AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Gjirokastër

GjirokastĂ«r ou Gjirokastra est une municipalitĂ© du sud de l'Albanie et le chef-lieu de la prĂ©fecture du mĂȘme nom. Elle est situĂ©e Ă  142 km au sud de Tirana. Sa population s'Ă©levait Ă  25 301 habitants en 2011.

Gjirokastër
Gjirokastra
Blason de Gjirokastër
HĂ©raldique
Gjirokastër
Administration
Pays Drapeau de l'Albanie Albanie
District Gjirokastër
DĂ©mographie
Population 25 301 hab. (2011)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 40° 04â€Č 41″ nord, 20° 08â€Č 53″ est
Altitude 193 m
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Albanie
Voir sur la carte administrative d'Albanie
Gjirokastër
    Centres historiques de Berat et de Gjirokastra *
    Image illustrative de l’article GjirokastĂ«r
    Maisons des quartiers historiques
    Pays Drapeau de l'Albanie Albanie
    Subdivision District de Gjirokastër
    Préfecture de Gjirokastër
    Type Culturel
    CritĂšres (iii) (iv)
    Superficie 59 ha
    Zone tampon 136 ha
    Numéro
    d’identification
    569bis
    Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
    AnnĂ©e d’inscription 2005 (29e session)
    * Descriptif officiel UNESCO
    ** Classification UNESCO

    Elle est inscrite depuis 2005 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Toponymie

    • en albanais : GjirokastĂ«r [gjiÉŸoˈkastəɟ] et Gjirokastra,
    • en grec : Î‘ÏÎłÏ…ÏÏŒÎșÎ±ÏƒÏ„ÏÎż, ArgyrĂłkastro,
    • en italien : Argirocastro
    • en turc : Ergiri
    • en aroumain : Liurocastru

    GĂ©ographie

    SituĂ©e par la route Ă  215 km au sud de Tirana et Ă  36 km de la frontiĂšre avec la GrĂšce, GjirokastĂ«r s’étend des pentes de Mali i GjerĂ« (« la Grande Montagne Â») pour la partie ancienne jusqu’aux rives du Drino pour les quartiers modernes.

    Histoire

    Sur le site de GjirokastĂ«r, on a trouvĂ© des traces d’habitations datant du Ier siĂšcle av. J.-C., sur les pentes de l’actuel Mali i GjerĂ«. La ville fut probablement construite autour d’un chĂąteau vers le XIIe siĂšcle. À l’époque de l’Empire byzantin, elle Ă©tait commercialement connue sous le nom d'ArgyrĂłpolis (« ville d’argent », en grec Î‘ÏÎłÏ…ÏÏŒÏ€ÎżÎ»Îčς) ou ArgyrĂłkastron (« chĂąteau d’argent », en grec Î‘ÏÎłÏ…ÏÏŒÎșÎ±ÏƒÏ„ÏÎżÎœ).

    La ville faisait partie du despotat d'Épire au XIVe siĂšcle avant de passer sous domination ottomane en 1417. Au XVIIe siĂšcle Gjirokastre rayonnait avec son bazar oĂč l’on commerçait broderies, soieries et son fameux yaourt. Elle fut conquise en 1811 par Ali Pasha, gouverneur albanais dotĂ© d’un grand pouvoir, qui dĂ©veloppa les dĂ©fenses de la ville et fit construire un aqueduc de 10 kilomĂštres de long pour approvisionner en eau potable la citadelle. Cet aqueduc fut dĂ©truit en 1932.

    À la fin du XIXe siĂšcle, la ville devint un centre de rĂ©sistance Ă  la domination turque. HabitĂ©e par une population majoritairement albanaise, avec une minoritĂ© importante grecque, Gjirokastre a Ă©tĂ© largement revendiquĂ©e dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, tout d’abord par les Grecs au cours de la PremiĂšre Guerre balkanique (1912-1913). En 1914, Georgios Christakis-Zographos, alors ministre des Affaires Ă©trangĂšres de GrĂšce, proclama Gjirokastre capitale de l’État autonome de l’Épire du nord. Mais celui-ci disparut dĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale. Puis GjirokastĂ«r fut occupĂ©e par des troupes françaises durant cette pĂ©riode avant de revenir Ă  l’Albanie. Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville passa sous contrĂŽle italien en 1939, puis grec en dĂ©cembre 1940 et allemand, et redevint dĂ©finitivement albanaise en 1944.

    La maison natale de Enver Hoxha.

    Le rĂ©gime communiste de l’aprĂšs-guerre dĂ©veloppa la ville sur les plans industriel et commercial. Elle fut Ă©levĂ©e par le rĂ©gime au rang de « ville-musĂ©e » en relation avec son Ă©tat de conservation, mais aussi parce qu’elle est la ville natale de Enver Hoxha, premier secrĂ©taire du Parti du travail d'Albanie, qui y naquit en 1908. Sa maison natale, transformĂ©e en musĂ©e, devint alors un des principaux centres du culte de la personnalitĂ© du dictateur.

