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Jardins de Lucullus

Les Jardins de Lucullus (Horti Lucullani en latin) étaient des jardins aménagés au Ier siècle av. J.-C. par le richissime Lucullus sur les pentes de la colline du Pincio, au nord de la Rome antique. À l'époque moderne, il ne subsiste que quelques vestiges de soubassement à proximité de la villa Médicis.

Jardins de Lucullus
Lieu de construction Regio VI Alta Semita
Mont Pincius
Date de construction Vers 60 av. J.-C.
Ordonné par Lucullus
Type de bâtiment Jardins
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Carte de la Rome antique montrant la localisation de Jardins de Lucullus.
Jardins de Lucullus
Localisation des jardins dans la Rome antique (en rouge)

CoordonnĂ©es 41° 54′ 23″ nord, 12° 29′ 19″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Historique

Les jardins sont créés vers 60 av. J.-C. par Lucullus, après son retour en 63 av. J.-C. de ses campagnes en Asie mineure, et financés grâce à la vente du butin de ces campagnes[1]. Son fils Lucius Licinus Lucullus hérite des jardins. Après l’assassinat de Jules César en 44 av. J.-C., il suit le parti de Cassius et Brutus, et meurt à la bataille de Philippes en 42 av. J.-C.. Ses biens sont saisis et attribués aux partisans d’Octave et Marc Antoine. Une inscription découverte dans les jardins de la villa Médicis atteste de la possession de terrains par un Messala Corvinus identifié comme l’orateur Valériius Messala Corvinus[2]. Selon Pierre Grimal, on ne peut supposer que le terrain de Valerius ait été contigu aux jardins de Lucullus, car ces derniers auraient eu une superficie trop réduite. Donc après le partage des biens de proscrits par les triumvirs, les jardins de Lucullus seraient passés en possession de Valerius Corvinus, propriétaire suivant et non voisin limitrophe[3].

Sous Claude, le sénateur gaulois Valerius Asiaticus, sans attache avec le précédent Valerius, détient les jardins de Lucullus. En 47, il est accusé de complot et contraint au suicide à l’instigation de Messaline, qui selon Tacite[4] et Dion Cassius[5] convoite les Jardins de Lucullus. Les jardins sont confisqués et deviennent propriété impériale, c’est là que Messaline est exécutée l’année suivante[6].

Localisation

Lucullus avait de somptueuses villas dans diverses parties de l'Italie, aux dires de Salluste ; il y passait quelques mois suivant les saisons de l'année, de manière à jouir d'un printemps perpétuel. On cite surtout celle dont l'emplacement est aujourd'hui occupé par la villa Médicis et une autre au-dessous de Tusculum, où l'on voit actuellement Frascati et ou furent plantés les premiers cerisiers apportés en Europe.

Le cerisier aigre que Lucullus passait pour avoir apporté d'Asie.

Les jardins de Lucullus de la villa Médicis sont implantés sur l'extrémité sud de la colline du Pincio, dans un secteur qui domine au sud-est l'actuelle piazza di Spagna. Cet emplacement judicieusement choisi car orienté à l'ouest, au sud et à l'est recevait largement la lumière du soleil du lever au couchant[7]. La colline au moment de la création des jardins était hors du périmètre de la ville de Rome (le pomœrium), et donc aménageable au gré de son propriétaire. Un texte de Frontin donne un élément de localisation, en indiquant que la sortie et les premières arches de l’aqueduc de la Virgo sont sous les jardins de Lucullus[8]. Les limites des jardins de Lucullus et son extension sur le Pincio restent incertaines. Il était probablement limitrophes dans sa partie nord des jardins de Pompée peut-être selon Grimal à hauteur de l’actuelle villa Médicis[9].

Lucullus avait de nombreuses résidences et donc de nombreux jardins. Les jardins de Lucullus, au cap Misène, près de Baïes, dans la baie de Naples, étaient célèbres par leur magnificence ; on nommait leur créateur le Xerxès romain. Ils étaient formés de terrasses très élevées au-dessus de la mer et de vastes pièces d'eau. Ces coûteuses compositions tiraient certainement leur origine des exemples rapportés par le général romain de ses expéditions militaires dans l'Asie, et ils étaient si peu répandus alors (un demi-siècle au plus av. J.-C.), que Varron et Cicéron s'en sont agréablement moqués[10].

Notes et références

  1. Filippo Coarelli, traduit de l’italien par Roger Hanoune, Guide archéologique de Rome, édition originale italienne 1980, Hachette, 1998, (ISBN 2012354289), p. 170
  2. Inscription Locus in quo maceria est et maceria privata M. MessalaI Corvini, CIL, VI, 29 782
  3. Pierre Grimal, Les jardins romains, PUF, 1969, p. 128
  4. Tacite, Annales, XI, 1-3
  5. Dion Cassius, LX, 31
  6. Tacite, Annales, XI, 36
  7. Pierre Grimal, Les jardins romains, PUF, 1969, p. 122 et 131
  8. Frontin, De aqu, 10 et 22
  9. Pierre Grimal, Les jardins romains, PUF, 1969, p. 129
  10. "L'Art des jardins" Édouard André - 1879
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