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Bataille de Corinthe

La bataille de Corinthe, plus souvent appelée bataille de Leucopétra, est une bataille entre la République romaine et la Ligue achéenne en 146 av. J.-C., qui aboutit à la destruction totale de Corinthe. Cette bataille marque le début de la période de domination romaine dans l'histoire grecque.

Bataille de Corinthe
Description de cette image, également commentée ci-après
La guerre d'AchaĂŻe en 146 av. J.-C.
Informations générales
Date 146 av. J.-C.
Lieu Isthme de Corinthe
Issue
  • Victoire romaine
  • Destruction de Corinthe
  • HĂ©gĂ©monie romaine sur la Grèce
Forces en présence
23 000 fantassins
3 500 cavaliers
14 000 fantassins
600 cavaliers

Guerre d'AchaĂŻe (en)

Batailles

Bataille de ScarphĂ©e (en) - Bataille de Corinthe

CoordonnĂ©es 37° 54′ 19″ nord, 22° 52′ 49″ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Bataille de Corinthe

Contexte historique

Après avoir évacué le danger séleucide, près de 40 ans plus tôt, avec la Paix d'Apamée et éliminé Carthage au printemps 146, Rome se concentre sur la Grèce. Le conflit qui oppose Rome à son ancien allié, la Ligue achéenne, a pour origine un différend entre Athènes et Oropos. Son règlement passe par une assemblée de la ligue se déroulant à Corinthe. Cette dernière va cristalliser les antagonismes et conduire la ligue et Corinthe à leur perte. En effet devant les tergiversations de la ligue, les Romains finissent par prendre position en faveur de l’autonomie de certaines cités de la ligue dont Corinthe[1]. La cité d'Héraclée de Trachis profite de l’occasion pour faire sécession, ce qui conduit la ligue à mobiliser une armée pour la reprendre[2].

En 146, Rome déclare alors la guerre à la ligue achéenne. Parti de Macédoine afin de négocier la paix avant l'arrivée du consul Mummius, Metellus marche sur la Grèce[3]. À la suite de l'échec des négociations, et après plusieurs victoires sur les forces de la ligue lors de l'été de cette année, en particulier contre la première armée des Achéens commandée par Critolaos de Megalopolis (en) à la bataille de Scarphée (en) en Locride[3], les Romains avancent sans encombre vers Corinthe. Après leur défaite à Scarphée, les Grecs se replient vers Corinthe et nomment Diaios stratège. Ce dernier réunit une nouvelle armée[4].

DĂ©roulement de la bataille

Le consul romain Lucius Mummius, avec 23 000 fantassins et 3 500 cavaliers (probablement deux lĂ©gions, plus les alliĂ©s italiens) plus des renforts crĂ©tois et pergamĂ©niens, avance vers le PĂ©loponnèse. Le gĂ©nĂ©ral achĂ©en Diaios rassemble Ă  Corinthe 14 000 fantassins et 600 cavaliers (plus Ă©ventuellement les survivants de la première armĂ©e). Les AchĂ©ens procèdent Ă  une attaque-surprise rĂ©ussie sur le camp de la garde romaine et infligent aux Romains de lourdes pertes[5].

Encouragés par ce succès, les Achéens se lancent dans la bataille. Leur cavalerie, en forte infériorité numérique, n'attend pas de recevoir la charge de la cavalerie romaine et s'enfuit immédiatement. Cependant, l'infanterie achéenne résiste aux légions romaines jusqu'à ce qu'une force compacte d'un millier de fantassins romains charge leur flanc et les mette en fuite[5].

Si certains Achéens se réfugient alors dans la cité de Corinthe, la défense ne peut être organisée, Diaios ayant fui en Arcadie. La cité est abandonnée dans la nuit par les Achéens[2]. Après trois jours d'attente, Mummius prend la ville sans combat. Il fait exécuter la plupart des hommes et vend les femmes et les enfants comme esclaves avant d’incendier la ville[5]. - [6] - [7]. Après cette victoire, Mummius reçoit le surnom d'« Achaïcus » comme le vainqueur de la Ligue des Achéens[8].

Conséquence

En anéantissant Corinthe, Rome réserve le même sort à la cité grecque qu'à Carthage, ce qui marque une rupture importante de la politique romaine en Grèce. La destruction de Corinthe est sans doute due à la crainte des Romains d'une résurrection de l’opposition corinthienne[9] et à la volonté de faire un exemple en effaçant son identité. Son territoire est effet intégré à l'Ager Publicus dont une partie passe sous contrôle de Sicyone[10] - [11]. Cet épisode marque la fin définitive de l'indépendance de la cité[12].

Bien qu'il existe des traces archéologiques d’un habitat postérieur à la destruction de la cité, Jules César refonde la ville comme Colonia Laus Iulia Corinthiensis (colonie de Corinthe en l'honneur de Jules) en 44 av. J.-C., peu avant son assassinat[13].

Notes et références

Sources antiques

Bibliographie

  • Xavier Bouteiller, Le territoire de Corinthe : Transformations politiques et amĂ©nagements du paysage (440 av. J.C.- 96) (thèse de doctorat), UniversitĂ© du Maine, , 328 p. (OCLC 494485120, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Sviatoslav Dmitriev, The Greek Slogan of Freedom and Early Roman Politics in Greece, Oxford/New York, Oxford University Press, , 544 p. (ISBN 978-0-19-537518-3, prĂ©sentation en ligne)
  • (en) Christopher S. Mackay, Ancient Rome : A Military and Political History, Cambridge University Press, , 395 p. (ISBN 978-0-521-80918-4, prĂ©sentation en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Robert Morkot, Atlas de la Grèce antique : 6500 Ă  30 av. J.-C., Autrement, coll. « Atlas/MĂ©moires », , 144 p. (ISBN 978-2-86260-764-1)
  • AndrĂ© Piganiol, La conquĂŞte romaine, P.U.F., , 661 p. (ISBN 978-2-13-047065-6) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Graham Shipley, The Greek World After Alexander 323-30 BC, Londres, Routledge, , 600 p. (ISBN 978-0-415-04618-3, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

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