    GjirokastĂ«r souffrit de nombreux problĂšmes Ă©conomiques Ă  la chute du rĂ©gime communiste en 1991. Il y eut tout d'abord d'importants mouvements d'Ă©migration, principalement vers la GrĂšce et l'Italie. Le point d’orgue se situa en mars 1997 avec l'effondrement des pyramides spĂ©culatives ou chaĂźne de Ponzi, sous la prĂ©sidence de Sali Berisha. S’ensuivirent une grande insĂ©curitĂ© et un dĂ©but de guerre civile. De violentes manifestations anti-gouvernementales surtout dans l’Albanie du sud et particuliĂšrement Ă  GjirokastĂ«r provoquĂšrent la dĂ©mission du prĂ©sident. Le , un attentat dĂ©truisit la maison natale d’Hoxha, sans qu’on en retrouve les auteurs.

    Depuis cette pĂ©riode, on assiste Ă  un nouveau dĂ©collage Ă©conomique. Du fait de la prĂ©sence d’une forte minoritĂ© grecque, des accords bilatĂ©raux particuliers existent entre l’Albanie et la GrĂšce, basĂ©s sur le « Pacte d’amitiĂ©, de coopĂ©ration, de bon voisinage et de sĂ©curitĂ© » signĂ© en 1996. Il s’agit d’un accord de coopĂ©ration Ă©conomique, industrielle, technique et scientifique. À titre d’exemple, l’accord en 2004 sur la construction et la mise en service de l’hĂŽpital militaire de GjirokastĂ«r.

    Culture

    La ville avait Ă©tĂ© proposĂ©e Ă  l’inscription au Patrimoine mondial dĂšs 1988 mais elle avait essuyĂ© un refus compte tenu d’un nombre trop important de constructions modernes prĂšs du quartier historique.

    Elle remplit les critĂšres iii et iv de l’UNESCO : d’une part « la vieille ville de Gjirokastra est le tĂ©moignage exceptionnel d’une sociĂ©tĂ© et d’un mode de vie pĂ©rennes et presque disparus, influencĂ©s par la culture et la tradition de l’islam Ă  l’époque ottomane » et d’autre part « la ville historique de Gjirokastra est un exemple rare de ville ottomane bien prĂ©servĂ©e, construite par des fermiers propriĂ©taires de grands domaines, autour de la citadelle du XIIIe siĂšcle ». L’architecture se caractĂ©rise par la construction d’un type de maisons Ă  tourelle, le « kule » turc, qui s’étagent en pente dans les vieux quartiers de Mali i GjerĂ« : les maisons qui font penser Ă  de petites forteresses groupĂ©es, comportent gĂ©nĂ©ralement un rez-de-chaussĂ©e surĂ©levĂ©, un premier Ă©tage utilisĂ© Ă  la saison froide et un deuxiĂšme Ă©tage servant pour la saison chaude. L’intĂ©rieur est ornĂ© de riches dĂ©tails dĂ©coratifs et de motifs floraux peints, en particulier dans les espaces rĂ©servĂ©s Ă  l’accueil des visiteurs. Le toit est recouvert de lauzes grises.

    À GjirokastĂ«r se dĂ©roule depuis 1968, le traditionnel festival de musique folklorique, rassemblant les formations artistiques musicales instrumentales et folkloriques de tout le pays mais aussi des rĂ©gions limitrophes de souche albanaise pour perpĂ©tuer la culture albanaise.

    Étant donnĂ© la prĂ©sence d'une communautĂ© d'origine grecque, on retrouve dans la rĂ©gion de GjirokastĂ«r des panneaux de signalisation routiĂšre bilingue (albanais/grec).

    GjirokĂ€ster, quoique la ville ne soit jamais explicitement nommĂ©e, est le sujet principal d’un roman en grande partie autobiographique d’IsmaĂŻl KadarĂ© : KronikĂ« nĂ« gur, 1971 (trad. Edmond Tupia, Chronique de la ville de pierre, Hachette, 1973) : « C’était une ville penchĂ©e, peut-ĂȘtre la plus penchĂ©e au monde, qui avait bravĂ© toutes les lois de l’architecture et de l’urbanisme. Le faĂźte d’une maison y effleurait parfois les fondations d’une autre et c’était sĂ»rement le seul lieu au monde oĂč, si l’on glissait sur le cĂŽtĂ© d’une rue, on risquait de se retrouver sur un toit. [...] En marchant dans la rue, on pouvait par endroits, en Ă©tendant un peu le bras, accrocher son chapeau Ă  la pointe d’un minaret. Bien des choses y Ă©taient bizarres et beaucoup d’autres semblaient appartenir au royaume des songes. » (pages 7-8 de la traduction française).

    Personnalités liées à la ville

    Économie

    GjirokastĂ«r est un centre industriel et commercial axĂ© autour de l’agro-alimentaire, le cuir et les textiles.

    Patrimoine

    Galerie

    • maison typique Ă  tourelle
      maison typique Ă  tourelle
    • vieux quartiers
      vieux quartiers
    • toits de lauzes grises des vieux quartiers
      toits de lauzes grises des vieux quartiers
    • maison traditionnelle
      maison traditionnelle
    • vue de la ville moderne
      vue de la ville moderne
    • citadelle
      citadelle
    • ancienne prison
      ancienne prison

    Notes et références

      Bibliographie

      Liens externes

      Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.