis, « Munera gladiatoria à Patras », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 108, no 1, , p. 533-542 (lire en ligne).
    5. (tr) Ayşe Kayapınar, « Osmanlı Döneminde Mora’da Bir Sahil Şehri : Balya Badra/Patra (1460-1715) », in Tarih ve Coğrafya Araştırmaları Dergisi, I (1), pp. 67-93, 2016.
    6. (tr) Ayşe Kayapınar, op. cit.
    7. http://www.jacques-toutaux.pro/article-grece-victoire-sans-appel-du-communiste-kke-kostas-peletidi-elu-maire-63-56-de-patras-quatr-123734289.html
    8. (el) « Le train de banlieue de Patras a fait de profit »,
    9. « https://www.patrasevents.gr/article/303087-i-lista-me-tis-23-adelfopoiimenes-poleis-tis-patras-iparxei-ousia-omos »
    10. « https://www.banjaluka.rs.ba/wp-content/uploads/2017/08/Strategija_razvoja_turizma.pdf »
    11. « https://www.debrecen.hu/hu/debreceni/testvervarosok/patrasz »
    12. « https://www.limassol.org.cy/el/didimopoiimenes-poleis »
    13. « https://www.lutskrada.gov.ua/en/pages/pobratymy-lutska »
    14. « http://old.lutskrada.gov.ua/en/actual/partner-cities »
    15. « http://www.saint-etienne.fr/sites/default/files/Les%20jumelages.pdf »

    Voir aussi

    Liens externes

    Bibliographie

    • Jules Herbillon, Les cultes de Patras, avec une prosopographie patréenne, Johns Hopkins University Press (Studies in archaeology 5), Baltimore, 1929, XVI-183 p.
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