Fides (mythologie)
Dans la mythologie romaine, Fides ou FidĂšs ou FidĂ©litĂ© Ă©tait la dĂ©esse de la bonne foi et de l'honneur. Son Interpretatio graeca est ÏÎŻÏÏÎčÏ / Pistis. Elle Ă©tait reprĂ©sentĂ©e tantĂŽt sous la forme d'une femme drapĂ©e, tantĂŽt sous celle de deux mains jointes.
Fides | |
DĂ©esse de la religion de la Rome antique | |
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Monnaie romaine (env. 105â117 apr. J.-Chr.), reprĂ©sentant lâimpĂ©ratrice Plotine cĂŽtĂ© face, et l'allĂ©gorie de Fides et ses attributs (lâĂ©pi de blĂ© et la corbeille de fruits). | |
Caractéristiques | |
Nom grec ancien | Pistis |
Fonction principale | DĂ©esse de la bonne foi, gardienne de l'honnĂȘtetĂ© et de l'intĂ©gritĂ© des transactions entre les hommes |
Fonction secondaire | Patronne des |
RĂ©sidence | Rome |
Ăquivalent(s) par syncrĂ©tisme | Pistis (mythologie grecque) |
RĂ©gion de culte | Rome antique |
Famille | |
PĂšre | Jupiter ou aucun |
Symboles | |
Attribut(s) | épi de blé et corbeille de fruits |
Culte
Son culte était certainement célébré par les trois flamines majeurs. Le sacrifiant avait la main droite voilée, car le voile, protégeant de toute souillure, signifiait que la dextre était consacrée aux dieux quand elle concluait un accord[1]. Dans le panthéon romain, elle entretenait des rapports privilégiés avec Concordia et Ops, sa voisine immédiate sur le Capitole : en effet l'Abondance (Ops) est nécessaire au Crédit, comme le Crédit l'est à l'Abondance.
Son titre officiel est Fides populi romani (la Bonne Foi du peuple romain). Selon la tradition[2], le second roi de Rome Numa Pompilius lui vouait une dévotion particuliÚre et aurait appris aux Romains le serment par Fides. Il lui aurait élevé un autel[3], et elle possédait un temple contre le bord sud du Capitole, à cÎté du temple de Jupiter Capitolin[4].
Attributions
Fides prĂ©sente trois attributions nettes. Elle veille tout d'abord Ă la foi jurĂ©e et foi promise, ainsi qu'au secret des paroles confiĂ©es dans l'ombre. Elle Ă©tait en effet la divinisation d'un caractĂšre propre de Jupiter qui, parmi ses attributions, Ă©tait le dieu protecteur des contrats, Dius Fidius, dieu du serment et de la loyautĂ©. Elle Ă©tait donc la personnalisation du respect des engagements, la gardienne de l'honnĂȘtetĂ© et de l'intĂ©gritĂ© des transactions entre les personnes. Cette divinitĂ© trouve son siĂšge dans la main droite de l'homme ; ainsi, un engagement placĂ© sous la protection de la dĂ©esse se traduisait habituellement par la remise du contrat de la main droite Ă la main droite de celui Ă qui on le confie (d'aprĂšs Bonne Foi de P. Le Tourneau). L'Ă©tymologie qu'en propose CicĂ©ron, Ă dĂ©faut d'ĂȘtre exacte, en illustre la comprĂ©hension des Romains : selon lui fides vient de l'expression « que soit fait (fiat) ce qui a Ă©tĂ© dit (dictum) »[5].
Fides Ă©tait aussi le fondement des relations internationales des Romains, dans la mesure oĂč elle remplaçait les rapports de force par des relations fondĂ©es sur la confiance mutuelle[3]. Elle assurait la protection du vaincu qui reconnaissait sa dĂ©faite et suppliait la fides du peuple romain[4]. Fides Ă©tait invoquĂ©e lors de la signature de traitĂ©s avec les pays Ă©trangers, ceux-ci Ă©tant conservĂ©s dans le temple sous sa protection. Elle entretient des liens privilĂ©giĂ©s avec les fĂ©tiaux[1].
Enfin, elle garantissait la protection loyale que les puissants devaient aux malheureux suppliants[1].
Bibliographie
- GĂ©rard Freyburger, Fides. Ătude sĂ©mantique et religieuse depuis les origines jusqu'Ă l'Ă©poque augustĂ©enne, Paris, Les Belles Lettres, 1986, 361 p.
- Gérard Freyburger, « La fides civique », dans Antiquité et citoyenneté. Actes du colloque international de Besançon (3-5 novembre 1999), Besançon, Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, coll. « ISTA » (no 850), , 341-348 p. (lire en ligne).
- Pierre Grimal, « « Fides » et le secret », Revue de l'histoire des religions, t. 185, no 2,â , p. 141-155 (lire en ligne).
Notes et références
- Gérard Freyburger, « Fides : étude sémantique et religieuse depuis les origines jusqu'à l'époque augustéenne », L'Information littéraire, n°2, mars-avril 1984, p. 70-73.
- Denys d'Halicarnasse, II, 75 ; Plutarque, Vie de Numa, 16.
- Pierre Grimal, La civilisation romaine, Flammarion, Paris, 1981, réédité en 1998, (ISBN 2-080-81101-0), p. 18.
- Pierre Grimal, La civilisation romaine, ouvrage précité, pp. 74-75.
- Cicéron, De officiis, I, VII, 23.